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Full text of "Mémoires"

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ANFORD 


UNIVERSITY     LJBRARIES 


STANFOF 


NIVERStTY   UBRAmES       STANFORD  UNIVERS 


BRARIES 


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UBRARIE 


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BRARIES       STANFORD   UNIVERSITY  LIBRARIE 


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^*J^./  ■ 


JUl        9    lit;  r,rt)« 


LA  SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES 

DU    CENTRE 
1891 


XVII  !■    VOLUME 


BOURGES 
r>  rMIfillM'IllK    TMlIlV-l'lfiEl.r.T 

laPRiaCUR  0[  U  SOCItll  DtS  tHTigUtlRES  Du  C1NIHE 

lass 


.    m 


i 


MÉMOIRES 


PE 


SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES 


LA 

DU  CENTRE 


■      MEMOIRES 

DB 

SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES 

DU    CENTRE 


1891 


XVIII*    VOLUME 


BOURGES 

TYPOGRAPHIE    TARDY - PICELET 

IIIPHIIIUII  DE  U  SOCItrË  DU  MTIDDMRU  DU  CENTRE 

1898 


DECRET 

■BcomcAissAirr 

LA  SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES  DU  CENTRE 

comme  établissement  d'ntilité  publique 


DÉCRET 

Le  Président  de  la  Répnbliqne  française, 

Sar  le  rapport  da  Ministre  de  l'Instmction   publique  et  des 

^Vv  la  demande  formée  par  la  Société  des  Antiquaires  du 
Cenxre  à  l'effet  d'être  reconnue  comme  établissement  d'atilité 
piit>liqi]e; 

^Vu  les  Statuts  de  cette  Société,  l'état  de  sa  situation  financière 
^t  les  autres  pièces  produites  à  Tappui  de  sa  demande  ; 

^u  les  avis  favorables  du  Préfet  du  Cher  et  du  Vice-Recteur  de 
*  ^^^déraiede  Paris; 

^-^  section  de  l'Intérieur,  des  Cultes  et  de  l'Instruction  publique 
^^  des  Beauz-ArU  du  Conseil  d'État  entendue, 

Décrète  : 

AlTlCLE  !«' 

*^    Société  des  Antiquaires  du  Centre  est  reconnue  comme 

''^•I.ISSBIBNT  D*UT1L1T4  PCBLIQUB. 

Abt.  2* 

^*  Statuts  sont  approuvés  tels  qu'ils  sont  ci-annezés.  Aucune 
^iQcation  ne  pourra  y  être  apportée  sans  l'autorisation  du 
^^^vernement. 


knMnMHMprittp 


STATUTS 


STATUTS  m 


Abticli  4 


Ld»  Membres  Titolaires  «ont  nommés  par  les  Membrer  Tita- 
l&ires  et  Fondateart,  à  la  msjoiité,  aa  scrutin  fecret  et  sar  la 
propositloD  de  deax  membres.  11  n*est  procédé  à  cette  oomioation 
qo'à  la  séance  qai  sait  celle  où  a  été  faite  la  présentaticn. 

Toat  Membre  Tiialêire  peut  devenir  FoDdêteur,  en  en  faisant 
la  déclaration  aa  Président  et  en  payant  la  cotiiation  attachée  à 
ce  titre.  11  suffit  d!éire  présenté  par  trois  Membres  et  d'être 
&Kréé  par  le  bureau  pour  être  admis  comme  Associé  libre  ou 
CorrespoDdaDt. 

AlTICLI  5 

La  cotisation  annuelle  est  fixée  à  vingt-cinq  francs  pour  les 
Membres  Fondateurs,  i  quinze  francs  pour  les  Membres  Titulai- 
T^  et  à  six  francs  pour  les  Associés  librei. 

La  cotisation  peut  être  rachetée  en  versant  une  somme  égale  à 
^^Dgt  fois  le  montant  de  la  cotisation  annuelle. 

La  Société  peut  conférer  le  titre  de  Bienfaiteur  aux  membres 
qai  ont  versé  une  somme  de  mille  francs. 

AlTICLI  6 

U  Société  a  un  Président,  un  Vice-Président,  un  Secrétaire, 
^Q  Secrétaire- Adjoint,  un  Trésorier,  un  Bibliothécaire,  élus  par 
'^  Membres  Fondateurs  et  Titulaires  réunis  en  Assemblée  géné- 
^^'e  et  au  scrutin  secret.  Ils  ne  peuvent  être  pris  que  parmi  les 
Membres  Fondateurs. 

Elle  a  de  plus  un  Comité  de  Rédaction  composé  de  cinq  Mem- 
bres élas  dans  la  même  forme  que  les  Membres  du  Bureau. 

Les  uns  et  les  autres  sont  nommés  pour  trois  ans  et  sont  indé- 
Soiraent  rééligibles. 

AlTICLI  7 

Les  Membres  du  Bureau  et  ceux  du  Comité  de  Rédaction,  élus 
comme  il  est  dit  en  l'article  précédent,  constituent  le  Conseil 
d'Administration.  Celui-ci  a  le  même  Bureau  que  la  Société.  Il 
se  réunit  sur  la  convocation  du  Président  ou  de  six  de  ses  Mem- 
bres, et,  autant  que  possible,  tous  les  trimestres  ;  il  est  tenu 
procès-verbal  de  ses  séances. 


STATUTS  Y 

ÂBTiCLB  14 

Lé  fonds  de  réserre  comprend  : 
10  Le  dixième  de  Texcédantdes  ressources  annuelles  ; 
f  Les  sommes  versées  poor  le  rachat  des  cotisations  ; 
3«  Li  moitié  des  libéralités  autorisées  sans  emploi. 
Ce  fonds  est  inaliénable  ;  ses  revenas  peuvent  être  appliqués 
aux  dépenses  courantes. 

AlTICLI  15 

Chaque  année  la  Société  publie  un  volume  contenant  le  résumé 
de  ses  travaux  et  les  écrits,  lus  par  ses  membres  ou  transmis  par 
des  tiers,  qui  lui  paraissent  dignes  de  l'impression.  Si  ses  res- 
sources le  lui  permettent,  elle  publie,  en  outre,  des  éditions  cri- 
tiques on  des  documents  rares  se  rattachant  aux  anciennes  pro- 
vinces du  Centre.  Toates  ces  publications  sont  soumises  au  Comité 
de  rédaction. 

Abticli  16 

L'Assemblée  générale  comprenant  les  Membres  Fondateurs  et 
Titulaires  se  réunit  au  moins  une  fois  par  an.  Son  ordre  du  jour 
est  réglé  par  le  Conseil  d'Administration  ;  elle  entend  les  rapports 
s'ir  la  gestion  du  Conseil  d'Administration,  sar  la  situation 
liDaocière  et  morale  de  la  Société.  Elle  approuve  les  comptes  de 
l'exercice  clos,  et  vote  le  budget  de  l'exercice  suivant. 

Les  rapports  et  les  comptes  sont  adressés  chaque  année  au 
Préfet  du  département  et  au  Ministre  de  Tlntéiieur. 

Article  17 

La  (|ualité  de  Membre  de  la  Société  se  perd  : 

1»  Par  la  démission  ; 

2*  Parle  non-paiement  de  la  cotisation  pendant  deux  ans; 

3«  Parla  radiation  prononcée  pour  motifs  graves  par  l'Assem- 
blée générale,  à  la  majorité  des  deux  tiers  des  Membres  présents, 
sur  le  rapport  du  Conseil  d'Administration  et  le  Membre  intéressé 
dûment  appelé  à  fournir  ses  explications. 


ACTKIB  II 


\jf  HUIuM  ne  peuteol  t\re  moAîùèa  qoe  tar  la  prt>piMi[iaB  it 
VjiatUi   d'AdminUlrBtiun    oo    de    viD^t    Uembres.    foamiM 
Vuruii  «Il  niulni  un  mois  avant  la  séance. 

■■'katemblM  «X l rail rdtn aire  convoquée  à  cei  eiTei  ne  pm  n» 
dlIlM  \n  SUluU  qu'à  la  majorité  des  deux  tiers  àiî  Hcmbm 
|irA*enM,  L'Aiiemtilée  doit  se  composer  «u  moin*  de  11  maiU 
dM  Homlireifondileuri  el  Titulaires,  Ils  peuveni  te  taire  Rprt. 
Mnur  \}»t  det  UollègueB  muuiB  de  mandaU  ré^liers  ei  tfétitai 
(lourvu  qiia  cliitque  inandatiiire  ne  réunisse  pas  plus  de  qntire 
volt  jEumprli  I*  aioane.  La  délibération  de  rAssemb'ée  est  M' 
mite  k  l'approbiiion  du  Gouverne  méat. 

Articli  IS 

L'AfMmbUe  ftiotnle  tppelés  à  u  pronooeer  tnr  la  dUeolMia* 
àê  11  Koetéti  et  oonvoqoée  spéciaiement  à  cet  effet  dem  cm''' 
pmdn  au  moina  la  moitié  ploi  un  des  Hembrea  Fondatenn  <^ 
TitaltlrH.  Sai  riiolatloDi  aeroot  priwi  à  la  majorité  dea  dea^ 
lien  dt«  Hembrw  préienta. 

AlTICLI  ID 

Ea  cai  de  dliiolutlon,  l'aclit  de  la  BodéU  ura  attribué,  par 
délibératlou  de  l'AiMmblée  giaérale,  a  on  on  plaaieora  établii- 
aenenti  analoguei  et  reconnus  d'ntiliié  pnbliqne. 

Cette  délibération   ura  loamiie   A  l'approbation  du   GoDver- 

AincLB  11 

Il  lera  procédé  de  même  en  cas  du  retrait  de  l'atitorisation 
donnée  par  le  Gouvernement. 

Dans  le  ca«  où  l'Assemblée  générale  se  refuserait  à  délibérer 
surcetleBllribatlOD.il  sera  statué  par  on  décret  rendu  (nfonn* 
des  riglementt  d'administration  publique. 


STATUTS  \n 

Abticlk  22 

La  Société  décide  dès  aujoord'hai  que  si  la  dissolution  est 
ToloDtaire  ses  collections  seront  attribuées  au  Musée  Manicipal 
(t  à  la  Bibliothèque  de  Boargei. 

Abtigli  23 

Un  Règlement  intérieur,  adopté  par  l'Assemblée  générale  et 
approuTé  par  le  Préfet,  Rxe  les  conditions  de  détail  propres  à 
asterer  Teiécution  des  présents  Statuts. 


RAPPORT 

SUR 

U  SITUATION  FINANCIÈRE  ET  MORALE  OE  U  SOCIÉTÉ 

ANNÉE  1891 

Par  M.  de  KBRSERS,  Président. 


Un  hislorique  sommaire  de  la  Société  ayant  été 
fourni  au  ministère  en  juin  1890,  lors  de  la  demande 
^n  reconnaissance  d'utilité  publique,  c'est  à  partir 
<le  ce  moment  que  nous  avons  à  exposer  ses  actes 
^t  sa  situation. 

L'année  1890  s'est  accomplie  de  la  façon  la  plus 
Normale.  Un  volume,  le  XVII%  a  été  publié  à  la  fm 
^^  l'année,  de  façon  que  le  solde  financier  s'est 
^ï'ouvé  reporté  k  l'exercice  suivant. 

Le  décret  qui  reconnaît  la  Société  des  Antiquaires 
^u  Centre  comme  établissement  d'utilité  publique 
^  été  rendu  le  11  mai  1891.  Ce  décret  a  approuvé 
^n  certain  nombre  de  dispositions  statutaires  con- 
formes aux  délibérations  de  la  Société  et  qui  con- 
cordent avec  sa  situation  et  son  fonctionnement 
intérieurs  d'une  façon  si  complète  qu'elle  n'a  pas 
Qu  à  modifier  son  règlement  primitif.  Ainsi  la  So- 
ciété a  gardé  les  éléments  qui  ont  facilité  son  déve- 


\  BAPrOftT  SCB  la  SITTATfOS  FI5AXa£BI 

loppement  et  elle  a  toot  liea  d'espérer  qu'ils  coDti 
nueroDt  à  être  pour  elle  un  gage  de  prospérité. 

La  Société  a  pensé  que  sa  situation  nouvelle  lui 
imposait  de  nouveaux  devoirs.  Elle  a  décidé  de 
faire  appel  à  un  certain  nombre  de  personnes  hono- 
rables et  instruites  habitant  l'ancien  Berry,  dépar- 
tements du  Cher  et  de  l'Indre,  qui  pussent  lui  faire 
connaître  les  découvertes  faites  journellement  sur 
les  divers  points  du  pays.  Cet  appel  a  été  entendu 
et  plus  de  cent  adhérents  nouveaux  se  sont  joints  à 
elle  sous  le  titre  d'associés  libres. 

Déjà  cette  adjonction  a  produit  d'heureux  résul- 
tats et  des  indications  pfécieuses  nous  ont  été  four- 
nies par  nos  nouveaux  collègues. 

Le  caractère  d'utilité  publique^  en  augmentant  la 
notoriété  et  l'autorité  de  la  Société,  lui  a  rendu 
plus  facile  l'observation  des  rencontres  occasion- 
nées par  les  différents  travaux  publics  ou  privés. 
Le  X  VIII*  volume,  actuellement  sous  presse,  témoi- 
gnera de  son  exactitude  à  constater  les  faits  scien- 
tifiques révélés  par  notre  sol  antique.  Le  rapport 
annuel  de  M.  le  Secrétaire  fera  ressortir  Timpor- 
tance  de  ses  constatations. 

L'accroissement  du  nombre  des  membres  de  la 
Société  a  eu  aussi  un  heureux  résultat  financier. 
Aussi,  grftce  au  zèle  et  à  l'exactitude  de  M.  le  Tré- 
sorier^  la  situation  de  la  Société  est  aussi,  sous  ce 
rapport^  éminemment  favorable. 


ET  MOKALK  DB  LA  SOCIÉTÉ  .XI 

LÎsse,  au  31   décembre   1890, 

1647,10 

sur  laquelle  était  à  payer  le 
>lume. 

îcettes  se  sont  élevées  ù  : 

lions  anciennes 490     » 

Liions  (le  l'année 1281     » 

motion  de  l'État 1000     o 

^ts  des  sommes  placées 84^  80 

i  de  volumes 66     » 

4868, 90 
épenses  ont  été  de  : 

B  des  séances 26,65 

lux  à   la  salle  des 

108,50 

e  lapidaire 81     » 

3ssion8 1778,75 

d'administration ...  39,  80 

s  de  présence 194,65 

2229,  35     2229,  35 

tait  donc  en  caisse  an  l*'' janvier 
2339, 55 

apprécier  sainement  la  situation,  il  importe 
eler  que  260  francs  restaient  dus  k  la  ville 


XII       RAPPORT  SUR  LA   SlTlATlOlf   FIHAKCIÈRE   ET  MORALE 

pour  Tannuité  locative  de  l'année  1891.  L'acte 
n'ayant  été  signé  par  Bl.  le  Maire  qu'en  février 
1892,  avec  effet  rétroactif  au  1^  janvier  1891,  cette 
annuité  n'avait  pu  être  régulièrement  versée.  De 
mèmeleXVIIl*  volume  qui  va paraitredans  quelques 
jours,  va  être  à  payer. 

Par  contre,  il  restait  à  toucher  une  notable  partie 
des  cotisations  de  1891,  recettes  qui  sont  à  peu 
près  toutes  réalisées  aujourd'hui. 

La  Société  peut  donc  envisager  sans  crainte  les 
charges  qu'elle  a  assumées  et  qui  sont  :  le  paie- 
ment annuel  d'une  somme  de  260  francs  à  la  ville 
de  Bourges,  comme  montant  de  son  loyer;  les  dé- 
penses d'administration  réduites  à  peu  de  chose 
par  le  dévouement  de  nos  collègues  qui  en  rem- 
plissent gratuitement  les  fonctions;  enfin  Timpres- 
sion  et  l'illustration  des  volumes. 

En  effet,  publier  des  travaux  historiques  et  gé- 
néalogiques établis  sur  des  titres  originaux,  à  Taide 
des  matériaux  que  nous  a  laissés  le  passé;  donner 
sur  les  découvertes  modernes  des  descriptions 
consciencieuses  appuyées  sur  des  dessins  exacts 
ou  des  photographies,  et  amasser  ainsi  en  quelque 
sorte  des  matériaux  pour  l'avenir;  tel  est  le  double 
but  qui  s'impose  à  la  Société,  et  sa  situation  morale 
et  financière  lui  permet  d'y  marclier  avec  énergie 
et  résolution. 


RAPPORT 

SUR   LRS 

TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES 

DU  CENTRE 

Par  A.  DES  MÉLOIZES,  Secrétaire 

1891 


Un  événement  s'est  passé,  depuis  le  dernier  rap- 
port du   Secrétaire,  qui  datera  dans  l'histoire  de 
^otre  compagnie  et  ne  saurait  être  ici  passé  sous 
silence  :  la  Société  des  Antiquaires  du  Centreaété 
^ecooDuecomraeétablissementd'utilité publique  par 
décret  du  11  mai  1891.  Cette  qualité  lui  donne  une 
ùnportance   nouvelle  et  lui  confère,  entre  autres 
droitA  précieux,  celui  de  recevoir  des  dons  et  legs  ; 
niais  il  nous  est  permis  d'attacher  surtout  du  prix 
è    cette  reconnaissance   légale  en  la  considérant 
comme    une  sanction  donnée    à    nos  travaux    et 
comme   un    encouragement   formel   à  persévérer 
dans  la  voie  jusqu'à  présent    suivie  pour  l'étude 
attentive  et  exacte  de  nos  antiquités  locales. 
Le  volume  que  nous  publions  aujourd'hui  suffi- 


.'IV  ftAtnvr  âm  les  -nburuir 

rait  amplement  a  aioBtm^  par  les  méouirB  ({bH 
renferme,  !a  psTOstaoce-  da  zèie-  et  «i»  Tactmté  k 
iVM  membref  :  ouû  ]*ai  oûssioB  dft  dire  en  obIr 
que  ces  travaux  imprimé»  ne  reprodoûeBi  qn'ot 
partie  den  commiinicalionft  uombreou»  et  ▼ahccs 
qui  ont  depuis  un  an  animé  nos  réomons  mcs- 
^iteiles. 

Il  n'est  aneone  époque  archéologique  qui  n  ut 
fourni  matière  à  quelque  discussion  intéresaote 
provoquée  par  la  présentation  du  résultat  de 
fouilles  faites  par  nos  membres  ou  d'enquêtes  coi- 
diiites  par  eux  à  Poccasion  de  rencontres  fortuites 
riont  ils  avaient  connaissance. 

(7ên\  ainsi  que,  si  nous  ne  publions  dans  ce  vo- 
lume aticnn  mémoire  relatif  aux  époques  préhisto- 
riqties,  Tétude  des  vestiges  laissés  sur  notre  sol  par 
rns    t^rrvps  obscurs  est  loin  d'avoir  été  négligée. 
MM.  de  Sftint- Venant,  Roger,  Ponroy,  Haymond  el 
AlplioriAo  rin  In  fiii^re  ont  oITert  à  noire  examen  de 
noiiilirAnx  inslninients  de  pierre  taillée  ou  polie 
rnoiinillis  pnr  oiix  on  acquis  avec  la  connaissance 
d'iinoprovonnnro  locale  certaine,  à  Bourges,  Saint' 
Amand,    Lourdouoix  Saint-Michel,  CniTy,  Vailly, 
Auhigny.   Quinry»    Viorzon   et  Neuvy-sur-Baran- 
(tt^oih  t/invontairo  raisonné  se  poursuit  ainsi  des 
ohji^ls  \\p  I  indn^ino  primitive  trouvés  dans  le  Cen- 
In^.  qui  pounont  donuor  liou  un  jour  à  un  travail 


DE  LA  SOCIÉTÉ  DES  AflTIQUAUBS  DU   CENTRE         W 

M.  de  Saint-Venant  nous  a  présenté  un  mémoire 
des  plus  curieux  que  nous  espérons  publier  bientôt 
sur  l'industrie  moderne  presque  disparue  des  tail- 
leurs de  silex,  qui  lui  a  donné  occasion  de  faire  des 
comparaisons  intéressantes  entre  les  procédés  de 
travail  des  «  caillouteurs  w  de  Meusnes  et  ceux  des 
antiques  habitants  de  notre  sol. 

Des  objets  se  rapportant  à  l'époque  du  bronze  ont 
été  également  trouvés  en  grand  nombre  dans  notre 
contrée  et  ont  fait  souvent  à  nos  séances  l'objet  de 
communications  verbales  :ill.  Vallois  nous  a  fait 
part  de  la  découverte  par  lui,  dans  sa  propriété  de 
Valette,  d'une  belle  hache  à  ailettes  de  0  m.  22  de 
longueur.  M.  Alphonse  de  la  Guère  a  recueilli  plu- 
sieurs objets  intéressants  mis  au  jour  aux  environs 
(le  Bourges  et  notamment  un  rasoir  en  bronze  d'une 
M\e  conservation  :  il  doit  consacrer  à  leur  étude 
une  noie  qui  sera  publiée  dans  un  de  nos  prochains 
volumes. 

Notre  Société  a  cru   devoir  faire   l'acquisition 

pour  SCS  collections  d'un  certain  nombre  d'objets 

dont  l'existence  à  ^euvy-sur-Baraugeon,  chez  le 

sieur  Martin,  lui  avait  été  signalée  par  M.  Ponroy 

et  qui  proviennent  de  cette  cachette  de  fondeur  de 

Villatte  qui  a  été  étudiée  dans  notre  XIII*  volume. 

On  n'a  pas  oublié  l'important  mémoire  que  lui   a 

consacré  M.  de  Goy  et  où  il  passait  en  revue  six 

cents  et  quelques  objets  de  bronze,  entrés  depuis 


XVI  lAPfOlT  Stm  LB8  imilTAOX 

an  muaée  de  Saint-Germâio,  tandis  çoa  M.  k 
Gomle  Alphonse  de  la  Gaère,  par  d'excellent!  dét- 
eins, facilitaUJintelligence  des  descriptions.  Jejwû 
donc,  pour  la  plupart  des  numéros  de  la  lôfo 
ci-après,  renvoyer  au  texte  et  aux  planches  de  mm 
deux  savants  collègues: 

1*  Pointe  de  lance,  d*épieu  ou  de  javelot, 
mesure  0  m.  087  de  longueur  et  0  m.  025  à  la  plis 
grande  largeur  des  ailes.  La  douille,  de  0  m.  OU 
de  diamètre  à  l'entrée,  est  percée  de  deux  trous  de 
rivets  dans  le  plan  des  ailes;  elle  forme  une  ctvité 
régulièrement  conique  qui  s'élend  presque  jasquà 
la  pointe.  Sauf  ses  dimensions  plus  restreintes  ei 
l'absence  de  traits  parallèles  aux  bords  des  ailes, 
celte  pointe  de  bronze  est  semblable  à  celle  dé- 
crite par  M.  de  Goy  dans  notre  tome  XIII,  pageSO 
et  dessinée  par  M.  Alphonse  de  la  Guère  (PI.  Ht 
fig.  «.) 

2*"  Douille  plate  de  0  m.  05  de  longueur^  à  sectiot 
quadrungulaire,  avec  renflement  médian  dans  I 
sens  de  la  longueur  sur  les  deux  faces  les  plus  lai 
ges;  celles-ci,  par  suite  de  la  convexité  des  fac< 
.atérales,  plus  étroites,  mesurent  0  m.  017  au  m 
|ieu  de  la  longueur,  0  m.  025  du  côté  de  Touve 
ture,  et  0  m.  027  vers  l'exlrémité  opposée,  q 
présente  une  sorte  de  talon  d'où  nait  une  part 
plus  mince  qui  semble  brisée  et  dont  il  ne  reste  qt 
0  m.  007.  La  cavité  d'emmanchement  est  oval 


BB    LA   SOCIÉTÉ  DBS  ANTIQUAIRES  DU   CEflTRB      XYlI 

lesure  à  Fentrée  sur  ses  deux  axes  0  m.  019  et 
I  m.  013  et  diminue  régulièrement  vers  Tintérieur. 
Les  deux  faces  latérales  sont  percées  de  deux  trous 
de  rivets  Tun  vis-à-vis  de  l'autre. 

La  cachette  de  Villatte  n'avait  pas  fourni  d'objet 

feIDblable.  On  y  peut  voir  l'extrémité  métallique 
UD  manche  de  poignard,  peut-être  une  bouterolle 
de  fourreau,  peut-être  encore  la  douille  d'une 
pointe  de  lame  dont  la  lame  serait  brisée. 

3*  Petite  bouterolle  (?)  en  forme  de  tube  courbé 
deO  m.  06  de  longueur,  renflé  vers  son  milieu  qui 
porte  une  ouverture  allongée  de  0  m.  022  sur 
Om.  006,  dans  laquelle  pouvait  se  fixer  l'extrémité 
do  fourreau.  Les  deux  bords  extrêmes  forment 
bourrelets.  Diamètre  aux  extrémités:  0  m.  008; 
au  milieu  :  0  m.  012. 

4*  Bracelet  ovale  massif  à  tige  ronde,  ouvert, 
^vec  extrémités  de  la  tige  refoulées  en  oreillettes 
bien  formées.  Il  est  orné  à  l'extérieur  de  côtes  en 
l'elief,  venues  de  fonte,  alternativement  larges  et 
étroites.  Au  voisinage  des  oreillettes,  ces  côtes  sont 
romplacéespar  neuf  stries  d'un  côté,  onze  de  l'autre, 
ti'&cées  au  burin.  —  Dimensions  :  au  grand  axe 

• 

•nlérieur  :4  m.  06;  extérieur  :  0  m. 078.  (A  rappro- 
cher de  la  fig.  10,  PI.  V  et  page  35  de  la  Cachette 
de  Villatte.) 

0^  Bracelet  rond  massif  à  tige  ronde,  fermé,  sans 
*ucun  ornement.  Les  dimensions  conviennent  à  un 


XVIII  RAPPORT  SUR  LES  TRAVAUX 

bracelet  d'enfant.  Diamètre  intérieur:  0  m.  044; 
extérieur  ;  0  m.  0S8. 

go  -jo  yo  go  Anneaux  ronds  à  seclion  ronde  de 
0  m.  027,  0  m.  021,  0  m.  020  et  0  m.  018  de  dia- 
mètre. {Cachette  de  Villatte^  page  46.) 

10""  Petit  anneau  à  section  ovale  de  0  m.  008  de 
diamètre. 

H""  Virole  analogue  à  celle  figurée  par  M.  de 
Goy.  (Pi.  XIII,  fig.3). 

12''  Clou  à  tête  hémisphérique  de  0  m.  023  de 
diamètre,  à  tige  pointue  longue  de  0  m.  02.  [Ca- 
c/iette  de  Villatte,  p.  45  et  PI.  VUI,  fig.  9.) 

13' Tube  droit  de  0  m.  043  de  long,  de  0  m.  008 
dediamètreurné  d'une  spirale  à  dix-neuf  tours  en  fai- 
blereliefvenu  de  fonte.  — Destination  indéterminée. 
La  couleur  de  Talliage  indique  une  proportion 
d'étain  très  élevée.  La  cachette  de  Villalte  avait 
fourni  un  seul  objet  ayant  la  même  apparence 
comme  composition. (CacA^//e  de  Villatte,  p.  30.) 

La  rencontre,  par  M.  le  comte  Raymond  de  la 
Guère,  d'une  épée  en  fer  du  type  hallslattien  et 
d'une  longueur  inusitée,  dans  un  tuniulus  de 
Sologne,  venait  de  se  produire  lorsque  s'imprimait 
notre  précédent  volume.  On  lira  aux  premières 
pages  de  celui-ci  le  comple-rendu  précis  des  fouilles 
qui  ont  donné  cette  importante  trouvaille.  L'auteur 
adopte  des  conclusions  conformes  ii  celles  que  la 


DE  LA  SOCIÉTÉ  DBS  ANTIOUAIRBS  DU   CBlfTBB        MX 

Société  défend  depuis  plus  de  vingt  ans.  Les 
découvertes  qui  imposent  ces  conclusions  se  mul- 
tiplient de  plus  en  plus  dans  nos  contrées  du  Centre 
depuis  que  la  Société  des  Antiquaires  a  signalé 
Timportance,  pour  l'histoire  générale,  de  leur  exacte 
observation. 

Dans  le  mémoire  suivant,  M.  de  Saint-Venant 
donne  les  résultats  d'une  enquête  à  laquelle  il  s'est 
livré  à  propos  de  trouvailles  déjà  anciennes,  mais 
négligées  jusque-là,  d'objets  de  bronze  et  de  fer 
exhumés  à  Bouzais,  près  Saint-Amand.  Avec  une 
prudente  réserve,  notre  collègue  indique  la  pro- 
babililé  d'un  gisement  funéraire  attribuable  à  cette 
même  époque  hallstattienne. 

M.  Je  Saint-Venant  a  aussi  produit  à  une  de  nos 
réunions  plusieurs  bracelets  et  colliers  en  bronze^ 
trouvés  à  Orval,  également  au  voisinage  de  Saint- 
Amand,  dans  un  tumulus  qui  doit  dater  des  derniers 
temps  de  l'époque  gauloise. 

A  la  période  romaine  se  rapportent  plusieurs 
travaux  imprimés  plus  loin  et  dont  l'un^  relatif  à  des 
stèles  funéraires  employées  aux  débuts  du  moyen- 
^ge  comme  matériaux  de  construction  dans  Ten- 
diguement  d'un  cours  d'eau,  avait  été  annoncé  dans 
ïnon  précédent  rapport.  M.  de  iMarguerye  a  observé 
avec  sa  précision  habituelle  toutes  les  circonstances 
de  la  découverte,  et  M.  de  Kersers  étudie  la  ques- 
tion épigraphique  avec  une  compétence  spéciale 


■APPORT   SI:H    I-ES   TBAVACX 

nuire  mémoire  est  consacré  par  M.  de  .Var-  j 

Il  l'examen  il'iin  beau  vase  de  hroniie  trouvé 

oins  el  une  nt)le  a  olé   lédiyée.  jiar  votre 

lire  h  l'occasion  d'une  diicouverlf  deMibî- 

IIS  romaines  à  Liineiy,   locjililé  déjà  conmre 

a                                  ilièrcincnl  iii(éressnii(«5. 

mr                                 .  Iiavaiix  relalifs  s  celle 

J          ti                                    Charles  de  LaiJjiardiwe 

itLiuA  ■                                   <ur  un  carlipl  J'oculis'^ 

roninin  trouvé  -                     C'esl  le  premier  de  ce» 

rares  [telits  moiiu             i^illo^rniibiqueâ  qui  a'>^ 

été  (lécouverl  en  Ben         [  c'est  mm  bonne  forliiP^ 

3  étudié  [lar  le  sava»* 
collègue  dont  la  haute  érudilion  nllache  un  rarac^'' 
lÈre   définitif  à   Ions  les  écrils  qui  sortent   de  s** 
|ilume. 

Les  trouvailles  de  l'époque  mérovingienne,  quf 
soni  généralement  rares  dans  nos  contrées,  ont  été 
depuis  un  an  spér.ialement  abondaDtes.  Les  décou- 
vertes faites  bur  trois  points  dilTérenls  delà  ville 
e(  observées  par  MM.  de  Kersers,  de  Margnerye  et 
Ituymond  de  la  Guère,  forment  le  sujet  de  trois 
chapitres  rétmis  sous  un  litre  général.  A  celte 
occasion,  la  Société  des  Antiquaires  du  Centre  a 
rencontré  chez  les  administrateurs  du  département 
el  de  la  ville  un  concours  dos  plus  précieux  pour 


DE   LA  SOCIÉTi  DES  ARTrQOAIBES  DU  CBKTRE       X\I 

Vui    sif^naler  les  découvertes  et    lui  ea    faciliter 

Vèlude.  Elle  doit  pruliter  avec  plaisir  du  rapport 

ieson  Secrétaire  pour  exprimer  ici  sa  gratitude  et 

fûre  ressortir  les  avantages  qui  résultent  pour  ta 

■clence  de  celle  coopératiou  bieuveillanle.  M.  le 

préfet  du  Cher  a  également  proposé  sou  concours 

lia  Société  des  Antiquaires  au  moment  des  décun- 

verles  de  Lunery.  Nous  aimons  à  voir  dans  cette 

■'liiude  de  l'adminislralion  un  des  premiers  et  IrèK 

.    oljles  résultats  de  notre  reconnaissance  légale. 

H.  deSaint-VennnI,  en  visitant  à  Saint-Amaud 

'a  collectiun    de    notre  collègue  M.  Auclair,  y  a 

'^marqué  nue  boucle  mérovingienne  trouvée  il  y  a 

"Oe  vingtaine  d'années  dans  le  cimetière  d'Alli- 

''huni|is   et  il  nous  en  donne  la  description  sui- 

''^tite  : 

«  C'est  une   petite  plaque  de  bronze  couverte 
'*  *  «me  trës  belle  patine,  de  0  m.  035  sur  0  m.  Glti, 
'*ïrininée  par    un   anneau  aplati  plus  large  :  au 
milieu  de  la  base  de  cet 
anneau  existe  un  trou  rem- 
pli de  rouille,  reste  évi- 
dent d'un  arilillon  de  fer 
qui  en  faisait  une  boucle 
de  deux  métaus.  La  partie 
I  pleine   de    l'objet  a   ses 

1  contours  découpés  en  arcs 

de  cercles  reliés  par  des  lignes  droites  et  sa  sur- 


XX  11  MPlOiT  SU»  U5  TBATAUX 

foce  couverte  d*onieiiionts  dligpo<<«  de  toile 
nière  qae  rensemble  représente  une  tête  f  nn 
mal  vae  de  face,  on  rhevml  probsblemeiiL  Cei 
ornements  sont  obtonos  par  des  coups  debam 
qui  ODl  produit  soit  des  traits  ou  des  points,  soîl 
des  séries  de  petites  entailles  eontigués  résailul 
de  l'enlèvement  de  très  légers  copeaux  trisogobi- 
res.  L'envers,  dénué  d'ornements,  porte  deux  petib 
anneaux  médians  destinés  à  fixer  la  boucle,  saai 
doute  sur  une  étroite  lanière. 

0  On  peut,  sans  hésitation,  je  crois,  un 
remonter  cette  pièce  ï  l'époque  mërovingiennt. 
On  a  trouvé  jusqu'ici  si  peu  d'objets  de  cette  époque 
en  Berry,  comparativement  au  nombre  coDsi- 
dérahie  des  souvenirs  des  civilisations  qui  l'enca- 
drent, que  je  crois  bien  faire  de  signaler  celui 
d'Allichamps  et  de  le  dessiner.  0 

Uans  chacun  de  ses  rapports,  votre  Secrétaire 
fait  remarquer  le  zèle  archéologique  avec  lequel 
M.  Emile  Chénon,  pendant  les  quelques  semaine^ 
qu'il  réside  chaque  année  dans  le  canton  de 
Chûleaumeillanl,  relève  tout  ce  qui  intéresse  cette 
contrée  où  aucun  vestige  n*échappe  à  ses  actives 
et  judicieuses  investigations.  Notre  savant  confrère 
a  eu  l'occasion  d'étudier  une  enceinte  en  terre  et 
nous  insérons  ici  la  note  qu'il  lui  consacre  : 

u  Dans  ma  troisième  note  archéologique    sur 
Ch&ieSiumei\\sini{Mémoiresde$  Antiquaires  du  Centrey 


DE    LA    SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAUES  DU   C£IIThE      .\\;il 

wil.  VIll),  je  signalais  uoe  enceinte  en  terre,  située 

fvte  de  Lécherollcs,  et  à  laquelle  j'avais  donné  le 

nom  de  Château  des  Cours.  Une  enceinte  analogue, 

0Màs  plus  simple,  qui  m*a  été  signalée  dernière- 

neat,  existe  à  1 ,700  mètres  au  nord  de  la  précé- 

dénie,  sur  le  bord  d*un  petit  ruisseau  dit  le  Riau 

de  fti^froM.  Celle  enceinte,  connue  dans  le  pays 

801M  le  nom  de  Château  Alignât^  occupe  la  partie 

nord-ouest  d'un  pâturai  couvert  de  broussailles^ 

dépendant  du  domaine  de  la  Grande-Alpbare  (com- 

nooede  Vic-sur-Aubois,  Indre).  —  Le  Château 

Mgoot  se  compose  essentiellement  d'un  plateau 

'^elangulaire   A,  B,  C,  U,  aux  angles  arrondis, 

Qiesurant  35  mètres  du  nord  au  sud  et  40  mètres 

^^  Test  à  l'ouest,  ce  qui  lui  donne  une  superficie 

d'environ  14  ares.   Ce  plateau  est  entouré   d'un 

fossé  dont  la  largeur   varie  avec  la  profondeur, 

^conformément  au  tableau  suivant  : 


LARGEUR 

LONGUEUR 

LONGUEUR 

DU 

DE 

DC    LA 

A  B 

FOSSÉ 

l'escarpe 

CONTRESCARPE 

3  mètres 

;i  m.  50 

5  mètres 

B  t: 

2  mètres 

0  mètres 

5  mètres 

C  1) 

5  mètres 

4  m.  50 

1  m.  ;)0 

|_I)  A 

6  à  8  mètres 

4  mètres 

i  m.  50 

On  voit  par  là  que  si  les  talus  du  plateau  varient 
lelalivement  peu  (de  4    à  3  m.  SO),  il  n'en  est 


.1  '    "     *         . 


.\MV  RAPPORT  SUR  LIS  TRAVAUX 

pas  de  même  du  reiiipart  qui  couronue  le  fossé  du 
côté  extérieur.  Ce  rempart,  étroit  et  élevé  des  côtés 
nord  et  ouest,  s'abaisse  sensiblement  des  deux  autres 
côtés,  et  de  plus  s'élargit  beaucoup   du  côté  est. 

—  Sur  le  plateau  s'élevaient  des  bâtiments  dont  il 
est  impossible  aujourd'hui  de  retrouver  les  fonda- 
tions ;  elles  ont  é(é  démolies,  il  y  a  longtemps  déjà, 
et  leurs  pierres  ont  servi  à  reconstruire  en  partie 
le  domaine  de  la  Grande-Alphare.  Il  n'en  reste  plus 
que  quelques  traces  au  point  M.  —  Les  fossés  du 
château  IMignot  pouvaient  être  inondés  à  volonté  à 
l'aide  du  Riau  de  Bugeron.  A  cet  efTet,  les  cons- 
tructeurs avaient  creusé  un  long  canal  d'adduction, 
prenant  les  eaux  du  ruisseau  au  point  L,  et  les 
amenant  par  une  courbe  savante,  jusqu'à  l'angle 
sud-est  des  fossés,  dont  le  fond  est  plus  élevé  de  ce 
côté  que  du  côté  nord-ouest.  Le  canal  d'adduction  a 
3  mètres  de  largeur  de  L  en  G,  et  5  à  6  mètres  de 
G  en  F.  En  J,  une  petite  saignée  rejoint  le  ruis- 
seau. En  II,  un  petit  canal  de  2  mètres  de  large 
semble  avoir  servi  à  amener  au  canal  principal 
l'eau  d'une  source,  qui  devait   exister  au  point   L 

—  Aujourd'hui,  le  Riau  de  Bugeron,  dont  le  lit  est 
plus  profond  que  large^  court  souvent  à  un  niveau 
inférieure  celui  du  canal  L,  II,  F;  mais,  jadis,  il 
existait  à  environ  250  moires  en  aval  une  chaussée 
d'étang,  dont  les  restes  sont  encore  très  visibles,  et 
qui  servait  à  élever  le  niveau  de  l'eau  à  une  hau- 


DE  LA    SOCIÉTÉ  DLS  ANTIQUAIRES  DU  CENTRE        .\.\Y 

leur  suffisante  pour  la  faire  couler  dans  le  canal 
(l'adduction  et  de  là  dans  les  fossés  —  Il  est  im- 
possible en  l'étal  des  lieux  de  déterminer  à  quelle 
date  remonte  le  château.  Toutefois  l'existence  de 
inurs  en  pierre  couronnant  les  talus  fait  songer  à 
une  époque  postérieure  au  xu*  siècle  et  l'ab- 
seoce  de  toutes  traces  de  porte  et  de  pont-Ievis 
semble  indiquer  une  époque  antérieure  au  xv'. 

A  70O  mètres  au  sud-ouest  du  château  Mignot,  se 
trouve  le  £oi5  tAbbé^  ancienne  possession  de  l'ab- 
baye deDéols,  qui  conserve  une  tour  ronde  à  toit 
pointu,  très  élevé,  pouvant  dater  du  xv*  siècle. 

Il  n'est  pas  possible  de  passer  ici  sous  silence  un 
^*'t  qui,  dans  le  cours  de  Tannée  dernière,  a  vive- 
ment ému  tous  ceux  qui,  à  Bourges, s'intéressent  à 
"OS  antiquités  locales  et  qui  a  eu  même  au  dehors 
"ïï  relenlissement  considérable.  Il  s'agit  de  l'en- 
'^vement  qui  a  été  fait  à  notre  cathédrale,  au  profil 
"^*  niusée  du  Louvre,  de  quatre  fragments  de  l'an- 
^'^n  jn{)é  et  de  quatre  statues  qui  décoraient, 
avant  les  travaux  de  t83S,  les  voussures  du  grand 
POï'tail.  Ces  morceaux,  qui  sont  des  sculptures  do 
P'emier  ordre,  figurent  aujourd'hui  dans  les  gale-. 
'*'es  nouvelles  formées  sous  Tinspiralion  de  l'émi- 
neni  professeur  à  l'école  du  Louvre,  M.  Courajod. 

^'^  ne  peul  méconnaître  l'intérêt  scientifique  qu'il 
y^^  grouper  au  Louvre  des  spécimens  du  grand 


\XVI  RArrORT  SUR   LES  TRAVAUX 

arl  français,  parmi  lesquels  les  fragments  du  jubé 
de  Saint-Etienne  de  Bourges  méritent  assurément 
de  prendre  place.  Il  n*en  est  pas  moins  regrettable 
de  voir  notre  cathédrale  privée  de  morceaux  qui 
prouvaient  le  peu  de  fondement  du  reproche  de 
pauvreté  sculpturale  qui  lui  a  été  longtemps 
adressé. 

Si  la  mesure  qui  Ta  dépouillée  a  une  excuse  dans 
le  peu  de  soin  qu'on  semblait  prendre  dans  Téglise 
souterraine  de  ces  précieux  débris,  elle  impose 
aujourd'hui  le  devoir  de  donner  à  ceux  qui  restent 
une  place  moins  exposée  aux  dégradations  et  plus 
favorable  à  Télude.  A  celle  occasion^  notre  Société, 
dans  sa  séance  du  4  mars  1891,  a  émis  le  vœu 
0  que  les  débris  de  sculpture  que  possède  la  ca- 
thédrale demeurent  dans  le  monument,  mais  y 
reçoivent  une  place  plus  en  rapport  avec  leur 
importance  o. 

L^attenlion  s*étant  trouvée  ainsi  plus  particuliè- 
rement appelée  parmi  nous  sur  l'ancienne  clôture 
du  chœur  de  Sainl-Étienne,  notre  collègue, 
M.  Roger  qui^  ainsi  que  je  l'indiquais  ici  même 
Tannée  dernière,  possède  dans  les  papiers  que  lui  a 
légués  son  père  les  notes  les  plus  précieuses  sur 
la  cathédrale,  a  été  mis  sur  la  trace  d'un  fragment, 
le  plus  important  peut-être  decemême  jubé,  qui  se 
trouvait  à  Bourges  dans  une  propriété  particulière. 
Notre  Société  a  pu  acquérir  ce  remarquable  morceau 


l 


DE  LA  SOCIÉTÉ   DES  ANTIOUAIRES   DU  CENTRE      XXYlI 

et  Ta  mis  mis  en  dépôt  au  Musée.  Les  recherches 
faites  à  ce. propos  par  M.  fioger  ont  eu  pour  résul- 
tat la  rédaction  d'un  mémoire  rempli  de  rensei^ne- 
Qieots  sur  l'ancien  jubé  de  la  cathédrale.  11  a  été 
lu  en  1891  aux  réunions  de  la  Sorbonne  et  y  a  été 
accueilli  avec  un  vif  intérêt.  Nous  l'insérons  plus 
'oin  avec,  des  phototypies  qui  reproduisent  les 
excellents  clichés  photographiques  de  notre  con- 
'^ère  et  permettent  d'apprécier  pleinement  la  va- 
Jeur  artistique  des  bas-reliefs  décrits. 

Un  de  nos  membres  associés,  M.  l'abbé  Duroisél, 

^"<*é  de  la  Celle-Bruère,  nous  a  donné  lecture  d*un 

'^^t  intéressant  travail  dont    nous  suivrons    avec 

^^Onpathie  la  publication  annoncée  ailleurs.  Il  se 

''A p^  porte  h  l'ancienne  chapelle  ruinée  de  Saint-Syl- 

^'^ixiy  dont  notre  collègue  étudie  l'architecture  et 

explique  les  peintures  décoratives.  Celles-ci  retra- 

^^nt  diverses  scènes  de  la  vie  du  saint  auquel   est 

<Jé<Jié  le  monument.  Les  bas-reliefs,  malheureuse- 

ïï^^iîttrès  mutilés,  du  tombeau  de  saint  Sil  vain  sont 

de     même    l'objet     d'une    étude    très    complète. 

^1  •  l'abbé  Duroisel  insiste  sur  l'identilication  fiiile 

^^  9  comme  dans  les  fresques  du  sanctuaire^  du  publi- 

cainZachéede  l'Évangile  avec  saint  Sylvain,  dont 

^^s  reliques  sont  conservées  dans  ce  mausolée.  La 

chapelle,  qui  paraît  avoir  été  élevée  au  xv*  siècle  à 

^21  place  d'un  édifice  antérieur,  montre  le  blason  fré- 

quemnient  répété  de  Martin  Gouge  de  Charpeignc, 


XX vin         HAPPORT  SUR  LES  TRAVArX 

cliaDColier  de  France,  un  des  exécuteurs  testamen- 
taires du  duc  Jean  de  Berry.  Il  est  utile  de  noter 
qu'au  cours  des  échanges  d'opiiiîoos  qui  eurent 
lieu  après  la  communication  de  M.  Duroisel, 
M .  Girardde  Villesaison  a  indiqué  que  le  fief  de  Char- 
peiguo,  dont  la  situation  précise  était  jusqu'à  pré- 
sent mal  connue,  n'est  autre  que  le  lieu  du  même 
nom,  situé  dans  la  commune  de  Ben^y-sur-Craon. 

Nous  avons  publié  dans  notre  XIV*  volume  une 
monographie  de  iM.  Thierry  de  Brimont  sur  les  sei- 
gneuries de  Jussy-Ghampagne  et  de  Quincampoix, 
dans  laquelle  l'auteur  soutenait  une  thèse  contraire 
ù  celle  avancée  par  notre  savant  président  relative- 
ment à  l'emplacement  dé  l'ancien  château  de  Quin- 
campoix et  à  la  date  de  construction  du  château  de 
Jussy.  M.  de  Kersers,  en  révisant  récemment  son 
travail  sur  le  canton  de  Baugy  ,a  été  conduit  à  main- 
tenir son  opinion  première.  C'était  un  devoir  pour 
notre  Société  de  publier  tous  les  éléments  de  cette 
lutte  courtoise,  qui  n  la  recherche  delà  vérité  pour 
but,  et  on  lira  plus  loin  la  dissertation  de  M.  do 
Kersers  qui  paraît  clore  définitivement  la  discus- 
sion. 

Notre  XVIII''  volunie  contient  enfin  deux 
éludes  qui  se  rattachent  à  Thistoire  pure  :  c'est 
d'abord  une  généalogie  très  étudiée  reposant  exclu- 
sivement sur  des  titres  originaux,  puisés  dans  les 
archives  publiques  ou  privées.  Elle   concerne  la 


\ 


tiE  LA   SOCIÉTÉ   DES  ANTlQUAIBLS  DU  CENTRE        XXl.V 

famille  Vergnaud  de  Boisliiiard,  qui  a  projeté 
(letrèsnoailMreux  rameaux  sur  tout  le  Centre  et 
a  contracté  des  alliances  dans  quantité  de  famil- 
les de  notre  province.  Le  soin  scrupuleux  apporté 
par  M.  C.  de  Boismarmio  dans  le  dépouillement 
des  pièces  dont  un  grand  uombrefont  partie  deses 
litres  de  propriété,  donne  à  son  travail  l'autorité 
(1  un  véritable  document  historique. 

Mon  prédécesseur,  M.  Vallois,  dont  le  souvenir 
e$t  toujours  vivant  parmi  nous,  malgré  son  éloigne* 
iTient  du  centre  de  nos  réunions,  nous  a  donné  un 
nouveau  chapitre  de  ses  études  sur  les  mœurs  et 
usages  de  l'ancien  régime.  I^articuliërement  consa- 
crée à  Y  État  des  personnes^  cette  nouvelle  série  ren- 
ferme une  abondance  de  renseignements  instructifs 
à  côté  de  détails  curieux  et  inédits.  Ces  documents 
peuvent  redresser  plus  d'une  erreur  communément 
répandue  sur  une  époque  mal  connue  de  beaucoup, 
fjuoique  si  voisine  encore  de  nous,  et  sur  des  insli- 
t'ilions  trop  souvent  dénaturées  par  l'ignorance  ou 
par  une  fausse  science  plus  dangereuse  que  Tigno- 
rance  même. 

Enlin  un  Bulletin  numismatique  clôt  ce  volume 
conmie  tous  ceux  qui  l'ont  précédé. 

Un  précédent  rapport  a  fait  connaître  la  part 
prise  par  notre  Société  dans  le  travail  préparatoire 
exécuté  en  vue  de  l'application  aux  objets  mobiliers 


\KK  BAPPORT  SUR  LES  TRAVAUX 

(le  la  loi  du  30  mars  1887  sur  la  conservation  des 
monumenis  historiques. 

M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts  écrivait  récemment  à  notre  Président 
une  lettre  dont  je  crois  devoir  détacher  les  passages 
suivants  : 

a  Je  vous  prie  d'adresser  à  la  Société  que  vous 
présidez  mes  vifs  remerciements  pour  l'envoi  d'un 
travail  aussi  complet,  qui  a  été  examiné  avec  le 
plus  grand  intérêt  par  la  Commission  des  monu- 
ments historiques....  J'ai,  par  arrêté  du  10  oc- 
tobre dernier,  prononcé  le  classement  de  la  plupart 
des  objets  qui  étaient  signalés.  Je  crois  devDir  vous 
adresser  ci-joint  une  ampliation  de  cet  arrêté,  dans 
la  pensée  que  la  Société  des  Antiquaires  pourra 
avoir  intérêt  à  la  conserver  dans  ses  archives,  et 
dans  l'espoir  que  les  objets  classés  en  seront  davan- 
tage sauvegardés.  » 

Pour  entrer  dans  les  vues  exprimées  par  ces  der- 
niers mots,  il  parait  utile  de  publier  la  liste  des 
objets  mobiliers  classés  parmi  les  monuments  his- 
toriques du  département  du  Cher.  La  voici  : 

Cathédhalk  de  Boukges.  —  Le  tableau  de  Tassin, 
conservé  dans  la  sacristie  et  représentant  le  mariage 
de  la  Vierge. 

Église  Saint- Bonnet,  à  Bourges.  —  L'éducation 
de  la  Vierge^  toile  par  Jean  Boucher,  commence- 
ment du  XVII*  siècle. 


DE    LA    SOCIÉTÉ  DFS   ANTIOUAIRES  DIT  CENTRE        XXM 

Eglise  Notre-Dame,  à  Bourges.  —  Un  tableau 
intiliilé  :  la  Déposition. 

Église  de  Sainte*Solakge.  -  Tapisserie  de  rhis- 
taire  de  sainte  Solange^  cinq  panneaux,  xvu'  siècle. 

Église  de  Ciyrat.  —  Lutrin  en  bois  du  xv  siècle. 

Église  de  Vailly.  —  Rétable  en  bois  du  xviii'' 
siècle. 

Éguse  de  Mlhon-sur-Yèvre.  —  Christ  en  croix^ 
toile  par  Jean  Boucher.  —  Lutrin  en  fer  forgé, 
xviii^  siècle. 

Église  neuve  de  Sidiailles.  —  Cloche  datée  de 

Église  d'Orval.  —  Croix  en  argent  doré  du  xiii" 
^î^cle. 

Église  d*Ennordres.  —  Croix  en  cristal  de  roche 
^  ^^  xvi*-xvii*  siècle. 

Eglise  de  Lugnt-Cham pagke.  —  Bénitier  en  fonte, 
^^lé  de  1494. 

Église  de  Savigny-en-Septainr.  —  Croix  en  argent 
^  u  XVI*  siècle. 

La  Société  des  Antiquaires  a  jugé  que  son  carac- 
tère de  Société  reconnue  d'utilité  publique  lui  ini- 
\>osait  non  seulement  le  devoir  de  persévérer  dans 
'a  voie  où  elle  marche  depuis  vingt-cinq  ans,  mais 
»ui  commandait  encore  avec  plus  de  rigueur  Tobli- 
galion  de  veiller  à  ce  qu'aucun  fait  intéressant  l'his- 
toire et  l'archéologie  dans  le  Centre,  notamment 
dans  les  deux  départements  du  Berry,  ne  puisse 


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TUMULUS    EN   SOLOGNE 

LECTURE  FAITE  A  LA  SORBONNE 

Par  M.  le  Comte  RAYMOND  DB    LA    QUÈRB 


RÉUNION    DES    SOCIÉTÉS    SAVANTES 

Mots  de  Mai  iS9[ 


La  Sologne  est  une  immense  plaine  coupée  jadis  par 
de  grandes  forêts  el  des  landes  de  bruyères. 

L*aspect  primilif  en  a  élé  changé  dans  certains  en- 
droits par  des  essais  de  culture  parfois  couronnés  de 
succès;  dans  d'aulres,  des  reboisements  considérables, 
bien  que  composés  d*essences  variées  et  différentes  de 
celles  du  passé,  pourront  dans  un  temps  avenir  redon- 
ner un  aspect  général  se  rapprochant  de  celui  des 
temps  anciens.  Elle  occupe  une  partie  des  trois  dépar- 
tements du  Cher,  du  Loiret  et  du  Loir-et-Cher.  La  par- 
tie que  je  compte  étudier  plus  particulièrement  se 
trouve  au  nord  du  département  du  Cher,  près  de  la 
petite  ville  d'Aubigny»sur-Nère,  commune  de  Sainle- 
Montaine. 

La  seule  région  qui  ait  été  explorée  jusqu'à  ce  jour 
au  point  de  vue  archéologique  est  celle  appelée  Sologne 
Blésoise.   M,  de  la  baussaye  y  avait  commencé  de 


2  TUMlLrs 

sérieuses  études  ;  malheureusemenl  elles  n'ont  pas  été 
continuées.  Nous  avons  lieu  d'espérer  que  les  nou- 
velles fouilles  faites  dans  les  environs  de  Pierrefitte  ne 
tarderont  pas  à  être  réunies  au  travail  si  important 
de  l'illustre  savant. 

Les  premières  démarches  que  je  fls  auprès  des  habi- 
tants et  les  différentes  localités  que  je  visitai  me  don- 
nèrent immédiatement  la  certitude  que  j'allais  me 
trouver  en  face  d'une  série  de  tumulus  encore  inviolés. 

Après  les  avoir  fouillés  et  étudiés  méthodiquement, 
ils  pourront,  je  n'en  doutepas,  fournir  phistard  un  tra- 
vail d'ensemble  qui  donnera  d*imporlants  résultats  au 
point  de  vue  de  Thistoire  des  antiques  peuplades  de 
ces  régions. 

Les  deux  premiers  tumulus  qui  attirèrent  mon  atten- 
tion sont  situés  commune  de  Sainte-Montaine,  au  lieu 
dit  la  Roture,  plan  cadastral  Section  G.  dite  dp.«  Rôus- 
seaux,  3«  f.,  nM79. 

Ils  sont  dans  le  même  champ  à  une  distance  d'envi- 
ron 60  mètres  Tun  de  l'autre.  Ils  affectent  une  forme 
ronde  et  donnent  chacun  les  mêmes  dimensions  :  20 
mètres  de  diamètre  et  i  m.  40  de  hauteur. 

La  charrue  ayant  passé  dessus  à  bien  des  reprises, 
on  peut  supposer  qu'il  y  a  une  déperdition  de  hauteur 
de  30  à  40  centimètres.     • 

J*espérais  pouvoir  fouiller  moi-même  ces  deux  té- 
moins du  passé,  mais  le  propriétaire  s'en  réserva  un  ; 
et  quel  ne  fut  pas  mon  étonnement  quand  j'arrivai,  de  le 
trouver  bouleversé  et  la  fouillecomblée.  Sansplus  tarder 
je  me  misa  l'œuvre  sur  celui  qui  m'était  réservé,  opé- 
rant dans  un  terrain   absolument  siliceux  et  qui  con- 


KR  SOLOGNR*  3 

Vieol  des  silex  peu  nombreux  ei  de  très  petite  dimen* 
sioo. 

Pendaut  une  épaisseur  d'un  mètre  environ  je  trouvai 
un  terrain  identique  à  celui  qui  entoure  le  tumulus. 

Ce  ne  fut  qu'à  cette  profondeur  que  je  commençai  à 
mettre  au  jour  un  sable  pur  absolument  blanc,  exempt 
de  tout  silex  et  qu'on  ne  retrouve  qu'à  une  certaine  dis- 
tance. 

Mon  attention  fut  éveilléa  par  cette  différence,  et 
^yantfait  une  section  verticale  dans  toute  la  longueur 
du  diamètre  du  tumulus,  je  constatai  que  le  Fable  blanc 
'ormait  au  centre  un  noyau  d'environ  0  m.  40  de  bau- 
^^ur  jusqu'au  niveau  du  sol  naturel,  et  sur  un  peu  plus 
^e  trois  mètres  de  diamètre.  Ce  noyau,  de  nature  diffé- 
''ente  de  l'ensemble  du  tumulus,  na  pas  lieu  de  nous 
Surprendre. 

Je  ne  crois  pas  que  l'on  puisse  y  voir  autre  chose 
<|o'une  coutume  religieuse  qui  consistait  à  isoler  les 
^estes  du  défunt,  ou  môme  simplement,  comme  dans 
le  cas  présent,  les  objets  lui  ayant  appartenu,  des 
choses  vulgaires  qui  se  trouvaient  dans  le  lieu  même 
de  l'inhumation  ou  de  Tincinération. 

Je  saiâ  que  quelques  archéologuesafflrmenl  que  dans 
certains  cas  où  les   tumulus  sont  recouverts  soit  de 
terre  battue  soit  de  pierres,  il  y  a  une  intention  de  pré- 
server les  restes  du  défunt  des  atteintes  de  certains 
animaux. 

Ils  peuvent  avoir  raison.  Toutefois  ce  raisonnement 
ne  peut  s'appliquer  au  cas  qui  nous  occupe. 

Poursuivant  ma  fouille,  je  commençai  à  rencontrer 


4  TlMULl'S 

une  Irace  d*oxyde  de  fer  à  quelques  centimètres  an- 
dessus  du  niveau  du  sol. 

Je  me  mis  alors  à  travailler  moi-même  pour  dégager 
l'objet  que  je  supposais  être  le  point  de  départ  de  cet 
oxyde.  Je  fus  assez  heureux  pour  retirer  la  boucle  de 
ceinturon  très  boursouflée  par  le  travail  de  décompo- 
sition, mais  qui  conserve  assez  sa  forme  générale  pour 
que  l'on  puisse  en  faire  la  description.  Elle  se  trouvait 
exactement  au  centre  du  tiunulus. 

Je  ferai  remarquer  en  passant  que  cet  oxyde,  dans  ce 
milieu  de  sable  blanc,  fin  et  compact,  produit  TefTet 
d^une  tache  d'huile  qui  s'étend  à  6  ou  7  cenlimètres 
de  l'objet  qui  en  est  la  cause. 

Il  permet  au  fouilleur  de  modérer  l'action  des  outils 
et  ainsi  de  meUre  à  nu  les  différents  objets  sans  les 
détériorer. 

Pendant  que  je  dégageais  la  boucle  de  ceinturon, 
j'aperçus  quelques  nouvelles  traces  d'oxyde,  ce  qui  me 
permit  d'augurer  que  peut-être  j'allais  trouver  une 
épée.  Mon  espérance  fut  bientôt  une  réalité,  et  je  tom- 
bai sur  la  partie  la  plus  volumineuse  de  l'arme  que  j'ui 
l'honneur  de  vous  présenter. 

Comprenant  de  suite  l'importance  de  cettetrouvaille, 
je  mis  tous  mes  soins  à  dégager  dans  toutesa  longueur 
ce  monument  si  fruste.  Mais  je  m'aperçus  bien  vite  de 
la  présence  de  fissures  dans  la  masse  du  métal,  qui 
m'enlevèrent  l'espoir  de  retirer  cette  épée  absolument 
intacte.  Je  me  vis  donc  contraint  d'installer  sur  une 
planche  les  sept  morceaux  qui  la  composent. 

Ce   fut   à  ce  moment  qu'un    campagnard,  témoin 


EN   SOLOGNE  O 

de  mes  fouilles,  s'écria  que  lui  aussi  avail  trouvé  dans 
le  tumulus  voisin  des  morceaux  de  fer  pareils  à  ceux 
que  j'exhumais.  --Je  lui  demandai  ce  qu'il  en  avail 
fait.  Vous  comprendrez  facilement  tous  mes  regrets 
quand  il  m'avoua  bien  naïvement  qu'il  avait  tout  rejeté 
au  fond  du  tumulus,  puisqu'il  ne  cherchait  que  des 
objets  précieux.  —  J'avais  le  mot  de  l'énigme.  Si  les 
circo.nstances  le  permettent,  je  me  promets  bien  de  re- 
prendre avec  plus  de  soin  la  fouille  de  ce  manœuvre 
qui  avait  agi  sans  direction.  Je  pourrai  peut-être  ainsi 
reconstituer  une  épée  qui,  d'après  les  renseignements 
donnés,  ressemblerait  à  celle  que  je  présente. 

Pendant  que  j'isolais  mon  épée,  j'aperçus  quelques 
traces  de  bois  réduit  en  poussière.  La  masse  compacte 
du  sable  qui  conservait  encore  la  forme  de  l'objet  me 
permit  de  cons^tater  que  cette  poussière  provenait  d'un 
morceau  de  bois  parfaitement  rond  dont  le  diamètre, 
visible  dans  la  masse  du  sable,  était  d'un  peu  plus  de  15 
millimètres.  Je  suivis  cette  ligne  droite  dans  les  deux 
sens.  L'extrémité  ouest  de  ce  bâton  était  terminée  par 
des  traces  d'oxyde  de  fer  et  de  petits  morceaux  de  fer 
en  masse  suffisante  pour  me  permettre  d'affirmer  qu'ils 
formaient  avec  iui  une-  arme  que  j'appellerai  volon- 
tiers un  javelot.  L'état  de  décomposition  absolue  du 
métal  ne  m'a  pas  permis  d'en  apprécier  la  forme.  Je 
n'ai  pu  constater  qu'une  chose,  c'est  que  l'ensemble  don- 
nait une  longueur  d'environ  1  m.  50. 

Ce  tumulus  ne  contenait  que  les  objets  que  je  viens 
d'indiquer,  avec  trois  morceaux  de  fer  qui  semblent  in- 
diquer la  forme  d'un  anneau.  J'aurai  à  en  parler 
plus  loin. 


6  TUMCtVS 

En  tout  cas,  aucune  trace  d*os8emenU,  aucune  trace 
d'incinération,  aucune  trace  d'étoffe  sur  Tépée. 

A  quoi  attribuer  l'absence  des  restes  du  personnage 
qui  certainement  devait  occuper  un  rang  élevé  dans  sa 
tribu? 

Je  n'ai  pu,  pour  le  cas  présent,  me  faire  une  opinion 
absolue. 

Certains  archéologues  qui  n'ont  rien  trouvé  dans  des 
tumulus  de  Sologne  cependant  inviolés,  pensent  qu'il 
faut  attribuer  ce  résultat  à  un  travail  de  décomposition 
et  d'absorption  occasionné  par  la  nature  elle-même 
des  sables. 

Ce  terrain,  suivant  les  saison?,  devient  humide,  puis 
se  dessèche  et  peut  donner  raison  à  cette  affirmation 
dans  certains  cas,  surtout  en  Sologne.  Mais  je  ne  pense 
pas  que  cette  opinion  puisse  être  admise  d'une  façon 
absolue.  Je  crois  que  dans  bien  des  circonstances  le 
personnage  étant  mort  au  loin,  soit  parsuile  de  fait  de 
guerre  ou  d'accident,  n'avait  pu  recevoir  les  céré- 
monies funéraires  religieuses  auxquelles  les  popula- 
tions ont  attaché  de  tout  temps  une  très  grande 
importance. 

Dans  l'impossibilité  où  les  familles  se  trouvaient  alors 
de  rendre  au  défunt  les  honneurs  dus  à  son  rang,  elles 
accomplissaient  quand  même,  en  l'absence  du  corps, 
et  selon  leur  situation  de  fortune,  les  cérémonies  qui 
pour  elles  étaient  absolument  nécessaires. 

C'est  pourquoi  dans  difîérenles  régions  on  a  trouvé 
des  tumulus  dont  les  uns  ne  contenaient  que  les  armes 
ayant  appartenu  au  défunt;  et  d'autres,  ce  qui  tendrait 
à  prouver  que  le  défunt  n'était  pas  un  guerrier,  ne 


EN   SOLOGTIË  7 

contenaient  que  les  restes  du  festin  funéraire  avec  des 
literies  de  différente  nature.  Ne   voyons-nous   pas 
dans   nombre   d*auteurs   que    les     peuples    anciens 
croyaient  que  les  mânes  restaient  errants  sur  les  bords 
da  S tyx  jusqu'à  l'accomplissement  de  cesoin  pieux.  On 
comprend,  dès  lors,  combien  les  parants  et  les  familles 
avaient  bâte  d*accomplir  le  plus  rapidement  possible 
des  cérémonies  qu'ils  considéraient  comme  un  devoir 
auquel  elles  ne  pouvaient  se  soustraire.  Ne  cberchons 
donc  pas  en  dehors  des  deux  opinions  que  je  viens 
d'émettre  la  raison  de  certains  tumulus  cénotaphes,  ou 
qui  en  ont  conservé  l'apparence;  ce  serait  vouloir  se 
Wer  dans    des    hypothèses  parfois   peu    vraisem- 
blables. 

Voyons  maintenant  quels  sont  les  caractères  parti- 
coliers  des  objets  fournis  par  le  tumulus. 

I.  —  Et  dabord  Tépée. 

Cette armeest  remarquable  parsa  grande  taille.  C'est 
la  première  de  cette  dimension  qui  ait  été  trouvée  dans 
notre  région  et  peut-élre  en  Europe.  Elle  était  orientée  : 
la  pointe  au  levant;  la  poignée  au  couchant. 

Elle  mesure  dans  Tétai  acluol,  abstraction  faite  du 
pommeau  qui  devait  la  terminer,  i  m.iHde  longueur 
depuis  la  pointe  de  la  lame  jusqu'au  bout  de  la  poi- 
gnée qui  fait  corps  avec  elle.  Cette  pointe,  comme 
forme,  se  rapproche  de  celles  qui  sont  mousses,  mais 
elle  est  légèrement  allongée. 

L'état  général  de  conservation  est  très  suffisant  pour 
étudier  et  apprécier  les  détails.  Depuis  la  pointe 
commence  dans  la  partie  médiane  de  la  lame  et  sur 


\V 


8  TUMULUS 

les  deux  faces  une  forte  nervure  de  f 
s*épais8il  à  mesure  que  la  lame  de^ 
Elle  se  termine  à  Tendroîl  où  Ton  con 
traces  évidentes  du  bois  qui  recouvi 
j  méthodique  et  même  élégante  la  soie, 

I  elle  l'ensemble  de  la  poignée.   Celte  n 

partie  la  plus  forte,  donnerait  en  coupe 
de  diamètre.  Elle  est  légèrement  aplati 


^' 


'I 

I 

i 


La  soie,  plate,  ondulée,  et  qui  laisse 
voir  ses  lignes  de  rebords  mesure.    0  r 
A  la  partie  débordante  de  Ton- 

dulation On 

A  la  partie  rentrante  près  des 

crans 0  nr 

;  Jj  :  A  la  partie  rentrante  près  du 

f  1'  bout  de  la  poignée 0  m 

i-.t 


4 
l( 


Cette  soie  se  termine  actuellement 
trilobée^  dont  les  deux  lobes  inférieure 

!;  ment  de  0  m.  037.  Cette  partie  ainsi  c< 

I» 

Tensemble  de  la  poignée  une  vérita 
suffit  du  reste,  pour  se  rentre  compte 
quel  cette  poignée  a  dû  être  trailée,  de 
tivcment  les  restes  de  bois,  lis  sont,  il 
de  l'épaisseur  d'une  feuille  de  papier 
(i  quent  encore  très  bien  la  forme  primit 

Que  voyons-nous  en  cflel  ? 

La  poignée  de  bois  qui  a  suivi  les  é 
de  la  soie  vient  s'épanouir  sur  le  comn 
lame  et  la  couvre  sur  une  largeur  d( 


t=' 


K5   SOLOGNE  9 

deax  crans  de  la  lame  s'écarlenl  du  centre  de  chaque 
côté  de  0  m.  01.  Ils  s'abaUsenl  en  s^éloîgnanl  dn  point 
centra),  commencement  de  cette  lame,  de  0  m.  045  et 
donnent  ainsi  un  arc  régulier  dont  la  corde  mesure 
exaclementOm.  08. 

Comme  je  viens  de  le  dire^  le  bois  de  la  lame  suivant 
ce  contour  sur  une  largeur  continue  de  0  m.  024,  il 
sensuitque  nous  voyons  plus  bas  un  nouvel  arc  res- 
treint non  recouvert  de  bois,  dont  les  deux  bouts  de  la 
corde,  quia  0  m.  033,  se  terminent  par  deux  parties 
lignes  légèrement  rentrantes. 

On  comprend  facilement  qu'un  ensemble  aussi  soi- 
gné devait  être  Tœuvre  d'un  ouvrier  habile. 
La  suite  ne  fera  que  confirmer  cette  appréciation. 
Pour  en  terminer  avec  cette  poignée,  qu'il  me  suf- 
fise de  dire,  chose  assez  curieuse,  qu'elle  est  munie  de 
nvelsdont  les  uns  sont  en  bronze  et  les  autres  en  fer. 
Quatre  rivets  en  bronze  très  détériorés  traversent  le 
^isqui  recouvre  le  commencement  de  la  lame.  —  Un 
î'ulre  aussi  en  bronze  fe  trouve  dans  le  centre  de  la 
Partie  renflée  de  la  soie.  Enfin  deux  en  fer  traversent 
les  deux  lobes  inférieure  du  bout  de  la  poignée. 

U  pointe  extérieure  de  chaque  cran,  qui  sert 
"^  point  d*arrèt,  de  butoir,  si  je  puis  m'exprimer 
^•nsi,  à  la  poignée  de  bois  est  éloignée  de  la  ner- 
vure de  0  m.  04.  —  La  partie  rentranle  de  ces 
ci'ans  donne  une  petite  section  d'arc  à  grande  courbure 
dont  la  corde  est  de  0  m.  (»3.  —  A  partir  de  ce  point  la 
•anae  s'élargit  perpendiculairement  à  son  axe  et  atteint 
Oïn. 060,  puis  se  rétrécissant  d'une  façon  continue  ne 
donne  plus  qu'une  largeur  de  0  m.  040  qui  se  termine 


10  TCMULUS 

60  no  poiol  M  trouvant  enriron  à  0  m.  39  do  com^ 
monceoiont  de  la  lame. 

Reprenant  alors  one  noovelle  courbe,  elle  %'élwr^ 
elalImntOm.  047  pois  se  rétrécit  de  nouveau.  Eali 
eile.ne  donne  plus  que  0  m.QMà  Tendroit  d*oft  pu*- 
teni  les  deux  lignes  qui  en  se  rencontrant  forment  k 
pointe.  Gstte  pointe  accuse  un  triangle  dont  la  fV' 
pendicolaire  sur  la  base  est  de  0  m.  033. 

Comme  on  l*a  vu  plus  haut  la  poignée  était  en 
bois.  De  plus  les  traces  de  bois  qui  sont  encore  visiblas 
sur  plusieurs  endroits  de  la  lame  autorisent  i 
croire  que  le  fourreau  était  aussi  fait  de  la  même  nt« 
tière.  Il  se  composait  évidemment  de  deux  partlee: 
l'une  recouvrant  le  dessus  de  Tépée,  Tautre,  la  psrtie 
qui  frottait  le  plus  ordinairement  le  long  du  corps. 

Gomment  ces  deux  parties  étaient-elles  réunies  l'ose 
à  l'autre  dans  leur  ensemble?  11  m*est  impossible  de  le 
dire,  vu  l'état  de  détérioration.  Mais  j'ai  quelque  chose 
de  plus  intéressant  à  constater. 

C'est  la  manière  dont  le  fourreau  était  suspenda  an 
ceinturon. 

A  partir  de  0  m.  185  au-dessous  du  commencement 
de  i'épée  se  manifeste  un  renflement  considérable  de 
0  m.  0G6  de  largeur  sur  une  longueur  de  0  m.  10  of- 
frant la  forme  d'un  ovale  aplati. 

En  regardant  I'épée  dans  le  sens  de  son  épaisseur  on 
constate  la  présence  de  deux  lames  de  fer  entre  les* 
quelles  elle  glissait.  Elles  devaient  être  très  minces  car 
Toxydalion  les  a  complètement  identifiées  avec  I'épée. 

Mais  on  voit  encore  très  bien  qu'elles  devaient  être 
unies  entre  elles  par  deux  rivets  de  fer  aplatis  en  des* 


EN   SOLOGNE  II 

80QS  et  &Q  contraire  se  terminant  en  dessus  par  deux 
boules  ou  boutons  ressortant,  faisant  tète  de  rivet  et 
d*iine  épaisseur  d'environ  0  m.  Oli. 

J*8i  été  assez  heureux  pour  ramasser  auprès  du  bou- 
lon de  droite  trois  morceaux  de  fer  ronds  d*un  dia- 
mètre moyen  d'environ  0  m.  007  formant  anneau.  En 
les  réanissant  ils  me  donnent  les  2/3  d'un  cercle  mal- 
beareusement  incomplet  dont  le  surplus  était  tombé 
en  poussière  et  dont  le  diamètre  est  de  0  m.  05.  Il  de- 
vait circuler  autour  ou  dans  le  bouton  et  formait  an- 
neau de  bélière.  Symétriquement  à  ce  bouton,  il  y  en 
avait  un  autre  dont  il  ne  reste  que  la  base. 

Au-dessus  de  ce  premier  renflement,  à  0  m.  Il  envi- 
ron, on  en  aperçoit  un  second  qui  ne  mesure  que 
0  m.  (KS7  de  largeur  sur  0  m.  085  de  longueur.  Il  est  im* 
possible  ici  de  donner  des  mesures  absolument  exactes 
à  cause  du  mauvais  état  de  conservation. 

U  encore,  nous  retrouvons  deux  gros  boutons  qui, 
comme  plus  haut,  devaient  former  tète  de  rivet  et  main- 
tenir ensemble  les  deux  faces  du  fourreau  avec  les  deux 
lames  de  fer  qui  actuellement  sont  identifiées  avec 
l'épée.  Du  bouton  de  droite  semble  sortir  le  commen- 
cement d'un  anneau. 

Je  crois  n'avoir  omis  aucun  des  détails  utiles  à  la 
description  de  cette  épée. 

Je  n'ai  plus  qu'à  condenser  en  quelques  mots  les 
points  qui  la  caractérisent. 

l"*  Elle  appartient  au  type  des  épées  trouvées  à 
Magny-Lambert  et  dans  d'autres  parties  de  la  C6te-d'0r 
elsur  lesquelles  le  savant  M.  Bertrand  a  fait  un  travail 
si  complet. 


ii  TL'NULUS 

Elle  esl  remarquable  par  sa  grande  taille.  Elle  est 
jusqu'à  présent  unique  en  France. 

2"^  La  soie  est  plate,  ondulée,  les  bords  légèrement 
relevés.  Et,  chose  remarquable,  les  rivets  sont  de  deux 
métaux  diiïérents:  les  uns  sont  en  bronze  et  les  autres 
en  fer. 

3<*  Elle  a  des  crans  fortement  accentués  au-dessous 
de  la  naissance  de  la  poignée. 

4^  Elle  est  à  deux  tranchants,  à  forte  nervure  médiane 
et^s*élargil  doucement  vers  le  milieu. 

II.  —  La  boucle  de  ceinturon. 

Cet  anneau  de  fer  qtie  j'ai  trouvé,  comme  je  Tai  dit 
plus  haut,  au  centre  du  tumulus,  m'a  paru  de  suite  assez 
caractérisé  dans  sa  forme  générale  pour  recevoir  le 
nom  de  boucle.  De  plus,  sa  présence  auprès  de  l'épée, 
m'autorise,  et  j'espère  ne  pas  avoir  de  contradicteur,  à 
l'appeler  boucle  de  ceinturon.  J'ai  fuit  voir,  et  je  crois 
l'avoir  assez  démontré,  que  mon  épée  avait  un  système 
d^allache  qui,  évidemment,  devait  correspondre  à  un 
ceinturon.  Si  on  tient  compte  des  proportions  de  Tépêe, 
ce  ceinturon  devait  être  d'une  certaine  largeur,  que  je 
n'évalue  pas  à  moins  de  0  m.  06,  étant  donné  le  grand 
axe  intérieurde  l'ovalequiest  de  plus  deO  m.  OG.  Dans 
Tétai  actuel  où  elle  se  trouve,  celte  boucle  présente  la 
forme  d'un  ovale  dont  le  grand  axe  extérieur  esl  de 
0  m.  088  et  le  grand  axe  intérieur  de  0  m.  0C3.  Nous 
avons  ainsi,  aussi  exactement  que  possible,  le  diamètre 
de   la  lige  de  fer   formant  la  boucle,   soit  Cm.  0125: 

Sur  le  milieu  d'un  des  grands  côtés  de  celte  boucle 
je  vois  un  empâtement  considérable  de  boursouflure 


(  EN   SOLOGNE  i'A 

j 

T.^i,  pour  moi,  n'est  autre  chose  que  le  point  d'attache 
r    «lardillon. 

h 

llonnanl  à  l'origine  une  épaisseur  plus  grande  que 
^  h  diamètre  de  la  tige  qui  forme  la  boucle,  il  s'ensuit 
W    Àalorellemenl  qu'il  a  fourni  matière  à  une  oxydation 
ci  une  boursouflure  plus  considérables. 

Juste  en  face,  se  trouve  une  partie  de  même  métal, 
€)Qisort  franchement  de  la  courbe  extérieure  et  mesure 
encore  0  m.  012  à  la  base  et  0  m.  008  de  longueur. 

Je  ne  veux  pas  terminer  celte  description  sans  signa- 
ler une  époe  de  fer  qui  est  au  Musée  de  Bourges  et  qui 
n'a  pas  encore  été  décrite. 

Malheureusement  les  renseignements  sont  peu  nom- 
breoi.  Tout  ce  que  nous  savons,  c'est  qu'elle  a  été 
tn)u?éeen  1889àChàteauneuf-sur-Cher,au  lieuditFonl- 
hmeSf  dans  un  lumulus^  au  milieu  d'un  groupe  d'autres 

lumulus. 
U  majeure  partie  de  la  soie,  qui  est  plate,   manque. 

La  lame  est  ondulée,  à  pointe  aiguç.  Elle    mesure 

0  m. 74,  jusqu'au  commencement  de  la  soie. 
Un  rivet  de  bronze  bien  conservé  se  trouve  à  l'exlré- 

milé  de  la  partie  débordante  de  chaque  cran. 

La  partie  rentrante  des  crans  accuse  une  section 
d'arc  de  0  m.  036. 

Cette  section  est  remarquable  par  sa  grandeur.  Elle 
dépasse  d'environ  0  m.  006  celle  de  la  grande  épée  de 
Sainte-Montaine. 

Messieurs,  après  ce  que  vous  venez  d'entendre,  il 
est  peul-ètre  plusieurs  parmi  vous  qui  désireraient  me 


14 

la  haute  coaqiéleMa  ial  ki  cb  »■ 
j'avais  peaié  se  paa  aier  piw  fois, 
eroiraif  maaqMr  i  mmm  dereir,  â  jahwr  oft  iqvl 
dao»  le  paMé,  je  ne  teaaii  pa»  coaiple  daa  e^tti  * 
dilTéreote  natore,  leit  de  la  deraière  épotfm  dk 
bronte  loit  de  la  preaûftre  époqae  éa  fer  dêccHrarIs  et 
éludié»  par  la  Société  dea  Aatiqvaires  da  CntR. 
Le  tableau  que  nous  veaoBs  de  publier  avec  ente  à 
I*appui  dans  le  XYII*  Tolume  de  noa  3f  éuMÛres,  poom 
voui  donner  une  idée  de  llnportaBcc  de  cesdécoa- 
vertes  failet  depuis  Tingi  ans  dans  des  groupes  H  du* 
des  localilés  très  éloignés  les  uns  des  autres.  Bcti- 
coup  d'autres  sépultures  ont  été  certaineoient  détrailcs 
sans  que  les  objets  qu'elles  contenaient  soient  arrÎTfs 
jusqu'à  nous. 

Ceux  de  bronze  avaient,  du  reste,  seuls  le  prifîlègs 
crattirer  l'attention  de  certains  chercheurs.  I.es  amies 
(lo  fer  étaient  généralement  passées  sous  stlence  à 
cniific  de  leur  mauvais  état  de  conservation. 

Nnud  ne  douions  pas,  non  plus,  que  les  nombreux 
hiiniilus  qui  nous  sont  connus  ne  nous  foumbsenl 
liirntôi  une  ample  moisson  capable  d  attirer  Tatlenlion 
(lo.<t  <<avantf«. 

Kn  (ont  ra»  ce  qui  est  déjà  signalé  nous  conBm» 
pleinrmcnl  dans  celle  opinion  que  notre  Berry  fu 
habile  à  Télal  stable  par  les  Gaulois  à  Tépoque  de 
grandes  migrations  qui  eurent  lieu  au  vr  siècle  avan 
notre  rre.  Ces  peuples  passèrent  de  l'époque  du  broni 
à  celle  du  fer  par  le  Tail  des  progrès  naturels  de  1 
civilisation  industrielle  et  aussi  des  rapports  qui  poi 


\  EN   SOLOGNE  15 

pôenl  exiâler  avec  les  peuplades  voisines.  Je  serais 
teoreux  pour  ma  part  si  la  découverte  que  je  viens 
4*avoir   l'honneur   de  vous  soumeltre  el  celles  que 
jfespère  bien  faire  encore  dans  Tavenir  peuvent  con- 
tribuer à  jeter  un  faible  rayon  de  lunoière  dans  cette 
Snnde  enquête   sur  Texistence  et    Thiàtoire  de  nos 
sncèlres. 


TUMULUS  A  BOUZAIS 


PRÈS    SAINT- AMAND- MONTROND 


Par  J.  DE  SAINT-VENANT 


Les  environs  de  Saint-Amand-Montrond  ont  fourni 
aux  recherches  de  noire  collègue  M.  Auclair  non  seu- 
lement de  nombreux  spécimens  de  l'industrie  des  âges 
de  la  pierre,  dont  j*ai  entretenu  la  Société  des  Anti- 
quaires du  Centre  à  plusieurs  reprises,  mais  quelques 
intéressants  objets  de  bronze  qui  se  trouvent  dans  sa 
collection. 

Je  signalerai  en  passant  deux  belles  haches,  Tune  à 
rebords,  Taulre  à  ailerons  centraux  très  courts,  sans 
anneau  latéral  et  à  sommet  lunule,  pour  m'arrèter  da- 
vantage sur  une  série  de  pièces  plus  récentes  prove- 
nant de  lumulus  et  en  rappelant  d'autres  que  des 
Mres  funéraires  du  Berry  ont  récemment  fournis. 

Aux  portes  de  la  ville  de  Saint-Amand,  faisant  vis-à- 
vis,  de  l'autre  côté  du  Cher,  aux  ruines  pittoresques 
niais  si  mutilées  de  son  château  de  Montrond,  s'étend 
un  vaste  plateau  qu'on  appelle  le  Camp  et  qui  dépend 
de  la  petite  commune  de  Bonzais,  dont  le  bourg  mo- 
deste se  cache  dans  un  vallon  sur  le  revers  occidental 
du  plateau.  Un  peu  avant  la  descente  qui  conduit  au 
petit  bourg,  se  voient  des  carrières  de  pierres  :  c'est  là 

4 


18  TmULUS 

qu'en  1885  el  1886  un  cantonnier,  en  recherchanl  des 
matériaux,  fut  amené  à  fouiller  des  buttes  qui  étaient 
en  grande  partie  formées  de  pierres  amoncelées  ;  il  y 
trouva  des  objets  de  diverses  sortes,  mais  ramassa  uni- 
quement ceux  de  bronze  qui  seuls  lui  parurent  dignes 
d'être  remis  à  son  chef  direct. 

Quand  je  me  suis  rendu  sur  les  lieux,  ces  buttes 
avaient  à  peu  près  complètement  disparu  et  c'est  avec 
peine  qu'on  pouvait  en  retrouver  quelques  traces  sur 
le  sol  ;  combien  n'a-t>il  pas  dû  en  disparaître  de  sem- 
blables dont  il  ne  reste  ni  trace  ni  souvenirs,  dans  les 
environs  où  se  trouvent  tant  de  carrières  de  matériaux 
exploitées  depuis  un  temps  quasi-immémorial!  M.  Au- 
clair,  à  ma  demande,  a  bien  voulu  se  charger  d'une 
enquête  minutieuse  pour  reconstituer  l'ancien  état  de 
lieux  et  les  circonstances  de  la  découverte.  En  rejetant 
sévèrement  tous  les  témoignages  qui  ne  présentaient 
pas  un  caractère  suffisant  de  netteté  et  de  probabilité, 
celte  enquête  a  conduit  aux  résultats  suivants  : 

Il  y  avait  avant  1885,  au  lieu  que  nous  n'avons  pu 
visiter  que  trop  tardivement,  deux  tumulus  à  peu  près 
contigus,  comme  le  cas  est  très  fréquent. 

Ces  tertres  étaient  formés  d'une  première  couche  de  • 
terre  assez  mince,  enveloppant  de  vastes  tas  de  pierres 
rapportées  de  diverses  grosseurs  et  empruntées  aux 
terrains  du  voisinage.  Au  centre  de  l*un  d'entre  eux,  on 
put  reconnaître;  à  peu  près  au  niveau  du  sol  naturel, 
la  présence  de  trois  squelettes  humains  paraissant  com- 
pletS;  mais  dans  les  deux  on  rencontra  des  objets  va- 
riés, entre  autres  des  ornements  en  bronze  et  en  fer. 

Ces  derniers    pour  la  plupart  avaient    la    forme 


A   B0UZA1S  19 

d^anneaux  ou  ressemblaient  à  des  espèces  de  boucles, 
mais  ils  ont  été  malheureusement  laissés  avec  les  dé- 
blais et  ont  contribué  à  combler  des  excavations  aux 
alentours. 

Les  pierres  paraissaient  disposées  sans  ordre,  sans 
qu'on  ait  remarqué  de  coffres  destinés  à  protéger  les 
corps  ;  les  objets  de  métal  étaient  aussi  disséminés  çà 
et  là  comme  si  une  première  fouille  anciennement  exé- 
cutée les  avait  déjà  dérangés. 

Je  vais  décrire  ceux  de  bronze  qui  ont  été  recueillis. 
Ils  sont  fort  heureusement  aujourd'hui  en  lieu  sûr  et 
en  bonnes  mains. 

Je  désignerai  les  tumulus  par  les  lettres  A  et  B  dans 
l'ordre  où  ils  ont  été  fouillés. 


TUMULUS  A 

Cette  butte  a  fourni  entre  autres  choses  deux 
bracelets  et  un  torque,  tous  trois  bien  entiers. 

{*  Bracelets,  —  Les  bracelets  massifs  et  identiques 
au  point  qu*ils  semblent  avoir  été  coulés  dans  le  même 
monle,  sont  tous  deux  ronds  et  fermés;  la  section  trans- 
versale du  tore  donne  une  courbe  convexe  avec  bavures 
de  fonte  très  visibles  au  centre  delà  surface  intérieure  ; 
la  surface  extérieure  est  ornée  de  côtes  saillantes  au 
nombre  de  trente-et-une. 


■Jesanndi- 

unfçuk-ux  ;  leur  Eeclioo  par  dd  plan  méiiiaii  borûonli], 
donnerait  autant  de  petits  redans  à  faces  briîècs,  qu'on 
no  peut  comparer  à  rien  de  niieni  qo'i  de  peliii  bu- 

IIODR. 

I,ei  diamèlrcs  varient  de  0  m.  708  à  0  m.  7iO  pour 
l'iiitËricur,  et  de  0  m.  750  àOm.7ËO  pour  rexlêriear, 
nvrcune  épaisseur  de  0m.0C6  à  Om.  (iC8,  nervora 
ri>iiiprLF«»,  de  Um.O04  â  Om.005  au  fond  des  gorga 
t'\  iiiiu  haulpur  de  0  m.  Ûl2  environ. 

0«  brncelels  pèsent  respeclivemenl  86et  78  gr«ni- 
nip*,  Ih  difTérenco  s'expli<]uanL  bien  par  leurs  degréi 
difl'i^rcnls  d'usure.  llsEont  semblables  aux  deux  que 
M.  dp  lloy  n  rencontrés  dans  la  même  région.auCrtu- 
>i>l,  liimuin»  n*S',  et  tous  quatre  comptent  le  mimt 
iiiimbrc  di'  dont!.  Comme  ces  deroiers,  nos  bracelet! 
pii>»<nl(>itt  mCme  cette  particularité  signalée,  d'avoir 
mrlfMrhco  Intérieure  deux  faibles  cannelures  verli- 
f'Mf*  pl  prf*()uo  continue»,  traces  sans  doute  de  l'eniè- 
VemcHtdu  j«(  de  fonte. 

V."^'  A  '•  Sk.  4ta  ABtiq.  lia  Ctatrt,  l  XIV  U*W;l?lt 


A    EOtZAIS  21 

2°  Torque.  —  Le  torque,  intact  et  régaliërement  cîr- 
talaire.avec  un  diamètre  varianldeOm.  176&0ro.l&0, 
e  49  gr.  5,  est  ouvert  et  forme  ressort;  sa  section 
Efirfailemcnl  ronde  diminue  graduellement  de  0  m.  005 
TiO  m.  003  de  diamètre  depuis  le  milieu  jusqu'aux  deux 
boiil;.  Leà  extrémités  sont  terminées  par  des  boutons 
1  iégèremenl  dégagés,  un  peu  aplatis  et  recourbés  en 
'  crochets  dans  deux  plans  rectangulaires  de  manière  & 
jt^eonstiiuer  un  fermoir  d'un  modèle  dont  on  connaît 
[,  BDoibre  d'autres  anciens  exemples  ;  ce  Termoir  est  usé 
I  ipirsDited'un  loag  service. 


TUMULUS  B 

f*  Torque.  —  Il  n'en  reste  qu'un  morceau  corres- 
pondant aux  deux  cinquièmes  de  la  circonférence;  il 
était  presque  identique  au  précédent,  mais  d'épaisseur 
moindre  el  plus  uniforme  (0  m.  003  à  0  m. 003)  ce  qui 
peut  du  reste  être  la  conséquence  de  l'oxydation  plus 
avancée . 

Des  deux  crochets  du  fermoir,  celui  situé  dans  le 
plan  de  courbure,  est  seul  conservé  et  resEemble  abso- 
lument à  son  correspondant  de  l'autre  ornement. 

3"  bracelets  filiformes.  —  11  existe  deux  fragments 
de  minces  bracelets  circulaires  correspondant  respec- 
tivement aux  deux  tiers  et  aux  trois  quarts  d'une  cir- 
conférence; le  fil  est  demi-cylindrique,  un  peu  aplati 
par  le  martelage.  Le  diamètre  extérieur  de  chacun  est 
de  0  m.  065  ;  aucune  trace  d'ornements. 


y  Brarelft  mattif — Ce  brac«Iel,ouverl,e*id«fonM 
ovale,  prie  KO  gr.  4,  mesure  Om.  076  de  gnnd 
mètre  extérieur  el  Om.  070  à  l'iatérieur;  la  h&ultw 
du  fil  est  h  peu  près  consUnle,  mais  sod  ^p«isstut  ït- 
rie  d«  0  m.  006  à  0  m.  0035.  en  raison  de  ce  qar  f> 
section,  circulaire  au  milieu,  s'aplatit  de  pics  en  plu 
en  ovale  en  approchant  des  bouts.  Ceux-d  !>|tt- 
iiouisicnt  brusquement  en  deux  gros  boulons  groui»- 
rrmeni  sphëriques,  ou  mieux  en  Corme  d'ellip&'îdeitiii 
peu  aplati»  par  martelage  suivant  six  faces  paraiWfi 
deux  à  deux  et  distantes  dans  chaque  groupe  ili 
0  m,  0175,  0  m.  016  el  0  m.  010 


Immédiate  ment  avant  la  naissance  des  boules  le 
corps  du  bracelet  est  orné  de  quatre  el  de  cinq  stries 
normales  a  son  plan  ;  ailleurs  H  devait  être  partout 
couvert  de  petites  cannelures  parallèles  et  obliques  on 


S 


A   BOIZAIS  23 

'trié  en  hélice,  si  on  en  juge  par  le  seul  point  de  la 
iirface  primilive  d*où  les  écailles  de  paline  ne  sont  pas 
encore  détachées. 

De  ce  qui  précède  on  peut  conclure  qu'il  y  avait  sur 
le  territoire  de  la  commune  de  Bouzais,  laquelle  n'a 
jamais,  à  ma  connaissance,  encore  attiré  l'attention  des 
archéologues,  des  sépultures  à  inhumation  très  an- 
ciennes. 

Peut-être  même  remontaient-elles  à  cette  période  de 
transition  si  intéressante,  appelée  généralement  Halls- 
tattienne,  qui,  depuis  des  découvertes  récentes  centra* 
Usées  par  notre  Société  qui  les  a  mises  en  lumière,  pa* 
raft  avoir  été  assez  largement  représentée  en  Berry. 

La  présence  simultanée  des  deux  métaux  et  surtout 
la  comparai:'on  des  objets  de  bronze  rencontrés  avec 
d'autres  presque  identiques,  trouvés  déjà  aux  environs 
de  Saint  Amand,  dans  des  tumulus  nettement  datés, 
pourraient  bien  en  eiïet  annoncer  la  première  époque 
du  fer,  s'il  était  permis  d'émettre  une  opinion  ba- 
sée sur  des  données  aussi  incomplètes.  Quelle  qu'en 
soit  l'époque,  la  trouvaille  m'a  paru  intéressante  à 
signaler  avant  que  ses  auteurs  et  ses  témoins  aient 
disparu;  de  plus  la  forme  du  bracelet  massif  à  gros 
boutons  semble  être  assez  rare  :  le  mui«ée  de  Saint- 
Germain  en  possède  d'analogues,  mais  pas  de  tout  à 
fait  identiques. 


.r 


V' 


VASE    EN    BRONZE 

TROUVÉ  A  SANCOINS 


Par    R.    OB   MARGUERYE 


I 


A  une  faible  dielance  de  Sancoins,  le  chemin  de  fer 
à  voie  étroite  de  La  Guerche  à  Cbâteaumeillant  quille 
la  ligne  de  La  Guerche  à  Couleuvres  (Allier)  pour  se 
diriger  sur  Saint-Amand.  Presque  à  l'origine  de  cette 
bifurcation,  sur  un  domaine  nommé  Buy  et  apparte- 
nant à  M.  Perriot,  dans  une  terre  d^alluvion  appelée 
le  Champ  du  Colombier^  n°  658,  section  F  du  plan 
cadastrai  de  Sancoins,  les  construcleurs  de  celle  ligne 
rencontrèrenl  un  dépôt  considérable  de  sable  qui  fui 
exploilé  pour  le  bailaslage  de  la  voie. 

Dans  celle  sablière,  le  28  février  181)1,  les  ouvriers 
ont  trouvé  un  vase  en  bronze  que  M.  Maurice,  ingé- 
nieur de  la  Société  des  Chemins  de  fer  économiques, 
voulut  bien  mettre  à  la  disposition  de  notre  compagnie. 
Plus  lard,  d'accord  avec  M.  Perriot,  il  en  fit  don  au 
Musée  de  Bourges,  où  il  est  aujourd'hui  déposé. 

Chargé  d'en  faire  l'élude,  je  me  préoccupai  tout 
d'abord  des  circonstances  dans  lesquelles  ce  beau  vase 
avait  été  trouvé  et  il  me  parut  intéressant  de  recher- 


26  VASE 

cher  si  celle  Irouvaille  se  rallachail  à  un  ensemble  de 
vesliges  de  la  civilisalion  gallo-romaine,  à  laquelle  il 
faul  évidemmenl  le  rapporter.  Au  cours  d'un  voyage 
àSancoins,  exécuté  très  peu  de  jours  après  la  décou- 
verle,  je  pus  acquérir  la  certitude  que  le  vase  du 
28  février  esl  un  témoin  isolé  des  temps  passés. 
L'extraction  du  sable  avait  suivi  son  cours  ;  mais,  tant 
de  Taspecl  des  Heux  que  des  renseignements  recueillis, 
je  pus  conclure  qu'aucune  autre  trace  du  travail  des 
hommes  n'accompagnait  l'objet  ainsi  confié  au  sol 
directement,  sans  aucune  enveloppe  et  par  une  cir- 
constance qui  reste  inexpliquée. 

La  couche  de  terre  végétale,  au-dessus  du  sable,  est 
épaisse  de  70  centimètres  environ  ;  le  sable,  très  pur, 
forme  une  couche  de  2  mètres,  reposant  sur  une  ligne 
de  galets  ;  le  sous- sol  est  argilo-siliceux.  C'est  à  2  mètres 
de  profondeur  environ  que  le  vase  fut  trouvé  ;  il  était, 
parait-il,  fermé  par  un  «  bouchon  n,  en  bois  probable- 
ment, qui  se  réduisit  en  poussière  au  toucher,  et  rem- 
pli de  «  terre  noire  ».  J'emploie  les  expressions  des 
ouvriers,  mais  il  eut  été  certainement  intéressant  d'élu* 
dier  ces  détails  an  moment  même  de  la  découverte. 
Intact,  le  vase  servit  quelques  instanls  à  puiser  de 
Teau  ;  mais  un  coup  de  pioche  maladroit  le  perça  près 
du  fond  et  détacha  l'anse  soudée  à  la  panse  et  au 
goulot. 

Telles  sont  les  circonstances  de  la  découverte  ;  on  n'a 
pu  me  signaler  aux  alentours  aucun  vestige  romain  :  le 
domaine  de  Buy  est  un  vieux  fief  qui  parait  avoir  eu 
une  certaine  importance,  mais  rien  ne  prouve  qu'il  ail 
succédé  à  un  élablissement  de  l'époque  à  laquelle 


EN   BRONZE  H 

MiiioDte  le  vase.  Nous  restons  sans  autres  renseigne- 
ments, en  présence  de  l'objet  seul  qui,  s'il  ne  nous 
livre  aucun  éclaircissement  historique,  demeure  fort 
intéressant  par  lui-même. 


II 


Le  vase  de  Sancoins,  dont  le  bronze  a  pris  une  belle 
patine  verte,  est  d*un  dessin  très  pur  et  fort  élégant  : 
la  panse  est  large,  d'une  courbe  harmonieuse,  le  col 
très  rétréci,  et  la  silhouette  générale  est  celle  d'une 
poire. 

En  voici  les  dimensions  :  hauteur,  0  m.  294;  dia- 
mètre, au  fond,  0  m.  095  ;  à  la  panse,  0  m.  180  ; 
an  col,  0  m.  025  ;  au  goulot,  0  m.  072.  Il  pèse  1  kilo 
175  grammes. 

Le  col  étroit  est,  par  un  brusque  élargissement,  sur- 
monté d'un  goulot  de  forme  particulière  que  je  me 
permettrai  de  qualiGer  de  goulot  en  godet  ;  ses  carac- 
tères distinctift  sont  l'absence  de  bec  et  sa  forme  très 
aplatie  :  la  courbe  qui  le  compose  est  tellement  accen- 
tuée qu'elle  redescend  vers  la  partie  inférieure  du  vase, 
mais  un  rebord  vertical,  de  8  millimètres  de  hauteur, 
Tarrète  brusquement  et  circonscrit  la  petite  vasque 
formée  par  ce  goulot  qui  semble  destiné  plutôt  à  relar- 
der Técoulement  du  liquide  qu'à  le  faciliter. 

A  ce  rebord,  s'attache,  au  moyen  de  deux  branches 
soudées,  une  anse  d'une  exquise  élégance  qui,  quinze 
centimètres  plus  bas,  se  soude  à  la  panse  par  une 
feuille  en  forme  de  cœur,  feuille  de  lierre  peut-être, 
ornée  de  gracieuses  volutes.  L'anse,  la  seule  partie  du 


*  • 


28  VASB 

yase  qui  soit  ornée,  est  divisée  en  deux  parties  par  un 
anneau  de  relief  accusé  qui  sépare  la  partie  supérieure 
soudée  au  goulot,  de  la  partie  inférieure  qui,  par  une 
double  courbe  en  S  renversée,  rejoint  la  panse  du  vase 
au  moment  où  elle  va  prendre  son  large  développe- 
ment ;  les  ornements  de  Tune  et  l'autre  partie  sont  em- 
pruntés au  règne  végétal  et  figurent  des  feuilles  lan- 
céolées de  plantes  aquatiques  ;  les  reliefs,  assez  vigou- 
reux à  la  partie  supérieure,  sont  adoucis  et  à  peine 
sensibles  à  la  partie  inférieure,  celle  que  saisissait  la 
main.  A  trois  millimètres  au-dessous  du  goulot,  le  col 
est  cerclé  de  deux  petites  moulures  à  relief  très 
délicat. 

Ce  vase  appartient  à  un  art  avancé  et  ne  peut  se 
rattacher  à  l'époque  gauloise^  c'est  bien  un  témoin  de 
la  civilisation  romaine,  que  Ton  doit  attribuer  au 
II'  ou  m*  siècle  de  notre  ère. 


in 


Il  reste  à  examiner  quelle  était  la  destination  de  ce 
vase  et  quel  nom  peut  lui  être  attribué.  Sa  forme  spé- 
ciale, les  précautions  prises  pour  que  le  liquide  qu'il 
pouvait  contenir  ne  puisse  pas  s'écouler  rapidement,  le 
classent  tout  d'abord  en  dehors  des  vases  à  usages 
domestiques,  habituels  et  vulgaires,  et  il  a  paru  qu'il 
pouvait  être  compris  dans  le  type  appelé  guttus.  Ces 
vases  se  distinguaient  par  l'étroitesse  du  col  et  ne 
devaient  laisser  échapper  le  liquide  que  par  petite 
quantité  ou  goutte  à  goutte;  de  là  leur  nom.  Tel  est 
bien  le  cas  pour  le  vase  de  Sancoins  qui,  outre  cette 


EN   BR0N2B  29 

élroilesse  du  col,  est  privé  de  bec,  ce  qui  retarde  encore 
lachule  du  liquide. 

Le  guUus  est  signalé  par  les  auteurs  comme  ayant 
élé  employé  soit  aux  libations  dans  les  repas  et  surtout 
dans  les  cérémonies  religieuses,  soit  pour  verser  de 
rhuile  sur  le  strigile  avec  lequel  on  frottait  les  bai- 
gneurs, afin  que  cette  friction  ne  blessât  pas  la  peau. 
Si  nous  rapprochons  le  vase  de  Sancoins  des  types 
révélés  par  les  documents  parvenus  jusqu'à  nous,  il 
peut  être  placé  dans  Tune  ou  Tautre  de  ces  catégories, 
mais  j'incline  à  le  classer  dans  le  mobilier  d'un  établis- 
sement thermal. 

Le  dictionnaire  d'Ântonin  Rich  donne,  d'après  une 
peinture  de  Pompéi,  le  dessin  d'un  guUus  destiné  aux 
sacrifices;  il  diffère  sensiblement  du  vase  de  Sancoins  : 
sa  panse,  moins  élargie  à  la  base,  se  rapproche  plus 
du  cylindre  que  de  la  sphère  ;  son  coi  est  plus  long,  le 
godet  du  goulot  moins  large  et  l'anse  s'élève  beaucoqp 
au  dessus  de   ce  goulot.  Ces   caractères,  le   dernier 
surtout,  se  retrouvent  dans  \esgutlus  à  sacrifices  que 
possèdent  les  collections  du  Louvre  et  aussi  dans  un 
bas-relief  bien  connu  de  ce  musée,  reproduit  souvent 
par  la  gravure,  notamment  dans  V Histoire  des  Romains 
de  Duruy  (tome  P',  page  393).  11  représente  la  céré- 
monie du   Suavetaurflia,   sacrifice   expiatoire  ou  de 
purification  accompli  à  l'expiration  de  chaque  lustre 
par  le  suprême  magistrat,  et  dans  lequel,  ainsi  que 
l'indique  le  nom,  on  immolait  un  porc,  un  mouton  et 
un  taureau.  Dans  le  bas-relief  du  Louvre,  on  voit^ 
derrière  le  sacrificateur,  deux  assistants  ou  camilli, 
dont  l'un  porte  le  vase  à  libations  ou  guttus.  C'est  un 


.      JL 


30  VASK 

vase  de  capacité  restreinte,  ayant  la  forme  de  celui  que 
donne  Ântonin  Rich  et,  si  on  le  compare  aux  person- 
nages, à  peu  de  chose  près  la  hauteur  de  celui  de 
Sancoins. 

Mais  il  ne  faut  pas  réserver  le  nom  de  guKus  uni- 
quement à  des  vases  de  ce  type  consacré  pour  les 
usages  religieux,  puisque  nous  trouvons  la  même  dési- 
gnation appliquée  à  des  vases  en  usage  dans  les 
thermes. 

Ce  qui  parait  certain,  c'est  que,  sauf  pour  les  liba- 
tions, qui  avaient  un  caractère  religieux,  on  ne 
trouve  pas  le  guUus  faisant  partie  de  ce  qu'on  peut 
appeler  la  vaisselle  de  table  :  les  représentations  de 
repas  romains  ne  montrent  pas  ce  type  de  vase  à  col 
rétréci  et  à  goulot  sans  bec  opposé  à  l'anse. 

Au  contraire,  dans  i*ouvrage  sur  Herculanum  et 
Pompéi,  publié  par  Firmin  Didot,  texte  de  Barré, 
dessins  de  Houx  aîné,  je  trouve,  au  tome  III,  un  vase 
ayant  les  dimensions  et  Taspect  général  du  vase  de 
Sancoins;  Tensembledu  sujet  montre  que  ce  vase  ren- 
ferme rhuile  destinée  à  oindre  les  athlètes,  ce  qui  se 
rapproche  de  l'emploi  du  guUus  pour  adoucir  les  fric- 
tions du  strigile  et  les  deux  usages  se  concilient  d'au- 
tant mieux  que,  d'après  les  auteurs  anciens,  le  strigile 
était  employé  après  les  exercices  de  la  palestre  qui 
était  chez  les  Grecs  une  dépendance  du  cirque  et  chez 
les  Romains  un  gymnase  public. 

Au  tome  V  du  même  ouvrage  sont  représentés,  sous 
le  nom  de  guttus^  des  vases  à  large  panse,  à  col  étroit 
mais  à  deux  anses,  dont  rien  ne  détermine  Tusage.  Au 


.  f. 


CN   BUONZE  3i 

lome  VIII,  d*aatres  vases  de  même  nature,  mais  à  une 
seule  anse,  sont  appelés  oxyiaphus  ou  guttus. 

Si  nous  arrivons  dans  les  Gaules,  nous  constatons, 
par  Texamen  des  belles  planches  de  la  collection 
Caranda,  qu'il  a  été  trouvé  dans  les  cimetières  romains 
(lu  département  de  TÂisne  une  grande  variété  de  vases, 
en  terre  ou  en  verre,  que  la  forme  de  leur  col  et  de 
leur  goulot  peut  classer  dans  la  catégorie  des  guttus. 

El,  dans  l'ouvrage  d'Edouard  Fleury  ?ur  les  Anti- 
(fuites du  département  de  l'Aisne  (!'•  partie,  page  214), 
figure  on  vase  en  bronze^  absolument  de  la  famille  de 
celui  de  Sancoins,  quoique  un  peu  plus  trapu,  et  de 
dimensions  presque  identiques  (!28â  millimètres  de  haut, 
40miHimèlreS  au  col)  qui  provientdu  cimetièred'Étreux, 
commune  de  Wassigny,  et  qui  est  considéré  comme 
«  faisant  partie  du  mobilier  d'une  salle  de  bains  ». 

L'examen  de  ce  vase,  de  celui  du  tome  III  de  l'ou- 
vrage sur  Herculanum  et  Pompéi  et  de  celui  de  San- 
coins révèle  des  analogies  frappantes. 

Je  pense  donc  que  les  ,ç<4/^tis  constituaient  une  famille 
nombreuse,  non  spécialisée  aux  cérémonies  religieuses, 
et  que  nous  pouvons  conserver  ce  nom  au  vase  de 
Sancoins,  en  le  rangeant  dans  la  catégorie  des  vases 
servant  aux  onctions,  soit  à  Tamphithéàlre  ou  au  gym- 
nase, soit  aux  thermes. 


NOTE 

SUR    LA    DÉCOOYERTB 

DE    SUBSTRUCTIONS    ROMAINES 

A  LUNBRY  (CHER) 
Par  A.   DES  MÉLOIZES 


Le  terriloîre  de  Lunery  est  parliculièrement  riche 
en  veslîges  antiques  et  presque  toutes  les  époques 
archéologiques  y  ont  laiiisé  des  traces  constatées  depuis 
quelques  années  par  les  plus  intéressantes  rencontres  ^ 

Pour  ne  parler  que  des  temps  romains  auxquels  se 
rapporte  la  découverte  qui  fait  Tobjet  de  cette  note,  il 
suffit  de  rappeler  la  mosaïque'  trouvée  en  1863  et 
conservée  aujourd'hui  au  Musée  de  Gluny,  et  les 
débris  intéressants  recueillis  à  La  Yergne,  sur  rem- 
placement d*antiques  constructions  incomplètement 
fouillées  en  i872et  4873'. 

1.  Voir  DOtamment  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des  Anti^ 
quaires  du  Centre^  XV^  volume,  page  19  :  Note  sur  une  épée 
en  fer  et  un  rasoir  en  brome  trouvés  à  Lunery  en  1887,  par 
A.  Bahotde  Kersers. 

î.  Voir  Diuxième  lettre  adressée  à  M.  Pérémé,  par  AI.  H, 
Bo)  er,  Juin  1863,  dans  le  compte-rendu  des  travaux  de  la 
Société  du  Rerry.  Diiième  année,  p.  117.  —  Voir  aussi  Statis- 
tique monumentale  du  Cher,  par  A.  Buhot  de  Kersers,  t.  III, 
p.  t33. 

3.  Rapport  sur  les  fouilles  de  La  Vergne,  commune  de  Lunery. 
Mémoires  de  la  Société  historique  du  Ciier,l«  série.  — 3«  volume, 
p.  î77. 

5 


3t  NOTE 

Au  mois  de  novembre  dernier  une  obligeante  com* 
municalion  *  me  faisait  connaître  la  mise  au  jour,  au 
centre  du  bourg  de  Lunery,  de  subslructions  que  je 
m'empressai  d*aller  étudier  et  dont  il  n'est  pas  inutile 
de  conserver  le  souvenir  dans  nos  procès-verbaux. 

Cette  découverte  a  élé  faite  dans  Tinlérieiir  de 
Téglise  paroissiale,  sous  le  dallage  de  la  nef.  Ce  dallage, 
en  mauvais  élat,  ayant  été  supprimé  pour  faire  place 
à  une  aire  en  ciment,  on  enleva,  au  bas  des  marches  du 
sanctuaire,  dans  Taxe  de  l'église,  une  grande  pierre 
tombale  qui  ne  portait  plus  aucune  effigie  ni  trace 
d'inscription,  par  suite,  sans  doute,  de  l'usure  résul- 
tant du  passage  de  nombreuses  générations,  mais  qui 
recouvrait  encore  une  sépulture.  On  constata  immé^ 
diatement  que  celle-ci,  d'ailleurs  as^ez  confuse,  avait 
été  faite  au  milieu  de  ruines  antiques. 

Les  ouvriers  chargés  du  travail  eurent  la  curiosité 
de  poursuivre  la  fouille  et  dégagèient  tout  ce  qu'il 
était  possible  de  mettre  au  jour.  Ils  furent  arrêtés  par 
le  mur  latéral  de  Téglise  du  côté  du  sud,  au  delà 
duquisl,  sous  la  sacristie,  se  prolongent  manifestement 
les  substructions. 

La  construction  découverte  consiste  en  un  petit 
réduit  rectangulaire  de  1  m.  80  de  long  sur  1  mètre  de 
large,  dont  les  murs  ont  actuellement  0  m.  70  de 
hauteur.  Le  fond  pavé  de  dalles  bien  jointes  est  à 
environ   i  m.  60  au-dessous  du  sol   de   l'église.  Les 


1.  Je  me  fais  un  devoir  de  remercier  ici  MM.  GreDOuilIet  et- 
Jacquier,  propriétiires  à  Lunery,  et  M.  Tadjoint  BrauU.  grAce. 
auxquels  j'ai  pu  examiner  ces  ruines  dès  le  leDdelnaiù  de  leur 
découverte.  ■  ' 


StlH   LA   DÉCOUYERTB  DE  SUBSTBUCTIONS   ROMAINCS      3.1 

parois  verticales  sont  recouvertes  sur  trois  côtés  par 
une  mosaïque  dont  tous  les  cubes  sont  en    pierre 
VAanche;  le  quatrième  côté,  dnns  le  sens  de  la  longueur, 
—  orienté  nord-sud,  —  est  revêtu   de    grandes  et 
minces  dalles  posées  sur  champ,  soigneusement  appa- 
reillées. Sa  hauteur  est  de  0  m.  70»  Touchant  ces 
dalles,  à  l'extérieur,  sont  posées  à  plat  et  cimentées  de 
très  grandes  tegulx  dont  les  rebords    affleurent    la 
crèle  des  dalles,  en  formant  comme  une  sorte  de  canal 
bien  nivelé  qui  parait  se  prolonger  en  ligne  droite 
dans  les  deux  sens  au  delà  du  réduit.  Celui-ci  a  toute 
^apparence  d'un  réservoir  ou  d*une  baignoire.  Dans 
tous  les  cas  sa  destination  hydraulique  est  affirmée  par 
TexlsteDce  d*un  conduit  en  plomb  de  0  m.  03  environ 
de  diamètre  qui  traversait  au  niveau  du  fond  la  paroi 
('•mosaïque  opposée  à  celle  que  forment  les  dalles.     > 
Je  viens  de  dire  que  la  mosaïque  est  monochrome  ; 
maison  a  recueilli  dans  les  décombres  un   fragment 
décoré  de  quelques   ornements,    c'est-à-dire    d'une 
bande  formée  par  deux  ou  trois  rangs  de  cubes  noirs 
d  oi  se  détachent  des  espèces  de  festons  dessinés  par 
une  rangée  de  cube^  de  pierre  rouge  qui  tranchent  sur 
le  fond  général  blanc.  On  doit  en  conclure  que  les  trois 
parois  recouvertes  de  mosaïque  ont  subi  une  certaine 
réduction  de  hauteur  et  qu'elles  étaient  originairement 
ornées  par  le  haut  d'une  bordure  à  laquelle  ce  frag- 
ment aurait  appartenu. 

Tous  les  cubes  sont  disposés  par  lignes  horizontales. 
Ils  ont  0  m.  01  de  côté.  Les  joints  sont  en  mastic 
blanchâtre  apparent  sur  un  millimètre  environ  d'épais- 
seur et  alternent  d'une  ligne  à  l'autre  sans  grande 


36.  NOTE 

régularité.  Au  voisinage  des  festons  rouges  les  lignes 
s'infléchissent  par  l'emploi  de  cubes  de  dimensions 
différentes  et  de  petits  fragments  à  section  triangu- 
laire. 

On  a  encore  retiré  des  démolitions  un  morceau  de 
stuc  coloré  provenant  d*un  revêtement  de  lambris.  Ce 
morceau  est  malheureusement  fort  restreint;  mais  on  y 
reconnaît  parfaitement  la  figuration  d'un  poisson, 
d'une  carpe  à  ce  qu'il  semble,  largement  peinte  en 
ocres  jaune  et  rouge  sur  fond  blanc.  Cette  représenta- 
lion  fortifie  rhypothèse d'une  destination,  quellequ'elle 
puisse  être  d'ailleurs,  où  l'eau  joue  un  rôle. 

Ce  qui  contribue  à  rendre  impossible  une  attribution 
précise,  c'est  que  la  construction  a  subi  un  remanie- 
ment dont  il  me  reste  à  parler  et  qui  la  rend  tout  à 
fait  confuse.  Il  semble  qu'on  ait  voulu  restreindre  la 
capacité  du  réservoir  en  bâtissant  à  l'intérieur  deux 
petits  murs  transversaux  en  briques  laissant  entre  eux 
un  vide  de  i  m.  50  environ.  Ces  murs  n'existaient 
plus  lorsque  je  visitai  la  fouille  et  la  mosaïque,  intacte 
dans  toute  la  longueur  de  la  paroi  sur  laquelle  ils 
s'appuyaient,  n'en  conservait  pas  la  trace.  Les  ouvriers 
les  avaient  démolis  :  c'est  d'après  les  explications  qui 
me  furent  données  par  eux  que  je  crois  pouvoir  en 
faire  remonter  la  construction  jusqu'à  l'époque 
romaine. 

On  a  recueilli  dans  les  décombres  une  monnaie  en 
billon  à  l'effigie  de  Postume.  Elle  se  trouvait  à 
quelques  centimètres  au  dessous  des  dalles  posées 
debout  de  la  paroi  ouest,  dans  une  terre  légère  et 
noirâtre  qui  doit  nous  rappeler  les  vestiges  d'incendie 


^T 


'■T 


SOB   LA   IMICÇUYERTK  DE  SUBSTftUCTlORS   BOMAINES       37 

OQslatés   au-de880U8  de  la  mosaïque  du  Musée  de 

Telles  son(  les  seules  constatations  dont  il  y  ail  lieu 
de  garder  la  mémoire.  En  les  rapprochant  de  ce  qu'on 
Mil  de  la  découverte,  faite  dans  la  mémo  localité,  il  y  a 
tingl-six  ans,  de  la  mosaïque  importante  exhumée  à 
vne centaine  de  mètres  de  là;  en  tenant  compte  de  la 
quantité  de  débris  romains,  murailles,  dallages  d'appar- 
tements, fragments  de  céramique,  que  ramène  conti- 
nuellement au  jour  la  culture  des  terrains  compris  dans 
riotervaile,  on  est  conduit  à  penser  que  de  considérables 
et  luxueuses  constructions  occupaient,  il  y  a  seize 
rièeies,  l'emplacement  sur  lequel  se  groupa  plus  tard 
le  bourg  deLunery,  auquel  l'ancien  propriétaire  romain 
Lnnariosa  légué  son  nom. 

1*  Voir  le  mémoire  cité  plus   haat   de  M.  Boyer  :  Société  du 
*W7»t.  X,p.  11». 


STELES   ROMAINES 

DÉCOUVERTES    A    SAINT- AOUSTRILLE 

PRÈS   BOURGES,    EN    4890 

Par  MM.    DE    KBRSERS   et   DE   MAROUERYE 


La  fouille  pratiquée  sur  la  rive  gauche  de  l'Âuron 
en  septembre  1890,  pour  la  culée  du  grand  pont  des- 
tiné au  passage  du  boulevard  de  l'Industrie,  a  mis  au 
jour  une  quinzaine  de  pierres,  des  stèles  pour  la  plu- 
part. Celte  fouille  avait  10  mètres  de  long  sur  7  de 
large  et  environ  1  m.  80  de  profondeur.  Ouverte  au 
bord  même  de  la  rivière,  elle  absorbe  le  chemin  laté- 
ral, qui,  de  la  passerelle  établie  en  amont  du  vieux 
moulin  de  Saint-Aoustrille,  remonte  le  cours  de 
l'Auron  pour  desservir  quelques  jardins  maraîchers 

Les  terrassiers  ont  ouvert  la  fosse  dans  toute  sa  lon- 
gueur et  l'ont  continuée  par  tranchées  successives  dans 
la  Margeur.  C'est  dans  la  première  tranche,  à  peu  de 
distance  de  l'Auron,  que  les  stèles  ont  été  trouvées.  La 
pioche  a  d'abord  rencontré  les  terres  rapportées 
surélevant  la  berge  pour  Tas-itlle  du  chemin  latéral, 
puis,  un  peu  plus  bas,  une  couche  de  tourbe  de  30  à 
40  centimètres  d'épaisseur.  Cette  couche  de  tourbe 
n'avait  été  jetée  là  qu'à  titre  de  remplissage. 


40  STÈLif:s 

Sous  celle  couche  les  lerrassiers  renconlrèrent 
d'aulres  lerres  el  des  malérîaux  remués.  C'est  dans  ce 
remblai  inférieur  que  les  stèles,  à  une  profondeur 
d'environ  1  m.  50,  élaienl  disposées  suivant  un  aligne- 
ment presque  parallèle  à  la  berge  actuelle  de  la 
rivière. 

Les  pierres  élaienl  couchées  dans  des  silualions 
variées  par  rapporl  à  leur  face  travaillée,  mais  indi- 
quant une  destination  préméditée  ;  il  n'y  avait  pas  là  un 
enfouissement  hâlif  el  désordonné,  mais  bien  un  tra- 
vail ayant  un  but  déterminé. 

Cela  frappait  a  première  vue  et  cette  conviction  ne 
put  que  se  fortifier  par  la  rencontre,  sous  une  partie 
de  Talignement,  d*un  autre  genre  de  travail,  une  sorte 
de  grillage  composé  de  poutrelles  longues  d'environ 
1  m.  30  sur  0  m.  20 d'équarrissage,  formant  des  cadres 
de  charpente  remplis  d'une  maçonnerie  assez  grossière 
en  moellon  de  dimensions  restreintes. 

Cette  substruction  occupait  une  partie  de  l'excava- 
tion où  le  sol  naturel  se  trouvait  à  une  profondeur  plus 
considérable  que  dans  l'ensemble  de  la  fosse  ;  elle  était 
destinée  à  racheter  une  différence  de  niveau  et  à  per- 
mettre d'établir  sur  un  lit  régulièrement  horizontal  la 
petite  muraille  formée  par  les  stèles  et  autres  pierres 
alignées. 

De  ces  dispositions,  il  est  permis  de  conclure  qu'on 
se  trouvait  en  présence  d'un  travail  destiné  à  conso- 
lider la  berge  de  TAuron.  Cette  rivière,  en  effet,  n'oc- 
cupe pas  sur  ce  point  le  thalweg  de  la  vallée.  A  une 
époque  postérieure  à  la  disparition  de  la  civilisation 
romaine,  l'Auron,   pour  les  besoins  industriels  de  la 


f 


hOMAINES  41 

cité  de  Bourges^  fui  reporté  aussi  haut  que  possible 
sur  le  flanc  droit  de  la  vallée.  On  peut  supposer,  que 
€ur  le  point  qui  nous  occupe,  ce  travail  de  dérivation 
rencontra  différents  accidents  de  terrain  qui  nécessi- 
tèrent  certaines  précautions;  peut-être  fallut-il  fran- 
chir un  chemin  plus  ou  moins  encaissé,  au  fond  duquel 
on  dut  établir  une  défense  pour  la  nouvelle  berge  au 
moyen  de  ce  mur  de  soutènement  dont  les  matériaux 
forent  des  stèles  antiques  empruntées  probablement 
au  cimetière  de  Séraucourt  peu  éloigné.  On  sait  que 
les  très  nombreuses  sépultures  rencontrées  sur  le 
champ  de  foire  au  bas  de  la  place  Séraucourt,  il  y  a 
quarante  ans,  n'ont  pas  fourni  de  monuments  funé- 
raires ;  il  y  a  donc  tout  lieu  de  penser  qu'ils  en  avaient 
été  enlevés  et  utilisés  sur  différents  points  de  la  ville. 

Outre  les  stèles,  il  a  été  trouvé  un  fragment  de 
colonne  et  quelques  meules  de  moulin  ;  ces  pierres  ne 
se  prêtant  pas  à  l'alignement  étaient  en  dehors, 
quelques-unes  appuyant  la  muraille. 

Il  est  à  présumer  que,  lorsque  le  petit  mur  de  sou. 
tènement  fut  établi  au  creux  du  chemin  ou  de  la  fosse 
à  franchir,  on  acheva  de  combler  le  vide  avec  des  ma- 
tériaux pris  à  proximité  :  d*abord  des  terres  provenant 
du  voisinage  de  quelque  établissement  romain  avec  des 
débris  de  toutes  sortes  ;  ce  qui  explique  la  présence  de 
poteries  variées,  de  fragments  de  petites  et  moyennes 
amphores^  de  vases  délicats  ou  grossiers.  On  y  a  trouvé 
un  unique  et  tout  petit  morceau  de  poterie  rouge  dont 
les  reliefs  sont  d'une  extrême  finesse.  Les  monnaies 
sont  rares;  nous  n'en  avons  vu  que  trois  :  un  Néron, 
un  Gallien  et  un  liard  usé;  très  rares  aussi  les  objets 


4â  STÈLES 

de  bronze  ;,en  revanche  le  fer  est  très  aboodanl.  On 
remarque  que  certains  objets,  trouvés  au  fond  de  la 
fouille,, près  du  sol  naturel,  n*ont  pas  laspeci  iMiter 
meqt  antique. 

Sur  ce  lit  de  matériaux  et  de  débris,  on  jeta  le  lit  de 
tourbe  dont  nous  avons  parlé  —  il  n'en  manquait  pas 
tout  auprès  —  puis  quelques  pelletées  de  terre  de 
remplissage. 

Quelques  objets  ont  disparu  :  malgré  les  précautions 
prises  par  M.  Égret,  directeur  des  travaux,  quelques 
curieux  peu  scrupuleux  ont  pu  emporter  de  petits 
objets  rejetés  par  les  travailleurs  hors  de  la  fouilla 
Je  signalerai  une  petite  pierre  taillée,  de  la  forme 
et  de  la  dimension  d*un  œuf  de  petite  poule,  ei 
un.  crochet  assez  intéressant  en  fer,  plat,  long  de 
24  centimètres;  il  se  compose  d'une  tige  de  3  mil- 
limètres environ  d'épaisseur,  sur  une  largeur  varia- 
ble de  B  à  12  millimètres;  un  petit  anneau  de  sus- 
pension termine  cette  tige  au  sommet,  tandis  que  la 
partie  inférieure  se  divise  en  deux  branches  recourbées 
deux  fois  à  angle  droit  et  formant  ainsi  deux  crochets 
de  3  centimètres  de  haut,  aiguisés  à  leur  extrémité 
comme  s'ils  étaient  destinés  à  être  piqués  dans  l'objet 
plutôt  qu'à  le  saisir  au  moyen  d'un  anneau.  Comme 
tous  les  autres  objets  en  fer,  ce  crochet  était  peu  oxydé, 
mais  on  peut  attribuer  cette  bonne  conservation  rela- 
tive à  la  constance  de  Thumidilé  dans  le  milieu  où  ils 
étaient  enfouis.  Ce  crochet  ne  se  retrouve  plus. 

L'intérêt  de  cette  découverte  est  donc  double  :  et 
par  le  mode  d'emploi  de  ces  matériaux  funéraires  et 
par  les  objets  eux-mêmes  qui  ont  été  recueillis. 


ROMAINES  43 

Uexposé  ci-dessus  fail  bien  concevoir  que  sur  ce 
foinl  a  dû  exister  un  passage  avant  rétablissement  de 
k  grande  dérivation  de  l'Auron;  malheureusement  il 
BOUS  laisse  ignorants  de  la  date  du  travail  d'endigué-, 
ment  à  l'aide  de  ces  pierres,  travail  probablement  con- 
Umporain  de  la  dérivation  môme  ou  peu  postérieur. 
Cet  usage  des  stèles  comme  moellon  nous  reporte 
forcément  à  une  date  assez  haute,  car  il  fallait  que  ces 
nonaments  fussent  encore  disponibles.  On  a  trouvé,  il 
y  a  quelques  années,  un  dallage  de  stèles  sous  la  rue 
Hoyenne  à  1  m.  60  au-dessous  du  pavage  actuel,  et  ce 
dallage  par  juxtaposition  rappelait  le  travail  antique. 
Nais  rien  non  plus  sur  ce  point  n'a  fixé  une  date  même 
«ipproximative.  A  Saint-Aoustrille  nous  ne  pouvons 
douter  que  nous  soyons  en  présence  d*un  bief  destiné 
à  faire  mouvoir  les  moulins  de  Saint-Aoustrille,   de 
^aint- Paul,  puis  de  Messire  Jacques,  établis  sur  son. 
parcours,  long  de  li  kilomètres.    D*aulre   part    nous 
savons  que  les  moulins  à  eau  n*ont  apparu  en  Berry 
qu'à  la  fin  du  cinquième  siècle/;   il  faut  supposer  aiv 
moins  un  siècle  pour  que  l'invention  nouvelle  fùl  suffi- 
samment vulgarisée  pour  motiver  un  travail  aussi  im- 
portant. C'est  donc  vers  la  fin  du  sixième  siècle  ou  le 
commencement  du  septième  qu'il  conviendrait  de  le 
placer  :  deux  ou  trois  cents  ans  après   l'abandon  des 
cimetières  païens.  Ce  bief  sur  TAuron   se  trouverait 
ainsi  sensiblement  antérieur  à  la  grande  dérivation  de 
l'Yèvre  connue  sous  le  nom  d'Yèvrelle,  et  longue  de 


1.  Rayaal,  1, 139;  -Orég.  de  Tours,  de  VUa  Palrum,  XVIII,  1, 
Vie  de  saial  Ursus, 


44  STELES 

dix  kilomètres,  qae  divers  indices  permettenl  d'attri- 
buer à  Charlemagne. 

Il  nous  resle  à  examiner  les  objets  eux-mêmes  et  à 
faire  les  réflexions  sommaires  qu'ils  appellent. 

Les  meules  de  moulin  ont'  0  m.  60  de  diamètre, 
dimension  sensiblement  plus  considérable  que  celles 
des  meules  à  bras  ordinaires.  De  plus  on  y  remarque 
l'absence  de  Tentonnoir  supérieur  en  pierre  nommé 
calillusy  qui  recevait  le  grain  ;  il  faut  admettre  qu'il 
était  dès  lors  remplacé  par  un  réceptacle  de  bois, 
comme  on  le  fait  encore  aujourd'hui.  On  remarque  sur 
ces  meules  des  traces  de  scellement  destiné  peut-être 
à  fixer  des  pivots. 

Les  fers  de  chevaux  sont  d'une  excessive  petitesse  ; 
ils  doivent  se  rapporter  au  passage  de  la  vallée  avant 
ou  après  l'exécution  du  bief.  Ils  n'ont  pu  être  utilisés 
que  pour  des  animaux  de  très  petite  taille.  Ces  dimen- 
sions restreintes  permettent  donc  de  penser  que  les 
chevaux  en  usage  aux  premiers  temps  du  moyen-àge 
en  Gaule  étaient  fort  petits. 

STÈLES 

Il  nous  reste  à  examiner  les  pierres  retirées  du  sol. 
Elles  sont  au  nombre  de  14,  savoir:  douze  stèles  et 
deux  fragments  d'architecture. 

N<'  i.  Ce  monument,  d'assez  bon  style,  représente 
un  portique  cintré  à  ailettes.  Un  morceau  détaché  à 
droite  a  été  conservé  et  pourra  être  remis  en  place, 
mais  ne  moJifîe  pas  la  lecture.  Sur  les  ailettes  et  les 
lignes  du  fronton  on  lit  les  lettres  DM  ;  sur  le  bandeau 


aoiiAiiiBs  4S 

drcolaîre  MEMORIA,  et  dans  le  champ  :  MARYLLAB 
MA...  Ll  FIL.  On  peut  supposer  qae  les  lettres  frustes 
an  commencement  de  la  troisième  ligne  appartenaient 
aa  nom  Marullus  père  de  Marulla.  Ce  nom  de  MaruUus 
est  connu. 

Au-dessous,  dans  le  tableau,  une  grande' pomme  de 
pin  est  figurée  par  un  disque  ovale  traversé  de  traits  se 
coupant  en  losange.  Les  lettres  sont  de  bon  style. 
Haut.  0  m.  70,  larg.  0  m.  36. 

N*  2.  Stèle  à  portique  et  fronton  bas  à  ailettes.  Sur 
la  frise  on  lit  DM.  SOIANA.  Une  cassure  de  la  pierre 
rend  douteuse  la  lecture  de  TS  dont  on  ne  voit  que  la 
panse  inférieure  et  la  partie  supérieure  à  droite.  La 
lecture  B  est  impossible,  la  panse  supérieure  n*existant 
paf .  Ce  nom  Soiana  est  nouveau  chez  les  Bituriges  et 
doit  être  fort  rare  partout.  Haut.  0  m.  63,  larg.  0  m. 
35.  Le  nom  Soius  existant,  la  forme  dérivée  Soiana 
n*a  rien  d^inadmissible. 

N*  3.  Stèle  à  portique  et  fronton  bas  brisé;  un 
arceau  cintré  ou  bandeau  demi-circulaire  réunit  les 
deux  pilastres.  Sous  Tarceau  dans  le  champ  on  lit:  DM. 
AVREL  TIÎEOPO  PIADÏ.  Une  brisure  de  la  pierre  au 
commencement  de  la  troisième  ligne  rend  le  dernier 
mot  incomplet.  On  trouve  en  de  nombreux  endroits  le 
nom  Theopompus  ;  mais  il  est  fort  difficile  d'admettre 
que  la  forme  theopompiadi  ait  pu  en  sortir.  Comme 
d'autre  part  la  fînale  de  theopompiadi  est  conforme  au 
datif  grec  de  la  troisième  déclinaison,  on  pourrait  y 
voir  le  nom  grec  Theopompias,  piados  et  lire  D.  M. 
Aurelio  Theopompiadi,  Si  on  s'arrêtait  à  cette  hypothèse, 
fort  vraisemblable,  on  aurait  ici  un  monument  d'une 


i6  STÈLES 

•  •  ... 

insigne  rareté  ;  car  les  noms  propres  grecs,  très  peu 
fréquents  dans  Tépîgraphie  gallo-romaine,  .n*avaien't 
pas  encore  été  rencontrés  dans  nos  provinces  du 
Centre. 

N<>  4.  Stèle  rectangulaire  plate  à  arceau  arrondi  et 
pilastres  figurés  au  trait.  Dans  le  champ  on  lit  :  D.  M. 
]..  YENALI.  Au-dessous  on  voit  une  saillie  à  deux  ver- 
sants représentant  un  autel  carré  vu  d*angle  ;  sur  cet 
autel  brille  une  flamme.  La  première  lettre  est  dou- 
teuse, 1  ou  L  à  la  barre  abaissée.  Un  défaut  de  la  pierre 
à  la  fin  du  mol  Venait  avait  d*abord  été  pris  pour  un  S 
et  avait  fait  mettre  le  nom  au  nominatif  et  lire 
/.  Venalis,  ou  même  Juvenalis;  mais  une  étude  plus 
attentive  permet  de  reconnaître  que  cette  lettre  finale 
n'existe  pas,  et  dès  lors  on  peut  maintenir  rationnelle- 
ment le  nom  au  datif  et  lire  lulio  ou  Lucio  Venait. 
Haut.  0  m.  44,  larg.  0  m.  34. 

N®  5.  Stèle  représentant  sous  un  portique  à  fronton 
bas  un  personnage  vu  à  mi-corps  et  vêtu  d'une  tunique. 
De  la  main  gauche  il  tient  un  oiseau,  auquel,  de  la  main 
droite,  il  préscnle  à  manger.  Ce  sujet  se  retrouve  sur 
une  stèle  d*Ailéan,  où  Toiseau  Dst  entre  les  mains  d*un 
enfant  porté  lui-même  par  un  autre  personnage.  Sur 
la  frise  est  une  légende  fort  effacée,  tracée  en  caractères 
peu  profonds  et  se  rapprochant  de  Tccrilure  ougraffite. 
On  dislingue  avec  peine  D.  M.  11.  S.  ANNIS.  Ce  dernier 
mol  convient  bien  à  la  tombe  d'un  enfant,  dont  on  se 
sera  plu,  suivant  l'usage,  à  rappeler  l'âge.  Lalecturedu 
nom  est  impossible,  la  lettre  B  ou  R  étant  la  seule  dis- 
tincte. Haut.  0  m.  68,  larg.  0  m.  33. 

N**  6.  Stèle  grossière  arrondie  par  le  haut  et  bordée 


HOSIÀIftES  47 

d*an  double  bandeau   irrëguHer;   sur  là   fnçade    est 
figuré  au  trait  un  portique  à  frise  horizontale.  Sur  la 
sarface  plane  du  champ  deux  objets  sont  dessinés  à 
laide  d*un  large  trait  ou  sillon  qui  les  contourne.  L*un; 
àdroile,est  un  carré  mal  formé,  Taulre,  à  gauche,  repré- 
lenle  un  disque  ovale  avec    manche,    peul^élre    un 
miroir  ou  un  flabellum  (éventail),  peut-être  aussi  une 
cuiller  à  parfums,  Tobjel  de  droite  figurant  un  autel. 
Sur  la  frise  on  lit  IVLÏA.  Au-des?us  du  fronton  on  re- 
connaît la  partie  basse  d'une   rosace  dont  le  haut  est 
brisé.  Tout  l'ensemble  est  affreusement  barbare.  Haut. 
Om.77,  larg.  Om.  40. 

N*  7.  Stèle  à  portique  bas  et  fronton.  Dans  le  champ 
UQ  autel.  Les  pilastres  sont  décorés  de  feuillages  im- 
briqués, la  pointe  abaissée,  comme  toujours.  Sur  la 
frise,  traces  de  légendes  à  traits  légers  et  indéchiffrables. 
Haut.  0  m.  60,  larg.  0  m.  42. 

N*  8.  Partie  supérieure  d*une  niche  ou  arceau,  sous 
un  bandeau  circulaire  portant  une  inscription  dont  on 
ne  distingue  plus  que  les  lettres  lA.  Sous  l'arceau  une 
saillie  trapézoïdale  soutenue  de  quelques  moulures 
porte  une  surface  fuyante  striée  verticalement,  ayant 
probablement  la  prétention  de  représenter  une  Hamme. 
Haut.  0  m.  Sa,  larg.  0  m.  30. 

N'9.  Partie  supérieure  d'une  stèle  à  portique  avec 

ailettes.  Haut.  0  m.  34,  larg.  0  m.  24. 

.        •         » 

.  N"^  10.  Portique  auquel  manque  le  fronton.  Dans  le 
champ  autel  portant  deux  sphères  et,  au  milieu,  une 
pomme  de  pin.  Haut.  0  m.  38,  larg.  0  m.  32.  Au- 
dessus  des  pilastres  :  DM.  - 


48  STiLES 

N*  11.  Petite  stèle  anépigrapbe  où  est  figuré  un  por- 
tique à  fronton.  Haut.  0  m.  39,  larg.  0  m.  26. 

N*  12.  Petit  fronton  avec  rosace  à  trois  feuilles  et 
acrolères  :  puis,  en  arrière  du  toit  du  fronton,  les  extré- 
mités rectangulaires  de  la  pierre  conservées  forment 
deux  antres  tympans  de  fond.  Haut.  0  m.  09,  larg. 
Om.  27. 

Lies  deux  fragments  suivants  paraissent  avoir  appar- 
tenu à  des  monuments  non  funéraires. 

N*  13.  Pierre  rectangulaire  dont  la  partie  inférieure 
est  plane  et  dont  la  partie  supérieure  est  une  frise 
sculptée  représentant  un  vase  à  feuillages.  Le  pied  du 
vase  est  posé  sur  une  fleur  d'où  sort  un  lièvre.  A  la 
partie  droite  de  la  pierre  est  un  grand  disque  ondulé, 
qui  parait  un  bouclier  ou  une  sorte  de  targe.  Cette 
sculpture  se  trouve  ainsi  incomplète  en  haut  et  aux 
deux  extrémités.  A  gauche,  sur  la  partie  bafse  et  nue 
de  la  pierre  on  voit  un  M  de  bon  style  et  tout  seul.  Si 
on  regardait  cet  M  comme  la  seconde  lettre  du  D  M, 
cette  pierre  prendrait  un  caractère  funéraire  fort  curieux 
puisqu'elle  sortirait  des  conditions  ordinaires  des  stèles 
ou  cippes  que  nous  rencontrons.  Haut.  0  m.  41,  long. 
0  m.  63. 

N^  14.  Un  autre  fragment  porte  la  partie  basse  d*une 
volute  double,  de  mouvement  contraire  ;  au-dessus,  sur 
un  bandeau,  les  lettres  Y.  IN  YI,  incomplètes  dans  tous 
les  sens.  Haut.  0  m.  4i,  larg.  Om.  28. 

Ces  deux  fragments  appartiennent  à  quelque  monu- 
ment détruit  ;  leur  présence  parmi  ces  stèles  n'a  rien  de 
surprenant,  puisque  les  unes  et  les  autres  n'étaient  là 
que  comme  éléments  de  construction. 


BOMAINES  49 

Les  stèles  que  nous  venons  de  décrire  continuent 
notre  série  déjà  riche  et  nous  donnent  plusieurs  noms 
pea  communs,  nouveaux  pour  notre  cité.  Les  objets 
qu'elles  représentent  échappent  par  leur  grossièreté 
mêoie  à  la  banalité.  Elles  nous  montrent  que  les  per- 
sonnes les  plus  pauvres  tenaient  à  avoir  sur  leur  se- 
pullare  des  pierres  commémorative?,  où  le  talent  de 
roavrier  n'était  pas  toujours  à  la  hauteur  de  ses  inten- 
tons iconographiques,  mais  qui  du  moins  ont  eu  le 
niérite  de  conserver  par  delà  les  siècles  les  noms  et  les 
emblèmes  dont  le  souvenir  leur  était  confié. 


SÉPULTURES 

MÉROVINGIENNES 


Un  heareax  bâtard  a  mis  an  jour  cette  année,  snr  trois  pointe 
différenU  de  la  ^ille  de  Boarges,  plusieurs  sépultures  de  l'épo- 
que mérovingienne;  on  sait  combien  sont  rares  les  vestiges  de 
cet  âge,  surtout  en  Berri.  Nous  croyons  donc  devoir  consacrer 
à  ces  découvertes  des  descriptions  aussi  précises  que  possible, 
afin  de  bien  faire  connaître  les  circonstances  qui  les  ont  accom- 
pagnées et  les  objets  qu'elles  ont  fournis. 

l 

TOMBE   DU  CIMETIÈRE   DES   CAPUCINS 

Par  MM.  DE  KERSERS,  DE  MAROUERYE, 

R.  DE  LA.  GUÈRE 

Le  5  décembre  4891,  des  ouvriers  en  creusant  les 
fondations  d'un  caveau  dans  le  cimetière  des  Capucins, 
rencontrèrent  à  trois  mètres  de  profondeur  une  forte 
dalle  recouvrant  un  cercueil  de  pierre  de  forme  rectan- 
gulaire. Ce  sarcophage,  dirigé  du  sud-sud-est  au  nord- 
nord-ouest,  se  trouvait  à  peu  près  perpendiculaire  à  la 
tombe  orientée  à  laquelle  travaillaient  les  ouvriers;  les 
extrémités  étaient  ainsi  engagées  sous  les  parois 
latérales  de  la  tranchée.  On  décida,  pour  savoir  quel 
intérêt  présentait  cette  sépulture,  de  briser  la  dalle 
supérieure  par  le  milieu,  ce  qui  fut  fait. 

On  put  alors  reconnaître  que  le  cercueil  de  pierre  en 
contenait  un  autre  de  plomb  et  le  premier  ouvrier 


52  SÉPL'LTURKS 

ayant,  par  un  gesle  aussi  instinctif  que  malencontreux, 
plongé  la  main  dans  Touverture  béante,  saisit  deux  ou 
trois  tronçons  d'une  hampe  et  une  certaine  quantité 
de  petites  bandes  perlées  en  fer,  dont  la  disposition 
première  se  trouva  ainsi  bouleversée  sans  qu'on  ait  pu 
l'observer. 

La  municipalité^  dûment  avertie,  fit  suspendre  les 
travaux,  pour  en  faire  Tobjet  d*une  surveillance  spé^- 
ciale.  Notre  collègue  M.  de  Marguerye,  les  observa 
dès  lors  avec  le  plus  grand  soin.  Le  lundi  7  fut 
occupé  à  dégager  les  extrémités  de  la  dalle  supérieure, 
et  le  mardi  8,  en  présence  de  M.  Brunet,  adjoint, 
au  zèle  et  à  la  prudence  duquel  nous  sonr:mes  heureux 
de  rendre  hommage,  et  de  plusieurs  membres  de  la 
Société  des  Antiquaires  du  Centre,  on  enleva  les  deux 
morceaux  du  couvercle  de  pierre  et  on  mit  à  nu  le 
cercueil  de  plomb  sur  lequel  étaient  disposés  divers 
objets. 

D*abord  une  pique  en  fer  à  laquelle  appartenait  la 
bampe  dont  on  avait  déjà  quelques  tronçons;  un  cou- 
teau  de  fer  dans  sa  gaine  et  quelques  autres  fragments 
de  fer  perlés,  ceux-ci  vers  le  milieu  du  cercueil,  mais 
bouleversés,  comme  nous  Tavons  dit. 

On  enleva  ces  objets  et  on  souleva  le  couvercle  de 
plomb  qui  n'était  pas  soudé,  mais  seulement  rabattu 
tout  autour  sur  la  caisse  inférieure.  On  vit  alors  le 
squelette  intact,  sans  aucun  ornement;  seulement,  près 
de  la  (été  et  à  sa  gauche  était  placée  une  grande 
ampoule  de  verre  inclinée.  La  nuit  venant,  on  remit  \er 
couvercle  avec  les  sceaux  de  la  police  et  on  renvoya  au 
lendemain  l'extraction  des  cercueils,  qui  en  effet  eut: 


MÉROVir«GIEl«!«ES  53 

lieu  le  9  au  malin  ;  on  remit  les  scellés  sur  le  cercaeil 
de  plomb. 

Le  10,  en  présence  de  M.  le  préfet  du  Cher  et 
de  M.  le  maire  de  Bourges^  de  M.  le  Prés^ident  de  la 
Société  des  Antiquaires  du  Centre,  de  M.  le  Président 
de  la  Commission  du  Musée  et  de  plusieurs  autres  per- 
sonnes qui  y  avaient  été  appelées,  on  procéda  à 
Texamen  détaillé  du  squelette,  maison  ne  trouva  aucun 
bijou  ni  ornement.  On  observa  que  la  décomposition 
avait  été  lente  et  purement  chimique  et  que  les  matières 
organiques  formaient  au  fond  de  la  bière  une  couche 
rougeâtred'un  centimètre  et  demi  d'épaisseur  portant  des 
empreintes  de  toile  fîne  et  ayant  même  gardé  quelques 
parcelles  de  vêlements.  Le  squelette,  à  l'ossature  puis- 
sante, fut  mesuré;  sa  taille  était  de  i  m.  78  à  1  m.  80. 
Les  dents  complètes  n'étaient  point  usées,  les  incisives 
seules  avaient  l'extrémité  légèrement  rasée;  on  en  a 
pu  conclure  que  l'homme  devait  être  mort  à  trente  ou 
trente-cinq  ans. 

Mais  on  avait  remarqué  que  le  tuf  naturel,  qui  entou- 
rait le  sarcophage  de  pierre,  avait  été  remué  sur 
certains  points.  On  décida  d'y  faire  des  sondages  :  on 
ne  trouva  rien  à  la  tête,  aux  côtés  ni  au-dessous;  mais 
aux  pieds,  à  0  m.  25  environ  de  Textrémité  du  sarco- 
phage, on  trouva  au  même  niveau  un  grand  vase  en 
terre  rouge  pâle,  se  rapprochant  de  la  forme  d'une 
amphore,  mais  ayant  un  pied  étroit  sur  lequel  il  peut 
se  maintenir. 

Le  sarcophage  de  plomb,  les  armes  et  le  vase  ont 
été  déposés  au  Musée.  Nous  devons  les  décrire  avec 
quelque  soin. 


tii  SBPUITDHES 

Le  sarcopliage  de  pierre,  long  de  2  m,  iO,  large 
de  0  m.  72,  haut  de  0  m.  6o,  élait  seulement  dégrossi 
à  la  pioche  dans  une  pierre  ayant  servi  à  des  con^lrtic- 
lionaanlérieurcs;  une  bande  au  liaul  de  sa  Tace  occiden- 
lule,  gauche  du  squelette,  avait  été  paremenlée,  mais 
probablement  pour  son  usage  primilir.  Le  vide  inléiieur 
est  long  de  2  m.  18  surfl  m.  49  de  large  et  0  m.  48  de 
profondeur.  Deux  entailles  demi-circulaires,  sur  la 
tranche  supérieure  du  càté  gauche,  pouvaient  avoir 
pour  but  l'introduction  de  leviers  pour  soulever  le 
couvercle, 

La  dalle  supérieure,  d'une  extrême  grossièreté,  est 
épaisse  de  0  m.  23,  large  de  0  m.  82,  longue  de 
2  m.  -10.  Elle  provient  aussi  d'une  conslruclion  où  ses 
deux  extrémités  devaient  faire  saillie  sur  deux  pare- 
ments opposés,  et  leur  servir  de  recouvrement,  car 
chacune  d'elles  esl  ornée  d'une  moulure  identique. 
Ce  profil  comprend  un  bandeau  de  0  m.  09  de  hauteur, 
une  retraile,  un  filet,  une  gorge,  un  aulre  filel,  et 
au-dessous  un  autre  bandeau,  non  pas  vertical,  mais  la 
partie  inférieure  sensiblement  avancée,  ce  qui  se  voit 
fréquemment  dans  les  bandeaux  d'archilrave.  Deux 
gouttières  sur  les  faces  latérales,  destinées  à  recevoir 
du  mortier  ou  du  ciment,  prouvent  que,  dans  son 
emploi  primitif,  celle  dalle  étail  juxtaposée  à  d'autres 
analogues.  Comme  elle  faisait  saillie  par  les  deux  extré- 
mités et  que  sa  longueur  ne  permet  pas  de  croii'e 
qu'elle  ait  recouvert  un  mur  unique,  qui  aurait  dû  avoir 
une  épaisseur  de  2  m.  30,  exagérée  pour  les  propor- 
tions modestes  des  moulures,  nous  devons  penser 
qu'elle  ne  portait  que  par  les  deux  bouts  et  recouvrait 


MÉROVINGIENNES  55 

clique  galerie  ou  cella.  Un  trou  carré,  à  la  partie 
iV|||rieure,  pouvait  servir  à  TeTi lever  à  l'aide  de  coins, 
oâiGxer  sur  elle  une  aulre  assise  de  pierre  à  Taide 
(il tenons  de  bois;  la  taille  grossière  du  dessus  montre 
cla  reste  qu'elle  était  surmontée  d'autres  lits  de  cons- 
tractions.  Cette  dalle  et  le  cercueil  sont  en  grès  un  peu 
micacé  de  Meillant,   pierre  fort  répandue   dans  les 
monuments  romains  et  que  la  voie  de  Néris  à  Âvaricum 
permettait    d'amener  dans    cette  ville.  L'usage  des 
débris  de  ces  monuments  pour  l'établissement  des  murs 
delà  Cité  a  valu  à  cette  pierre,  dans  le  langage  usuel 
des  ouvriers  de  Bourges,  le  nom  de  pierre  de  Cùé.  Sa 
présence  dans  noire  sépulture  constitue  donc  un  carac- 
tère très  spécial,  dont  nous  apprécierons  plus  loin  la 
portée. 

Le  cercueil  de  plomb  est  une  caisse  rectangulaire 
longue  de  1  m.  75,  large  de  0  m.  40  et  atteignant 
0  m.  44  aux  épaules,  par  suite  delà  largeur  du  corps 
du  défunt,  qui  aura  contraint  d'élargir,  sur  ce  point,  les 
parois  flexibles  du  métal;  sa  hauteur  est  de  0  m.  25. 
Entre  ses  parois  externes  et  les  parois  internes  du  sar- 
cophage de  pierre  se  trouvait  donc  un  intervalle  vide 
de  3  à  4  centimètres  environ  tout  autour,  réduit 
à 2  ceolimètres  par  les  côtés  du  couvercle.  L'épaisseur 
du  plomb  est  de  0  m.  009  environ.  La  caisse  est  formée 
par  le  relèvement  de  la  lame  de  plomb  aux  côtés,  aux 
pieds  et  à  la  tète,  avec  des  retours  latéraux  de  0  m.  01 
aaxengles.  Ces  angles  mêmes  ne  paraissent  soudés  que 
groMièrement,  peut-être  même  fixés  par  un  martelage 
éoergiqoe;  un  des  angles  est  renforcé  d'une  plaque  de 
plomb  rabattue  sur  les  deux  faces  et  remplaçant  le 


j6  sépultcres 

recouvrement  par  la  plaque  du  bout.  Ce  r 
viil  est  celui  que  Ton  observe  dans  les 
piooib.  dans  la  Normandie,  dans  l'Oise  el  c 

Le  couvercle  est  fabriqué  de  même,  par 
ments  des  clHcs  et  des  extrémités;  ce  rab 
d'environ  0  m.  04:  il  emboitail  la  partie  si 
cercueil.  On  remarque  à  sa  face  interne, 
ihordx.  des  parties  altérées,  qui  mont 
portaient  sur  la  poitrine  même  du  cadi 
l'inhu  tuât  ion. 

Uampoule  ou  tîole  de  verre  qui  était  à  | 
tOto  est  ^ra:tde  et  olesjranle;  le  goulot  est  h 
elle  est  atnincie  par  le  bas  et  a  son  exlrémi 
eile  na  poittt  d'anse:  elle  a  ainsi  la  for 
C\^nes  se  touchant  par  leurs  bases  mais  avî 
IK**  evides.  Sa  loni:ueur  est  de  0  m.  31 
(:rand  diamètre*  au  point  du  renflement,  ( 
celui  du  »;o»îot  el  de  la  pointe  allongée,  cJ 
l.e  verre  est  lo>;èreme!it  blanchi  et  usé  pa 
chimiques^  mais  ne  carde  à  l'intérieur  auc 
liquide  coKmv. 

l.a  lance  ou  pique  c>t  lonirue  do  0  m.  4 
iW  section  quadrangulaire;  dans  la  partie  1 
•V»  faces  sont  êvidées,  la  pointe  est  simplei 
une  partie  ronde  leizèremonl  conique  la 
manche  et  doit  contenir  la  douille  ;  elle 
wJt'^oà  la  hampe  par  un  manchi»n  long  de 
wrgo  d'autant  :  ce  manchon  resserre  deux 
fcr  longues  de  0  m.  19.  qui  s^e  prolonge 
lé!^*  **"  ****'*•  Ces  éclisses,  qui  <i^nt  un  des 
«ntUques  de  Tarme  el  lui  donnent  son  él. 


MÉROVI?CGIE:X!fES  57 

terminées  du  côté  du  fer  par  deux  saillies  de  bronze 
toarnées  en  dehors,  représentant  deux  télés  d'animaux, 
chien  ou  lion,  assez  massives,  mais  dont  on  dislingue 
les  oreilles  el  les  yeux;  le  travail,  quoique  lourd,  dénote 
cependant  une  réelle  facilité. 

Ces  éclisses  à  télés  saillantes  doivenl  être  assez  rares 
el  ne  rentrent  pas,  croyons-nous,  dans  les  usages  pure- 
ment romains;  nous  leur  trouvons  une  lointaine  ana- 
logie avec  deux  saillies  en  fer  représentées  sur  Talbum 
Caranda  de  1880,  fouilles  de  Breny  (Aisne),  PI.  XI.  Le 
fer  de  lance,  au  pied  duquel  elles  figurent,  est  aussi  à 
quatre  ailes;  mais  le  mauvais  étal  de  Tarme  de  Breny 
Dc  parait  pas  avoir  permis  de  comprendre  le  rôle  de 
ces  saillies  que  l'on  qualifie  de  crocs,  évidemment  sous 
la  préoccupation  de  l'angon  franc.  L'état  meilleur  de  la 
lance  que  nous  étudions  ne  laisse  pas  de  doute  sur  le 
caractère  de  ces  appendices^  qui  durent  avoir  dans  les 
deux  armes  le  même  but  :  la  fixation  du  fer  sur  le 
manche. La  sépulture  de  Breny  est  allribuée  à  l'époque 
franque  :  la  présence  chez  nous  des  télés  de  bronze,  tout 
en  augmentant  la  richesse  de  l'arme,  n'empôche  pas  de 
conclure  à  leur  conlemporanéilé. 

La  hampe  est  aussi  d'un  fort  curieux  travail  :  elle 
est  ornée  de  nodosités  réservées  à  son  pourtour  et  symé- 
triquement disposées  ;  chaque  saillie  est  ornée  d'un 
clou  de  bronze  à  lèle  ronde  de  0  m  007  de  diamètre. 
Il  est  à  remarquer  que  la  hampe  ayant  été  prise  dans 
un  bois  plus  gros,  comme  le  montrent  les  couches  li- 
gneuses à  grand  rayon,  visibles  aux  sections,  ces  nodo- 
sités ne  sont  pas  naturelles  mais  simulées:  l'essence  du 
bois  parait  être  le  frêne.  Le  diamètre  de  la  hampe   est 


5"  SÉrrLTtBES 

de  0  m.  (i'H  ;  sa  longueur,  autant  qu'un  peul  en  juger 
en  i-approcliant  les  tronçons,  esl  de  Dm.  88,  ce  qui 
porte  la  longueur  totale  de  l'arme  à  I  m.  'M  ;  soit,  en 
resliluanl  des  pailies  perdues,  1  m.  40  en  tout. 

Comment  devons-nous  la  qualifier?  Ce  ne  saurait 
être  \epilum  oujevelot  romain  qui  avaitàpeu  prÈscette 
longueur,  mais  dont  le  fer  devait  Être  singulièrement 
plus  léger.  Ce  serait  donc  une  variété  de  la  iiasla  ro- 
maine, robuste  mais  courte,  pouvant  servir  d'arme  de 
pointe  DU  dejel,  et  telle  à  peu  près  que  nous  la  repré- 
sentent les  sculptures  antiques,  sauf  les  détails  que 
nous  avons  signalés.  Nous  croyons,  du  reste,  quesi  des 
fers  de  cette  nature  ont  été  fréquemmenl  rencontrés, 
les  hampes  de  boid  encore  existantes  doivent  Être 
d'une  extrême  rareté,  la  matière  même  de  ce  mancbe, 
haitile,  se  reTusanl  à  une  longue  conservation  ;  il  a  fallu 
l'isolement  complet  de  celui-ci  pour  qu'il  parvint 
jusqu'à  nous  :  aussi,  par  son  travail,  par  sa  rareté,  par 
sa  conservation  relativement  bonne,  noua  le  regardons 
comme  une  acquisition  du  plus  baut  inléi'ët. 

Le  couteau  a  une  soie  de  section  rectangulaire  de 
Om.  008  environ  surOm.  006,  longue  de  0  m.  10;  il 
semble  que  cette  soie  était  entourée  d'un  mancbe  en  os 
dont  il  lesle  quelques  fragments  et  qui  était  retenu 
aux  deux  bouts  par  deux  minces  viroles  carrées  de 
bronze  de  0  m.  020  envii'on  sur  0  m.  013;  la  lame,  à  en 
jugerparcequepermeltentd'en  voir  les  parties  détruites 
du  fourreau,  aO  m.  03  d'épaisseur  audos,  et  une  largeur 
maximum  de  0  m,  03.  La  gaine  étaiten  boiA;qui.-lqucs 
fragmentseusubâistentencore:on  croit  reconnaître  cer- 
taines parcelles  du  cuir  qui  l'enveloppait;  l'entrée   pa- 


MÉROYlNiilE.NNES  59 

lit  avoir  été  en  os  ou  en  ivoire  ;  une  virole  élégante» 
hrroèed'une  mince  lame  de  bronze,  l'enlourait  près  de 
rentrée:  cette  virole,  large  de  0  m.  015  à  la  face  exté- 
neare,«sl  décorée  d'un  élégant  feneslrage,  dont  les  ou-* 
virtorai  peu    régulières  sont  carrées  et  surmontées 
^naefartie  cintrée  un  peu  resserrée  à  la  gorge.  A  la 
Vheeintérieiiro,  la  virole  n'est  qu'un  simple  ruban  de 
Hdivrede  0  m.  008  de  large.  La  longueur  de  la  gaine 
iMdeOm.  185,  soit  pour  l'objet  entier  avec  la  soie, 
t^B.  385;  la  largeur  de  la  gaine  est  de  0  m.  06. 
•.    Restent  les  ornements  de  fer  perlés,  que  nous  avons 
ngoalés  ;  ils  forment  actuellement  de  petites  bandes 
droites  ou  courbes,  dent  les  plus  importants  fragments 
sont  longs  de  0  m.  06  à  0  m.  07:  on  distingue  des  as- 
semblages ayant  formé  deux  petits  cercles,  deux  croix 
gommées,  c'est-à-dire  dont  les  bras  sont  recourbés  à  an- 
glcdroit.  Il  semble  queces  objets  sont  de  petites  lames 
de  fer  larges  de  0  m.  0(J8  à  0  m.  010,  traversées  par  des 
clous  à  têtes  rondes,  très  rapprochéset  dont  on  voit  les 
pointes  du  côté  opposé  aux  tètes  ;  le  tout  est  agglutiné 
et  déformé  par  l'oxydation,  mais  on  peut  supposerque 
CCS  petites  bandes  étaient  un  ornement  fîxé  sur   une 
tnatièrequi  a  disparu,  bois  ou  cuir.  Il  ne  serait  même 
pas  impossible  que   ce   que  nous  regardons   comme 
des  bandes  étroites  ne  soit  que  le  résultat  de  Toxy- 
dation  et  que  les  clous  aient   été  seulement  juxta- 
posés dans  Torigine. 

L'absence  d'ossature  exclut  l'hypothèse  d'un  bou- 
clier; la  non-existence  de  boucle  repousse  l'idée  de 
ceinturon  ;  reste  la  possibilité  d'une  courroie  retenant 
la  lance  ou  d'un  plastron  de  cuir;  le  bouleversement 


îi.n 


MÉQOVINGIENNRS  64 

ton  cerbueil",  oiva  voulu  dire  un  chass€w\ï}i\ûi&  les  ob- 
jets que  nous  venons  d'étudier,  la  pique  surtout,  sont 
bien  des  armes  de  guerre  et  la  place  d'honneur  qui  leur 
était  donnée  ne  saurait  convenir  à  des  outils  de  chasse. 
Nous  pensons  de  plus  que  ce  fut  un  romain,  car  il  n'a- 
vait pas  cette  boucle  de  ceinturon  qui  caractérise  les 
guerriers  francs;  il  dut  être  païen^  l'absence  d'orienta- 
tion et  de  tout  signe  chrétien  \  la  présence  de  la  fiole 
à  eau  lustrale  et  du  grand  vase  annexés  rattachent  sa 
sépulture  aux  rites  du  paganisme. 

La  forme  et  la  contexlure  du  cercueil  de  plomb  ap- 
partiennent aux  usages  romains.  M.  de  La  Chaussée 
avait  déjà  trouvé  un  cercueil  romain  de  plomb  à  Saint- 
Denis-de  Palinprèsde  Dun-le-Roi;  mais  d'autres  indices 
amènent  à  abaisser  sensiblement  la  date  :  d'abord 
l'emploi  do  débris  de  monuments  romains  pour  la  con- 
fection du  sarcophage  de  pierre.  Sur  l'emplacementdu 
Cercle  et  à  la  butte  d'Archelet,  nous  avons  trouvé  des 
débris  analogues  mêlés  à  des  objets  d'aspect  mérovin- 
gien et  on  peut  penser  que  ce  ne  fut  qu'au  cinquième 
siècle  au  plus  tôt  que  les  monuments  antiques  furent 
devenus  des  carrières  abandonnées  au  public. 

La  grossièreté  du  travail  de  ce  sarcophage  et  du  cer- 
cueil de  plomb  accuse  une  époque  barbare. 

Le  couteau  est  aussi  d'apparence  tardive  par  sa 
forme  et  son  ornementation  ;  on  en  a  trouvé  d'analo- 
gues dans  des  tombes  franques  à  Sigmaringen.  La  pâte 
cki  grand  vase  appartient  à  une  époque  de  décadence. 

>  A  ces  époqaes  ou  les  tombes  chrétiennes  portaient  le  chrisme 
à  six  branches,  la  croix  gammée,  en  usage  dès  les  tennps  gaulois, 
DODs  parait  un  ornement  de  pure  fantaisie. 


et 


62  SÉPULTURES 

D'autre  part  nous  savons  que  les  usages  romains  ont 
persisté  longtemps  sur  notre  sol,' où  aucune  conquête 
durable  n*est  venue  les  détruire. 

Le  lieu  de  rinliumation,  éloigné  d'une  centaine  de 
mètres  du  cimetière  gallo-romain  de  Saint-Martin* 
des-Champs^  indique  de  même  une  époque  tardive.  En 
efTet,  la  plaine  funéraire  qui  parait  s'être  étendue  à 
l'est  de  la  ville  a  donné  dans  la  petite  rue  Charlet  des 
sépultures  purement  romaines;  sur  la  place  Malus^ 
ces  mêmes  sépultures,  mêlées  à  des  stèles  chrétiennes 
primitives  à  la  croix  àsix  branches,  du  iv*  ou,  du  v*  siè- 
cle; plus  loin  la  partie  orientale  du  cimetière  des  Ca- 
pucins a  fourni,  vers  1868,  des  sarcophages  de  pierre 
creusés  dans  de  grandes  stèles  païennes  ainsi  dénatu- 
rées :  c'est  de  là  que  vient  la  grande  stèle  à  deux  per- 
sonnages du  Musée  Lapidaire  et  plusieurs  couvercles 
obtenus  de  même.  Les  fossoyeurs  prétendentrenconlrer 
parfois  d'anciennes  inhumations  au-dessous  de  la  pro- 
fondeur des  tombes  ordinaires  dans  le  cimetière  des 
Capucins,  etcette  profondeur  exceplionnelles'explique, 
comme  celle  de  la  tombe  que  nous  étudions,  parce  que 
tout  ce  terrain  a  été  chargé  d'un  très  fort  remblai  ;  il 
était  placé  près  du  chevet  delà  chapelle  du  couventdes 
Capucins.  On  peut  donc  croire  qu'on  allait  ainsi  s'écar- 
tanl  de  plus  en  plus  de  la  ville,  et  c'est  à  un  âge  pos- 
térieur que  peut  appartenir  notre  tombe,  fort  éloignée 
du  centre. 

Nous  croyons  donc  qu'en  voyant  dans  cette  sépul- 
ture celle  d'un  romain  attardé  dans  sa  croyance 
païenne,  et  en  la  plaçant  vers  le  v*  et  le  vi*  siècle, 
nous  émettons  les  seules  conclusions  que   permettent 


MénOVINGlENNES  ô!) 

les  éléments  assez  vagues  de  cette  curieuse  rencontre. 
On  sait  que  les  monuments  de  cette  époque  sont  rares 
surtout  en  Berry,  et  que  leurs  caractères  y  sont  encore 
moins  déterminés  qu'ailleurs,  précisément  à  cause  de 
la  lente  dégénérescence  de  la  civilisation  romaine  qui 
y  a  gardé  longtemps  les  mêmes  apparences,  et  par  cela 
même  la  sépulture  des  Capucins  nous  montre  les 
rites  romains  conservés  dans  un  monument,  certaine- 
ment très  tardif,  et  contient  pour  nous  de  très  pré- 
cieux enseignements. 

Sur  le  sarcophage  en  marbre  de  Saint-Cbalan,  ac- 
tuellementau  Musée  Lapidaire,  un  savant  illustre,  M.  Le 
Blant,  de  l'Institut,  a  constaté  la  présence  des  griffons 
et  la  persistance  des  gravures  rituelles  romaines  jus- 
qu'au commencement  du  vu*  siècle,  et  cette  circons- 
tance suffit  pour  faire,  à  ses  yeux,  de  cemonument  bar- 
bare, une  pièce  d'une  très  haute  valeur.  La  sépulture 
des  Gapucinl^  dans  un  ordre  plus  modeste  et  pour  une 
date  plus  antienne,  nous  parait  avoir  un  intérêt  de 
même  nature  et  justifier  par  cela  même  la  trop  longue 
note  que  nous  venons  de  lui  consacrer. 


II 

SÉPULTURES  TROUVÉES    EM   AVRIL   1891  A    L^ANCIEN 
CIMETIÈRE   DE   SAINT  MARTIN 

Par    R.    D£    MAROUERTE 


Au  mois  d^avril  1801,  les  fouilles  nécessitées  par  la 
construction  d*une  maison,  place  Malus,  sur  l'empla- 
cement du  cimetière  de  l'ancien  prieuré  de  Saint- 
Martin  de  Brives  ou  des  Champs,  mirent  au  jour  une 
grande  quantité  d'ossements  humains  trouvés  à  pleine 
terre  et  au  milieu  desquels  deux  pierres  sépulcrales 
seulement  furent  rencontrées. 

Celui  de  ces  deux  monuments  funéraires  qu'il  faut 
considérer  comme  le  plus  ancien  est  une  pierre  plate, 
longue  de  1  m.  03,  large  de  0  m.  40  à  la  tête,  de 
0  m.  30  aux  pieds,  qui  semble  avoir  été  le  couvercle 
d'un  cercueil  d'enfant.  Cette  pierre  est  ornée,  à  la  tète, 
d'un  cercle  en  creux  de  35  centimètres  de  diamètre, 
dans  lequel  est  réservée  une  croix  à  six  branches  ou 
chrisme  dont  les  branches  sont  elles-mêmes  recreusées 
ainsi  que  le  noyau  central  auquel  elles  s'appuient. 

La  présence  du  chrisme  fait  remonter  ce  petit  monu- 
ment à  l'époque  mérovingienne  et  il  continue  heureu- 
sement la  série  des  tombes  de  cette  période,  décou- 
vertes au  même  lieu  et  déposées  au  Musée  Lapidaire 
de  la  Société. 


SÉPULTURES  MÉROVINGIENNES  65 

L'autre  monamenl  est  an  cercueil  en  pierre,  rétréci 
aax  pieds,  long  de  2  m.  12,  muni  de  sa  dalle  de  recou- 
vrement, et  dans  lequel  fut  trouvé  un  squelette  intact, 
sans  aucun  objet  intéressant. 

Au  cours  de  l'extraction,  ce  cercueil  fut  très  endom- 
magé et  le  couvercle  fut  réduit  en  petits  fragments; 
toutefois,  il  fut  facile  de  constater  que  cette  dalle  ne 
portait  aucun  ornement  ni  inscription. 

La  seule  partie  ornée  est  la  paroi  extérieure  corres- 
pondant à  la  tète  du  personnage  inhumé  ;  sur  ce 
panneau,  haut  de  0  m.  50,  large  de  0  m.  65  à  la  base, 
de  0  m.  70  au  sommet,  sont  dessinés  en  relief  deux  arcs 
géminés  en  plein-cintre,  encadrant  chacun  une  croix 
dont  les  branches  supérieures  sont  largement  paltées; 
la  branche  inférieure  repose  sur  le  soubassement 
commun  aux  deux  arcs;  le  pied- droit  séparatif  des 
deux  baies  affecte  lui-même  la  forme  cruciale  :  les 
branches  latérales  portent  les  retombées  des  cintres  et 
la  tige  supérieure  se  continue  au-dessus  de  façon  à 
former  une  tète  puissamment  patlée.  Le  travail  de 
celle  ornementation  est  d'une  exécution  grossière  et 
maladroite. 

C'est  là  une  disposition  que  l'on  peut  rapprocher  de 
la  décoration  d'un  cercueil  trouvé  à  Méreau  el  faisant 
partie  de  la  colleclion  du  Musée  Lapidaire,  el  qui 
permet  d'attribuer  celte  sépulture  à  la  période  caro- 
lingienne. 

Celle  superposition  ou  juxtaposition  de  sépultures 
des  deux  époques  mérovingienne  el  carolingienne  s'est 
déjà  rencontrée  à  Bourges  el  n'a  rien  qui  puisse  nous 
étonner  sur  ce  terrain  avoisinant  le  prieuré  de  Saint- 


G6  SÉPULTURES  MÉROVINGIENNES 

Martin  que,  dans  sa  Statistique  Monumentale  de 
Bourges,  page  262,  M.  de  Kersers  indique  comme 
ayant  été  «  de  tout  temps  le  centre  de  sépultures  dont 
les  plus  anciennes  sont  païennes  et  qui  se  continuèrent 
jusqu'au  moyen-âge,  époque  où  les  stèles  antiques 
furent  creusées  et  devinrent  des  bières  ». 

Les  deux  monuments  qui  font  Tobjet  de  cette  note 
sont  actuellement  déposés  au  Musée  de  la  ville  de 
Bourges,  à  Thôtel  Cujas. 


m 


DÉCOUVERTE 

DE   TOMBES  ANTIQUES  PLACE  SAINT- JEAN -DES- CUAMPS 

(aCIUELLEMENT  LOUIS  lacombh) 

Par    R.    DE    MAROUERTE 


Au  mois  de  septembre  4891,  M.  Bruneau»  facteur  de 
pianos,  ayant  à  édifier  un  bâtiment  sur  un  terrain 
acquis  par  lui  au  côté  sud  de  la  place  Saint-Jean^  fit 
pratiquer,  pour  établir  des  fondations  solides,  des 
fouilles  profondes  sur  une  partie  de  l'emplacement  pré- 
cédemment occupé  par  une  construction  peu  ancienne 
et  pour  laquelle  les  mêmes  précautions  n*avaient  pa:^ 
été  prises. 

Ces  fouilles  ont  amené  la  découverte  ou  plutôt  la 
remise  an  jour  de  six  cercueils  que  les  travaux  à  exé- 
cuter devaient  faire  disparaître. 

Ces  tombes  étaient  disposées  deux  par  deux  suivant 
une  ligne  allant  de  Test  à  Toucst  et  parallèle,  à  environ 
7  mètresde  distancera  la  limite  de  la  place;  elles  avaient 
uniformément  la  tète  à  Toucst  et  les  pieds  à  l'est. 

Les  deux  premières  bières  occupaient  l'extrémité 
orientale  de  la  ligne,  ce  sont  les  plus  importantes  ;  elles 
sont  en  marbre  blanc  et,  réunies  dans  un  caveau  cons- 
truit avec  soin,  elles  paraissent  avoir  constitué  une 
sépulture  luxueuse,  dont  la  partie  supérieure  a  disparu . 


G8  sépultures 

Le  caveau  avait  les  dimensions  suivantes  :  longueur, 
de  Test  à  Touest,  2  m.  25  ;  largeur,  du  nord  au  sud, 
1  m.  90,  hauteur,  i  m.  15.  Cette  hauteur  a  pu  être 
déterminée  parcelle  de  neuf  piliers  carrés,  monolithes, 
destinés  à  supporter  de  grandes  dalles  et  disposés  trois 
par  trois,  adroite,  à  gauche  et  entre  les  deux  sarco- 
phages. Les  murs  de  ce  caveau  n'avaient  qu'une  assez 
faible  épaisseur  de  30  centimètres  :  construits  en  moel- 
lons de  moyen  échantillon,  ils  étaient  soigneusement 
égalisés  au  mortier  et  crépis  d'un  enduit  très  fin;  le  sol 
n*était  pas  dallé  mais  simplement  nivelé  au  mortier. 

Par  suite  de  l'enlèvement,  survenu  plus  tard,  des 
dalles  de  recouvrement,  ce  caveau  8*était  comblé  de 
terres  et  de  débris  de  toutes  sortes  ;  c*est  dans  ce  milieu 
qu'apparurent  les  sarcophages  de  marbre,  supportés 
sur  trois  traverses  en  pierre,  de  hauteur  graduée,  de 
façon  à  ce  que  le  cercueil  fût  incliné,  la  tète  se  trou- 
vant relevée  d'environ  10  centimètres. 

Le  premier  que  rencontra  la  pioche  occupait  la  moitié 
septentrionale  du  caveau  ;  il  attira  immédiatement 
Taltention  par  la  matière  dont  il  était  composé;  il  fut 
découvert  du  côté  de  la  tête  et  on  constata  bientôt 
qu'il  avait  déjà  été  brisé  et  violé  ;  les  ossements,  on  put 
s'en  convaincre  par  l'enlèvement  d'une  importante  par- 
tie du  couvercle  et  de  la  paroi  brisée  de  la  tète  du  sarco- 
phage, étaient  rassemblés  dans  une  partie  du  cercueil; 
tout  le  reste  était  à  peu  près  rempli  de  terres  et  de  débris. 

Avant  même  d'avoir  pu  enlever  ce  premier  cercueil, 
on  découvrit  le  voisin,  qui  paraissait  inlact  et  qui, 
comme  le  premier,  était  de  forme  rectangulaire,  sans 
rétrécissement  aux  pieds. 


MÉIlOVI.NGlLNNtS  09 

Dès  lors,  M.  Lamy,  maire  de  Bourges,  frappé  de 
l'importance  de  celle  trouvaille,  pril  à  la  charge  de  la 
ville  Texlraclion  des  sarcophages  el  fil  prendre  d'ha- 
biles mesures  pour  assurer  la  conservation  de  ces  inté- 
ressants témoins  du  passé.  Avec  les  plus  grandes  pré- 
cautions, ils  furent  dégagés  des  matériaux  qui  les  cou- 
vraient; malheureusement,  le  premier  cercueil  n'était 
pas  moins  brisé  aux  pieds  qu'à  la  tête  et  ne  put  être 
retiré  qu'en  morceaux;  aucun  objet  intéressant  ne  fut 
trouvé  avec  les  ossements  :  s'il  y  en  eut  jadis,  ils  ont 
été  enlevés  lors  de  la  première  violation. 

Le  second  sarcophage  était  en  beaucoup  meilleur 
état  :  cependant  il  avait  également  été  violé  :  le  cou- 
vercle était  bii^é  par  une  mince  cassure  au  tiers  environ 
de  sa  longueur,  du  côté  de  la  tête,  et  légèrement  écorné 
aux  pieds,  à  gauche.  Les  ossements  étaient  rassemblés 
en  un  monceau  au  milieu  du  cercueil  ;  quelques  pier- 
railles et  des  terres  avaient  coulé  à  l'intérieur,  mais  là 
encore  aucun  objet  ne  fut  découvert;  il  fallut  se  con- 
tenter des  sarcophages  eux-mêmes,  témoins  muets, 
dépourvus  de  tout  ornement,  inscription  ou  signe  quel- 
conque. 

Ils  sont  aujourd'hui  déposés  au  Musée  Cujas  :  ce  sont 
deux  caisses  en  marbre  blanc,  ayant  l'aspect  du  marbre 
italien^  différant  assez  peu  entre  elles  comme  dimen- 
sions, si  ce  n'est  que  le  tombeau  du  nord  a  une  lon- 
gueur de  2  m.  20  et  occupait  presque  totalement,  par 
conséquent,  la  longueur  du  caveau,  tandis  que  celui  du 
sud  est  long  seulement  de  1  m.  9:2.  11  est  presque  intact 
et  c'est  celui  qu'il  convient  d'étudier  plus  spécialement.^ 

La  caisse  a,  hors  œuvre,  1  m.  92  de  long;  à  Tinté- 


70  SÉPULTURES 

rieur,  seulcmenl  i  m.  75;  la  largeur  moyenne  est  de 
0  m.  67,  hors  œuvre,  et  de  0  m.  51  à  0  m.  53  à  l'inté- 
rieur, ce  qui  donne  aux  parois  une  épaisseur  moyenne 
de  0  m.  08.  La  caisse  n'a  pas  été  habilement  taillée 
dans  le  bloc  de  marbre  et  n'est  qu'approximative- 
ment  rectangulaire  dans  son  plan;  la  hauteur  est  de 
0  m.  50  et  la  profondeur  de  0  m.  37,  soit,  pour  le  fond, 
une  épaisseur  de  0  m.  13. 

Le  couvercle,  traité  avec  beaucoup  plus  de  soin, 
affecte  la  forme  d'un  toit  d'édifice  à  quatre  versants,  les 
deux  extrémités  étant  abattues  en  biseau  comme  les 
côtés;  dans  la  partie  la  plus  épaisse,  c'est-à-dire  au 
sommet  de  la  ligne  médiane  séparant  les  deux  versants, 
l'épaisseur  est  de  24  centimètres;  les  différents  plans 
sont  polis  avec  soin.  Aux  deux  extrémités,  on  remarque 
deux  traces  de  scellement  et  deux  traces  analogues  y 
correspondent  dans  les  parois  extérieures  du  sarco- 
phage; une  épave  oubliée  par  les  fouilleurs  d'autrefois 
peut  donner  l'explication  de  celle  circonstance  :  c'est 
un  petit  bloc  de  plomb  dans  la  masse  duquel  est 
enchâssée  une  tige  de  fer  terminée  par  une  boucle 
retenant  un  anneau  également  en  fer;  ce  lingot  de 
plomb  s'applique  aisément  dans  la  mortaise  pratiquée  à 
l'extrémité  du  couvercle  ;  on  peut  en  inférer  que  le  cou- 
vercle était  lié  à  la  caisse  par  ces  anneaux,  rattachés  à 
des  anneaux  semblables  placés  à  la  partie  supérieure 
du  cercueil,  la  faiblesse  des  anneaux  ne  permettant  pas 
de  supposer  qu'ils  aient  été  destinés  à  soulever  l'énorme 
poids  de  Tune  ou  l'autre  des  deux  parties  du  sarco- 
phage. 

Aucune  trace  d'anneaux  n'existe  au  sarcophage  brisé  ; 


méf.ovikgil:«nes  71 

^^\9y  dans  un  important  fragment  de  couvercle,  sur  le 
l^rd,  on  remarque  une  légère  trace  de  scellement. 

On  sait  que  les  cercueils  ayant  la  forme  du  paralléli- 
pipéde  caractérisent  Tépoque  mérovingienne. 

Si  les  sarcophages  sont  muets  sur  leur  âge  exact  et 
^^  peuvent,  par  leur  forme  et  leur  matière,  nous  don- 
''^r  que  Tindication  un  peu  vague  d'une  haute  ancien- 
^^iéf  les  débris  soigneusement  recueillis  dans  le  caveau 
'^e  nous  viennent  guère  plus  en  aide  et  rien,  même,  ne 
prouve  qu'ils  se  rattachent  aux  tombeaux  de  marbre, 
^^r  ils  peuvent  provenir  de  travaux  effectués  postérieu- 
rement à  la  construction  du  caveau  et  avoir  glissé  là 
9uand  les  dalles  ont  été  enlevées. 

L'objet  le  plus  intéressant  est  un  fragment  d'inscrip- 
Uon  en  très  grands  caractères  romains,  profondément 
Bravés  en  creux  dans  la  marge  d'une  pierre  qui,  au- 
dessous  de  rinscriplion,  se  creuse  en  feuillure  comme  si 
Cette  marge  avait  encadré  une  matière  plus  précieuse; 
^inscription  est  brisée,  mais  les  deux  fragments  se  rac- 
cordent parfaitement;  l'un,  abrité  de  Thumidilé,  est 
très  net;  l'autre  est  plus  fruste,  moins  déchiffrable  et, 
malheureusement,  il  contient  une  lettre  double  peu 
lisible  et  dont  la  partie  inférieure  manque;  on  peut 
admettre,  cependant^  que  le  mot  est  BURGOTI,  ce  qui 
semble  être  un  nom  propre  de  tournure  barbare. 

Un  autre  fragment  de  la  même  pierre  nous  montre 
la  même  feuillure  avec  la  trace  du  scellement  de  la 
plaque  encadrée.  Sommes-nous  en  présence  d'une  por- 
tion de  l'une  des  dalles  avant  fermé  le  caveau  au-des- 
sus  des  sarcophages  en  marbre?  On  ne  possède  pas 
assez  d'éléments  pour  l'affirmer. 


72  SÉPULTURES 

Un  troisième  fragment  d'une  pierre  de  grain  difié- 
rent  et  très  fin,  ayant  vaguement  laforme  d*un  fronton 
présente  quelques  traces  d'une  ornementation  gravée 
plutôt  que  sculptée,  sommairement  exécutée  et  où  Ton 
distingue  une  partie  circulaire  inscrite  dans  un  carré 
qui  paratt  avoir  occupé  le  centre  du  motif.  Sa  destina- 
tion reste  très  énigmatique  et  il  n'est  pas  facile  de  lui 
assigner  une  date  précise. 

Il  convient  de  signaler  encore  un  petit  fragment  en 
forme  de  triangle  rectangle,  en  marbre  jaunâtre,  poli 
sur  une  face  et  adhérant  par  les  trois  côtés  à  une  gan- 
gue de  ciment  très  dur,  comme  s'il  avait  fait  partie 
d'une  mosaïque. 

Enfin,  deux  petits  potins  gaulois,  extrêmement  frus- 
tes et  de  type  très  dégénéré,  ont  été  découverts  dans 
les  terres  qui  remplissaient  le  caveau. 

Ce  caveau  était  adossé  par  sa  face  méridionale  à  un 
mur  de  fondation,  épais  de  plus  d'un  mètre,  construit 
très  solidement;  à  3  m.  50  au  nord,  c'est-à-dire  à 
i  mètre  de  la  face  nord  du  caveau,  la  fouille  a  rencon- 
tré un  second  mur  à  peu  près  semblable,  parallèle  au 
premier.  On  peut  donc  se  demander  si  le  caveau  n'a 
pas  été  pratiqué,  soit  dans  un  petit  sancluaire,  soit 
dans  la  nef  latérale  d'un  édifice  plus  important,  l'o- 
rientation des  murs,  ne  contredisant  pas  cette  hypo- 
thèse. 

On  sait  que  la  dernière  église  de  Sainl-Jean-des- 
Champs  ne  s'étendait  pas  dans  celle  direction,  mais 
elle  peut  avoir  été  précédée  d'un  sancluaire  plus  an- 
cien. 

Avant  de  quitter  ce  caveau  et  de  passer  aux  autres 


]|ÉH0V1NGIE^'NES  73 

tiNBbesi  il  convient  de  constater  que  la  fouille  de  fon- 
dtlion  se  rapprochant  de  la  place  Saint-Jean,  a  coupé 
parle  milieu  un  cercueil  en  pierre  absolument  rempli, 
00  pourrait  dire  bourré  d'ossements  empilés  en  désor- 
dre; à  la  paroi  nord  de  ce  cercueil,  commence  un  dé- 
pôt considérable  d'ossements;  d'une  façon  générale, 
loQ(  le  terrain  bouleversé  par  les  fouilles  contenait  des 
ossements  humains  et  a  évidemment  fait  partie  du 
cimetière  qui  avoisinait  Tancienne  église  de  Saint- 
Jean-des- Champs. 

Sur  la  partie  oues^t  du  terrain,  les  fouilles  firent  dé- 
couvrir deux  grands  sarcophages  en  pierre,  placés  côte 
^  c6te,  sans  caveau,  à  peu  près  en  ligne  avec  les  cer- 
cueils de  marbre  et  séparés  de  ceux-ci  par  un  inter- 
^^ile  de  2  m.  50  environ,  occupé  aussi  par  des  tombes 
^omme  on  le  verra  plus  loin  ;  ces  deux  cercueils,  qui 
^nt  également  au  Musée  Cujas,  sont  du  type   bien 
<^onnn,  rétréci  vers  les  pieds;  ils  sont  remarquables, 
l'un  d'eux  surtout,  par  une  grande   profondeur  et  des 
différences  de  dimension  considérable  entre  la  partie 
destinée  à  la  tète  et  celle  deélinée  aux  pieds  :  ainsi  les 
dimensions  de  la  caisse,  à    la  tète,   sont  :    hauteur, 
0  m.  84;  largeur  à  la  partie  inférieure,  0  m.  67  ;  à  la 
partie  supérieure^Om.SS;  aux  pieds,  hauteur,  Om.«^4; 
largeur,  à  la  partie  inférieure,  0  m.  32;  à  la  partie 
supérieure,  Om.  37;  la  paroi  des  pieds  n*est  pas  per- 
pendiculaire au  fond,  elle  va  s'évasant,  de  sorte  que  la 
longueur  à  la  partie  supérieure  est  de  2  ni.  ii   alors 
que  la  partie  inférieure  ne  mesure  que  1  m.  95.  Le  cou- 
vercle haut  de  0  m.  24,  a  2  m.  17  de  long  sur  0  m.  83 
(le  large  àla  tète  et  0  m.  43  aux  pieds.  Il  est  creusé  dans 


74  SÉPULTURLS 

sa  masse,  ce  qui  augmente  le  vide  déjà  si  considérable 
de  celle  sépoUure  ;  il  est  de  forme  plate  mais  les  côtés 
s*abaltent  en  chanfrein  sur  une  moulure  saillante  par 
laquelle  il  s'appuie  à  la  caisse  ;  il  est  brisé  au  tiers  de  sa 
longueur  du   côté  des  pieds. 

L*autre  cercueil,  un  pea  moins  important,  a  la 
même  forme  et  un  couvercle  à  cinq  pans  très  bombé  et 
également  creux. 

Ces  deux  sépultures  ne  paraissaient  pas  avoir  été 
violées,  mais  les  ossements  étaient  décomposés  et  peu 
reconnaissables  dans  le  milieu  poussiéreux  dans  lequel 
ils  se  trouvaient.  Celle  poussière,  examinée  avec  pré- 
caution, n'a  rien  donné  pour  le  grand  sarcophage, 
placé  au  midi  ;  mais  pour  le  second,  placé  au  nord, 
elle  a  livré  une  grande  quantité  de  fils  d*or  ou  canne- 
tille,  coupés  en  fragments  de  longueurs  variables  mais 
généralement  courts,  et  une  petite  boucle  en  bronze 
d'un  très  joli  dessin,  fort  bien  conservée  et  d'une  belle 
patine  noire.  C'est  un  ovale  de  Om. 024  dans  son  grand 
diamètre, surOm.  018;  la  boucleesl  surtout  caractérisée 
par  son  ardillon  très  soigné,  long,  recourbé  en  demi- 
cercle  et  ayant  une  embase  très  importante  élargie  el 
affectant  la  forme  d'un  violon;  ce  type  remonte  certai- 
nement à  l'époque  mérovingienne  ou  franque;  il  se 
rencontre  fréquemment  dans  les  sépultures  du  dépar- 
lement de  PAisne,  groupées  sous  le  nom  générique  de 
Caranda,  el  on  en  trouve  de  nombreux  spécimens  dans 
les  livraisons  publiées  sur  ces  fouilles  et  notamment 
dans  le  fascicule  de  1877,  planche  3i,  et  dans  les  fasci- 
cules de  lS7y,  80,  81,84,85;  la  livraison  de  1889, 
planche    101,  donne  la  sépulture  d'un  guerrier  franc, 


MÈROVINGIENSIES  75 

armé  de  Tangoo,  trouvé  dans  le  cimelière  de  Cys-Ia- 

Communey  et  le  seul  objet  en  bronze  que   renfermât 

cdte  sépulture  est  une  boucle  analogue  à  la  nôtre  et 

pea  différente  comme  dimensions;  il  y  a  encore  cette 

anilogie  que  cette  boucle  a  été  trouvée  sans  les  plaques 

de  ceinturon  qui,   le  plus  souvent,  accompagnent  ces 

objets.  Si,  du  reste,  notre  boucle  vient  d'un  ceinturon, 

ilélait  bien  étroit,  car  le  diamètre  intérieur  de  Tovale 

ne  dépasse  pas  0  m.  013. 

Toutes  ces  boucles  à  ardillon  à  base  en  forme  de 
^lon,  sont  également  indiquées  comme  provenant  de 
lombes  franques  ou  mérovingiennes  dans  les  ouvrages 
de  Tabbé  Cochet. 

Celle  petite  boucle,  d'une  belle  conservation,  a  élé, 
solvant  le  désir  de  M.  Bruneau,  déposée  au  Musée 
Cojas. 

Quant  aux  fils  d'or,  Tabbé  Cochet  les  a  aussi  ren- 
contrés et  il  parait  certain  que  l'or  élait  l'ornement 
habituel  des  riches  étoffes  de  cette  époque  ;  on  trouva 
Une  telle  quantité  de  fils  d'or  quand  on  ouvi  il,  en  4653, 
'e  tombeau  de  Childcric  \*',  à  Tournay^  qu'on  en 
Conclut  qu'il  avait  été  inhumé  dans  un  manteau 
royal  tissé  d'or. 

Il  faut  donc  placer  encore  à  l'époque  mérovingienne 
ces  deux  sépultures  et  deux  autres  dont  il  nous  reste  à 
parler  et  que  l'on  ne  larda  pas  à  découvrir  à  la  suite. 
Klles  continuaient  le  groupe  des  sarcophages  jusqu'au 
caveau  des  tombes  de  marbre,  au  mur  occidental 
duquel  elles  appuyaient  les  pieds. 

Ces  deux  derniers  cercueils,  en  mauvaise  pierre, 
étaient  en  triste  état  :  caisses  et   couvercles  étaient 


76  SEPULTURES    MEROVINGIENNES 

brisés,  et,  si  ces  sépultures  n'ont  pas  été  violées,  l'in- 
troduction des  terres  avait  néanmoins  quelque  peu 
désorganisé  les  squelettes.  Celle  du  midi,  malgré  un 
très  minutieux  examen,  n'a  donné  que  des  os  très 
friables  et  tombant  en  poussière;  celle  du  nord  a 
livré  quelques  fils  d'or,  si  rares  qu'on  peut  supposer 
qu'elle  avait  déjà  été  visitée,  bien  que  la  position  du 
squelette  fût  normale. 

En  terminant,  il  convient  de  constater  que  les  quatre 
tombes  en  pierre  étaient,  comme  le  caveau  des  tombes 
de  marbre,  alignées  entre  les  deux  épaisses  fondations 
parallèles  qui  ont  déjà  été  signalées  et  que  Ton  peut 
attribuer  à  un  édifice  ancien.  II  faut  encore  signaler, 
dans  le  même  ordre  d'idées,  un  fragment  de  pierre 
sculptée  trouvé  à  proximité  des  tombes,  qui  parait 
avoir  appartenu  à  un  pilier  plat  ou  à  une  frise  de 
style  roman  primitif;  celte  pierre  est  ornée  de  dessins 
symétriques  en  creux  d'un  travail  très  sommaire  et  a 
paru  d'une  époque  bien  antérieure  au  xii*  siècle, 
auquel  les  auteurs  anciens,  Catherinot,  notamment^ 
font  remonter  la  construction  de  la  première  église  de 
Saint-Jean-des-Champs. 

En  résumé,  si  ces  lombes  n'ont  pas  fourni  par  elles- 
mêmes  des  objets  d'une  très  grande  valeur,  elles  pré- 
sentent certainement,  par  leur  groupement  même  et 
par  les  vestiges  d'édifice  qu'elles  ont  permis  d'observer, 
un  intérêt  très  sérieux,  tant  pour  les  études  de  sépul- 
crologie  aux  hautes  époques  du  moyen-àgc  en  Berry, 
que  pour  notre  topographie  locale. 


L'ANCIEN    lUBE 

DE   LA 

CATHÉDRALE    DE     BOURGES 
Par  OCTAVE  ROGER 


Mémoire  lu  à  la  réunion  des  déléguée  (/es  Sociétés  savantes 

à  la  Sor bonne  en  1891 


Vèrd  le  milieu  du  xviii'  siècle  le  chœur  de  la  cathé- 
<lrftle  de  Bourges  subit  une  regrettable  transformation. 
Le  mobilier  gothique  qui  le  décorail  n'était  plus  dans 
le  goût  du  jour  ;  Farchevèque  *  et  les  chanoines 
voulaient  suivre  la  mode  et  avaient  hâte  de'  supprimer 
ces  vieilleries  pour  lesquelles  on  avait  alors  Je  plus 
profond  mépris*.   On  venait  de  détruire,  d'une  façon 

1.  Mgr  Frédéric-Jérôme  de  Royede  La  Rochefoucauld,  cardinal, 
archevêque  de  Bourgeset  grand  aumônier  de  France,  mortà  Parisle 
t9  avril  1767.  Les  travaui commencés  sous  son  pontificat  furent  con- 
tinués par  son  successeur  IItt  Georges-Louis  Phelipeaux  d*Her- 
banlt,  sacré  archevêque  de  Bourges  leiS  novembre  1757,  mort  à 
Parisle  f3  septembre  1787. 

S.  Consulter  à  ce  sujet  :  Abbé  Romelot*  Description  bistO' 
riqué"  et  mooumeDtâle  de  tégliae  patriarcale,  primatiaie  et  mé- 
tropolitêîne  de  Bourges  (iS2t)  p.  94  et  s.  —  Baron  de  Girardot. 
Les  artistes  de  Bourges  depuis  le  mo) en-àgo  jusque  la RévolU' 
tioa.  Paris,  TroM,  1861,  p.  26  et  suivantes. 

—  L'ancienne  disp3sition  du  chœur  delà  Cathédrale  de  Bourges 
ifaitrobjet  d*un  travail  fort  intéressant  publié  par  MM.  de  Girardot 


7H  l'ancien  jubk 

brutale,  la  Sainte-Chapelle  de  Bourges,  ce  joyau  archi- 
tectural des  premières  années  du  xv*  siècle,  où  le  doc 
Jean  avait  entassé  tant  de  richesses  artistiques*  ;  on  fit 
disparaître,  avec  le  même  dédain,  les  autels,  les 
tombes^  les  sculptures  de  toute  sorte  qui  garnissaient 
le  chœur  de  notre  vieille  basilique*.  En  1757'  on 
démolit  l'antiiiue  Jubé  pour  édiOer  à  la  même  place 
une  clôture  nouvelle,  détruite  elle-même  en  1791*. 


et  Lassus  dans  les  Annales  archéologiques  de  Didron,  tome  IX, 
p.  8S  et  suivaDtes.  M.  Lassas  a  Joint  à  celle  étude  dei  notes 
complémentaires  et  un  plan  reproduisant,  d'après  lai,  l'ancien 
état  du  chœur.  Il  n'y  fait  pas  figurer  les  mura  qui  Je  fermaient 
tout  autour.  Ses  notes  contiennent  du  reste  p'nsieurs  inexacii- 
tudes.  Ainsi  il  n'est  pas  établi  qu'il  y  ait  en  trois  portes  au  Jubé. 
Les  portnulx  dont  il  est  fait  mention  dans  les  actes  capilnlaires 
devaient  être  les  portes  latérales  ouvrant  sur  les  basses  nefs. 

—  Voir  également  :  Baron  de  Girardol  et  Durand,  La  Cathé' 
ilralede  Bourges,  Moulins  1849,  p.  U3  et  suivantes. 

i.  La  Sainte-Chapelle  de  Bourges,  consacrée  le  18  avril  1401, 
fut  démolie  en  1757. 

i.  Toutes  les  sépultures  furent  bouleversées.  I^es  dalles  funé- 
raires furent  brisées  et  entassées  pôle-mOle  dans  les  anciennes 
galeries  des  catacombes  ou  utilisées  pour  le  dallage  de  l'églice. 
Des  réparations  récentes  en  ont  fait  découvrir  divers  débris. 

Plusieurs  archevt'i]ue8  étaient  enterrés  dans  le  c h  sur.  On  fit 
disparaître  tojto  trace  de  leurs  tombeaux  et  il  ei^t  difficile  aujour- 
d'hui d'en  préciser  la  ]>lace. 

En  iTiio  on  supprima  également  les  vitraux  de  la  deuxième 
nef  ;cùté  sud)  pour  les  remplacer  par  du  verre  blanc,  «  parce qne. 
N  dit  l'abbé  Komelot.les  verres  colorés  qu'ils  remplacent  donnaient 
«  tant  d'obscurité  dans  le  ch(i>  ir  qu'il  était  imposbibie  d'y  pouvoir 
«  lire  on  plein  midi  ». 

I.  Tn  arrêt  du  Conseil  d'Ktat  du  13  octobre  1757  autorisa  le 
Chapitre  de  Saint-Etienne  à  vendre,  pour  terminer  la  décoration 
de  son  nouveau  chœur. une  partie  des  joyaux  et  ornements  et  une 
chape  en  perles  provenant  delà  Sainte-Chapelle. 

4.  «  Avant  la  tourmente  révolutionnaire  (dit  l'abbé  Romelot, 
«  témoin  oculaire  des  modifications  qu'il  constate)  le  chœur  de 
<«  l'église  de  Bourges  était  séparé  de  la  nef  par  une  double  tri- 


4 

■» 

f 


DE   LA    CATliKDRALE    DE    BOURGES  79 

L'ancien  chœur,  d*après  la  description  de  Barthé- 
lemv  Aneau,  devait  être  entièrement  clos  de  murs  : 

m  booe  appelée  Jffi>é,  qui  était  adossée,  à  droite  et  à  gauche,  sur 

•  les  huitièmes  colonnes  de  la  grande  nef. 

•  Ce  juhé  avait  été  reconstruit  à  neuf,  de  la  manière  la  plus 

•  riche  et  la  plus  solide,  dans  les  années  1757  à  1760  et  avait 

•  coûté  9,37 i  livres. 

«  Il  était  partagé  en  deux  tribunes  par  la  grande  grille  d'entiée 
«  do  chœur,  l'une  à  gauche  où  se  chantait  Tévangile  les  jours  de 

•  fêtes  solennelles,  et  l'autre  à  droite  où  se  chantait  Tépitre  et 
«  le  graduel.  »  {Description  Je  l'église  de  Bourges^  p.  94  et 
suivantes.) 

Cette  grille  en  fer,  qu^on  regardait  comme  un  chef-d'œuvre  et 
dont  la  dorure  seule  avait  crùté  2,000  franc»,  avait  pour  cou- 
ronnement les  armoiries  do  cardinal  de  La  Rochefoucauld.  Elle  fut 
enlevée  et  brisée  sur  la  demande  de  Tévéque  constitutionnel 
Tome,  au  mois  dejaio  1791. 

I«es  tribunes  furent  démolies  et  le  chœur,  raccourci  d'une 
travée,  resta ou\ei  t.  On  plaqua  à  rentrée  deux  pilastres  surmontés 
de  deux  statues.  Tune  représentant  la  Foi.  l'autre  la  Religion. 

En  1809  la  fabrique  fit  replacer  les  stalles  circulaires  avec  une 
grille  en  fer  et  un  emmarchement.  La  dépense  totale  fut  de 
S,gl6  francs.  Ces  stalles  furent  de  nouveau  supprimées  en 
fgig. 

Les  pilastres  de  1791  ont  été  démolis  au  mois  de  septembre 
1S42,  en  même  temps  que  l'autel  des  anniversaires  (actuellement 
placé  dans  la  chapelle  des  Goppin  (dite  de  la  Bonne  Mort)  et  les 
ouvrages  qui  se  trouvaient  derrière  le  g' aiid-autel.  Les  statues 
forent  transportées  à  rarchevêché.  —  Le  règlement  de  ce  travail 
fut  arrêté  à  la  somme  de  4,&6i  fr.  52. 

—  Les  differeBis  états  du  chœur  de  1750  à  1850  ont  fait 
l'objet  d'un  article  publié,  avec  un  plan  à  l'appui,  dans  la  /?erue 
du  Centre,  9«  année  1887,  p.  335  et  suivantes. 

Les  archives  départementales  du  Cher  renfermaient  des  pièces 
et  dessins  relatifs  au  jubé  de  1757  qui  ont  été  détruits  dans  l'in- 
cendie du  18  avril  1859. 

Il  existe  dans  la  crypte  de  la  cathédrale  des  restes  de  ce  dernier 
jubé  trouvés  dans  le  dallage  de  l'église  en  1868. 

Le  document  suivant,  qu'a  bien  voulu  me  communiquer  M.  le 
chanoine  Augonnet,  secrétaire  de  rarchevêché^  nous  apprend  que 
le  nouveau  jubé  fut  construit  en  partie  avec  des  matériaux  pro- 
venant de  la  démolition  de  la  Sainte-Chapelle.  —  «  1758.  2^  février. 
m  —  Nous  avons  commis  et  député  M.  le  Doyen  et  M.  Romelot 
«  notre  confrère  pour  aller  de  notre  part  voir  M.  l'Intendant,  lui 


HO  L*ANCIEN  JUBÉ 

«  Altéra  posterior  Chorus  est  circa  undique  claasus 

«  Pariete,  quem  variis  exornant  signa  figoris, 

«  Regia  di?es  opam,  maltoram  et  Regia  Divum  K  » 

Ces  clôtures  qui,  suivant  Yiollet-le-Duc',  remonte- 
raient à  la  fin  du  xiii*"  siècle,  n'étaient  connues  que  par 
les  descriptions  assez  vagues  d^anciens  auteurs  et  par 
des  mentions  éparses  dans  les  comptes  du  Chapitre, 
lorsqu*en  1850  les  travaux  exécutés  dans  la  cathédrale 
en  firent  découvrir  de  nomhreux  et  intéressants 
débris  '. 

«  représenter  qu'étant  à  la  veille  de  travailler  à  la  décoration  de 
«  notre  chœur  et  notamment  à  la  construction  des  deux  Jubets 
«  pour  lesquels  nous  aurions  besoin  de  pierres  de  Charly,  que 
«  nous  lui  serions  très  obligés  si  il  voulait  bien  nous  en  accorder 
«  de  celles  qui  proviennent  des  démolitions  de  la  Sainte-Chapelle 
«  et  nous  en  faire  délivrer  par  le  sieur  Perrier,  par  lui  préposé  à 
«  cette  démolition,  la  quantité  qui  nous  sera  nécessaire^  dont  le 
«  sieur  Loiseaii,  chargé  de  la  conduite  des  dits  ouvrages,  donnera 
«  son  reçu  à  fure  et  à  mesure  qu'elles  seront  enlevées  aux  offres 
«  que  nous  faisons  d*en  payer  le  prix  au  pied  cube  ainsi  qu'elles 
tt  seront  vendues  à  tout  le  monde  et  les  avons  autorisés  à  donner 
«  à  mon  dit  sieur  Tlntendant  telles  assurances  qu'il  demandera 
«  pour  la  livraison  des  dites  pierres.  » 
(Archives  du  Cher.  —  Registre  capitulaire,  1763-17&8.) 

1.  Histoire  de  Berry^  par  Gaspard  Thaumasde  la  Thaunias- 
sière.  Bourges,  1689,  in-f*-,  p.  107. 

i.  Viollet-Ie-Duc,  Dictionnaire  raisonoé  de  l'arcbileclure 
française  du  xi«  au  xvi»  siècle,  t.  111.  p.  ÎSO. 

S.  Li  démolition  des  clôtures  du  chœur  fut  commencée  le  19 
février  1S50.  I^  devis,  dressé  par  M.  Victor  Gay,  architecte  dio- 
césain, avait  été  approuvé  par  décision  ministérielle  du  12  octo- 
bre 1849.  —  Les  dépenses  occasionnées  par  les  travaux  de  dêgs' 
gement  du  chœur  ont  été  réglées,  suivant  décision  du  18  avril 
ISS"},  à  la  somme  de  4,812  fr.  30  c. 

Cette  opération  (d'une  utilité  très  contestable,  et  dont  Tunique 
intérêt  a  été  la  découverte  des  bas-reliefs  provenant  de  l'ancien 
jubé)  était  depuis  longtemps  projetée.  —  Le  f  juillet  1847,  sur 
les  instances  du  cardinal  Dupont.  M.  Juillien,  alors  architecte  de 
la  cathédrale,  avait  présenté  un  projet  de  restauration  du  chœur» 
Le  devis,  s'élevant  à  43,000  francs,  comprenait  :  !<>  la  suppression 


PI.  II. 


DE   U   CATHÊDRALB   DE  ROURGKS  81 

^^v)  démolissant  un  mur  de  quaire-vingls  centimètres 

épaisseur,  dont  le  parement  extérieur  était  en  pierre 

^  Charly  provenant  de  démolilinns,  élevé  derrière  les 

^îseries  surmontant  les  hautes  stalles  \  on  trouva, 

"^nsla  partie  supérieure,  onze  bas- reliefs,  d'un  très 

^^au  travail,  horriblement  mutilés,  qui  avaient  été 

^^ployés,  comme  de  vulgaires  moellons,  dans  la  recons- 

^''Uclion  du  chancel.  On  leur  avait  fait  faire  volte-face  ; 

'^s  (jgures  avaient  été  noyées  dans  la  maçonnerie  et  le 

'^^vers  (sur  lequel  sont  des  arcatures  ogivales  slmple- 

'^cnl  épannelées  et  destinées  à  recevoir  la  même  déco- 

"^^lion  que  le  jubé  de  1757)  était  taillé   pour  former 

t^aremenl  du  côté  des  basses-nefs  '.  (Voir  la  coupe  de 

^emur,  A,  PI.  II  ) 

^es  mars  boachant  les  quatre  premières  travées  occupées  par  les 
Nulles,  ainsi  qae  Tenlèvement  des  stalles  circulaires  places  sur 
^e  devant  (enlevées  en  tS48).  —  t»  rétablissement  d*un  trône  pon- 
Mfica!  adossé  au  premier  pilier,  à  droite  de  rentrée  du  choeur  ;  — 
^«  le  remplacement  des  grilles  en  bois,  établies  en  iSli,  par  une 
grille  en  fer  et  fonte  devant  régner  également  derrière  les  stalles 
et  sur  le  devant  du  chœur. 

1.  M. de  Girardot  {La  Caib,de  Bourges^  p.  I4S),  décrit  ainsi  les 

clôtures  du  chœur  démolies  en  1850:  «  Les  deux  premières  tra- 

«  vées.  à  droite  et  à  gauche,  au  devant  desquelles  sont  placées 

«  les  stalles,  sont  fermées  par  un  mur  de  pierre,  de  la  hauteur 

«  de  4  mètres  environ,  sur  lequel  est  un   revèiement  en  menui. 

•  série  avec  p'afond.  supporté  par  des   consoles.    A  l'extérieur, 

«  cette  construction  est  décorée  d*une  arcature  préparée   pour 

«  rpcevoir  des  moulures  et  des  sculptures.  »  Cette  partie  restée 

inachevée,  devait  recevoir  la  même  ornementation  que  le  jubéi 

c'est-à-dire  d^'s  médaillons  ornés  de  rosaces  et  de  fleurs  de  lys.  Il 

etistaiten  effet  aux  archives  du  Cher  un  dessin,  malheureusement 

détruit  dans  Tincendie,  dont  je  possède  un   calque,  reproduisant 

cette  décoration  avec  ce  titre:  Détails  présentés  à  M.  le    Doyen 

pour  les  ouvrages  de  sculpture  à  faire  en  continuation  du  jubé 

dans  les  bas -côtés  du  cbœur, 

S.  Dans  \e% Annales  archéologiques  (année  1850,tomeX.p.  161) 
Diéron  signale  la  découverte  des  «  admirables  bas-reliefs  de  la 


82  l'ancien  jubé 

Ces  pierres,  qui  constituent  une  précieuse  collection, 
furent,  au  moment  de  leur  découverte,  déposées  dans 
la  cryple,  où  elles  se  trouvent  encore,  sauf  quatre 
cependant,  dont  la  cathédrale  a  été  dépouillée,  au  mois 
de  février  dernier,  pour  enrichir  les  collections  du 
Louvre*. 

Les  bas-reliefs  que  nous  possédons  se  rapportent  au 
Nouveau  Testament  et  principalement  à  la  passion 
de  Notre-Seigneur.  Les  reproductions  phototypiques, 
d'une  rigoureuse  exactitude,  jointes  à  ces  notes,  me 
dispensent  de  donner  une  description  détaillée  des 
sujets.  Je  me  bornerai  donc  à  les  indiquer  som- 
mairement. 

«  cathédrale  de  Bourges  et  des  non  moins  admirables  sculptures 
«  de  Tancien  jubé  de  la  cathédrale  de  Chartres  ».  Il  donne  une 
description  sommaire  de  ces  dernières.  «  De  Bourges,  (dit-il)  il 
«  sera  question  fort  au  long  dans  une  prochaine  livraison.  >• 
Malheureusement  cette  promesse  ne  fut  pas  tenue  et  dans  les 
numéros  suivants  des  Annales  il  n*est  plus  parié  de  notreancien 
jubé. 

1.  L'enlèvement  des  sculptures  de  la  cathédrale  a  donné  lieu 
à  d'énergiques  protestations.  La  presse  s'en  est  émue  et  tous  ceux 
qui  s'intéressent  à  l'art  et  à  Thistoire  de  notre  province  ont  élevé 
la  voix  pour  protester  contre  la  mesure  administrative  qui  nous 
dépouille  de  nos  richesses  artistiques  au  profit  a'un  musée  de  Pa- 
ris. On  a  vu  là  un  précédent  fâcheux  qui  pourrait  avoir  les  consé- 
quences les  plus  désastreuses  pour  les  monuments  de  province. 

Par  délibération,  en  date  du  18  février  1891,  le  Conseil  muni- 
cipal de  Bourges,  sur  rinitiati>e  de  M.  D.  Mater,  président  de  la 
commission  du  Musée,  a  protesté  contre  l'envoi  à  Paris  des  sculp- 
tures enlevées  à  l'église  souterraine,  «  estimant  qu'elles  ne  doi- 
<«  vent  pas  être  séparées  du  monument  auquel  elles  ont  appar- 
««  tenu  ». 

Toutes  ces  réclamations  ont  été  ?tériles.  Comme  compensation 
le  Afusée  de  Bourges  a  reçu  des  moulages,  pirfaitemcnt  exécutés, 
il  faut  le  reconnaître,  des  quatre  originaux  que  le  Louvre  con- 
serve. 


DE  LA   CATHÉDRALE   DE   BOURGES  83 


I 


LE  BAISER   DE  JUDAS 

(Masée  da  Loavre) 

En  faisant  enlever  delà  crypte  de  Saint- Etienne  les 
quatre  sujets  déposés  au  Louvre,  M.  Courajod  a  choisi 
ceux  qui  présentaient  la  plus  grande  perfection.  La 
scène  qui  reproduit  \e  baiser  de  Judas  (PI.  III,  fig.l)  mé- 
ritait à  coup  sûr  de  Ogurer  parmi  les  chefs-d*œuvre  du 
moyen-âge.  Toutes  les  tètes  sont  malheureusement 
brisées,  mais  la  pose  réaliste  des  divers  personnages 
est  d*une  expression  saisissante  :  Jésus  s'abandonne 
avec  bonté  à  Télreinte  de  Judas,  qui  Tenlace  dans 
ses  bras  en  lui  donnant  le  perfide  baiser.  Un  sol- 
dat portant  une  torche,  saisit  la  robe  du  Christ,  pen- 
dant qu'un  autre^  placé  derrière  Judas,  étend  la  main 
d'un  gesle  impérieux  pour  appréhender  le  divin 
accusé.  Il  est  impossible  de  représenter  cette  scène  avec 
plus  de  sobriété  et  de  grandeur. 

11 

JUDAS 

> 

(Masée  du  Louvre) 

Ce  bas-relief,  moins  mouvementé  que  le  précédent, 
offre  dans  son  genre  des  qualités  analogues  et  mérite, 
à  tous  égards,  le  choix  dont  il  a  élé  l'objet.  (PI.  III, 
fig.  2.) 


84  l'ancien  jubé 

Il  a  été  présenté  sous  le  titre  de  Judas  rapportant  far- 
gent  aux  princes  des  prêtres^  ou  Judas  comptant  le  prix 
de  sa  trahison.  Le  personnage  du  milieu  est  bian  cer- 
tainement Judas  tenant  d'une  main  Tattribut  qai  la  ca- 
ractérise, la  bourse.  Quant  aux  deux  autres,  ils  sont 
plus  difficiles  à  déterminer.  Celui  de  gauche  tournant 
le  dos  au  traître,  parait  être  le  Christ  dont  la  main 
droite  est  levée  comme  pour  bénir. 


III 

(Musée  du  Louvre) 

On  a  cru  voir  dans  ce  «ujet  le  Christ  devant  Pilate  : 
c*est  ainsi  qu'on  Ta  généralement  présenté'.  (PI.  IV, 
fig.3.)  Deux  personnages  y  figurent  :  l'un,  richement 
velu,  assis,  la  jambe  gauche  croiséesurladroite,  la  main 
gauche  appuyée  sur  le  genou,  le  buste  penché  en  avant^ 
avec  une  aisance  peu  commune  dans  la  statuaire  de 
celle  époque.  On  en  faisait  Pilale,  ce  qui  n*a  rien 
d'invraisemblable.  —  L'aulre  debout,  tenant  de  la 
main  droite  une  banderolle  sur  laquelle  devait  être 
peinte  une  inscription,  dans  une  altitude  digne  et 
majeslueuse,  était  censé  représenter  Jésus.  Mais, 
d'une  part  la  chaussure,  de  Taulre  les  formes 
féminines  bien  caractérisées  de  ce  dernier  personnage 
s'opposent  formellement  à  celle  allribulion. 

Serait-ce  la  femme  de  Pilale  îui  racontant  son  songe 


1.   De   Kersers,    Histoire  et  sfatistiquc   monumentale  du  dé 
parlement  du  Clier,  t.  Il,  p.  163. 
Semaine  religieuse  du  diocèse  de  Bourges,  îl^  année,  p.  lit. 


DE   LA    CATHÉDRALE   DE   BOURGES  85 

et  le  priant  de  ne  point  s'engager  dans  ta/faire  de  ce 
juste?  C*e8t  une  supposition  permise. 

Quel  que  soit  le  sujet  qu'on  ait  voulu  représenter,  ce 
morceau  est  certainement  un  des  plus  remarquables  de 
l'ensemble.  Sous  les  vêtements,  admirablement  drapés, 
les  formes  du  corps  vivant  se  font  partout  sentir.  G*est 
une  œuvre  de  maître. 

IV 

JÉSUS  PORTANT  SA  CROIX 

Cinq  personnages,  dont  quatre  entièrement  détachés 
du  fond,  figurent  dans  ce  tableau.  (PI.  lY,  fig.  4.)  Le 
Christ  porte  sa  croix,  un  soldat  en  soutient  un  des 
bras  et  porte  dans  la  main  gauche  un  objet  mutilé  qui 
parait  être  un  marteau. 


LA  DESCENTE  DE  CROIX 


Le  Christ  et  quatre  personnages,  dont  deux  soutien- 
nent le  corps  et  les  bras  de  Jésus,  entrent  dans  la  com» 
position  de  ce  bas-relief  qui,  malgré  ses  mutilations, 
présente  encore  un  réel  intérêt.  (PI.  V,  fig.  5.) 


VI 

LA  MISE  AU  TOMBEAU 


Le  .sépulcre  est  figuré  par  un  sarcophage  dont  une 
portion  seulement  est  conservée.  (PI.  V,  fig.  6.)  Un  per- 
sonnage, dont  il  ne  reste  que  les  bras  et  la  partie  anlé- 


86  L*ANCIEN  JUBÉ 

Heure  du  corps,  soutient  les  pieds  du  Christ  enveloppé 
dans  son  linceul.  Un  autre  devait  porter  la  tète;  les 
tailleurs  de  pierre  de  i7«^7  Tont  supprimé  pour  rame- 
ner leur  dalle  à  la  mesure  réglementaire.  Un  troi- 
sième personnage,  placé  au  centre,  derrière  le  tombeau, 
est  penché  en  avant  sur  le  corps  de  Notre-Seigneur. 

VII 

LES  GARDES  ENDORMIS 

Les  gardes  du  sépulcre  sont  représentés  sous  les 
traits  de  trois  chevaliers  revêtus  d'armures,  decottes  de 
mailles  et  de  cottes  d*armes.  (Pi.  VI,  fig.  7.)  L'un 
d*eux  dort  appuyé  sur  son  écu,  la  figure  contre  la 
poitrine.  Celui  de  droite  tient  une  épée  nue  dont  la  cas- 
sure parait  récente.  —  Les  armoiries  peintes  sur  leurs 
boucliers  dont  Tun,  à  gauche,  est  accroché  au-dessus 
de  la  tète  du  chevalier,  sont  celles  de  trois  chanoines 
de  Bourges  qui,  en  1G53  et  1654,  firent  restaurer  le 
jubé.  (Voir  page  95,  note  2.) 

VIII 

LES  SAINTES  FEMMES  AU  SÉPULCHE 

Derrière  lesépulcre,  représenté  comme  au  numéro  V^I, 
sont  les  trois  Marie  qui  viennent  embaumer  le  corps  de 
Jésus.  (PI.  VI,  fig.  8.)  En  avanl,  à  droite,  un  ange  assis 
sur  le  tombeau  annonce  aux  saintes  femmes  la  résur- 
rection du  Sauveur.  Ce  sujel,  malheureusement  incom- 
plet, présente  une  étude  magistrale  comme  poses  et 
agencement  de  draperies. 


DE  LA   GATHÉnRALE  DE  BOURGES  87 

IXelX 

JÉSUS  SORTANT  DBS  LIMBES 

Ce  sujet  comprend  deux  morceaux.  L'un,  conservé  à 
Bourges  (PI.  VII>  fîg.  9),  représente  les  limbes  Ggu- 
rées  par  une  tète  monstrueuse,  la  gueule  ouverte, 
d*où  sortent  deux  âmes  symbolisées  par  des  person- 
nages nus,  derrière  lesquels  on  aperçoit  deux  tètes. 
—  Un  diable  aux  pieds  fourchus,  ayant  sur  les  genoux 
des  figures  grimaçantes,  est  appuyé  sur  une  des  cornes 
du  monstre.  Au  sommet  de  la  tète  se  tient  un  animal 
fantastique  personnifiant  un  démon.  Le  tout  est  fouillé 
et  modelé  d*une  façon  remarquable. 

Sur  l'autre  fragment,  envoyéà  Paris  (PI.  VII,  fig.  10), 
se  trouvent  Adam  et  Eve  précédés  du  Christ  qui  tient 
Adam  par  la  main  et  semble  guider  leurs  pas.  Ils  fou- 
lentaux  pieds  le  démon  terrassé.  Le  Christ  est  complè- 
tement mutilé. 

On  a  parfois  soutenu  que  les  sculpteurs  du  moyen- 
âge,  qui  excellaient  dans  Tari  de  draper  leurs  statues, 
n'avaient  pas  su  traiter  le  nu.  Les  cathédrales  de 
Chartres^  d'Auxerre  et  bien  d'autres,  prouvent  sura- 
bondamment la  fausseté  de  cette  assertion.  Les  deux 
figures  d'Adam  et  d'Eve  en  sont  une  nouvelle  preuve. 
Le  torse  d*Ëve,  notamment,  modelé  avec  un  soin  ex- 
trême, est  un  des  plus  beaux  spécimens  de  Tart  de  cette 
époque  et  tient  dignement  sa  place,  dans  le  premier 
musée  de  France,  au  milieu  des  chefs-d'œuvre  qui  l'en- 
tourent. 


i    -u 


88  l'ancien  jubé 


XI 


L ENFKR 


L'enfer,  comme  au  porlail  central,  est  représenté 
par  une  immense  marmite  placée  sur  un  foyer  ardent. 
(PI.  Y11I,  fig.  11 .)  De  chaque  c6té  des  diables,  dont  il 
ne  reste  que  Textrémilé  des  jambes,  activent  le  feu  à 
l'aide  de  soufflets. 

Trois  démons  refoulent  dans  cette  chaudière  onze 
personnages,  dont  une  femme,  un  moine  et  un  évéque  *; 
six  têtes  sont  assez  bien  conservées,  sauf  les  nez  qui 
tous  ont  été  brisés. 

Divers  attributs  figurés  sur  le  bord  de  la  chaudière 
personnifient  les  vices  qui  ont  motivé  le  supplice  des 
damnés  :  devant  la  femme,  un  crapaud,  emblème  de  la 
luxure  ;  à  droite,  une  bourse  fermée  qui  semble  sus- 
pendue à  la  bouche  ou  au  cou  d'un  avare  '.  Devant 


1.  Oq  raconte  qu'un  archevêque  de  Bourges  faisant  visiter  la 
cathédrale  à  un  cardinal,  celui-ci  s'arrêta  devant  ces  sculptures 
et  apercevant  une  tête  mitrée  parmi  les  réprouvés,  dit  à  son  cicé- 
rone :  Il  paraît.  Monseigneur,  qu'il  y  a  des  évêques  en  enfer..  .. 
mais  on  n'y  voit  point  de  cardinaux.  -  On  ne  peut  pas  les  voir, 
Eminence.  répondit  le  prélat,  avec  inflniment  d'esprit,  ils  sont  au 
fond  de  la  chaudière. 

Les  sculptures  du  grand  portail  nous  présentent  également  deux 
évêques  dans  la  chaudière  des  damnés.  -  Nous  en  trouvons  un 
autre  sur  le  vitrail  du  jugement  dernier. 

2.  Ces  emblèmes  se  retrouvent  au  portail  central.  On  y  voit 
une  femme  sortant  à  mi  corps  de  la  chaudière;  un  énorme 
crapaud  lui  dévore  le  sein  gauche.  L'avare  y  figure  également 
avec  sa  bourse  suspendue  au  cou. 


BE  LA   CATHÉDRALE  DE   BOURGES  89 

^^^èque  se  trouvait  un  objet  complètement  brisé  et 
4^*11  n'est  plus  possible  de  reconnaître  V 

Ce  sujet,  incomplet  comme  tous  les  précédents,  devait 
occuper  une  assez  grande  largeur  '. 

Les  personnages  représentés  sur  ces  bas-reliefs  ont 
de  I  m.  à  I  m.  i5  de  hauteur.  Leurs  vêtements  portent 
encore  des  traces  de  riches  peintures  rehaussées  de 
dorure,  se  rattachant  à  une  restauration  du  xvii*  siècle- 
La  décoration  du  fond,  identique  pour  tous,  sauf 
les  trois  derniers  qui  ont  le  fond  uni,  constitue 
DO  quadrillé,  sorte  de  marqueiierie  composée  de  petits 
caissons  actuellement  vides,  dans  lesquels  étaient  in- 
crustés des  verres  peints,  encadrés  dans  un  fond  entiè- 
rement doré.  Quelques  accessoires,  comme  la  croix  et 
le  tombeau  du  Christ,  présentent  la  même  disposition. 

Mon  père,  alors  architecte  diocésain,  avait  depuis 
longtemps  remarqué  chez  les  Frères  de  la  Doctrine 
chrétienne  un  grand  bas- relief  représentant  le  Christ 
en  croix,  offrant  les  mêmes  caractères  que  ceux  qu'il 
venait  de  découvrir  dans  la  cathédrale.  On  en  ignorait 
la  provenance,  mais  sa  similitude  comme  disposition 
et  comme  facture  devait  lui  faire  attribuer  la  même 
origine  :  c'était  évidemment  un  débris  des  anciennes 

1.  D'après  la  silhouette  on  pourrait  voir  là  ud  autre  crapaud, 
mais  la  mutilation  est  telle  qu*il  me  semble  difficile  de  l'affirmer. 
8ur  la  chaudière  du  portail  central  figurent  deux  crapauds,  l'un 
placé  devant  la  femme  et  l'aotre  qui  introduit  dans  sa  Rueule  la 
langue  d'un  personnage  placée  gauche. 

3.  Toutes  les  pierres  provenant  de  la  démolition  du  chancel 
on»,  été  réduites  à  la  dimension  de  1  m.  à  t  m.  10  de  large. 


à 


90  l'ancien  jdbé 

clôtures  du  chœur,  où  le  calvaire  était  nécessairement 
représenté. 

Des  démarches  furent  faites,  mais  sans  succès,  pour 
obtenir  l'abandon  de  cette  pièce  qui  resta  à  peu  près 
inconnue  jusqu'au  jour  où  j*en  signalai  l'existence  à  la 
Société  des  Antiquaires  du  Centre. 

Au  moment  de  Tenlèvement  des  sculptures  envoyées 
à  Paris,  je  désirai  savoir  ce  qu'était  devenu  le  bas- 
relief  des  Frères.  L*école  avait  été  laïcisée.  Le  calvaire 
était- il  resté  dans  l'immeuble  appartenant  à  la  ville? 
les  Frères  l'avaient-ils  emporté  avec  eux  dans  leur 
nouvelle  résidence?  C'est  la  que  je  finis  par  le  décou- 
vrir, adossé  au  mur  extérieur  d'un  hangar,  1^  base 
enfouie  dans  la  terre  et  en  assez  pileux  état.  Fort  heu- 
reusement, il  n*avait  passé  qu*un  hiver  à  la  belle  étoile 
et  la  gelée  n'avait  eu  d'action  que  sur  les  parties  refai- 
tes en  plâtre  lors  des  restaurations. 

Comment  ce  bas-relief  se  retrouvait-il  là?  —  Les 
Frères,  qui  en  ignoraient  l'origine,  avaient  négligé  de 
Tenlever  au  moment  de  leur  départ.  11  était  donc  resté 
dans  l'immeuble  municipal  et  était  complètement 
oublié  lorsqu'une  commission  scolaire  vint  inspecter 
l'école.  Un  des  membres,  apercevant  ce  grand  Christ 
encastré  dans  un  mur  demanda  de  quel  droit  on  avait 
introduit  et  conservé  un  emblème  religieux  dans  une 
école  laïque;  c'était  là  un  fait  grave  qu'on  ne  pouvait 
plus  longtemps  tolérer  I  Séance  tenante  l'expulsion  du 
Christ  fut  prononcée...  sans  enquête  préalable.  Mais, 
comme  il  opposait  une  résistance  passive  et  n'était  pas 
facile  à  déloger,  on  eut  recours  au  moyen  le  plus  expé- 
ditif.  Ordre  fut  donné  à  l'architecte  de  la  ville  de  faire 


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DB  LA  CATHÉDBALB  DB  BOURGES         91 

bûcher  les  sculplui'es  à  Tarasement  du  mur,  afin  qu*il 
n'en  restât  aucune  trace.  Heureusement,  l'architecte 
qui  était  un  artiste  et  un  arcbéologue,  eut  le  bon  esprit 
de  ne  pas  prendre  la  consigne  à  la  lettre  et  évita  de  se 
prêter  à  un  tel  acte  de  vandalisme.  Ignorant  lui-même 
la  provenance  des  sculptures  qu*on  lui  ordonnait  de 
détruire,  mais  en  ayant  constaté  la  valeur,il  fit  descen* 
dre  avec  précaution  le  bas-relief  qui  fut  ensuite  restitué 
aux  Frères.  Ceux-ci  en  ont  fait  don  à  la  Société  des 
Antiquaires  du  Centre,  qui  V Si  mis  en  dépôt  au  Musée 
de  la  ville.  Voilà  comment,  après  bien  des  tribulations, 
cette  sculpture  occupe  actuellement  une  place  d'hon- 
neur à  Vhôtel  Cujas,  dans  la  salle  du  moyen-âge  *. 

Notre  bas-relief  se  distingue  des  autres  motifs,  décou- 
verts en  i850,  par  sa  forme  trilobée  et  par  ses  dimen- 
sions. (PI.  IX.)  H  mesure  i  m.  80 de  hauteur  totale  et 
i  m.  59  de  la  base  à  la  naissance  du  cintre  supérieur. 
La  largeur  est  de  1  m.  ^'t.  L'épaisseur  de  la  dalle 
constituant  le  fond  est  actuellement  de  huit  à  neuf 
centimètres,  et  de  vingt-six  à  trente  avec  la  saillie  des 
figures. 

La  décoration  du  fond,  comme  celle  des  bas-reliefs 
précédemment  décrits,  constitue  une  sorte  de  damier; 
le  centre  et  les  coins  de  chaque  carreau  sont  formés 
par  des  verres  incrustés  dans  la  pierre.  Les  plaques 
centrales,  en  verre  peint,  de  quatre  à  cinq  centimètres 
de  côté,  représentent  des  rosaces  et  des  châteaux  Ûan- 


i.  Od  a  placé  de  chaque  côté  les  moulages  provenant  du  Musée 
do  Louvre. 


:-.\. 


92  l'angibr  jubé 

qués  de  tours,  qui  sool  répétés  avec  de  légères  varian- 
tes. Les  points  d*intersection  des  carrés  sont  marqués 
par  des  verres  ronds,  bleu  uni,  de  deux  centimètres  de 
diamètre  \ 

Ces  verres,  qui  constituent  une  décoration  si  brillante 
et  si  originale,  donnent  un  intérêt  tout  spécial  à  ce 
bas-relief  qui  seul  a  conservé  sa  décoration  primitive. 
Quelques  morceaux,  faciles  à  reconnaître,  provenant  de 
restaurations  modernes,  ont  remplacé  les  anciens  verres 
disparus. 

Des  restes  de  dorure,  qu'on  retrouve  sous  les  cou- 
ches successives  de  peinture  qui  Font  recouverte,  éta- 
blissent qu'à  l'origine  la  pierre  formant  le  fond  était 
entièrement  dorée.  Ces  traces  de  dorure  peuvent  éga- 
lement se  constater,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  sur 
les  fragments  découverts  en  i850. 

Cinq  fîgures  entrent  dans  la  composition  du  sujet. 
Au  centre:  le  Christ  en  croix.  A  droite  et  à  gauche  :  des 
soldats;  l'un  armé  d'une  lance,  perce  le  côté  du  Christ; 
Tautre  tient  un  seau  de  la  main  gauche;  de  la  main 
droite,  actuellement  brisée,  il  devait  tendre  l'éponge 
imbibée  de  vinaigre  qui  fut  présentée  à  Jésus.  Aux 
deux  extrémités  de  la  pierre  se  trouvent  la  sainte 
Vierge  et  saint  Jean. 

Les  personnages  ont  environ  1  m.  10  de  hauteur. 
Les  têtes,  enlièrcment  détachées  du  fond,  sont  fîxées 
aux  corps  par  des  goujons  en  bois. 


1.  Plusieurs  de    dos  vitraux  du  xiu<'  siècle  offrent  une  dispo- 
sition analogue  dans  le  dessin  du  fond. 


DE  LA   CATHÉDRALB  DB  BOURGES  93 

La  croix,  qui  occupe  toute  la  hauteur  de  la  dalle,  est 
bordée  par  une  large  cannelure  et  ornementée  de  ver- 
res peints,  analogues  à  ceux  du  fond  (rectangulaires, 
ovales  et  en  losange).  Des  lignes  de  points  complètent 
la  décoration. 

Au-dessus  des  bras  de  la  croix  sont  représentés  le 
flfdMI  et  la  lune. 

I 

r 

Ce  bas-relief  ne  le  cède  en  rien  aux  autres  comme 
wseeplion  et  comme  travail.  L'expression  des  figures, 
le  modelé,  la  disposition  des  draperies,  dénotent  une 
grande  habileté  et  un  réel  talent  chez  Tartisle  qui  a 
exécuté  cette  œuvre.  L'attitude  calme  et  recueillie  de 
la  sainte  Vierge  et  de  saint  Jean  ;  les  traits  idéalisés  de 
ce  dernier,  contrastent  avec  la  pose  et  les  têtes  réalis- 
tes des  soldats. 

Ces  sculptures  (comme  toutes  les  figures  de  la  Cathé- 
drale) n'échappèrent  point  aux  mutilations  barbares 
des  protestants.  Le  27  mai  1562,  Gabriel  de  Lorges, 
comte  de  Montgommery,  avec  une  troupe  décent  vingt 
cavaliers,  s'était  emparé  de  la  ville,  grâce  aux  intelli- 
gences qu'il  avait  dans  la  place.  Le  lendemain,  28, 
rapporte  Catberinot\  les  protestants  firent  faire  le  ser- 
mon sur  les  marches  de  Saint-Étienne,  et  après  midi 
on  commença  à  abattre  les  images  en  bosse  avec  de 
gros  marteaux  de  fer.  Quelques  statues,  ajoute  notre 

1 .    Le  siège  de  Bourges,  par  le  siear  Catherioot  (4  pages  iD-4o) 

1684. 
Voir  également  :    L.  Raynal,  Histoire  de  Berry,  t.  IV,  p.  35  et 

saiv. 


94  l'angibn  JU36 

chroniqueur,  se  vengèrent  de  leurs  outragea  en  écra- 
sant les  mulilateurs. 

Les  sculptures  du  chœur  portent  des  traces  nom- 
breuses de  ces  mutilations.  Ce  furent  surtout  les  tètes 
qui  excitèrent  la  rage  des  iconoclastes.  Les  morceaux 
découverts  en  1850  n'en  offrent  pas  une  seule  entière  ^ 
Le  bas-relief  des  Frères  est  en  meilleur  état  de  con- 
servation. Il  ne  reste  du  Christ  que  le  milieu  du  corps; 
la  tète  de  la  Vierge  a  également  disparu.  Mais  les  dduç 
soldats  et  saint  Jean  sont  presque  intacts;  les  maiM^. 
seules  et  l'extrémité  des  pieds  sont  brisés,  ainsi  que.Itî 
partie  postérieure  du  casque  du  soldat  a  la  lance. 

Toutes  les  parties  détruites,  c*est-à-dire  :  la  tète  de. 
la  Vierge  ;  la  tète,  les  bras,  une  partie  du  corps,  et  les; 
jambes  du  Christ;  les  mains  et  les  fragments  de  pieds;, 
la  lance  et  le  morceau  de  casque  brisé,  ont  été  refaites 
en   plâtre*.  Ces  restaurations  datent,  en  partie  aa 

1.  Au  moment  de  la  démolition  dajubé,  en  1757,  s'il  existait 
encore  des  têtes  en  ronde-bosse,  ce  qui  est  fort  probable,  on  les 
aura  enlevées  comme  gênantes  pour  rutilisation  de  ces  matérimix 
dans  la  construction  du  chancel.  Ces  têtes  devaient  être  rappor- 
tées et  maintenues  par  des  goujons  en  bois  dont  il  existe  encore 
des  traces. 

2.  Les  protestants  avaient  détruit  les  monuments,  pillé  les 
trésors  des  églises  et  emporté  tous  les  objets  précieux,  Montgom* 
mery,  leur  chef,  emporta  à  lui  seul  651  marcs  d*or  et  d'argent 
provenant  de  la  spoliation  des  églises.  —  On  répara  donc  les  dé* 
sastres  le  plus  économiquement  possible.  Les  sculptures  mutilées 
furent  simplement  refaites  en  plâtre.  Une  couche  uniforme  de 
peinture  venait  ensuite  les  recouvrir  et  dissimulait  la  pauvreté  du 
travail.  —  Je  possède  un  curieux  bas-relief,  provenant  de  l'an* 
cien  cloître  des  Jacobins  de  Bourges,  restauré  dans  ces  conditions 
après  les  guerres  de  religion. 

Il  serait  peut-être  bon  d'indiquer,  par  une  teinte  blanche,  sur  le 
bas-relief  du  Musée,  les  parties  refaites  en  plâtre  qui,  à  distance, 
ne  se  distinguent  pas  de  la  sculpture  primitive. 


DR  LA  CATBÉORALB  DB  BOURGES         95 

moins,  de  1653.  Le  passage  suivant  du  Journal  des  Le- 
large*  qui  relate  ce  travail,  nous  donne  en  même  temps 
des  indications  précieuses  sur  Torigine  et  remplace- 
ment de  ces  sculptures.  «  Sera  icy  remarqué  qu'en 
«  l'année  1653,  M"  de  S'-Estienne  firent  refaire 
a-  les  figures  qui  sont  devant  le  cœur  de  leur  es- 
«  glise  représentant  la  passion  de  Noslre-Seigneur 
a  et  icelles  peindre  et  dorer  comme  elles  sont,  ce  qui 
o  fust  faict  aux  frais  des  S"  Gassot]  et  Heurlault, 
a  chanoines,  qui  du  consentement  du  Chapislre  em- 
a  ployèrent  l'argent  à  cet  œuvre  qui  leur  eusl  couslé  à 
c  faire  leur  festin  au  jour  de  la  fesle  Dieu  comme  c*es- 
a  toit  la  coustume  à  celuy  des  chanoines  qui  esloil  en 
tt  tour  de  porter  le  S'-Sacrement  de  traicler  ses 
«  confrères  et  fust  l'œuvre  accomply  au  moys  de  no- 
tt  vembrel65i.  Lesquels  sieurs  Gassot  et  Heurtault  fi- 
«  rent  mettre  leurs  armes  au-dessus  des  soldats  qui 
«c  gardoyent  le  tombeau  avec  celles  de  Monsieur  Labbe, 
«  doyen  de  TEsglise*.  » 

t.  Journal  des  choses  mémorables  arrivées  eo  la  ville  de 
Bourges  et  autres  lieux  delà  Proviace,  depuis  l'an  1023 Jusqu'en 
i695. parler  siears  Lelarge.  Manuscrit  in-So,  p.  124.Bibliolhèque 
de  Bourges.  Man.  no  382.  (Ces  mémoires  ont  été  publiés  en  1881 
{MLf  M.  H.  Jongleux.) 

2.  Ces  écussons  se  voient  encore  sur  le  bas-relief  no  VII.  Ils 
sont  ain^i  rapportés  par  d'Hozier  :  I.  —  HruRTAULT  :  ■  D'azur  à  un 
«  chevron  d*or  accompagné  de  trois  croissants  d'argent,  deux  en 
«  chef  et  un  en  pointe,  celuy-cy  surnH)nté  d'une  main  dextre  de 
«  carnation,  tenant  une  poignée  d*épis  de  bled  d'or.  •» 

II.  —  Gassot  :  «  D'azur  à  un  chevron  d'or,  accompagné  de  trois 
•  roses  d'argent,  boutonnées  d*or,  deux  en  chef  et  une  en  pointe.  • 

III.  —  Labbb  ;  x  D'azur  à  trois  faces  de  gueules,  et  un  lion 
couronné  d'or,  lampassé  et  armé  de  gueules,  brochant  sur  le 
tout.  » 

(Armoriai  général  de  France,)  Généralité  de  Bourge^i  registre  i«'. 


96  L*AKCIEN  JOfté 

Une  gravure  rarisëimede  Sleph.  Gantrel,  Urée  d'un 
ancien  bréviaire  de  Bourges  de  1676 \  représentant 
une  vue  intérieure  de  la  cathédrale,  nous  montre  dis- 
linclemenl  la  disposition  de  cette  ancienne  clôture  et 
nous  permet  de  déterminer  exactement  la  place  qu'oc- 
cupaient les  bas-reliefs  que  nous  venons  de  décrire. (PI.  I. 
Frontispice.)  Nous  voyonsleChristsur  la  croix  figuréau 
milieudujubé, au-dessus  delà  porte  centrale.  Un  acte 
capitulairerelatantledécèsde  Pierre Dagoret,  receveur 
du  Chapitre,  nous  fournissait  déjà  celte  indication  '.  Les 
autres  sujets  venaient  se  grouper,  sur  une  ligne  hori- 
zontale, à  droite  et  à  gauche  du  calvaire,  supportés  par 


1  .  Breviarium  fi/^uricense,  auctoritateilluttriss.acReverendis. 
sirai  in  Christo  Patris  D.  D.  Michaelis  Poncet  Patriarche,  Archie- 
piscopi  Bituricensis,  Aqaitaoiarum  Primatis,  cam  concilio 
VeDerabilis  ejasdem  Ecclesiae  Gapitali,  nec  non  totius  Cleri  as- 
sensu  editam  et  emeodatam.  Avarici  Biturif^um,  apud  Joaonem 
Toabeau  Mercatonim  consularem-judicero,  nec  non  lUastrissimi 
Pairiarchae  typographum.  —  Bibliopolam.  16:6.  —  (4  vol.  in-4».) 

Ce  bréviaire  ne  se  trouve  ni  à  la  Bibliothèque  de  Bourges,  ni 
à  la  Bibliothèque  nationale.  Il  en  existe  au  grand  séminaire  de 
Bourges  un  exemplaire  qu'on  a  bien  voulu  me  communiquer  ; 
malheureusement  les  gravuresont  été  lacérées.  La  planche  que  je 
reproduis  en  frontispice  est  d'une  grande  rareté.  Je  n'en  connais 
pas  à  Bourges  d  autre  spécimen  que  le  mien;  le  département  des 
Êlstampes,  à  la  Bibliothèque  nationale,  en  possède  un  exemplaire. 
—  Cette  vue  a  été  reproduite,  en  plus  petit  format  et  avec  quel- 
ques modifications,  dans  le  Bréviaire  de  Mgr  de  La  Rochefoucauld 
(I73i)  réédité  par  Mgr  Phelipeaux  d'Herbault  en  1783,  et  en 
usage  dans  le  diocèse  jusqu'à  l'introduction  du  rit  romaiu.  Cette 
édition  est  assez  commune;  les  derniers  tirages  des  gravures 
laissent  beaucoup  à  désirer. 

2  .  tt  Le  lundy  29  septembre  1710  mourut  Pierre  Dagoret  rece- 
«  veur  de  MM.  de  l'Eglise  de  Bourges,  fust  enterré  dessous  le 
<  portail  du  cosié  de  l'archidiaconné.  On  n'entra  pas  le  corps 
<«  dans  le  chœur,  on  le  po?a  au-dessous  du  cruci/ix  devant  la 
«  porte  du  chœur.  » 


DE  LA  CATHÉOBALE  DB  B0UB6ES         97 

des  arcades  trilobées.  Ils  formaient  garde-corps  à  la 
galerie  supérieure  ' . 

Ce  jubé  était  adossé  aux  buitièmes  piliers  de  la 
grande  nef.  Au  centre  élait  une  large  baie  fermée  par 
une  grille  en  fer,  dont  il  est  fait  mention  dans  les 
comptes  de  Tœuvre  de  1561.  De  chaque  c6lé  élait 
placé  un  autel  :  celui  de  gaucbe  était  dédié  à  saint 
Martial  ;  celui  de  droite  à  Notre-Dame-la-Gisante  '. 

Un  bas-relief^  déposé  dans  la  crypte  (PL  YllI, 
fig.  12],  représentant,  sous  une  arcade  trilobée,  une 
lutte  entre  deux  personnages  vêtus  de  longues  tuni- 
ques, a  été  attribué  à  la  partie  basse  du  jubé,  sur  rem- 
placement duquel  il  a  été  trouvé.  Il  parait  cependant 
appartenir  aune  époque  plus  ancienne  et  je  ne  ci  ois 
pas  qu'on  puisse  en  déterminer lorigine. 

U  L*horloge  astronomique,  construite  enl4î3,  était  placée  sur 
le  jabé.  Notre  gravure  la  représente  à  gauche.  —  Voir  :  Descr/p- 
iioD  de  lê  Cathédrale  de  Bourges^  par  l*abbé  Barreau,  8«  édition. 
Chàteaurouz,  188B.  Notes,  p.  1. 

8.  D'après  le  plan  de  11.  Lassas,  le  jubé  primitif  aurait  été 
adossé  aux  septièmes  piliers  du  chœur  et  non  aux  huitièmes  comme 
celui  duivm*  siècle.  Tout  porte  à  croire  cependant  que  ces  deux 
jubés  ont  occupé  le  même  emplacement.  Les  basses-nefs  étaient 
fermées  au  moyen  de  grilles  en  fer  dont  la  place  estmarqiiée  par 
des  rainures,  actuellement  remplies  de  mortier,  pratiquées  dans  Us 
eolonnettes  centrales  de^  huitièmes  piliers.  On  y  trouve  égale- 
meut  les  traces  des  scellements. 

Les  bases  <les  piliers  de  la  grande  nef  contre  lesquels  le  jubé 
était  appuyé  ont  été  en  partie  refaites  d'une  façon  grossière  en 
1791. 

3.  Cf.  De  Girardot  et  Durand,  La  Cathédrale  de  Bourges* 
p.  53. 

Cest  devant  l'autel  Saint-Martial  que  se  tenaient  les  réunions 
capitulaires  pour  la  nomination  aux  cures  dont  le  Chapitre  avait 
la  collation. 

A  Tautel  de  Notre-Dame -la- Gisante  se  disait  la  messe  des  ma- 
çons pendaut  la  reconstruction  de  la  tour  du  nord. 


98  lUnciem  JDBé 

En  1791  le  chœur  fut  réduit  d'une  travée,  lors  de  la 
démolition  du  dernier  jubé.  Il  est  probable  que  les 
murs  fermant  la  partie  supprimée  étaient  aussi  cons- 
truits avec  des  débris  des  clôtures  antérieures.  Que 
sont-ils  devenus?  Ces  pierres  auxquelles  on  n'attri- 
buait alors  aucune  valeur  artistique  auront  été  brisées 
ou  employées  ailleurs  comme  matériaux  de  construc- 
tion. Peut-être  un  jour  en  retrouvera-ton  quelque  part 
des  fragments. 

L'ancien  chancel  présentait-il  la  même  disposition 
que  le  jubé?  La  description  de  Barthélémy  Aneau 
autorise  à  le  supposer.  C'est  l'opinion  de  M.  de  Girardot. 
<c  Le  chœur,  dit* il  \  n'était  pas  seulement  fermé  par 
«  des  tapisseries,  mais  encore  par  des  murailles  cou- 
«  vertes  de  sculptures,  comme  celles  qu'on  voit  encore 
«  à  Notre-Dame  de  Paris  '.  C'est  dans  ces  murailles 
«  qu'étaient  ménagées  les  armoires  renfermant  les 
u  reliques  et  les  objets  précieux  composant  le  trésor.  » 


1.  La  Cathédrale  de  Bourges,  p.  151. 

9.  La  description  de  la  clôture  du  chœur  de  Notre-Dame  de 
Paris,  faite  au  xviia  siècle  par  un  moine  de  Tabbaye  de  Saint- 
Germaindes-Prés,  a  beaucoup  d*analO|;ie  avec  celle  de  B.  Aneau, 
relative  à  Saint  «itienne  de  Bourges.  «  Le  cœurdeTEglise  Nostre- 
«  Dame  est  clos  d'un  mur  percé  à  jour  autour  du  grand  autel, 
«  au  haut  duquel  sont  représentés  en  grands  personnages  de 
«  pierre  d  )rez  et  bien  peints,  l'histoire  du  Nouveau-Testament 
«  avec  des  escrits  au>de$soubs  qui  expliquent  les  dites  histoires.  » 
(Théâtre  des  antiquités  de  Paris,  par  le  R.  P.  F.  Jacques  du 
Breuii,  Parisien,  Religieux  de  Saiuct-Germain-des-Prez.  »  Paris 
1639,  p.  10  et  11.) 

Violletle-Duc.  {Dict.  d'Architecture,  tome  III,  p.  2^0  et  s.) 
donne  une  description  détaillée  du  chœur  de  Notre-Dame,  ac- 
compagnée d'une  vue  cavalière  restituée  d'après  les  documents 
reproduits  par  lui. 


DE  LA   CATnÉDBALE  DE   BOURGES  09 

En  i56i,  deux  plats  d'argent  avaient  été  cachés 
derrière  un  mur  construit  dans  une  fenêtre  du  chœur* 
pour  les  soustraire  au  pillage  des  protestants  ^  Par 
acte  capitulaire  de  1563,  le  Chapitre  accorda  à  la  com- 
munauté des  vicaires  «  les  armoires  étant  sur  le  jubé, 
«  pour  mettre  ses  titres  et  enseignements,  et  deux 
«  fenestres  du  chceur  pour  y  mettre  ses  vases  et  orne- 
tt  ments.  »  Nous  savons,  d'autre  part,  qu'à  gauche  du 
grand  autel,  vis-à-vis  la  chaire  pontiRcale,  était  une 
chambre  où  couchaient  les  coutres  (custodes)^  prêtres 
préposés  à  la  garde  de  l'église. 

Ces  murs  avaient  reçu  une  riche  décoration.  En 
dedans  du  chœur  ils  étaient  garnis  de  tapisseries  à 
personnages  ',  mais  la  face  extérieure,  comme  l'in- 
dique B.  Âneau,  devait  être  revêtue  de  sculptures  ;  une 
partie  des  bas-reliefs  découverts  en  1850  en  provient 
certainement. 

1.  B.  de  Girardot,  Histoire  et  inventaire  du  trésor  de  la 
Catbédrêle  de  Bourges.  [Mémoires  de  la  Société  des  Aat.  de 
France,  —  %•  férié,  t.  IV,  p.  î44.; 

t.  —  11  ne  paraît  pas  qa'il  y  ait  eu  primitivemenl  des  boiseries 
aa-deasatdes  stalles.  Noas  trouvons  dans  les  actes  capitulaires 
que  le  8  octobre  1444,  Pierre  de  Croces  fait  don  d'une  tapisserie 
représentant  le  martyre  de  saint  Etienne  «  pour  fermer  le  chœur 
tout  ëatour,  »  —En  1567  le  Chapitre  achète  120  livres  une  tapis- 
leriepourle  chœur.  Les  inventaires  donnent  la  description  de  plu- 
•iears  tapisseries  destinées  à  cet  usage. 

€  L'nsage  des  tapisseries,  dit  M.  de  Girardot  {La  Cath.  de 
«  Bourges,  p.   15t)  s*est  conservé  jusqu'à  la  construction   du 

•  nouveau  chœur.  En  l74Sil  fut  décidé,  par  acte  capitulaire,  que 

•  chaque  bénéficier  occupant  les  hautes  stalles  pourrait  avoir  une 

•  absconse  ou  lanterne  uniforme,  semblable  à  celles  des  pupitres. 
«  tournée  en  dehors  du  chœur,  pour  être  réfléchie  sur  les  tapisse- 

•  ries  qui  sont  au-dessus  des  staiies.  >• 

On  peut  apprécier  à  quelle  hiuteur  s'élevaient  ces  tapisseries: 
en  1538,  on  achète  vingt- un  sols,  deux  échelles  de  quinze  pieds 
pour  les  attacher. 


100  l'ancien  jubé 

En  effet,  les  douze  morceaux  que  nous  possédons, 
mis  à  la  suile  les  uns  des  autres,  donnent  un  déve- 
loppement de  plus  de  treize  mètres  de  longueur.  Or  la 
largeur  de  la  grande  nef  est  de  13  m.  60  (14  m.  96 
d*axe  en  axe).  Nos  bas-reliefs,  dans  leur  état  actuel, 
seraient  donc  suffisants  pour  garnir  cet  espace.  Comme 
la  plupart  ont  été  rognés  et  ne  présentent  plus  que  la 
moitié  ou  les  deux  tiers  de  leur  largeur  primitive  ^  il 
eut  été  matériellement  impossible  de  les  loger  dans 
l'espace  occupé  par  le  Jubé. 

D'autre  part  on  ne  peut  supposer  qu'on  ait  reproduit 
là  des  sujets  isolés  ;  les  principales  scènes  de  la  vie  et 
de  la  passion  de  Notre-Seigneur  devaient  être  fidèle- 
ment représentées  et  former  un  ensemble  se  déroulant 
sur  tout  le  pourtour  du  choeur^  comme  à  Notre-Dame 
de  Paris.  Les  morceaux  que  nous  possédons  offrent 
bien  des  lacunes. 

Enfin  la  différence  que  j'ai  signalée  plus  haut  dans 
la  décoration  du  fond  des  bas-reliefs  confirme  encore 
celte  supposition.  En  effet,  tous  les  sujets  se  rapportant 
à  la  passion  de  Notre-Seigneur  ont  le  fond  décoré  de 
palmelles  dorées  encadrant  des  verres  peints.  Au  con- 
traire les  trois  bas-reliefs  représentant  les  linibes  et 
l'enfer  (n***  ix,  x,  xi)  ont  un  fond  uni,  doré  ou  peint 
d'une  manière  uniforme;  on  n'y  trouve  pas  non  plus 
de  traces  des  riches  peintures  dues  aux  libéralités  des 
chanoines  Gassol  et  Ileurtault;  ils  ne  faisaient  donc  pas 
partie  du  môme  groupe.  Or  nous  savons  par  le  journal 

1.  Il  est  probable,  en  outre,  que  chaque  sujet  était  encadré 
par  des  moulures  ou  uu  motif  quelconque  d'ornementation. 


^ 


DE  LA  CATHÉDBALE  DE  BOURGES        101 

des  Lelarge  quelejuàé  représentait  la  passion  deSolre- 
Seigneur.  Les  huit  premiers  sujets  qui  s'y  rapportent  et 
dont  l'ornementation  est  identique  à  celle  du  motif  cen- 
tral» proviennent  donc,  selon  toute  vraisemblance,  du 
jubé.  Quant  aux  lroisautres,ilssontsansdoute  desdébris 
de  l'ancien  chancela  les  seuls  qui  en  aient  été  conservés. 

On  doit  donc  forcément  admettre  que  le  chancel  et  le 
jubé  présentaient  une  disposition  identique  el  que  la 
riche  décoration  qui  surmontait  les  arcades  élevées  à 
l'entrée  du  chœur  se  répétait  dans  chaque  croisée^  pour 
former  un  ensemble  d'un  merveilleux  effet. 

Ces  clôtures  n'entraient  pas  dans  le  plan  primitif  de 
Tédifice.  A  quelle  époque  ont-elles  été  construites  ? 
Aucun  document  écrit  ne  permet  d'en  préciser  la  date. 

On  attribue  généralement  nos  bas- reliefs  aux  pre- 
mières années  du  xiv®  siècle  *.  Peut-être  pourrail-on, 
comme  l'indique  Viollel-le  Duc,  les  rapporter  à  la  fin 
du  XIII*  *.  En  tout  cas  c'est  bien,  je  crois,  dans  celte 
période  de  transition  qu'il  convient  de  les  classer.  Les 
débris  d'ornementation,  notamment  les  fragments  de 
corniche  d'une  exécution  remarquable,  qui  les  accom- 
pagnaient, confirment  cette  attribution.  (PI.  XI.) 

1.  Buhot  de  Kersers,  Histoire  et  statistique  monumentale  du 
dépêrtemeat  du  Cher,  t.  II.  p.  131  et  164. 

M.  l'abbé  Barreau  {Description  de  la  Cathédrale  de  Bourges, 
p.  1(^3)  place  ces  scalptiires  à  la  fln  du  xiv«  ou  au  xv*  siècle.  — 
Cn  article  de  la  Semaine  religieuse  les  attribue  même  au  xvi' siè- 
cle, confoadaDt  la  construciion  du  jub^  avec  les  reEtauratioos  que 
j'ai  signalées. 

2.  Viollet-le-Duc.  Dict.  d'Architecture,  t.  III,  p.  S80. 
CTest  aussi  ropiulonde  M.  Courajod. 


102  l'ancien  JUBé 

Toulefois  certains  détails  et  des  parties  de  l'œuvre 
primitive  ont  élé  modifiés  par  les  restaurations  succes- 
sives dont  nous  trouvons  les  traces  et  qui  sont  fréquem- 
ment mentionnées  dans  les  registres  capitulaires.  Nous 
savons  comment,  en  1653,  les  figures  qui  décoraient  le 
jubé  furent  re/hfïes  aux  frais  des  clianoines  Gassot  et 
Heurtault.  Nous  voyons  d*autre  part  '  que  trente-six 
ans  avant  le  pillage  des  protestants,  le  29  octobre  1526> 
le  Chapitre  vendait  «  les  anneaux  et  les  pierres  pré- 
a  cieuses  légués  par  feu  Coppin,  évèque  de  Saint- 
ce  Papoul,  pour  payer  les  œuvres  du  chœur,  la  construc- 
a  tion  et  l'ornement  du  grand  autel  commencé  ».  —  Le 
!22  octobre  1616  M.François  Foucault,  chanoine,  fait 
don  au  Chapitre  d'une  somme  de  720  livres  tournois 
pour  Vembelli'ssemenl  du  jubé  ^. 

Je  pourrais  multiplier  ces  citations.  Malgré  l'ambi- 
guïté des  termes  il  est  certain  qu'elles  se  rapportent 
toutes  à  de  simples  réparations  ou  à  des  réfections  par- 
tielles, mais  qu'elles  ne  concernent  pas,  comme  on  l'a 
cru,  une  construction,  une  œuvre  nouvelle  remplaçant 
un  ouvrage  préexistant.  Ces  sculptures  ont  donc,  en 
général,  conservé  leur  caractère  primitif  qui  les  rend 
si  précieuses,  et  elles  présentent  un  intérêt  capital  pour 
l'histoire  de  notre  église. 

On  a  parfois  reproché  à  la  cathédrale  de  Bourges  sa 
pauvreté  sculpturale,  sa  nudité.  Les  restes  du  jubé  éta- 
blissent que  cet  étal  n'est  pas  un  vice  d'origine,  mais 

t-  Actes  capitulaires. 

2.  Archives  du  Cher,  Chapitre  de  Saint-Etienne,  3«  liasse. 


-  il 


CATHEDRALE  DE    BOURGES 


IBSTITUTION    DU     PLAN     PBIIIITIF    DB     L'BGLISB 

ET  DBS  AlfCnDfNBS  CL0TUBB8  DO  CHOBOR 

i  m  t 


Légende, 

A.  Jubé, 

a.  Porte  d^entrée  du  chœur,  fermée  par  une  grille  en 

fer. 

B.  Autel  de  saint  Martial. 

C.  Autel  de  Notre-Dame- la-Qisante. 

D.  Tombe  en  cuivre  du  Bienheureux  Philijtpe  Berruyer, 

72«  archevêque  de  Bourges,  mort  en  1260. 

E.  Autel  du  Bienheureux  Philippe  Berruyer, 

F.  Chandelier  à  sept  branches,  placé  devant  le  maître- 

autel. 

G.  Maitre-autel,  entouré  de  six  colonnes  de  cuivre, 
surmontées  de  statues  d'anges  portant  les  instru- 
ments de  la  Passion . 

H.  Tombe  de  saint   Guillaume,  eS*"  archevêque    de 

Bourges,  mort  en  1209. 

I.  Autel  de  saint  Guillaume. 

J.  Stalles» 

K.  Panne,  pièce  de  bois  séparant  le  chœur  du  sanc- 

tuaire et  supportant  30  vasesde  cuivre  disposés 
pour  recevoir  des  cierges. 


1.  Travée  supprimée  en  1791. 

2.  3.       Emplacement  des  murs  démolis  en  1850,  cons- 

truits sur  les   débris  des  anciennes  clôtures  du 
chœur. 


DE  LA   GATnéDRALB  DE   BOURGES  103 

le  résultat  des  mutilations  brutales  dont  ce  monument 
a  été  victime  à  diverses  reprises. 

Nous  trouvons  là  également  de  nouveaux  arguments 
pour  établir  Texistence  et  la  suprématie  de  la  grande 
École  Française,  dont  on  a  si  longtemps  méconnu  le 
véritable  caractère.  Comme  l'a  si  nettement  démontré 
M.  de  GirardotS  au  moyen-àge  presque  tous  les  ar- 
tistes, en  France,  étaient  français  ;  enBerry  ils  étaient 
de  la  province^  «  ce  qui  peut,  ajoute-t-il,  donner  un 
a  nouveau  démenti  à  ce  vieux  préjugé  qui  veut  que  la 
a  France  du  xvi«  siècle  ait  demandé  a  ntalie  les  ar- 
«  tistes  dont  elle  avait  besoin  ». 

Il  y  a  peu  de  temps  encore,  il  était  admis  comme  un 
fait  indéniable  par  la  foule  toujours  plus  disposée  à 
accepter  une  opinion  toute  faite  qu'à  contrôler  les  faits, 
que  les  tailleurs  d'images  du  moyen-àge  n'avaient  su 
faire  que  des  statues  grotesques,  des  figures  allongées 
sans  vie  et  sans  mouvement.  Cette  erreur,  qu'un  exa- 
men attentif  des  monuments  suffisait  à  détruire,  avait 
reçu  en  quelque  sorte  une  consécration  officielle  et 
était  propagée  par  les  critiques  de  l'école  académique 
qui  prétendait  imposer  ses  lois  '. 

1.  Baron  de  Girardot,  Les  artistes  de  Bourges. 

t.  c  Possédant  (dit  Viollet-le-Dac),  des  moalages  de  qaelqaes- 
«  unes  des  tètes  provenant  de  cette  porte  (la  porte  dite  de  la 
«  Vierge  de  Notre-Dame  de  Paris)  il  nous  est  arrivé  de  les  mon- 
«  trer  à  des  sculpteurs  dans  notre  cabinet.  Frappés  de  la  beauté 
«  des  types  et  de  l'exécution,  ceux-ci  nous  demandaient  d'où 
c  provenaient  ces  chefs-d'œuvre.  Si  nous  avions  l'imprudence  de 
«  lenravouer  que  cela  était  moulé  sur  une  porte  de  Notre-Dame 
«  de  Paris,  immédiatement  l'admiration  tombait  dans  la  glace, 
c  Mais  si,  mieux  avisés,  nous  disions  qae  ces  moulages  venaient 


104  L*AH€1RR  iUBé 

Quand,  vers  1855,  Yioilel-le-Diicpropoiiaîtla  créaUon 
à  Paris  d*un  Musée  de  êiatuaire  compara  par  I*envoi 
graluii  de  moulages  des  ehefs-d'œavre  des  xit*  et  xiii* 
siècles,  que  l^Angleterre  recaetllaii  déjà  avec  soin,  il 
ne  fut  même  pas  répondu  à  son  offre. 

Depuis  lors  un  revirement  s*est  opéré  dans  les  esprits. 
H  a  fallu  enfin  se  rendre  à  l'évidence  ;  les  préjugés  ont 
disparu.  Le  Musée  de  sculplare  comparée  a  été  créé; 
Tart  gothique  a  conquis  la  place  qui  lui  était  légitime- 
ment due. 

Après  Lenoir,  Mérimée,  de  Cauroont,  Yitet,  Quiche- 
ral,  yiollel-le-Duc,el(r.,  M.  Gourajod,  avec  sa  haute  com- 
pétence, poursuit  de  son  côlé  la  réhabilitation  de  no- 
tre vieil  art  national.  C^est  pour  vulgariser  ses  chefs- 
d'œuvre  el  les  mettre  à  la  portée  du  grand  public  qu*il 
a  dépouillé  noire  cathédrale  de  ses  belles  sculptures. 
Si  la  fin  justifiait  les  moyens  on  ne  saurait  lui  en  faire 
un  reproche  et  je  devrais  Ten  féliciter  sans  réserves. 
Ne  pouvait-il  pas  d'ailleurs  s'y  croire  autorisé  par  Télat 
d'abandon  de  ces  bas-reliefs  el  le  peu  de  cas  que  Ton 
semblait  en  faire? 

11  importe  donc  de  conserver  avec  soin  ces  précieuses 
épaves  du  passé.  Ne  serait-il  pas  opportun  de  donner 
aux  fragments  déposés  dans  la  cryptede  Bourges  unem- 

((  de  quelque  monument  d'Italie  —  or,  au  commencement  du 
«  XIII*  siècle,  la  sculpture  italienne  était  a>sez  barbare  —  c*était 
«  une  recrudescence  d'enthousiasme. 

«  Le  dogmatisme  académique,  non  seulement  ne  permet  pas 
«  d'admirer  ces  œuvres  françaises,  mais  il  considère  comme  une 
«*  assez  méchante  action  de  les  regarder.  Tout  au  moins  ce  serait 
«  une  bien  mauvaise  note.  » 

Dici.  (fArch,,  t.  VIÎI,  p.  1S9,  note  «.(Publié  en  1866.) 


DB  LA   CATOÉDRALB   DE  BOURGES  105 

placementplusdigne  d'eux; de  les  mettre  en  lumière  et 
surtout  de  les  préserver  des  dégradations  auxquelles  ils 
sontiournellement  exposés?  Ne  pourrait-on  pas  grouper 
autour  du  motif  central  les  morceaux  que  nous  possé- 
dons encore  et  les  moulages  de  ceux  que  nous  n*avons 
plus.  En  dehors  des  bas-reliefs  il  a  été  trouvé  des  frag- 
ments de  corniche  et  divers  motifs  d'ornementation  qui 
les  complètent.  Tout  cela  réuni  et  classé  méthodi- 
quement formerait  un  ensemble  du  plus  haut  inté- 
rêt. J'ai  la  conviction  que  MM.  les  architectes  dio- 
césains, qui  dirigent  avec  tant  d'habilelé  et  de  zèle 
la  restauration  de  notre  belle  cathédrale,  sauront 
protéger  ces  chefs-d'œuvre  et  assureront  la  conser- 
vation de  ces  pierres  qui,  depuis  plus  de  quarante  ans, 
gisent  à  la  place  où  mon  père  les  avait  fait  provisoire^ 
ment  déposer. 


LE    CHATEAU    DE    JUSSY 


Note  par  M.  DE   KBR8ERS 


Bans  la  savante  ^l  remarquable  monographie  consa- 
^l'ée  par  M.    le  baron  de   Brimont  aux  seigneuries 
^eJugsy. Champagne  et  de  Quinquempoix   dans  le 
^'V«  volume  des  mémoires  de  la  Société,  cet  historien 
^  émis  la  double  opinion  que  le  ch&teau  de  Jussy  avait 
^'é  construit  non  en  place  neuve,  comme  on  le  pensait 
^«oéraiement,  mais  sur  l'emplacement  de  l'ancien  châ- 
teau de  Quinquempoix,  et  que  cette  construction  avait 
eu  lîeti  peu  après  l'année  1384,  c'est-à-dire  une  quin- 
Mme  d'années  avant  l'an  1600,  date  que  nous  avons 
proposée.  Or,  en  révisant  récemment  IsiStahstiçue  mo^ 
ntim^9itale  afîn  de  voir  s'il  y  avait  lieu  de  la  rectifier 
sur  oçs  points  et  d'adopterles  impressions  de  notre  col- 
lègue, j'ai  trouvé  que  ses  opinions  se  heurtaient  à  de 
grandes  difficultés  et  je  regarde  comme  un  devoir  de 
les  signaler  dans  le  recueil  même  où  a  paru  le  travail 
consciencieux  de  M.  de  Brimont,  afin  que  nos  lecteurs 
soient  à  même  d'envisager  les  diverses  faces  de  ces 
queslion?. 

La  dissidence  de  date  est  peu  importante,  nous  ne 
voyons  aucune  impossibilité  archéologique  à  ce  que  la 
date  de  1600,  que  nous  avons  proposée  comme  appro- 
ximative, soit  en  réalité  remontée  de  douze  ou  quinze 


108  LE  CDATEAU 

ans.  Le  mémoire  s'appuie  sur  une  réclamation  de  dame 
Philippe  du  Puy  parlant  en  1592  des  augmentations 
faites  au  ch&teau  par  elle  et  feu  son  mari,  sur  ses  armes 
et  celles  de  son  mari  mort  en  1591,  peintes  sur 
une  cbemiaée  dans  les  «oos-sols  du  château,  sur  un 
dessin  très  connu  de  Ch&tillon  qui  représente  le  châ- 
teau de  Jussy  déjà  reconstruit,  dessin  qu'il  place  en  l'an 
1600.  Or  ces  documents  sont  loin  d'être  concluants  :  le 
mot  augmentation  dans  l'acte  de  Philippe  du  Puy  est 
très  vague,  on  peut  même  dire  que  si  elle  eût  eu  à  men- 
tionner une  reconstruction^  elle  n'y  eût  pas  manqué,  et 
conclure  au  contraire  de  son  silence  sur  ce  point  que 
les  grands  travaux  n'avaient  pas  eu  lieu.  La  présence 
de  son  blason  n'est  pas  non  plus  péremptoire.,  les  ad- 
jonctions d'armoiries,  traces  d'alliances  féminines  ho- 
norableSy  se  continuaient  souvent  dans  les  familles  ; 
enfin  la  publication  de  Ch&lillon  a  été  successive  et 
rien  n'autorise  à  donner  une  date  certaine  à  sa  gra- 
vure. 

Du  reste,  si  on  admettait,  comme  le  propose  notre 
collègue,  ridenlilé  de  place  du  chàleau  de  Jussy  et  de 
Quinquempoix,  nous  nous  trouverions  en  présence 
d'une  impossibilité  hli>torique.  En  avril  1589,  Claude  de 
La  Chaire  reproche  à  Georges  de  Gamache  d'avoir, 
contre  la  foi  jurée,  livré  son  château  aux  huguenots, 
qui  de  là  pillaient  et  rançonnaient  les  marchands  de 
Bourges.  Or,  si  le  château  de  Quinquempoix  eût  eu 
alors  ses  courtines  abattues  pour  une  reconstruction 
luxueuse,  et  si  même  la  façade  ouverte  et  percée  de 
fenêtres  eût  été  élevée,  il  n'y  eût  plus  eu  là  qu'une  ha- 
bitation ouverte  et  non  une  forteresse  dont  la  posses* 


D8  JUSSY  109 

BÎon  avait  quelque  importance.  Mais  comme  celte  iden- 
tiléne  nous  semble  pas  admi8sible,aiii8i  que  nousI'alloDS 
voir,  nous  ne  nous  appuierons  pas  sur  elle  et  nous  ne 
nous  opposons  nullement  à  ce  qu'on  reporte  la  recons- 
traction  à  quelques  années  plus  haut  que  nous  ne 
Tâtons  supposé  à  titre  d*hypothèse,  c'est-à-dire  à  la 
fin  du  XTi*  siècle  au  lieu    du    commencement    du 

xvir. 

L'identité  d'emplacement  de  Quinquempoix  et  de 

Jossy  rencontre  encore  de  plus  graves  obstacles.  M.  de 

.  finmonl  l'appuie  sur  deux  observations  :  la  rencontre 

d^  fondations  d'une  tour  sous  la  chapelle  actuelle  du 

<^Mteau  de  Jussy,  dans  l'angle  ouest  de  la  cour,  et  la 

^îtualion   topographique  d'une  ancienne  motte  dite 

''^oiie  de  Remords,  qu'il  croit  retrouver  dans  les  ruines 

^U  ch&teau  de  Quinquempoix  nivelées,  on  lésait,  il  y  a 

quelques  années. 

La  première  observation  nous  amène  à  des  conclu- 

^'Ons  formellement  contraires  :   en  effet  le  mémoire, 

^^visi  qu'on  nous  l'avait  dit  du  reste,  constate  que  les 

'^ndations  circulaires    retrouvées    sous    la    chapelle 

^Valent  trois  mètres  de  diamètre.  Or  des  dimensions 

^Ussi  modestes  n'ont  jamais  pu  appartenir  à  une  tour 

^e  défense:  elles  ne  peuvent  convenir  qu'à  ces  petites 

U>urelles    décoratives    qu'on    plaçait    à    la    fin    du 

X>i*  siècle  et  au  xvii»  aux  angles  des  cours  et  des 

enclos  et  que  l'on  retrouve  partout  en  si  grand  nombre, 

notamment  à  Castelnau^  à  Crosses,  etc.,  etc.  C'est  la 

petite  poivrière  qu'on  voit  sur  le  dessin  deÇhàtillon.  Si 

vn  château  fort  eût  existé  sur  ce  point  et  qu'il  y  eût 

eu  là  une  tour  de  fortifications,  on  ne  l'eût  pas  démolie 


110  LB  CHATBAtJ 

poar  la  remplacer  par  cette  petite  tourelle;  et  dès  lors 
ïïen  faut  conclure  qae  DOQS  sommes-là  en  présence 
(fnne  construction  neuve;  que  probablement  on  y  plaça 
suivant  Tusage  un  petit  oratoire;  que,  plus  tard,  le 
trouvant  trop  exigu,  les  propriétaires  de  Jussy  le  rem- 
placèrent par  le  vaste  pavillon  carré  contenant  la  cha- 
pelle actuelle. 

L'existence  distincte  des  deux  ch&teaux  est  d*ailiears 
bien  afOrmée  par  les  aveux.  En  effet,  ceux  de  1584  et 
1611  nous  décrivent  parfaitement  le  château  de  Quin- 
quempoix,  dans  les  conditions  ordinaires  des  habita- 
lions  seigneuriales  telles  qu'on  les  construisait  au 
XV*  siècle,  et  se  rapportent  d'une  façon  frappante  avec 
les  ruines  qui  ont  été  détruites  au  lieu  même  de  Quin- 
quempoix  il  y  a  quelques  années.  L'excellente  descrip- 
tion qu'en  donne  le  mémoire  de  M.  de  Brimont  est 
même  très  concluanle.  Une  cour  carrée,  une  entrée 
sous  un  pavillon,  des  bâliments  d'habitalion  au  fond 
de  la  cour,  des  bâliments  de  service  sur  les  côlés,  telle 
est  bien  la  disposilion  qui  convient  à  une  résidence 
dont  rimporlance  s'élail  précisément  développée  au 
XV*  siècle,  après  le  don  de  la  seigneurie  de  Jussy  au 
Chapilre,  en  1376. 

Les  aveux  du  resle  sonl  très  clairs:  ils  varient  peu 
leur  description  lanl  qu'ils  se  rapporlent  à  Quinquem- 
poix  demeuré  le  siège  féodal  ;  puis,  en  1670,  lorsque 
la  seigneurie  complélée  et  consliluée  sur  de  nouvelles 
bases,  a  pris,  comme  le  châleau  nouveau,  le  nom  de 
seigneurie  de  Jussy ^  la  descriplion  change  nellement  et 
s'applique  à  la  construction  récenle  avec  une  exacti- 


DE  JUSST  Ml 

tilde  absolue.  Il  y  a  là  une  coïncidence  contre  laquelle 
il  est  bien  difficile  de  s*élever. 

Enfin  le  nom  de  Quinquempoix  porté  par  ces  ruines 
est  encore  une  preuve  bien  manifeste  de  leur  identité. 
A  la  vérité,  le  mémoire  pense  qu'elles  ont  pris  ce  nom 
vers  1773  et  qu'elles  avaient  porté  jusqu'en  1748  celui 
de  Remords  et  qu'ainsi,  en  27  ans,  il  y  a  eu  là  un 
changement  de  nom.  C'est  là  une  hypothèse  bien 
hardie  et  un  postulatum  bien  grave.  La  mémoire  du 
peuple,  alors  surtout,  était  plus  longue  :  nous  avons  vu 
les  mêmes  appellations  se  perpétuer  pendant  des  cen- 
taines et  des  milliers  d'années,  parfois  même  malgré 
des  changements  officiels  de  nom  ;  mais  les  voir  chan- 
ger en  27  ans  est  chose  presque  impossible.  Encore 
convient-il  de  remarquer  que  ce  délai  n'existe  que  dans 
les  titres  indiquéseton  peut  penser  qu'une  telle  nomen- 
clature est  forcément  incomplète,  bien  des  titres  étant 
nécessairement  ignorés  ou  perdus. 

Reste  l'étude  des  lieux,  que  M.  de  Brimont  aborde 
avec  une  compétence  spéciale.  Il  nous  est  bien  difficile 
de  le  suivre,  surtout  après  les  bouleversements  qu'ont 
subis  tous  ces  entours.  Cependant  diverses  observations 
nous  paraissent  s'opposer  à  ridenlificatlon  proposée 
des  ruines  de  Quinquempoix  et  de  la  Motte  de  Re- 
mords. 

D'abord  que  fut  cette  motte?  Les  aveux  de  Quin- 
quempoix, depuis  le  milieu  du  xv*  siècle  jusqu'au 
xviii«,  signalent  comme  arrière-fief  de  celte  seigneurie 
une  motte  anciennement  forte^  nommée  l'ostel  fort  de 
Remords,  à  laquelle  il  y  a  fossés.  Nous  savons  fort  peu 
de  chose  sur  celteseigneurie  très  secondaire;  cependant 

10 


112  LB  CUATEAO 

une  brochare  deM.Vignat,  intitulée  Note  sur  les  archi- 
ves seigneuriales  d'Avor  et  Farges-en-Septame^  établie 
sur  des  liasses  des  archives  de  la  seigneur  te- d'Avor  et  pu- 
bliée en  i877,  nous  apprend  queJohannesdeRemorzet 
Perrin  son  neveu,  paroissiens  divoy,  vendirent  à  Jean 
de  Clamecy,  seigneur  d'Avor,  en  1339,  ce  qu'ils  possé- 
daient dans  les  paroisses  de  Juyssi,  de  Raimon  et 
d'Avor.  Nous  pouvons,  sans  trop  de  hardiesse,  voir  dans 
ces  personnages  les  descendants  de  l'ancienne  famille 
qui  avait  occupé  cette  seigneurie,  et  qui  probablement 
avait  déjà  cédé  aux  seigneurs  de  Quinquempoix  le  siège 
du  fief,  à  moins  encore  que  celui-ci  ait  été  l'objet  d'une 
rétrocession  de  la  part  des  Clamecy. 

Mais,  en  tous  cas,  nous  voyons  que  cette  famille  avait 
alors  abandonné  le  pays  et  nous  pouvons  en  conclure 
que  la  seigneurie  de  Remors  ne  fut  plus  dès  lors  l'objet 
de  grands  soins  ni  de  constructions  importantes.  Or,  11 
suffit  de  lire  les  descriptions  des  ruines  que  nous  donne 
M.  de  Briment  et  que  nous  avons  relatées  plus  haut 
pour  voir  qu'il  s'agit  de  conslrucllons  remontant  au 
XV*  siècle^  au  plus  tôt  à  la  fin  du  xiv*;  mais  il  est  de 
toute  impossibilité  qu'elles  soient  du  xiii*  ou  du 
XIV*  commençant,  les  masses  féodales  de  celte  époque 
ayant  de  toutes  autres  disposilions. 

Et  d'ailleurs  si  des  conslructions  habitées  jusqu'au 
milieu  du  xv'  siècle,  comme  le  prouvent  les  mé- 
dailles trouvées  dans^leurs  ruines,  eussent  existé  sur 
cette  motte,  est-ce  sous  celle  appellation  vague  qu*elle 
eut  élé  désignée?  Est-ce  que  celte  qualification  de 
7notte,  ne  s'applique  par  parlout,  dans  nos  pays,  à  des 
tertres  de  dimensions  variables,  n'ayant  plus  de  traces  de 


DB  JUSST  113 

construcUons  :  souvent  même  ces  molles  désignenl  les 
anciennes  assielles  de  la  seigneurie,  lorsque  plus  lard 
le  château  a  été  reconstruitailleurs. 

11  est  donc  impossible  qu'une  forteresse  qui  possé- 
dait d'aussi  riches  constructions  du  x\*  siècle  ait  été 
qualifiée,  au  xv*  siècle  même,  de  moUCf  anciennement 
forte. 

Les  observations  lopographiques  peuvent  à  la  vérilé 
établir  que  celle  molle  de  Remors  fut  très  vobine  du 
château  de  Quinquempoix,  mais  ne  peuvent  permettre 
d'affirmer  leur  idenlilé. 

Nous  croyons  donc  pouvoir  conclure  des  observa- 
tions qui  précèdent  : 

Que  la  motte  de  Remors,  dont  nous  ignorons  rempla- 
cement, fut  abandonnée  vers  le  commencement  du 
xiv«  siècle,  avant  1339,  et  demeura  dès  lors  le  siège 
nominal  d*une  seigneurie  peu  importante;  que  ce 
n*étail,  dès  le  milieu  du  xv*  siècle,  qu*un  tertre  désert 
qui  a  dû  êlre  nivelé  à  une  époque  quelconque  par  la 
main  des  hommes  ou  par  l'action  du  temps. 

Que  le  château  de  Quinquempoix,  reconstruit  et 
complété  par  la  famille  de  Gamacheau  xv*  siècle,  fut 
bien  celui  que  M.  de  Puyvallée  désigne  sous  ce  nom 
dans  son  mémoire  sur  les  châteaux  du  Cher,  celui  que 
décrivent  les  aveux,  au  lieu  qui  porte  ce  nom  depuis 
cent  cinquante  ans  comme  avant,  celui  qui  fut  démoli 
en  1860  et  donna  des  monnaies  du  xiv*"  et  du 
XV*  siècle. 

Que  le  château  de  Jussy  fut  construit  en  place  neuve 
à  la  fin  du  xvi*  siècle  ou  au  commencement  du  xvii% 
d'abord  avec  de  petites  tourelles  aux  angles  de  sa  cour, 


114  LE  GBAtEAjD 

poil  on  peu  ploi  tard  aT«e  de  rastes  ailes  et  dei 
lon&termioaqx  dont  an,eelqi  dn  nord,  fat  on  mit 
toire. 

El  qu'ainsi  les  indications  de  rarehéolog^ 
l'histoire  concordent  ici  d'ane  hçon  très  exacte 
celler  de  la  mémoire  popolaire. 


DE  JUSST  115 

nTM  COmUNlQUÊ  PIM  M.  VIGNÀT  D*0MLtAlf8  1339 

Universis  présentes  liUeras  inspecturiSy  orficialis  curie 
Biturlcensis,  salutem  in  domino.  Noveritis  quod  présentes 
propter  hoc  coram  Johaneto  de  Giaco  Jurato  nostro  vice 
et  auctorilate  nostra  fangenti,  Johanetus  de   Remors  et 
Perrinus  de  Hemors,  nepos  predicti  Johaneti  et  quilibet 
coram  insolidum  tum  conjunctum  quam  divisum,  perro- 
chiani  de  Yneyo»  certi,  providi  et  bene  consulti  ut  dice- 
bant,Tendiderunt,  cesserunt,  concesserunt  etimperpetuum 
quitlaverunt  Johanni  de  Clameci  et  eius  heredibus  bur- 
gens!  Biturigensi,  precio  viginti  librarum  turonensium, 
eisdem  venditoribus  ab  eodem  emptore  propter  hoc  tam 
soluto  et  tradito  ut  dicebant  dieti  venditores  in  pecu- 
nia  numerata  et  de  quibus  denariis  ipsi  venditores  dictuni 
emptorem  et  suos  heredes  quittaverunt  et  quittant  imper- 
pet  uum  et  per  fidem  suam  coram  dicto  jurato  omnes  res 
^eneraliter  et  totum  jus  et  actionem  quod  et  quamhabent 
vel  possunt  habere  sita  in  parrochia  de  Juyssi,  de  Ramon 
et  de  Avor,  sint  terre,  siveprata,  sint  casalia,  domus,  sint 
Demora,  siut  census,  costume,  (ive  galine,  sint  res  alie 
que   predictis  venditoribus  possunt  pertinere,  sive  sint 
alia,  quecumque  sint  et  ubicumque  sint  aut  quocumque 
nomine  conoscantur,  cum  omnibus  juribus   introitibus  et 
exitibus  et  perlinenciis  universis,  se  dessaysierunt  predicti 
venditores  et  eorum  quilibet  tam  conjunctum  quod  divi- 
sum  de  predictis  rébus  sic  venditis  cum  fundo,  introitibus 
et  exitibus  earum  et  pertinenciis   universis,  et  de  omni 
jure,  actione  proprietate,  possessione,  et  dominio   eo- 
rum. Dicti  quidem  emptores  et  eorum  heredes  et  ex  nunc 
et  imperpetuum  aaisierunt  et  inveslierunt  corporaliter. . . . 
(Le  reste  est  de  pure  forme). 

Datum  die  lune  in  vigilia  beati  démentis.  Anno  domini 
millesimo  ccc  tricesimo  nono. 

Johanet  de  Giaco  recepit. 


l 


GENEALOGIE 

DE  LA 

FAMILLE    DE    BOISLINARD 
Par  M.   CHRISTIAN   DE   BOISMARMIN 


Relinenda  sont  vestigia  majonini. 
VERGNAUD  DE  BOISLINARD 

Seigneurs  de  Boislinard,  La  Bastide,  Boismorand, 
Le  Mas  de  Layau,  elc,  en  Basse-Marche', de Tërriére, 
La  Salvacde,  Acdé,  Mesle,  Le  Vigneau^  Fontparnac, 
Pierre-Levée,   Belle-Loue,    Leffe,    Charrault,   Le 

COUDRAT,  BODBON,  PARSÈCUE,    LeS   ChÉZAUX,    LA  ROMA- 

GÈRE,  Lbstang,  La  Chaize,  La  Charprais,  Hicuebourg, 
Coudières,Lk  Lis  Saint-Georges,  en  partie,  Le  Breuil, 
La  Grange,  Le  Chastelier,  Villeneuve,  La  Noraie, 
La  Bczardb,  La  Tour  de  Rivarennes,  Montagu,  Mar- 
gou,  La  Bourreliers,  Montignon,  Birat,  La  Salle, 
Lavau,  etc.,  en  Berry. 

Armoiries  :  d argent  au  vergne  terrassé  de  stnople.  Les 
branches  puînées  du  Berry  brisaient  d'une  bordure 
engreslée  de  gueule  * . 

1.  Boismoranl  appartient  au  Poiloa,  paroisse  d'An tign y. 

2.  Voir  La  Tbaiimassière,  d*Hozier,  M.  le  comte  de  Maossabré. 


118  GÉNÉALOGIE 

INTRODUCTION 

La  famille  de  Boislinard  n'a  guère  eu  jusqu*à  présent 
à  se  louer  des  généalogistes. 

MM.  Beauchet  Filleau  et  de  Cbergé  *  lui  consacrent 
quelques  pages,  mais  avec  des  erreurs  assez  graves  et 
peu  de  filiation  suivie.  La  Thaumassière  lui  donne  une 
généalogie  de  dix-sept  lignes.  La  notice  de  M.  ]*abbé 
Nadaud,  dans  son  nobiiiairede  la  généralité  de  Limoges, 
esquisse  plus  exactement  la  physionomie  de  cette 
grande  famille,  mais  dans  des  limites  nécessairement 
très  restreintes. 

Le  travail  qu'on  va  lire,  bien  que  défectueux,  assu- 
rément, est  le  seul  un  tant  soit  peu  complet  qui  ait 
encore  été  publié. 

J'ai  pensé  qu'il  offrirait  de  Tintérèt,  en  raison  de 
rimportance  de  cette  famille,  de  son  long  séjour  dans 
notre  province  et  des  alliances  nombreuses  qu'elle  y  a 
conlraclées  depuis  quatre  siècles. 

La  famille  de  Boislinard,  dont  le  nom  patronymique 
est  Vergnaud  ^  tire  son  origine  de  la  Basse-Marche, 

1 .  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des  familles  du  Poitou. 

2.  On  trouve  encore  Verthaud  et  Verignaud.  ce  qui  donnerait 
même  à  penser  que  IfsVtTinaud.  seigneurs  du  mas  Verinaud,  pa- 
roisses de  Luchat,  de  Bussière  et  deiaTriboisière.  de  fiourges^e, 
paroisse  de  llouthers  1577-1620,  de  Champignac,  paroisse  de  ce 
nom,deBonnivent,  paroissedeChastain,  etc.,danslal]asse-Marchet 
sont  de  la  môme  famille. 

Voir  les  noms  féodaux  de  Béthencourt  et  les  mémoires  de 
MM.  Robert  du  Dorai  dans  la  colUciion  manufcrite  de  Dcm 
Fonteneau.  (Kitrait  des  gens  de  q>ialité  en  Basse-Marche,  par 
M.  de  la  Porte.) 

M.  le  comte  de  Maussabré  nous  apprend  toutefois  queces  Veri- 
naud  avaient  pour  armoiries  :  de  sable  à  S  croissants  d'argent. 


DE   LA   FAMILLE   DE  BOlSLINARD  119 

OÙ  elle  possédait  le  fief  de  Boislinard,  Bosllinard,  Bos- 
linard,  en  lalin  de  Bosco  Linai^t,  dès  le  milieu  du  xv* 
«iècle. 

Lecbàleau  de  Boislinard,  situé  dans  la  paroisse  de 
Rançon,  entre  Bellac  et  Cbàteauponsac,  sur  les  bords 
^®  la  Sème  \  appartient  maintenant  au  département 
^e  la  Haute- Vienne. 

Cette  famille  remonte  à  1306. 

Slle  s'est  divisée  en  un  grand  nombre  de  brancbes, 

^^^^  plusieurs  existaient  encore  au  xviii*  siècle,  sous 

®  'ïom  de  Vergnaud,  en  Limousin,  Touraine  et  Poi- 
tou ». 

^A  branche  de  Boislinard,  restée  fidèle  à  son  ber- 
ceau jusqu'à  son  extinction,  a  elle-même  projeté  de 
nombreux  rameaux,  la  plupart  transplantés  en  Berry, 
«ox  environ»  de  Saint-Gaultier. 

^^s  Boislinard,  en  Berry,  peuvent  se  rattacher  à  trois 
pnncîpiileg  branches  : 

'^^ï'rière, 

*-*^  Tour  de  Rivarennes, 
^îargou. 

*-^  branche  de  Terrière  elle-même  se  subdivise  en 
i^oaire  rameaux  : 

**^rrière  directs.  Ce  rameau  s*est  rapidement  éteint. 

Aché, 

LesChézaux, 

Le  Chaslellier. 

1*  Le  chàteao  et  la  terre  onl  été  vendus  ao  commencement 
de  ce  siècle  par  la  famille  de  Châteaabodeau.  Ils  sont  possédés 
actoellempnt  par  Mme  Lallemant,  veuve  d'un  doyen  de  la  faculté 
<ie  Poitiers. 

î-  Note  de  M.  le  comte  de  lfausea|)ré, 


lâO  GÉNÉALOGIE 

Us  ont  eu  des  alliances  avec  une  quanlilé  de  mai- 
sons des  plus  considérables  de  la  province  et  des  pro« 
vinces  voisines  ;  avec  les  familles  de  Poix,  de  Lage»  de 
Youhety  Courauld  de  La  Rocbechevreux»  de  La  Tré- 
mouille,  Turpin  de  Crissé,  de  Maillé,  etc.  On  en 
trouve  à  la  cour,  à  l'armée  et  dans  l'ordre  de  Malte. 
Beaucoup  furent  honorés  de  la  croix  de  Saint-Louis. 

Un  petit  nombre  entra  dans  TÉglise;  plusieurs 
filles  prirent  le  voile,  dans  le  prieuré  de  Longefont,par 
exempte^  aux  xvi*,  xvu*  et  xviii®  siècles. 

Les  seigneurs  de  Boislinard  avaient  fondé  une  cha- 
pelle dite  de  Noire-Dame,  dans  l'église  de  Rançon,  où 
ils  avaient  droit  de  tombeaux.  Us  y  avaient  aussi  droit 
de  banc  près  du  chœur,  du  côté  de  rÉpitré. 

Avec  les  seigneurs  de  Roche,  ils  jouissaient,  de  temps 
immémorial,  des  droits  honorifiques  dans  Téglise  de 
Rançon. 

Beaucoup  de  membres  de  la  famille  établis  en  Berry 
ont  été  inhumés  dans  les  églises  de  Rivarennes,  Nuret, 
Chilray,  Peizai,  elc. 

Malgré  son  élonnanle  multiplication,  cette  famille 
était  beaucoup  moins  nombreuse  à  la  veille  de  la  Révo- 
lution. 

Aux  assemblées  de  la  noblesse  pour  les  États  géné- 
raux, en  1789,  on  trouve  deux  Boislinard  dansIaBasse- 
Marche,  un  dans  TOrléanais,  un  en  Touraine  et  sept 
en  Berry. 

Je  ne  connais  plus  de  vivant  aujourd'hui  que  M.  Alfred 
de  Boislinard  (voir  p.  222)  et  M.  Charles  de  Boislinard, 
de  la  branche  du  Breuil  (voir  p.  22î)). 

Les  principales  sources  auxquelles  j'ai  puisé  pour 


DE  LA  FAMIUB  DE  BOISURARD  lâL 

celte  généalogie  sont  les  archives  de  Boismarmio,  Vil- 
leneuve, La  Tour  et  autres  châteaux  des  environs  de 
Saint-Gaultier  et  surtout  les  papiers  de  famille  de  la 
branche  aînée,  en  la  possession  du  vicomte  deChàteau- 
hodeau,  au  chàleau  de  La  Rivière,  près  La  Trémouille. 

Les  minutes  des  notaires  de  Sam t- Gaultier^  en  parti- 
culier celles  de  Mauduy  t,  actuellement  |dans  Tétude  de 
M*  Uarchy,  m'ont  fourni  bien  des  renseignements  *. 

J'ai  consulté  également  les  actes  de  baptêmes,  mariages 
et  enterrements  des  paroisses  de  Hivarennes^  Saint- 
Gaultier,  Rancqn,  etc.,  et  les  noies  généalogiques,  ton* 
jours  si  précieuses  de  M.  le  comte  de  Maussabré. 

Les  archives  du  département  de  Tlndre  ont  plusieurs 
liasses  au  nom  de  Boislinard. 

On  trouve  enfin  à  la  Bibliothèque  nationale,  à  Paris, 
dans  la  collection  d*Hozler  (carrés  d'Hozier),  un  dos- 
sier  considérable  de  pièces,  qui  fut  réuni  pour  : 

1®  L'entrée  aux  pages  de  la  chambre  de  Mgr  le  comte 
d'Artois  de  Louis-Marie  de  Boislinard,  de  la  branche  de 
Lys-Saint-Georges  (voir  p.  226)  ; 

i2®  L'entrée  à  l'école  royale  militaire,  en  1762,  de 
Silvain  de  Boislinard,  de  la  branche  du  Coudray  (voir 
p.  204)  ; 

3^  L'entrée  à  Saint-Cyr  de  Marie- Madeleine  de  Bois- 
linard, de  la  branche  des  Chézaux  (voir  p.  215). 

Bourges,  {%  juillet  1890. 


1.  J*ai  pa  consulter  là  et  ailleurs,  plus  de  60  contrats  de  mariage 
de  la  famille. 


"^at 


122  GÉNÉALOGIE 

I 

BRANCHE  AlNÉE 

Seigneurs  de  Boisuitabd,  Boismorand,  La  Bastide, 
Le  Mas  de  Lavau,  La  Coste,  les  Roches,  elc. 

\.  Discret  homme  matlre  Pierre  Vergnaud,  clerc, 
iiabilanl  Rançon,  vivant  en  1306,  est  nommé  dans 
un  contrat  d'acquisition,  daté  de  Rançon,  die  domi- 
nica  quo  cantalur  isti  sunt  dies  pro  Chrislo,  L^06,  par 
lequel  il  achète,  moyennant  20  sols  tournois,  de  Jehan 
des  Egaux,  clerc,  fils  de  feu  le  maître  des  Égaux, 
de  Pierre,  son  frère,  de  Laurence,  Agnès  et  Jehanne, 
ses  sœurs,  deux  sols  de  rente  assignés  sur  leur  mai- 
son, près  de  celle  de  Bonet,  manant  des  Égaux,  etc  '. 

11  n*existait  plus  en  1312,  ainsi  qu'il  résulte  d'une 
concession  faite  par  Guillaume,  chapelain  ou  recteur  de 
Rançon,  à  discret  homme  maître  Pierre  Vergnaud,  de 
la  ville  de  Rançon,  d'inhumer  son  père  et  sa  mère, 
maître  Pierre  Vergnaud  et  Agnès,  son  épouse,  devant 
Tautel  de  la  Sainte-Vierge,  en  considération  de  i'iiono- 
pabilitc  de  son  existence,  de  leurs  familleà  et  de  leurs 
enfants.  La  concession  est  faite  gratis,  sponte  et  lihere, 
en  date  du  15  des  calendes  de  mai  1312  et  relatcedevant 
Jourdain,  le  7  octobre  môme  année*. 

1.  Titre  original  sur  parchemin.  Le  village  des  Égaux  e.^l  tout 
près  de  Boislinard.  paroisse  de  Rançon. 

2.  Copie  sur  papier.  Titre  de  la  Rivière.  M.  le  connte  de  Maas- 
sabré  n'hésite  pas  à  penser  que  cette  Agnès  appartenait  à  la  fa- 
mille Tribolo.  Il  y  a  du  reste  plusieurs  titres  originaux  fort   an- 


DE  LA   FAMILLE  DE   BOISLINARD  423 

Celte  concession  avait-elle  été  Tobjel  de  certaines 
difficultés,  ou  bien  Pierre  Vergnaud,  IV  du  nom, 
avail-il  eu  d'autres  prétentions,  toujours  est-il  qu'un 
acle  du  18  octobre  1333,  malheureusement  déchiré 
en  partie,  semble  démontrer  l'existence  d'une  lettre 
de  Tévèché  de  Limoges  pour  confirmer  le  droit  de 
sépulture  dans  Téglise,  en  faisant  remarquer  qu'il  a 
été  légué  à  cette  église  de  Rançon  deux  deniers  de 
renie  perpétuelle  pour  le  repos  de  l'âme  du  donateur, 
de  ses  parents  et  oncles,  et,  en  outre,  dix  livres  une 
fois  données  pour  le  bmtiment  de  l'église  * . 

II.  Pierre  Vergnaud^  IP  du  nom^  damoiseau,  nous 
est  connu  par  les  deux  pièces  ci-dessus. 

Lan  1314,  par  un  contrat  daté  du  vendredi  après 
la  translation  desaintNicholasde  mai,  il  acheta  diverses 
rentes  assignées  dans  les  paroisses  de  Rançon,  fialle- 
dentetDroux,  que  Guillaume  La  Fielha  miles,  domï- 
^usde  Sol&npnîaco  \uï  vendit  pour  la  somme  de  87 
livres  15  sols  tournois  et  10  sols  d'épingles  ^. 

Il  n'existait  plus  en  i336,  ainsi  qu'il  résulte  d'un 
3cte  de  foy  et  hommage  lige,  rendu  à  Tévêque  de 
Umoges  par  Marguerite...,  mère  et  tutrice  de  Jehan  et 

ciens  relatifs  à  celte  famiUe  dans  le  charlrier  de  la  Rivière  en 
<late  de  1166,  liOl,  1.^09  et  an  contrat  de  mariage  entre  Pierre 
Tripier,  clerc,  et  Jehanne  Tribolo.  écrit  au  commencement  daxiv« 
siècle,  où  Pierre  Vergn^aud  est  cité. 

L*actedel301,da  samedi  avant  la  Toussaint,  estun  partage  entre 
André  Tribolo,  prêtre,  en  son  nom  et  comme  tuteur  d*Agnès-, 
Jehanne  et  Pètronille  ses  nièces,  filles  de  feo  Raymon  Trîbolo  son 
frère,  d'une  part,  et  Etienne  Tribolo,  autre  frère,  de  l'autre.  C'est 
cette  Jehanne  qui  épousa  plus  tard  P.  Tripier. 

i.  Copie  sur  papier,  à  la  suite  de  Tacte  de  1312. 

S.  Titre  original  sur  parchemin. 


iU  GÉNÉALOGIE 

d'Hymbert  ses  enfants^  qu*elle  a  eus  de  Pèrrol  alias 
Pierre  Yernhaud  damoiseau,  pour  cent  solz^  3  denier* 
censives;  G2  émines  seigle^  un  septier  froment  et  80 
boisseaux  d'avoine  à  la  mesure  de  Rançon,  plus  2  sols 
et  20  poules,  supra  mamis  de  Cromello^  paroisse  de 
Sainl-Symphorien,  et  de  la  Coynède,  paroisse  de  Saint- 
Pardulphe,  qui  avaient  été  acquises  d'Âdhémar  Morsel 
et  d'Adhémar,  son  Gis,  damoiseaux  '. 

Pierre  Vergnaud,  de  son  union  avec  Marguerite,  eut 
donc  deux  fils  : 

{^  Jehan  qui  suit; 

2*  Hymbert  Vergnaud,  damoiseau,  qui,  en  1361, 
achetait  de  Perrot  Froment,  damoiseau  de  Rançon, 
pour  le  prix  de  29  livres  8  sols,  une  rente  perpé- 
tuelle de  8  deniers  et  diverses  redevances  sur  la 
paroisse  de  Château ponsac,  par  acte  reçu  Boyol, 
notaire,  et  en  présence  de  Jobanne  de  Fonduno 
(Jehan  de  Fondant),  s'  de  Roche,  damoiseau*. 

Le  vendredi  avant  la  fêle  de  Sle  Magdeleine  137  4, 
il  achetait  encore  de  Pierre  Guaraudelle,  damoiseau 
[domino  de  monte  cranco)^  l  septier  seigle,  mesure 
de  Rançon,  etc.,  par  acte  reçu  Pierre  Breland, 
prêtre,  et  en  présence  de  Amelt'o  de  Agta  domi- 
cello  ^ 

III.  Jean  Vergnaud,  1"  du  nom,  escuyer,  épousa  Marie 
de  la  Jarrige,  fille  de  noble  homme  Guy  de  la  Jar- 
rige,  chevalier.  Ce  dernier  transigea  avec   son  gendre 

i.  Titre  original  but  parchemin. 

2.  3.  Titres  originaux  sur  parchemin. 


DE  LA   FAlilLLG  DE  BOISLINARD  125 

pour  des  différends  survenus  enlre  eux  à  Toccasion 
du  payement  de  la  dot.  Cet  acte  fut  passé  devant 
Jacobo  de  Rupe  commmarw  de  l'ofOcialité  de  Limo- 
ges. L*arrangemenl  s'était  fait  le  jeudi  4  octobre  1367, 
mais  il  n'est  relaté  que  le  27  août  1375'.  Il  fournit  un 
acte  de  foy  et  hommage  le  19  août  1391  à  Aymeri 
de  Rochecbouart,  cb',  s' de  Mortemart,  gouverneur  pour 
nions''  le  duc  de  Berry,  es  terres  et  juridictions  de 
Bellac,  Rançon^  Cbampaignac,  etc.,  tenant  les  grandes 
assises  et  audiences  à  Bellac.  Jeban  Vergnaud  est  qua. 
llfié  escuier. 

20  octobre  1391,  acte  sur  parcbemin  par  lequel  Micbe- 
let  de  Campborgnet  secrétaire  de  monse*^  de  Berry  et 
son  receveur  es  terres  et  cbaslellenies  de  Bellac^  Ran- 
çon, Cbampaignac^  Le  Dorât,  Saint-Germain  Galloix 
et  Cbarroux,  reconnaît  avoir  heu  et  receu  de  Jehan 
Verignaud  de  Rançon  escuier  ung  fié  ou  nomée, . . .  par 
lequel  il  confesse  so^  tenir  en  fié  et homage  liège... 
dudit  mons^^y  à  cause  de  son  chastel  et  chastellenie  de 
Rançon. . .  à  la  Conède  et  le  Bostchynon  (alias  Bosch i- 
ron) . . .  doze  septiers  seigle  à  la  mesure  de  Rançon  et 
20  solz  de  rente  *. 


1.  f.  Titres originaax  sar  parchemin,  An  bas  du  t*  setroave  on 
sceau  en  cire  assez  bien  conservé  où  Ton  reconnaît  les  trois 
fasces  ondées  de  Téca  des  Rochecbouart. 

Les  cbatellenies  de  Bellac  Rançon,  Cbanipaignac,  Le  Dorât, 
Saint -Germain  et  Charroux  devaient  constituer  l'apanage  d'Anne 
de  Bourbon,  fille  de  Jean  de  Bourbon  comte  de  la  Marche,  et  de 
Catherine  de  Vendôme. 

Cette  princesse  mariée  en  premières  noces  à  Jean  de  Berry,  fils 
puîné  du  duc  Jean  et  petitfils  du  roi  Jean,  avait  épousé  en  se- 
condes noces  Louis  de  Bavière,  dit  le  barbu,  comte  palatin  du 
Rhin. 

Elle  testa  en  ii04  et  mourut  en  couches  enl406.Voirr^/jf/o/>e 


126  GÉNÉALOGIE 

Jean  Yergnaud  semble  avoir  eu  deux  fils  : 

i«  Jean,  W^  du  nom,  qui  suit  ; 

go  Pierre^  qui  peut  avoir  été  père  de  : 

Ameilh  Yergnaud^  esc,  s'  deBoisberirand,  est  dé- 
nommé dans  un  grand  nombre  d'actes.  Il  parait 
résider  dans  la  paroisse  de  Rançon  de  1446  à 
1476  environ. 

Il  vendit,  à  une  date  indéterminée,  à  feu  Jehan 
Barban  3  septerées  seigle  sur  le  village  de  Ro- 
milhat,  paroisse  de  Balledent,  et  il  est  dit  qu'il 
était  proche  parent  de  François  Yergnaud,  s*^  de 
Boislinard*. 

Dans  beaucoup  de  documents  on  voit  son  nom, 

d^.a  grands  of/iciers  de  la  Couronne  et  le  Dictionnaire  de  Mo- 
reri. 

Ni  le  Père  Aoselroe,  ni  Moreri  ne  lai  assignent  de  postérité; 
cependant,  dans  les  archives  de  la  famillede  Boislinard,  on  troaire 
deux  titres  prouvant  le  contraire  ;  dans  l'un,  13  mars  1407,  on 
procède  au  nom  de  Louis,  comte  palatin  du  Rhin  ayant  Tadmi- 
nistration  de  Louis  son  /ils,  s^  des  chatellenies  de  Rançon,  Bellac 
et  Champaignac. 

Dans  un  aotre  titre  dont  je  parlerai  plus  loin,  p.  198.  Guy  de 
Besançon  >  en  1419,  agit  comme  procureur  général  au  pais  de  par 
do  ça  pour  très  excellent  et  puissant  prince  mons,  le  comte  pala- 
tin du  Rin  duc  en  Bavière,  comte  de  Montaigu,  seign.  de  Mar- 
cousses  aiant  le  bail  garde  gouvernement  et  administracion  de 
très  noble  mons  son  fils  &^  de  Charroux,  Callais^  Saint-'Oer- 
main.  Le  Dourat,  Bellac,  Rançon  et  Cbampaignac. 

Ce  fils  d'Anne  de  Bourbon  mourut  sans  doute  peu  après  et 
son  héritage  revint   aux  comtes  de  la  Marche. 

1.  Titres  de  la  Rivière,  acte  du  9  jinvier  1^85. 

1.  Ce  Gay  de  Besançon  est  ssns  doute  le  chanoine  qu'on  retronTe  en  1431, 
dans  le  chipilre  de  Rouen  et  qui  ne  fut  pas  du  reste  appelé  à  siéger  parmi 
les  juges  de  la  Pucelle. 


DE  LA   FAMILLE  DE   DOlSLINARD  127 

OU  celui  de  ses  enfanta^  figurera  c6lé  de  noms 
de  la  branche  des  Yergnaud  de  Boislinard  ;  mais 
sans  spécifier  la  parenté. 

Dès  1446,  suivant  M.  le  comle  de  Maussabré, 
il  plaidail  au  sujet  d'une  rente  due  sur  le  lieu 
de  Monsac. 

Le  samedi  de  la  fête  de  TÉpiphanie  1447, 
Tévèque  de  Limoges,  dans  une  lettre  écrite  à  la 
requête  de  noble  homme  Ameilh  du  Breuii,  che- 
valier, s'  du  Cluseau,  son  parent,  consentait  à 
ajournera  un  an  noblehommeAmeilh  Yergnaud, 
damoiseau,  pour  rendre  Thommage  dû  et  prêter 
serment  de  fidélité  '. 

Le  2  décembre  1455,  ftlathelin  Brachet  cheva- 
lier, s**  de  Montagu,  chambellan  du  roi  etson  séné- 
chal en  Limousin,  délivrait  une  attestation  pour 
montrer  que  noble  homme  Amielh  Yergnaud 
s' du  Bost  Bei*trand  habitait  Rançon  et  y  faisait 
sa  résidence  habituelle  '.On  ignore  ses  alliances- 
mais  il  laissa  trois  fils  qui  suivent '^. 

A.  Jean  Yergnaud^  esc,  s'  de  Boismorand,  alias 
du  Petit  Boismorand,  paroisse  d*Antigny  en 
Poitou  (prèsSaint-Savin). 


Titre  original  sar  parchemio.    L'Évéqae  de  Limoges   était 
Pierre  de  Mootbran  et   sa  lettre  est  datée  du  château  dô 

IToir  titres  de  la  Rivière. 

Jn  titre  de  famille  original  du  9  octobre  1436,  montre  une 
iration  donnée  par  Leona  de  sancio  Lauretio  uxore  nobilis 
|//iio(/i7Vehgnaudi,  demeurant  paroisse  de  Rançon.  Ne 
on  pas  supposer  qu*AImodius  est  là  pour  Amelhius? 

ti 


128  Gé4féAL0GlE 

B.  Noble  homme  Jacques  Yergnaud. 

C.  Noble  homme  Jennicot  Yergnaud. 

On  les  trouve  isolés  ou  réunis  dans  diver^ 
actes  de  1182  à  1507. 

La  seigneurie  de  Monsac  a}'ant  été  adjugée 
à  ces  trois  frères  par  jugement  de  la  cour  de 
Rançon  du  18  mai  1484,  le  s'  de  Boismorand 
accensa  Monsac  le  1*' juillet  1484  à  un  s'Mar- 
quet. 

Il  existe  une  copie  de  ce  jugement  vidimée 
en  1684  par  les  notaires  de  Rançon  *.  Il  donne 
Emery  Yergnaud  pour  père  à  Jean,  Jacques 
et  Jennicot  Yergnaud  (ce  qui  est  certainement 
une  erreur,  car  on  trouve  plusieurs  titres  origi- 
naux où  les  mêmes  sont  qualifiés  fils  d'Ameilh) 
et  pour  grand-père,  Jean  Yergnaud  qui  avait 
jadis  accensé  ce  même  lieu  de  Monsac  à  Pierre 
Bonneau,  moyennant  1  septier  seigle  et  18 
deniers  de  rente  perpétuelle. 

lY.  Jean  Yergnaud,  II*  du  nom,  escuier,  parait  dans 
deux  actes. 

Dans  lepremierdu22  mai  1419, GuydeBesançon,  lieu- 
tenant et  procureur  général  du  comte  palatin  du  Rhin, 
remet  à  Jehan  Yergnaud  de  Rançon  escuier,  l'amende 
de  cent  livres  à  laquelle  il  avait  été  condamné  du  temps 
que  feu    messire  Guillaume  de  Saint-Julien,  chevalier, 

1.  Le  jQgementest  prononcé  par  Jehan  Chardebeuf,  garde  des 
sceaux  en  Limousin,  lieutenant  général  et  garde  du  pays  de  la 
Basse  Marche,  etc. 


DE  LA  FAMILLE  DE  BOISLINARD  429 

était  gouverneur  du  pays  pour  M>'  le  duc,  à  certaines 
grandes  assises  tenues  à  Rançon  ;   il  Tacquitle  moyen- 
nant 50  livres  seulement  ^  Jean  Yergnaud  avait  fondé 
à  perpétuité  une  messe  par  semaine,  avec  absoute  et 
ors^isons,  dans  le  couvent  des  frères  ermites  de  Saint- 
Augustin  à  Limoges.  Par  acte  du  iS  novembre  1427,  le 
PK*icur  constate  ce  fait.  Jean  Yergnaud  y  est  qualifié  : 
v^V-  providus  ac  nobilts  et  domicellus. 

Le  couvent  s'engage  non  seulement  à  faire  dire  cette 
i^^sse,  mais  encore  à  faire  participer  son  bienfaiteur 
0^^  bénéGce  de  toutes  les  messes,  prières,  prédications, 
veuilles,  jeûnes  et  autres  bonnes  œuvres  que  les  religieux 
pc^iirront  faire,  tenore  clementiaSalvatoris^. 

11  fut  vraisemblablement  père  de  Louis  et  d*Aime7y 
V'^rgnaud  qui  suivent  : 

Louis  et  Aymeric  Yergnaud  étant  devenus  possesseurs 
de  Boislinard  et  du  Queyrois,  accensèrent  devant 
Fabri,  notaire,  le  21  avril  1422,  quoséam  iocos,  swe 
mansas  vocatos  de  Boscolinart  et  de  Quadruvio 
sùos  m  parochm  de  Ranconlo,  à  Simon  de  Crassa- 
nolio,  à  Pierre  et  à  Jean  ses  fils  '. 

Ils  sont  nommés  ensemble  dans  les  lettres  pa- 
tentes datées  de  Bourges,  19  mai  1423,  dont  nous 
parlerons  plus  loin. 

Noble  hommcLoys  Yergnaud,  damoiseau,  paraît 


1.  f .  Titres  orifrinHux  sur  parchemin.  Le  dernier  montre  un 
sceau  en  cire  assez  bien  conservé  qui  est  sans  doute  celui  da 
couvent  des  Augustins. 

3.  Titre  original  sur  parchemin.  On  lit  Le  Gueioys  sur  le  revers 
du  titre. 


-  *»  -  -  ■ 
130  GÉSCALOGIB 

seol,  dans  on  acle  où  il  Tendà  Pierre  Le  Toumier, 
marchand  de  la  Tilledu  Dorai,  12  sols  Gdeuiers  de 
rente  perpétuelle  assignés  sur  le  lieu  de  Germane 
çuem  iemei  Jokammes  Beau  Ltsgue  m  parockia  de 
Bamamio.  L*acte  est  passé  devant  Jehan  de  llar* 
tello»  clerc,  le  10  féTiier  1438*. 

y.  Aymeric  Vergnand  ',  escoyer,  s' de  Boblinard,  dut 
naître  aux  environs  de  1400. 

Son  fière  Loys  et  lui  ohlinrent  de  Charles  Yll  des 
lettres  patentes  datées  de  Bourges  le  19  mai  1423  et 
contre*  signées  Fresnoy,  portant  exemption  de  tailles  et 
autres  subsides  sur  les  lieux  de  Boislinard,  de  la  Bas- 
tide et  autres  terres  tenues  noblement  à  foy  et  hom- 
mage '. 

Ces  lettres  patentes  plus  tard  furent  conOrmées  en 
faveur  de  François  de  Boislinard^  par  lettres  royales 
datées  de  Blois  le  15  décembre  1576.  (Voir  p.  152.) 

Le  15  avril  1  i24  aux  assises  royales  tenues  à  Limoges 
par  Raymond  LaChapolie,  chevalier,  lieutenant  de  M^*^ 
le  sénéchal  de  Limosin,  un  jugement  intervint,  ordon- 
nant restitution  au  mélaver  de  la  mestairie  de  Bois- 
linard,  de  ce  que  Pierre  Mailhel,  collecteur  de  la 
paroisse  de  Rançon,  avait  induement  exigé,  à  raison  de 


1.  Titre  original  sur  parchemia. 

î.  On  trouve  parfois  Esraery  ou  Méry. 

3.  Inventaire  fait  en  janvier  I579el  pas^im,  titres  de  la  Ri  vie  re; 
on  dit  aussi  dans  un  factum  imprimé  en  1784  pour  un  procès 
entre  IIM.de  Doislinard  et  Bonnin,  que  les  10  mai  et  \K  juillet 
lUi  Aymeric  Ver^^naud  fut  déclaré  seigneur  foncier  direct  du 
village  de  Monsac  par  sentence  de  la  chateilenie  de  Rançon.  Je 
ne  sais  si  c'est  bien  certain. 


♦  ^ 


DE  LA   FAMILLE   DE  BOISLINARD  131* 

'a  Uitle  que  le  roi  venait'  d'imposer  sur  son  paya  de 
ii»no8În  *. 

Le  16  janvier  1426  Âymeric  Vergnaud  est  qualifié 

^'aiiQoi^eau  dans  an  acte  d'acquisition  fait  à  cette  date, 

^e  4  septiers  seigle  mesure  du  Dorât  sur  noble  homme 

Antoine  duVillars, damoiseau, moyennant8escusd*or'. 

lierre  de  la  Jonnyère,  tuteur  de  ses  neveux  Pierre, 

*'^tian,  Martin  et  Agnès  enfants  de  feu  Girault  alias 

"^îllaume  de  la  Jonnyère,  vendit  à  Aymeric  Vergnaud 

^  ^^lord  4  septiers  seigle  pour  10  escus  d'or  et  ensuite 

^  ^cplicrs  seigle  et  une  émine  de  froment,  par  actes  du 

2^  juillet  1432  et  6  avril  1433  ». 

aymeric  obtint  le  7  avril  1443  main  levée  pour  cause 
^^  foy  et  hommage  non  rendus,  de  la  saisie  pratiquée 
*^^  ses  biens  par  la  justice  du  Croz,  et  ajournement  à 
^*^  an  pour  faire  cet  hommage  et  rendre  sa  nommée, 
l^*^r  sentence  rendue  en  l'assise  du  Croz  tenant  au  pont 
*^  Chatelponsac  ^. 

Aymeric  est  qualifié  escuier  dans  une  lettre  d'aulo- 

^^salion  que  lui  envoie  Bernard  d'Armagnac,  comie  de 

*^  Marche  et  de  Pardyac,  de  remparer  et  mettre  en 

Plaide  forteresse,  sa  maison  de   Boislinard,  en   raison 

des  services  qu'il  lui  a  rendus  et  rend  chaque  jour  et 

pourvu  que  celle  maison   ou  forleresse  de   Boislinard 

soil  rendable  audilcomtecl  à  ses  hoirs  ou  successeurs^. 


1.  Titre  orig;inal  en  parchemin. 

S.  (d. 

S.  Titres  originaux  sar  parchemin. 

4.  Il  semble  résulter  du  texte  que  les   terres  saisies  apparte- 
naient plutôt  à  ses  enrants  qu'à  lui-même. 

5.  Titre  original  sur  parchemin  avec  un  f^rani   sceau    en  cire 
bien  conservé.  —  V.  Pièces  jusliUcalives,  l. 


13i  GÉNÉALOGIB 

Le  s'  de  Boislinard  ayant  demandé  d*ètre  dispensé 
d'aller  faire  une  expédition  en  Guyenne  à  laquelle  tous 
les  nobles  et  autres  tenant  fief  noble  du  pays  avaient 
été  convoqués,  Jacques  d'Armagnac,  comte  de  Castres, 
constate  que  Méry  Yernbaud,  escuier  s'  de  Bollinard, 
ainsi  que  ses  prédécesseurs,  ont  toustours  accoultané  à 
euix  armer  et  aler  aux  guerres  gui  ont  esté  le  temps 
passé  en  ce  royaume  au  service  de  mons^  le  Roy  et  a 
Rencontre  de  ses  anciens  ennemis  les  Anglois^  mais 
que  vu  son  âge  et  sa  pauvreté,  il  lui  accorde  de  ne  pas 
aller  au  service  du  roi  en  Guyenne^  mais  pour  ce 
voyage-là  seulement.  Cet  acte  est  daté  de  Bellac  le 
G  mai  1453  K 

Il  fournit  un  acte  de  foy  et  hommage  le  6  décembre 
145G  pour  ce  qu'il  tenait  de  noble  et  puissant  homme 
Jehan  de  Hazes,  chevalier  s'  dudit  lieu  et  de  Monisme, 
à  cause  de  la  justice  du  Croz,  au  lieu  de  la  Plaigne, 
paroisse  de  Balledent,  à  Lavau-Loube  etauMazeau, 
paroisse  de  Chàleauponsac,  à  La  Housille,  elc.  '. 

Aymeric  parait  encore  dans  beaucoup  d'aulres  litres 
du  temps  conservés  dans  les  archives  de  la  famille, 
jusqu'à  sa  mort  qui  eut  lieu  aux  environs  de  1465. 

En  premières  noces,  il  avait  épousé  Marguerite  de 
ou  du  Yillard  et  en  secondes  noces  Isabelle  ou  Isabeau 
deLage,  par  contrat  de  mariage  reçu  Chevalier,  notaire, 
le  4  août  1430  \ 

1.  Titre  on(;inal  sur  parchemin.  L'expédition  en  Guyenne 
doLt  il  est  question  est  celle  qui  aboutit  à  la  victoire  de  CastiUon 
le  I7  juillet  1453.—  y.  Pièces  justificatives,  II. 

2.  Titre  original  sur  parchennin. 

8.  Titres  de  la  Rivière.  Marguerite  de  Villard  dans  plusieurs 
actes  est  qua'ifiée  mère  d'Antoine.  On  ne  sait  pour  lesautres. 


DE  LA   FAMIUB   DE  BOISLINARD  133 

II  eut  quatre  enfants  au  moins  et  peut-être  un  cin- 
quième. 

io  Ara/o/n^  qui  suit,  fils  de  Marguerite  de  Villard  ^ 

2o  Guyon,  esc.,  s'  des  Charrault  et  de  la  Bas- 
tide, qui  vendit  la  Bastide  à  son  neveu  Joachim, 
fils  de  noble  homme  Antoine  Vergnaud,  s'  de 
Boislinard,  pour  le  prix  de  6  livres  tournois 
payables  à  chaque  fête  de  Saint-Michel  ',  le  25  jan- 
vier 1485.  Guyon  demeurait  alors  dans  la  paroisse 
de  Saint-Martin  de  Quinleu  '. 

3**  Dauphi'ne  qui  est  mentionnée  dans  un  titre 
sans  date,  portant  sur  une  contestation  pen- 
dante devant  Pierre  Barthon,  chancelier  de  la 
Marche.  Antoine  Vergnaud,  es.  s' de  Boislinard, 
était  redevable  d*une  certaine  somme  d'argent  en 
faveur  de  Jehan  de  Lage-Hélie,  escuier,  fils  de 
Pierre  de  Lage-Hélie  s'  de  la  Fa,  à  cause  de  la  dot 
cl  du  mariage  contracté  entre  ledit  Jehan  de  Lage- 
Hélie  et  d'^^*  Dauphine  Vergnaud,  sœur  dudit 
Antoine  \ 

A"  Jeanne t  mariée  à  noble  homme  Denis  Vaillant, 
6'  des  Mingotières,  par  contrat  de  mariage 
passé  à  Boislinard  le  25  novembre  1492  devant 
Mailleau,  notaire,  —  Le  futur  aune  maison  avec 
jardin  à  Monlmorillon.   —   Jeanne   reçoit  de  son 

1.  2.  4.  Titres  de  la  Rivière. 

3.  Titre  original.  Il  est  question  dans  Pacte  de  Toustel  ancien  de 
la  Bastyde.  Saint  Martin  de  Quinllea  est  près  de  ChatellerauU 
(Vienne). 


134  CtoÉALOCtB 

frère  900  livres  en  dot,  de  plus  il  s'engage  à  é 
habiller  ladite  d«^  comme  fille  de  bonne  BaiMe  ^ 
et  faire  tonte  mission  de  nopces  \. 

5*  Probablement  Jean  qni  est  qualifié  :  religieose 
personne  frère  Jehan  Vergnand,  prieur  de  k 
Garcilièrey  et  qa*on  trouve  dans  pludeurs  actes 
sous  cetle  dénomination  : 

I*  Dans  une  reconnaissance  faite  le  11  avril  1187 
an  profit  de  noble  homme  Antoine  Tergnand  s'  de 
Boblinard  par  Léonarde  Dauberoche,  veuve  de 
Pierre  Paillon  '. 

2*  Dans  une  transaction  entre  noble  bonime 
Jehan  de  la  Borde,  époux  de  d*^  Jacquette  Ter- 
gnaud,  et  le  s' de  Boislinardsonbeaopère,  relative- 
ment  à  l'exécution  du  contrat  de  mariage,    le 
3  juin  1494*. 

3*  Dans  le  contrat  de  mariage  entre  Margue- 
rite Yergnaudel  Maurice  Thibaudin,  s'  duChesne, 
le  3  septembre  1498  ^ 

Dans  ces  trois  actes,  le  prieur  de  la  Garcilière 
figure  comme  témoin  mais  on  ne  spécifie  pas  sa 
parenté. 

Isabelle  de  Lage  survécut  à  son  mari.  —  Elle  vivait 
en  1479.  —  Le  18  janvier  de  cette  année,  elle  donnait 
tout  ce  qu'elle  possédait  dans  le  lieu  de  Boislinard  à 

1.  Titres  de  la  Rivière, 
t.  Titre  ori(pna). 
S.  Titre  orifpnal. 
4.  Titre  original. 


Sft 


DE  LA   FAMILLE   DE   BOISLINARD  13S 

.   Calherine  de  Panne vère,  Temme  d*Ân(oine  Vergnaud 
'  s'deBoislinard,  fils  de  son  mari,  par  acle  passé  devant 
Longaud,  notaire '. 

• 

VI.  Antoine  Vergnaud,  escuier,  s' de  Boislinard,  ne 

portait  pas  encore  ce  titre  quand,  le  dernier  février 

^^49  ^  il  vendit  la  lerrç  de  la  Sepoulle,  assise  paroisse 

^e  Rançon,  près  le  village  du  Cluseau,  à  Amielh  Ver- 

^'^aud;  escuier,  demeurant  à  Rançon. 

En  1468,  le  15  mars,  Jehan  Vigier,  conseiller  du  roy 
*"  parlement  de  Paris,  et  Pierre  Cleret,  escuier,  com- 
™*^saires  ordonnés,  donnent  acquit  et  décharge  à 
^'^toine  Vergnaud  s'  de  Boislinard,  qui  avait  élé 
^J^^^rné  pour  fournir  explications  de  ce  qu'il  n'avait 
P^itit  répondu  aux  mandements  et  hans  publiés,  bien 
^^^il  soil  noble  et  lienne  noblement,  pour  servir  le  roy 
^^  fait  de  guerre  avec  les  autres  gentiizhommes  du 
^^^ïiosin. 

Il  donnait  pour  excuses  qu'il  avait  élé  malade  pen- 

^^tit  trois  ans,  et  de  façon  à  ne  pouvoir  aller  ni  à  pied 

^^  à  cheval.  Entre  temps,  son  frère  élail  mort,  lui  lais- 

^^nt  la  charge  de  son  hostel  et  de  ses  7  filles,  dont  4  à 

Varier.  Enfin,  qu'il  a  lui  môme  sa  femme  et  5  petits 

^ïifanls  à  entretenir,  beaucoup  de  dettes  et  petit  de  che- 

^îince,  soit  de  25  à  30  livres  de  revenu  au  plus. 

Nobles  Jehan  Chauvet,  sr  de  Sennac,  Freissingaut  de 

laCousture,  s»^  dudil  lieu,  elle  bastard  de  la  C 

affirment  sous  serment  l'exactitude  de  ces  dires  ^. 


1.  s.  Titre  origioal. 

3.  Titre  ori|;inal  sur  parchemin  daté  de  Limoges.  —  V.  Pièces 
justilicativeSj  111. 


13S  otaiAiM» 

Anloine  Yergimnà  reeoMiaiasaiilelS  novembre  1491, 
dans  ira  terrier  de  RaocoB,  qa»  son  flb  iùmàdm  lenail 
du  comte  de  la  Marche»  le  lieo  de  la  Bastyde,  où  ii  y  a 
maisoD»  granges,  jardin,  prés,  etc.,  sar  lesquels  mon- 
seigneur a  droit  de  prendre  et  lerer  par  chacun  an  on 
septier  froment  de  cens  et  IH  deniers  argent*. 

Il  figure  encore  dans  beaucoup  d'actes  jusque  vers 
1498. 

11  avait  épousé  Catherine  de  Pannavaire  ou  de  Pan^ 
nevère,  fille  de  Léonet  de  Pannevère,  v  deYielli^ 
Buxière  en  Berry,  et  de  Jacquette  de  La  Cour. 
C*est  d'elle  sans  doute  qu'il  eut  8  enfants  : 

1*  Léoneif  s' du  Mas  de  Lavau,  qui  était  Talné  ; 

2*  Franfoàf  qui  suit  ; 

^•Joaehim  Vergnaud,  dit  de  Pannevaire,  es.,  s'  de  la 
Bastyde,  qu:  acheta  cette  terre  à  son  oncle  Guyon 
Vergnaud,  en  i485,commenou8  Tavons  vu  p.  133. 

Le  29  janvier  1489,  il  rendit  un  acte  de  foy  etbom- 
mage,  à  cause  de  son  hostel  el  maison  de  La  Bas- 
tyde, à  Pierre  duc  de  Bourbonnais  el  d*Âuvcrgne, 
comte  de  Clermonl,  de  La  Marche,  etc.  '. 

Guérin  Legroing,  clievalier  s'  deChalvau,  Ksler- 
nay,  MaUe*le-Hoi,  Chassaîn^  chambellan  du  roi^ 
bailly  de  Sainl-Pierre-le-Moulier,  donna  la  capitai- 
nerie de  Chassain  à  Joachim  Vergnaud^  escuier, 
dit  de  Pannevère,  son  serviteur,  pour  les  bons  el 
agréât  les  services  qu^ii  lui  a  rendus,  par  acte  du 
20  novembre  t489'. 

1.  2.  Voir  titres  de  la  Rivière. 
S.  Titre  original. 


DE  LA   FAMILLE  DB   BOISLIMARD  137 

Unie  voit  encore  figurer  danâlecontratde  mariage 
de  8a  sœur  avec  Jean  Thibaudin,  en  1403  *• 

4"*  Jacques,  est  menlionné  dans  le  même  contrat 
de  mariage.  Le  12  mai  1496  il  n^existait  plus, 
car  on  trouve  à  celte  date  un  acte  d'acquisi- 
tion de  son  frère  François  sur  Jehan  Roux,  dans 
lequel  François  est  dit  héritier  de  feu  Jacques 
Vergnaud  son  frère  *. 

5"  Marie,  mariée  par  contrat  de  mariage  du  6  octo- 
bre 1493  à  noble  Jehan  Thibaudin,  escuier,  fils 
de  noble  homme  Maurice  Thihaudin  et  de  Mar- 
guerite Orjonne,  en  présence  de  Joachim  et 
Jacques  Vergnaud,  frères  germains  de  la  future, 
de  noble  homme  Jehan  de  Pannevère,  son  oncle  ; 
elle  reçoit  la  promesse  d'une  dot  de  500  1.  tour- 
nois. 

Une  transaction,  au  su  jetdupaiementdecettedot, 
intervint  le  9  juillet  15i3  entre  Jehan  Thibaudin, 
es.,  sr  de  La  Jarrie,  et  François  Vergnaud,  son 
beau-frère,  en  présence  de  Jacques  du  Mosnard, 
s'  de  Villefavard  et  d'André  de  Chastillon,  s' dudit 
lieu'. 

Marie  Vergnaud  est  nommée  aussi  dans  le  testa- 
ment de  son  père  en  1497,  elle  reçoit  20  sols  ^ 


1.  Copie  sur  papier  du  contrat  de  mariage. 

2.  Titres  de  la  Rivière. 

8.  4.  Voir  titres   de  la  Rivière  et   aussi  les  carrés  d'Hozier 
la  bibliothèque  nationale  où  se  trouve  une  copie  delà  donation 


138  GÉNÉALOGIE 

6<|  .4}me,  mariée  par  conlrat  de  mariage  daté  de 
Boislinard  le  23  octobre  1493  et  reçu  Lon- 
gaud,  notaire,  à  noble  bomme  Colas,  alias  Nicho- 
las  de  la  Borde,  escuyer.  Elle  reçoit  aussi  20  sols 
dans  le  testament  paternel  '. 

7^  Jacqueline  alias  Jnc-uette,  épou?a  Jeban  de 
la  Borde,  le  jeune,  damoiseau  qui  transigeait 
avec  son  beau-père  au  sujet  de  Texécution  du  con- 
trat, le  3  juin  1494,  en  présence  de  frère  Jeban 
Vergnaud,  prieur  de  la  Garcilière,  et  de  Jeban  de 
la  Borde,  Tainé,  escuier. 

En  secondes  noces,  elle  épousa  noble  homme 
Léger  Guérel,  es.,  s»-  de  la  Grande-Bande,  paroisse 
d*A...  Elle  était  décédée  le  8  février  iSH,  époque 
à  laquelle  son  mari  donnait  reconnaissance  d'une 
somme  de  30  livres  à  François  Vergnaud,  8' de 
Boislinard,  frère  de  sa  femme,  et  à  l'occasion  de 
son  union  avec  elle. 

Son  père  lui  légua  également  20  sols  en  1497  '. 

8°  MargnerUe  reçut  en  i  497  de  son  père  200  livres 
pour  pouvoir  s'établir.  L'année  suivante,  elle 
épousa  noble  homme  Maurice  Thibaudin,  s""  du 
Chaigne  par  conlral  de  mariage  en  date  du  i3  sep- 
tembre 1498,  en  présence  de  religieuse  personne 
frère  Jehan  Veignaud,  prieur  de  la  Garselière,  et 
lie  Jehan  de  Pannevèrc,  es.,  s'  de  Vieille-Buxière, 
(levant  Longaud,  notaire  ^ 

Antoine  Vergnaud   dut  mourir  à  peu  près  à  celte 

1.  ;2.  Titres  de  la  Rivière  et  carrés  d'Hozier  à  la  Bibliothèque 
nationale. 
3.  Titres  delà  Rivière. 


DE   LA    FAMILLE   DE   BOISLINARD  139 

époque,  car  on  ne  trouve  plus  d'actes  en  son  nom  après 
1498. 

Dans  Tun  des  derniers^  en  date  du  16  juillet  1496, 
passé  devant  Longaud,  il  déclare  qu'il  a  marié  ses 
sœurs  et  filles  jusqu'au  nombre  de  neuf,  en  baillant  ou 
promettant  à  chacune  son  doit,  mais  qu'il  n^a  rien 
baillé  ni  promis  à  Marie  Verignaudey  damoiselle  9a 
fille,  qui  a  été  mariée  en  son  absence  avec  Jehan  Thi- 
baudiny  escuier,  demeurant  à  Cluis-dessous.  11  lui  pro- 
met pour  tous  droits  successifs  2C0  livres  tournois, 
ainsi  qu'il  a  fait  pour  les  autres  ^ 

VII.  François  Vergnaud.  1"  du  nom,  escuier,  sr  de 
la  Bastyde  puis  de  Boislinard,  a  dû  naître  vers  le 
milieu  du  xv*  siècle.  Je  suppose  qu'il  hérita  de  son 
frère  Joacbim  comme  de  Jacques  ;  toujours  est-il  que 
dès  le  21  mai  1476,  on  le  trouve  qualifié  s' de  La  Bas- 
tidedansune  acquisition  faite  devant  Longaud, notaire'. 

François  Vergnaud  épousa  par  contrat  de  mariage, 
en  1497,  Anne  de  Boisbertrand,  fille  de  feu  Guillaume 
de  Boisbertrand,  escuier,  s'  duditlieu,  et  de  Marguerite 
Courauld,  en  présence  de  Jean  de  Pannevère,  es.,  h^  de 
Yieille-Buxière,  oncle  du  futur,  de  Pierre  de  Boisber- 
trand et  Jacques  de  Boisbertrand,  son  neveu,  ledit 
Pierre,  frère  quand  il  vivait  dudit  Guillaume.  La  future 
reçoit  mille  livres  pour  tous  droits  successifs  de  père, 
mère,  frères  et  sœurs. 

François  Vergnaud  et  Jehan  de  Pannevère  lui  assurent 
aussi  95  1.  tournois  de  rente  sur  les  lieux  nobles  de  la 
Bastide  et  de  M...'. 

1. 1.  Titres  de  la  Rivière. 
S.  Carrés  d'Hoxier. 


no  ntnÉALOGTE 

Ces!  â  la  suite  du  contrat  de  mariage  libellé  eo  tran- 
çait,  quD  an  trouve  un  acte  de  donalioo  ou  leslamcDl 
do  son  père,  reru  Pierre  LoDgaud,  notaire,  le  dernier 
avril  1407,  écrit  en  latin,  dans  lequel  François  rt^oit 
toute  la  succefsion,  à  l'exceptiun  du  lieu  dit  :  Le  Mas 
do  Lavikii  et  de  certaine  somme  d'argent.  Ce  mariage 
rapprochait  les  Vergnaud  des  bords  de  la  Creuse,  où 
ils  devaient  plus  tard  projeter  de  nombreux  rameaui, 
car  1rs  Iluisbertrand  étaient  po^sessionnés  à  Bois- 
borlrand,  paroiiise  de  Montchévrler,  et  à  Connive», 
paroisse  doThenay,  en  Berry. 

Lti  'M  juin  1527  ec  trouve  la  date  de  la  fondation  de 
la  chapelle  de  Notre-Dame  de  Itancon  par  Prançoi? 
Vorgnaud,  en  coDsidération  de  noble  Pierre  Vergnauii, 
damoiseau,  de  Marguerite  de  Villard,  d'Antoine,  de 
Joachim  et  de  Jacques  Vergnaud,  escuiere,  de  leur 
vivant  icigncurs  de  Boislinard  et  de  la  Bastide,  et  au 
moyen  de  la  donation  d'un  pré  de  S  journaux,  dit  pré 
do  la  vlcnirie,  et  do  diverses  renies.  Dans  l'acte,  Fran- 
çois Vergnaud  désigne  son  (ils  légitime,  Claude  Ver- 
gnaud, clerc,  comme  devant  (tre  chapelain  de  ladite 
chapelle  '. 

Il  transigea  le  2  août  1336,  ainsi  que  ses  enTanls, 
avec  Philippe,  Guyot,  Ithier,  Odet,  escuiers,  Jebaane 
Brunissan  et  Charlotte  de  Fondan,  frères  et  sœurs, 
seigneurs  de  la  Roche,  au  sujet  des  droits  et  préroga* 
tivcs  dans  l'église  de  Rançon,  par  acte  regu  Claude 
Vincendun,  notaire,  et  en  présence  de  Pierre  de  Ville- 
don,  Jacques  du  Mosnard  et  Jeban  Robio,  escuiers'. 

I.  Titres  de  la  Rivière. 

I.  Titres  delà  Rivière.  —  Oa  iroufe  Bliu  Hélyot  de  Fondas, 


DE  LA   FAMILLE   DE  BOISLINABD  141 

Un  peu  plus  tard,  François  Yergnaud,  septuagénaire 
et  atteint  de  rhumatismes,  ne  pouvant  aller  ni  à  pied 
ni  à  cheval,  jusqu'à  Chatellcrault  pour  rendre  hommage 
au  roi,  à  cause  de  son  duché  de  Chatellcrault  pour  ses 
Gefs  de  Boislinard  et  de  la  Bastide,  son  fils  Claude, 
prieur  de  la  Garsilière,  fit  comparaître  des  témoins  et 
constater  Tétat  de  son  père,  ainsi  qu'il  résulte  d'un  cer- 
tificat  du  greffe  de  la  justice  de  Rançon  en  date  du 
2  février  1538'. 

Il  fournit  un  aveu  et  dénombrement  au  roi  des  lieux 
nobles  et  places  fortes  de  Boislinard  et  de  la  Bastide,  à 
cause  des  châteaux  de  Rançon  et  du  Dorât,  le  15  avril 
1539. 

11  avait  déjà  fait  son  testament  devant  Bersac^  notaire 
à  Rançon,  le  23  septembre  i538,  demandant  d'être 
inhumé  dans  l'église  de  Rançon. 

Il  institue  son  fils  Joachim  son  héritier,  donne  à 
Pierre  le  lieu  de  la  Bastide;  à  Claude,  prieur  de  la  Gar- 
silière, les  cens  et  rentes  dus  sur  la  justice  du  Gros;  à 
Anne  et  à  Marguerite,  ses  deux  filles,  600  livres  à  cha- 
cune. Jacques  du  Mosnard,  esc,  s'  de  A'illefavard,  est 
nommé  exécuteur  testamentaire  '. 

François  Vergnaud  mourut  quatre  ans  plus  tard,  le 
5  février  154*2,  après  avoir  eu  de  son  mariage  avec 
Anne  de  Boisbertrand  cinq  fils  et  quatre  filles  ^  : 

18  mai  I5U,  qaalifié  s'  de  la  Roche;  je  pense  quec^est  le  père  du 
dessus  dit.  On  trouve  ailleurs  aussi  et  à  la  rnême  époque^  Jehan 
Robin,  qualifié  s**  de  Boisbertrand,  paroisse  de  Rançon. 

1.  Titres  de  la  Rivière. 

S.  Voir  carrés  d'Uozier. 

s.  Anne  de  Boisbertrand  est  nommée  Souveraine  de  Boisbertrand 
dans  une  enquête  de  1585,  et  dans  un?  maintenue  de  1599.  —  No- 
tes de  M.  le  comte  de  Maussabré» 


142  €£!(ÉALOGIE    '    . 

V  •  •  •  * 

1*  Joachim,  qui  suit. 

2^^  Jacques,  qui  assistait  eu  Î544  an  mariage  de  sa  sœur 
Marguerite  avec  François  de  la  Porte. 

•  • 

,  3o  Claude^  que  son  père  désignait  dès  1527  comme 
devant  être  chapelain  de  la  chapelle  de  Notre- 
Dame  de  Rançon  ;  il  fut  aussi  vicaire  de  la  vicai- 
rie  de  Notre-Dame  en  Téglise  de  Saint-Légier 
de  Uridiers  *  et  prieur  de  la  Garcilière.  On  le  voit 
figurer  dans  une  quantité  d'actes.  Il  est.  nommé 
exécuteur  testamentaire  dans,  le  testament  de  son 
frère  en  1350  et  il  testa  lui-même  le  13  février  1571 
à  Ronsac,  devant  Fonnet,  notaire.  Il  se  qualifie  prieur 
de  la  Garcilière  de  la  Plaigne,  denaande  d'étro 
inhumé  dans  Téglise  de  Rançon  es-sépulturc  de 
ses  ancêtres.  Il  donne  iOO  livres  à  Claude  Ver- 
gnaud  son  neveu  et  désigne  François  de  Boislinard , 
esc,  s^  dudit  lieu,  son  neveu,  comme  devant  èlre 
son  héiilier  universel -. 

h^  Pierre,  esc.,  s'  de  la  Bastide,  marié  à  Anne  Sa- 
valle,  la(|iielle  est  nommée  dans  le  contrat  de 
mariage  de  son  neveu  François  Vergnaud  avec 
Françoise  de  la  Garde,  en  1539. 

Il  fui  Tun  des  exécuteurs  leslamenlaires  choisis 
par  son  frère  Joachim  dans  son  leslamenl  du  26 
septembre  1559. 

Il  est  probable  qu'il  nVul  pas  de  poslérilé.  La 
Baslide  revint  dans  les  mains  de  la  branche  aînée. 

1.  2.  Titres  de  la  Rivière. 


BB   LA  FAMILLE  DE  BOISLINARD  143 

5*  Guy.  Il  entra  dans  l'Église  el  fui  tonsuré  à  Chatel- 
ponsac  par  l'évèque  de  Limoges,  le  10  mars 
1321'. 

Plus  tard,  il  entra  dans  l'ordre  de  Saint-Benoit 
et  prononça  ses  vœux  dans  l'abbaye  de  Massay  en 
Berry,  dont  Louis  de  Crevant  était  alors  abbé 
commendataire,  le  3  avril  1530*. 

Il  fui  ensuite  nommé  à  la  cure  de  Massay,  mais 
résigna  son  bénéfice  contre  une  pension  annuelle 
de  20  livres  en  faveur  de  Philippe  Girard,  prêtre  du 
diocèse  de  Limoges. 

Il  devint  enfin  chambrier  de  l'abbaye  de  Saint- 
Pierre  de  Vierzon  el  eut  à  celte  occasion  de  longs 
démêlés  avec  m^  Jehan  de  la  Grange,  prêtre,  et 
frère  Michel  Chevrier  qui  lui  disputaient  la  cham- 
brerie'. 

6*  Jehannne^  mariée  à  noble  Bernon  de  Mas- 
valeis,  s'  dudit  lieu  en  Périgord,  par  contrat  du 
18  décembre  1533  reçu  Delavau  fils  notaire  à  Li- 
moges * . 

La  future  rcçoil  703  livres  une  fois  payées  pour 
toute  part  el  portion  légitime  pouvant  lui  échoir. 

I""  Anne  mariée  à  Jacques  Guyot  esc.  s'  de  la 
Tour  de  Champeignac.  Elle  avait  été  apanagée 

1.  Titre  original  sur  parchemin. 

2.  8.  Voir  titres  de  la  Rivière  et,  en  particulier,  unjagementde 
Gilbert  Maubranv*  ef>.  v  d'Aubusset,  lieutenant  du  bailly  de 
Berry  à  Vierzon,  9  et  22  octobre  1541. 

4.  Titres  de  la  Uivière.  Masvaleix  est  dans  la  commune  de 
Chalais  (Dordogne}. 

li 


144  GénÉALOGiE 

à  400  livres  tournois  de  dot  ainsi  qu'il  appert  de 
deux  quittances  du  8  février  1539  et  13  novembre 
1540  '.  Ils  abandonnent,  le  25  septembre  1567,  à 
François  deBoislinard,  esc., s'  duditlieu,  lasomme 
de  100  livres  léguée  par  feu  Pierre  Vergnaud, 
s'  de  la  Bastide,  à  sa  sœur. 

8*  Marguerite^  mariée  à  Jacques  desPouges,  s' de 
Beyssac,  à  laquelle  une  dot  de  1,000  livres  avait 
été  promise.  Jacques  des  Pouges  et  François 
son  fils,  transigent  à  ce  sujet  après  la  mort  de 
Marguerite,  avec  Joachim  Vergnaud  son  frère,  par 
actes  passés  devant  Desgranges,  notaire  à  Bel  lac, 
les  26 juin  1544  et  2  janvier  1546  *. 

9*  Autre  Marguerite,  qui  après  la  mort  de  son 
père  épouse,  par  contrat  du  10  mars  1541  passé 
devant  Bersac,  notaire,  François  de  la  Porte^ 
esc.  s' des  Vaux,  fils  d'Aubert  de  la  Porte,  esc.  s' 
des  Vaux  el  d'Hyppolile  de  Barachin.  Joachim, 
son  frère,  qui  assisle  au  contrat,  promet  la  dot  de 
600  livres,  léguée  par  leur  feu  père.  Claude  et 
Pierre  donnent  à  leur  sœur  100  livres.  Le  contrat 
est  signé  à  Boiàlinard  en  présence  de  Jacques  du 
Mosnard,  es.,  s*^  de  Villefavard,  el  de  Pierre  de 
Chamborant,  esc.  s'  de  Dreux  '. 

Vlll.  Joachim  Vergnaud,  I"  du  nom,  escuier,  s'  de 

1.  Titres  de  la  Rivière.  La  Tour  de  Champeignac  est  dans  la 
paroisse  de  Bussière-Poitevine. 

î.  Titres  de  la  Rivière. 

3.  Voir  le  contrat  de  mariage  aux  carrés  d'Hozier.  Item  dans 
les  titres  de  la  Rivière. 


DE  LA  FAMILLE  DB   BOISLINARD  145 

Boislinard  et  de  Terrière  par  sa  femme,  a  dû  naître 
dans  les  dernières  années  du  xv*  siècle. 

Il  se  maria  avec  Gabrielle  du  Muraull,  fille  de  Jean 
du  MurauU,  esc,  s'  de  Mazeau,  el  de  feue  Françoise 
Terrière,  par  conlrat  reçu  François  Pérussault,  notaire, 
le  3  juin  1522  ^ 

Joachim  reçut  alors  de  ses  parents  leur  cbevancesur 
Monsac,  à  condition  de  faire  célébrer  à  perpétuité 
deux  messes  chaque  semaine  aux  lieux  et  jours  ordon- 
nés par  Joachim  et  Jacques  Vergnaud^  frères,  en  leur 
vivant,  de  François  Vergnaud. 

Jean  du  Murault,  père,  el  Jacquette  de  Goux,  grand'- 
mère  maternelle  de  la  future,  assistent  au  contrat;  — - 
cette  dernière  donne  à  sa  petite- fille  sa  chevance  de 
Nuret-le-Ferron  *. 

Jean  du  MurauU  donne  sa  maison  noble  de  Terrière 
et  tout  ce  qui  lui  appartenait  en  Berry,  tant  à  cause  de 
Jacquette  de  Coux  que  de  feue  Françoise  Terrière,  sa 
femme  quand  elle  vivait,  et  fille  de  ladite  Jacquette  de 
Coux. 

On  cite  dans  le  contrat  Jacques  et  Jean  du  Murault, 
enfants  dudit  Jean  du  Murault. 

On  y  voit  assister  également,  Jehan  de  Laige  (pour  de 
Lnge),  esc.^  s'de  Chazelet;  Jacquesdu  Mosnard,  esc, 

1.  Voir  ce  contrat  aox  carrés  d'Hozier.  Jean  du  MurauU  épousa 
en  deuxièmes  noces  Antoinette  de  la  Filholie,  laquelle  testa  en 
1568.  (Voir  Nadaud.)  Jean  du  Murault.  1I«  du  nom,  épousa  Jeanne 
de  Poychaud;  il  testa  au  Mazeau  en  Limousin,  paroisse  de  Saint- 
Paul-de-Lauiière.  le  7  décembre  1567,  donnant  l'usufruit  de  ses 
biens  à  sa  femme  et  à  Antoinette  de  la  Filholie,  (sa  noverque}. 
Il  avait  alors  deux  enfants  mineurs  :  Jeanne  et  Pierre  du  Murault. 
Titres  de  la  Rivière. 

S.  Canton  de  Saint-Gaultier. 


146  CtSÊALOGIB 

S' de  VilleraTard,  Simon  de  la  Rue,  esc.,  s'  de  la  F 
lippîère. 

C'est  par  ce  maria^  que  les  Vergnaud  de  Boi^linard 
eureot  occasioo  de  venir  s'élabtir  en  Berry  sur  les  bords 
de  la  Creuse. 

Joachim  Vergnaud  fut  porte-enseigne  de  50  lances 
dans  la  compagnie  des  ordonnances  da  roi,  sous  la 
charge  du  s' de  Bonneval  '. 

Il  avait  été  constitué  capitaine  des  cb&leaux  du 
Dorai  et  de  Rançon  par  Louise  de  Savoie,  duchesse 
d'Angoulème,  parconséquentdèsavanl  1531. —Charles, 
duc  d'Orléans  et  d'AngouISme,  comte  de  la  Marche,  le 
confirma  dans  celle  charge  dont  îl  l'avait  trouvé  nanti, 
par  lettres  datées  du  Blanc  le  19  juillet  1541  *. 

Il  otTriL  de  rendre  foy  et  hommage  de  Boislinard  à 
Pierre  Conslancin,  chiilelain  de  Hancon,  pour  M"  le 
duc  d'Orléans  comte  de  la  Marche,  le  13  Tévrier  15i2,  en 
raison  de  la  mort  de  son  père  décédé  8  jours  aupara- 
vant. Il  est  déjà  qualifié  dans  celte  pièce  :  enseigne  de 
la  compagnie  du  s'  de  Bonneval  *. 

Le  13  mai  1518  Henri  II,  roi  de  France,  conTirma 
Joichim  Vergnaud  dins  l'office  de  capitaine  du  Dorât, 
par  lettres  datées  de  Troyes  '. 

1.  Titres  de  U  Rivière  pxasim. 

t.  Tiire  original  avec  un  grand  sceau  ea  cire  roage.  C'est  par 
Erreur  que  l.a  ThaninassiÈre  dit  :  cspioine  du  chAteau  deDurul. 
DansuQ  procËs  entre  François  de  Boislinard  ei  la  rnmilie  Rom, 
il  esi  dit  que  <>  Joachim  de  BoiFlinard,  et.  père  du  demandeur 
D  iju'eEtoyt  de  ion  vivant  porteur  d'cnseicne  soubi  la  ctiarge  du 
■  seigneur  da  Bonneva.1  neanimoins  o'esiojt  homine  qni  intiini- 

•  doyl  personnes  ains  doux,  paisible,  fûiEani  plaisir  à  loutïG  per- 

•  sonnes'.  (Titres  de  la  Rivière.) 
■■  Titre  ori^tinal  sur  parchemin. 

i.  Titre  ori|iinal  sur  parcliemin  signé  ;  de  l.subespine. 


DE   LA    FAMILLE   DE   OOISIINIRD  )47 

Il  fit  conslruire  à  Boislinard  une  chapelle  que 
Philberlde  Beaujeu,  évëquede  Belhléem,  vint  bénir  et 
consacrer,  à  l'honneur  de  Nuire  Seigneur,  de  sa  digne 
et  glorieuse  mère  et  sous  l'invocation  de  Sainte-Croix, 
le  27  décembre  1550  '. 

Le  4  juin  1337  il  achetait  la  Salvache,  près  de  Ter- 
rière,  pour  le  prix  de  140  livres,  de  François  Mérigol, 
escuier,  Tonde  de  pouvoir  de  Claude  Boux  sa  sœur  et 
de  Jeanne  de  Quesnoy  sa  femme  '. 

Dana  la  plupart  des  titres  qui  se  rapportent  à  celle 
époque  le  nom  de  Vergnaud  disparaît  etilneresle 
plus  que  celui  de  Boislinard. 

Ainsi  son  testament  en  date  du  26  septembre  I5ci9 
est  celui  de  Joachim  de  Boislinard,  alias  Vergnhaud, 
escuier,  s'  de  Boislinard  ;  il  demande  à  être  inhumé 
dans  l'église  de  Itancon,  donne  à  sa  HUe  Jehanne, 
mariée  avec  Jean  delaVergne,  esc,  s'deBoisbertrand, 
700  livres  pour  tous  droits  de  succession  paternelle  ; 

Hem  700  livres  à  Marguerite  de  Boislinard  ; 

Ilem  200  livres  à  son  Ois  Pierre  ; 

Item  les  cens  et  rentes  dues  sur  la  paroisse  de  Nuret- 
le-Ferron  à  son  fils  Jean; 

Item  600  livres  à  Claude,  qu'il  destine  au  sacerdoce, 
jusqu'à  ce  qu'il  ail  atteint  l'âge  de  23  ans  ;  celte  somme 
sera  employée  à  son  profit  sous  la  surveillance  de  ses 

I.  Tiire  original ;ur  parchemin.  Philbert  de  Beaujeu  est  qualifié: 

•  humble  evesque  de  Béihlecm,  docieur  en  ihéoio(rie,  c""  du  roi 

•  et  abbé  de  N.  Dame  de  Seize  an  dLii:hé  de  Guyenne,  diocèse  de 

•  Boarde&ui  —  (Gelhléem  hdpital  du  bourg  da  Clamecy,  diocèee 

•  d'Auierra,  dont  les  papts  onl  fuit  un  évÉuhé  titulaire.  Voir  la 
Gtilia  christ iana.) 

1.  Voir  carrés  d'Hozier.  La  Saliacbe  est  de  la  paroisse  de  Riva- 
rennes. 


I 


* 


ils  «tafiALOGlB    :      • 

oniAes,  Claude  Vergnaad,  prieur  de  la  Gareilièré^  et 
Pierre  de  Boûlinar^,  s' de  la  Bastide; 

Item  20  livres  tournois  de  rente  à  Gabrielle  dîi 
M urault,  sa  femmes  si  elle  reste  veuve.  Elle  vivait  encore 
en  1574.  Il  institue  enfin  François  son  fils  aine  comme 
son  liéritier  ;  en  cas  de  décès  Jehan  lui  serait  substitué 
et  après  lui  Claude.  Ses  deux  frères  ci-dessus  nommés 
seront  exécuteurs  testamentaires  ^. 

Joacbim  de  Boislinard  avait  eu  de  Gabrielle  du 
Murault,  sept  enfants  :  quatre  garçons  et  trois  filles  : 

1*  François,  qui  suit. 

2o  Pierre  de  Boidlinard,  s' de  la  Tour  de  Hivarenne, 
qui  a  fait  branche.  (Voir  page  339.) 

3"*  Jean  qui  entra  dans  les  ordres  et  fut  tonsuré  à 
Rançon  le  27  juillet  15f3*. 

Il  y  a  lieu  de  Tidcntifier  avec  unJeanVergnaud, 
en  faveur  duquel  la  cure  de  Journel  près  la  Tré- 
mouiiJe  fui  résignée  le  12  décembre  1569  —  et  il 
en  prit  possession  le  12  décembre  1570  '. 

4°  Claude  s'  de  Margou,  qui  a   fait  branche.  (Voir 
page  246.) 

5**  Lucresse  qui  entra  au  monastère  de  Longefont. 


1.  Titre»  de  la  Rivière. 

2.  II.       id. 

.3.  Il  succédait  à  IL^  Israël  de  Le^pine,  prieur  curé  de  Joumetf 
dès  1566,  qaiétaU  mort  en  irG9,  et  à  Âubertdc  Villard,  Israël  de 
Lespine  était  fièrede  Pierre  de  Lespine,  es.  sr  de  Boassigny,  et 
oncle  d*un  autre  Israël  de  Lespice,  escuier.  (Titres  de  la  Rivière.^ 


DE  LA  FAMILLE  DB   BOISLINABD  149 

Le  jour  de  son  entrée,  le  30  septembre  1549, 
son  père  prit  l'engagement  de  lui  donner  20  livres 
de  pension  viagère. 

Il  avait  déjà  payé  100  livres  et  il  promet  pareille 
somme  le  jour  où  sa  fille  sera  professe.  Trois 
quittances  signées  par  les  prieures  de  Longefont 
en  date  du  23  septembre  1550,  30  septembre  1553 
et  21  juin  1554,  attestent  le  versement  de  cette 
pension  qui  lui  était  encore  payée  en  1587  ^ 

^^  Jehanne,  mariée  par  contrat  du  11  janvier  1558 
passé  devant  de  Bersac  et  Fonnet,  notaires,  à 
Jean  de  la  Yergne,  es.,  s'  dudit  lieu  et  de  Bois- 
bertrand,  archter  en  la  compagnie  deM^^  le  connè- 
table,  fils  de  Jacques  Bourgeois,  esc,  s'  de  la 
Vergne  et  de  d*'^'  Peyronne  de  Merlet. 

La  future  reçoit  1,100  livres  de  dot  une  fois 
payées.  Les  jeunes  époux  auront  pour  demeure  le 
lieu  de  Boisbertrand  tel  qu'il  est  meublé. 

Elle  était  veuve  le  31  mars  1573,  date  d'une 
quittance  de  50  livres  tournois  reçue  par  elle  des 
mains  de  son  frère  aine  par  suite  d'un  codicile  de 
son  père  *. 

7*  Marguerite  qu'on  relrouve  dans  le  contrat  de 
mariage  de  son  frère  aine.  Elle  est  qualifiée  veuve 


i.  Titres  de  la  Rivière.  Longefont.  prieuré  de  l'ordre  de  Fonte- 
ault,  jadis  paroisse  de  Peizay.  commune  d*Oalches.'Une  qua- 
ème  quittance,  «ignée  par  Lucresse  et  datée  de  Jovat  (pour 
Qvard.  près  Délabre,  sans  doue),  semble  indiquer  qu'elle  était 
}r8  rentrée  dans  le  monde.  (V.  Pièces  justilicaliveSt  IV.) 
2  Titres  de  la  Rivi<^re. 


I.        ~« 

f  '  •   * 


■( 


150  6É.1IÉAL0GIE 

de  Florent  de  Sauzai,  esc,  s'  dudit  lieu  en 
Limousin,  dans  un  acle  du  21  septembre  1587, 
dans  lequel  elle  cède  à  Claude  de  Boislinard,  s' de 
Margou,  son  frère,  moyennant  30  escus  sol,  ses 
droits  sur  le  moulin  des  Ghézaux  \ 

IX.  François  IP  du  nom,  escuyer,  s'  de  Boislinard, 
de  la  Bastide  et  de  Terrière,  semble  avoir  poussé  sa 
fortune  plus  haut  que  ses  prédécesseurs. 

Il  avait  conclu  une  brillante  alliance  en  épousant 
Françoise  de  la  Garde,  fille  d*Antoine  de  la  Garde,  che- 
valier de  Tordre  du  roi,  s^  de  Tranchelion,  de  la  Garde 
et  de  Tourdonnet^  gouverneur  du  duché  de  Guise,  et 
de  Françoise  de  Sainle-Fortunade. 

Dans  le  contrat  de  mariage,  passé  à  Boislinard  le 
28  janvier  1559,  devant  Fonnet,  notaire,  on  trouve 
Pierre  de  Boislinard,  prieur  de  Beaubreuilh,  Claude  de 
Boislinard,  Jeanne  et  Marguerite,  frère  et  sœurs  du 
futur. 

Un  y  voit  également  les  noms  de  révérend  père  en 
Dieu  François  de  Neuville,  abbé  de  Grandmonl,  d'An- 
toine de  Neuville,  baron  de  Maignac,  et  de  François 
de  iMonlrochier  ^ 


1.  Titres  de  Marjçou,  au  château  de  Villeneuve. 

2.  Voir  carrés  d'Hozier.  De  ^on  premier  lit,  Antoine  de  la  Garde 
avait  eu,  avec  Françoise  de  Saint-Foriunade,  trois  enfants: 

1'  François,  mort  sans  hoirs. 

2»  Jehanne,  principale  héritière,  mariée  à  François  de  llontroux, 
s'  dudit  lieu^  dont  Isahe  ie  de  Montroux,  dame  de  Tranchelion, 
mariée  à  Ballhazar  de  Montap  ac.  dont  Jean  de  Montagnac. 

30  Frinçoise,  mariée  à  M.  de  Boislinard. 

D'un  deuxième  lit  avec  Françoise  d'AUy,  foeur  du  v'dame 
d  Amiens,  Antoine  de  la  Garde  eut  deux  enfants  : 

40  Charles  de  la  Garde^  mort  sans  hoirs. 


DE  LA   FAMILLE   D£   B0I$L1NARD  151 

Deux  mois  après  son  mariage,  François  de  Boislinard 
élail  confirmé  dans  l'office  de  capitaine  des  châteaux 
du  Dorât  et  de  Rançon  qu'il  occupait  auparavant,  par 
lettres  de  François  II,  roi  de  France,  datées  d'Amboyse 
le  93  mars  i 559  ^ 

Sons  le  règne  de  Charles  IX  et  en  raison  des  troubles 
qui  désolaient  le  pays,  on  avait  confié  à  François  de 
Boislinard  la  mission  de  confiance  de  garder  5  calices 
et  5  plateaux  d'argent  appartenant  à  l'église  de  Rançon. 

Mais  certains  habitants  de  la  ville  en  furent  jaloux  et 
voulurent  qu'on  fit  la  remise  de  ces  objets  précieux  à 
Léonard  Allaluy  et  Antoine  Lesterpt  de  la  Maison- 
neuve.  De  là  grande  contestation  entre  Gabriel  Marran, 
François  Périgot  le  jeune^  procureur  du  roi,  Alexandre 
Jaroussiet  et  autres,  d'une  part,  et  les  prêtres  de  la  com- 
munauté de  Rançon  ;  ces  derniers  protestant  par  leurs 
syndics  que  le  s^^  de  Boislinard  est  très  bon  catholique, 
qu'il  a  toujours  très  bien  gardé  son  dépôt  en  le  prêtant 
au  service  divin  toutes  les  fois  qu'il  en  était  besoin  et 
qu'il  était  d'ailleurs, bien  plus  solvable  que  ceux  aux- 
quels on  le  voulait  confier.  Je  ne  sais  comment  se  ter- 
mina le  débat*. 

On  trouve  encore  dans  les  archives  de  la  famille  des 

50  Françoise  de  la  Garde  la  jeune,  mariée  à  Robert  de  Ravenel, 
S'  de  Sablonnièfp,  morte  sans  postérité. 

Ce  Robert  avait  commencé  par  enlever  Françoise  vers  1584.  et 
les  Boislinard  le  faisaient  po  irsaivre  pour  ce  fait  ainsi  qa'il  résulte 
d*iine  lettre  de  Claade  du  Bellay,  femme  d'Antoine  de  Neuville, 
baron  de  Magnac.  du  10  juillet  1581,  aux  archives  de  la  Rivière. 

Ces  Ravenel  de  Sablonnière  sont  d'une  autre  famille  que  les 
Bavenel  de  la  Rivière.  Tourdonnet  est  en  Limousin,  paroisse  de 
Cbâteau-Chervis. 

t.  Titre  original. 

t.  Titres  de  la  Rivière,  sur  papier,  17  juin  1573. 


\-' 


153  gêhéaijogib 

leiires  royales  datées  de  Blois  le  15  décembre  1576  en 
faveur  de  François  de  Boislinard^  s' dadil  lien.  Ton  des 
cent  genlitshommet  de  la  maison da  roi*  et  capitaine  dû 
Dorât,  portant  exemption  de.  tailles  et  aolrm  snbddes 
sar  les  lieux  de  Boislinard  et  de  la  Bastide  tenus  noble- 
ment à  foy  et  hommage  du  roi,  i  cause  de  la  cbAlel- 
lenie  de  Rançon  et  portant  conflrmation  d'aairea  Mtns 
du  feu  roi  Charles  VII  données  à  Bourges  le  f  d  mai 
1423  et  sentence  d'entérinement  d*icelles  du  sénécbal  de 
Limosin  cy  attachées  pour  le  même  objet  *;  il  figure 
dans  le  rôle  de  convocation  de  la  noblesse  de  la  Basse* 
Marche  pour  le  ban,  faite  au  Dôrat  les  12  et  20  juillet 
1577.  Le  12  msi  1579,  il  obtint  d*Henri  HI  Tautori- 
sation  de  faire  dresser  un  terrier  de  ses  propriétés,  dans 
la  Marche  et  en  Berry. 

Il  fit  son  testament  devant  Fonnet  et  Débondant, 
notaires,  le  28  mars  1584,  instituant  so^n  fils  alcé  son 
principal  héritier/Il  fit  un  codicile  devant  de  Bersae, 
notaire  à  Rançon,  le  28  juin  de  la  même  année' et 
mourul  en  1584  ou  1585.  Il  eu*,  cinq  enfants  légitimes  ^ 
et  un  b&lard  nommé  Antoine  ^  : 

\^  Jean  qui  suit. 

1.  V.  Pièces  Justiûcalives,  V. 

2.  Titre  original  sar  parchemin. 

3.  Voir  carrés  d'Hozier. 

4.  Ils  paraissent  tons  dans  un  arrôt  du  Parlement  de  Bordeaux 
du  l*'août  1188,  sur  appel  de  sentence  du  sénéchal  de  Limousin, 
au  sujet  d'un  procès  avec  Franc  )is  de  Montrouz,es.,  s'  duditlieu. 

5.  Ce  b&tard  avait  7  à  8  ans  lors  du  codicile  de  son  père  qui  le 
nomme  et  lui  donne  100  escus.  C'est  sans  doute  le  même  Antoine 
de  Boislinard,  escuier,  qui  figure  dans  le  testament  de  Mercare 
de  Boislinard,  en  1603. 


DB  LA   FAMIUB  DB  BOISLINABD  153 

2^  Joachim  II«  du  nom,  &'  de  Terrière^  qui  a  fait 
branche.  (Voir  p.  175.) 

3o  Mercure^  s'  du  Mas  de  Lavaud  et  du  Repaire, 
qui  épousa  par  contrat  de  mariage  du  1''  juin 
1595  Françoise  de  Cougnac,  fille  aînée  de  feu 
Marc  de  Cougnac,  vivant  esc.  s'  du  Repaire, 
et  de  feue  d<>"e  Léonarde  de  Ne^poux  ou  Nesvoux. 

Du  côté  du  futur  figurent  François  du  Mosnard, 
esc,  s'  de  Villefavard  et  Jacques  de  laRoche-Ay- 
mond,  esc,  s' de  Boisbertrand,  ses  alliés  et  parents. 
—  Du  côté  de  la  future,  Jehan  deCougnac,  esc,  s' 
de  la  Genesle  et  du  Crouzet,  demeurant  au  Crouzet, 
paroisse  de  Yaulris,  oncle  paternel  et  tuteur,  le 
s'  de  Lymour,  oncle  paternel,  par  procuration, 
Christophe  de  Carbonnière,  esc,  s' de  Chambéry, 
la  Vigne,  iraint  Brin,  en  la  paroisse  de  Saint- 
Yicturnien,  François  de  Salignac,  esc,  s'  de  Coli- 
nière  (?)  paroisse  de  Monterollet,  Gaspard  de  Sou- 
liers, esc,  s' du  Mas  de  Leslerp,  André  Rebière, 
esc,  s'  dudil  lieu,  y  demeurant  paroisse  de  Saint- 
Junyen,  tous  parents. 

La  future  se  marie  avec  ses  droits.  Le  futur  a 
mille  escus  plus  333  escus  1/3  venant  de  sa  mère, 
hypothéqués  sur  le  lieu  et  métairie  du  Mas  de 
Lavau,  paroisse  de  Roussac^ 

Mercure  transigea  deux  semaines  après  avec  son 
frère  aîné,  le  18  juin  1595,  devant  Fon net,  notaire 
royal,  et  obtint  le  Mas  de  Lavaud  en  abandonnant 
tous  ses  droits  successifs  de  père  et  de  mère. 

1 .  Titres  de  la  Rivière. 


154  GélléALOGIE 

Il  testa  devant  Yerdilhac,  notaire,  au  lien  noble 
du  Repaire,  paroisse  de  Vaulris,  jaridiction  d^ 
Morlemart,  le  21  février  1603.  Il  s'en  rapporte  pepi^ 
ses  obsèques  à  son  épouse  Françoise  de  Gougnac 
dame  du  Repère,  nomme  héritière  leur  fille 
d*"*  Gilon  de  Boislinard,  demande  qu'on  nourrisse 
et  qu'on  entretienne  une  fille  pauvre  et  impotente 
nommée  Jehanne.  Il  lègue  à  Claude  de  Boislînard, 
s' de  la  Bastide,  un  sien  bidet  de  poil  bai,  avec  ses 
harnais. 

Item  à  Jehan  de  Boislinard,  s'  de  Boislinard, 
son  manteau  neuf,  un  pourpoint  de  camelot  et  un 
chapeau  neuf. 

Item  à  Antoine  de  Boislinard,  escuier,  son  épée 
et  sa  ceinture  *. 

En  1623,  Jean  de  Boislinard  contestait  la  jouis- 
sance du  Mas  de  Lavaud  au  tuteur  et  curateur  de 
sa  nièce  Gilon  de  Boislinard,  qui  était  Pierre  de  la 
Bastide,  esc,  s'  du  Repaire  et  deBeyreys,  lequel 
avait  épousé  Françoise  de  Gougnac  ou  Cognac  *. 

4°  Paule,  mariée  à  Antoine  de  Vouhet,  esc,  s'  de 
Boubon,  en  Berry,  paroisse  d'OuIches,  dont  elle 
eut  quatre  enfants  : 
1°  François  de  Vouhet,  marié   à  Jeanne  de   la 

Vergne  ; 
2°  Claude,  s'  de  TAjasseau,  marié  à  Anne  Martin  ; 


l.Voir  titres  de  la  Rivière.  CVst  Antoine  de  Boislinard,  fils 
naturel  de  François,  et  frère  de  Mercure. 

2.  Ils  demeuraient  à  Beyreys,  paroisse  de  Blon.  Voir  titres  de 
la  Rivière. 


DE  LA   FAMILLE   DE   BOISLINARI)  155 

3^  Renée,  mariée  à  Jean  de  Crémone,  esc.,  s'  de 

Voguenîge  ; 
4**  CharloUe,   mariée  à   François  du  Terlre,  esc, 
s'  de  Salvert^ 

5«  Claude^  s'  de  la  Baslide,  né  en  i5G7,  devait  entrer 
dans  l*ordre  de  Malte.  Son  père,  dans  son  codicile 
en  1584,  lui  lègue  mille  escus  dans  ce  but.  Une 
enquête  eut  lieu  pour  les  preuves  devant  Phiacre 
Guyot,  chevalier  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  au 
bourg  de  Rançon  le  20  mai  1585.  Le  candidat 
n'avait  plus  alors  ni  son  père  ni  sa  mère  '. 

J'ignore  ce  qu'il  en  advint,  toujours  est-il  que  le 
ilavnl1592ila(rermaitàJacquesdelaKocheaymon, 
esc,  s'  de  Boisbertrand,  paroisse  de  Balledent,  le 
lieu  de  la  Bastide  et  les  cens  et  rentes  du  village  de 
Monsac  pour  33  escus  un  tiers  '. 

Il  figure  au  contrat  de  mariage  de  sa  cousine 
germaine  Jeanne  de  Boislinard,  de  la  branche  de 
Margou,  avec  Laurent  de  Malleret,  esc,  s'  de  Bois- 
marmin,  le  26  janvier  1609  *. 

Il  avait  épousé  en  1597  Marguerite  de  la  Tour, 
dame  du  Clou  et  de  Puylorge  en  partie,  que  M.  le 
comte  de  Maussabré  estime  être  fille  de  François 


1.  Charlolte  de  Vouhet  testa  devant  Mauduyt,  notaire  à  Saint- 
Gaaltier,  le  8  mars  16^2.  légaant  ses  biens  à  René  de  la  Bussière, 
es.  sr  de  Ifalpougue  en  Poitou,  mais  le  15  jinvier  1644,  toojours 
devant  Maudoyt,  son  mari  et  elle  n'ayant  pas  d'enfants  se  firent 
donation  réciproque  de  leurs  biens. 

S.  Titres  de  la  Rivière. 

3.  Id.  Id. 

4.  Titres  de  Boismarmin. 


fS6  GÉRÉAL06IS 

de  la  Toar,  esc: ,  s'  des  Miniers,  da  Cloà  et  de  Poy- 
lorge  ^ 

Il  en  eut  trois  filles  :  Françoise,  Jeanne  et  Paule, 
qai  firent  leurs  partages  le  12  mai  1627  *  : 

A  Françoàe^  mariée  par  contrat  reçd  Rabaoiti 
notaire,  le  30  janvier  1818,  avec  René  de  Vérisne, 
esc.^  s' de  la  Matsonneave  et  da  Clou,  fils  de 
Jean  de  Vérisne,  esc.,  s' de  Farsac,  et  de  Mar* 
guérite  du  Breuil*. 
Ils  eurent  deux  enfants  : 

i^  Pierre  de  Vérisne,  s*  du  Clou,  qui  épousa 
Jeanne  de  Faulle.  Il  était  mort  en  1670,  lais- 
sant deux  filles  ^  : 

a)  Jeanne^  mariée  à  Louis  de  Moussy,  s'  de 
Villemorl; 

b)  Marie,  qui  épousa  Louis  Cherdebœuf,  esc.^ 

s' de  la  Grande-Roche. 

2®  Françoise,  mariée  à  Jean  de  Boislinard,  s'  de 
Margou,  le  30  juin  1671.  (Voir  p.  254.) 

B  Jeanne f  mariée  à  Aymond  de  Dury,  esc,  s'  de 
Conflans  el  de  Monlignon,  fils  de  François  de 
Dury,s'  de  Conflans  et  de  Marguerite  Tourneau, 


1.  s.  Titres  de  Boismarmin.  Puyiorge,  actaellement  Pelorge, 
commune  de  RuffeMe  Cb&teau  (Indre). 

8.  Preuves  d'Alexis  de  Boislinard,  de  la  branche  de  llargoa, 
Titres  de  Boismarmin. 

4.  Voir  le  contrat  de  mariage  de  Boislinard  et  de  la  Thuile. 
6  juillet  1856.  Minutes  Pérussault,  notaire,  chei  Lochelongue. 
notaire  à  Saint  Gaultier. 


DE  LA   FAMILLE  DE   BOISLINARD  157 

dame  de  Monlignon,  en  Beriy,  commune  d*Oul- 
ches.  Jeanne  ne  semble  pas  avoir  eu  d'enfanls. 

Elle  testa  le  27  octobre  1667,  devant  Courau!- 
din,  notaire,  en  faveur  de  ses  pelils-neveux  et 
petites-nièces. 

Elle  demande  trois annuelsd'une  messe parjour 
durant  un  an  et  quinze  prêlres  disant  messe  le 
jour  de  son  enterrement. 

Item  qu'on  habille  à  neuf  trois  pauvres^,  elc, 

Sa  mort  eut  lieu  trois  ans  plus  tard  le  12  mai 
1670  «. 

G.  Paule,  mariée  à  Henri  de  la   Thuile,    esc, 
s'  de  la  Yernusse  '. 
Dont  deux  enfants  : 

a)  Louis  de  la  Tbuile,  esc,  s' de  Claviëre. 

b)  Renée,  mariée  par  contrat  reçu  Perussault, 
notaire,  le  6  juillet  1656,  avec  Jean  de  Bois- 
linard,  s'  des  Chézaux.  (Voir  page  209.) 

X.  Jean  de  Boislinard,  II*  du  nom,  s'  de  Boislinard, 
épousa  par  contrat  de  mariage  passé  devant  Claveau  et 
Thomas  le  17  novembre  4583,  Renée  de  Blon,  fille  de 
fea  Melcbior  de  Bion,  chevalier  de  Tordre  du  Roi,  s'  de 
Beaupuy,  et  de  Marguerite  de  Gain. 

La  future  recevait  de  sa  mère  et  de  son  frère,  Chris- 
tophe de  Blon,   esc,  s'  de  Beaupuy,  la  promesse  de 

1.  2.  Titres  de  VilleDeuve.  relatifs  à  llargou. 
3.  If.  le  comte  de  Maussabré  présume  qu'il  était  fils  d*ADtoine 
de  la  Thuile,  escuîer,  s'  d'Avray. 


158  GtmtAlMlE 

8,000  livres  pour  tout  droit  de  succession  paternelle, 
maternelle  et  collaléraie  ^. 

Le  s'  des  Bories,  capitaine  de  40  hommes  d'armes  et 
mestre  de  camp  de  Tinfanterie  du  roi  de  Navarre,  donne 
au  s' de  Boislinard  une  lettre  de  sauvegarde  pour  pas- 
ser et  repasser  en  sécurité  avec  ses  gens  et  ses  bagages, 
en  date  du  18  juin  1388,  ce  qui  semble  indiquer  qu*ii 
servait  alors  dans  Tarmée  royale  '. 

Par  acte  du  2  janvier  1600,  et  en  qualité  d'héritier 
de  feu  Françoise  de  la  Garde,  sa  mère,  il  donnait  pro- 
curation pour  poursuivre  m^' Bernard  Ghappon,  soy- 
disanl  abbé  de  Bohory,  en  Picardie,  afin  d'obtenir  res- 
tilulion  aux  héritiers  de  feu  Antoine  de  la  Garde  de 
500  livres  de  pension  annuelle,  pension  qui  ne  devait 
pas  durer  plus  que  le  temps  qu'icelluy  Ghappon  serait 
gardien  de  susdite  abbaye  '. 

Le  G  septembre  160611  transigea  avec  Claude  de  Bois- 
linard, 8<^  de  la  Bastide,  son  frère,  au  sujet  du  partage 
des  biens  de  leurs  père  et  mère. 

On  trouve  dans  les  archives  de  la  famille  une  quantité 
(le  papiiîrs  d'aiïaires  semblant  indiquer  une  situation 
(inancière  embarrassée;  ainsi,  il  avait  dû  emprunter 
2,120  livres,  8  sols,  A  deniers  à  honorables  maîtres 
Gabriel  et  Pierre  Marran,  seigneurs  de  Montherud, 
chacun  pour  une  moitié,  par  acte  passé  devant  Rivaille, 
notaire,  le  A  février  1G05  *. 

1.  Titres  de  la  Rivière.  Christophe  de  Blon,  marié  à  Lyette  de 
la  Béraudière,  en  eut  un  (ils,  Emmanuel  de  Blon. 

On  trouve  enccre  Françoise  de  Blon,  sœur  de  Renée,  qui  lesla 
le  17  dôcemhre  U8G,  léguant  1,500  livres  à  Mme  de  Boislinard. 

t.  Tiire  original. 

8.  Titres  de  la  liivière. 

4.      11.  id. 


DE   LA   FAMILLE  DS   BOISLINARD  159 

Jean  de  Boislinard  et  son  fils  Jacques  durent  vendre, 
ie  18  avril  1631,  à  François  Lelong,  s' de  la  Mazière,  le 
lieu  de  la  Bastide  et  des  renies  sur  le  village  de  Monsac, 
depuis  si  longtemps  dans  la  famille,  pour  le  prix  de 
5,700  livres  tournois. 

Us  se  réservent  toutefois  3  deniers  de  cens  avec  la  foy 
et  hommage  sur  choses  nobles,  que  Tacquéreur  et  ses 
successeurs,  à  chaque  mutation  d'hommes  et  de  sei- 
gneurs, seront  tenus  payer  et  faire  aux  sieurs  de  Bois- 
linard ou  à  leur  ayant-cause  K 

Jean  de  Boislinard  eut  avec  Renée  de  Blon  six 
enfants  : 

i®  Jacquesy  qui  suit. 

2*  Anne  i  ^^^^^^^^  j^^  ^^^ 

3*  Marte  )  « 

4^  Marguerite,  mariée  par  contrat  du  27  décembre 
1G18  avec  Jean  Courbaud  (ou  Couraud),  s' de  la 
Croze,  lequel,  en  i%ii,  était  en  difficultés  avec  son 
beau-père  et  se  déclarait  héritier  de  sa  feue  femme 
et  de  leur  fille  '. 

5**  Gilon  (n'existait  plus  dès  lf3f). 


i.  La  Bastide  passa  ensuite  aux  llarran.  Gilbert  Dupin,  frde 
Saint-BarbaD,  et  sa  femme  Marie  de  Marran,  issae  de  François 
Le  LoDiT*  veodirent  la  Bastide,  le  5  mars  1769,  à  ViDcent  Bomiers 
de  la  Vauxbois,  curé  de  la  Celle- Dunoise,  et  à  Jean-André  Bomiers 
de  Nouit.  sénéchal  de  Rançon,  qui  eurent  un  long  procès  avec 
les  Boislinard,  vers  1780. 

S.  Titres  de  la  Rivière. 

13 


•* /Mme,  qri  épMM  p«r  coatiit  pané  è  ItiiliWÉiii 
dafani  Baslidey  noltife,  kS7  llTriar  MM,  A»Mt 
de  CrtmoM,  ese.,  iP  daTogMilptflPira  prfiiidè 
Jmo  deCMsoM,  eie.,  r  de  TogMoiga,  iqri  MiM 
sus  eobnte  de  Renée  de  Tosliet,  eooiae  jfif-* 
maiiie  de  Jeaime*  ' 

Son  père  el  aoD  ffèie  diMHMt  à  le  falnre  4,M0 
Ufret  poer  tous  droits  mtceMlfli  de  père,  «Aie 
et  toouri.  Se  mère  el  ses  eoMiB  Boai  déeédéee, 

Marie  de  Megnae,  m  bdle-eoMur,  ^ooee  defce-' 
qoee  de  Beblinard  son  lirèr^  MgàNmle  celte  dol 
deSOOUfree*. 
Je  eoppoie  que  Jean  de  Boislinerd  monnil  pee  de 
temps  après  le  mariage  de  sa  fille. 


XI.  Jaeqaes  de  Boislioard,  ese.,  s' de  Bdelfau^, 
dtl  liomm^ge  aa  roy,  dv  lien  de  Boisllnardi  le  iS  avril 
iMS». 

II  épousa  CD  premières  noces,  par  contrat  reçu  Hotl- 
geon,  notaire,  le  4  juin  1614,  Marie  de  Magnac,  sœur 
de  Joachim  de  Magnac,  esc.,  sr  de  Ghatelard ;  mais  il 
n'en  eut  point  de  postérité  '. 

Jacques  de  Boislinard  et  d"*  Marie  de  Magnac,  son 
épouse,  donnent  une  quittance,  le  2  juillet  1625,  à 
Marie  Thamoyneau,  veuve  de  Joachim  de  Magnac. 

1.  Titres  de  la  Rivière.  Cette  dot  de  4,000  livres  n*âyaiit  ptsété 
soldée,  on  trouve  plas  tard,  S  jaillet  t67t,  mise  à  prix  de  U  mai- 
son et  dn  flef  de  Boislinard,  saisis  sur  Marie  de  llontbel,  veave 
de  Jaeqaes  de  Boislinard,  à  U  requête  de  Jacqueline  de  Crémone, 
épouse  de  Charles  de  Ruben,e8.,  h'^  de  Martenat  et  de  Vogaenige, 
et  fille  de  Jeanne  de  Boislinard.  Voguenige  est  dans  la  paroisse 
de  Saint-Pardouz. 

2.  8.  Titres  de  la  Rivière. 


DE  LA  FAMILLE  DB    BOISLINARD  161 

Jacques  de  BoisHnard  a  aussi  été  qualifié  s^  du  Quey- 
roux,  paroisse  de  Saulgé  en  Poitou,  où  il  a  habité, 
ainsi  qu'il  résulte  de  divers  actes  datés  de  1634  et  1644. 

Marie  de  Magnac  testa  une  première  fois  devant 
Boschier,  notaire,  le  9  septembre  1633,  demandant 
d'être  inhumée  dans  les  tombeaux  de  la  maison  de  son 
mari. 

Elle  léguait  1^500  livres  à  Françoise  de  Magnac,  ?a 
nièce,  fille  de  feu  Joachim  de  Magnac  ; 

Item  800  livres  à  Marguerite  Gilon  de  Salîgnac,  sa 
nièce  ; 

Item  500  livres  à  Jeanne  de  BoisHnard,  sa  belle  sœur, 
et  nommait  son  mari  son  héritier. 

Elle  testa  une  deuxième  fois  devant  Rivaille,  notaire, 
le  16  janvier  1636.  Elle  fait  de  plus  grands  avantages 
encore  à  son  mari,  en  raison  de  ses  dépenses  pour  la 
soigner  dans  ses  grandes  maladies  ^ 

Elle  mourut  sans  doute  peu  après,  car  son  mari 
épousa  en  deuxièmes  noces,  par  coniral  du  \S  février 
1640,  Marie  de  Montbel,  fille  de  Jacques  de  Monlbel, 
esc,  s'  de  la  Tasche  et  de  Anne  Déaux*. 

Ils  firent  ensemble  leur  testament  devant  Hivaille, 
notaire,  le  1"^  mars  1056,  à  Boislinard. 

Us  demandent  à  être  inhumés  dans  la  chapelle  de 
Notre-Dame  de  l'église  de  Rançon  es  tombeaux  de 
leurs  prédécesseurs. 

Us  lèguent  30  livres  à  la  communauté  de  cette  église; 
Hem  30  livres  aux  religieux  du  couvent  du  Dorât; 

1.  Titres  de  la  Rivière. 

1.  Note  communiquée  par  M.  le  comte  de  Maussabré. 


163  6ÊIIÊAIj06fB 

Ilem  3,C00  livres  a  chacoD  de  leurs  Irois  eofaiils  qui 
suivent  :  Annet,  Geoffire  ei  Sylvie,  payaUes  i  leur  ma* 
jorité  ; 

Nomment  héritier  leur  fils  atoé,  Léonard  de  Boitli- 
nard;  sHl  meurt -sans  hoirs,  ils  substituent  Annet,  et 
au  besoin  Geoffre,  et  enfin  Sylvie. 

Jacques  de  Boislinard  mourut  A  la  fin  de  1059  S  lais* 
sant  quatre  ecfaiits  : 

1*  Léonard^  esc.,  s' de  Boislinard,  qui,  le  15  janvier 
1667,  produisit  ses  titres  de  noblesse  devant 
Henri  d'Aguesseau,  commissaire  départi  par  Sa 
Majesté  pour  la  vérification  dans  la  généralité 
de  Limoges.  Il  mourut  sans  doute  peu  après  et 
sans  laisser  de  postérité,  car  la  succession  passa  A 
son  plus  jeune  frère. 

2*  Annet^  alias  Annet- François^  s'  du  MoUan,  qu'il 

convient  d'identifier  avec  un  s' de  Boislinard,  qui 
signe  La  Rivière  de  la  Marche,  et  qui  écrivait  de 
Paris,  le  25  novembre  1619,  une  lettre  désolée 
à  son  frère,  au  château  de  Boislinard  '.  11  était 
sans  ressources,  ayant  la  goutte  aux  genoux 
et  aux  pieds.  En  revenant  de  la  campagne  de 
Hambourg  on  lui  a  donné  son  congé  du  régiment 
des  gardes  dans  lequel  il  était. 
11  s*est  adressé  inutilement  à  M.  de  Bosquemar 


1.  Titres  de  la  Rivière. 

2.  Cette  lettre,  avec  débris  de  cachet  armorié,  est  adressée  au 
maître  de  poste  de  Morterol  pour«ia*il  la  fasse  tenir  à  M.  de  Bois- 
linard. en  sa  maison  de  Boislinard. 


Dfi  LA   FANILLB   D£   BOISLINARD  163 

pour  entrer  aux  Invalides.  Plus  heureux  auprès  de 
Mme  de  Chassingrimont  \  fort  amie  de  M.  de  la 
Feuillade,  il  espère  entrer  dans  cet  établissement 
afîn  d'avoir  du  pain  pour  le  reste  de  ses  jours. 

Il  le  souhaite  de  tout  son  cœur,  afin  de  ne  point 
causer  de  peine  ni  de  coustance  à  un  frère  qu'il  sait 
trop  bon  pour  le  vouloir  abandonner. 

Il  ajoute  quelques  mots  de  politesse  pour  sa 
mère,  pour  la  femme  de  son  frère,  pour  sa  soeur  et 
pour  M'  notre  beau-frère  {sic). 

Il  dit  enfin  que  son  adresse  est  rue  Guicharde, 
dans  le  faubourg  Saint-Germain,  à  la  Croix-de" 
Lorraine^  où  on  ne  le  connaît  que  par  le  nom  de 
Boslinard. 

Au  lieu  d*enlrer  aux  Invalides,  il  revint  au  pays 
natal  et  y  vécut  même  longtemps,  car  il  testa  à 
Boislinard  après  la  mort  de  Geoffroy.  Le  2  mai 
1703,  devant  Pierre  de  Bersac,  notaire,  il  demande 
à  être  enterré  dans  les  tombeaux  de  ses  prédéces- 
seurs. 

11  lègue  60  livres  aux  prêtres  de  la  principale 
église  de  Rançon  pour  une  messe  chaque  année, 
à  la  saint  François,  le  4  octobre  ; 

11  donne  l'usufruit  de  tous  ses  biens  à  Elisabeth 
Blactor,  la  veuve  de  son  frère,  pour  tous  les  grands 
services  qu'il  en  a  reçus. 

Son  unique  héritier  est  son  neveu,  Pierre  de 


t.  Mme  de*  Chassingrimcnt  était  une  coasiie,  issue  de  germain, 
Marie  de  Montbel,  nommée  Anne  Deaux,  et  mariée  à  Charies 
lubnseon.  sr  de  Chassingrimcnt.  Note  de  M.  le  comte  de  Macs* 
bré. 


h  ^=      -a» 


161  6ÉHÉAL06IB 

Boislinard,  s'  de  Sème,,  i  eonditioa  ,éb  payer  les 
legs  faits  par  Geoffroy  de  Bcmlinard  à  toiss  ses  en- 
fants, dans  l'hypothàse  où  les  biens  lataeén  l^ur  ce 
dernier  n*y  suffiraient  pas  '  • 

» 

3*  Geoffire  ou  Geoffiroy^  qui  soit. 

4*  Sylvine  ou  Sylvie^  qui  épousa  par  contrat  reçu 
Descelles,  notaire  royal  à  Bellac,  le  30  septembre 
1675,  Pierre  Teulet,  archer  de  la  maréchaussée  de 
la  province  et  huissier  audiencier  de  la  cbàtellenle 
deChampagnac*. 
Elle  en16}ait  veuve  en  1692. 

XII.  Geoffroy,  alias  Geoffre  de  Boisltnârd,  esc.,  s' de 
Boislinard,  après  la  mort  de  son  frère  atné  Uonardt 
trouva  une  succession  assez  embarrassée  pour  ne  vou<* 
loir  la  prendre  que  sous  bénéfice  d'inventaire,  .ainsi 
qu*il  est  dit  dans  un  aveu  et  dénombrement  rendu  au 
roi  par  lui  le  5  janvier  1670. 

Cet  aveu  comprend  : 

1°  Le  lieu  de  Boislinard  avec  ses  dépendances; 

2«  La  métairie  de  la  Perle,  dudit  lieu  ; 

'i^  Un  moulin  sur  le  ruisseau  de  Sème; 

4"  La  moitié  du  dixme  dudil  lieu  de  Boislinard  ; 

5°  La  moitié  du  dixme  de  la  Bétoulle,  près  la  Mai- 
sonneuve ; 

6^  La  métairie  de  Moullan,  près  Boislinard; 


1.  Tous  les  enfants  de  son  frère  Geoffroy  sont  nommés  dsns  ce 
testament. 

2.  Titres  de  la  Rivière. 


DE  LA  FAMILLE  DE   fiOlSLlNARD  165 

7^  Des  droils  de  pàlurage,  etc.,  elc. 

Il  épousa,  par  contrat  de  mariage  passé  devant 
Rivaîlie,  notaire,  le  2G  juillet  1674*,  demoiselle  Elisa- 
beth Blactor^  fîlle  de  Jean  Blaclor,  conseiller  du  roi, 
contrôleur  des  rentes  sur  la  ville  de  Paris,  et  d'Anne 
Thévenin. 

Elisabeth  Blactor  était  alors  veuve  de  Jean  de  Mar- 
bœuf,  esc,  s'  de  Masroeau,  paroisse  d*Ârnac. 

Quelques  années  après  son  mariage  et  Geoffroy  de 
Boislinard  étant  absent  pour  le  service  du  ban  de  la 
province,  elle  s'adressait  à  la  justice  du  Dorât  pour 
obtenir  de  Bonaventure  de  Montbel,  en  possession  des 
biens  de  feu  Jean  de  Marbœuf,  son  premier  mari,  une 
reddition  de  comptes  '. 

Le  6  avril  1680,  Geoffroy  de  Boislinard  fournit  au  roi 
un  nouvel  aveu  et  dénombrement  de  son  lieu  noble  de 
Boislinard  ^ . 

Il  semble  qu'il  fut  frappé  assez  subitement  par  la 
mort,  car  son  testament  est  daté  de  Tune  des  métairies 
de  Boiàlinard,  où  il  e?t  gisant  an  lit,  mais  sain  d'esprit, 
le  12  mars  1702,  et  il  ne  peut  signer  à  cause  d'un 
éblouissemenldc  vue  et  par  sa  faiblesse  {sic). 

Il  nomme  héritier  son  Gis  alné^  Pierre  de  Boislinard, 
s'  de  Sème. 

Donne  1,000  livres  à  Mathieu  et  à  chacune  de  ses 
filles  aînées,  Marie  et  Anne,  et  700  livres  seulement  à 
chacune  des  quatre  dernières  filles,  Marie-Anne,  Mar- 
the, Françoise  et  Catherine  de  Boislinard  *. 

1.  Diverses  pièces,  et  en  particulier  ud  bref  de  Clément  X,  du 
4  avril  1C74,  démontrent  qa'À  cette  date  la  situation  des  futurs 
époux  était  fort  irrégulière.  Voir  titres  de  la  Rivière. 

t.  3.  4.  Voir  titres  de  la  Rivière. 


166  eUtàutak  : 

Geoffroy  de  Boiriinard  monrat  lis  ISmrs  et  m  wm 
fit  Taire  on  iavenlun  deax  mois tprèt,  le  19  nid  flOI'. 

Il  laiiMit  hait  enhols  t 

la  Pierre,  s' de  Sème,  nommé  déjà  dam.  le  teattment 
de  son  oncle,  mais  qui  vonlnt  renoncer  A  ton  «es 
droits  saecesMraaz  le  Si  Jdîd  1714,  en  bvcar.  de 
son  frère  pulnéi  Mathieo  de  Boislinard,  auquel  il 
fit  une  donation  irrévocable  par  vice  d'ingratitsde, 
snrvenance  d'enfants,  on  antremeat,  i  icaose  dn 
bons  services  qu'il  en  a  reçus,  se  réservant  toate* 

.  fuis  l'usufruit  de  la  mélairie  du  Moallan  s'il  oessut 
d'être  nourri  et  entretenu  dans  la  con»pagnle  de 
son  frère,  par  acte  de  donation  reçu  iTignaiid,  no- 
lalre  h  Rançon*. 

2*  Marie,  qui  épou»,  le  ii  juin  1703,  ■  Martial 
Jupille,  s'  de  la  Grange,  fils  de  Léonard  Papille  et 

de  Catbcrine  Freyssinaud,  dn  bourg  de  Salagnae, 
en  présence  de  Jean-Baptiste  Jupille,  de  Pierre  de 
Lavau,  de  Jules-Joseph  de  Marans,  eacuîer,  et 
d'Antoine  de  Roumilhac,  notaire  royal*.  Elle 
parait  décédée  avant  1721 . 

3'  ^nne,  alias  Anne-Siloie,  ert  nommée  dans  lesdeux 
testaments  ci-dessus  de  sun  père  et  de  son  oncle, 
dans  une  déclaraliund'b:iisabelh  Blactor,  le  18 août 
1121,  ou  sujet  de  la  succession  de  Geoffroy  et 
d'Annet  de  Boislinard ';  elle  demeurait  alors  au 


D£  LA    FAMILLE   DE   BOISLINARD  167 

châleau  et  lieu  noble  de  LavaMe-Lezav  en  Poitou  : 
jignore  ce  qu*elle  devint. 

40  Mathieu,  qui  suit. 

5«Afar/e -Anne  est  nommée  en  1702.  Comme  elle  ne 
paraît  pas  dans  Tacte  de  1721,  il  est  probable 
qu'elle  n'existait  plus. 

6<»  Marthe,  qui,  en  1721,  est  qualifiée  épouse  de  Pierre 
Leznud  en  la  ville  de  Magnac. 

7*  Françoise,  qui  transigeait  avec  son  frère  le  27  fé- 
vrier 1729,  au  sujet  de  la  succession  ;  elle  demeu- 
rait alors  à  Droux  ^  Son  frère  promet  de  lui  servir 
une  pension  viagère  et  annuelle  de  30  livres, 
payables  en  deux  termes,  plus  2  charretées  de 
bois  en  saison  convenable  et  2  quartes  de  châ- 
taignes à  chaque  Saint-Martin  d'hiver. 

8®  Catherine,  baptisée  à  Rançon  le  27  mars  1694. 
Elle  épousa,  le  i9  septembre  17:24,  Jean  des 
Brousses,  de  la  paroisse  de  Droux,  veuf  de  Marie- 
Anne  de  Légalis  '. 

Elle  n'existait  plus  dès  le  2  juillet  1730,  ainsi 
qu'il  ressort  d'une  quittance  de  2u4  livres  payées 
par  Mathieu  de  Boislinan),  son  frère,  à  Jean  des 
Brousses,  greffier  en  la  juridiction  de  Droux,  veuf 
de  d'**'  Catherine  de  Boislinard  '. 

XllI.  Mathieu  de  Boislinard,  esc,  s' de  Boislinard, 
fut  baptisé  en  l'église  de  Rançon  le  11  août  1687  et  eut 

1.  3.  Titrei  de  la  Rivière. 
t.  Etat  civil  de  Rançon. 


1«S 

pour  parrain  M"  Mathieu  Moulinicr,  curé  de  Bellac'. 

Il  fournit  tm  scie  de  foy  cL  liommage  pour  les  fiefs 
de  Boislinard  et  de  la  Bastide,  relevant  du  roi  à  cause 
do  comté  de  la  Basse-Marche,  devant  les  présidents 
trtfoners  de  Fmaoe  de  la  généralité  de  Limoges,  le 
M  aoAt  1714. 

Cet  acte  defoy  et  hommage  fut  renouvelé  le  14  juin 
1733*.  U  tDareit  également  au  hurean  des  finances  un 
aveu  et  dénombrement,  en  date  du  2tl  août  l7;^0. 

Il  époDH,  par  Gonlr.it  du  22  janvier  1719  reçu 
Rivand  et  de 'RouniilliQc,  notaires,  Marie-Anne  de 
Harran,  fille  de  feu  Joseph  de  Marran,  escuier,  a'  du 
Hoal,  et  de  dame  Anne  du  Clou,  demeurant  au  lieu  ' 
noble  de  la  Bastide  *. 

Noos  avons  déjà  vu,  p.  159,  que  la  Bastide  avait  été 
vendue  par  la  famille  de  Boisltnard  en  1691;  et  qoe  cette 
propriété  avait  passé  dans  les  mains  in  DMoin  de 
LavaaxboÏB  et  de  Nouil,  en  1769  *. 

Mathieu  de  Boislinard,  dès  1770,  assignait  à  Bellac 
les'  de  Lavauxbois  et  commençait  un  long  procès  que 
ses  enfants  poursuivirent  ensuite  pour  démontrer  que 
la  Bastide  dépendait  de  Boislinard  comme  arrière-lief. 

Sa  situation  de  fortune  ne  semble  pas  avoir  été  très 
heureuse. 

Kn  1746,  il  demandait  à  être  déchargé  de  40  livres 

4.  État  civil  de  Rançon. 

1.  Tiires  de  U  Rivière.  Ces  acies  de  foy  et  hommige  mci 
Tenilnï  avec  le  cérémonial  uEiié  par  le  s'  de  Buislioard  genoux  en 
lerre,  les  maias  Joinieï  —  nud  ii>ie,  sans  é|iée  ni  éperons. 

3   Voir  Id  contrai  dam  ks  lilres  de  U  Rivière. 

t.  Cetiç  seconde  venie  avaii  en  lieu  moyennant  l),1H  livr». 


DB  LA  FAKIUB  DB  BOISLINAID  169 

dUmposilion  à  Tinlendanl  de  Limoges,  en  faisant  valoir 
qu*ii  avait  de  nombreux  enfants  en  bas  âge  (sauf  trois 
flis  dans  la  gendarmerie)  et  que  la  grêle  avait  détruit 
sa  récolte  le  25  juillet  précédent. 

Dans  une  note,  pour  une  supplique  analogue,  il 
demande  à  être  déchargé  de  20  livres  d'imposition, 
en  faisant  valoir  qu'il  a  85  ans  et  sa  femme  autant. 

Sur  10  enfants,  il  a  eu  6  garçons,  dont  3  ont  été  tués 
à  Tennemi  et  l'un  des  3  survivant  est  brigadier.  De  ses 
4  Glles,  3  ont  été  placées  dans  des  communautés  reli- 
gieuses par  la  bonté  d*àmes  charitables.  Une  seule 
leur  reste  pour  les  soigner,  faute  de  pouvoir  payer  des 
domestiques.  11  estime  enfin  le  revenu  de  ses  propriétés 
à  cette  époque  (1772)  à  300  livres  seulement  *. 

Mathieu  de  Boislinard  mourut  sans  doute  vers  cette 
époque  après  avoir  eu  au  moins  treize  enfants. 

1*  Pierre-Joseph^  qui  entra  au  service  le  23  mai  1743, 
fit  dix  campagnes  et  péril  à  la  bataille  de  Minden 
le  1"  août  i759.  Il  était  gendarme  dans  la  compa- 
gnie, sous  le  titre  de  chevau  léger  de  Bourgogne. 

2o  Elisabeth-Marguerite,  baptisée  à  Rançon  le  20  fé- 
vrier 1721  ^  Peut  être  est-elle  Tune  des  trois  Olles 
religieuses  que  Mathieu  signalait  permises  enfants 
en  un, 

3a  C/awrfe,  dit  le  chevalior  de  Boislinard,  baptisé  à 
ilancon  le  15  juillet  1723  ^ 

t.  Titres  de  la  Rivière.  Dès  le  19  mars  1779,  Jean> Baptiste, 
dans  une  procuration  à  cette  date,  se  disait  s'  de-Boiàlipard  et  non 
pas  de  Sème  comme  ii  ie  fdiisait  auparavant, 

t.  3.  Etat  c|vi)  de  ^ancon^ 


GËNÉALOGIR 

mâme  lomps  que  6on  ftitt 
:,  il  éliiii.  brigadier  dans  )a  compagnie  de  cbe- 
vnu-léger  de  Bourgogne,  quand  il  péril  a  Miudca 
le  i"a<iùl  1759. 

4*  Marie,  bapliaêe  à  Rançon  le  24  janvier  n26  et 
décédée  le  14  oelobre  1730'. 

5"  Léonard,  baptisé  à  Itancon  en  1727,  décédé  la 
17  septembre  1727  ',  ùgé  de  4  mois, 

G°  Jean,  alias  Jeaii-Bnptiste,  qui  suit.  ^^M 

7°  Jiisep/i-/,éo>iard,  né  en  1730,  inhumé  â  Ilancon  le 
27  septembre  1730,  âgé  de  2  mois. 

H''  Jusep/i,  &'  de  la  Coàle,  né  vers  1732,  entra  au  ser- 
vice le  \  avril  1748,  fil  sept  campagnes,  recul  un 
coup  de  feu  ûMinden,eiriit  réfunnë  en  1788  avec  le 
corps  de  la  gendarmerie  où  il  avail  été  porte-éten- 
ilard  dans  la  compagnie  de  gendarmes  de  Berrv, 
avec  le  lilre  de  lieutenant  de  cavalerie;  il  avait  la 
croix  de  Sainl-Louis.  [I  émigra  en  17!'!,  servit  a 
l'armée  des  princes  dans  la  campagne  de  1792 
avec  son  grade,  contribua  à  la  déTensc  de  Maes- 
tricli  en  171)3.  Il  servit  ensuite  comme  noble  â  pietl 
dans  la  compagnie  n"  10,  oii  il  se  conduisit  avec 
bonncur'. 

i.  1.  Elal  civil  de  Raiicoc. 

s.  Titres  de  ta  Hivièreet  en  pirticalier  aa  ccrliticjl  si|tnù  Louis- 
Joseph  de    Bourbon,  daif  ûo  qaariier  général   de  FelEirjiz,  le 


â 


DK  U    PAUlLU   nE   SOtSUNMUri  171 

11  avait  épniis6  à  N&ncy,  le  IV>  janvier  l780i 
dame  Colherine  Tnrirut,  veuve  de  Louis-Pii;nc 
Othenin,  avocal  au  pitsiilial  de  Nancy,  en  présence 
de  Jean  de  Boislînard,  chevalier  de  Sainl  Louis, 
maréehal-dcs-logis  dans  la  compagnie  des  gen- 
darmes d'Artois,  son  fiére,  do  Pierre  Pelil,  lieuli- 
nanl  de  cavalerie,  chevalier  de  Fainl-Louî?,  elc-  '. 
Il  linil  sa  carrière  à  l'iiùpilal  royal  de  Sainl- 
Joseph  à  Munich,  le  18  Juin  1811 . 

Joseph  de  Boislinard  avail  fail  un  testament 
olographe  deux  ans  auparavant,  en  présence  de 
Modeste  Maron,  marquis  de  Cerzé  el  de  Chrétien- 
Ignace  de  Loyson.  —  S'il  restait  quelque  cliose  do 
la  pension  viagère  qu'il  recevait  d'Angleterre  (ses 
délies  et  les  frais  de  funérailles  payés),  il  demandait 
que  ce  fut  versé  dans  la  cair^se  des  pauvres  émigrés 
français  tenue  par  MonfB'  de  Vareille,  évéquede 
Gap,  de  laquelle  il  avait  reçu  bien  des  secours  ', 
Fait  à  Munich  le  18  juin  1800. 

}■  Autre  Marie  baptisée  à  Rançon  le  25  février  1734. 
—  Elle  était  novice  dans  le  couvent  des  rcli(;ieuses 
hospitalières  de  la  ville  deMagnacquand  ses  lantes 
Anne  el  Marie  de  Marran  constituèrent  200  livres 
pour  parlic  de  sa  dot  de  religieuse,  parade  du 
29aoiiin53". 


1.  Extnlt  dei  registre!  de  la  paroisse  de  Saint-Nicolas   de 

I.  Piâce  origiQkle.  Titres  de  la  Rivière. 

I.  On  Ironie  one  Uarie  de  Boislînird  dans  le  donlral  de  ma- 
tgt  de  }e>ii-8aptigte  de  DoisUnarJ  ea  1781  et  iiualillâeaa  saut. 
Ignore  il  c'esi  la  tnime  sortie  da  couveni. 


WJemit  B^tùle  de  BoUlinanl  de  Longpré  entrs  « 

wnicelelS  avril  1763.  Til  quatre  campagnes el suc- 

^    eoaba*  la  bataille  de  Gio&lercanip  le  IG  uctubre 

I7M.  — 11  servait  sous  les  ordres  du  mareclial  de 

CtstriM*. 


Il*  Pierre  Jmeph,  &'  des  Roches,  baptisé  à  Rançon  le 
8  mû  VUS..  —  Son  frère  aîné  sert  de  parrain  '. 

U  enbm  au  sen,-ice  le  âOmars  1Ï57,  lit  six  cam- 
pagBMetfulsi  grièvement  blessé  à  Minden  qu'il 
dut  quitter  le  service  avec  une  petite  pension.  Il 
éUitgeadarmedans  la  compagnie  deBcrry.  unie 
voit  figurer  dans  la  Ij^le  des  genlilsbommea  de  la 
Btwe -Marche  pour  tes  élections  aux  États  géné- 
raux eu  1789.  Il  y  représente  aussi  son  frère  aîné. 

Il  émigré  pendant  la  Itévolulion  et  pérît  à  Qni- 
beron  va  i79fl.  On  l'a  inscrit  sur  le  monument 
élevé  en  mémoire  des  victimes  de  Quîlwron,  wus 
le  nom  de  P.  J''  des  Roches  *. 

\'i^  Jeanne,  sans  doute  religieute  en  1773.  Léonard 
de  Marran,  esc. ,  s' du  Gros,  son  oncle,  lui  léguait 300 
livres  par  son  testament  en  date  du  24  mars  1774'.- 

13°  N.,  religieuse  en  1772. 


1.  Tiirei  de  U  Biviète. 
t.  Eiai  civit  de  Rancoa. 

S.  Voir   litres  de  la  Rivière   et  l'ouvrage  do  Netienent  lar 
OoilwroB. 
4.  Tiirei  de  la  Rivière. 


DE  LA    FAMtLLE  DB   BOISLINARD  173 

XIV.  Jean  Baplisle  de  Buislinard,  s*"  de  fioislinard,  fut 
baptisé  à  Rançon  le  17  mai  1729  ^ 

Il  entra  au  service  le  25  mars  1746  sous  le  nom  de 
Boislinard  de  Sème,  fit  neuf  campagnes,  eut  un  cheval 
tué  sous  lui  à  la  bataille  de  Minden,  il  tomba  avec 
ranimai  qui  en  se  roulant  Técrasa^  ce  qui  donna  lieu  à 
une  cruelle  infirmité.  11  resta  cependant  au  service 
et  il  sortit  de  l'armée  seulement  le  4  mai  1787,  après 
avoir  été  17  ans  gendarme,  5  ans  fourrier^  11  ans  bri« 
gadier  et  8  ans  maréchal-des-Iogis. 

Il  lui  avait  été  accordé  52  livres  de  pension  dès  son 
entrée  dans  la  gendarmerie,  pour  Taider  à  se  soutenir 
au  service. 

Après  Minden  il  reçut  50  livres  de  gratification 
annuelle  en  considération  de  ses  services. 

Et  enfin  1,000  livres  de  pension  de  retraite  quand  il 
quitta  Tarmée.  Il  était  chevalier  de  Saint-Louis.  Le  5 
février  1782  il  avait  épousé  par  contrat  de  mariage  reçu 
Bécliameil,  notaire^  Marie-Anne  Rampnoux,  fille  de  Jean 
llampnoux  du  Yignaud,  s'  du  Mas  du  Bot,  escuier, 
conseiller,  secrétaire  du  Roi,  maison  couronne  de 
France,  et  de  Marie  de  Fuas  son  épouse.  La  dot  de  sa 
future  était  de  12,000  livres,  mais  elle  renonçait  à  la 
succession  de  ses  père  et  mère,  en  faveur  de  son  frère 
aîné  François  Rampnoux  du  Mas  du  Bot,  paroisse  de 
Chirac. 

Sont  cités  dans  le  contrat  outre  ce  frère  aîné  :  un 

1.  Etat  civil  de  Rançon.  Je  présume  que  c*est  bien  de  lui  qu'il 
B'agit  dans  Tacte  de  baptême  à  cette  date  de  l'un  des  fils  de 
Mathieu  de  Boislinard  et  d*  A  une  de  Marran  ;  cependant  il  n*y  a 
que  le  prénom  Jean, 


174  CÉKÉALOCIK 

anln  FruQids  Raropnoux  el  Marie  tiampnoux,  frère  cl 
soar  de  ta  ftatare  :  Marie  de  ItuisJinaril  el  Pierri'- 
JoMph  dfl  Boûlin^ril  des  iluchce  qui  abandoi 
bveardo  Tatar  tous  leur?  droiU  successir^', 
'  Qadqim  moîiaprés,  le  18  mai  l7Si  le  roi  fil  dun 
i  J«ui-Baptisl0  de  DuîslinarJ.clieTalier  de  Saint-Louis, 
eq^taioede  eanleris,  marée  liai -de?- logis  degendar- 
motie rt  i  JOMph,  cbavalierdeBoislinard,  capitaiae  de 
eafalerie,brigadierde  gendarmerie,  chevalier  de  Saint- 
Loub,  da  droit  de  prélalion  éctiu  à  Sa  Majesté  à 
cause  de  laveata  doflerde  la  Bastide  par  les  sieur  et 
dame  de  Saint-Barlians  nu  ficur  Bonnin  de  la  Vaux- 
Boù  *. 

Oo  voit  figurer  ton  nom  parmi  eaax  dw  gMlUl* 
hommes  de  la  Basse-Marche  en  1780  pôar  les  éleetioiia 
ans  Étals  généraux. 

Il  n'eut  à  ma  connaissance  qu'une  Bile  : 

Adeline,  mariée  le  17  mai  18t)8,  àEugène,  vicnmie  de 
Clialeaubodeau,  filsde  Pierre  de  Cfaateaubodeaa, 
chevalier,  s' de  Coudarl,  et  de  houiae  Marguerite 
Fournierde  Boismarmin,  donl  un  Itls  : 

Jean-BapUite  Loua  Jules,  vicomte  de  Cba- 
leaubodeau,  né  b.  Boislinard  le  7  avril  1809  et 
marié  à  Marie-Anloinelte   de  Poix,    fille  de  , 
Jean-Baptiste  Loui»  Charles,  Comte  de  Poix, 
lieuLenantdesgardesdu  corps  de  Charles  X,  et 


1,  Voir  le  contrat  de  muitge,  liirei  de  It  Rivière, 
t.  Titre  originil  avec  la  siguataredu  roi. 


DE  LA  FAMILLE  DE  B01SL:NARD  175 

de  Françoise  Charlotte  du  Chesneau,   le  11 
août  1834. 

Eugène  de  Chateaubodeau  ayant  perdu  sa  première 
femme,  épousa  en  secondes  noces  Anne  du  Mahis 
du  Breuzé,  —  dont  postérité. 


II 
BRANCHES   CADETTES 

1^  BRANCnB  DE  TERRIÉRB 

X.  Joacbim  de  Boislinard,  II«  du  nom,  fils  puîné  de 
François  de  Boislinard  et  de  Françoise  de  la  Garde, 
voir  p.  153,  eut  en  partage  la  seigneurie  de  Terrière. 

En  premières  noces  il  épousa  Marie  du  Breuil,  fille 
de  feu  Gilbert  du  Breuil,  esc,  sr  du  Breuil,  et  d'Anne  de 
Coigne.  Le  contrat  de  mariage  reçu  par  Antoine  Cor- 
bin,  notaire,  est  passé  à Méobecq  le  24  juin  1585  en  pré- 
sence de  divers  parents  et  amis,  parmi  lesquels  Jacques 
de  la  Roche-Àymon,  esc,  s'  de  Boisbertrand,  Régné  de 
Laige,  prieur  de  Saint-Angel,  Pierre  du  Breuil,  prieur 
de  Bénavant,  Jean  de  Laige,  chambrier  de  Méobecq,  — 
Claude  Savary,  chevalier,  s^  de  Lencosme,  Robert  Marc 
du  Breuil,  esc^.,  s**  de  Fontgoin,  Claude  du  Buisson, 
esc,  sr  de  Montifret,  Marc  de  Moussac,  esc,  s^de  la 
Forèt-Naubert,  Robert  de  la  Rue,  esc,  s^de  la  Philip- 
pière. 

La  future  est  assistée  en  outre,  de  frère  Jehan  du 

Breuil,  abbé  de  Méobecq,  son  oncle,  et  de  Jehan  du 

u 


176  GF.XÉ\L06IB 

Breoi],esc.,  s'da  Breuil  son  frère,  lesquels  lai  donnent 
le  fief  et  seigneurie  de  Paygraaa  '  plus  833  écos  un  tiers, 
pour  tous  droits  successifs  de  père  et  de  mère  '. 

Joachîm  en  secondes  noces  se  maria  avec  Jeanne  de 
Poix,  fille  de  Joachim  de  Poix  et  d'Anne  Godelar,  par 
contrat  reçu  Philippe  Venin,  notaire,  le  16  octobre  1591 
en  présence  pour  le  futur  :  de  ses  frères,  de  Jean  du 
Breuil  esc,  s'^du  Vivier,  Marc  de  Moussac,  esc,  s'  de 
la  Forêt  Naubert,  Christophe  de  Forges,  esc.,  s*^  de  Bar- 
neuve,  Jean  de  Vérisne  esc,  s'  de  Foursac,  parents  et 
amis  ;  —  pour  la  future  :  de  René  et  Gabriel  de  Poix, 
s'*  de  Marécreux,  ses  frères,  de  François  Caries,  s'  de 
Charoul,  etc. 

Il  est  assigné  à  la  future  un  douaire  de  2ù  écus  sur 
la  seigneurie  de  Terrière.  De  plus  et  pendant  sa  viduité, 
elle  aura  la  jouissance  de  la  maison  seigneuriale  de  la 
Salvacbe.  Elle  n'eut  pas  lieu  de  s'en  servir,  car  elle 
mourut  avant  son  mari  vers  1624.  De  son  premier  lit 
Joachim  eut  deux  fils,  el  trois  aulresenfants  du  second^. 

1°  François,  s»^  de  Terrière,  qui  suit. 

2*»  Jehan  dit  i'ainé,  s^  d'Aché.  (Voir  p.  178.) 

3**  Jehan  dit  le  jeune,  s*^  de  la  Salvache  puis  des  Ché- 
/.eaux.  (Voir  p.  207.) 

4°  Chaj'les.s^dii  Chaslellieret  de  Villeneuve,  qui  aussi 
a  fait  branche,  i  Voir  p.  230.) 

1.  Puygruaa  est  actuellement  une  métairie  près  d'Oulches. 

2.  Voir  carrés  d'Ilozier,  à  la  bibliothèque  nationale  à  Paris. 

3.  Voir  minutes  Mauduyt,  notaire  à  Saint  Gaultier,  29  juil- 
let 1665. 


lÀ 


DE   LA   FAMILLE  DE   BOlSLINARD  177 

5°  /tenéCf  mariée  à  René  Faulconneau,  s^  de  Peumar- 
teau,  avocat  au  siège  royal  d*Is80udun.  Elle  vivait 
avec  son  mari  en  1641  ^ 

Ils  eurent  deux  fils  : 

a)  Jean  Faulconneau^  s'  du  Fresne. 

b)  François  Faulconncau^  s' du  Terlre  *. 

Joacliim  de  Boislinard  fit  accord  avec  les  trois  en- 
fants de  son  second  lit  devant  Fiaud,  notaire,  le  18  juin 
1624,  après  la  mort  de  Jeanne  de  Poix'. 

Il  a  dû  mourir  quelques  années  plus  tard. 

XI.  François  de  Boislinard,  sr  deFontparnac  et  de 
Terrière,  épousa  Madeleine  de  Coulié,  fille  de  François 
de  Couhé  esc,  s^  de  Leslang,  etde  d"*'  Françoise  Izoré, 
par  contrat  de  mariage  reçu  Moreau  el  de  Séaulme,  le 
31  mai  1626. 

Elle  avait  4,600  livres  en  dot. 

Deux  ans  plus  tard,  François  partagea  avec  son 
frère  la  succession  de  Marie  du  Breuil  leur  mère,  par 
acte  reçu  Couraudin,  notaire  à  Argenton,  le  6  octobre 
1628*. 

Charles  du  Verdier,  chevalier,  s^  de  Niherne,  lui  don- 
nait procuration  le  31  juillet  1635,  pour  le  représenter 

1.  Renée  de  Boislinard  transige  ainsi  qae  f  es  frères,  avec  Made- 
leine de  Couhé  sa  bdlle-sosur,  pour  U  succession  de  François  de 
Boislinard,  10  août  1641. 

f.  Voir  contrat  de  mariage  Baron  et  Petit,  f4  janvier  1654. 
Titres  de  Boismarmin. 

3.  Note  communiquée  par  M.  de  la  Porte. 

4,  Voir  carrés  d'Hozier. 


178  GÊ1IÉAL06IB 

devant  les  commisiaires  do  roi  à  Bourges  poor  i|i 
vice  da  ban.  Le  s^  do  Yerdier  ne  poovait  aUer  an  ban, 
ayant  la  goutte  et  étant  de  plas  âgé  de  70  à  79  ans^    . 

François  de  Boislinard  moarot  qoelqœs  annéeaaprès 
et  sa  veave  épousa  André  de  Launay  esc.,  srde  Chotis* 
fils  d*01ivier  de  Launay  et  de  Charlotte  Guérin,  par  con- 
trat de  mariage  reçu  Manduyt,  le  19  novembre  164S. 

Elle  parait  ne  pas  avoir  eu  d'enfants  de  ces  dens 
mariages  et  la  succession  de  son  premier  mari  se  règle 
par  acte  reçu  Mauduyt  le  29  juillet  1665  *. 

S*  BRAHCHE  D*ACH6 

Hameaux  de  Meile-Terrihe^  La  Salvache^  Le  VfgneùMi-^ 
FontparnaCf  Pierre-Levée,  Belle-Ltme^  Leffè,  Ckar- 
rauli^  la  Noue^  FontpamaCf  Mesle-Bouban^  Panèeke. 

XI.  Jehan  de  Boislinard  rainé,  second  fils  de  Joacbim 

de  Boislinard,  s^de  Terrière,  et  de  Marie  du  Breuil,  fut 
8r  d'Aché,  dans  la  paroisse  de  Chilray. 

Par  contrat  de  mariage  du  9  février  1611,  il  épousa 
Marie  de  Fadat,  Glle  de  Jacob  de  Fadal  esc. ,  s' de  Saint- 
Cleorges-sur-Arnon,  de  Yarennes  et  du  Chesne,  et  de 
Philiberle  Lecomte,  en  présence,  pour  le  futur  :  de  son 
père  et  de  plusieurs  parents  parmi  lesquels,  François 
de  Youhet,  esc. «s^ du  Broulhat,  cousin  germain;  Jehan 
du  Breuil,  esc,  s^  du  Breuil  de  Baraize,  oncle;  René 
de  Poix,  esc,  s'  de  la  Mardelle  ;  —  pour  la  future  : 

1.  Voir  archives  daCherB.  1060. 

S.  Voir  minâtes  Mauduyt,  notaire  à  Saint-Gaultier. 


DE  LA   FAMILLE  DE   BOISLINARD  179 

le  ses  père  et  mère,  de  Loyse  de  Fadat,  veuve  de  feu 
nené  de  Poix,  vivant  esc,  s^  de  Marécreux,  tante  ;  René 
du  Pont,  esc.,  srde  Chouday,  René  de  Poix,  Jehanne 
Le  Roy,  épouse  de  Pierre  JouUin,  h'  de  Seraines,  ses 
coasins. 

La  future  reçoit  3,000  livres  de  dot  ^ 

Jehan  de  Boi&linard  avec  son  frère  Charles,  ses  deux 
belles-sœurs  veuves,  Madeleine  de  Couhé  et  Catherine 
PejTot,  son  beau-frère,  René  Faulconneau  et  sa  sœur 
RenéedeBoislinard,  fournit  un  aveu  et  dénombrement, 
le9  février  1641,  du  fief  deTerrière,  dont  ils  venaient 
d*hériler,  à  Louis  d'Aloigny,  marquis  de  Rochefort 
et  de  Cors*. 

11  fit  son  testament  devant  Mauduyt  notaire  à  Saint- 
Gaultier,  le  10  mars  1657,  demandant  à  être  inhumé 
dans  l'église  de  Nuret  sa  paroisse  où  sa  femme  avait 
déjà  été  enterrée'. 

Il  avait  eu  trois  fils  et  deux  filles. 

1**  Noël,  qui  suit. 

2''  Jean,  srde  Fontparnac,  qui  a  fait  branche.  (Voir 
p.  185.) 

3^  Baptiste,  qui  adonné  naissance  à  la  branche  d^ 
Pierre-Levée.  (P.  188.) 

4^  AnnCf  qui  épousa  par  contrat  reçu  Mauduyt  le  16 
janvier  1645,  Léonard  de  laTrémouîlle,  esc,  sr  de  la 

1.  Par  contrat  reça  Gaillaame  Diette,  notaire  à  Issoudan. 

2.  Voir  archives  de  l'Indre.  Titres  de  Boislinard,  E  60. 

3.  Minâtes  liaadoyt,  chez  II    Darchy,  notaire  à  Saint- Gaul- 
tier. 


180  GÉNÉALOGIE 

Bruère,  fils  de  René  de  la  Trémouille,esc.,  srde  la 
Bruère,  et  de  Françoise  de  Boislinard  de  la  branche 
de  Margou.  (Voir  p.  248.)  En  présence,  côlé  du 
futur  :  de  plusieurs  parents  parmi  lesquels,  Claude 
de  Vouhet  esc,  sr  de  TAjasseau,  François  de  Vou- 
het,  esc,  sr  de  Boubon,  Uesmon  deDury',  esc, 
sr  de  Conflans  et  de  Montignon,  ses  cousins  ;  —  côté 
de  la  future  :  ses  frères  et  ses  sœurs,  etc.,  etc. 
La  future  reçoit  4,000  livres  pour  tous  droits  '. 
Ils  eurent  : 

.4.  Jean    de  la  Trémouille,    baptisé    à    Chilray 
en  1646. 

D,  René  de  la  Trémouille^  esc,  s'  de  TÉtang  de 
Maison,  marié  à  Françoise  Gernier. 

C,  Charles  de  la  Trémouille. 

D,  Marie  de  la  Trémouille,  mariée  à  Fiacre  de 
Vérisne,  esc,  s'  de  Solignac,  1671  '. 

E,  Renée  de  la  Trémouille  qui  se  destinait  à  entrer 
en  religion  en  1669. 

F,  Louise  de  la  Trémouille,  mariée  à  Jean  Simon- 
neau,  esc,  s""  de  Marsais  vers  1700. 

5°  Madeleine,  qui  épousa  par  contrat  reçu   Mauduyt 
le  8  février  1055,  Jacques  de  Launay,  esc,  s' 
Vauneuf  et  de   Villeneuve,   veuf  de  Jeanne  de 


1.  On  écrit  parfois  Aymon  de  Duris. 

2.  Voir  minutes  de  Mauduyt. 

3.  Voir  généalogie  de  la  Trémouille  par  le  comte  de  Maussabré, 


DE   LA   FAMILLE   DE   BOISLINARD  181 

Boislinard  de  la  branche  de  Lavau  (voir  p.  262)  ; 
dont  : 

A.  Marie  de  Launay. 

B.  Jean  de  Launay,  esc,  s'deLa  Bruère,  qui  vivait 
encore  en  1694. 

C.  Madeleine  de  Launay  ^ 

XIL  Noël  de  Boislinard,  s'  de  Mesle,  paroisse  de 
Nuret-le-Ferron^  est  nommé  dans  le  rôle  de  1639 
comme  servant  le  roi  dans  la  compagnie  dus' d'Haram- 
bures  '  ou  il  était  entré  dès  le  commencement 
de  1633». 

11  épousa  Marie  Petit,  fille  de  feu  Gabriel  Petit  et  de 
Madeleine  Faulconneau,  en  présence  —  côtédu  futur  :  de 
ses  frères  et  sœurs,  oncles  et  tantes  et  de  Jacques  de  Poix, 
esc,  s'  de  Marécreux  ;  Balthasar  de  Poix,  esc,  s'  des 
Carres  ;  René  de  la  Trémouille,  esc,  s'  de  laBruère, 
Charles  de  Youhet,  esc,  s'  de  TÉlang  et  de  Gratin  ses 
cousins,  etc,  etc.  ;  —  côté  de  la  future  :  Pierre  Lucas, 
son  oncle;  Sébastien  Tardy,  beau-père,  etc  *. 

Noël  de  BoisUnard  ne  semble  pas  avoir  vécu  long- 
temps. Sa  veuve  se  remaria  par  contrat  du  24  janvier 
1654  ^,  avec  Jean  Baron,  s'  de  la  Rivière,  fils  de  Jean 
Baron,  s' du  Pally,  près  Argenton,  et  d'Anne  de  Muzard, 
dont  autre  Jean  Baron  auquel  sa  mère  légua 

t.  Voir  m^nate?  de  Maudayt. 

f .  Henry  d'Harambares,  s'  de  Romefort,  escayer  d'écarie  da 
roi»  gentilhomme  de  sa  cb ambre. 
3.  4.  Voir  minutes  de  Mauduyt. 
5.  Titres  de  Boismarroin. 


m  .GilrtAIMtB      .        ' 

1,000  livret  par  son  tettamant  reçu  If ndnTli 
leaOjaiUatiees. 
Laa  deux  anCuiU  da  soo  pramiar  Ut  sont  héritiars 
par  moitié. 
Noël  da  BoisUiiard  avait  ao  an  aHét  : 

l*5t/^am,  quiaaity 

S*  Maieleme  qai  sa  maria  :  I*  à  Jaao  da  Lanat,  aaa.»  i^ 
dadit  lieo,  fils  de  Pierre  da  Lanet»  ase. ,  s^  d«  BraoU 
et  d*IoIande  de  Basloo»  et  t*  à  Gaspard  da  Matièraè 
asc«,  s' de  Chambon^  De  sod  pramiar  Ut  alla  eut  : 

A.  Glaade  de  Lanet,  marié  à  Aima  da  MaraoUt 
origine  des  de  Lanet  de  M onUi880&  et  da  Gbaa* 
seneuil. 

B.  Anne  de  Lanet,  mariée  dés  1704|  à  Françoia  da  < 

Masièresy  s' de  Ghambon. 

C.  Jeanne  de  Lanet,  qui  épousa  en  1700  Jean  de 

Boislinard,  s'  de  Pierre-Levée  (Voir  p.  189.) 

Z>.  Marie  de  Lanet,  mariée  à  Joseph  du  Perluis, 
s'  de  Saint-JoUet,  par  contrat  reçu  Mauduyt, 
le  27  avril  1712. 

Xllf.  Silvain  de  Boislinard  naquit  vers  1640,  il  est 
qualiné  s^  de  Mesle  en  1G54  et  devint  plus  tard  s' de 
Terrlèrc  par  héritage  de  son  grand-oncle  François  de 
Boislinard. 

En  qualité  d'ainé  il  fut  avantagé  du  vol  du  chapon  *. 

1.  Voir  rainâtes  de  Maadayt. 

S.  Voir  minâtes  de  Maadayt,  S9  juillet  t666« 


DE  LA   FAMILLE   DE   BOISLINAhD  183 

*l  Iransigea  avec  François  de  Vaillant,  esc,  s'  de  la 
^^Hr  de  Bivarennes  et  Ctiarlolle  de  Boielinard  sa 
^<lline,  au  sujet  de  divers  droits  dans  Téglise  de  Riva- 
^Unes  qui  furent  souvent  l'objet  de  contestations 
filtre  les  seigneurs  de  Terrière  et  ceux  de  la  Tour, 
^ar  suite  de  cette  transaction  en  date  du  10  dé- 
cembre 1682,  le  s'  de  la  Tour  a  la  totalité  de  la  posses- 
sion de  son  banc  et  il  abandonne  au  s'  de  Terrière  sa 
part  dans  la  possession  de  la  chapelle  dite  de  Plein- 
pinard,  l'une  des  principales  chapelles  de  Téglise  de 
Divarennes  *. 

11  avait  épousé  en  premières  noces  Suzanne  Perus- 
saolif  fille  de  Philippe  Perussault,  procureur  fiscal  à 
Saint-Gaultier  et  de  Jeanne  Lidon,  le  29  mai  1664  *. 

En  secondes  noces,  il  s'unit  avec  Marie  Poullin,  fille  de 
Pierre  Poullin,  apothicaire  ;  cette  dernière  fit  son  testa- 
ment devant  Mauduyt,  notaire,  les  12  mars  1706  et 
1"  mai  1708. 

Silvain  de  Boislinard  mourut  à  l'âge  de  72  ans  et 
fut  inhumé  à  Rivarennes  le  12  septembre  1712  '. 

De  son  premier  lit  il  eut  trois  enfants  : 

io  Philippe,  %^  de  la  Salvache,  qui  épousa  Gabrielle 
du  Breuil. 

Il   était    décédé   dès   1706,    laissant   une   fille 
Marthe  de  Boislinard  qui  vivait  encore  en  1740  ^. 

f .  Voir  aa  sujet  de  ces  contestations,  les  titres  da  châteaa  de 
laToar,  Une  sentence  arbitrale  des  sieurs  Augter  et  de  la  Than- 
massière  da  te  avril  168V  aaz  archives  de  Tludre,  fonds  de  Bois- 
linard. Voir  iiem,  p.  241. 

t.  Voir  généalogie  de  Boislinard  dans  la  Thaamasiière. 

s.  Voir  l'état  civil  de  Rivarennes. 

4  Note  de  M.  le  comte  de  liaaseabré  :  Marie  Panllin  dans  son 


184  GBIÊALOGIE 

2«  Jcan^  qui  sait. 

3*  Marie^  mariée  par  contrat  da  12  janvier  1694,  reça 
Maodayt,  avec  Pierre  d*Argter,  esc.»  s'  de  Saint- 
Plantaire,  fils  de  François  d^Argier.esc. ,  s- de  Saint- 
Plantaire  et  de  Marguerite  de  PayvinaaU. 

XIV.  Jean  de  Boislinard,  s'  des  ou  du  Vigneau, 
porta  ensuite  le  litre  de  s'  de  Terrière.  Il  épousa  par 
contrat  du  22  septembre  1701,  Marie  Faulconneau,  fille 
de  François  Faulconneau,  s'  du  Fresne,  et  de  Marie 
Faulconneau,  en  présence,  —  côté  du  futur  :  de  plu- 
sieurs de  ses  parents;  —  côté  de  la  future  :  de  Silvain 
Faulconneau,  s'  du  Terire,  François,  Madeleine  et 
Marguerite  Faulconneau,  frères  et  sa»urs;  Pierre  Peyrot, 
s' de  Gentillet, cousin  germain,  Hesmon  deMoussy,esc., 
s'  de  Villemort,  cousin  germain  par  sa  femme  Marie 
Pevrol'. 

Il  mourut  à  49  ans  et  fut  inhumé  à  Rivarennes, 
le  2  avril  1722*,  après  avoir  eu  un  fils  et  quatre  filles. 

1"  Siivaiuy  qui  suit; 

2°  Marie,  baptisée  à  Chitray,  5  oclobre  1706.  Des- 
tinée inconnue. 

3*^  Marie-Madeleine,  baptisée  à  Chitray,  24  mai  1708. 
Destinée  inconnue. 

testament  parle  de  cette  fille  de  son  mari  qui  est  peut  être  la 
mt'me  parsonne  que  Marthe  de  Boislinard,  épouse  de  Henri  du 
Breton,  chevalier,  jr  du  Mas.  Voir  p.  238. 

1.  Minutes  Mauduyt  et  état  civil  de  Chitray. 

±.  Kiat  civil  de  Rivarennes  et  celui  de  Peizay  actuellement 
réuni  à  Guiches. 


DE  LA   FAMILLE   DE   BOiSLINARD  185 

4''  Jeanne  y  baptisée  à  Chilray,  28  mars  i710.DesUnée 
inconnue. 

5^  Moi^guerùe^  née  en  4716,  qui  mourut  pensionnaire 
au  couvent  de  Longefont,  à  i*àge  de  9  ans^ 

XV.  Silvain  de  Boislinard,  s' de  Terrière,  fut  baptise 
à  Chitray  le  8  décembre  1705.  Il  vendit  Terrière  et  la 
Salvacbe  à  son  cousin  Léonard  de  Boi^linard,  s'  de  la 
Grange-Breton  (de  la  branche  de  TÉtang,  voir  p.  219) 
pour  le  prix  de  10,040  livres,  par  acte  reçu  Mauduyt, 
le  24  octobre  1725,  et  mourut  deux  mois  après  au 
château  de  la  Garde-Giron,  paroisse  de  Prissac. 

On  ramena  son  corps  à  Chitray,  où  il  fut  inhumé 
Je  24  novembre  1725'. 

Rameau  d'Aché-Fonlparnac, 

XII.  Jean  de  Boislinard,  s'  de  Fontparnac,  fils  de 
Jean  de  Boislinard  Tainé,  s'  d'Aché  et  de  Marie  de 
Fadat,  se  maria  en  même  temps  que  son  frère  Baptiste. 

Par  le  même  contrat  de  mariage  du  8  février  1641, 
reçu  Mauduyt,  ils  réglèrent  leurs  intérêts  en  épousant 
les  deux  sœurs'. 

De  son  union  avec  Marie  Pérussault,  fille  de  Jacques 
Pérussault,  s'  de  Perlubrault  et  de  Louise  Patry,  il  eut 
un  fils  et  deux  filles  : 

1®  Jean,  qui  suit; 

1.  État  civil  de  Rivarennes  et  de  Pcizai. 
t.  Etat  civil  de  Chitray. 
3,  Minutes  de  Maaduyt. 


CÉXÊALOGIB 

adeieme,  née  en  tGl7,  qui  épousa  vers  IG9'> 
Pierra  PejTot,  s*  de  Geolillel,  GU  lie  Reoé  PejTo' 
dfl  d*ArgenluD,  et  de  Marie  GodÏD.  Ils  eurenl  deu' 
cntknU. 

Apr^^UnaksaDccdti  second  (7  septembre  i&'9 
lajpune  femme  mourut  et  fat  inhumée  dansTégli! 
de  Saint- Gaultier,  le  19  septembre  1(J69.  Son  mar 
alors  igé  de  S3  ans,  oe  voulut  pas  rester  dans 
monde.  Il  avait  d'abord  eu  la  pensée  d'enln 
dans  les  ordre?  et  a^'aît  même  fait  son  droit  caiHii 
ne  te  croyant  pas  la  vocation  ecclésiastiqoeJ 
s'était  roarli>  à  36  ans.  La  mort  de  son  époutfl^ 
dKtda  à  reprendre  la  soutane,  il  fut  ordonné  prêt 
l'année  suivante  et  nommé  curé  de  Saint-Gaulli 
en  aoill  1671.  Après  avoir  gouTerné  celle  parois 
pendant  plus  de  ^0  ans  avec  autant  de  froit  q< 
de  têle,  il  mourut  à  l'â^e  de  63  ans  et  fut  inhun 
dans  le  sanctuaire  de  l'église,  le  3  janvier  1703 
Louise  Peyrot,   fille  da  précédent,   monn 

imbécile  et  fut  inbumée  dans  l'église  de  Sain 

Gaultier,  le  4  février  17ÏI  '. 

Sa/ronfoise,  baptisée  à  Saint- Gaultier  le  S  mai  l6Si 
elle  épousa  :  1*  Louis  de  Launay,  esc,  s*  de  I 
Forét-Naubert  et  de  la  G  range- Breton,  Gis  <j 
Jacques  de  Launay, esc,  s' de  la  Forët-Nanberletc 
Vauneuf,  et  de  Jeanne  de  Boblinard,  le  29  fénit 
1672  ;  2*  Jacques  de  Poix,  esc  ,  s'  des  Carrei 


DE  LA    FAMILLE   DE  BOiSLINARD  18? 

^  veuf  de  Marie  du  Bet,  par  contrat  reçu  Mauduyl^ 
10  juillet  1694. 

Au  moment  ou  se  faisait  cette  seconde  union 
Françoise  de  Boislinard  demeurait  au  château  de 
Yilleneuve. 

Après  sa  mort,  elle  fut  inhumée  à  Rivarennes 
dans  la  chapelle  de  Villeneuve,  le  8  mars  il2V. 
Elle  eut  à  ma  connaissance  deux  fils  et  quatre  filles 
de  son  premier  lit  : 

A.  Louise  de  Launay,  baptisée  à  Chitray,  18  oc- 
tobre 1677. 

B.  Jeanne  de  Launay,  mariée  à  Claude  de  Rolland, 
esc,  s'  de  Charbaudière,  le  7  septembre  1699. 

C.  Renée  de  Launay,  baptisée  à  Saint-Gaultier, 
29  décembre  1679,  mariée  :  1<^  à  Louis  de  Bois- 
linard, s'  du  Yergnaud,  8  septembre  1719  (voir 
p.  235),  et  2^  à  Claude  de  Lanet,  esc,  s'  de  la 
Galière,  le  21  mai  1731. 

Z>.  Françoise  de  Launay,  baptisée  à  Chitray, 
8  décembre  1680,  mariée  à  Joseph-Alexis  Mer- 
cier, esc,  s'  de  Marigny,  è7  mai  1721. 

E.  François  de  Launay,  baptisé  à  Saint-Gaultier, 
le  15  février  1693. 

F.  Marie  de  Launay,  mariée  à  Charles  de  Boisli- 
nard, s'  du  Chaslellier.  (V.  p.  237.) 


t.  Etat  civil  de  Rivarennes.  La  chapelle  de  Villeneuve  dans 
Iglise  de  Rivarennes,  adûètreérigéepar  lesVoubet,  seignear^de 
illeneuve,  au  xv*  siècle.  C'est  la  première  chapelle  du  côté  de 
^pttre.  Lçs  seigneurs  de  Villeneuve  avaient  le  droit  de  s'y  faire 
n  terrer. 


r   • 


XUI.  Jean  6t  BobUntnl,  a*  d'Aefaé.  Kfttt  païAi  * 
père  lonquil  éponaa  Jeuse  Pénunalt.  OU*  dé  M- 
lippfl  Peraaunlt,  procnranr  flieil  de  S*iiii>QuMte  M 
de  Jeanne  Lidon,  par  contrat  reen  Haodairt,  le  11  Jrit* 
let  1078. 

Les  deux  éponx  demeoraleBt  à  ChemérA,  pafehw 
de  Ciron,  le  8  déeembra  IffTS  et  ae  fUiaient  mataellt 
donalioD  de  leon  biena  '. 

J'ignore  ce  qn'ila  deTinrent  et  alla  enrant  de  la  poa- 
térilé.  To^joora  eat-il  qn'on  relroBTe  pinâ  tard  Foitp 
parnae  dans  la  branebe  des  Boblloard  de  nerra-Lerée. 

Rameaux  de  Pierre-Levée  ',  Belk-Lame,  Umie,  Ltj^, 
La  Noue,  Ckarrault,  Fontpamae,  MtUfBotàm,  Par* 
ihheet  Vornaif. 

XII.  Baplisle  de  Boislioard.fila  polnA  de  Jean  de 
Boklinard,  s*  d'Aché,  et  de  Marie  de  Fadat,  IbtV  de 

Pierre-Levée. 

Il  se  maria  trois  fois. 

Eq  premières  noces,  il  épousa  Françoise  Perussault, 
fllle  de  Jacques  Perussault,  s'  de  Pertubrault  et  de 
Louise  Patry,  par  contrat  reçu  Mauduyl,  notaire  à 
Saint-Gaultier,  le  8  février  1644. 

En  secondes  noces  il  épousa  Louise  de  Bernot,  fille 
de  François  de  Bernot,  esc,  s^  de  la  Ferrandière  et  de 
Charlotte  de  Pastoulleau  par  contrat  du  36  juin  16S3, 
reçu  Etienne  Leroy,  notaire,  sous  le  scel  delachastel- 


DE  LA   FAMILLE   DE  BOISUNARD  189 

^le  de  Méobecq,  en  présence  de  divers  parenU  du 
^%-ur,  et  pour  la  future  en  présence  de  sa  mère,  Gil- 
'^tldeBernot,  esc,  s»^  de  laFerrandière,  frère;  Jeanne 
^^  Bernot tante;  Nicolas  deHoullar(,es.  s^^deFoulleref, 
^usin-germain  ;  Marie  de  Houllart  cousine-germaine; 
^cais  de  Voubet,  cousin-germain  à  cause  d^Élisabelb 
^e  Pastoufleau  cousine-germaine.  Il  est  promis  H,500 
'ivres  à  la  future  ^ 

Baptiste  de  Boislinard  eut  deux  fils  de  son  premier 
lit  et  cinq  enfants  du  second. 

1**  Louis,  s^  de  Bellc-Loue,  qui  suit. 

2®  Jeariy  dont  la  destinée  m'est  inconnue;  il  ne  vivait 
plus  d'ailleurs  en  iG69. 

Z^  Du  deuxième  lit  François.  —  Destinée  inconnue. 
4«  Silvain,  Talné.  (Voir  p.  J98.) 
5°  Marguerite. 

6®  Jean,  s'  de  Pierre- Levée,  marié  à  Jeanne  de  Lanet, 
le  H  janvier  1700.  (Voir  p.  J82.) 

7°  Silvain  le  jeune,  s^  de  Boislinard,  qui  épousa 
Jeanne  de  La  Pivardière,  fille  de  feu  Pierre  de  La 
Pivardière,  cb*%  s^  de  Villemexan  et  de  d"*  Marie 
du  Mosnard,  par  contrat  du  5  septembre  1G9I.  Ils 
demeuraient  à  Villemessan,  paroisse  du  Pont- 
Saint-Martin,  dans  la  Marche,  et  le  13  novembre 

i.  Voir  carrés  d'Hozier  à  la  bibliothèque  nationale. 


l'Ji  eÈNÉALOGie 

XIV.  JcandeBoislînartl,  srde  Meàle,  épousa  par  con- 
trat reçu  Mauduyt,  le  3  juin  1704,  Ctiariolle-Marie  Per- 
reau, litle  de  feu  Piètre  Perreau,  esc,  &'  de  la  Furdct 
d'Anue  de  Bize, en  présence:  cAtétlu  futur,  desesA 
et  de  sea  sœurs  elauires  parents  parmi  lesquels  :  Looii 
Daniel  de  Marsay,  CBC,  &'  de  Fromeoteau,  oncle,  Cathe- 
rine du  Bony  de  la  Vergne,  tante,  Henri  Silvain  du 
Fgur,  S'  des  Foréts-Cliauves,  cousin,  etc.  ;  —  côté  de  la 
Tuture  :  M-  Pierre  de  Bize  curé  de  Cliasseneuit,  oncle, 
Claude  du  Bel,  esc,  s' de  Miran,  et  Denis  du  Bet,  esc., 
S' des  Prés,  cousins  seconds;  d"*  Gilleberte  de  Biic, 
cousine  germaine. 

Ils  eurent  nn  flis  et  trois  Tilles  : 

1°  Félix,  B'de  Mesle,  qui  asBistail  au  mariage  de  Ea 
«œur  en  1727.  —  Destinée  inconnue. 

2*  Afarie-Catherine,  mariée  deux  foid  : 

i"  A  François  Matlieron  de  Lcstang,  fils  de  Mar- 
cel Matheronibailly  de  Saint-Gaullier,  et  de  Jeanne 
Audoueel,  par  conIraL  du  20  février  1727, 

S'A  Silvain  Bonnet  de  la  Coalare,  ancien  oDl- 
cicr  d'infanterie. 

Klle  mourut  à  Saint-Gaultier  à  l'&ge  de  70  ans 
le  10  mars  1768',  ne  laissant  à  ma  connaissance 
que  deux  enfants  de  Bon  premier  lit  : 
A.  François Matheron,  g'  deLétang.marïéàMarie- 

1.  Riat  civil  de  SiIiil-GiQliier. 


DE  LA   PAMrLLE  DE  BOISLINABD  103 

Anne  de  Vérisne,  fille  de  Gabriel  de   Yérisne 
esc,  s**  de  La  Noraie  et  de  Marguerite  deBeau- 


vaisV 


D.  Marguerite  Matheron  qui,  à  Tàge  de  17  ans, 
épousa  Jean  Le  Jay,  esc.,  s^  de  Bellefond,  fils  de 
Jean  Le  Jay,  et  de  Jeanne  de  Uacbepelle,  le 
IC  février  1731  *. 

3^  Marie-Anne,  laquelle  épousa  Charles-François  de 
Rachepelie,  esc  ,  s**  de  Lépine,  fils  de  Charles  de 
Rachepelle,esc.,s<'  dcGrandmaison  et  de  d"*  Mario 
Dubois,  le  23  septembre  i738'. 

Son  man  fut  inhumé  dans  l'église  de  Chilray  le 
21  octobre  1757,  il  avait  5(i  ans  et  portait  alors  le 
titre  de  s*^  de  la  Grange-Breton.  Cette  propriété 
fut  vendue  deux  ans  plus  tard  par  Marie-Anne 
de  Boislinard  à  Charles  Fournier,  esc,  s' de  Bois* 
raarmin,  par  acte  reçu  Dupertuis,  notaire  à  Argen- 
ton,  le  21  février  1759. 

Les  registres  paroissiaux  de  Chitray  mentionnent 
beaucoupd'enfaots;  plusieurs  sont  mortsenbasàge. 

Jean  de  Rachepelle,  baptisé  le  9  septembre  1747. 

Silvain,  baptisé  le  4  avril  1749. 

Marthe,  baptisée  en  1751. 

Marie,  Marguerite  baptisée  en  1754. 
Charles  François   de  Rachepelle,   frère    des 

1.  État  civil  de  Rivarenne?. 

1.  Etat  civil  de  Saint-Gaultier.  Voir  la  généalogie  Le  Jay  de 
eilefond,  dans  le  nobiliaire  de  Saint-A liais,  t.  VII. 

3.  Voir  dans  les  registres  d'Ouicbes  les  actes  relatifs  à  la 
aroisse  de  Peizay. 


%. 


4W  r  -  -   -      «teéAWM^  • 

,  .  ■    -pi^eéd«ob  était,  i«  wo|i,-  l'alatf,  H  .flatndiM  ] 
leiordras  at  était  clerotonMrAda.di^oèMdt 
Boarge»,  quand  il  Ait  dteigaé  le  ^  déeembn  : 
.  .1766,  par  aeta   reça  Bnnl,  notaire .  à  Saint- 
'.'     '  Çanllier,; poii'r  ranplacar.le  v  'lean. TiBCtn 
desien^Dt  la  Vieajriê  de  Saint-Antoifté  et  de 
"    Sairit-SébastieD  en   i'é^to  de  SatolrVareel'* 
Sa  mère  et  sa  tante  comme  plni  proelu)  p>' 
.    .  .  rentes  dn  s*  Jean  ChaDtreaii>  fondateor  te  cette 

.  vicairie,  font  la-nominution. 
.  Marie-Anne  de.  Btùalinard  était  vedve  qoani  e1l0 
mourut  i  l'Age  de  71  ans. 

.Elle  fuliahiiméeâ  RÎTarennM.le  4  eeptêfabre 
1787». 

.   lUmtau  dt  Le0^. 

XIV.  Charles  deBoislinard.fde.LaiSi-Us  deLoaii 
de  Boislinard  et  d'Anne  Bony  de  la  Tergne,  époDia 
Marguerilede  Vouliet,  fille  de  Loui^de  Vouhct,  esc.,  s' 
iluGralin  et  de  Marie  PerussauU,  par  contrat  reçu  Haii- 
dujl  le  21  juia  1706. 

Je  trouve  deux  fils  et  deux  ftlleg  issus  de  ce  mariage: 

1"  Vincent,  baptisé  à  Saint-Gaultier  le  17  avril  1707, 
mort  eiL  17i0  (d'après  M.  le  comte  de  Haussabré). 

i' Anne,  inhumée  à  Saint-Gaultier  le  27  septembre 

nos. 


1.  Etat  civil  de  RiTtrennei. 


DE   LA   FAMILLE  DE   DOISLINARD  105 

30  pietTe,  sr  de  Leffe,  vivant  en  1753.  (Noie  du  comte 
de  Maussabré.) 

At'' Berthe,  née  vers  1715,  mariée  par  contrat  du 
7juin  1740  reçu  Baudet,  notaire  à  Argenton,  à  Jean 
de  Lanet,csc.,s>'  de  CoufTy^fils  de  Claude  deLanel, 
esc,  sr  de  Mesle  et  d*Anne  de  Mareuil,  dont  : 

A,  Marie-Anne  de  Lanet,  née  en  1741  et  mariée  à 
Pierre-Alexandre  de  Sorbier,  chevalier,  v  de 
La  Rebure*,  lieutenant  d'infanterie  au  régi- 
ment de  Châteauroux  en  1773. 

B,  Charles  de  Lanet,  esc,  s^de  Montqssonj  né  en 
1744. 

C,  Pierrede  Lanet,  né  en  1746,  lieutenant  d'infan- 
terie au  régiment  de  Châteauroux. 

D,  Jean  de  Lanet,  né  le  l®»^  juillet  1748,  qui  épousa 
le  10  février  1777  Marie-Anne  Portrait,  fille  de 
Pierre  Portrait  et  de  Jeanne  de  Bony  *. 

E,  Marguerite  de  Lanet,  née  en  1749. 

F,  Catherine  de  Lanet,  née  en  1750,  qui  n'existait 
plus  en  1773. 

G,  François  de  Lanet,  né  en  1751.  — Destinée  in- 
connue. 


1.  If.  le  comle  de  Maussabré  estime  qo'il  convient  d*écrire  de 

Hrqaebuze. 

I.  Voir  généalogie  de  Lanet.  Us  ont  des  descendants  qai  vivent 

tuellement. 


Le  n  saplembre  1713  euL  lieu  le  partage  de  la 
siicctisâion  du  S' lio  Coulîy  enlre  sgâ  enfanls  el  sa 
veuve,  paraclârt^çu  Rural,  noIaïreâSaiiiL-Gaullicr. 
Ilerltie  de  Boislinard  el  ses  Irois  derniers  enlanU 

dëclarenl  ne  savoir  signer.  ^H 

Hameau  de  Lai\'oue. 

XIV.  François  de  Boislinard,  s- de  La  Noue,  (ils  dp 
Lonifl  de  Boislinard,  Sf  de  Belle-Loue,  el  d'Anne  de 
llony  do  la  Vergne,  tSpousa  Marie  Penissault,  fille  de 
Charles  Perussaull,  s'  de  Fonlroux,  el  de  Marguerite 
Perussault,  après  dispense  donnée  par  Mgr  l'arche- 
vêque pour  parenté  au  Iroiaièine  degré  '. 

Il  habitait,  lors  de  son  mariage,  Cliasseneuil  ;  maïs  il 
demeura  plus  tard  à  Cliezal -Pineau,  paroisse  de  Nurel  '. 

Il  fut  inhumé  â  Saint-Gaultier,  lo  S8  janvier  1757, 
après  avoir  eu  de  nombreux  enfunU  qui,  sans  doute, 
moururent  jeunes,  car  je  ne  trouve  que  deux  héritiires 
pour  se  partager  la  succession  : 

V  Marguerite,  baptisée  à  Salnl-Gaultier,  le  5  juillet 
1712,  mariée  à  Pierre  de  Boislinard,  sieur  da  Gou- 
dray.  (V.  p.  203.) 

2°  Catherine  de  Boislinard  de  Lage  qui,  malgré 
l'opposition  de  sa  sœur  et  de  son  beau-frère,  épousa 

t.  Eiat  civil  de  Sjintd&u'tier.  Silvain  Pera<i&iill>  de  la  Gompt- 
goie  de  iéms,  conretseiir  du  roi  Louii  ïV.néiSaiflt-GsultiN-  ta 
)B  juillei  l»79,  fils  du  h'  de  Foairot»,  te  trouvait  Ë[re  bean- 
frère  dd  François  de  Doittiaard. 

I.  Voir  miaaie  da  Burat,  30  mars  l7Se. 


DE   LA    FAMILLE   DE  DOiSLlNARD  197 

Jean  Gabard,  ancien  caporal  au  régiment  de  RoyaU 
Marine,  fils  de  Silvain  Gabard  et  de  Jeanne  Maran- 
don,  le26jan\ier  1771  '. 

S""  Marie,  baptisée  à  Chitray,  10  juin  1724. 
4^»  Autre  Marie. 
5*»  Jean, 

6*^  Autre  Jean. 
T  Jeanne, 

Mnies  de  Boislinard  du  Coudray  et  Gabard  se  par- 
tagèrent la  succession  de  leurs  père  et  mère  par  acte 
reçu  Burat,  notaire  à  Saint-Gaultier,  le  10  mars  1759. 

Mme  du  Coudray  eut  la  métairie  des  Chetis»  alias 
des  Gimons,  et  la  borderie  des  Potrais. 

Sa  sœur  devint  propriétaire  de  la  métairie  de  Landes, 
paroisse  de  Thenay. 

Rameau  de  Charrault, 

XIV.  Silvain  de  Boislinard,  s'  de  Charrault,  né  vers 
16R0,  fils  de  Louis  de  Boislinard,  s' de  Belle-Loue,  et 
d'Anne  de  Bony,  fut  lieutenant  au  régiment  de  Vieille- 
Marine. 

Il  épousa,  le  3  juin  1726,  par  contrat  de  mariage 
reçu  Pierre  Agougué,  notaire  à  Graçay,  Jeanne-Elisa- 
beth Sarton,  fille  de  François  Sarton,  avocat  en  Parle- 
ment, bailly  de  la  Maisonfort,  et  de  Jeanne  Peyrot. 

1.  Etat  civil  de  Thenay. 


m 


198  -ùtsKtàtMtà  ■--■••■ 

■  '  Lfl  mârMge  r^igteux  flit  oélébré  le  lénétiBtlB, 

'  ..Éliubelh  Sartsn  moarairiBoée  niTanta,  qnéiqMi 

jonn  aprit  avoir  doDuA  naliMaM  à  qM  fllt«  •: 

Mttrk-È(^tAttk,  tMptjaéaàOncajrleSiaTril  iTil'. 

Je  préinme  qae<»lla  eDbnt  rnoarnt  eo  b«H!8*i  ^ 

il  y  a  obiit  an  marge  de  son  acte  da  baplème. 

La  ■'  de  Chirrault  plaidait  devant  1m  triboniuafee 

les  hériUers  de  sa  femme  quelques  mob  ipKs  Ja,  mort 

de  celle<l,  se  fondant  sur  nne  doMlk»  matsiÙte  <kk 

deox  époux  par  acte  du  l6j(Hlletl19B*. 

Il  mourut  lai-mftme  à  SainlrOanlIier,  k  l'Age  de 
66  ans  et  ftit  inhumé  tels  Janvier  1746'.  ' 

■  ■-■     -  ".   ' 
Hameaux  ie  Fontpamae,  Metle-Bcmlim,  l^  CouiJray,' 
'    Panèeke  et  KorMy- 

XIII.  Silvain  de  Botslinard  l'alné,  Ois  de  Baplisle  de 
.  Boislinard,  s' de  Pierre-Levée,  et  de  Louise  de  Bernot, 
fui  seigneur  de  Fonlparnac. 

11  épousa  Jeanne  du  Pour,  fille  de  Louis  du  Pour, 
conlr6ieur  au  grenier  à  sel  de  Buzançais,  et  de  Marie 
Faulconneau,  par  contrat  du  SI  mars  1689*;  elle  était 
sœur  d'Henri  du  Four,  s'  de  la  Varenne. 

Il  épousa  en  deuxièmes  noces  Jeanne  de  Lanet,  par 
contrat  reçu  Mauduyt,  le  28  octobre  1"12^ 

I.  Etat  civil    de  Giaçay,   régis irei  Je  la  paroine    de   Notre- 
Dame, 
ï.  Voir  archives  da  Cher.  LiiEse  B,  3671. 
S.  Eut  civil  de  Saint-Gaultier. 
».  Voir  carrés  d'Hoiier. 
B.  Jen'aipu   retrcavercecontraldani  lei  minnteB  deHudnfl., 


m 


DE   LA    FAMILLE   DE   BOISLINARD  190 

Je  lui  connais  trois  fils  et  trois  filles  que  je  présume 
venir  plut6t  du  premier  lit: 

1"*  Marie,  alias  Marie-Anne,  baptisée  à  Saint-Gaultier 
le  21  mai  1690,  qui  épousa  Antoine  Richard,  esc.,  s' 
de  Saint-Igny,  fils  d'Antoine  Richard,  esc,  s' de 
Saint-Tgny,  et  de  Madeleine  du  Bois  *. 

Us  vendirent  à  François  de  Boislinard,  s' de  la 
Noue,  la  moitié  de  la  métairie  de  TÉtang  des 
Bienvenus,  par  contrat  du  30  mars  1739  reçu  Burat, 
notaire  à  Saint  Gaultier.  L'autre  moitié  apparte- 
nait à  Mme  Fadeaux,  sœur  de  Mme  de  Saint-Igny. 

Ayant  perdu  sa  femme,  Antoine  Richard  épousa 
Renée-Marthe  Guillemot,  fille  de  Jean  Guillemot  et 
de  feue  Marie  Brossin,  le  3  juillet  1741  '. 

A  la  mort  d'Antoine  Richard,  sa  veuve  transige 
avec  Charles  de  Rachepelle,  esc. ,  s'de  Lépine,  tuteur 
des  enfants  mineurs  de  son  mari. 

2**  Henri,  s'  de  Fonlparnac,  qui  suit. 

3*  François,  s»*  de  Fontparnac,  puis  de  Pargèchc  et 
Vornay,  qui  a  fait  branche.  (V.  p.  204.) 

A**  Léonard,  dont  Antoine  Richard  était  tuteur  quand 
il  afferma  la  métairie  de  la  Porte  dans  le  village  de 
Mesle,  le  9  octobre  1721. 

5®  Jeanne,  baptisée  à  Chilray  le  30  janvier  1701.  Des- 
tinée inconnue'. 

1.  Note  du  comte  de  Maassabré. 
1.  Etat  civil  de  Peizay. 
.  9jf  Jeanoe  et  Léonard  ne  sont  pas  représentés  dans  le  partage 


'If  !^l*' 


r.  - 


G*  Anne,  mariée  à   François  Fatleaux,  ou  FeyMù 
(de  Cli&teauroux),  doni  un  Hlg  :  Nicolas  Fadeaux. 

XIV.  Henri  de  BoUlinanl,  s'  de  Foniparnac,  bapllstï 
à  Nuret  ie  33  aoûl  1C93.  eut  pour  parrain  Henri  du 
Four'. 

Il  entra  au  scrvico  et  élait  lieulenanl  au  rëgimenl  de 
Vieille-Marine,  quand  il  épousa,  à  Bourges,  Marie-Anne 
Giraudon,  lille  de  Tcu  Jean  Giraudon  et  de  Marie-Anne 
Augras,  de  la  paroisse  de  Saint-AndrédeCbàleaufoux, 
le  13  février  1721  *.  11  élait  mort  dès  1734. 

Sa  veuve,  comme  mÈre  et  lulrice  do  ses  trois  enfant?, 
figure  dans  l'acte  départage  de  la  succession  de  Jeanne 
du  Four. 

Ces  trois  enfants  sont  : 

1'  É tienne- Jean-Hêtiri,  né  à  Cliàteauioux  le  iG  mai 
1722.  11  fut  qualifie  s'  de  Fonlpaniac.  Garde  du 
corps  dans  la  compagnie  de  Villeroy,  chevalier  de 
Saint-Louis  le  18  octobre  1761,  sous-brigadier  en 
1766,  brigadier  en  1769,  exempt  des  gardes  du 
corps  en  1773,  alias  il  a  la  qualité  de  lieutenant- 
colonel  de  cavalerie.  Il  reçoit  en  1775  une  pension 
de  retraite  de  1,S00  livres*. 
U 11  octobre  1773,  il  plaçait  8,000  livres  entre 


de  la  lucceiBioii  de  Jeanne  du  Fonr  pu  acte  sooa  leing  privé  dn 
7  mai  iUt.  Voir  carré»  d'Hoiitr. 

1.  Veir  carrés  d'Hoïler. 

i.  Eut  civil  de  Ssint-Folgent  de  Bourges,  comTDaaiqnè  par 
U.  RilTé. 

3.  Voir  l'Histoire  des  ebevtliers  de  Stiat-Loaia,  pu  HuM. 


DE  LA   FAMILLE  D£   BOISLINARD  201 

les  mains  de  Louis-Charles  du  Ligondès,  s'  de 
Connives,  contre  une  rente  viagère  de  800  livres, 
par  acte  reçu  Baubiet  et  Matheron,  notaires  à  Saint- 
Gaultier  *  • 

Il  fut  tuteur  des  enfants  de  son  frère,  le  sr  de 
Boubon,  et  il  envoya  sa  procuration  en  cette  qua- 
lité à  rassemblée  de  la  noblesse  duBerry,  en  1789. 
Bailliage  de  Chàteauroux. 

Il  a  dû  mourir  en  1790,  en  janvier  sans  doute, 
car  M.  de  Boismarmin  signe,  le  18  avril  1790,  un 
reçu  de  trois  mois  et  demi  de  la  rente  viagère  ci- 
dessus,  comme  fondé  de  pouvoirs  de  M.  de  Bon- 
bon qui  avait  hérité  de  son  oncle'. 

2o  Pierre- Jean-Henri,  s'  du  Coudray,  qui  a  fait  bran- 
che. (V.p.  203.) 

3^  Stlvain,  qui  suit. 

XY.  Silvain,  alias  Silvain  Bernard  de  Boislinard,  né  le 
15  février  1726,  était  aussi  aux  gardes  du  corps  dans  la 
compagnie  de  Villeroy  —  porte-étendard  en  1773.  Il 
fut  fait  chevalier  de  Saint-Louis  le  25  avril  1770  et 
reçut  une  pension  de  retraite  de  500  livres  en  1776  *. 

On  le  qualiQa  d'abord  s'  de  Mesle  et  plus  tard  s'  de 
Boubon,  propriété  qu'il  avait  achetée  de  Jean  de  Boisli- 
nard,  s^  de  Boubon  le  11  mars  1769,  pour  le  prix  de 
11,830  livres*. 

1.  Voir  titres  du  château  de  Connives.  Liasse  E.  bis 

2.  Voir  titres  du  château  de  Connives. 

3.  Voir  Mazas  :  Histoire  des  Chevaliers  de  Saint- Louis. 
Bouban  et  la  Bruère  sont  sur  la  paroisse  d'Oulches, 

4.  Voir  carrés  d'Hozier. 


Il  Tul  aus^i  sr  de  la  Brucre  '. 

Le  G  février  I7G7,  il  avait  épouse,  par  contrat  reçu 
Durât,  notaire,  Louise  <Je  Launay,  fille  de  feu  Jean  de 
Launa)',esc.,E'deViitenieB5QntetdeLoiiiaedeGrouleBU, 
en  présence  de  :  l'ierre-Joseph-Benjamin  du  Bel, esc. 
B'  des  Vrei,  beau-frère  de  la  future,  Joseph  de  Lanel, 
escuyer,  Cliarles  de  Lanel,  esc,  s'  de  La  Saile,  Loui 
Charles  de  Fournier,  efc.,s' de  Buismarmin,  etc., 
renls  et  bons  amis  des  parties. 

Louise  de  Launay  mourut  à  Oulchos  el  fut  iohui 
le  2  février  i7î6. 

Siivain  de  Boislinard  décéda  le  8  décembre  1783. 

Le  18  décembre,  Ëlienne-Jean-[|enn  de  Boislinard 
nommé  tuteur  de  ses  neveux  mineurs,  faisait  dresser 
un  inventaire  de  leurs  biens*. 

Ce  sont  : 


met, 

)Ub^H 

1 


1°  Jean-Louis,  (|ui  suit. 

2°  Jean-Henri/,  décédé  jeune  sans  doute. 

3°  Louise,  baptisée  à  Oulches,  le  2  juillet  177i  ;  sOI 
frère  Jean-Henry  est  parrain.  E^lle  épousa  vefl 
IRIÔ  Jacques-Pierre  de  Boislinard  de  ta  branCa 
du  Breuil.(Voirp.  228.) 

4°  Marie  baptisée  à  OulchesT  août  1773.  — Destiad 


a  paroisse  d  Oulchos. 


DE    LA    FAMILLE    DE    BOISLTSAri»  201 

Ces  trois  enranU   mineurj   sont   nommé!?  ilans 
rinventaire  do  ilèî. 

XVI.  Jean-Louis  de  BuUlinard  de  Boubon,  né  à  Oul- 
clies  en  1763,  fui  sous-lieutenant  dans  Poîtou-inrun' 
terie,  émlgra  en  1791,  alla  à  l'armée  de  Condé,  Tul 
blesse  au  combat  d'Ober-Kamblack  lo  13  aofil  1*706,  el 
enfin  licencié  avec  l'armée  de  Condc  en  iSOl '.  Il  avait 
Été  créé  chevalier  de  Saint-Louis  en  1797  '. 

Il  vécut  ensuite  à  Bnubon  sans  prendre  d'alliance. 
Vers  la  lin  de  sa  vie,  il  quitta  celte  résidence  pour 
s'établir  à  Saint-Gaultier.  Il  y  mourut  le  22  avril  1810, 
à  l'Age  de  77  ans  et  7  mois,  laîssaril  su  t'm  lune  û  Mme 
lie  Lamberlerie,  sa  ni<^ce. 

^  Hameau  du  Coudray. 

P  XV.  Picrrejean-Henry  de  Boislinard,  s'du  Coudrny, 
second  lils  d'Henri  de  Boislinard  et  de  Marie-Anne 
Glraudon,  épousa  leU  février  174ôMarguerilede  Bois- 
linard.  Tille  de  François  de  Boislinaid,  s' de  La  Noue,  et 
de  feue  Marie  l'erussault,  en  l'églUe  de  Nuret-le-Fer- 
ron',  après  obtention  de  dispenses  pour  le  troisième 
degré  (le  consanguinité. 

En  1730  il  est  qualifié  capitaine  â  l'hAtel  royal  des 
Invalides',  allas  ancien  garde  du  corps  pensionné   de 
Utgesté, 


I.  Voir  giniilog  ie  do  DoisUnard  dans  lei  Familles  ilu  Poil' 
luché  et  Filleau. 

S.  Haut  :  iliatoit'^  ilea  Chevaliers  de  Sainl-Loaia. 
i.  Voir  carrés  d'Hoiier. 
t.  Voir  tninuies  de  Bunl.  notaire. 


20i  Ck«ÈJiLUG\K 

Le  29  novembre  1788,  il  nCfermait  le   domaine  des 
Gimons  appartenani  à  sa  rcmme, 
11  vivait  encore  en  1773,  aînd  qu'il  résulte  il'une 
re  de  famille', 
il  eut  Irmi  fiU  : 

1°  Silvain,  baptise  à  Saint-Gaultier  le  13   mai  i74T, 
parrain  Sylvain  Pcrussault,  jésuite,  confesseur  du 
.    roi,  son  (jrand-oncle.  —  Destinée  inconnue. 

S"  Autie  Silvain,  bapliaé  h  Nurel-lu-Ferron  le 
lljuiltel  n&î.  U  Tula  mis,  après  avoir  founii ses 
preuves,  à  l'itcole  e  militaire  en  I7G3'. 

Il  nssislail  au  mti  ;  de  D""  Kouinier  de  IIoi«- 
m.irmin  avec  M.  de  i  Aleaubodeau  en  1781,  ua 
qualité  de  parent  du  la  future. 

3°  François,  qui  suit. 

XVI.  François  de  Boislinard  du  Coudray,  Dé  Ten 
1733,  morl  sans  alliance  (à  en  juger  du  moins  par  son 
acte  de  décèâ)  à  Sainl-Gaullier,  le  19  mai  ]800(i9  floréal 
an  VIII). 

Rameau  de  Parsèc/te  et  Vomay. 

XIV.  François  de  Boislinard,  s'  de  Fonlparnac  et  de 
la  Varenne,  fils  de  Silvain  de  Boislinard,  s'  de  Font* 


BB  LA   FAMILLE  DF.   BOISLINARD  205 

parnac,  et  de  Jeanne  du  Four,  élail  lieutenant  de  milice 
dans  le  2°  bataillon  du  Berry  en  1734  ^ 

Le  27  février  174011  épousa  à  Bourges  Marie  Sergent, 
fille  de  Louis  Sergent,  esc  ,  sr  de  Parsèche  et  de  Françoise 
La  Joye,  bien  qu'il  eut  40  ans  et  sa  femme  64. 

Marie  Sergent  mourut  le  19  décembre  1756  '  et  son 
mariconvolaen  deuxièmes  nocesavec  Jeanne d*Ang1ars, 
fille  de  feu  Jacques  d'Anglars,  chevalier,  sr  d'Âvehy» 
brigadier  de  chevau-léger  de  la  garde  du  roi,  et  de 
Françoise  Le  Sergent,  demeurant  paroisse  des  Aix- 
d*Angillon,  en  présence  de  : 

Jean-Jacques  d*Anglars,  s**  d'Avehy,  et  de  Geneviève 
Marie  de  La  Bussière,  son  épouse;  Joseph  d'Anglars, 
srd'A8tiliyetJoigny,eldeSuzanneFoucault,  sonépouse; 
Guillaume  Alexandre  d'Anglars,  chanoine  de  la  collé- 
giale de  Saint-Ithier  aux  Atx-d*Angillon  ;  Jean  d'An- 
glars, garde  du  corps  du  roi,  Anne  d'Anglars,  frères 
et  sœurs  de  la  future,  par  contrat  reçu  Romble  Pinard, 
notaire  à  Yeaugues,  le  7  novembre  1757  '. 

11  fournit  un  acte  de  foi  et  hommage  du  fief  de  Par* 
sèche  le  27  novembre  1702.  —  Ce  fief  lui  appar- 
tenait comme  donataire  de  Marguerite  Sergent  de  La 
Riche,  sa  belle-sϝr,  et  par  suite  de  l'acquisition  qu'il 
fit  de  Jean  Sergent,  esc,  s' de  Parsèche,  et  au  très  devant 
Souciet,  notaire  à  Dun-le-Roi,  le  22  avril  1758*. 


1.  Voir  partage  de  la  saccession  de  Jeanne  da  Four,  carrés 
d'Hozier. 

t.  Voir  état-civil  de  Saint-Pierre-le-PuellierdeBourgea,  et  celui 
de  Vornay. 

3.  Papiers  de  fanniille  de  Mme  de  Boislinard.  née  Fréyau. 

4.  Arch.  du  Cher,  C.  838. 


â08  g^.»(:alG6ib 

Les  deux  époux  aclielërent,  le  6  décembre  iGîH,  de 
Georges  du  Genest,  esc,  â'  des  Chézaux,  Qls  de  Fran- 
çois du  Gcnesl,  esc,  s'  de  la  Brosse,  et  de  Jehannc  de 
Fournioux,  la  terre,  fief,  seigneurie  et  cbevance  des 
Cbezeaux,  paroisse  de  ItivarenDes,  coDsislanI  en  mai- 
son noble,  grange,  bàtimenls,  terre,  garenne,  etc., 
pour  le  prix  de  l.OfiO  livres,  par  conlral  reçu  Maodujt'. 

11  semble  que  Jehan  de  Boislinard  et  son  frère  Char- 
les, le  s' du  ChastelHcr,  avaient  la  main  vive,  car  ilï 
furent  accusés  d'homicide.  Les  parents  du  mort,  Joa- 
chim  Audoulcel,  cédèrent  les  droits  qu'ils  pouvaient 
avoir  contre  les  deux  frères,  tantau  civil  qo'au  criminel, 
à  lîcné  de  Vérisne,  esc.,  s'  da  la  Maison-Neuve,  le 
A  février  1627  ». 

Jean  Mauduyt,  prêtre,  curé  de  In  Pérouille,  insliliia 
Jehan  de  Boislinard  sou  héritier,  en  raison  des  services 
qu'il  lui  avait  rendus,  par  son  Icstemeol  reçu  Maudiivt, 
le  2  mars  I63f 

Dans  un  râle  du  ban  de  la  noblesse  do  Berrjr,  vers 
1639,  dont  j'ai  déjà  parlé  ',  Jean  de  Boislinard,  le 
jeune,  se  présente  avec  trois  chevaux,  un  valet  et  armea 
complètes.  Il  est  porteur  des  excuses  de  son  frère  le 
s'd'Aché.  Il  n'existait  plus  dès  16il. 

Je  connais  seulement  deux  de  ses  enfants  bien  qu'il 
en  eut  cinq  en  1635  *  ; 

i'  Jean,  qui  suit. 


I.Toir  minutes  de  UaudaTt- 

t.  Voir  miantes  de  Uftadu;). 

i.  nire  appartenaDt  à  If.  Léon  de  Sonnanlt. 

i.  Voir  Arcb.  du  Cher,  B.  lOEO. 


DR   LA  FAMILLE   DE   BOISLINARD  209 

2"*  Silvi'ne,  qui  épousa  Mathieu  de  Lanet,  esc,  s' de 
Tussac,  fils  de  Pierre  de  Lanet  et  d'Iolande  de 
BasloD,  par  contrai  reçu  Mauduyl,  le  16  avril  1657, 
dont  un  fils  et  une  fille  : 

A,  Jacques  de  Lanet,  esc.,  s'  duditlieu,  marié  avec 
Marie  de  Vérisne,  fille  de  Léonard  de  Vérisne, 
chevalier  s'  des  Tribardièrcs  et  d'Eslher  Ande- 
bault,  par  contrat  du  6  avril  1682  *. 

B,  Ànnet  mariée  avec  Charles  de  Mazières,  esc, 
s'  de  Villeneuve,  fils  de  François  de  Mazières, 
esc,  s'  de  Chambon,  et  de  Françoise  de  Perro- 
nin,  par  contrat  du  9  septembre  1682  *. 

XII.  Jean  de  Boislinard,  s'  des  Chézaux,  se  maria 
avec  Renée  de  la  Thuile,  fille  de  feu  Henry  de  la 
Tliuile,  esc,  s'  de  la  Vernusse,  et  de  Paule  de  Boisli- 
nard, par  contrat  reçu  Perussaull,  le  6  juillet  i656  ', 
en  présence,  côlé  du  futur  :  de  Jacques  de  Poix,  es. 
s'  de  Marecreux  ;  Marcel  Callais,  s'  du  Haut  Cluzeau  ; 
noble  René  Pcyrot,  conseiller  du  roi,  bailly  de  Saint- 
Gaultier,  etc.  ;  —  côté  de  la  future  :  Loys  de  la  Thuile, 
esc,  s'  de  Clavière,  son  frère,  et  autres,  ses  parents 
et  amis. 

La  future  est  dotée  d*une  créance  de  3,900  livres  sur 
Anne  Guérin,  veuve  d*Henri  de  La  Thuile,  qui  l'avait 
épousée  en  deuxièmes  noces,  je  présume. 

i.  2.  Voir  minutes  de  Ifaoduyt. 

3.  Minutes  Pérussault.  Etude  Lochelongae,  à  Saint-Gaottier. 


tf0  CËMËALOGIB 

iMD  de  Bolslioard  Clait  tuteur  de  ses  neveux  de 
LiBflt  «t  pcrmettail  à  leur  oncle  Jean  de  Lanet,  esc,  s' 
dllditlwa,  d'eiiipurLcr  les  pn [tiers  de  ramille  des  mineurs 
[toar  faire  des  preuves  de  noblesse,  moyennanl  une 
reconnaissance  passée  devunl  Miuiduyl  notaire,  k 
18  février  1GG5'. 

lient  les  cinq  enTunls  <jui  suivent  :  ^_ 

i'Lé&nûrd,  &'  lies  Clitzau.N,  qui  »uil.  ^H 

î*  Jean.y  de  l'Élang.  qui  a  fait  branche.  {Voir  p.  aï8.) 

3*  Chartes,  s'  de  la  Charpraie,  qui  a  donné  naissance 
au  rameau  du  Lys-Saint- Georges.  (Voir  p.  222.) 

4*  Autre  Jean,  s'  du  Dreuil,  qui  a  fait  branche.  [Voir 
■     p.  226.) 

6*/eaaRf,  mariée  à  Ferdinand  de  Darathon,  (ils  de 
Chartes  de  Baralbon,  esc,  s'  do  la  lUicbenne  et  do 
la  Itomagère,  el  de  Françoise  de  Boislinard,  par 
contrat  reçu  l'erussault,  notaire,  le2  juin  1682'. 

Elle  reçoit  3,500  livres  de  dot. 

Ferdinand  de  Barathon  partagea  avec  ses  quatre 
beaux-frères  devant  le  juge  de  Sainl-Gaultier, 
le  27  juin  169.^'. 

Jeanne  de  Boislinard  lesta  devant  Mauduyt, 
le  30  avril  IG83. 


1-  Voir  minaiet  de  Uaaduyl. 

t.  Tiires  de  la  Romagère.  Invcnlaire. 

l' Titres  de  lu  Romagère. 


DE  Lfi  FAMILLE  DE   BOISLINARD  211 

Ils  eurent  un  fils,  François  deBaralhon,  qui  fut 
inhumé dansTéglise de  Bivarennes,lel!2mar8l71l. 

11  avait  fait  son   testament  devant  Mauduyt,  le 

12  mai  1710. 

XIII.  Léonard  de  Boislinard,  s'  des  Chézaux,  fut 
aussi  s'  de  la  Bomagère  quand  il  eut  hérité  de  son 
neveu  François  de  Barathon  ci-dessus  nommé. 

Il  épousa  Louise-Anne  de  Quinsac,  fille  de  François 
de  Quinsac,  esc  ,  s'  de  Bord  et  de  Foix,  et  d^Anne 
Dubois,  par  contrat  reçu  Blanchet,  le  7  août  1691*. 

Il  était  né  en  1663,  s'il  faut  en  croire  Tenquéte  faite 
en  novembre  1733  sur  le  prieuré  de  Saint-Gaultier  dont 
on  devait  aliéner  les  biens  en  faveur  de  la  création  d*un 
séminaire  à  Bourges. 

Léonard  de  Boislinard,  chevalier,  s'des  Chézeaux  et 
de  la  Romagère,  âgé  de  soixante  dix  ans,  comparait 
dans  cette  enquête'. 

Léonard  de  Boislinard  était  veuf  quand  il  mourut  à 
Tâge  de  80  ans.  Il  fut  enterré  à  Hivarennes  le 
6  août  1740  ^ 

Sa  femme  Anne  de  Quinsac,  âgée  de  71  ans,  avait  été 
inhumée  dans  l'église  de  Hivarennes,  chapelle  de  saint 
Antoine,  le  19  mars  1735. 

Ils  eurent  six  enfants  : 

1*"  Jean  de  Boislinard  de  Foix,  qui  suit. 

i.  Note  communiquée  par  M.  de  la  Porte. 

2.  Voir  les  maouscrits  de  la  bibliothèque  de  Bourges. 

3.  Etat  civil  de  Rivarennes. 


2"  Antoine  Joseph,  s'  de  la  llomagtre,  qui  afail 
branche.  (Voir  p.  216.) 

3'  floVrM/?x«,  baptisé  à  liivaren  nés  le  23  novembre 

4*  Anne,  baptisée  à  liivarenncs  le  8  avril  1701, 
mariée  à  Jean  de  Vérir-e,  esc,  s'  de  Sainl-Mnrtin, 
fils  de  Jacques  de  1  isne  et  de  Marguerite  do 
HoJJel,  par  acte  de  r    riagedu  20  janvier  f*I3l'. 


.V  Franrnise,  baptisée  à  Rivarennes  le  16  juin  1708, 
qui  pourrait  être  la  D""  de  Bolclinard  dame  de 
compagnie  de  M"'  de  Châlaigner,  suivant  M"'  de 
Brémond  d'Ars,  et  dont  je  possède  une  lettre  datée 
de  1773'. 

6°  Pierre,  baptisé  à  Rivarennes,  le  H  août  1700. 
Destinée  ini 


XIV,  Jean  de  Boisllnard  de  Fuiic,  chevalier,  s'  des 
Cbêzaux,  baptisé  à  Rivarennes  Ie7  août  1699,  entra  au 
service  dans  la  compagnie  de  chevau-légers  de  la  garde 
du  roi,  devint  porte-étendard,  puis  brigadier  dans  cette 
compagnie  ;  il  est  qualilié  parfois  capitaine  de  cavalerie 
clievau-léger  de  la  garde  du  roi'. 

Il  servit  jusqu'en_1771  ou  environ,  après  s'ëti-e  marié 

1.  Ëlat  mil  de  Rivarennes. 

t.  Titres  de  Boismarmin,  liasse  J. 

S.  Voir  carris  d'Hoiier. 


DE  LA   FAMILLE  DE   BOISUNARD  213 

ivec  Madeleine  Turpin,  fille  de  feu  Louis-Madelon 
Turpin,  cli.,  s'  de  Vihiers  et  de  Madeleine-Angélique  de 
Crevant^  par  contrat  reçu  Baudet,  notaire  à  Argenton, 
le  il  septembre  1727. 

Il  partagea  avec  £on  frère  Joseph-Antoine,  s'  de  la 
Elomagère,  la  succession  de  leurs  père  et  mère,  par 
icte  reçu  Burat,  notaire  à  St-Gaultier,  le  8  janvier  1742. 

11  fut  inhumé  à  Rivarennes  le  26  janvier  1774,  après 
ivoir  eu  sept  enfants  : 

i""  Léonard^  né  en  1728,  mort  et  enterré  à  Saint- 
Gaultier  le  12  mai  1729. 

2*  Louis,  né  en  1730,  chevau-léger  de  la  maison  du 
roi,  mort  sans  alliance^  inhumé  à  Rivarennes  le 
3  octobre  1756. 

3o  Autre  Léonard^  qui  suit. 

4°  Marie- Anne,  née  vers  1732,  morte  sans  alliance  et 
inhumée  à  Rivarennes  le  31  avril  1802. 

5°  Gabriel' Armand,  s'  de  la  Romagère,  capitaine  de 
cavalerie  aux  chevau-légers  delà  garde  du  roi,  né 
le  22  novembre  1738. 

Il  reçut  une  pension  de  réforme  de  210  livres  en 
1775  et  fut  créé  chevalier  de  Saint-Louis  en  1783.  Il 
comparut  dans  rassemblée  delà  noblesse  du  Berry 
en  1789,  bailliage  de  Châteauroux,  et  mourut  en 
émigration  *. 

1.  Voir  If  axas.  J*ai  appris  de  Mme  de  Brémond  d*Ars  la  parti- 
cularité de  la  mort  en  émigration. 


I  géséa:i'C1e 

Tous  ses  biens,  pendant  la  révolulioo,  ayant  iié 
confisi^ués  et  mis  en  adjudication,  sa  Temme,  qui 
n'avait  ptiinl  éinpgri;,  racheta  la  propriété  de  k 
Romagère  le  15  germinal  an  III  '. 

Mme  de  la  Domagère,  devenue  veuve,  reven- 
du ces  propriclés  le  19  prairial  an  XIII,  k  Michel 
Parry,  proprit-'laire,  demeurant  à  Sermor,  pour  le 
prix  de  22,593  francs,  par  acte  reçu  Louis-Auguste 
Marelioux  et  Tlionnï,  notaires  à  Paria  •. 

Mme  do  la  Itomagère  habitait  alors  Paris,  rue  et 
hùtel  de  Thîonville. 

De  son  mariage  avec  Anne-Suzanno-Uenriette 
do  la  Balme,  lille  do  Gabriel  de  la  Balme  el  do 
Marguerite  de  Chanlereine,  Gabriel-Armand  de 
Duisliaard  avait  eu  deux  enfants  : 

A.  Marguerite-Cécile,    baptisée  à   Rivarennes  le 
1"  décembre  1783,   morte  à  Paris  vers  1832, 

après  avoir  épousé  N.  d'fbarrarl,   dont  un   fils 
mort  célibataire  '. 

B.  Armand-Charles,  baptisé  à  llivarennes  le 27  mars 
1787,  tué  à  Lulzen  lo  S  mai  1813*. 


I.  Voir  le  procèe  verbal  d'adjudication  dar.s  \et  tiireE  du  ch&- 
leau  de  la  RomagèreappartensntsciucllemeDt  t  lafamilleBftubiet. 

On  avail  fait  IroU  lois  dont  le  prix  loUt  ^'éleva  à  Bl,SISIivre«. 

1°  La  miiEOD  de  malire,  Jardina,  boulangerie,  tarreï,-prâfl,  boù, 
ilang». 

1°  La  métairie  de  la  Porte  et  ees  déptodances. 

i"  La  grande  métairie  et  ses  dépendances. 

1.  Titrei  de  la  Romagëre. 

3  4.  ItenBeignemenls  commuoiquês  par  Urne  de  Brémond  d'Art 
et  U.  le  comte  de  ll^ussabré. 


DE   LA    FAMILLE   DE   BOISLINARD  215 

6*  Marie- Madeleine^  baptisée  à  Rivarennes  en  1740, 
reçue  à  Saint-Cyr  en  1751*;  elle  fut  marraine  au 
baptême  de  son  neveu  Armand-Charles  ci-dessus 
nommé,  et  mourut  à  Poitiers  le  3  avril  1811  *. 

7"  CAar/es, baptisé  à  Rivarennes  le  21  octobre  1741. 
Destinée  inconnue. 

XV.  Léonard  de  Boislinard,  chevalier,  s' des  Chézaux, 
né  le  21  août  1731,  suivit  la  carrière  militaire. 

En  1748,  il  élait  chevau-léger,  puis  lieulenant  dans 
Beau villiers-Ca Valérie  en  1757. 

Il  servait  dans  les  recrues  d'Alençon  en  1764,  dans 
Châteauroux  en  1771  et  avait  le  grade  de  capitaine  en 
1775.  Dans  une  note  sur  son  compte,  ses  supérieurs 
disent  de  lui  qu*il  appartient  à  la  première  noblesse  de 
la  province,  qu*il  est  1res  bon  sujet  et  plein  de  zèle^. 
Nommé  chevalier  de  Saint-Louis  en  1779,  il  est  alors 
qualifié  ci-devant  capitaine  au  régiment  provincial  de 
Châteauroux. 

Il  épousa,  le  19  janvier  1779,  Victoire  Catherinot, 
fille  de  GabrielCatherinot,  esc,  s' de  Barmond,  vicomte 
de  Cologne,  et  de  Marie-Madeleine  Soumard*.  On  le 
voit  figurer  dix  ans  plus  tard  dans  la  liste  des  gentils- 
hommes du  Berry  pour  l'assemblée  de  1789,  bailliage 
de  Châteauroux. 


1.  Note  communiquée  par  M.  de  la  Porte. 

3.  Voir  généalogie  de  Boislinard,  par  MM.  Beaaché  et  Filleau, 

3.  Voir  Mazas. 

4.  Voir  état  civil  de  Bourges. 


Il  mourut  à  Bourges  le  16  rructiduran  \l,  nftrà 
BTOir  eu  trois  enfants  qui  suivent  ;  ^^1 

l^  Gabriel- ^mand,  qui  suit.  '^^^ 

■  ^ Marie- )ladebine-Éléonoie,hap\.hée  à  Booigea  le 
30  novembre  1781,  mariée  à  ftivarcnnes  le  20  août 
1811  k  Jean-Claiitle- Prudence  lUvet  Ouvignaui, 
docteur  en  médecine,  âgé  île  21  ans,  Gis  de  Claude 
lUvet  Dovignaux,  chirurgien,  et  de  Catherine 
Burat  Dubois,  dont  : 


Emile   Ravel    Duvigaanx,    marié  à 
N.  Babio. 

3"  Marie- ànataiie,  baptisée  àBùnrges,  iramlaiiT  -da 
Fourcbaud,  le  36  mars  1783.  De^ioée  inecNHua. 

XVI.  Gabriel- Armand  de  B(^inard,  baptisé  i 
Bourges,  paroisse  de  Sainl-Aoustrillet,  le  32  janvier 
1780,  vivait  à  Issoudun  en  181H,  manéàN..,Sautereau, 
sœur  de  Jean-Baplistc  Saulereau. 

Il  mourut  veuf  à  Paris  le  19  janvier  1845,  n'ayant  eu 
qu'un  flig; 

Octave,  mort  jeune  et  avant  son  père'. 

Rameau  de  la  Romagère". 

XIV.  Antoine-Joseph  de  Boislinard,  s'  de  la  Roma- 

1.  Noie  coiQiniiDiqafe  par  M.  le  comte  de  M&aggabré. 


DK    LA   FAMILLE    DE   BOISUNARD  217 

gère^  deuxième  fils  de  Léonard  de  Boislinard,  s'  des 
Chézeaux,  et  de  Louise-Anoe  de  Quinsac,  fut  baptisé  à 
Saint-Gaultier,  le  18  août  1701. 

Par  contrat  de  mariage,  reçu  Burat,  notaire  à  Saint* 
Gaultier,  le  30  janvier  1737,  il  épousa  Marie-Anne  de 
Forges,  fille  de  Pierre  de  Forges,  esc,  s'  de  Blanzay  et 
de  Boubon,  et  de  Marie-Anne  de  Yérisne,  en  présence 
de  plusieurs  parents  du  futur;  et  de  Charles  de  Senne- 
ville,  esc,  s' du  Verger  et  Fiacre  du  Bec,  esc,  s' des 
Prez,  cousins  de  la  future,  etc. 

Dans  ce  contrat  de  mariage,  Anloine-Joseph  porte 
le  nom  de  s' de  la  llomagère,  mais  il  est  bien  spécifié 
que  la  propriété  de  ce  nom  est  à  son  frère  atné. 

Il  mourut  jeune,  car  sa  veuve  avait  seulement  23  ans 
quand  elle  épousa  en  deuxièmes  noces  Pierre  Yeras  de 
la  Bastière,  fils  d'autre  Pierre  Yeras  de  la  Bastière  et 
de  Marguerite  Babert,  15  janvier  1745 ^  De  son  premier 
lit  elle  eut  deux  fils  : 

1°  Pierre- Joseph^  baptisé  à  Rivarennes,  le  25  novem- 
bre 1737,  qui  semble  ne  pas  avoir  pris  d'alliance.  Il 
mourut  le  29  brumaire  an  Y  à  Page  de  59ans,  dans 
sa  maison  de  l'étang  de  Blanzay  '. 

2'  Jean^  aVia^  Jean-François,  s' de  Boubon,  baptisé  à 
Rivarennes»,  le  25  mai  1739.  Il  était  lieutenant  au 
régiment  de  Lemps-Infanterie  en  1761  et  proprié- 
taire indivis  avec  le  s'  de  Blanzay  son  frère,  des 

1.  Etat  civil  de  Rivarennes. 
f .  Etat  civil  de  Rivarennes. 


SIS  GËiréALOGiE 

mélairiei  des  Gagnerons  el  de  Pe/.  BouchatJ, 
S8  mai  1761  '  ;  lieulctiant  au  ri'gimcDt  de  VivaraU 
en  1767'. 

Il  vendu  Doubonà  Silvain  de  Buislinard  en  1769, 
eoDnme  non»  l'avons  di^jà  vu  p.  SOI.  Ayant  émigré 
paDdanl  la  Elévolution,  il  scrvil  comme  chasseur 
noLle  dans  la  campagnie  numéro  10.  Il  Tut  nommS 
chevalier  de  Saint-Louis,  le  5  janvier  1797  '. 

J'ignore  ce  qu'il  devint  par  la  suite  et  je  no 
croia  pas  «ju'il  se  soit  marié.  ^^ 

Rameau  de  Lealang,  La  Chaire,  Martizoy.      ^H 

XlII.  Jean  de  Doislinard,  s'  deLeslang,  deuxit'me  Hla 
de  Jean  de  Buislinard,  s' des  Chenaux,  el  delteoéc  delà 
Thuile,  (épousa  Marie  de  Boislinard  de  Margou,  fille 
de  Jean  de  Boislinard  et  de  Françoise  de  Vêrîsne,  le 
1"  décembre  1696'. 

Il  ne  parvint  point  à  un  âge  avancé,  car  il  fut  inhumé 
dans  l'église  de  Cliilray,  le  2  novembre  1703,  il  avait 
38  ans. 

Sa  veuve  mourut  4  l'âge  de  GO  ans  et  fut  inhumée 
également  dans  l'église  de  Cliitray,  le  28  juin  1718. 

Ils  eurent  deux  enfants  : 

)"  Marie- Angélique,  née  à  la  Grange-Brelon,  pa- 
roisse de  Chitray,  oii  ses  parents  demeuraient  et 
baptisée  àCbilray,  le  4  mai  16^9. 

1.  !.  Voir  minutes  de  Barat,  du  18  mai  ITat  et  il  mars   1T6T. 

3.  Voir  Uaiu  et  les  carrés  d'Hoiier. 

4.  Eiat  civil  de  Chitray. 


DE  LA   FAMILLE  DE  BOISUNARD  219 

Elle  épousa  dans  la  même  localité,  le  15  janvier 
1720,  Charles  Fournier  esc.,  s'  de  Boismarmin,  fils 
de  Louis  Fournier,  esc,  s'  de  Boismarmin  et  de 
Charlotte  de  Barvilledont  deux  enfants  '  : 

A.  Marguerite  Fournier,  baptisée  le  30  décembre 
1723,  mariée  à  Charles  de  Goyon,  esc,  s' deSaint- 
Plantaire,  le  44  janvier  1714. 

B,  Louîs'Charles  Fournier,  esc,  s'de  Boismarmin, 
baptisé  le  14  mars  1725,  marié  à  Louise  Savary, 
le  30  janvier  1752. 

2®  Léonard,  qui  suit. 

XIV.  Léonard  de  Boislinard,  s'  de  Lestang,  Ter- 
rière,  la  Salvache,  Pleinpinard  en  partie,  fut  baptisé 
àChitray  le  14  septembre  1700. 

H  fit  sur  son  cousin  Silvain  de  Boislinard,  comme 
nous  l'avons  vu  p.  185,  TacquisitiondeTerrière,  maison, 
jardin?,  garenne,  métairie  de  la  Salvache,  75  journaux 
de  vigne,  terres,  prés,  bois,  plus  les  Loges  et  la  moitié 
de  la  forêt  de  Brenne,  pour  le  prix  de  10,010  livres,  par 
acte  reçu  Mauduyt  le  22  octobre  1725  '. 

Dans  un  aveu  et  dénombrement  fourni  au  sieur  de 
Cors  le  22  mai  1742,  se  trouve  aussi  compris  le  fief 
noble  de  la  Grange-Breton,  paroisse  de  Chitray,  cy-de* 
vant  en  roture  '. 

I.  Etat  civil  de  Chitray. 

f.  Voir  archives  de  l'Indre.  E.  60. 

3.  Titres  de  Bofsm.irmin. 


■  Ilavail  épousé  le  3(1  septembre  1725.  Marie-Anne 
d'Auvergne,  lille  <le  Joseph  d'Auvergne,  sieur  delaPi- 
gnolicrc.  de  io  Itobeiie  cl  de  la  Surazinière,  paroisse  Je 
PaverollcA,  et  de  M  nrie- Louise  de  Monlléon,  dame  de  It 
Chaite  el  de  DurtuI  ilotis  la  paroisse  de  Marlîzny  ', 
lien  eut: 

1'  Léonard  Bertrand,  qui  suit. 

S*  Georges,  bapliaiï  à  llivarennes  le  IJ  mai  1746.— 
Destinée  inconnue. 

3»  Atarie-Anne,  baptisée  à  tlivarennes  le  'M  janvier 
1710,  mariée  le  'i  novembre  1763  â  Alexandre- 
Joseph  deCremille,  esc,  s'  de  Gratin,  son  cousin 
germain,  fils  de  Joseph  de  Cremillc  esc,  s'  de 
tSralin,  et  de  Thérèse  Emilie  d'Auvergne. 

XV.  Léonard  Bertrand  de  Doislinard,  sieur  de  U 
Chaize  ',  Terrière,  la  Pignollère  et  la  Etoberie,  épousa, 
par  contrat  du  39  janvier  1760,  Angélique  de  Crémille 
sa  cousine  germaine,  Tille  de  Joseph  Maurice  de  Cré- 
mille el  de  Thérèse-Emilie  d'Auvergne. 

Il  fui  représenté  à  l'assemblée  de  la  noblesse  de  Tou- 
raine  en  1789  par  son  beau-père,  M.  de  Crémille. 

Ses  biens  furent  partagés  nationalement  pendant  la 
Itévolulion,  par  suite  de  l'émigration  de  son  fils  qui 
suit. 

I.  IteoseigDemenucoinniQoiqués  parM.  le  comte  de  Hnaast- 
bré. 
t.  La  Chaise,  commune  de  Uartluï,  ladre. 


DE  LA   FAMILLE   DE   B01SLINA3D  221 

XVI.  Alexandre  Léonard  de  Boislinard,  né  à  Marlizay 
le  13  mars  1771,  devint  page  delà  comtesse  d'Artois 
après  avoir  fait  ses  preuves  le  6  février  1786. 

Pendant  l'émigration,  il  servit  à  Tarmée  de  Condé 
dans  les  chasseurs  nobles,  compagnie  n»  10,  fut  nommé 
chevalier  de  Saint-Louis  le  25  octobre  1797,  mais  il 
quitta  Tarmce  avant  que  sa  nomination  fût  connue  *. 

11  semble  avoir  été  le  même  qu'Alexandre  de  Bois- 
linard, ancien  officier  nommé  ou  confirmé  chevalier  de 
Saint-Louis  en  1813,  qui  se  réunit  aux  Vendéens  et  prit 
part  avec  eux  à  la  reprise  d'armes  de  1815. 

Il  mourut  à  la  Chaize  le  19  décembre  1821  après 
s'être  marié  trois  fois. 

1**  Avec  Agathe  Garât  de  Saint-Priesl,  fille  de  Pierre 
Garât  de  Saint-Priest  et  de  Marie  Angélique  Morel  de 
Fromental  *. 

2°  Le  7  novembre  1809,  il  contracta  une  seconde 
union  avec  Félicité  Pinault  de  Bonnefond,  fille  de  Jean 
Pinault  de  Bonnefond  et  de  Philiberle  de  Brossard. 

3°  Il  se  maria  en  troisièmes  noces,  le  21  avril  1819, 
avec  Joséphine  Radegonde  de  La  Faire,  fille  de  Sil- 
vainde  La  Faire,  sieur  de  Thollet  en  partie,  et  de  Char- 
lotte de  Brouillac,  dont  deux  fils  et  une  fille  : 

1°  Charles-Alexandre,  qui  suit  : 

2^  Marie- Angèle,  née  au   château  de  la  Chaize  le  15 
janvier  1822,  mariée,   le  7  juillet  1843,  à  Pierre- 

1.  Voir  Ifazas. 

2.  lise  trouvait,  par  cette  union,  beau-frère  du  marquis  du  Li- 
gondèsde  Connives. 


Stf  GÉItÉALOGtE 

Loui.i-Jacques-Airrcd  de  Malinguehen,  né  à  Beau- 
vais,  iô  27  avril  1816,  de  Pierre  de  Malinguclieo 
el  d'Anne  Françoise  Uéiicarl  de  Tliory. 

3*  Louis  Alfred,  né  à  la  Cliaîze  le  17  Tévrier  I8£l, 
marié  le  S  octobre  1849  à  Ismalie  de  )a  Chiklre, 
née  à  Monlmoi'illon,  le  8  mai  18^,  de  Glande  Mar- 
rellin,  baron  de  la  Cttâlre,  et  de  I.ouise-Rrne»lino 
des  Collards  des  Hâmes,  dont  : 

Camille  de  Boislinard,  Dëe  le  S  ao&lI819,niAfi^ele 
3  septembre  1871  â  Pierre  de  Malioguebon,  lîlt 
de  Pierre  Octave  de  Malinguehen  et  d'Angèle 
Picquenon,  dont:  ^^ 

A.  Marie-Suzanne  Angèle.  ^^H 

li.  Louis-Charles  Kngjcrrand.  ^^| 

C.  Thérèse  de  Malinguelien. 

XVII.  Chartes-Alexandre  de  Boislinard,  né  à  Poitiers 
Ie28  janvier  18^L),  marie'  le.  .  .àCécile  de  Boscal 
de  [téalsde  Mornac,  fille  du  comte  de  BoEcal  de  néah 
de  Moroac  et  de  Zoé  de  Barbeyrac  de  Saint-Haurice, 
mort  au  château  du  Breuil  près  Saint-Savin,  le  18  juil- 
let 1887,  après  avoir  eu  trois  fliles,  dont  deux  mortes 
en  bas  âge.  La  troisième,  Oroline  de  Buislinard,  née  le 
19  mai  1848,  a  épousé  Henri  de  Bonsonge  le  1"  mai 
1888  '. 

Rameau  delà  Charprais',  Liste,  Rickebourg,  Villemir, 
Le  Lys  Saint -George. 

XIII.  Charles  de  Boislinard,  s' de  la  Charprais,  fils  de 

1.  Renseigne  menti  ronrnis  par  la  rimille. 

t.  U  Charprais  est  située  commune  de  Rivarennes. 


DB   LA   FAMILLE  DE  BO!SLIKARD  323 

^ean  de  Boislinard,  s'  des  Ghézaux,  et  de  Renée  de  la 
^huile,  épousa  par  contrat  du  15  juillet  1698*  passé 
devant  Mauduyt,  Madeleine  Bertrand,  fille  de  feu  Ilené 
Bertrand,  chevalier,  s'  de  Coudière,  Richebourg  et  le 
Lys-Saint-George  en  partie,  et  de  MariedeMoussy ',en 
présence,  côté  du  futur,  de  ses  frères  ;  —  côlé  de  la 
future  :  Jean    Bertrand,   s^    de    Richebourg,    frère  ; 
François  de  Vaillant,  esc,   s'  de  la  Tour  de  Riva- 
rennes,  grand-oncle;   Simon  ou  plutôt  Hcsmon    de 
Moussy,  s'  de  Yillemort  el  du  Clou,  coujsin  germain. 

11  comparaît,  ainsi  que  ses  frères,  devant  Mauduyt, 
notaire,  le  30  janvier  HOl,  dans  un  acte  au  profit  de 
Sylvie  du  Bouex,  veuve  de  Charles  du  Ligondès,  esc,  s' 
de  Connives. 

Charles  de  Boislinard  est  aussi  nommé  dans  le  testa- 
ment de  son  neveu  François  de  Barathon,  esc,  s'  de  la 
Romagère,  du  10  mai  H 10. 
Il  eut  deux  enfants  : 

i«  Jean-Henri,  qui  suit. 

2^  Elisabeth^  majeure  et  demeurant  au  Clou,  paroisse 
de  Ruiïec  LUe  ratifie^  le  8  juillet  1726,  le  partage 
fait  avec  son  fn-rc,  lors  du  mai*iage  de  ce  dernier'. 

Klle  épousa  Charles  de  Bony,  fils  de  Pierre  de 
Bony  et  de  Marguerite  de  Forges,  le  23  avril 
1727  ^ 

1.  Le  mariage  religieux  eat  lieu  seulement  le   12  septembre 

1698. 

2.  Voir  carrés  d'Hozier. 

3.  Voir  minutes  de  Mauduyt. 

4.  Etat  civil  de  Rivarennes. 

17 


291  OÉSËALOGIE 

*  ■         • 

XIV.  Joan,  alias  Jeaa«Menri  de  Boisliamrd,  hè\ 
au  Lys  le  S8  mai  1699,  fut  s' de  Lisle-Richebooif ,  < 
iiiire,  le  Lys-Saint-George  en  parlie. 

11  épousa,  par  contrat  passé  au  châfeao  de  Peasii 
près  ChAlillon-sur-Indre,  devant  Aadouj^n,  notain 
ao  décembre  1724,  Marie  Bauilu,  fille  de  feo  M**  Jao 
lluullu  ol  do  Françoise  Poilelon,  en  présence  de  di 
parents  du  fulur/Pdo  la  mère  et  du  beau-père  à 
future'. 

Los  droits  de  la  Tuturc  sont  estimés  10,000  livre 
est  (lit  que  Jean  Bertrand,  chevalier,  s'  de  Richcbo 
u  institué  le  s'  de  Boislinard  de  Lisle,  son  héritier 
versel*. 

Marie  Raullu  perdit  son  mari  et  épousa  en  secoi 
nuces,  on  1750,  Claude  de  la  Chapelle,  esc.,  s' 
Hordes. 

Kilo  avait  eu  do  son  premier  Ht  : 

I"  S i'Ivaiu Claude^  qui  suit. 

ii"  Marir'Annef  luariêc  à  Jacques  Thabaud  de  Bel 
IrôsoritM'  de  France  à  Bourges. 

.'J"7(//v/MrM,  qui  fut  prt^lrc  et  curé  de  ChaumonI 
ht'rrv. 

■i»  Jciin'Frmirnis^  s' ilo  Villenoir.  Ces  deux  derr 
assislaiiMit  au  mariage  de  leur  frère  aine  en  i 

1.  Voir  carrés  d'IIozier.  —  Françoise  Poitelon  était  alor 
nnri^e  à  Janiocsde  Sorbiers,  ch.  i^  de  Sannay-la-Harcham 

t.  Voir  r.arrt^i«  d'il  ozit'f.  —  Le  Tu  ta  r  laisse  à  sa  sœor  les 
tairics  dcA  lli^i^audins.  de»  Fardines  et  da  Quillois. 


DE  LA   FAMILLE   DE   BOISLINARD  225 

XV.  Sil vain-Claude  de  Boislinard,  s'  de  Richebourg, 
le  Lys-Saint-George  en  partie,  etc.,  fut  baptisé  au  Lys, 
le24mail73i^ 

Il  suivit  la  carrière  militaire  et  devint  capitaine  d'in- 
fanterie. 

Le  19  août  1765,  il  épousa,  par  contrat  passé  devant 
Géré  et  Mazuray,  notaires  du  duché  de  Saint-Aignan, 
daté  du  château  de  Mare.uil,  en  Touraine,  Catherine 
Bonne  de  Muillé-Brézé,  fille  de  Louis  de  Maillé-Brézé, 
des  seigneurs  de  Ilonjoux,  et  de  Françoise  Bonne  de 
Kochefort  ;  en  présence,  c6té  du  futur,  de  divers  pa- 
rents, parmi  lesquels  Louis-Marie  Poitelon,  s' du  Tarde, 
cousin  ayant  le  germain,  et  Jeanne-Elisabeth  Cherbon- 
nier  de  Viilequetout,  son  épouse;  Marie-Louis  Girard, 
chevalier,  s'  de  Vasson,  et  Marie-Angélique  le  Blanc, 
son  épouse,  etc.;  côté  de  la  future  :  sa  mère;  Louis, 
marquis  de  Maillé-Brôzé,  frère  consanguin  ;  Joseph- 
Ange  de  Maillé-Brézé,  ancien  capitaine  de  vaisseau, 
aussi  frère  consanguin  ;  Marie-Anne  de  Maillé-Brézc, 
sœur  germaine. 

La  future  a  6,000  livres  de  dot*. 

M.  de  Boislinard  perdit  sa  femme  en  1773.  Il  fut 
représenté  à  l'assemblée  de  la  noblesse  du  Berry,  bail- 
liage de  Chàteauroux,  en  1789,  par  M.  deMaussabré,  s' 
de  Chamousseau,  et  mourut  sans  postérité  au  Lys-Saint- 
George  vers  1810^.  11  avait  eu  toutefois  un  fils; 


1.  Voir  carrés  o^Hozier. 

2.  Voir  carrés  d'Hoiier. 

3.  Renseignements  dus    au  comte  de  Maussabré. 


.  touit-ilarje.  baplisÊ  le  18  «oiU  iT(J6,  cnii  fournit  ses 
prenvea  de  noblesse  pour  Jeveiiir  piige  du  comli; 
d'Artois  ' . 

JiaiHèau  du  Brp.m'l,  de  la  fîiwigi'  el  dvs  Coiiit/ret.  ^H 

Xill.  Jean  de  BoiélinarJ,  Hls  il«  Jean  de  Boblinart^ 
8*  des  Cbétaux  el  de  itenëe  du  la  Ttiuilc,  fuL  seigociir 
duBreuUde  Tendu  (Indre).  Il  épouBn.  te  ^8  septembre 
4696,  HeDrieUcle  Bioys  de  la  Pornerie,  Glle  dt;  Fiar.r« 
le  Bloya,  esc.,  &'  do  la  Purnerie,  lieulenant-coloucl  au 
régjmenl  du  roi,  gouverneur  de  Verdun,  et  de  Fran- 
çoise SanlavJlle'. 

Ella  est  déjà  qualiHéc  v»uvc  le  ST  avril  1707  dans  un 
acte  ealre  touj  les  Rui^linard  des  Clt^zaux  d'une  pari, 
et  Glande  de  Lanet,esc.,  a^du  Mezd'aulre  part,  au  sujet 
delatuteileexercÉeparJcan  JeBoiâlinard  des  Chézaux 
père,  sur  Jacques  de  Lanel  (père  dudil  Claude)  et  Anne 
de  Lanel,  mariê£  à  Charles  de  Mazières  '. 

Je  lui  connais  seulement  trois  fils  : 

i°  Léonard-Hyacinthe,  s'  du  Breuil  en  1739,  qui 
épousa  Anne-Dorothée  d'Auvergne,  dame  de  la 
Pacaudière,  paroisse  de  Faverolle,  avant  1742, 
Devenue  veuve,  celle  dernière  se  remaria  en  173i 
avec  Pierre  de  Seniieville,  s'  de  Qoisrîbault  et 
mourulsans  enTanls. 


1.  Voir  carrés  d'Hoiier. 

1.  ReaseiKnements  dus  BU  coi 

).  Voir  minutes  de  UauduyI. 


DE  LA    FAMILLE  DE    BOISLINARD  227 

Elle  n'exislail  plus  dès  1763  * . 

2*»  Jearij  qui  suit  ; 

3o  S livani' Joseph,  né  après  la  mort  de  son  père  et 
baptisé  à  Saint-Gaultier,  le  14  février  1707. 

XIV.  Jean  de  Boislinard,  s'  de  la  Grange,  épousa 
vers  17iO  Catherine-Elisabeth  de  Boury,  fille  de  Louis 
de  Boury,  s'  de  Champs,  et  de  Marie  de  Bethoulat. 

Par  suite  du  décès  de  son  père,  elle  apporta  à  son 
mari  les  fiefs  de  la  Grange  et  de  Coursange  mouvant 
de  Cluys-Dessou?,  et  le  fief  des  Combres,  paroisse  de 
Yelles,  où  Marie  de  Bethoulat  et  sa  fille  vivaient  en 
1736. 

Jean  de  Boislinard  et  sa  femme  étaient  décédés  en 
1787  lors  du  mariage  de  leur  fils  aine. 

Ils  eurent  deux  fils  et  une  fille: 

1*^  LoHiSy  qui  suit. 

2°  Marie- Anne  de  la  Grange,  née  en  1747.  Elle  fit 
profession  religieuse  à  Châtcauroux,  vers  1761, 
dans  le  couvent  de  Notre-Dame,  ordre  de  Saint- 
Augustin,  sous  le  nom  de  sœur  Gaultier  de  la 
Colombe.  Elle  était  entrée  au  noviciat,  le  8  juillet 
1763». 

3°  Jacques- Louis ^  garde  du  corps  de  Monsieur  en 
1787.  Aséièle  à  rassemblée  de  la  noblesse  du  Berry, 


1.  Renseif^nements  dus  aa  comte  de  \lau88abré. 

2.  Voir  archives  de  l'Indre,  H.  891. 


CÉSLAUMilE 

l>aiiliaKC  de  ClilU»urou\,  en  1789,  sousle  nom  ds 
ehevalier  de  BoiàlinarJ  «les  Combre*.  Il  épousa 
en  ppemiércs  noces  sa  belle-sœur,  Jeanne  de  Hi- 
gaiill,  I.if|iielle  mourut  le  W  octobre  1R08.  On  Ift 
qiialiSe,  je  ne  saU  pourquoi  alors,  s'  d'Accnav'. 
Kn  deuxièmes nocesHs'iiiiil vers  4815,  aLouisode 
Boi^linanl  de  lloiilion,  lillu  de  Silv.iin  de  Bublii 
et  lio  Louise  de  Uunay,  voir  p.  202.  Il  était  ai. 
quiiiillé  lieuti  l-^  el  en  retraite.  De 
second  lit,  il  eutur 


1 

en*V 


Anne-Théiv.  éo  à  SaiiiL-ficrmain-en- 

I,aye,eniBi      ma  ilcliea,  lu  l"'  révrlerlH^lC, 

à  Pierre-Louis  Arnuul'i  baron   de   Lamberlerie, 

RIa  du  baron  de  LamI  lerie  el  de  Marîe-Anne- 

Françoi^e  Crozat  c  ira',donLquatre  enfants. 

A.  Adkêmar,  marié  en  163  à  N...  de  Morcour. 

/y.  M'i'rii-,  maiié  à  N...  de  Monéys  d'Ordières. 

C.  Mathilde,  mariée  en  1830,  à  Alexandre -Jean- 
Baptiste  de  Bosredon^ 

0.  Céii'e,  religieuse  carmélite. 

Madame  de  Lamberlerie  est  morte  &gée  de  15  ans, 
à  Brive?,  le  13  février  1890.  Quelques  années  aupa- 
ravant, elle  avait  été  guérie  miraculeusement  par 
Notre-Dame  de  Lourdes.  Elle  a,  par  sa  vie  et  ses 

1.  Voir  élat  civil  de  Bourges  et  les  mémoires   maaDtcriU  des 
chanoine*  Mal^ïi^tlelde  Beogy. 
S.  Eut  civil  d'Oulcbei." 
I.  Vwir  géaâatogiede  Bosredon  pu  Tudieu. 


DE   LA   fA:tfILLE   DE   DOISLINABD  229 

œuvres,  comme  par  sa  mort,  édifié  ceux  qui  l'ap- 
prochaient. 

XV.  Louis  de  Boislinard,  s' du  Breuil  dès  1783.  Lieu- 
tenant de  grenadiers  au  régiment  de  l'Orléanais, 
épousa  le  21  novembre  1787,  à  Sury-ès-Bois  en  San- 
cerrois,  Jeanne  de  Rigaull,  fille  d'Antoine-Joseph  de 
Rigaull,  s'  de  Sury-ès-Bois  el  de  La  Vallée,  et  de  Made- 
leine Gay*. 

Il  mourut  très  peu  de  temps  après^  car  sa  veuve  est 
qualifiée  dame  du  Breuil  dans  rassemblée  de  la  no- 
blesse du  Berry  en  1789,  où  elle  est  représentée  par 
son  beau -frère  le  chevalier  de  Boislinard^  s'  des  Com- 
bres,  qu'elle  épousa  plus  tard. 

Elle  eut  de  son  premier  lit  un  fils  qui  suit  : 

■ 

XVI.  Louis-Sébastien  de  Boislinard  (qui  dans  son 
acte  de  décès  est  dit  par  erreur  être  fils  de  Pierre  de 
Boislinard),  parait  élre  né  aux  environs  d'Argenton 
en  1789  \ 

Il  mourut  à  Bourges  en  1856,  le  2G  juillet.  A  eu 
deux  fils  deN... 

1°  Louis  Charles,  qui  suit. 

2o  Philippe  Charles,   né    en   1834,   marié  à  Marie- 
Louise  Amélie  Marobail,   fille  de  Pierre-Antoine 

1.  Rxtrail  du  jourcal  La  Croix  da  i  mars  1890. 
i.  Etat  civil  de  Sury-es-Bois. 

3.  Les  registres  d'Argeo ton  ne  font  pas  mention  de  cette  nais- 
sance. 


2.iO  I.ENÉALOGIE 

Mar^ibail  el  de  I.oulae-Suznnne  llenriellc  Je  Hi- 
gaiih,  le  :il  auiH  1«6I,  Il  fut  receveur  de  l'enre- 
(jisLremcnl  à  Sainl-Gaultier  (Inilrti},  puis  a  u  Ait- 
{l'Angillon.  vers  1860'. 

XVII.  Louis  Oliarlea  Je  DoislinarJ,  né  en  lïiao,  con- 
Irùleur  (les  conlribuUuns  Jirectes  à  livicux  en  1861. 
lorsclu  inaria(;e  de  son  frère  cailet. 

Mnrié  k  Bayeux,  ie  10  avril  1871,  avÉc  Rrrlhi;  Drn- 
gon  de  Goiniecourl,  l'rlle  do  Louis  Poicmon  Dragon  de 
Goiaiucourt,  et  de  Mëlanie-Jeanne  Vcron,  peI  morl 
directeur  des  cunlnl)ulions  directes  â  Alençon,  le  21 
mai  IH8:i. 

Sa  veuve  est  décodée  le  SI  décemlirc  Je  la  mfme 
année  el  ils  n'ont  point  laisàé  Je  postérité  '. 

4"  ubancul;  du  cuASTiausn  ^  ^^M 

VILLtBBUVB,    LA    KORAIS,   LA    BbEABDË,    ETC.      ^^^ 

XI-  Charles  Je  BoîilinarJ,  s'  du  Cliastellîer  el  de 
Villeneuve,  en  partie,  iih  de  Joacbim  de  Boislinard,  s' 
de  Terrière,  ctde  Jeanne  Je  Poix  (voir  p.  ilC),  épousa 
le  27  juin  I6â3  Jeanne  de  FaJal,  Title  de  Jacob  de 
l-'adat,esc.,  s' de  Saint-George-sur-Arnon.de  Varennes 
et  du  Chesne,  el  de  Philiberte  Lecomle.  Elle  était  ïœur 


1,  Eut  civil  de  Bourges,  retiseignemcDIs  parlicalien. 

I.  HenseignemeniB  e^ramuniqué^  par  la  ramille. 

J.  Le  Chaalellierétiiit  $itiié  piroUiie  de  RIvarennEs.  sur  la  riva 
druiie  de  U  Creuse,  &Ih  limite  de  celle  paraisse  avec  wl le  de  Cli)- 
iray,  —  Une  Tnaisan  démolie  deraièremeoisurlebord  delagranda 
ruute,  an  Gourde,  portait  le  nom  da  Cbaslellier. 


^ 


DE  LA   FAMILLE   DE   COISLINARD  231 

de  Marie  de  Fadat,  mariée  à  Jean  de  Boislinard.s' 
d'Aché  K  Charles  de  Boislinard  assiste  au  mariage  de 
son  neveu  Noël  de  Boislinard,  s'  de  Mesle,  avec  Marie 
Petit,  21  juin  1638. 

Dans  une  montre  de  la  noblesse  du  Berry  pour  le 
ban,  vers  1639,  il  se  présente  avec  trois  chevaux  et  deux 
valets  pour  lui  et  pour  Joachim  de  Boislinard,  s'  de  la 
Salle,  son  cousin,  commun  en  biens  avec  lui,  parce 
que  ce  dernier  était  malade  de  la  fièvre.  Ils  ont  seule- 
ment 400  livres  de  rente  *. 

Ils  avaient,  en  efTct,  acheté  de  Jean  de  Ghoiseul,  s' 
d'Esguilly,  la  terre  et  seigneurie  de  Villeneuve  en 
communauté  et  pour  le  prix  de  13,000  livres  tournois, 
par  acte  reçu  Jacques  Courauldin,  notaire  à  Argenton, 
le  13  mars  1635. 

Ils  partagèrent  ensuite  devant  Mauduyt,  notaire,  le 
4  novembre  1637.  Charles  eut  pour  sa  part  la  grande 
métairie  appelée  le  Pavillon. 

Il  mourut  sans  doute  vers  1657,  car  je  trouve  un  par- 
tage de  ses  biens  en  date  du  14  août  1657,  entre  sa 
veuve  et  leurs  enfants  qui  demeuraient  tous  au  ch&leau 
de  Viileneuye  ^ 

I!  avait  eu  trois  Ois  et  une  fille  : 

1*  François,  Taîné,  s'  de  Villeneuve,  en  partie,  qui 
épousa  le  8  octobre  1657,  par  contrat  reçu  Dela- 
coux,  Gabrielle  de  Besdon,  fille  de  René  de  Bes- 

1.  Le  coDirat  de  mariage  fut  passé  devant  Diette,  notaire  à  Is- 
soudun.  Voir  carrés  d*no7ier. 

2.  Titre  appartenant  au  \icomte  de  Bonnault. 
S.  Voir  titres  du  château  de  Villeneuve. 


don,  etc.,  i' 

Lurcuil,  et  <I<9  Mailc)«iii«  de*  n 

Il  était  déjà  murt  et  sans  po«térilè  dét  le  i  nun 
ICGO,  i  en  juger  par  nn  acte  reçu  Maodnyl  a  rMU 
(lato, 

if  Jean,  &'  d«  Iloiiliiurii  ea  I(i57,et  enfuile  i' da — 
CliavtelUer,  qui  luit.  ^Ê 

3*  Claude,  6'  lie  la  Noraie,   qui  Tut  parle- enseigBt' 
ilanH  k'  rtgimenl  de  M-  de  Baral. 

Lg  8  novembre  IC63,  eb  trouTanI  indisposé  nu 
piiinl  de  ne  plux  pouvoir  remplir  ses  ronclions,  il 
crda  ton  brcvcl  à  eon  parent  Louis  de  Bouffeigoy, 
eic  ,  b'  de  Monlerot,  paroisse  d'Orsennes,  devanl 
Mauduj't,  notaire  à  Sainl-Gaullier. 

Iliîpuu»aen  prcmicrcs noces  Françoi^edeLanel, 
nile  de  Pierre  de  I.anol,  esc,  a'  duBreull,  eld'lu- 
land-tilultuslun,  Cnnitnu  tif^nii-rièrc  de  Malliieu  •!» 
I.diiul,  c*.,&'  de  Tus^ac,  il  figure  dans  une  quil< 
tnncc  tiotntiée  donnée  le  2  mai  1602,  pour  une 
fomme  duc  parCalherine  Peyrot.  veuve  de  Marcel 
Callai.'*. 

Item  sur  un  testament  (reçu  Mauduyt,  notaire, 
2IJjuillutl073),  de  Jean  de  Unet,  époux  de  Made- 
leine de  Doi:jlinard. 

Claude  cl  sa  femme  n'ayant  point  d'enfants,  se 
Ih'L'nl  dunation  réciproque  de  leurs  biens  par  acte 
reçu  Muuduyt,  le  9  août  i662. 

Ils  demeuraient  alors  au  Haul-Cluzeau,  paroisse 
de  Ciiasseneuil. 


DE   LA   FAMILLE  DE  BOISLINARD  233 

Le  3  avril  1608,  sur  lo  point  de  partir  au  service 
du  roi,  il  donna  une  procuration  générale  à  Fran- 
çoise de  Lanet  pour  l'administration  de  leurs  biens  ^ . 

A  près  la  mort  de  sa  femme,  qui  testa  devant  Mau- 
duyt,  notaire^  le  11  février  1692,  Claude  de  Boisli- 
nard  épousa  en  deuxièmes  noces,  par  contrat  reçu 
Mauduyt,  le  10  novembre  1700,  Marguerite  de 
Turgis,  fille  d'Antoine  deTurgis,  esc,  s'desTouches, 
et  de  Paule  Moret  '.  Elle  était  alors  veuve  de  Gabriel 
de  Grandaiz,  esc,  s'duditlieu.  GlaudedeBoisIinard 
mourut  trois  ans  plus  tard  et  fut  inhumé  dans 
Téglise  de  Rivarennes,  le  19  novembre  1709. 11  avait 
60  ans  environ. 

11  n'eut  pas  de  postérité  de  ce  second  mariage 
non  plus. 

*  Marie,  qui  épousa  :  !<»  Charles Barathon,  esc,  s' de 
la  Bomagcre  et  de  la  Michenne',  fils  de  François 
Barathon,  esc,  s'  de  la  Michenne,  alias  de  Lassé, 
et  de  Jeanne  Herpin,  veuf  alors  de  Françoise  de 
Boislinard  de  Margou  (voir  p.  253)  ;  T  en  deu- 
xièmes noces,  par  contrat  reçu  Mauduyt,  le  8 
février  1669,  Louis  Guiot,  esc,  s'  de  La  Perelle, 
fils  de  feu  François  Guiot,  esc,  s'  de  la  Rivière,  et 
de  Françoise  Jourdain.  Elle  demeurait  alors  au 
pavillon  de  Villeneuve  et  avait  eu  deux  enfants  de 
son  premier  mari  : 


1.  Note  du  comte  de  Maussabré. 
S.  Minutes  de  Mduduyt. 
I.  Alias  Mie-Chesne. 


'  À.  l'kfif  Daraltiuii,  esc,  s'  du  Pavillon 

U,  Marit: 

Je  no  laclie  pa«  que  Marie  de  Doùlinard  ail  eu 
dei  enhnls  ùe  taa  sucond  mariage. 

\ll.  Juan  du  lluiitliiiHrd,  t,'  de  Uoislinard  puis  du 
Cliatleiliur,  (|u>iisii  Yincunlc  tic  Mareuii,  fîllo  do  Clini- 
Ittsde  Mnrciiil,  c»c.,  s' de  Monlifiuilt,  et  de  Mitr^ucrJlc 
de  rraiio>>B(l'l!^^p&Sn«  '■ 

Il  ru  cul  Iruis  RU  el  Iroifl  lltle!i  : 

|-V.w,,<|ui.nil.  ^ 

"i"  Vhariti,  [.\a\  donne  naissance  au  rameau  du  Clias- 
Icllipr-Viileneuve,  (Voir  p.  m.) 

3* /"''««ffl/si?,  qui  demoiit'iiil  a  la  Blancliarderie,  pa- 
roisse de  Itivarennes,  quand  elle  épousa  Claude  de 
Muif).  c»c. ,  s' de  la  M  iisse  et  de  la  Bruère,  paroisse 
du  Loclio  «n  Touraine  ;  OU  de  feu  I  terre  de  Morel, 
oc,  s'  do  la  Muîse,  el  de  Anne  de  Guymeigoé,  par 
contrai  reçu  Mauduyl,  le  3  mars  1700  '.  Elle  reçoit 
Cl)  dot  30  lir.  de  rente. 


1.  Wir  noiice  Kur  VilleneuKtf,  Pierre  Barathoo  éponu  Ctth»- 
riiia  d  Ttwl  donl  |<0M«riU.  11  n'ciUlaii  plus  ea  ITIl. 

Mario  Baratlioii  i««u  eo  Faveur  da  son  Trtre  Piem,  le  ii  dé- 
ccinlira  les  >.  i  Unuklujt  >  Ou  trouve  pour  celte  fainille  laolôi  Bum- 
ttiuD.  laulAl  de  Bumioii. 

I.  Noia  ilu  coniie  de  Uausïabri. 

t.  TilKt  <te  Bciismarinia. 


I)B   LA   FAMILLE   DE   BOISLIKARD  235 

En  secondes  noces,  elle  épousa  Nicolas  Constant, 
marchand,  demeurant  à  Rosnay-Ies-Bois  *. 

4*  Anne  ',  qui  demeurait  à  Leslang,  paroisse  de  Iliva' 
rennes,  lors  de  son  mariage  avec  Charles  de  Pied- 
gut,  esc,  s'  de  Beaulieu,  y  demeurant,  paroisse  de 
Sainte-Colombe,  fils  de  feu  Jean  dePiedgut,  esc,  s' 
de  Beaulieu^  et  de  Silvine  deBridiers,  par  contrat 
reçu  Mauduylle  21  mai  1712  \ 

5^  LouiSy  s'  de  la  Bezarde,  alias  s'  du  Yergnaud. 
Il  servait  comme  lieutenant  au  régiment  de  la  ma- 
rine en  171*1*. 

Il  épousa  Renée  de  Launay,  fille  de  feu  Louis  de 
Launay,  esc,  s'  de  Villeneuve,  et  de  Françoise  de 
Boislinard,  après  dispense  en  raison  delà  parenté, 
le  2  décembre  1719  '.  (Voir  p.  187.) 
Je  ne  lui  connais  point  de  postérité. 

G*"  Marie  y  religieuse  à  Longefont,  où  elle  fit  profession 
le  20  mars  1684  ». 
Elle  est  nommée  dans  le  testament  de  son  père. 


1.  Voir  le  testament  de  son  père  14  mai  1710,  et  on  acte  reça 
BlaQduyt  du  1"  avril  1712. 

1.  Jd  crois  devoir  ridentifler  avrc  Anne  de  Boislinard  de  Lisie, 
flilc  de  Jean  de  Boislinard  s'  dudit  lieu,  laquelle  dans  1a  testa- 
ment de  François  Barathon  .si*  de  la  Romagère  (minute Mandant, 
to  mai  1710)  reçoit  deux  vaches  et  leurs  veaux. 

3.  On  écrit  aussi  Piégu.  Voir  p   175. 

k.  Titres  de  Boismarmin. 

s.  Etat  civil  de  Rivarennes.Ii  fut  inhumi  dans  la  chapelle  de 
Villeneuve  le  7  septembre  1730. 

6.  Voir  minute  de  Perussanlt,  notaire. 


236  afiNÎ:AUiGiK 

.  ieas  lie  Uoislinard,  vers  \ii  lin  île  »a  vie,  vendiUtiulei 
■es  proptiiHi's  imur  4,500  livrer  de  principal  à  Fran^uis 
do  Vaillant,  cb-, s' d'Avignon,  Monlaigii  et  autre»  lieux. 
par'CO[)lral  pnssâ  devant  Mauduyt,  le  H  nuvembre 
1701. 

Il  M  i|ualilic  fc'di-  l'Étang  de  HlanKay  dans  son  tcMs- 
ment  tt-ca  Mamluyl  le  11  mnilTIO. 

XIII.  Jeun  deDoislinaril,s'du  CliaslelHer,  QUda  pré- 
cédent, demeurait  à  I.a  Noraie  quand  il  épousa  en  pre- 
mièrfli  uncos  gilvine  (ïallund,  lille  d'Abraham  Galland, 
etc.,  »■  d'Espagne,  et  de  Jeanne  de  Forge»,  pur  contrat 
reçn  Mauduyt  le  1*  mars  nu"'. 

Il  en  eut  : 


[•    Jifargiievrii:,  biiplisée  â  Hi\ 
1708. 


tme»   le  'i\  juillet 


3-*  T/iomai,  qui  miturul  en  bas  âge,  Sa  naissance  coùia 
la  vie  à  sa  mure  gui  fut  tnliurni^e  n  ItiviircitiiieE  le 
17  septembre  l'iOÎ). 

Jean  deBoislinard  en  secondes  noces  épousa  Marthe- 
Marie  Brossin.  Elle  li^'ure  dans  le  contrat  de  mariage 
de  sa  belle-sœur,  Anne  de  Boiilinat'd,  avec  Claude  de 
PiedguI,  en  1712. 

J'ignore  s'ils  eurent  une  postérité. 

Martlie-Marie  Brossin  fui  inhumée-  plus  tard  dans 
l'église  de  Longefond,  le  2  mai  1726;  elle  avait 56 ans*. 


(.  Oa  ciie  acDlemenl  au  centrai  Elieabtih  d'Harembure,  tgutc 
de  Louis  de  Lesiacf;,  cb.  h'  àa  Ris,  amie  de  la  tulure. 
i.  Etal  ci^ii  dePeiiay.  Voir  registre  delà  commune  d'Oulche*. 


DE   lA   FAMILLE   DE   BOISLINAUD  237 

C'est  peut-ôlre  son  mari  qui  fui  enlerrédans  la  même 
église,  feous  la  qualificalion  de  Jean -Baptiste  de  Bois- 
linard,  écuyer  âgé  de  67  ans,  le  2G  août  1740  ^ 

Rameau  du  Chasteilier-  Villeneuve. 

XlII.  Charlesde  Boislinard,  s'du Chastellieren  partie, 
épousa,  le  13  septembre  1696,  Catherine  Crublier,  fille 
de  Michel  Crublier,  s' de  Forges,  et  de  Jacquelle  Gcor- 
get*;  elle  était  alors  veuve  de  François  de  Cougny,  esc., 
s'  de  Moulineuf  près  Sainl-Florenl-sur-Cher. 

Ils  eurent  : 

1°  Charles,  qui  suit. 

2^  Marie,  née  en  1702,  laquelle  en  1769  hérita  pour 
un  septième  de  Hené  de  Ccqueborne,  esc,  s'deFussy, 
son  cousin  issu  de  germain  par  les  Crublier. 

Elle  mourut  à  Saint- Gaultier  sans  avoir  été  mariée, 
autant  que  je  le  puis  croire,  le  7  décembre  1789  ^ 

XV.  Charles  de  Boislinard,  s'  du  Chasteilier  et  plus 
tard  de  Villeneuve,  épousa  en  premières  noces  Marie 
de  Launay,  fille  de  Louis  de  Launay,  esc,  s'  de  Ville- 
neuve, et  de  Françoise  de  Boislinard  (voir  p.  187),  qui 
lui  donna  deux  filles. 

i''  Marie  Angélique,  baptisée  à  Hivarennes  le  12  dé- 
cembre 1723. 


1.  Etat  civil  de  Peizay.  Voir  re;(istre8  de  la  commune  d  Oalchcs. 

2.  Note  communiquée  par  M.  le  comte  de  Maussabré. 
I.  Etat  civil  de  Saint-Gaultier. 


t»  Fran cuite,  qui  (l-pousa  le  19  jnDvitr  1740.  Gabriel 
de  Brclot),  a'  du  Mas,  TiIe  d'Henri  de  Rreloo,  chu- 
valier,  a'  du  Mas,  vl  de  Marthe  de  Boi^linard  '. 

Elfectail  veuve  en  1780  el  fui  représentée  à  celte 
époque  h  l'assemblée  de  la  nnblessAduRerr}',  bnil- 
liage  île  CliftLeauroux,  pnr  M,  Calticrinot  de  ilar- 
monO  fils. 
Elle  eut  ujj  nisel  une  llllo  : 

A.  Jean  de  BrelDn,  %.•  du  Mnr,  marié  à  N. ,  .  dont 
uoe  (llle  uniqno  devenue  Madame  DroJy  ilc  la 
Hotte. 

B.  Marthe  de  BreloD  du  Mas,  mariée  par  coolrst. 
reçu  BusBiëre  et  de  Vaureix,  le  M  Join  iT69>'4 
François-Augustin  de  Pichard,  dont  deet  fiHee  ;" 

a)  Marie- Franfoite  de  Picbsnl,  mariée  à  Gail- 

laume-Jean-Bapliste  Htguel. 

b)  Jeanne-.Varie-.iniie  de  Richard,  mariée  à  Léo* 
nard  Mary. 

Jean  de  Breton  el  ses  deux  nièces  qui  avalent 
quille  loBerry,  vendirent  après  la  mort  de  Fran- 
çoise de  BoisUnard,  leur  mère  el  grand-mère, 
dêcédée  à  Saint-Gaullier  le  16  décembre  1800, 
la  terre  de  Villeneuve  à  M.  de  Vanchaussade,  le 
21   février  1804,  par    conlral  reçu   Deyras   et 


DE   LA   FAMILLE  DE  BOISLINARD  23U 

Queyrat,  notaires  à  Aubusson,  pour  le  prix  de 
17,408  livres  '  . 

Charles  deBoislinard  ayant  perdu  sa  première  femme 
inhumée  à  Rivarennes,  le  6  avril  1734,  se  remaria 
le  14  mai  1736,  avec  Louise  de  Constantin^  et  n*en  eut 
point  d'enfants,  que  je  sache. 

Il  rendit  foy  et  hommage  du  fief  de  Villeneuve  au 
duc  d'Orléans  pour  son  comté  d'Argenton,  le  12  mars 
1744. 

Il  mourut  à  Ciron  et  fut  inhumé  à  Rivarennes^ 
le  4  février  1747  ^ 

O*"  BRANCUE   DE  LA   TOCK  DE   RIVARENNES 

IX.  Pierre  de  Boislinard,  s' de  la  Tour  de  Rivarennes, 
élait  le  second  fils  de  Joachim  Yergnaud,  s'  de  Bois- 
linard  et  de  Terricre,  et  de  Gabriellc  du  Murault. 
[Voir  p.  148.) 

Le  25  février  15Gi,  il  acheta  de  Pierre  de  Boisber- 
trand,  esc,  s'  de  Connives,  le  château  et  la  terre  de  la 
Tour  de  Rivarennes  pour  le  prix  de  1,200  livres*. 

Il  épousa  Louise  Courauld,  fille  de  noble  homme 
AymonCourauId,  s' de  laRoche-Chevreux,  et  de  Louise 
Chasteignier,  par  contrat  de  mariage  passé  à  la  Roche 
devant  Camus  notaire,  le  24  février  1567*. 

La  future  recevait  4,000  livres  tournois  pour  tous 
droits  successifs. 

1.  Titres  de  Villeneave,  dont  le  propriétaire  actael,  M.   de  la 
Faire,  est  petit-flls  de  M.  de  Vauchaussade. 
t.  Etat  civil  de  Rivarennes. 

3.  4>  Voir  les  titres  des  châteaux  de  la  Tour  et  de  Villeneuve. 

is 


Piem  de  Bobliatrd  babitt  la  Tuur  ponilant  deux 
ou  Iroia  «Di  seulement,  et  mourut  laissant»»  rcmme 
growe  d'uD  enfant  qai  vint  ao  -monde  après  la  morL  du 
•on  père  et  fut  nommé  Loaù. 

LoaÏM.Conraald  en  deaxièoies  noces  épousa  François 
de  la  Marche,  chevalier,  s'  dePomuc,  IcU  août  1571'. 
1^  8'  d'ImbertOB,  anteor  d'nne  géncalogie  manuscrile 
de  ia  famille  de  Coaraold,  w  trompe  en  fuisant  épouser 
la  veove  de  Pierre  de  Boislinard  par  Jean  du  Itis,  9.'  de 
Hontgunand;  ce  mariage  anraileu  lieu  en  1370,  ce  qui 
est  impoisible,  paiaque  Français  de  la  Marclie  vivait 
encore  rn  1601  et  euislait  alorâ  au  mariage  du  tik  de 
sa  femme  *. 

Louis  de  Boislinard,  s' de  la  Toor,  n'avait  que  doq 
ans  lorsque  sa  mère  convola  en  dèuXiftlnaea  Meee  et 
le  17  septembre  1674,  ieban  Bien,  lieutasant  gfiaéni 
de  Uonsieor  et  bailly  d'Argenton,  présida  nne  réunion 
de  famille  pour  lui  nommer  on  tatetir..OÉ  j  voit 
figurer  les  oncles  de  l'enfant  :  Renéde  Saulcey,  esc.,  s'de 
Nozer;  Loys  de  Berymond,esc.,  s' des  Kgaux;  Claude 
(le  Saint-Julien,  chevalier,  s'  de  Luzeret,  etc. 

On  confia  la  tutelle  à  François  de  la  Marche  et  Fran- 
çois de  Boislinard  fui  nommé  curateur  " . 

Louis  de  Boislinard  épousa  par  contrat  reçu  Venin, 
notaire  à  Saînt-Goultier,  le  13  mai  1601,  Marguerite  de 
Boisbcrtrand,  (llle  de  Jean  de  Boisbertrand,  esc,  s'  de 

1.  Tiiretduchiieau  delà  RocliccheTrcux.oii^etronfeÉgalcirienl 
la  généalogie  du  t,'  d'Imberson  manufcriie. 

I.  Tilre»  do  GonoÎTe». 

I.  Qè  Reaéde  Sinlcev  est  peal-éira  fils  df  Floreol  de  BaataT. 
et.,  h'dudiiliei),  matiéàMargueriiede  Doiïlinard,  tante  de  ren- 
iant. Voir  p.  1*9. 


DE   LA  FAMILLE   DE   BOISLINARD  241 

Connives,  et  de  feue  Françoise  de  la  Ménardièrc,  en 
présence  de  François  de  la  Marche,  s'  de  Parnac,  son 
beau-père,  et  de  beaucoup  de  parents  et  amis  ;  du  côté 
de  la  future  figurent  son  père  ;  Marie  de  Boisberlrand, 
veuve  de  Jehan  Guérin,  esc,  s'  du  Plessis;  Jacques  de 
Lanet,  esc,  s' de  la  Roussetière  et  du  Breuil  de  Tendu 
et  de  Pertubraull  [pour  Pertuis-BerauU»];  Marguerite 
de  Boisbertrand,  épouse  dudit  s'  de  Lanel;  Charles 
Guérin,  esc,s'de  la  Benaudière  etGabrielle  de  Boisber- 
trand son  épouse;  ÂnnedeBoisbertrand,veuved'Antoine 
de  Malleret  vivant  esc,  s'  de  Boismarmin;  Jehan  de 
Boisbertrand,  esc,  s^  de  Boisberlrand  ,  Pierre  de  Vail- 
lant, esc,  s'  d'Avignon  ;  Laurent  de'Malleret,  esc,  s^de 
Boismarmin,  cousin  germain,  et  autres  parents  et  amis. 
La  dot  de  la  future  est  de  1,700  livres'. 

Louis  de  Boislinard  en  entrant  en  possession  de  son 
patrimoine  à  sa  majorité  en  i596,  avait  trouvé  certains 
de  ses  intérêts  compromis. 

Ainsi  sa  grand*mère  Gabrielle  du  Murault,  comme 
dame  de  Terrière  et  de  Pleinpinard  en  partie,  avait 
trouvé  bon  de  partager  la  prééminence  et  les  droits 
honorifiques  dans  l'église  de  Hivarennes  avec  Pierre 
du  Genest  et  Marguerite  Herpin  sa  femme,  seigneurs  de 
Buchignoux  et  de  Pleinpinard  en  partie,  par  tiansaction 
reçue  Ghézot,  notaire,  le  H  juillet  1574^ 


i.  Note  du  comte  de  Maussabré. 

t.  Voir  titres  de  Gonnives. 

3.  Voir  titres  de  la  Toar.  Item,  je  cite  une  transaction  sur  le 
même  objet, p.  183.  Pleinpinard,  Plaix-Pinard  ou  Plessis- Pinard. 
On  voit  encore  les  ruines  de  ce  château  à  4C0  ou  500  mètres  au 
cord  deTerrière,  dans  la  commune  de  Rivarennes. 


à4i  ''  ùiakkimis 

■  Lm  droiU  ds  Lonù  de  Bokliurd  eo  fut  que  s*  de 
la  Tour  de  RinnoDes,  «Ulsitt  sopérienn  eteoaMMH 
èUil,  ce  semble,  d'buraeor  pea  aeeoinmodanto;  il  m 
tàrdt  pu  à  entrer  en  procès  avec  mi  parMiU  et  voMu. 
.  Jacques  dé  For^,  f  de  Bameare,  dat  reeoRiitllra 
par  an  certificat  da  33  avril  1611  qoe  Louis  de  BoMi- 
nard,  tant  comme  s' dn  cliaslel  et  tour  da  RinrooMi 
que  comme  fondateur  de  l'église  dsdk  Usa,  BvaH  étéH 
i  tons  honneurs  et  prééminences  en  ladite  é^isa. 

Outre  celte  pièce  on  trouve  dans  les  tltreadelsTcWr 
deux  lettres  d'Henri  de  Bourbon,  prinM  du  Coodé,  «t 
an  règlement  qa'il  fit  à  Bourges  le  ii  Borembre  1691, 
da  eonsenlement' des  seigneurs  de  ta  Tour  et  de 
Tei^ère. 

Par  ce  règlement  les  honneurs  de  t'égHse  devaient 
appartenir  au  ir  de  la  Tour  et  aux  siens,  nais  11 2««iH 
partager  avec  le  sienr  de  Terrière  (JoaehiM  de  Boisll- 
nard)  la  possession  d'une  chapelle  de  l'4gHse,  dlt«  cha- 
pelle de  Pleinpinard,  et  lui  laisser  dans  son  banc  lieu 
et  espace  pour  deux  places  seulement  ' . 

Louis  de  Boislinard  toutefois  devait  profiler  d'autant 
moins  des  honneurs  de  l'église  de  Itivarennês  qu'il  fut 
pendant  une  grande  partie  de  sa  vie  en  mésintelligence 
avec  son  curé,  messire  Jullien  Dubuis. 

C'est  à  un  point  tel,  qu'il  obtenait  d'Antoine  Bîgol, 
S'  de  Reaulieu,  prévôt  général  en  Berry,  des  lettres 
datées  du  30  mai  16â4  par  lesquelles  il  était  autorisé 
à  porter,  pour  la  (uition  et  défense  de  sa  personne, 
armes  à  feu  comme  arquebuses,  carabines  et  pistolets 


DE  LA   FAMILLE  DE  BOISLINARD  243 

pour  se  défendre  contre  le  prieur  de  Rivarennes 
et  autres,  ses  complices,  qui  rôdaient  autour  de 
sa  maison  de  jour  et  de  nuit,  furieux  qulls  étaient 
parce  qu*ils  pensaient  que  le  s^  de  la  Tour  s'entre- 
mettait des  poursuites  faites  contre  eux.  (J'ignore  de 
quel  crime  ou  délit  ce  prieur  de  llivarennes  était 
accusé.) 

Monseigneur  l'archevêque  de  Bourges,  le  20  décem- 
bre 1619,  lui  avait  déjà  accordé  la  permission  de  faire 
célébrer  la  messe  en  l'église  de  Rivarennes  par  un 
autre  prêtre,  et  en  i6i4,  la  crise  étant  sans  doute  à 
l'état  le  plus  aigu,  il  obtint,  le  20  mai,  de  faire  dire  la 
messe  dans  sa  maison  de  la  Tour.  Celte  permission  fut 
renouvelée  le  20  février  16i9  '. 

Jusqu'à  sa  mort  du  reste,  en  1635,  il  cessa  d'allerà  la 
messe  paroissiale,  messire  Jullien  Dubois  étant  toujours 
prieur  curé  de  Rivarennes. 

C'est  peut-être  à  cause  de  ces  difficultés  et  des  procès 
qu'il  eut  à  soutenir^  qu'il  vendit  avec  droit  de  réméré, 
à  Claude  de  Voisines,  esc,  s'  de  Beauregard,  le  bois  delà 
Bourrclière,  le  bois  Lardé  et  la  touche  de  Pleinpinard, 
ainsi  qu'il  résulte  d'une  quittance  notariée  du  24  avril 
1621  ^ 

A  la  mort  de  son  beau-père,  le  sr  de  Boisbertrand,  il 
eut  aussi  un  procès  de  succession  qui  n'était  pas  ter- 
miné lors  de  son  décès,  le  5  janvier  1635.  Il  fut  inhumé 
le  lendemain  dans  l'église  de  Rivarennes,  mais  ce  fut  le 
curé  d'Argenton  qui  vint  présider  la  cérémonie'. 

i.  Voir  titres  de  la  Tour. 

2.  Voir  notice  sur  la  Tour  de  Rivarennes. 

8.  Voir  registres  paroissiaux  d'Argenton. 


SM  tit.MÏAlOùIE 

Harguerite'de  Boiib«rlruiâ  vécat  loo^lempsaprèili 
mort  de  son  mari.  Elle  parait  dana  niM  quantité 
.d'actes  du  notaire  Mauduyt,  qui  refnt  Agalement  mb 
testament  le  30  mars  16U. 

Ils  avaient  eu  un  fils  et  quatre  fiUes  : 

1«  Jean,  qui  suit. 

!■  Gabrietle,  mariéeparcoDlrat  reçu  Georges Pcyrut, 
notaire  i  Argenlon,  le  26  février  1639,  à  Chnrlei 
deHoussy,e8C.,sr|)eiBHolte-Marçny,  lîlsdenillierl 
de  !!i(oussy,e5C.,8rdfllaMotte-Marçiiy,el  d'Anne  de 
VigfloUes,  dont  neuf  enfanta  el  parmi  eux  Jean  el 
Louis  de  Mouasy. 

3*  Françoue,  mariée  par  contrai  reçu  Georges 
Peyrot,  le  4  juillet  1633,  avec  âuguea  de  Honssy, 
esc.,. SI  de  Villemorl,  beau-frère  des» sœur,  en 
préeence  de  Louis  d'Assy,  oncle  du  futur. 

La  fulure  est  dotée  de  la  (erre  des  Granges  et  du 
fief  des  Mousseau-x,  paroisse  d'Izetire  en  Tooraine', 

Ils  eurent  à  ma  connaissance  : 

A.  Louis  de  Moussy,  S' de  Villemorl,  tieulenanl 
au  régiment  de  Soulche  en  1670,  qui  épousa 
Jeanne  de  Vërisne. 

ff.  Miirie,  qui,  après  la  mort  de  sa  mère,  entrait 
au  couveitt  dcl.ungefond,  le  il  avril  1635*. 

I.  Voir  les  carrée  d  Kozier  pour  ce  contrat  de  mariage  et  pour 
le  prêcédeni. 
t.  Voir  minutes  de  Uaaduji,  notaire  à  Saiut-Gaallier. 


DE  LA  FAMILLE   DIS   BOISU.NARD  245 

4<>  CharloUe,  mariée  à  François  de  Vaillant,  esc,  s' 
de  Beaugé,  fils  de  Jean  de  Vaillant,  esc,  s^  d'Avi- 
gnon, et  de  Gabrlelle  Millon,  le  24  juillet   1647. 

Dont  : 

A.  François  de  Vaillant,  chevalier,  sr  de  la  Tour  et 
d*Avignon,  marié  le  19  août  1685  à  Marguerite 
de  La  Bouchardicre. 

B,  Marie-Françoise,  mariée  à  Honorât  de  Boisli- 
nard,  s^de  Margou,  30  juin  1676.  (Voir  p.  257.) 

S*"  Itenée,  qui  ne  prit  point  d*alliance,  que  je  sache. 
Dans  son  testament  reçu  Mauduyt,  le  6  juillet 
1677,  elle  lègue  à  Téglise  de  Rivarennes  une  jupe 
de  taffetas  vert  pour  faire  un  ornement. 

XI.  Jean  de  Boislinard,  s'  de  Montagu,  avait  sans 
doute  épousé  la  querelle  de  son  père.  Un  jour  en  1620, 
dans  Téglise  de  Hivarenne?,  ou  auprès,  il  mit  à  mort  un 
s'  Denis  Glandois. 

Il  avait  été  assisté  dans  Taccomplissement  de  ce 
crime  par  son  serviteur  Jehan  Richard.  Poursuivis  tous 
deux  par  M'**  Jullien  Dubois  et  Françoise  Palte,  veuve 
du  défunt,  ils  furent  condamnés  Jean  de  Boislinard  à 
avoir  la  tète  tranchée  et  son  domestique  à  être  pendu, 
sur  un  échafaud  devant  Téglise  de  Rivarennes. 

L'arrêt  stipule  par  précaution  que  dans  le  cas  où  les 
coupables  ne  pourraient  être  appréhendés  l'exécution 
serait  faite  en  effigie. 

De   cet  arrêt  lui-même,   il   semble  résulter  que  le 


146  (JËNËAUlGtE 

t'Hicbard  ayanl  é(é  arrêté,  son  miiîlre  le  ']élivra  dc<> 
roaini  de  la  justice. 

J'igQore  s'il  finit  par  subir  le  sort  auquel  il  avait  Hé 
bondamné,  mais  Jean  de  Boislinaid  n'eut  pas  du  tout 
la  tète  tranchée. 

Vers  1633,  avec  l'aide  dcsasœurFrançuiâe,  il  rossait 
d'importance  un  infortuné  sergent  venu  au  ch&lcau  de 
la  Tcor  pour  eignilier  un  exploit  '. 

Il  vivait  encore  en  llîil  et  assistait  au  mariage  de 
Charles  do  Ligondès,  son  cousin,  avec  Marguerite  àv-  la 
Harebfl,  le  3C  novembre. 

Il  mourut  sans  doulc  peu  après  et  sans  alliance,  i]ue 
je  sache.  r , 

6*  BHARCBB  Dl  lliBGOU,  HONTIfiUOR,  LAVAi;,  VILLERtU^H 
U  GBARSB-BBLTOK,    ETC.  ^^ 

IX.  Claude  de  Boislinard,  quatrième  fils  de  Joacliim 
Ver^naud,  s'deBoislînard,  etde  fiabi  telle  du  Murault, 
était  destiné  à  l'étal  ecclésiastique  suivant  le  d^sir  de 
son  père  qui  par  son  testament  en  1359  lui  léguait 
COO  livres.  (Voir  p,  148).  Mais  il  embrassa  la  carrière 
des  or  m  os. 

Il  fut  d'abord  qualifié  s' du  Cliézaux,  puis  il  vendit  ce 
fief  situé  paroisse  de  Itivarenne^,  vers  157H,  à  Fran- 
çuise  Ancelon,  épouse  de  Pierre  du  Genest  '. 

Il  était  homme  d'armes  dans  la  compagnie  du 
marquis  du  Maine  ',  quand  il  épousa  Itenée  du  Brenil, 

I .  Voir  tilre!  de  Connives  et  de  la  Tour. 

1    Vuir  généalogie  de  Gïnest,  par  y.  le  comte  de  Mauesabré. 

3  Charles  de  Lorraine,  marqnis  ilu  Haine. 


DE  LA  FAMILLE   DE   BOISLINARD  247 

fille,  je  le  présume,  de  Gildas  du  Breuil,  s' de  Margou,  el 
de  Marie  duGenest,  par  contrai  reçu  Moussât,  notaire, 
le  22  octobre  1571  *. 

Quelques  mois  auparavant,  le  28  mai  1571,  il  avait 
reçu  des  mains  de  son  frère  aine  la  somme  de  cent 
livres  à  lui  léguée  par  son  oncle,  vénérable  M'*  Claude 
de  Boislinard. 

Dans  des  actes  postérieurs,  il  est  qualifié  s'  de  Ter- 
rière;  on  le  trouve  également  gendarme  dans  la  com- 
pagnie du  marquis  d'Anglure  '. 

En  1576  il  servait  dans  la  compagnie  du  marquis 
d*Aumont  ;  en  1581  dans  la  compagnie  de  Monseigneur 
de  Montpensier. 

Claude  de  Boislinard  acheta  de  Marcel  Noiron,  s' des 
Forêts-Chauves,  les  trois-quarts  de  la  seigneurie  de 
Margou  par  contrat  du  20  mars  1578,  signé  Penin, 
notaire. 

Il  devint  propriétaire  du  dernier  quart  par  l'acquisi- 
tion qu'il  en  fit  sur  Jean  du  Breuil^  esc,  s' du  Vivier^  le 
22  mai  15U5,  par  acte  aussi  reçu  Penin,  notaire  '. 

Ainsi  devenu  s'  de  Margou,  il  fournit  un  acte  de  foy 
et  hommage  en  cette  qualité,  au  s'  de  Romefort  avec 
un  dénombrement  du  fief  de  la  Chesgnerie,  le 
21  août  1602,  signé  Peyrot,  prêtre  \ 

i.  Voir  titres  de  Ooismarmin.  Preuves  pour  Malte  d'Alexis  de 
Buislinard. 

2.  Voir  un  acte  de  1673. 

3.  Voir  titres  de  Boismarmin  dans  un  inventaire  du  30  juillet 
ITOI.  Margou  faisait  partie  de  la  paroisse  de  Peiia y,  actuellement 
réunie  à  la  commune  d'Oulches. 

4.  Voir  preuves  d'Alexis  de  Boislinard.  Titres  de  Boismarmin. 
Pourtant  Margou  relevait  de  Cors,  alors  posfédé  par  les  Babou  ; 
peut-^tre  étaient-ils  alors  seigneurs  de  Romefort  aussi. 


Il  i^tail  au  Bt't'vicG  liiijtê  lu  CuriicUc  Manche  au  siéçe 
d'Amiens,  i|iiaiul  8un  Ikf  de  Margou  lui  §aisi.  ^iie 
msia-levée  signée  da  roi  lui  fut  octrojrée  en  data  ds 
6janYi«r  {598  '. 

Ayant  p«rdu  sa  premlèra  rcmme,  il  avait  épousé  en 
deuxièmes  noces  Françoise  do  ia  Cousluro,  avant  le 
.  S6  mars  l&90r  car  à  cette  date  il  Uii  donne  procura* 
Uoa  pour  recevoir  de  François  de  la  Conclure,  eac,  «• 
dea-ftoebes,  paroisse  de  Blon,  son  beau-n-ère,  la  somme 
de  dOOlivres,  due  comme  dot  de  ladite  Fran^oi^e  par 
son  contrat  de  mariage  *. 

lieut  du  prenier  Ht  deux  enfants  et  tn^daaacondï 

.  i*  Françoù,  Er  de  Margou,  qui  suit. 

if  Françoist,  mariée  le  9  juillet  161S  à  Henédela 
Trémouille,  esc.,  side  leBnière,QlsdeQeorgesde 
iaTrémouille,esc.,s'deFontaDgter,etdeChariolta 
de  Voulict,  dont  : 

A.  /.couard  de  la  Trémouille,  S'  de  laBrucre  el  de 
l-'ontaugier,  marié  à  Anne  de  Boislinard.  (Voir 


/I.  Pierre,  morl  en  1674  el  inhumé  le  li  janvier 
dans  I  église  de  Sainl-Génilour  du  Blanc*. 

3°  Juachim,  s'  delà  Salle  et  de  Villeneuve,  qui  après 
avoir  été  ?ur  le  point  d'épouser  Françoise  de  Vou- 

1.  Voir  preuves  d'Aletis  de  Boislinard. 

i.  Voir  lilres  de  Boismarmin. 

1.  Voir  aussi  {lëiiéalug'e  de  la  Trémouille,  par  le  comte  de  Uaus. 


DE   LA   famille;   DE   BOISLINARD  249 

liel*  (l'hérilière  de  Voahet    de  Villeneuve)    se 
maria  deux  fois  : 


1°  Avec  Marquise  de  Bourges  *  ; 

â*"  Avec  Marie  du  Breuil,  fille  de  feu  Louis  du 
Breutl,  esc. ,  s^  de  Neuville,  et  de  Catherine  Dupré  de 
Guipy,  par  contrat  du  17  décembre  1646  passé 
devant PerussauU,  notaire,  eten  présence:  — côté 
du  futur,  de  divers  parents  et  amis  ;  —  côté  de  la 
future  :  M"  Claude  de  Montaignac  de  Larfeuillère, 
commandeur  de  Lureuil,  chevalier  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem  ;  FrançoisdeBernot, esc, st delà Fer- 
randière,  cousin  second  ;  Marie  de  Bernot,  sa  fille  ' . 

Joachlm  de  Boislinard  semble  ne  pas  avoir  eu 
de  [)0stérité.  En  16.19  il  était  malade  et  ne  put  se 
rendre  à  la  convocation  du  ban  faite  par  Tordon- 
nance  de  M.  de  Valençay,  chevalier  des  ordres  du 


1.  Voir  son  contrat  de  mariage,  le  2  décembre  1623,  minutes 
Maaduyt. 

2.  Marquise  de  Bourges  parait  dans  plusieurs  actes  et  en  par- 
ticulier dans  un  acte  du  8  avril  1638,  passé  devant  Manduyt, 
notaire  à  Saint-Gaultier. 

Son  mari  et  elle*  Marguerite  de  Bourges,  sa  sœur,  mariée  à 
François  de  Bongard,  esc.  h'  de  Chenefray  et  de  la  Romagère  et 
celui-ci,  vendent  par  cet  acte,  à  Israël  de  Suin,  esc,  ît  de  la  Forest, 
et  à  Catherine  de  la  Bruère,  son  épouse,  le  lieu  noble  de  Jenefray, 
alias  Genefray,  sis  paroisse  de  Saint-Lauriao,  près  Vatan,  pour 
4  400  livres. 

Voir  Arch.  de  ChAteauroux.E  60.  Chenefray,  Jenefray  ou  Gène- 
fray,  propriété  da  Mmes  de  Bongards  et  de  Boislinard  en  1638, 
appartenait  en  159t  à  Jean  de  Bourges,  efc,  sr  de  Chenefray,  pro- 
liablement  leur  père  ou  grand-père.  Vcir  titres  du  fief  de  la 
Ronde,  près  Vatan.  Communiqué  par  M.  G.  de  Boismarmin. 

3.  Voir  minutes  Peruisault  et  titres  de  Boismarmin. 


roi  et  maréchll  (le  ses  canijiF,  ainsi  <]u'il  resuWc 
d'un  exlrail  du  greiïc  du  bailliagR  de  buurges  '. 

J'ignore  la  date  de  sud  décès, 

Sa  veuve  testa  le  35 août  t674,devaiil  Ibodayt. 
Elle  demeurait  alon  à  la  Beiarde  et  dflaMs&U 
d'être  inhumée  dam  l'église  de  Saint-Mualn  ■mi 
son  banc. 

Elle  avait  fait  acquJsîtiuii  de  lii  place  pour  mel- 
Ire  cebanc,  devant  l'aulel  de  Notre-Dame  o-i  celui 
de  Saint-Jean',  a\'ec  druil  de  sêpuUure  pour  elle  et 
ses  succetteuH,  seigneurs  de  la  Bezardc,  préémi- 
nence du  pain  bénit,  etc.,  moyennanl  une  renEede 
10  sols  tournois  A  employer  en  réparations  de 
l'église;  et  cela  lui  avait  été  concédé  par  messire 
de  MoDtaignac,  s'de  Larfeuillérc.  commandeurde 
Saint-Nazaire  et  autios  commandQries  do  l'ordre 
de  Saint-Jean  de  Jérpialejii  '. 

Elle  léguait  ta  métairie  du  Gué  de  La vati,  pa- 
roisse de  Trissac,  à  messire  François  du  Port,  curé 
■le  Saiul-Nazaire,  à  la  charge  de  payer  auxreli- 
gieiisesdel.ongerontunc  renteannuelle  de  six  livres. 

Elle  donnait  cnlin  à  Honorât  deBoislinard.s'de 
Margou,  sa  métairie  des  Itoches,  assiseau  village 
de  la  BozarJe,  et  insliluail  son  héritière  Antoi- 
nette de  Bernot,  Temmc  de  Jean  Bien,  esc.,  s' du 
Cluzeau,  et  ses  enfants. 

4°  /la/HisIf,  i'  de  Lavau,   <|iii  a   ruil   branche.  (Voir 
r.26L) 

1 .  Voir  tilres  de  Mar(;oa. 

3.  far  acte  reçu  Uaudujri,  le  il  Juin  1G6?. 


DE  LA   FAMILLE  DE  BOISLfNARD  i^\ 

5°  Jeanne,  qui  épousa  en  premières  noces  Laurentile 
Malleret,  esc.,  s^  de  Boismarmin,  fils  d*Antoine  do. 
Mallerel,  aussi  esc,  s'  de  Boismarmin,  et  d*Annc 
de  Boisbertrand,  par  contrat  reçu  Arnault,  notaire, 
le  26  janvier  1609*. 
Dont  : 

A,  Jean  de  Malleret,  esc,  s*^  de  Boismarmin,  mort 
sans  alliance  en  16i(). 

B,  Gahriellej  mariée  à  Henri-Charles  de  Nobict, 
esç.,  S'  delaChesnaye,  le  il  mai  1637*. 

En  secondes  noces,  ^Jeanne  épousa  Silvain  de 
Bridiers,  esc,  s'de  Léron,  qui  fut  écuyer  de  la  prin- 
cesse Marie  de  Gonzague,  duchesse  de  Mantoue. 

Il  était  fils  de  Philippe  de  Bridiers,  esc,  s^  du 
Solier,  et  de  Gabrielle  de  Savignat. 

Le  contrai  de  mariage  du  24  novembre  1616, 
reçu  Perussault,  est  passé  en  présence  de  :  c6té  du 
fulur,  Denys  et  Jehan  de  Bridiers,  escuyers^  ses 
frères  ;Denys  de  Bridiers,  esc,  son  oncle;  Jehan  de 
la  Hue,  esc,  s'  de  la  Philippière,  voisin  et  ami  ;  — 
cùté  de  la  future,  ses  frères,  plusieurs  cousins, 
et  FrançoisdeVouhel,  esc,  s' de  Villeneuve,  parent 
de  ses  enfants'. 


l .  Jeanne  reçoit  en  dot  s,000  livres.  Voir  le  contrat  de  mariafce. 

ires  de  Boismarmin. 

i.  Voir  le  contrat  de  mariage  aussi  dans  les  titres  de  Boismar- 

n. 

i.  Ce  même  Silvain  de  Bridiers  devint  gouverneur  de  Decize. 
ï^t  puis  de  Saint- Valery-sur-Mer,  1G54.  Il  épousa,  en  deuxièmes 


2îi2  GtnhMlUilE 

Cinuite  Jo  Boislinnnl  fil  uti  [larlagc  avec  les  eiifonii 
do  sa  premitrre  remtnc,  le  7  octobre  IGO",  l'ar  ce  jiar- 
Uge  ils  devaient  avoir  la  [Duilit^  de  Mar^^ou,  de  la  mé- 
tairie des  Tricoches  au  village  de  Lnvau  el  de  la  Ilour- 
rellère. 

Il  dut  mourir  en  1616,  car  le  27  nvtii  de  celte  annfe 
ses  trois  Elis  et  »an  gendre  Reni  de  la  Tr^mouitte  pat- 
lAgèreiit  ann  liârilage  devant  Fiaiid,  Tiulnire'. 

X.  Frurieuis  de  Uuislinnrd,  i'  de  la  liourrelière,  puis 
de  Marfïoii  uprirs  la  mort  do  son  père,  se  mam  Atmx 
l'ois  : 

En  premitTos  noces  il  êpoiii'a  Françoise  de  la 
Mfirclie,  flUede  François  de  la  Marche, esc. ,s'deParnac, 
et  de  feue  Louise  C.oitrnud,  par  contrai  de  mariage 
r('.;ii  Fiaud,  notaire,  lo  3'J  février  1010', 

ICn  scconiles  noces  il  s'uniL  à  Françoise  de  la  Trè- 
mouille,  fille  de  Georges  de  la  Trémouille,  esc,  &' de 


nwét.  Marie  Danger,  [)l1e  de  Sii 
el  <lc  Chriâline  de  P.tlouneaii,  vi 
Chastellicr, 

Celte  ChriMine  de  Patoufleau  rappelle  l'histoire  tragique  de  son 
premier  mari,  Jean  de  Wissel. qui  l'avait  fpouséeàlG  ans. 6'éiaat 
pris  de  querelle  avec  son  Iwan-frère,  Jean  de  Patoufleau,  iU  en 
vinrent  aui  mains  dans  les  bois  du  C  lie  ne- dei- Croix,  près  Vier- 
zon,  leU  novembre  lew.  Ce  dernier  succomba  le  jour  même,  et 
Jean  de  Wissel  dix  jours  après.  (Voir  Cbrooiquta  d»  Lury.  par 
M.Taasserat.) 

SJlvain  de  Bridiers,  plus  lard  i,'  da  Solîer  et  des  Romatia;. eut 
de  sa  deuxième  femme  : 

1' Marie  Madeleine  de  Bridiers,  née  le  31  août  1)65,  baptisée  i 
Luzerct.  Elle  vivait  aux  Chèieaui  en  1T38  et,  le  11  octobre,  don- 
nait les  Romarins  à  François  du  Ligondès,  i'  du  Plefsii.  cont'O 
ÏOO  livres  de  pension  viagère; 

!«  Silvine  de  Bridiers,  baptisée  à  Chasseneuil  le  11  décembre 

1607. 

1,2.  Preuves  d'Alexis  de  Boisliaard. 


) 


DE   LA   FAMILLE   DE    BOISLINARD  2o3 

Fonlaugier,  et  de  Charlotte  de  Vouhcl,  laquelle  lui 
ayant  survécu,  convola  en  deuxièmes  noces  avec  Claude 
Uollin,  esc,  s'  d'Uvier,  paroisse  du  Bourg  de  Salagnac 
en  Limousin,  fils  de  Jehan  Hollin,  esc,  s' d'Uvier,  et  de 
Gabrielle  du  Breuil,  par  contrat  reçu  Mauduyt  le 
2G  octobre  1638». 

De  son  union  avec  Françoise  de  la  Marche,   François 
de  Boislinard  eut  : 

1°  Jean,  s'  de  Margou,  qui  suit. 

2°  Françoise,  mariée  à  Charles  Barathon,  esc.,s'de  la 
Michenne,  fils  de  feu  François  Barathon,  esc,  s' de 
La?sé,  et  de  Jeanne  Herpin,par  contrat  reçu  Mau- 
duyt, notaire,  le  28  avril  1643,  dont  : 

A.  Aott«  Barathon,  cellerier  à  l'abbaye  de  Méo- 
becq,  prieur  curé  de  Chitray,  de  1683  à  1718.  Il 
fut  inhumé  dans  le  chœur  de  l'église  de  Chitray 
le  18  octobre  1718  ^ 

B.  Ferdinand,  s'  de  la  Romagère.  (Voir  p.  210.) 

C.  Françoise. 

D.  Marie  '\ 


1.  Il  semble  que  Françoise  de  U  Trémouille  n'ait  pointeu  d'en- 
fants. Lors  de  son  testament,  reça  Mauduyt,  t  septembre  1660, 
elle  était  alors  veuve  pour  la  deuxième  fois  et  habitait  au  château 
de  Chazelet  et  instituait  son  neveu,  Léonard  de  la  Trémoaillet 
CSC,  Kl"  de  la  Bruère,  son  héritier  univenel. 

î.  Registres  paroissiaux  de  Chitray. 

3.  Nous  avons  vu,  p.  233  que  Charles  Barathon  épcusa  en 
deuxièmes  noces  Marie  de  Boislinard  du  Chastellier,  dont  il  eut 
encore  deux  enfants. 


i^i  fiv-MÎAUiGii; 

Je  ne  connnis  pas  rt-|ii>i{iie  de  la  morl  de  FiiinruU <Ie 
Buiâlinard. 

Il  retidail  aveu  fit  dénumbrement  du  lief  de  Cliatn- 
liourdUse  au  seijtneur  de  itumefori  le  13  jtiillel  16^. 

XI-  Jean  de  Boiâlinard,  &'  de  Mnrgou,  fut  flommi 
l'un  des  cent  gentilshommea  ordinaires  de  la  mnison  Ju 
roi,  ainsi  qu'il  résulte  d'une  lellre  de  I.ouià  de  Crevanl, 
ca|titainc,  (ialù-e  d'Ainy  le  DJuin  1044  '. 

Il  rendit  îoy  el  liommnge  de  Margou  à  Henri  d'A'ou- 
gny,  chevalier  des  ordres  du  roi,  à  cause  de  la  seigneu- 
rie deCiirs,  le  H  mai  1613. 

Il  transigea  avec  Jonctiim  de  Boislinard,  s'  de  la 
Salle,  qui  avait  èlè  son  tuteur  el  curateur,  au  sujet  de 
la  reddition  de  ses  comptes,  |iar  acte  reçu  Pemssault, 
notaire,  le  20  novembre  lGi8. 

H  rendit  aussi  un  acte  de  Toy  el  liommage  à  Franouîs 
de  Vouhet,  esc,  s'  de  Boubon,  pour  la  lerragcrie  de 
Ci^re,  qui  peut  valoir  étant  ensemencée  300  boisseaux  de 
blé,  mesure  d'Argenton,  le  3  décembre  1G33  '. 

Il  avait  épous6,  par  contrat  reçu  Mauduyt  le  30  juin 
ifiH,  Françoise  de  Vérisne,  lille  de  René  de  Vérisne, 
esc,  s'  de  Maisonneuve,  etde  Françoise  de  Boislinard, 
en  présence  de  Juachim  de  Boislinard,  s'  de  la  Salle, 
son  tuteur,  de  Kené  de  Vérisne,  père  de  la  future,  de 
Pierre  de  Vérisne,  son  frère.  —  Bsmon  de  Dury,  Pierre 
d'Arnac,  Charles  du  Ligondès,  Silvain  de  la  Marche, 
Honorât  Coursauld,  Sébastien  du  Breuil,  Hugues  de 
Moussy,  etc.,  signent  au  contrat. 


1 


DE  Là  famille  de  boislinard  2o5 

Françoise  de  Vérisnc  lesta  devant  Mauduyt  le  18  mai 
1080,  léguant  100  livres  aux  cordeliers  d'Argenlon  et 
100  livres  au  couvent  des  Capucins  de  Châteauroux*. 

Son  mari  était  mort  vers  1670,  laissant  quatre  ou 
cinq  enfants  qui  suivent  : 

l"*  Aymoiîy  qui  mourut  jeune  et  probablement  sans 
avoir  été  marié.  On  trouve  son  nom  dans  divers 
actes  et  en  particulier  dans  le  testament  de  sa 
grand'tanle  Jeanne  de  Boislinard,  veuve  d'Aymon 
de  Dury,  qui  lui  donnait  Monlignon  en  1667. 

2o  Honorât,  qui  suit. 

3**  François,  s'  de  Biray,  qui  ne  se  maria  probable- 
ment pas.  On  le  voit  figurer  dans  beaucoup  d*actcs 
du  temps. 

Le  23  juillet  1675,  Charles  de  la  Tréinouille,  esc, 
s'  de  Combres,  lui  souscrivait  une  obligation  de 
six-vingt  livres,  pour  achat  d'un  cheval  de  poil 
gris,  tout  harnaché,  afin  d'aller  au  service  du  roi'. 

Il  êtail  né  vers  1051  et  testa  le  10  mai  1714  en 
faveur  de  sa  sœur  Mprie,  mariée  à  Jean  de  Boisli- 
nard de  Létang,  à  la  réserve  de  1,000  livres  qu'il 
lègue  à  son  neveu  Honorât  de  Boislinard.  Il  habi- 
tait alors  la  Grange-Breton,  paroisse  de  Cbitray.  Il 


t.  Minutes  MauJayt. 

i.  Voir  titres  de  Margou.' Biray.  sar  la  commane  d'0ulches« 
appartient  actuellement  à  M  Blancbemain. 

19 


25G  GÉNÉALOGIB 

y   fut  enterré  le  lendemain  dans  le  chœor  de 
^église^ 

4^^  Marie,  qui  épousa  Jean  de  Boislinard,  s'  de 
Létang,  son  cousin  ijsu  de  germain,  le  i*' décembre 
1696;  comme  nous  Tavons  vu  p.  218. 

6^  Peul  êlre  Marguerite  de  Boislinard  de  Monlignon, 
qui  Ht  profession  au  couvent  de  Longefoot  en  1680 
et  qui  y  vivait  en  1686  *. 

Xll.  Honorât  de  Boislinard,  chevalier,  s' de  Margou, 
Monlignon^  et  Chambourdisse,  fut  admis  dans  Tordre 
de  Malte  en  1666. 

Il  en  sortit  en  1673,  ainsi  qu'il  résulte  d'un  congé  de 
S.  E.  don  Nicolas  Cotonari,  le  6  février  1673  *. 

Un  certificat  du  marquis  de  Rochefort,  capitaine 
d'une  compagnie  de  gardes  du  corps  du  roi,  en  dale  du 
3  fé\rier  1675,  atlcsle  qu'alors  le  chevalier  de  Margou 
servait  à  la  CorneUe. 

Le  7  décembre  1075,  congé  el  cerllficat  sont  donnés 
par  Anriet-Jules  de  Noailles  comte  d'Aven,  premier 
capitaine  des  gardes  de  Sa  Majesté,  au  chevalier  de 
Margou,  garde  du  corps  du  roi. 

Honorai  de  Boislinard  devint  plus  tard  aide-de- 
camp  du   baron  du  Busqual,  maréchal  de  camp  aux 


i.  Voir  minutes  Mauduyl  et  état  civil  de  Chilray. 

2.  Voirarch.  de  l'Indre,  liasse  de  Longefont,  H,  861  el  880. 

3.  Montignon  est  situé  sur  la  commune  d'OuIches. 

4.  Preuves  pour  Malte  d'Alexis  de  Boislinard. 


DE   LA  FAMILLE  DE   BOISLTNARD  257 

armées  du  roi,  ainsi  qu'il  appert  d'un  cerlifîcat  duQavril 
4689  ^ 

Il  fui  en  1690  choisi  par  les  gentilshommes  du  Berry 
pour  commander  la  seconde  compagnie  du  bande  celte 
province  '. 

Il  avait  épousé,  par  contrai  reçu  Perussault,  notaire, 
le  30  juin  1076,  Françoise  deVaillant,  fille  de  Françoisde 
Vaillant,  esc  ,  s'  deBeaugé,  la  Tour  de  Rivarennos,  Bu- 
chignoux,  Montaigu,  etc.,  et  de  GharlottedeBoislinard, 
de  la  branche  de  la  Tour,  commç  nous  Tavons  vu 
p.  2i5. 

La  future  avait  22,000  livres  pour  tous  droits  succes- 
sifs et  Tacle  fut  passé  en  présence  :  —  côté  du  futur,  de  sa 
mère;  Claude  de  la  Marche,  ch.,  s'  de  Parnac  et  baron 
de  Fins,  cousin  germain,  Louis  de  Moussy,  esc,  s'  de 
Villemortet  du  Clou  et  Jeanne  de  Vérisne  son  épouse, 
cousins  germains,  Louis  Chcrdebœuf,  esc,  s'  de  la 
Grande-Hoche  et  Marie  de  Vérisne,  sa  femme  ; 
François  du  Ligondès  esc  ,  s*"  de  Connives  ;  —  côté  de  la 
future  :  ses  père  et  mère,  François  de  Vaillantson  frère, 
Hugues  de  Moussy,  esc,  s'  desGranges, oncle,  Charlotte 
de  Vaillant,  veuve  de  François  Girard,  esc,  s' de  Cham- 
pignelle,  tante;  Jean  de  Bonaventure-Girard,  esc,  s' de 
Champignelle,  cousin  germain  ;  Charles  du  Ligondès, 
ch.,  s'  de  Sainl-Domel  et  Connives,  cousin  germain  ; 
Louis  de  Moussy,  esc,s'deVillemort  etdu  Clou,  cou&in 
germain,  et  Jeanne   de   Vérisne  son  épouse,  cousine; 


1.2.  Preave  d'Alexis  de  Boiblinard.  L'analyse  du  certificat  de 
1689.  apprend  qu'il  est  dA  à  Tinitiative  du  maréchal  de  Lorge  ; 
peut-être  le  chevalier  de  Margoa  était-il  même  son  aide-de-camp» 
plutôt  que  celui  du  baron  du  Busquat. 


iTiH  GtVtAtBGW. 

Joan  Céiar  Courauli],cli.,  s'  de  la  Roche-Cherr 
Bonnoril,  etc.,  cousin;  Silvaîn  il«  ta  .Marclie,  esc.  s'ie 
Puyguilbon,  cousin  issu  de  germain;  Charles  i]i;  U 
Marche  '. 

Honorât  de  Itoislinard  fui  inhumé  dans  Té^liic  de 
Peiiay  le  !>  mars  ir.05.  Le  corps  de  sa  Temmc  y  Tul 
aussi  enseveli  quinze  ans  plus  lard,  le  10  jailtet  1710  '. 

Hi  avaient  pu  Irois  (ih  et  troiï  ou  quatre  flUes  : 

1'  Franraii,  qui  suit. 


2°  Franroùe-.Harie,  alia*  Charlotte,  mariée  à  Citarlci 
de  Forges,  esc,  s'  de  t'EIang  de  Blanzay  et  de  la 
IlDurreiiëre,  fils  de  René  de  Forges,  esc  ,s'<le  Bar- 
neuve,  et  de  Marie  Chauvelin,  sa  deuxième  frmme, 
jmr  conlrat  de  mariage  reçu  M.ilheron,  le  âl  jan- 
vier 16U7  '.  Le  mariage  religieux  fui  célebi-é  le  \i 
f.HTirr  el  Charles  de  Fni'fre*  élaîl  alors  veuf  .le 
Benoîte  Itat.  Dèi  170i  il  étail  veurpourlaseconde 
fois  après  avoir  eu  de  Charlotte  de  Boislinard  deux 
enTanls  : 

Pierre  et  Françoise  de  Forges'. 

3' .Varie  if adeleine,  alias  Marie\iigélJqHe,nèe   vers 


1.  Voir  litres  de  Boismirmin. 

f .  Ettt  civil  d'Oulches. 

3.  Voir  rarréi  d'Hoiier  et  registre*  état  ciiil  d'Oalchei,  poor 

t.  Voir  le  letiament  de  Charles  de  Forges,  il  août  VM.  rniou- 
tes  MaadoTl. 


t 


DE   LA  FAMILLE   im   BOISLINARD  259 

1682,  inhumée  dans  Téglise  de  Rivarennes  le  10 
juin  174i. 

4®  Jean  Alexis,  baplisé  dans  l'église  de  Peizai  le  18 
juillet  1685. 

Il  fournit  ses  preuves  pour  entrer  dans  Tordre 

de  Saint- Jean   de  Jérusalem,  au  mois  d'avril  1700, 

devant  Claude  de   Monlaignac  de  Larfeuillièrc, 

commandeur  de  Lureull,  et  Jean  de    Uoehedra- 

gon   de  la  Vaureille,  commandeur  de  Freignex  ^ 

11  devint  lui-même  commandeur  de  Mont- 
champ  en  ITli,  de  Verrière  en  1769,  de  Saint- 
Jean  en  1779,  grand  bailly  de  Lyon,  grand  maré- 
chal, grand-croix,  grand  prieur  d'Auvergne. 

On  le  qualifie  marquis  de  Boislinard  de  Margou 
dans  une  note  du  Mercure  de  France,  13  août 
1785,  où  l'on  dit  qu'il  vient  de  célébrer  son  cente- 
naire le  18  juillet  dernier. 

Il  mourut  l'année  suivante,  le  8  novembre  '. 

5**  Henri-Charles,  qui  est  nommé  dans  une  assemblée 
de  parents  convoqués  à  la  requête  de  Françoise  de 
Vaillant,  le  10  décembre  1704,  pour  nommer  un 
curateur  aux  mineurs.  Je  crois  qu'il  mourut  jeune. 

6**  Z>oroMee,  qui  épousa  le  19  août  17i0,  Louis  des 
Collards,esc.,  s'des  Hommes,  veufde  Marguerite  de 


1.  Voir  les  preuves  d'Alexis  de  Boislinard.  Titresde  Boisroarmin. 

t.  Suivant  le  Dictionaaire  des  familles  du  Poitou,  de  Deaach^ 
et  Filleao^  Alexis  de  Boislinard  serait  mort  k  Lyon,  le  28  octobre 
1786,  âgé  de  101  ans,  3  mois  et  li  jours. 


M  Ofetf^LOG» 

Jiollel,  et  fil»  de  Charles  dn  (U>ltard>,  esc.,  v  Ht 
LelTe,  et  de  BUrguerile  Pminenteaa  *. 

l' itarieTfitrfW /tmét,  qui  e*l  nommée  àaat  teci^o- 
Iml  iJg  mariege  de  »a  ttrvr  avrc  Cttorle*  dr  Por^ 
Dcilinéeinconaue. 

Xin.  Françmt  Honorai  de  ttuiftiinnni,  ch.,  s'delUar- 
ftou,Mi»uti];n'>ni!tautreiplaco«,RcrvttîldaD}  le  régiment 
ilo  Picardie  commolieulr.naflt  en  IG97,  lors  du  marùp 
do  ift  «œur. 

lUpoun,  lo,7  riian  1707,  Kli«abv(ti  de  Bécliillim, 
llllede  Loui*  de  Bécllillon,  eK.,  s*  de  Lipinoux-Préneet 
et  de  Mnric  de  Ileuignmi  *. 

Les  17  mai  cl  31  octulim  1710,  lu  deux  Apoui  h 
fiiUsicnt  drinalion  r/:ci|>ro<iue  do  lears  bien»  par  deratit 
Maiiiliiyt,  nutairc^,  ûtintspéciné  qu'tli  n'ool  paa  d'en- 
Tiinls. 

ils  en  purent  rependant  plus  larj. 

l'VanQoiA-IIunoral  de  Buislinniil  fut  inhumé  le  ii  oc- 
lolire  Mii  d.-ins  I  ejjlisc  de  Puiiiii. 

S.i  vcitvo  lialiiluit  en  172i  le  cliAteau  de  Montignon  et 
iiiïnriiKiit  la  Hcigricurie  de  .Margou  à  Jean  l'aclon,  mar- 
chiiiid. 

IClle  av;iil  eu  duux  ti!lo=  i|ui  suivent,  el  plusieurs  en- 
taiit-t  dont  la  dcMinét-  m'est  inconnue  : 

1     Mai-if-Aiiy-lii/iic,  baplisi-u  à    Peizaî  le  3  février 

nu. 


1 


DE  Là  FAMILLE   DE  BOISLINARD  261 

2®  Marlhe-Élisabeth-Marguente,  baplisée  à  Peizai  le 
2  août  1715.  Elle  épousa  le  iâ  novembre  1732 
François  de  la  Faire^  escuyer,  fils  de  Jacques  de 
la  Faire,  ch.^s'de  Château-Guillaume,  etde  Marie 
de  Rouffignac  \ 

Elle  porta  ainsi  la  seigneurie  de  Margou  dans  la 
famille  de  la  Faire  qui  la  posséda  jusqu'à  la  Révo- 
lution. Elle  eut  entre  autres  enfants  : 

A.  Louis,  comte  de  la  Faire,  né  en  1743,  s' de  Châ- 
teau-Guillaume, marié  le  20  novembre  1764  à  sa 
cousine  Marie,  alias  Marie-Anne  de  la  Faire  '. 

B.  Angélique- Ursule, 

C.  Pierre- François^  garde  du  corps,  capitaine  de 
cavalerie,  chevalier  do  Saint-Louis  marié  en  1789 
à  Marie  Thaïs  des  Collards,  dont  postérité. 

Hameau  de  Lavau^, 

X.  Baptiste  de  Boislinard,  s'  de  Lavau,  troisième  fils 
de  Claude  de  Boislinard,  s'  de  Margou,  et  de  Françoise 
de  la  Cousture,  était  en  1635  à  l'armée  commandée 
par  le  maréchal  de  la  Force  dans  la  compagnie  du  s' de 


1.  Etat  civil  de  Peizai. 

t.  Etat  civil  de  la  commune  de  Velles  (lodre). 

3.  Livaa  est  8i:a6  sor  la  commane  de  Rivarennes. 


Itaiiiburps  '.  En  IC3H,  leshabllanlsSÎ^Tlraj-rouliireril 
que  le  6'  do  Boi»marmin  (Jean  de  M&llerel)  et  lui,  les 
deux  seiiU  {^enlilshommns  liabitaiit  la  paroUte,  tuieenl 
en  consîiiciralion  <lii  bien  qu'ils  avaient  Tall  el  faisaient 
coiiliniiellement  à  la  paroUse  *,  exemptés  d'uo  tmpi^t 
cxLraurOinairc  auquel  ils  eussent  pu  ôtre  aetreiiits. 

Il  vécut  longtemps  à  la  Grange-Itreton,  part>i«Mi 
de  Cliîtioy,  fit  dcmiiniiii  pur  son  teslument,  reçu  Mau- 
Uuyt  le  26  janvier  105U.  d'élrc  inliumé  dans  l'église  fie. 
t:iiilra)-. 

Par  ce  même  testament,  il  instituait  son  lii-ritiLT 
Loui*  de  Uoiftlinard  *on  fils,  &  clinrge  de  payer  80(1 
livres  aux  enfanls  de  sa  eœur,  mariée  au  s,'  de  Buis- 
marmin  '. 

Il  avait  épousé  Catiierino  de  Bellairet  avait  eu  d'elle 
unUls  el  deux  lilies  ; 


1'  t^uis,  qui  suit.  ^^ 

T  Jeanne,  mariée  par  contrat  reeu  Muuduyt,  le  30 
avriliti30,  avec  Jacques  de  Launay,  esc.,  s^dc  Vau- 
neuf,  fils  de  reuOlivierdeLaunoy.esc.B'deCholin, 
et  de  CiiarloUe  Guérin.  dont: 


A.  Charles  de  Launay. 


I.  De  Rambures  est  peut-iïtre  pour  de  Hirembures.  Voirarcb. 
du  Cher,  B,  1060. 

1.  Voir  minuies  Uauduyi.  tt  mare  1638.  une  astemMée  des 
httbiianij  do  ChitMï,  reproduite  dans  le  Courrier  du  Berry  iv 
tfi  janvier  1877. 

i.  Voir  minutes  de  Uaudu;!. 


■> 


I  -  » 


DC  iâ  FAXILLE  DE-BOISLINARU  ^3 

B. /rOw*>itnarîé avec  Françoise  de  Boislinard.  (Voir 
p.  186.) 

3°  Caiheriney  née  vers  1025. 

Elle  épousa,  par  contrai  reçu  Mauiluyt,  le  20  jan- 
vier 1043,  Claude  Fournier,  esc,  s'deBoismarmin, 
(ils  de  feu  François  Fournier,esc.,  s' de  Varennes», 
et  de  Catherine  de Mallerel,  en  présence  de  :  —coté 
du  futur,  sa  mère  ;  Jean  Fournier,  cscuyer,  son 
frère;  Catherine  Fournier, sa  sœur  ;  frère  Georges 
de  Lanel,  prieur  de  Tabbaye  de  Méobecq,  cousin  ; 
Marguerite  de  Boisbertrand,  veuve  de  Louisde  Bois- 
linard, esc,  s'  de  la  Tour,  Benée  et  Charlotte  de 
Boislinard, cousines;  Charlesdu  Ligondès,esc.,s'de 
Connivcs,  Louisde  Cogny,  esc,  s' du  Chesne;  Fran- 
çois de  Bongards,  esc,  s' delaBomagère,  etc.;  — 
côté  de  la  future  :  son  père,  sa  sœur  et  plusieurs 
parents  et  amis. 

La  future  est  apanagéeàlasomme  de 3,250  livres. 
Son  oncle  Joachim  de  Boislinard  lui  donna  eii 
outre  1,250  livres.  Elle  demeurait  alors  avec  ses 
parents  à  la  Grange,  paroisse  de  Chilray  ^ 

Elle  mourut  en  1680  et  fut  inhumée  à  Chilray 
le  1)  mars  1680,  après  avoir  eu  au  moins  sept  en- 
fants : 

A.  CliavloUe  Fournier,  baplisée  le  5  janvier  1646. 

B.  Catherine^  baptisée  le  28  décembre  1040. 
1.  Voir  miaules  de  Mauduvt  et  état  civil  de  Cbitrav. 


1 

r 


C.  Jehaime.  tiaplisèc  le  13  janvier  ICaO,  mariée  le 
fiTévrier  IG77  à  Charles  de  Mareuil,  <>sc,,!»'dudil 
lieu'. 


D.  Madeleine,  baptisée  lo  10  septembre  IG3Î. 

E.  Silvain,  bapUsé  le  17  juin  16o5. 

F.  louis,  baptisé  le  10  juin  1()57. 


I 


G.  Autre  Loui$,  baptisé  le  20  aoi'tt  IfiGO.  qui 
devint  plus  lard  s'  de  Hoîsmarmin  et  épousu 
Charlollcde  Barvîlle,  le  23  novembre  16H3'. 

XI.  Louis  dp  Boi»linard,  s'  de  Lavau  puis  de  Ville- 
neuve qu'il  avait  acquis  par  échange  avec  son  beau- 
frère  Jacques  do  Launay,  le  8  aodt  it36l  ',  rendit  foy  et 
hotiimngc  de  Villeneuve  à  Mademoiselle,  dsmc  d'Ar- 
genton,  le  i6  novembre  (6B1  '. 

Je  crois  qu'il  ne  contracta  point  d'alliance.  Par  son 
testament  reçu  Mauduyt,  le  ii  octobre  1661,  il  insti- 
tuait son  Iiérilier  Charles  de  Launay,  son  neveu,  à 
charge  de  laisser  Jacques  de  Launay  jouir  sa  vie  durant 
du  chùtenu  de  Villeneuve  et  de  payer  10,000  livres  à 
Catherine  de  Boislinard,  épouse  du  s'  de  Boi^marmin, 
sa  sœur.  11  semble  mort  civilement  dès  le  mois  de  sep- 
tembre lG7i.  En  Tait  il  mourut  letl  novembre  1691. 

t.l.  Etal  civil  de  ChitraT- 

3.  Voir  miniiies  de  Mauduyt. 

t.  La  duchesse  de  HootpeoBier,  mie  ds  Gaston  d'Orléaos. 


DE   LA   FAMILLE   DE   BolSLINARD  265 

NOMS   ISOLÉS    ' 

Jeande  Vergnaut,esc.,  s'  de  Saînl-Marlin  (probable- 
ment Saint-Martin  de  Quinleu),  épouse  par  contrat  du 
25  juillet  1435,  Jacquette  de  Lage,  fille  d*Adam,  s'  de 
Lage  près  le  Dorai  et  de  Chazelet  en  Berry,  et  de 
Jeanne  du  Gué.  Il  pouvait  être  frère  ou  parent  d'Ay- 
meric  Vergnaud  qui  épousa  Isabelle  de  Lage  en  1430, 
comme  nous  Tavons  vu,  p.  132.  (Voir  la  généalogie  de 
Lage  dans  Y  Histoire  des  grands  officiers  de  la  couronne, 
du  P.  Anselme. 

Feue  Michelle  de  Boislinard,  épouse  d'Alexandre 
Bigot,  laboureur,  demeurante  la  Grand-Bruère,  paroisse 
de  Nuret-le-Ferron,  est  nommée  dans  le  contrat  de 
mariage  de  Silvain  Bigot,  son  fils,  avec  Michel  Perrin. 
Les  sieurs  de  Boislinard  d'Aché  et  de  Pierre-Levée 
figurent  au  contrat,  comme  amis  du  fulur,  26  février 
1647.  (Minutes  Perrussault,  notaire.) 

Demoiselle  Marie  de  Boislinard  d'Ajon,  de  la  paroisse 
de  Peizai,  est  marraine  de  Marie  de  Mareuil,  fille  de 
Charles  de  Mareuil  et  de  Jeanne  Fournier,  18  septem- 
bre 138i.  (État  civil  de  Chitray.)  Elle  transigea,  par 
acte  reçu  Mauduyt,  26  juin  1696,  avec  Ferdinand 
Barathon,  esc,  s' de  la  Komagère,  dans  des  termes  qui 
me  font  présumer  qu'elle  était  sa  belle-sœur,  tille  par 
conséquent  de  Jean  de  Boislinard  des  Ghezaux,  et  de 
Uenée  de  la  Thuile. 

Sœur  Catherine  de  Boislinard  du  Chastellier,  au  cou- 
vent de  Longefont  en  1742-1766,  prieure  en  décembre 
1773.  (Voir  minutes  de  Burat.) 


'  SOO  URKéALOGtR 

Daniu  Tlitri-ae  de  Boislinard,  rcli^îk-iiie  au  couvent 
de  l.nij^erDnl,  (i^iirc  dans  une  Iran^aclion  non  dalcc 
entre  le  cuuvcrit  d'une  pari,  Frunçuisllonoral  de  BoU- 
linard  el  ÉlUabcUi  de  Bécliillon  ^on  épouse,  de  l'autre. 
(Voir  litres  de  Margou.) 

Silvuin  de  Uoislîriard,  cse.,  s'  du  Mez,  parait  dans  uo 
aous  seing  privé  relatiT  à  la  succession  ab  intestat  de 
Jean  de  Bitiilîiiard,  s'  de  Pierre-Levée,  31  aoiïl  1731. 
Uuns  cet  acte,  il  est  dit  fils  de  Marguerite  Vaillant, 
sœur  de  Ctiaites  Vaillant,  e^c,  s'  de  Chaudenny.  Je 
suppose  que  son  père  pouvait  t^tre  Silvaîii  de  Iloi^li- 
nard,  le  jeune,  que  nous  avons  vu  p.  iH9,  marié  avec 
Jeanne  de  la  l'ivardière,  et  qui  aurait  alors  épousé  ea 
deuxièmes  noces  cette  Marguerite  Vaillant  '. 


1.  Vuir  carrés  d'Haiier.  L'acte  etl  pusé  entre  : 

I*  SilTain  ae  Boi^lmard.  !'  du  Ucz. 

t«  Lc)  enrsDlï  ou  repréienlants  deSilvaio  de  Boialinard,  I' 
V  de  Poniparaac,  marié  à  Jeanne  Dutuur. 

3»  Les  enrnniH  ou  mpriiseatants  de  t<ouis  de  Boi'ltaard, 
Dellu-Loue.  marié  i  Anne  Booy  de  la  Vérone. 


n 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES 


AUTOR»ATION  DE  FORTIFIER  BOISLINARD 

^8  juin  1444 

Bernart  Darmaignac  conte  de  La  Marche  de  Pardyac  et  de  Cas- 
tres, Ticonte  de  Cariât  et  de  liurat,  stignear  de  Lu«se  de  Comdé 
et  de  Montaiga  en  Combraille,  à  Nos  amés  et  féaulz  les  goaver- 
near  juge  et  procareur  et  atous  nos  aatres  justiciers  et  officiers 
de  notre  pais  de  la  basse  Marche  et  aleurs  lieaten.  Saint. 

Recea  avons  humble  supp«>  de  notre  amô  et  féal  escuier  Méry 
Vergnault  conten.  quil  a  une  mayson  appelée  de  boys  L^nart,  as- 
sise en  notre  chastellenie  de  Rancom,  laquelle  se  elle  estoit  em- 
pirée  et  fortiftié  seroit  notre  prouffit  et  du  pais  d'environ,  à  cause 
que  les  homes  nos  subgiez  et  autres  y  puissent  retraire  leurs 
biens  toutte  fois  que  besoin  en  sera  si  comme  il  dit;  nous  requé- 
rant que  lui  vueillons  donner  congié  ei  licence  que  icelle  maison  il 
puisse  fortiffler. 

Pour  qiioy  nous,  ces  choses  considérées  et  ayant  regart  aux 
bons  et  agréables  services  que  led.  escuier  nous  a  faiz  et  fait 
chacun  jour,  et  aussi  que  nous  avons  entendu  que  ladicte  fortif- 
ficacion  n*est  au  préjudice  ne  domaige  d'aucun. 

Nous,  à  icelluy  notre  escuier,  pour  lui  tes  hoirs  et  successeurs 
et  de  luy  ayant  canse*  avons  donné  et  octroyé,  donnons  et  oc- 
troyons de  notre  cetaine  science  et  grâce  espécial,  par  la  teneur  de 
ces  présentes,  congié  et  licence  de  fortiffler  et  emparer  sond.  hostel 


2(18 


UKNÏALOCIB 


et  mecire  en  «sut  de  furieredse  et  deReoce  ei  y  ordonner  et  kn 
fere,  mors.  Uar«,  ma chi co li i,  mure ui.  Tassas,  pool  levcii,  bnn- 
levarl,  p&lii  ut  tout  anlrei  chirei.  pourvu  que  icelle  DiijtoDoa 
foriereste  dudit  boys  I.inarl  soit  readable  à  nou«  et  no»  hoir»  et 
iiICCiMjurs  prit  oti  apagaai.  De  manière  de  eddiflcc  qi>«  i 
tnumtti  sont  nécesiiires  et  y  doiveul  et  psuveni  appartenir, 
pnur  U  itarde  luiiioa  deffense  d'icelui  hosiel  et  au  naeuli  ei  |'lu« 
conventtiilttmeiit  «lu'il  se  pouvm  el  touldra  fère. 

Si  voiï  ilunnonseri  maiideiueiitet  ce  cheacuns  de  vouiïl  eomn 
i  lui  ftppai  tien  Ira  et  aioas  noa  autres  orilciere,  pr««(iia  et  advenif. 
quede  notre  prestntu  grâce  el  octro;  laiMeot  et  Tacent  notre  dit 
escnlcr  et  setd  lioinKtaaccâsseariet  de  lui  ayant  ca'JKjoirei  umt 
psi«ibl«ment  et  perpètuellemxui  el  i  lousiour*  et  sur  ce  lea  eati- 
iralndre  ou  ireTsiller  ou  fuuirrir  esire  einpescliës  aucunemiot 
su  contraire. 

Et  aflln  que  ce  toit  chose  Curma  et  esi&ble  à  loueioure.  noui 
avons  fait  mecim  notru  (cel  nd  ces  prdsentei,  Saulve  et  rèiorté 
notre  droit  en  ces  clio»cs  et  I.nuiruy  en  toutes. 

Dunné  en  notre  ville  de  Itelic  le  xviu  Jour  de  jning  l'an  de  graoe 
mil  CCCC  quarariie-uuaire. 

N.  Alart. 

Siir  le  verso  .  Par  Uonseigneiir  le  conte  les  seigneurs  de 
Uortemer.  di:  Valon,  du  Doignon,  de  Bellefaye,  de  Uonesme, 


Alart. 


:Scellé  en  cire  vermeille  sur  double  queuj  de  parcberoln  pen- 
dant d'un  sceau  représentant  un  homme  de  race  debout  tous  uo 
pavillon  tojal  ayant  l'épée  haute  nue  à  la  main  et  tenant  de  la 
gauche  pendante,  un  ^cu  écarlclé  chargé  aur  chaque  quartier 
d'un  lion.  Au  revers  dans  un  écu  rond  les  màmes  armes. 

On  ne  peut  lire  la  légenle  autour,  la  majeure  partie  de  cette 
légende  est  enlevée.] 

Il 


^ 


Jacques  DarmaigDBc  comte  de  Castres  lui  lieutenanU  procn- 
r«urs  et  antres  orOciers  de  notre  très  redoubté  5>'  el  père  en  ton 
pays  de  la  Blase  Marche  salut. 


DE   LA   FAMILLE   DE  BOISLlNARD  269 

Receus  avons  humble  requeste  de  notre  bien  amé  escuyer  Méry 
Vernhaad,  &'  de  BoUinart^  contenant  qu'il  est  homme  et  tenent 
eu  fief  noble  de  notre  très  redoublé  seigneur,  à  cause  de  sa 
chatai"^  de  Rançon.  Et  que  lui  et  ses  prédécesseurs  ont  tousiours 
acoustnmé  à  eulx  armer  et  aler  aux  guerres  qui  ont  esté  le  temps 
passé  en  ce  royaume  au  service  de  mon^sr  le  Roy  et  à  rencontre 
de  ses  anciens  ennemis  les  Anglois  et  que  pour  aler  en  ceste 
présente  armée  qu'il  entend  faire  et  mener  en  Guienne,  il  nous  a 
donné  charge  de  certain  nombre  de  gens  pour  l'accompaigner  et 
servir  en  icelle  pour  quoy  notre  très  redoublé  seign>^  et  père  a  fait 
crier  et  fère  commandement  par  loutes  ses  terres  et  feigri'**  que 
tous  nobles  et  autres  tenant  en  flef  noble  de  lui,  dont  led  expo- 
sant est  lun,  se  mectent  sus  et  en  point  por  aller  en  n'<  compai- 
gnie,  au  service  de  mond  ss^  le  Roy  ainsi  quMl  est  raison. 

Laquelle  chose  ap.t.  led  suppl.  à  cause  qu'il  est  bien  ancien  et 
povre  des  biens  de  ce  monde  ne  lui  est  bonnement  possible  fère^ 
ne  nous  servir  and  voiaige  ou  de  présent  par  le  commandement  de 
mond  s^  le  Roy  nous  convient  aler.  Nous  requérant  très  humble- 
ment, que  eu  regard  aux  choses  dessus  dites,  nous  pleust  pour 
cest  voyaige  le  exempter  et  tenir  excusé  de  non  y  aler.  Porquoy 
DOS  considéré  la  povreté  et  vieillesse  dud  exposant  et  que 
fumes  à  plain  informés  luy  quainsi  est,  avons  octroie  et  par 
ces  preseies,  de  grâce  especiale  octroions  congié  de  non  venir  en 
notre  compaignie  au  service  de  mond  sor  le  Roy,  po>^  cest  voiaige 
seullement. 

Si  vous  mandons  et  a  chacun  de  vous  si  comme  a  lui  appartien- 
dra que  led  Méry  Yernhaud  suppliant  tenez  quicte  et  exempt 
por  ceste  foiz  de  non  venir  en  n'*  compaignie  pourvu  qu'il  pro- 
mette de  soy  abiller  et  tenir  en  point  et  estre  tout  prêt  à  venir 
devers  nous,  si  besoing  est,  quand  le  manderons. 

Et  si  aucuns  de  ses  cens,  rentes  ou  reveneuz  ou  autres  biens 
quelisonques  estoient  pour  ce  pr*  saisis  ou  empeschez,  les  meclre 
ou  faites  mectes  à  plaine  délinvrance.  Car  ainsi  le  voulions  et  aud 
exposant  Tayons  octroie  et  par  ces  présentes  octroions. 

Donne  à  Belac  le  Vl>«  jour  de  mai.  Tan  mil  CCCC  cinquante 
et  trovs. 

Par  Monseigneur  le  conte,  le  sén*i  de  la  Marche,  s'  de  S*  Avit 
[probablement  Bertrand  s'  de  S*-Avit,  sénéchal  de  la  Marche  vers 
1450,  marié  à  Jeanne  d'Aubusson  (voir  La  ThaumassièréJ  et  le 
procureur  de  la  Basse  Marche  ad.ce  présents. 

Chutin. 


GliNÂAUlttlB 


Jehan  Vif[ier  conseillier  da  Roy  noire  sire  en  eb  codtI  de  t 
lemeni  i  Paris  et  en  son  granl  cantcll,  et  Pierre  Clerel.  escuîor 
J'escuieriû  dailil  sei^^neur  et  ion  i>révrsi  à  Bajoiidc  commit- 
saires  orilonnés  et  commia  en  etste  partie  de  par  \e  Bo;  noire  d<I 
selgQ..  ei  noUc  ei  puissant  ceigneur  Uon^eïgneur  le  conu  de  i 
domp  Mania,  erant  maittre  de  France  et  lienleoBnl  géuéial  dudh  , 
teiRnenr  en  les  dui;bé  de  Guienne  et  Usrches  de  psr  de  çs<,  , 
r  laiioDS  à  tous  ceuli  qui  ers  présentée  lelire«  verront,  qos  ^ 
comme  nous  eossions  Dagni^res  par  vertu  de  noire  commit^sion, 
priiis  et  mis  en  Ir  nisJn  du  Roy  noire  dii  seigneur  on  fait  mettre 
par  Jehan  de  Si  Quentin,  lerfienl  royal,  tous  les  biens  de  uotile 
homme  Aaihoiue  Vergneau  teigneur  de  Bolinard  ei  de  pluMcur*' 
autres  fcentitihomnies  iu  hauli  pajs  de  Limosin.  pour  ce  qu'il 
Duut  estoii  deuement  apparu  que  ledit  Anthoioe  Vcreneau,  com- 
bien qu'il  soit  nalile  et  tienne  nolilement  n'iTaii  ■uconemeat  ubé; 
AU  mandametil',  baiiî.  rerfliaus  dudll  5ei^iieur  ijui  oni  esté  ciiet 
et  putillez  en  ce$ta  ville  de  Limoge?  «t  es  autre-  lienx  et  villes  de 
Limosin  eu  tel  cas  acoustumé  i  tijre,  depuis  trois  aLS.  et  ne 
a'eslait  armé  ni  mis  en  poini  pour  servir  le  Roj  notre  dit  t',  an 
fait  de  la  guerre.  Hvec  tes  auires  gentJtz  hommes  dudit  pa^s  de 
Limosin  et  a  ceste  cause  eussions  rdil  adjourner  a  ung  rertain 
jour  pièca  pas<é  et  escheui  k  comparoir  par  devant  nous  en  cesie 
ville  de  Lïma|;es  pour  dire  les  causes  et  les  raisons  pourqnoy  Jl 
n'avait  oliéy  auidiis  mandemens.  ban  ei  rereban  soy  armé  et  mie 
en  point,  ou  envoy4  homme  suffisanl  pour  luy.  armé  et  abill^. 
comme  les  autres  gentilz  liommes  du  pa^i  de  Limosin  ont  fait,  ou 
sur  ce  bailler  ses  jusliFficacions  et  dLlTenses  pour  sur  le  tout  y 
eslre  procédé  ea  ouït  selon  raisou. 

Auq  jel  Jour  led  Aalhoine  Vergneau  s'est  comparu  et  présenté  en 
personne,  p»r  devant  nous  coinmicsaires  dessus  diz  en  la  ville  de 


Pu«11«  d'Orléii 


DE  LA  FAMILLE   DE   BOISLINAUD  371. 

Limoges,  et  pour  ses  jastifficacions  causes  et  raisons,  il  a  dit  et 
effermé  moy.n.  serment  qu'il  a  esté  malade  l'espace  de  trois  ans 
derniers  passés  et  tellement  qu'il  ne  Fefeustpas  armer  ne  aller  à 
pié  ne  à  cheval  oud.  8er\^ .  Pendant  lequel  temps  de  sa  maladie, 
son  frère  de  père  est  allé  de  vie  à  trépas  ou  il  a  fiet  et  mis  pour  faire 
son  service  beaucoup  d'argent  et  luy  estsurluy  demouré  la  charge 
de  son  hostel  et  de  tout  son  mesnage,  tant  de  son  feu  frère  de 
père  qui  lui  a  lessé  sept  filles  les  quatre  à  marier,  9  de  luy  et  de 
sa  feme  qui  ont  cincq  petits  enfants  les  S  masles  et  deux  femelles, 
charge  de  beaucoup  de  debtes  et  petit  de  chevance,  comme  il  dit 
et  afûrme  par  serment,  il  n'a  pas  en  tout  plus  bault  de  vingt-cinq 
à  trente  livres  de  rente  pour  son  vivre  et  supporter  les  charges , 
dessusd.  Et  pour  prouver  et  veriffier  sesd.  justificacions,  deffensei*,  i 
causes  et  raisons  par  luy  proposées  il  a  produit  noble  Jehan . 
Chaavet  h^  de  Sennac,  Freissingaut  de  la  Gousture  v  duJit  lieU;, 
Je  bastard  de  la  Coudre  {?)  lesquelz  interrogés  par  nous  moyenn, 
leur  serment  ont  dit  et  affermé  lesd  justiffications,  causes  et  rai- 
sons dudit  Vergneau  et  aussi  plusieurs  autres  geniilz  hommes  illcc 
présent  estre  vrayes. 

Et  pour  ce  que  tint  par  llnspection  de  la  personne  dud  Ver- 
gneau que  par  le  rapport  desd.  gentils  hommes  avons  trouvé  et 
nous  est  apparu  qu'il  avait  esté  tr^s  fort  malade  par  led  espace 
de  temps.  Et  que  ses  dites  juslifficacions,  causes  et  raisons  étaient 
vrayes. 

Nous  commissaires  susd.  considéré  ce  que  dit  est  les  excusations 
dui  Anthoine  Vergneau  desquelles  il  nous  a  deuement  informez, 
avons  levé  et  levons  par  ces  présentes  la  main  du  roy  notre  dit 
sr  et  tous  autres  empcs^hcments  mis  et  apposez  pour  les  causes 
dessus-d.  en  et  sur  tous  et  chacuns  les  biens  meubles  et  im- 
meubles dud  noble  Anthoine  Vergneiu  escuier  en  luy  en  bail- 
lant son  acquit  et  descharge.  Si  mandons  et  commandons  à  tous 
les  justiciers  officiers  et  suhgetz  du  Roy  nostre  dit  seigneur  que... 
ils  ne  luy  donnent  ne  facent  donner  aucun  destourbiez  ou  empes- 
chement  au  contraire,  ains  desdits  biens  le  facent  souffrent  et 
laissent  joyr  user  planement  et  paisiblement  et  tout  ainsi  quMI 
fai^oit  auparavant  lad  main  mise. 

Donné  à  Limoges  soubz  le  scel  de  nous  Jehan  Vigier  comm. 
dessus  dit,  le  XV  jours  de  mars  mil  CCGC  soixante  fiuit. 

Par  commanlement  mesd.  S. S.  les  commissaires. 

GUILHOT. 


i72  GÉ!I^.AL0GIE 

IV 

QriTTA5CE  Dt  LA  rtlITBE  M  LOmCTORT 

iâ  aepiembrt  iô^/ 
I 

NoQf  prieur  et  cooTeiît  de  notre  dame  de  Loogefont  coofetsoas 
AToir  recen  la  iomaie  de  Tiogt  lîTrei  tournois  de  mootienr  de 
iMlioard  pour  la  pension  de  ta  fl  le  notre  chère  leor  S'  Laereste 
de  bolinard  religieuse  en  notre  susdit  cooxent,  la  terme  de  lad 
paosion  etchèant  à  la  Teste  de  la  St  Michel  prochaioemant  Te- 
nant. 

De  laquelle  fom me  de  vingt  lîTres  tournois  qoictons  la  sufd. 
S'  et  tos  autres. 

Entesmoing  de  ce,  nous  prieur  arons  si^né  oasta  présente 
qnictance  du  sigoe  de  salut,  ce  vingt  et  trcHsiesma  iour  de  sep« 
tambre  mil  cinq  cens  cinquante. 

L.  bi  SnxT,  prieure. 

Cette  prieure  de  Longefont  est  évidemment  la  m(^me  Loyfe  de 

Sully,  novice  dan!^  ce  couveot.  dont  le  testament  est  aux  archives 
de  rindre,  en  date  du  mois  d'août  1526.  Elle  avait  alors  14  ans. 
M.  de  la  Tiamblais,  dans  UiS  Ksf/uisses  pillorcsques  de  l'Indre 
et  au  sujet  de  Longefont.  parle  d'elle  ;  mais  dans  une  note  à  la 
lin  du  volume,  il  exprime  la  pensée  qu*elle  est  rentrée  dans  le 
monde  et  qu'elle  a  épousé  O.ivier  Guérin  s>  de  Claviéres,  puis- 
qu'on trouve  son  nom  avec  celui  de  son  mari,  dans  une  vente 
de  la  terre  de  Komefort  à  Pierre  Secundat  en  1548.  C'est  évidem- 
ment une  erreur  :  (îuyon  de  Sully,  s^  de  Cors  et  de  Romefori  en 
Ui9  l5U3-l5li.  a  eu  deux  filles  du  nom  de  Loyse  : 

—  I/une  relipieuse  à  Longefont  t5l6-1547  '-1510. 

—  L'autre  mariée  à  Olivier  (îuérin  et  vivant  ainsi  que  i^on 
mari  en  1548  et  I5(;0  i. 

1.  Mil  trouve  aux  Archives  du  Cher  daoH  le  fonds  de  Saiot -Klienne, 
1'.''  liat^Ho,  une  déclnralion  dc4  bien«  du  jirieuré  de  Longefunt  en  date  du 
i8  d<M"oinbr».'  15i7,  si^iié  ^u•ur  L.  de  Sully  j»rirure. 

!.  Viiir  la  T  jauma3-i»''re.  j.M'nénIogie  de  Sully.  j»our  celte  dernière  Lovsc. 


DE   LA   FAMILLE   DE   BOISLINARD  273 


L*01D1I  QUI  I.S  lOT   VfCLT  ISTftl  TERU 
>A1   LIS  CAPP1TA15C8  DU   CIRT  GE5T1L7H0MMB8  DE  SA   SAISOH 

!•*  janvier  iô8ô 

Sa  ma^  Yealt  désormais  avoir  par  chacan  quartier  an  séjour 
de  sa  eoart  en  près  de  sa  personne  cinqaaote  des  denlz  cens  gen- 
tils hommes  de  sa  maison,  asscavoir  pour  le  quartier  de  janvier 
Tan  des  càppitaines  avec  son  enseigne  et  cinquante  de  sa  com- 
paign^e;  pour  le  quartier  d'apvril,  l'aultre  capitaine  et  son  ensii- 
gne  avec  cinquante  de  sa  compaigrn^e  anssy;  pour  le  quartier  de 
juillet  le  lieulenant  de  la  compaignye  qui  aura  servy  la  première 
a  avecq  les  cioquantes  qui  restent  d*icelle;et  pour  le  quaiticr 
d'octobre  le  lieutenant  de  Taultre  compsigoye  ei  les  cinquanies 
gentils  hommes  qui  refteront. 

Au  co  nmencemeot  de  chacun  quartier  et  dedans  le  premier 
jour  d'icelluy  lei  susdictx  capitaines  ou  lieutenants  présfenteroni  û 
sad  majesté,  en  tel  li.u  quelle  voulJra,  leslitx  cinquante  gentils 
hommes  pour  les  congooistret  lefquelz  ils  luy  nommeront  nom 
par  nom  et  s'il  y  avoit  aucun  qui  manqaast  en  ce  cas  perdra  (on 
quartier. 

Et  affiaqailz  se  puissent  entretenir  comme  il  appartient^  sa- 
dicte  Majesté  veult  et  entend  quilz  soient  payés  doresnavant  par 
chacun  quartier  de  leurs  gaiges  et  appoinctement  dont  par  ces  t 
effect  sera  haillé  bonne  assignation  dès  le  commencement  de 
Tannée. 

Veult  aussy  quil  soit  enjoinct  par  lesditz  cappitaincs  à  ceox  de 
leurs  compaignyes  qui  sont  pensionnaires  ou  domesticques  dauU 
très  que  de  sa  majesté  seulle,  dequicter  le  service  et  obligation 
qui  leur  ont,  ponr  e^pouser  entièrement  le  service  de  sad  cie  ma- 
jesté, sous  peine  d^esire  cassés  comme  elle  a  ordonné  quil  soict 
faict  à  faulte  d*y  satisfaire  et  obéyra  son  intention,  defiendantaud 
capitaines  den'enrooler  ny  recepvoir  dore8na\ant  en  leurs  dictes 
compaignyes,  que  geotiiz  hommes  de  la  qualité  requise  et  portée 
par  leur  instituon  lesquelz  à  ceste  fin  seront  présentés  aupara- 
vant à  sadicte  majesté  par  lesquelz  capitaines  pour  en  estremieulx 


) 


ÏI*  GÉNÉ,tt(MilE 

infarmé  comme  autsy  ïili  Feront  point 
ftDlire  prince  ou  Klgasnr,  sfla  que  ti\t  si 
comprlnt  anadiciei  compaignyeF. 

Veult  ausij  sa  cnij''  que  les  suidicii  neaiili  facmmes  lemel 
le  qaailier  se  IroiiTenl  ttus  l«i  Jourt  en  «en  eDIiclismlre  dit  les 
■iz  heure*  du  malin  pour  rscompaignerjuiqurï  1  ce  quf  Ite  dlioe, 
ei  Bprèa  diiDÉ  lorfquelle  jr»  en  pnblicq,  jaiqufs  t  ce  qnelk 
«Doppe.  excepté  les  dimenclie*  ei  iHie*  tolempeelles  qae  leidku 
genlilz  hommes  se  trouveronl  aneq  leur»  (hcft  tn  l'antichambre 
autdicles  heures  du  malia,  ajans  leurs  hirlies  pour  acompaifrner 
ta  majesté  comme  i'i  onl  atoustumé  lonquelle  torlira  en  publitq 
ce  quili  (iront  aubiy  li^iuti  jinri  quind  elle  yra  a  Vtfptei  el 
tn  tout  «"lire  acie  pubUrq  lors  qui  leur  sera  commande  de  la 
paît  de  EaiiCla  mnjeili. 

Toutes  les  ToiB  que  lesdicli  gentili  hommes  art □  m pa (trieront  !i 
majesié  avec  leurs  haches,  se  meltiont  au  dsvanl  d'icelle  de  rang 
et  en  baye  de  chacun  cosié  de  «a  mfljeslé.  Commandant  ledicl 
rang  près  et  i  cofiâ  de  la  personne  de  sadicie  majesté  aui)ael  lieu 
fera  le  premier  ta  plus  près  à  main  droite  le  capitaine  dtsdir.ii 
(tentilsi  homme::,  ou  celuy  qui  leur  ce  m  mandera  en  sonattence. 
Et  à  la  main  giache  tU  a  vis  A  l'aultre  tang,  unit  aultre  cbeF 
deiditi  genlilt  bommes,  ail  y  en  a,  ou  le  ptns  ancien  dentreeulx. 
Et  potir  éviter  loule  dÎFpaie  de  leurs  lieux  ou  places  ou  iii  devront 
esire  ou  marchT.  les  tusdicli  quand  ils  aci'ompiigneront  sa  ma- 
j.-sié  iivoc  leurs  iiaches.  si  sa  uiiijtet-Lv  eti  i  pjtd,  les  deinieis  des 
deux  collée  qui  «eroni  auprès  el  i  costé  d'ycelle  ne  p&iferoni 
point  en  arrière  la  pommean  de  son  crp^e,  ai  »  majeité  est  a 
chtval  ne  se  tiendront  point  autsy  ploi  arrière  que  la  pointe  da 
pied  de  sQsdicte  majesté. 

Le  cappH  eneei|rns>  et  tet  cinquante  gintili  bommet  qni  serobt 
en  service  non  seullemeoi  se  rendront  sohjerti  prit  de  ladicle 
msjeilé,  mais  ausgy  ne  luivront  on  accompaignsront  aocune 
autire  personne  que  ca  majesté  Mule. 

Ne  aéra  payé  nul  des  susdicti  en  quailîer  qn'il  n'ayt  rendu  l'at- 
sidnité  tn  labjeclion  durant  tout  le  temps  du  quartier  qui  In  y 
Bit  ordonné  de  rervir  et  que  le  deruier  jour  dndici  qaarller  il 
n'ayt  signé  de  ta  main  de  eelny  desdicti  capitaines  on  lieotenans 
ferrant  le  cusdict  qaarlier.  le  certirScat  de  ce  que  deasni,  pour 
bailler  au  ihétaurler  duquel  il  doibt  estie  pay4.  estant  deffendn 
andkt  tbésBurler  d'en  payer  ailcun  qn'apréi  avoir  tcu  et  reuna 
par  devers  ledlct  ceri'tRcai. 


DE  LA  FAMILLE   Dti:  B0ISL1NAUD  275 

Eojoignaat  sa  majesté  très  expressément  à  tons  ccalx  qui  sont 
soubz  la  charge  desdiciz  capitaines  des  cent  gentils  hommes 
d'observer  de  point  en  point  le  contenu  cy  dessus,  chacun  en  ce 
qui  le  concerne,  sur  peine  destre  privé  de  leurs  estais  et  ausdictz 
capitaines  des  cent  gentils  hommes  de  Tobseï  ver  et  faire  observer 
sur  peine  d'en  respondre  à  8a  majesté. 

Faict  le  premier  jour  de  janvier  1585.  Ainsy  signé  Henry  et 
pins  bas  Bruslart. 

[Cet  ordre  sur  papier  a  été  évidemment  envoyé  à  François  de 
Boislinard,  II«  du  nom,  qui  mourut  à  peu  près  à  la  même  époque  >. 
entre  le  t8  mai  1584  et  lef  0  mai  1585.] 


1.  r^  codicille  du  François  de  BoTsIioard  est  du  18  juin  I5S4. 
Dans  l'enquête  pour  les  preuves  de  Malte  de  Claude  de  Boislinard,  son  flb 
qui  est  du  20  mai  1595,  Claude  est  dit  Ûla  de  feu  François. 


Istroteeiit».. 

i.  ~  BnuEha  tlnéi.  —  Seigaeii»  de  BoUUnard.  fioit- 
la  Bastide,  le  Mu  de  Lavau,  tu  Coiie 


«dtTerrJère., 

•  4'Aehé 

1  d"  A  ché-Pgnipama.! 

lePierre  Levée, Belle' Loue,  Uesle.eii:. 

n4«L*ire 

B  d«  la  yone 

A  d«  CllBITBult 

Daailtiiia  rtmeau   un  Foolparnac.    UeEl«,    La 

Braire,  Bouboa 

Rameaa  du  Coudr&T 

Ilameaa  de  Parsèche  et  Vornay 

3-  lirancha  des  Cheiaui , 

Ramean  de  la  Roma^Ëre 

Rameau  de  Lealang,  la  Ctiaiee,  Mjrtiiij 

Hameau  de  la  Chïrpraiti.  le  Ly>  SaiLil-Gcortte 
Ramea.li  du  Breail.  la  Grange,  les  CombrM... 

4°  Branche  du  Chaslellier 

Itameau  do  Chaslel  lier-Villeneuve 

S»  Branche  de  la  Tour  de  Uivarennes 

G°  Branche   de   Margou.   UontignoD.  Lataa.  Ville- 
neuve, la  Graose-Breton 

Kiimaau  de  Lavau 

Nome  ieoli}» 

Pièces  justincatives 


ETAT    DES    PERSONNES 

sous  L'ANCIEN  RÉGIME 
Par   O.  VALLOIS 


Un  volume  entier  suffirait  à  peine  pour  décrire  avec 
précision  le  sort  des  diflérentes  classes  de  la  popula- 
lion  sous  l'ancien  régime.  Ce  traité  d'économie  sociale 
ne  serait  point  ici  à  sa  place,  au  milieu  de  simples  notes 
historiques  embrassant  des  sujets  divers;  mais  il  est 
difOcilc  de  ne  pas  dire  quelques  mots  sur  un  sujet  de 
cette  importance. 

Quiconque  a  fouillé  les  archives  avec  un  peu  de  per- 
sistance, a  pu  s'apercevoir,  quoi  qu'on  en  ait  pu  dire, 
que  la  plupart  des  institutions  actuelles,  droits  politi- 
ques à  part,  présentent  la  plus  grande  analogie  avec 
celles  de  l'ancien  régime.  Nos  préfets  sont-ils  autre 
chose  que  les  intendants  des  provinces?  On  peut  aini^i 
mettre  en  parallèle  nos  tribunaux  de  première  instance 
avec  les  bailliages  royaux  ;  les  conseils  généraux  et  les 
assemblées  provinciales;  nos  receveurs  particuliers  et 
les  receveurs  des  tailles  ;  la  gendarmerie  et  la  maré- 
chaussée. On  n'a  même  pas  changé  les  noms  des  mai- 
res, évéques  et  curés.  Assurément  il  existait  trop  de 
tribunaux,  trop  de  couvents,  trop  de  fêtes;  mais 
n'avons-nous  pas  trop  de  fonctionnaires,  trop  de  caba- 
rets et  de  jours  de  foires  ? 


2"8  tTAT   DES  rrftSCMES 

En  conïidt'raDi,  non  pas  le»  inslilnlions,  mnie  scmle* 
nwnl  les  personnes,  on  apercevra  encore  tolre  rancien 
lemps  el  l«  nuire  de  grandes  ressemblances  que  beau- 
coup d'Iiisloi'icns  onl  syslémallqnement  m^connuee. 
Les  preuves  ahoridenl  pour  le  démontrer. 

rOPt'UTIONS    BUBALES 

En  y  regardant  de  prés,  il  al  tuâlo  de  voir  que  le 
paysan  en  tîK!l,  u'élail  plus  depuis  longtemps  soumis 
nii  servage,  et  qtt'à  diverses  époques  il  a  joui  d'une  ai- 
sance dont  on  ne  se  doute  plus.  Miteux  que  des  raUon- 
nemenU,  des  exemples  te  feront  comprendre.  Ceux 
qui  vont  suivre  sont  tous  tirés  des  environs  de  Menne- 
lou-surClier  et  des  archives  de  métairies  déjà  citées 
dans  une  publication  antérieui-u'.  N'est-il  pas  permis 
de  croire  que  ce  qui  s'est  passé  en  Sologne,  la  plus  pau- 
vre contrée  du  cenliv  de  lu  France,  a  liù  se  produire 
aussi  dans  des  régions  plusfavoriaiies? 

La  seigneurie  de  .Mcnnctou  ne  s'étendait  pas  au  delà 
des  paroisses  de  Cliàtres  et  de  Langon.  Dans  la  plaine 
qui  se  développe  entre  le  Cher  et  la  ttère,  naguères  en- 
core entrecoupée  de  landes  incultes,  les  métairies  ne 
sont  pas  bien  nombreuses  et  presque  toutes  ont  pris  la 
place  d'anciens  hameaux  aujourd'hui  dispa:us.  Celte 
particularité  vaut  la  peine  d'élre  éluiliée,  et  en  en  re- 
cherchant la  cause,  on  éclairera  d'une  lumière  toute 
nouvelle  le  régime  des  classes  rurales  d'autrefois. 

l'eut-étren'esl-il  pas  hors  de  propos  de  remarquer  que 

l .  Mps  archives,  par  G.  Valloir,  dans  les  iléa.  rfc  la  Soe.  dta 
Ant.  du  Ceol-e,  1.  VIII.  p.  167, 


50US  l'ancien  nèGiMiî  279 

^e  Paris  à  Strasbourg  ou  à  Lille,  les  habitations  isolées 
sonl  à  Tétai  d*exceplion.  Ce  sont  là  les  roules  de  toutes 
les  invasions  et  la  population  a  eu  soin  de  s*agglomé- 
rer  dans  les  villages.  Au  sud  de  la  Loire,  au  contraire, 
Ie3  chefs- lieux  de  communes  sont  souvent  d'une  mini- 
me importance,  et  les  maisons  sonl  partout  semées  dans 
la  campagne  suivant  le  besoin  des  exploitations  rurales. 
Combien  donc  faut-il  bénir  le  fleuve  dont  le  cours  ca- 
pricieux a  fait  la  sécurité  du  cœur  de  la  France,  en  y 
laissant  germer  peut-être  un  peu  plus  de  sang  gaulois 
que  partoul  ailleurs.  Quoi  qu'il  en  soit,  cet  éparpille- 
menl  permet  de  saisir  la  trace  de  certaines  transfor- 
mations de  la  propriété  qui  pourraient  plus  facilement 
échapper  à  Tattenlion  dans  les  pays  où  la  population 
s*est  concentrée  dans  les  bourgs. 

Aux  environs  de  Mennelou-sur-Cher,  les  lieux  de 
Bourdaloue,  Bois-Hutin,  les  Barres,  Lezouer,  le  Fer- 
reux, où  il  ne  reste  plus  que  de  grandes  métairies,  for- 
maient autrefois  autant  de  villages.  Celui  de  Ville- 
neuve a  même  complètement  disparu,  depuis  que  ses 
dépendances  ont  été  absorbées  par  les  domaines  du 
voisinage. 

Bois-Hulin  est  situé  sur  une  lisière  des  paroisses  de 
Mennelou  et  de  Langon,  en  un  joli  site  qui  domine  un 
horizon  étendu.  En  1C08,  le  \illage  est  peuplé  parles 
membres  de  la  famille  Iloury,  tous  laboureurs,  culti- 
vant eu-x-mêmes  leurs  propriétés.  L'ensemble  se  com- 
pose au  centre  d*un  terrain  vague,  appelé  la  place  com- 
mune, (aujourd'hui  n*  300  du  cadastre  de  Mennelou) 
où  se  trouve  le  puits  commun  à  toutes  les  habitations, 
bur  le  territoire  de  Mennelou,  il  existe  là  une  métairie 


280  ÉTAT  DES   PERSONNES 

el  une  ou  deux  locatures  ;  sur  la  paroisse  de  Langon, 
une  petite  mêlait  ic  el  une  localure.  Le  loul  est  habité 
par  cinq  chefs  de  ménages,  tous  frères  el  sœurs,  et  le 
nombre  en  augmente  à  chaque  génération  ;  on  en 
compte  bientôt  huit,  puiç  dix,  puis  neuf,  etc.  etc.. 
Les  bâtiments  sont  invariablement  construits  en  bois  et 
en  torchis,  couverts  de  chaume;  le  domaine  lui-même 
en  a  ainsi  fourni  tous  les  éléments. 

Cette  colonie  est  certainement  dans  l'aisance,  car  il 
n'est  pas  rare  de  lui  voir  acquérir  quelques  lopins  de 
lerre,  mais  c'est  boisselée  à  boisselée  *  que  se  font  ces 
acquêt?,  tant  la  propriété  est  alors  morcellée.  La  com- 
munauté des  pères  se  continue  avec  les  enfants  et  de 
temps  à  autre  on  fait  un  partage,  notamment  lorsque 
l'un  des  associés  va  s'établir  ailleurs.  On  divise  les 
terres  labourables  pour  en  donner  une  petite  part  à 
chacun  sans  soulte  ni  retour,  parce  que  le  numéraire 
est  alors  de  la  plus  grande  rareté.  Quant  aux  pâtures, 
pâtureaux,  ?:âts,  l)ruyères  et  ajoncs,  utilisés  seulement 
[)our  If  |)ai(M»urs  du  iK'lail,  on  les  laisse  en  commu- 
nauté, el  Cri  If  in(livi^i(m,  en  s'accroissanl  à  chaque 
iréncralion,  finit  [)ar  prendre  des  proportions  qui  scm- 
Ideraienl  aujoni-J'lHii  inl(jlL'rables. 

('/c?l  ain?i  que  le  :1\  mai  Itioi,  entre  les  Poupelin, 
(JiH'nr't,  Itaisnrau  el  autres  descendants  des  Ilourv  de 
Mois  lïulin,  au  in(unent  où  l'un  deux  quitte  la  famille, 
il  e>t  pr<M'«'d«'  au  partage  de  deux  pâtureaux  el  de  vingt 
l)oi^^<■lt■es  de  terres  acquis  en  commun.  Le  tout,  estimé 
212  livies.  est  divi>r  en  vingt  six  portions  el  demi.  Les 

1.  l.a  hoisselce  vaut  7  ares  60  centiares. 


sous  l'ancien  régime  281 

partageants  sont  au  nombre  de  onze;  l'un  en  prend 

paris;  cinq  d'enlre  eux  en  reçoivent  sept  et  demi 

^^r  indivis;  le  reste  est  réparti  par  une  ou  deux  por- 

^"^ons.    Le  mobilier,  à  partager  entre  cinq  têtes,  a  été 

^-^ivisé  en  vingt-six  portions. 

Comme  preuve  de  ces  habitudes  de  communauté,  on 
Ipeul  encore  citer  les  faits  suivants:  Le  11  juin  1561, 
Jehan  Macquaire,  laboureur  aux  Barres,  achète  la 
trentième  partie  de  la  taille  des  Bondonnières,  et  le 
J9  juin  1669,  Silvain  Macquaire,  Tun  de  ses  descen- 
dants, en  achète  une  autre  vingtième  partie.  Celui-ci, 
à  la  date  du  G  avril  1611,  achète  deux  tierces  parties  et 
deux  cinquièmes  parties,  d'un  pré  en  la  paroisse  de 
Maray.  Le  31  octobre  1645,  il  achète  la  sixième  partie 
indivise  d'héritages  sis  à  Villeneuve. 

L'un  des  ménages  fixés  à  Bois-Hutin  vend,  le 
'  29  décembre  1614,  sa  part  de  terres  qui  néanmoins  nç 
sortent  pas  de  la  famille,  car  c'est  un  oncle  qui  les 
achète.  Il  y  en  a  sept  septrées\  et  François  Lallemant, 
qui  les  possède,  se  dit  homme  de  bras,  homme  de 
labeur.  De  nos  jours  il  se  qualifierait  propriétaire,  car 
on  n'appelle  p\u9 journalier  ou  homme  de  peine,  que 
celui  qui  ne  possède  rien  ou  à  peu  près.  C'est  encore 
un  trait  particulier  à  cette  époque  qu'il  est  bon  de 
relever  en  passant. 

La  Renaissance  n'a  pas  seulement  favorisé  les  arts  ; 
elle  a  en  même  temps  marqué  l'apogée  d'une  période 
de  grande  prospérité  à  laquelle  les  guerres  de  religion 
ont   porté   un   coup  funeste.    Au   commencement  du 

1.  Soit  6  hectares,  38  ares,  40  centiares. 


it^i  £iAT  DES  rBesonnES  ^H 

xvi:(  ftiécli?,  lu  trouble  ctt  encore  dans  1rs  espnU;1B 
brùiu  le  lemplc  du  Homoranlin'  ;  tes  partisans  (ûUttA 
leiin  amif  Russl  bien  que  \ean  ennemie;  la  peur  te 
fait  «enlir,  car  les  parlicDlicrBilo  Bourdalooe  cachfot 
an  Tond  du  leurs  jardins  le  Truit  de  leors  éciinonùes 
qu'un  haBArd  beiireux  a  rvinit  rûctmment  au  jour*.  Ko 
uo  mol  les  uiïairc)  sont  parolv&é«s,  car  les  temps  ecdI 
durs, 

On  peut  affirmer  que  la  nécessité  d'empranter  te  fil 
alors  senlir  chez  la  plupart  des  petits  propriélaîrcs 
ruraux,  qui  avaient  penl-Alre  aclielé  plus  de  terre» 
qu'iU  n'en  pouvaient  payer;  mnis  In  misère,  loin  de 
•'éteindre,  a'aggrave  encore  do  jour  en  jour  et  les  res- 
Bourcea  manquent  bienlfiL  même  pour  enlrelenir  les 
bAlimcnU  grevés  d'iiypolhcqueï.  I.e  rentier,  c'est  son 
droit,  exige  qu'on  les  répare,  parce  que  c'est  la  ga- 
rantie de  Ha  créanco.  D'autre  part  les  capilalistes  sont 
rares,  et  si  personne  nu  se  prÉsenle  pour  acheter  le 
Tond,  tTiAmc  à  b:is  |iil\,  It-s  arri^rages  s'ajoutent  au 
principal  de  la  dette  jusqu'à  ce  que  le  rentier  se 
diacide  (1  prendre  l'immeuble  lui-même  pour  son 
pajemenl.  Telle  esl,  en  peu  de  -mots,  l'histoire 
lamentable  de  presque  tous  les  hameaux  du  voisinage. 
Toussaint  Mcre,  l'un  des  copropriétaires  de  Bois- 
Hutin,  emprunte  cinq  cents  livres  tournois,  Ie7  novem- 
bra  1651,  à  charge  de  payer  une  rente  de  27  livres,  IS 
Bols  6  deniers,  garantie  par  hypothèque,  et  quelques 
années  oprés,  certains  Je  ses  associés  se  reconnaissent 
solidaires  de  cet  emprunt  et  en  passent  titre  nouvel. 


1 


sous  l'ancien  régime  â83 

dlemi-siècle  plus  lard,   six   années  d'arrérages  en 

impayés  el  les  débileurs  poursuivis,  déclarent  le 

^u:>ikt  1700  à  l'audience  de  Mennctou,  qu'ils  sonl  aussi 

n  hors  d'élat  de  se  libérer  que  de  réparer  leurs 

menls  en  ruines.   Contraints  d'abandonner   leur 

n  au  créancier,  ils  deviennent  simplement  fermiers 

domaine.  Quant  au  nouveau  propriétaire,  il  annexe 

^^lecessivement  à  cet  acquêt  deux  des  peliles  localures, 

'^^  charge  de  servir  diverses  renies  foncières  que  les 

détenteurs  étaient  hors  d'état  de  payer. 

Jacques  Quenet,  autre  propriétaire  du  BoisHutin, 
commença  pur  vendre  une  partie  de  ses  terres,  puis 
Sur  le  surplus,  il  constitua,  le  il  novembre  1647,  une 
rente  foncière  el  le  1°'  juillet  1652,  une  rente  en  seigle; 
un  de  ses  héritiers  y  ajouta  une  nouvelle  rente  fon- 
cière. 

En  1715,  la  rente  en  grains  est  en  souffrance,  et  les 
poursuites  exercées  contre  les  délenteurs  sans  res- 
sources, ont  pour  effet  de  faire  passer  la  métairie  entre 
les  mains  du  créancier.  Celui-ci  resta  chargé  du  ser- 
vice des  rentes  en  argent,  qui  ne  furent  amorties  que  le 
14  novembre  1744.  On  voit  ainsi  qu'il  a  fallu  près  d'un 
siècle  pour  la  libération  du  fonds. 

Les  détenteurs  d'une  dernière  locature  se  trouvèrent, 
en  1741,  hors  d'état  de  payer  les  arrérages  d'une  rente 
assise  sur  leur  lieu  de  Bois-Hulin,  dont  les  bâtiments 
étaient  en  fort  mauvais  état.  Il  fallut  vendre  à  quelque 
bourgeois  de  la  ville,  et  c'est  ainsi  que  peu  à  peu,  sous 
l'influence  de  mauvaises  recolles  el  de  l'exagération  de 
tous  les  impôts,  la  population  rurale  est  tombée  de 
l'aisance  dans  la  détresse. 


28i  KTAT   llRS   rtttSÙHKES 

(iti  traversait  alors  une  ^ptKjiie  [liirliculiûreuient 
muthoureuBe.  La  gri>li>  ovail  dOïolé  la  conlrÉe  en 
17i9, 1731 ,  na*.  1737  ;  la  n^colte  des  grains  avait  iM- 
mt'di.icic  en  1718  et  i"H),  el  roauvaide  en  l/^H.  San» 
parier  d'unt!  violente  épidémie  d'an^ioe  coiienneuse 
qui  emporta  norahre  d'habitante,  les  bde»  h  laine, 
frappées  de  Hux  de  Bang,p£m»aieot  touvenl  en  (|uel- 
({ue»  heures,  uns  qu'on  put  porter  Mcours  au  troa- 
peau. 

Diverse»  transmiSMons  successives  anl  fuit  encuilc 
passer  toutes  les  portions  de  bois-llutiti  dans  la  mime 
main  ;  les  ma^iures  du  temps  paFsë  ont  Hè  rasi^es,  et  an 
tiiilreu  ûf.  l'ancleiine  place  coaimiine,  on  n  construit  un 
beau  domaine  qui  è'est  subslilut-  au  village. 

Il  est  fort  connu  que  la  vignu  était  autreriiîs  trH 
unllivC-e  un  Sologne.  Certaines  Inndes  en  cunsurvent 
encore  des  traces  et  les  noms  de  lieux  en  ont  garde 
partout  le  souvenir.  Bois-IItitin  avait  foo  vignoble»  de 
même  nue  BnurOaloue  el  le  l'erreux.  A  quelle  caufi- 
en  attribuer  la  disparition  ? 

On  a  prétendu  que  la  révocation  de  l'édil  de  Nantes 
en  forçant  les  prolestants  à  sortir  du  royaume,  a  dé- 
peuplé la  Sologne  en  la  privant  de  ses  bras  les  plus 
industrieux,  !.'esprit  de  parti  a  seul  pu  formuler  celte 
allégalion ,  car  au  moment  le  plus  aigu  dei  guerres  de 
religion,  Romorantîn,  qui  devait  renfermer  plus  de  reli- 
gionnaires  que  les  villagei;,  puisque  là  seulement  se 
trouvait  un  temple,  n'en  comptait  que  cent  quarante- 
six,  formant  trente-six  familles'.   Quand  bien  même 

1.  Arcli.  du  Loiret;  G,  e^ndtcal  du  clergé. 


sous  l'ancien  bégime  28.^ 

tous  se  seraient  expatriés,  ce  qui  est  loin  d'ôlre  la 
vérité,  leur  départ  n'aurait  causé  qu'une  insensible 
diiïérence  dans  la  population  d'une  ville  comprenant 
plusieurs  milliers  d'habilanls. 

La  vigne  n'aurait-elle  pas  tout  simplement  subi  des 
accidents  analogues  à  ceux  qui  la  frappent  aujour- 
d'hui? 

Aux  abords  des  villes  et  des  bourgs,  la  population 
rurale,  laborieuse  et  économe,  a  recommencé  de  nos 
jours  le  morcellement  de  la  propriété  que  la  dureté  des 
temps  avait  fait  interrompre.  Mais  voici  que  les  nou- 
veaux vignobles  ne  produisent  plus  rien  ;  tous  les 
fléaux  paraissent  devoir  en  devenir  les  maîtres,  et  le 
moment  n'est  peut-être  pas  éloigné  où  on  les  arrachera 
av^c  autant  d'empressement  qu'on  en  a  mis  à  les 
planter. 

L'histoire  du  Perreux,  en  la  paroisse  de  Châtres,  est 
moins  désolante  que  celle  de  Bois-Hutin.  Elle  se  con- 
fond avec  celle  d'une  famille  qui^  ayant  acquis  des  terres 
par  lambeaux,  a  su  agglomérer  cette  métairie  et  la 
transmettre  à  ses  descendants. 

L  —  Michau  Macquaire  fut  père  de  : 

IL  — Denis  Macquaire  l'aîné,  demeurante  Châtres,  et 
de  Denis  Macquaire  le  jeune,  laboureur  aux  Granges, 
même  paroisse.  Tous  deux  sont  laborieux  et  économes, 
carde  1531  à  1537,  ils  achètent  un  grand  nombre  de 
petites  parcelles  d'héritages  au  Perreux  ou  à  Ville- 
neuve. 

Denis  le  jeune  laissa  trois  fils  : 


ni.  —  l' Jclinn  Macquairc  l'alné,  laboureur  ; 

2'Jehnn  Madjimire  le  Jeune,  épuiix  on  prcmiLTCs 
nuccs  (le  Mirgucrile  DavîiJ  et  en  sccoiiJea  noces 
Perriiie  Menard  ; 

a°  fiL-rro  Macquaiie. 

A  poi'lir  Je  lunnÎT  1557,  Ions  Irois  acliûlfol  divers 
héritages  cl  notamment  le  lieu  des  Barres,  paruisee  de 
CliAties,  où  ils  vonL ensenihlo  â*6lablir  comme  labou- 
reurs, puur  cullivur  leur  bien.  Lee  bàlimcnls  sont  en 
mûovai*  élat  el  on  -y  coiislruil  aussitôt  maisons  et 
élalile£  ;  [iiiiâ,  le  3i  aofil  lôdT,  on  fait  le  ciim}i[e  des 
dépenses  communes  et  un  |irocÈde  à  un  partage.  \as 
Darrcs  et  nne  part  du  Perirux  éL'hurfnt  à  l'aîné; 
I.ezouer  â  sa  ri;mme;  le  Jarrier  à  un  de  ses  neveux. 
Jehan  lo  juune  el  Pierre  furent  eolloqués  au  l'errcux,  h 
cAlû  d'un  autre  Macquaiie  qui  pusa^diilt  au$si  une  por- 
tion de  ce  petit  village. 

Jehan  Maequaiie  l'aîné  reste  aux  Barres  en  commu- 
nauté avec  ses  enfants;  il  s'arrondit  à  outrance  et  sans 
doute  au  delà  de  ses  forces,  car  ses  affaires  s'embar- 
rassent, 11  vend  les  Barres  le  lï  février  1594,  moyen- 
nant 700  écus  et  bienlùt  après  il  meurt  couvert  de 
dettes.  Etienne  Macquaire  est  nommé  curateur  à  sa 
succession  vacante;  tous  les  biens  sont  saisis,  et  sa  pari 
du  l'erreux  est  vendue  aux  enchères,  le  36  mars  ICOI, 
moyennant  200  écus. 

Jehan  Macquaire  le  jeune  se  montra  plus  prudent, 
en  achetant  moins  de  propriétés.  En  1517,  il  parlage 
partie  du  Ferreux  avec  son  frère  Pierre,  et  lorsqu'il 
mourut  à  la  Pin  de  l'année  1579,  il  laissa  sa  Icrre  du 


sous  l'ancien  réûimb  287 

Perreux  inlacle  à  Silvain  Macquaire,  son  fils,  issu  de 

&on  second  mariage.  On  voit  que  la  destinée  des  deux 

lehan  a  é(é  bien  dissemblable,  et  d'ailleurs,  entre  les 

membres  de  cette   même  famille,  ia   divergence   va 

s'accentuer  davantage.  Pendant  qu'en  1617  un  Pierre 

Macquaire    est   encore   homme  de  bras  au  port  de 

Châtres  et  reste  ainsi  au  dernier  degré   de  l'échelle 

sociale,  Silvain  Macquaire  ne  va  pas  tarder  à  s'élever 

à  un  niveau  plus  élevé. 

Ce  serait  sortir  du  cadre  de  ce  chapitre  que  d*en 
parler  ici;  mais  avant  d'en  donner  le  développement  au 
paragraphe  suivant,  il  convient  de  faire  ressortir  que  dès 
le  XV*  et  le  xvi*  siècles,  on  voit  la  terre  aux  mains  du 
paysan  sans  qu'aucune  entrave  empêche  celui-ci 
d'acheter  ou  de  vendre.  Entre  ses  mains,  le  sol  est 
même  infiniment  plus  morcelé  que  de  nos  jours,  malgn'; 
les  allégations  des  théoriciens  qui  ont  prétendu  et 
soutiennent  encore  qu'il  a  fallu  la  secousse  de  la 
Hévolutîon  pour  arracher  le  serf  à  la  glèbe.  Cette 
rénovation  était  accomplie  depuis  longtemps,  et  si 
l'histoire  affirme  le  contraire,  c'est  que  l'histoire  est  à 
refaire. 

BOURGEOISIE 

IV.  —  Silvain  Macquaire,  I*'  du  nom,  resté  orphelin, 
fut  d'abord  placé  sous  la  tutelle  de  l'ainé  de  ses  oncles, 
Jehan  Macquaire  des  Barres,  qui  procéda,  le  30  janvier 
1580,  au  partage  de  la  communauté  ayant  existé  entre 
Jehan  Macquaire  le  jeune,  père  de  Silvain,  et  Pierre 
Macquaire.  Les  deux  frères  étaient  si  bien  associés 
qu'ils  ne  possédaient  ensemble  au  Perreux  qu'un 
seul  four  et  une  seule  grange. 

21 


288  £taT  des  Pi.k50siifis 

l'icrrc  Slac^oaire  rcçol  pour  sa  part  deux  loils  à 
bêles,  des  lems  et  dépendances  el  une  mabon  avec 
four  silure  en  la  paroisse  de  Slennetou  e(  séparée  de 
la  maUoD  voUinc  par  une  clutsoa  fonnanL  ta  limite  dfî 
paroisscâ  de  Châtres  el  de  Uennetog.  Il  fut  altnbuéâ 
Sikain  Macqiiaire  dn  terres,  la  grange,  dcox  loits  à 
bètes  el  une  muiîoa  as^ise  en  la  paroisse  de  Chilres, 
séparée  de  la  précédente  par  la  cloison  limite. 

Dans  c«lte  chambre,  il  cxUle  deux  portes  en  Tace 
l'one  do  l'autre,  ouvrant  respectivement  à  l'esl  el  à 
l'oueâl.  C'e>(  par  là  que  circule  annuellement,  d'oprvs 
nn  ancien  ti<age,  ta  prœeïsicn  dis  Rogations  qui  fait 
le  loiir  de.  la  paroisse  de  Cli&trcs.  Tuai  récemment  on 
n  voulu  condamner  l'unn  de  ces  ouvertures  qui  parais- 
sait inuiile;  mais  le  métayer  s'y  est  énergiquement 
opposé,  en  alléguant  que  la  procession  n'y  pourrait 
plus  passer. 

Devenu  majeur,  Silvain  Macquaire  épouse  Calherine 
Goonl-'n;  il  quiHc  le  labourajie  de  ses  pcres  el  devienl 
procureur  praticien  et  notaire  à  Hcnnelou-surCher.  Ce 
n'e.'t  plus  un  paysan,  mais  un  bourgeois.  De  1588  i 
1607,  il  arrondit  sans  ces»''  son  héritage,  souvent  par- 
celle à  parcelle,  mais  surtout  en  achetant  successive- 
ment ta  part  du  Terreux  précédemment  saisie  sur  la 
sucuession  de  son  oncle  Jehan  l'alné,  el  celle  de  son 
oncle  Pierre. 

il  eut  pour  fils  : 


V.  —  Silvain  Macquaire,  11°  du  nom,  procureur  et 
notaire  de  Komoranlin.  Sa  position  fut  meilleure  que 
celle  de  son  père  puisqu'il  a  rempli  les  mêmes  emplois 


sous  l'anciln  régime  289 

:]ue  celui-ci,  mais  dans  un  centre  plus  considérable. 
De  1605  à  1626,  il  annexe  sans  relàcbe  les  boisselées 
d'hérilage  à  son  domaine  du  Ferreux.  Ses  enfants 
furent  au  nombre  de  quatre  : 

i^  Silvain  Taîné,  ci-après; 

2*  Françoise  Macquaire,  épouse  de  Jacques  Benoit, 
chirurgien  à  Romorantin; 

3*  Silvain  Macquaire  le  jeune,  époux  de  Calherine 
Delabonne; 

4*  Michel  Macquaire^  baptisé  à  Romorantin  le 
6  octobre  1624,  fermier  de  la  seigneurie  delà  Ferté- 
ImbauU. 

VI.—  Silvain  Macquaire,  lii'du  nom,  d'abord  avocat 
à  Romorantin,  puis  conseiller  du  roi  et  son  procureur 
alternatif  en  Téleclion  de  celle  ville,  est  qualifié  noblo 
homme  à  la  date  du  14  juillet  i6i7.  Quel  chemin,  à  un 
siècle  de  distance,  a  fait  le  descendant  d'un  laboureur! 
11  n'en  fallait  pas  davantage,  après  trois  générations 
successives  vivant  noblement^  pour  acquérir  la  noblesse 
transmissible,  qui  se  trouvait  ainsi,  on  peut  le  dire,  à 
la  portée  de  toutes  les  familles  bourgeoises. 

Silvain  Macquaire  racheta  de  son  frère  Michel  et  do 
sa  sœur  leur  part  du  Perreux,  qu'il  augmenta  encore 
de  diverses  parcelles.  Il  acquit  en  outre^  le  9  octobre 
1647,  de  Henri  de  Passac,  écuyer,  sieur  du  Chesnc, 
la  métairie  de  la  Modeilerie,  voisine  du  Perreux, 
moyennant 2,000  livres  tournois  en  principal,  fOO  livres 
pour  les  épingles  de  Mme  de  Passac,  outre  la  charge 
de  servir  certaines  rentes  foncières  qu'il  a  amorties 
en  1648  et  1649. 


no  tttt  »a  tFuomts 

la  faaiille  de  l'atMC,  «o  emprunUiDl  80b  ItTTcs  «* 
flW^  avail  caDstiloé  ces  nota  limcierrâ  rorsnnt  ■« 
Mil  4»  c)n<|uanle  livrcf  d'arrênçes:  il  Ini  a  £tUs 
UiMb-drui  Btii  ponr  s'en  liLK-r«r  ao  mojea  d'an  acrî- 
Sm.  Oa  Toilqiie  la  nobleiw,  paf  |iIbï  qne  le  partan, 
n'élaili  l'-iltri  det  einl>an-a!  da  momcol. 

Silnin  Uacquaire  dî*paraH  en  tSâi;  trait  3lari« 
BMtsIt,  M  veuve,  conlioueè  arrondir  te»  dent  nt^uiriet 
puérile  à  parcelle.  Iji  quatrième  partie  du  l^rreos 
éllU  çmH  de  filvaîn  Maequaire  )r  jeune  à  la  Elle  de 
eH«M<  Aline  Mau|uiire,  epoofe  de  Norl  DelaUnde. 
marebudàfliimoranlin,  ell'indimioncoalinueciimtne 
{H'éeédemnienl  entre  la  (anie  g(  la  nièce.  Le»  baux  wnl 
MBlrKtéacDCOflimtin,  et  le  gérant  de  celle  as&octnltoo 
MtDelaland«.  Il  tient  note  des  rect-tlcs  et  dépenses  et 
m  fwod  compte;  mai*  il  tonilie  en  élal  de  TaiblcsM 
d*MprU(  ci  sa  feminc,  aDtori»ée  par  jn»lice,  vend  sa 
pwtda  l>err(?ux  à  Marie  Didaull  qni  «ivail  encore  en 
1083. 

VU.  —  Ajir^s  elle,  le  Ferreux  et  la  Modellerie 
paetèrent  à  sa  nite  unique,  Marguerite  Macquairc, 
épouse  de  noble  homme  Guillaume  Thorin,  conseiller 
du  roi.  présîilenl  au  grenier  à  sel  de  Romorantin.  Au 
moment  oii  cntte  brandie  des  Macquaire  va  s'éteindre, 
elle  esl  précisément  en  voie  de  sorlirdc  la  roture. 


Que  n'a-t-an  pas  dit  contre  la  noblesse  ?  Ses  membres 
avaient  à  la  vérité  le  privilège  d'être  dispensés  de  la 
taille  et  de  diverses  chnrges  ;  mais   on   savait   bien  les 


socs  L*ANCI£1I   RÉGIME  291 

reprendre  par  la  capitation  elballre  monnaie  en  spécu- 
lant sur  leur  vanité  au  moyen  des  droits  de  conflrma- 
iion.  On  va  voir  que  la  petite  noblesse  de  province, 
poortanl  si  enviée,  était  le  plus  souvent  dans  une 
situation  fort  précaire.  Au  surplus  il  n'est  pas  sans 
exemple  qu'un  noble  ait  renoncé  à  ses  privilège?, 
comme  plus  onéreux  que  profitables.  Le  registre  des 
maintenues  de  1666,  dont  il  sera  question  plus  loin,  en 
fait  foi  en  divers  passages. 

Il  est  assez  curieux  pour  un  généalogiste  de  voir  les 
familles  modifier  peu  à  peu  leurs  relations  et  leurs 
alliances  à  mesure  qu'elles  s'élèvent  ;  rien  n'est  plus 
naturel  d'ailleurs  de  se  maintenir  au  niveau  où  l'on  se 
trouve  soi-même.  La  pépinière  la  plus  habituelle  de  la 
bourgeoisie,  c'est  le  commerce  qui  mène  à  la  richesse 
plus  sûrement  que  l'agriculture,  à  raieon  des  intem- 
péries sans  cesse  renaissantes  dont  le  laboureur  supporte 
toujours  le  contre  coup.  Que  de  bourgeois  ont  épousé 
des  filles  de  marchands  ! 

Un  bourgeois  acquiert-il  à  beaux  deniers  un  offîce  de 
judicature  ?  Il  veut  s*élever  encore  et  c'est  de  préfé- 
rence dans  le  monde  des  fonctionnaires,  des  bas  offi- 
ciers de  la  maison  du  roi  et  des  princes,  des  avocats  et 
procureurs  qu'il  se  chrrchera  une  alliance.  Il  n'a  pas 
cependant  renoncé  à  frayer  avec  le  commerce  et  on  en 
trouve  de  nombreux  exemples.  En  voici  quelques-uns 
puisés  au  sein  d'une  famille  qui,  pendant  deux  siècles, 
a  tenu  les  premiers  emplois  de  la  magistrature  dans 
une  petite  ville. 

Les  Gallus,  venus^  croit-on,  de  la  Champagne,  se 
sont  établis  à  Romorantin  vers  l'an  1500.  Les  chefs  de 


I 


i'JÎ  itAI   DES    l'ERSUKSEj 

cette  Tarnillu  fonl  argentiers,  c'esl-à-tiire  receveurs  dct 
du»  d'Angoulème,  et  leurs  ileicendanl^,  pendant  buU 
geuéralions  successive»,  rumpliïseni  en  la  même  ville 
l'oriicc  de  cb&lcUin,  juge  ordinaii'i^.  Sans  être  niible*, 
ils  visent  à  la  noblesse  et  vivent  nolilnmenl.  Néanmoins 
une  Marguerite  Gallus  Épousa  un  morcband  d'Orléans, 
Jean  Ni'yer,  dont  elle  ^tail  veuve  en  1S7I.  L'année 
suivante,  elle  épousa  en  secondes  noces  Simon  Leelerc, 
marcliand  à  Romorontin.  qui  quitta  lui-mi^me  bicntdt 
sa  Itouliiue  pour  devenir  grenetier  na  grenier  à  «1. 

l.eiir  nu,  Simon  Leclerc,  11*  du  nom.  est  nvucat, 
bailli  du  la  Fertè'Imbault,  seigneur  du  Lui,  en  la  pn- 
roi:'!>e  <le  Giëvres  (1606-1626).  Il  fi>t  père  de  noble 
bommc  Simon  Leclcrc,  111*  du  num,  cunscillcrdii  rot  et 
son  avocalau  bailliage  et  clidlellcnic  de  Itomoruntiii 
(1634-  IGOi).  Ce  dernier  eut  luirotme  dûtix  fil.-  : 

l'Noble  homme  Simon  Leclerc,  IV'  d«  nom,  sicnr 
du  Lui  ; 

4°  NiiMl- liomme  Jaciiiip^  LrcIcTC,  sieur  de  Dony, 
paroisse  de  ChAtres,  conseiller  du  roi  au  siège  prési- 
dial  d'Orléans  (tC-3-1688). 

Chaque  génération  accomplit  ainsi  un  progrès  sur 
celle  qui  l'a  précédée. 

Mais  revenons  aux  Gallus. 

Le  30  novembre  1580,  )>aul  Gallus,  I"du  nom,  cbftte- 
lain  de  Itomorantin,  épouse  lui-même  la  fille  d'un  mar- 
chand, Marguerite  Bczard.  Plus  tard,  il  se  met  en 
mesure  de  Tiiire  reconnaître  sa  noblesse,  et  àa  lettres 
patentes  de  l'année  1600  chargent  la  Cour  de»  Aydes 
d'ouvrir  les  enquêtes  à  ce  nécessaires.  Seulement  il 
élail  mal  renseigné   sur  sa  généalogie.  Prenant  son 


sous  l'ancien  régime  21)3 

grand-oncle,  TargenUcr,  pour  son  arrière  grand-père, 
il  se  considérail  à  tort  comme  le  quatrième  cliatnon 
d*ane  famille  dont  il  ne  formait  lui-môme  que  la  troi- 
sième génération.  Bien  qu'il  exerçât  son  office  depuis 
vingt  ans,  la  solution  offrit  des  difficultés  et,  par  pru- 
dence,  il  laissa  dormir  Tafiaire. 

Ses  petits-enfants  réveillèrent  cette  instance  et  prirent 
ouvertement  la  qualité  d'écuyer.  Jean  Gallus  de  Riou-. 
bert,  YI'  du  nom,  conseiller  au  siège  présidial  de 
Bourges,  épousa  en  cette  ville,  le  10  mai  1661,  une 
.demoiselle Tuilier,  et  pas  un  seul  marchand  n'assiste  à 
la  fête  *  ;  on  n'y  voit  que  des  gens  qualifiés.  Â  plus 
forte  raison  en  fut-il  de  même  par  la  suite,  car  sur 
rinitialive  de  Jacques  Gallus,  sieur  des  Gats  et  du 
Douart,  frère  du  précédent,  une  ordonnance  rendue  le 
10  mai  i6G0  par  M.  de  Machault,  intendant  de  la  géné- 
ralité d'Orléans,  donne  acte  aux  sieurs  Gallus  de  la 
représentation  des  titres  justificatifs  de  leur  noblesse, 
pour  en  jouir,  ainsi  que  leurs  descendants,  conformé- 
ment aux  dispositions  de  l'anèt  du  Conseil  d'État  du 
22  mars  1GC6. 

On  n'aime  pas  à  déroger.  Ainsi  en  fut  il  dans  les 
principales  familles  de  la  contrée,  les  de  Bénard  de 
Sauveterre,  de  Crespin  de  Billy,  de  Rodes  de  Lon- 
gueville,  etc.,  etc.  Les  exceptions  à  cette  habitude  sont 
si  rares  qu'elles  méritentd'èlre  citées  à  titre  de  curiosité. 
Par  exemple,  Louis  de  Barbançon,  gentilhomme  ordi- 
naire du  duc  d'Orléans,  dont  l'un  des  ancêtres  était 
chevalier  lorsqu'il  acquit,  en  13f4,  le  fief  de  Chample- 

1.  Papiers  RifTét  sur  la  généalogie  Tuilier.  Voir  Mém,  de  la 
Soc.  des  A  al.  du  Centre,  t.  IV,  p.  S68. 


î 


991  ÉTAT  DtS  rEU'OKSiS 

roY,  prés  de  ItomoraDlin,  épousa  le  1 1  Juin  i6J 

BL'guin,  Sllii  lie  Pierre,  marchand  drapier  à  Romoi 

lia. 

Celle  union  elle-même  rournira  l'occasion  de  montper 
qne  l'usage  de  perpétuer  l'indivision  des  propriétés  ni 
e'cslpasseulcmenl  conservé  chez  les  peUles  gens.  En 
«•(Tel,  le  11  juillet  IC8J,  les  propriëlaires  du  moulin  du 
poni  de  bois,  au  lauhonrg  de  riale^Martn,  à  Ilomoran- 
(in,  donnent  rei'oonaisssnce  des  cens  du-i  au  ciiAlcaii 
de  celle  vitir.  11»  appartiennent  prefiiuc  luus  à  de? 
familles  qualillécs;  ce  sont  :  Jean  Le  Comte,  sieur  de 
la  Dabiiierie,  comme  mari  de  demoiselle  Claude  île 
Boifguérel;  Jean  de  Brinay,  avocat;  IHerrc  Couibaull, 
sieur  de  Mérainville,  etc.,  etc..  Louis  de  Diirbançon. 
aieur  de  CIiBmpleroy,  est  du  nombre,  â  couse  de  >a 
Tcmme,  Marie  Béguin,  qui  posiii^de  un  tiers  moins  un 
quart   du  moulin  '. 

AECOSSAlâSASCi;     ET    CONnilMATIOS    DE    NOULESSE 

Bien  souvent  on  avait  à  justifier  de  sa  noblesse,  pour 
être  dispensé  de  h  taille,  en  vue  d'occuper  certains 
emplois,  ou  pour  diverses  causes.  A  défaut  de  titres  for-  ' 
mels  il  devenait  nfcessatre  de  faire  reconnaître  ses 
droits.  Les  décisions  en  cette  matière  furentfrcquenles; 
mais  nos  archives  en  ont  si  mal  conservé  le  souvenir 
qu'il  est  intéreEsant  de  ne  pas  laisser  égarer  celles  dont 
la  trace  peut  y  être  saisie.  Tel  est  l'objet  de  ce  cha- 
pitre. 

OdetDetadus,  sieur  dcsAlingards,  était  en  inslance 

1.  Vrch.  du  Loiret-,  A,  TJ9,  fol.  »S. 


pjj>  T.*  SOUS  l'ancien  régime  205 

■Ébureâu  des  finances  de  Bourges,  pour  obtenir  la  re- 
Hbnoîssance  de  sa  noblesse^  Les  pièces  qu'il  produi- 
RP'alors  el  dont  il  n*exisle  plus  qu'une  analyse  soni- 
|ppire,  permettent  d'établir  ainsi  qu'il  suit  la  filiation 
âe  ce  gentilhomme. 

1 


Louis  Deladus,  sieur  de  Pommeray,  épousa  demoi- 
selle Collette  David,  suivant  contrat  signé  Froidault  et 
Merault,  notaires,  le  6  novembre  1520.  Leur  succession 
fut  partagée  par  acte  du  9  mars  1553,  signé  Frelin,  en- 
tre leurs  deux  fils  : 

!•  Pierre,  ci-après. 

2^  Claude,  qui   a  continué  la  branche  de  Pomme- 

rav. 

■> 

II 

Pierre  Deladus,  scieur  de  Yillechamp,  épousa  Cathe- 
rine de  FIcury,  suivant  contrat  passé  le  4  juin  1558, 
(Jevai)t  le  juge  de  Yillechamp.  D'un  acte  postérieur,  il 
appert  que  Catherine  de  Fleury,  veuve  de  Pierre  De- 
ladus, avait  accepté  la  garde-noble  des  enfants  d'elle  et 
du  dit  défunt  eii  secondes  noces,  lesquels  enfants 
étaient: 

1*  Georges  ; 

â"*  Claude  ci  après. 

m 

Claude  Deladus,  sieur  deVillechamp,  se  maria  suivant 
(^onlrai  du  4 septembre  1583,  signé  Panolly.  Le  nom  de 

i'  Arch.  du  Cher,  C,  1017,  fol.  46. 


âOO 


Atat  ub»  PEnsoMXes 


«on  épouac  a  été  dh-crïcmcnl  ^crit  par  le  copï^le; 
Gtt  fuccessivcmcnt  apgielCe  :   Marie  itagiiet  el  Maris 
Itavcl, 

]<ar  Icllres  patentes  do  S.  M.  du  20  octobre  1392,  fi- 
gnËcs  por  le  Roy.  Itenol,  il  est  Tait  don  à  Claude  Delà- 
duA,  ficur  de  Villcchamp,  dt-s  Truilsdc  la  terre  il«  Char- 
Us,  qui  appartenait  à  l'é^^que  d'Auscerre,  lors  rcLx-lk-, 
en  coitsidirulion  des  services  rendus  k  8.  M.  U'enlrcs 
lettres  patentes,  données  au  camp  de  Nevers,  le  7  dé- 
cembre 1597,  exemptent  Claude  Dcladiis  de  la  contri- 
bution el  service  du  bon  el  arrière-ljan.  En  outre,  dii| 
ccrtiflcnU  cottstntcnt  les  services  rendus  à  S.  M.  par  le 
»ieur  de  Villecliamp,  pendanl  les  années  159â,  159^, 
1391, 13%ctl63 

I.e  27  aofil  1620,  par  un  acte  si^iié  Bourgeois,  gref- 
6cr,  intervient  en  la  juslice  de  Gicn,  un  partngc  entre 
ûuillanme  do  Montigny,  damoisello  Constance  Kaguel 
(»(»  son  épouse,  et  Claude  Deladus,  sieur  de  Ville- 
cliamp,  clirniiic  ayant  la  ^ai'de  uuble  de  ses  cnTant^  et 
de  défunte  Marie  Ravel  (me),  des  biens  apparlenaolà 
ses  enfants  à  cause  de  leur  mère. 

BRANCHE  DE  POHHtRAY 


I 


Claude  Dcladus,  sieur  de  Pommeray,  eul  sans  doute 
pour  (Ils  ; 

ni 

Jean  Dcladus,  époux  de  Marie  Duchesnel,  dont  la 
succession  fut  partagée  le  18  février  1383,  entre  leurs 

enfants,  savoir; 


sous  l'ancien  rlgime  207 

!•  Odet,  ci-après. 

2"*  Marie  Di^ladus,  par  acte  du  18  février  1583,  passé 
par  Minoty  notaire,  vendit  à  son  frère  les  hérilages  qui 
lui  étaient  échus  par  le  décès  de  ses  père  el  mère. 

IV 

Odel  Deladus,  sieur  de  Pommeray,  épousa  Anloi- 
nellede  la  Porle,  suivant  contrat  du  19  août  1618,  si- 
gné Uimbault.  Un  arrêt  de  la  Cour  du  Parlement  rendu 
le  G  août  1627,  signé  du  Tillet,  maintient  Odet  Deiadus 
commeseigneurdcsAlingardscten  lajouissance  et  pré- 
séance des  droits  honorifiques  en  Téglise  de  Coulions. 

En  conséquence  des  pièces  produites  devant  le  bu- 
reau des  finances  de  llourges,  les  trésoriers  de  France 
de  cette  ville  rendirent  une  ordonnance,  le  23  avril 
1637,  pour  confirmer  dans  sa  noblesse  Odet  Deiadus, 
écuyer,  sieur  des  Alingards,  et  interdire  aux  collecteurs 
de  la  paroisse  de  Coulions  de  le  comprendre  à  Tavenir 
au  rôle  des  tailles. 

Un  arrêt  du  conseil  du  3  avril  1696  conféra  la  no- 
blesse à  Louis  Busson,  sieur  de  la  Breuille^  conseiller 
au  présidial  de  Bourges,  en  exécution  d'un  édil  du  mois 
de  mars  de  la  même  année  portant  anoblissement  des 
cinq  cents  personnes  à  choisir  parmi  celles  qui  se  se- 
raient le  plus  distinguées  par  leurs  mérites,  vertus  et 
bonnes  qualités  ^  Il  va  sans  dire  que  ces  situations  ho- 
norifiques ne  se  concédaient  que   moyennant  finance. 

En  17i9,  Antoine  Rivière,  sieur  de  Chalieu,  fun  des 
gendarmes  de  la  garde  ordinaire  de  S.  M.,  demanda  à 

I.  Arch.  du  Cher,  C,  10 ©5,  f»  27  verso. 


2118  ÉTAT  uEi  rensussEs 

Aire  niiiinleiiu  tlans  sa  noblesse  comme  dcicciiiiant 
d'un  écLievin  de  Dourges.  Il  expote  qii«  eon  auleur, 
Jean  Itivière,  tciievin  en  1Ô91)  et  i&M,  a,  «poii&é  en 
srcondifg  noces  Cttllierine  Jaiipllro,  d'où  : 

François  {livière,  qui  épuuEO  Marie  Barjon,  lesqucU 
eiirenl  : 

Antoine  lliviére,  sieur  de  Chalieu,  époux  do  Marie 
Bodin,  d'où  : 

Ignace  Rivière,  pèie  du  réclamant. 

De  l'cnquètu  faite  par  l'iDtcndarit  du  Uerry  il  c>it  ré- 
sulté que  le  pélilionnaire  descendait  bien  direcleinent 
de  Jean  Riviî'ro,  avocat,  mais  rien  n'adémontnï  qui? ce 
fut  ce  Jean  IlivitTC  qui  a  Clé  i'chcvin  en  IQÏIl)  '. 

François  Itobin  delà  Bcrthii-rc,  éCLtyer,  sieur  du  la 
Gaiscliniére,  est  auloris6,  le  H  mara  1763,  à  faire  en- 
rej^islrer  »  Bourse?,  pour  en  jouir  sans  trouble,  lesiet- 
1res  de  noblesse  accordccs  au  mois  de  juillet  H'Aîi  et 
conflrmées  par  Louis  XIV  au  mois  de  mars  !67),  en 
r.iveur  de  Louis  [tubin  de  Munscnoult  et  Isnac  Ilnbin, 
sieur  de  Lambru,  à  raison  de  services  rendus  à  TÉtat. 
baac  csl  décédé  sans  enfants,  mais  son  frère  Louis  a 
'  laissé  un  fiU,  Louis  tlobin,  ïieur  de  Mcrvault,  qui  a 
joui  du  bénéfice  de  ces  lettres,  ainsi  que  ses  descen- 
dants, du  nombre  desquels  est  le  réclamant*. 

M.  du  Mcsnil-Simon,  major  au  régiment  de  la  Sarre, 
demande  à  l'ijilendant  du  Beny  un  certificat  de  no- 
blesse en  faveur  de  son  neveu,  qui  venait  d'être  pour- 
vu d'une  place  de  la  marineau  dé[jartement  de  Roclie- 
forl.  L'intendant  Dodart  a  délivré  aussitôt  lecerUftcai 


sous   L*ANG1EN   RÉGIME:  299 

suivant,  dont  la  minute  est  écrite   entièrement  de   sa 
main  : 

«  Certifions  que  MM.  du  Mesnil-Simon,  dont  un  est  ma- 
«  jor  du  régiment  de  la  Sarre,  sont  d'une  des  plus  an- 
«  ciennes  et  des  plus  illustres  maisons  de  cette  province, 
«  y  sont  reconnus  comme  tels  et  passent  sans  contradic- 
«  tion  pour  avoir  contracté  anciennement  des  alliances 
«  avec  les  plus  grandes  maisons,  telles  que  celles  de  Ro- 
«  chechouart,  de  Bauffremont  et  de  Courtenai.  » 

«  Fait  à  Bourges,  le  11  novembre  1715  K  » 

Sur  une  information  prescrite  par  l'intendant,  le 
subdélégué  du  Blanc  répond  le  16  mai  1757  : 

M.  de  Marans,  engagé  dans  la  compagnie  de  M.  de 
Champinel,  du  régiment  des  gardes- françaises,  est  fils 
de  M.  de  Marans  de  Laudellerie,  capitaine  au  bataillon 
de  Châteauroux.  Sa  famille  est  de  Tune  des  meilleures 
maisons  du  Poitou  et  acompte  un  officier  distingué  sur 
mer,  un  autre  dans  Tartilierie,  un  troisième  lieutenant- 
colonel  au  régiment  de  Beard  (sic)  qui  n'est  mort  que 
depuis  peu,  et  un  autre  officier  des  gardes  du  roi,  vi- 
vant actuellement  et  pourvu  d'une  pension. 

Il  a  peu  de  bien  de  son  père  ;  il  en  aurait  davantage 
du  côté  de  sa  mère,  qui  est  fille  de  M.  des  Rosiers, 
mort  capitaine  des  portes  de  la  Rochelle.  Mais  celle-ci 
est  calviniste  et  la  différence  de  religion  Ta  poussée  à 
ne  rien  faire  pour  sa  famille.  Ses  deux  frères  sont  aussi 
de  bons  sujets  :  Tun  sert  dans  le  régiment  de  Picardie  ; 
l'autre  dans  celui  de  Poitou  '. 

Le  25  mai  4769,  le  sieur  d'Arthuvs  envoie  à  M.  Du- 

1.  Arch.  du  Cher,  C,  S88. 
8.  Arch.  da  Cher,  C,288. 


."'.OO  f.TAT   !>£!!   PERSONStS 

prc  lie  SiiinL-Muiir,  înlenJanl,  un  cxempluirc  du  1  am-l 
qu'il  a  ol)lC[)U  contre  M.  Popiiieau,  qui  lui  conleMail 
In  qn.itilé  ilo  genlilliomine.  Cel  exempiaiti!  manque 
malhciircuiciiicnt  nu  dossier;  il  n'y  rc*le  que  lo  Iracu 
lie  son  passûge.  nienlionnée  par  la  lellrc  d'envoi  ', 

Loiiià  XVI  accorda,  In  30  aofil  1785,  des  lellres  d'hon- 
neur cotiriïraul  In  noble^ïe  ù  Jacques -François  Bernot 
de  Clmranl,  conscillur  du  roi,  liculcnanl  particulier  au 
bailliage  el  siège  présidial  de  Bourges,  après  vingt  ans 
d'exorcice,  depuis  le  23  mars  I7C5,  sur  provisions  du 
20  février  procèdent,  jusqu'au  26  n.*ûl  nSSJouroùle 
ïieur  IMiilipppa  Itapin  a  lïté  pourvu  de  cet  office  enaon 
lieu  el  place.  Ces  luLlies  furent  cnre^jislrÉes  au  parle- 
ment le  7  septembre,  puis  ou  sii'-ge  prôsidial  de  Bour- 
ges le  28  novembre  nsS  '. 

M.  de  Laboulaye,  chevalier  de  SainL-Louis,  demeu- 
rant h  l'hôtel  d'Anjou,  rueDaupliine,  à  Paris,  demande 
à  l'intendanl  du  Berry,  le  15  uclobre  17S7,  des  pièces 
que  ri^clamcM.  le  prêsiilunl  d'nozier,chei  lequel  il  fait 
des  preuves  de  noblesse  pour  Sainl-Cyr.  11  voudrait 
produire  ce  qui  a  été  prononcé  au  sujet  de  su  Tamille 
lors  de  la  recherche  de  noblesse  en  1666  jusqu'en  Wïi 
et  de  ICflC  à  1721. 

L'inli^ndant  se  borne  à  faire  connaître  qu'il  n'exïsie 

dans  fcs  bureaux  aucune  trace  du  travail  fait  en  (666 

el  en  ItiOG  pour  la  vérification  de  la  noblesse   dans  la 

généralilil  de  Bourges'. 

Celle  réponse  ne  fait  pas  honneur  à  l'adminislratioR 


(.\rcb.  du  Cher,  C,  188. 
S.  Arcti.  du  Cher,  C,  3t«. 

ï.  Arch,  du  Cher,  C.iSl. 


-^ 


sous  L  ANCIEN   RÉGIME  301 

de  Tancicn  régime,  car  chacun  sail  aujourd'hui  que 
Tarmorial  général  de  France  a  été  dressé  par  d*Hozier 
à  Taide  des  vériOcations  de  noblesse  faites  en  i6v)6  et 
années  suivantes.  La  Société  des  Antiquaires  du  Centre  a 
publié  ce  travail;  pour  la  généralité  de  Bourges,  dans 
le  tome  XII  de  ses  Mémoires.  Par  une  autre  publica- 
tion \  on  connati  dans  ses  plus  grands  détails  les  résul- 
tats de  celle  opération  que  Ton  considérait  comme  de- 
vant être  fructueuse  pour  le  trésor  et  qui  a  entraîné  des 
frais  excessifs.  En  efifet,  le  2  avril  1700,  le  montant  des 
rùles  de  la  généralité  s'élevait  à  101 ,562  livres  ;  on  avait 
accordé  des  décharges  pour  18,655  livres  et  recouvré 
seulement  37,907  livres.  On  s'attendait  enfin  à  un  nou- 
veau mécompte  pour  déduire  des  taxes  à  recouvrer  : 

lo  Les  curés  dont  le  revenu  était  inférieur  à 
200  livres,  malgré  les  dires  du  traitant  ; 

2°  Les  trois  quarts  des  huissiers  et  notaires  dont  on 
serait  obligé  de  vendre  les  meubles,  ju?ques  aux  lits 
même,  pour  recouvrer  la  taxe  ; 

3^  Les  commis  des  fermes  à  pied  appointés  à 
350  livres,  ou  à  cheval  appointés  à  600  livres. 

Quant  à  la  vérification  de  16G6,  elle  a  été  consignée, 
pour  la  généralité  de  Bourp^e-,  en  un  registre  in-folio 
dont  la  destinée  a  été  longtemps  obscure,  mais  qui 
heureusement  est  tombé  en  bonnes  mains,  puisqu'il 
appartient  aujourd'hui  à  M.  Anatole  Doazan,  membre 
libre  de  la  Société  des  Antiquaires  du  Centre.  Il  serait 
facile  d'en  donner  ici  une  description,  môme  une  ana- 


1.    De    BoisUlle,  Corresp,    das   contrôleurs   généraux^  t.  II, 
p.  3S. 


^ 


SOI  tTAT   DtS   PEElSOSNFa 

lyic  (le  ce  qu'il  coiilionl,  si  la  primeur  n'en  revenait 
(le  droit  à  celui  qui  lo  po^nède. 

En  1188,  iDiKlarne  Delcau,  née  de  Laigue,  allacliée 
nu  service  Je  inaJume  Èlifubelh,  avait  à  produire  des 
preuves  de  nobleâse  à  raison  de  sa  chnrge,  et  les 
recherche!!  Tniles  à  ce  sujet  moatrenl  que  â'il  existe  de 
trop  nombreuses  iacuocâ  dans  les  Archives  de  rinlrn- 
dance  ce  n'est  pns  seulement  de  nos  jours  qu'on  a  pu 
les  conslalcr. 

En  efTet,  à  une  date  qui  n'est  pas  indiquée,  M.  Lam- 
bert d'Herbigiiy,  intendant  do  Berry,  aurait  rendu,  en 
Faveur  de  Jean  de  Laitue,  seigneur  de  Vernnge  cl  de 
Bellevue,  une  ordonnance  qui  ne  s'est  pas  relrouvfe. 
Un  recueille  à  co  snjeL  des  rcnscigncmenlB  dans  la 
province,  et  f>  la  date  du  3t}  juin  1788.  Guiilaume  de 
l,ei>pinasse,  capitaine  de  dragons,  chevalier  de  Saint- 
Louiâ,  ''crit  de  la  Ûranf^c-au-Gouru.  paroisse  de  Sainl- 
Itenott-du-Sault,  qu'il  peut  mieux  que  personne  ren- 
seigner sur  la  génédlojfie  de  la  riimille  de  I.aif;ue. 
parce  qu'il  a  6pousé  lui-même  une  demoiselle  de  ce 
nom,  propriétaire  du  château  de  la  Grange  où  il 
demeure,  et  qu'il  est  en  possession  des  titres  de  la 
famille.  A  la  suite  d'une  correspondance  dont  il  ne 
reste  que  quelques  traces,  il  communique  à  l'inlendant, 
le  1"  octobre  suivant,  les  titres  que  feu  Gabriel  de 
Laigue,  écuyer,  avait  produits  ù  U.  Tuheuf,  pour  lors 
intendant  du  Berry  ;  titres  résumés  dans  un  inventaire 
au  bas  duquel  Tut  écrite,  à  la  date  du  3  juillet  1669, 
l'ordonnance  de  M.  Tubeurqui  maintient  le  sieur  de 
Laigue  dans  la  jouissance  de  sa  noblesse. 

Gabriel  de  Laigue,  écuyer,  sieur  de  la  Grange-au- 


sous  l'ancien  régime  303 

Couru,  fils  du  précédent,  obtint  à  son  tour  un  nouveau 
jugement  dans  le  même  sens,  rendu  à  la  date  du 
14  décembre  1714,  par  l'intendant  Foullé  de  Marlan- 
gis  *.  Ce  furent  donc  les  archives  parliculières  qui 
vinrent  ici  suppléer  aux  lacunes  des  layettes  adminis- 
tratives. 

Ântoine-Charles-Gabriel,  marquis  de  Folleville,  sei- 
gneur de  Manancourt,  Beaumarlin  et  autres  lieux  en 
l'élection  de  Péronne,  colonel  d'infanterie  et  chevalier 
de  Saint- Louis^  possédait  des  terres  considérables  en 
Berry,  notamment  à  Casteinau,  du  chef  de  sa  femme 
Catherine-Charlolle-Sophie  de  Bussy.  En  cette  qualité, 
il  pensa  qu'il  était  de  son  intérêt  de  faire  enregistrer 
ses  titres  de  noblesse  au  bailliage  de  Berry  et  siège 
présidial  de  Bourges.  Il  formula  dans  ce  sens  une 
requête,  le  24  février  1789,  en  produisant  ses  titres 
généalogiques  et  des  lettres  patentes  du  mois  d'avril 
1719,  érigeant  en  marquisat,  au  profit  de  ?a  famille, 
la  terre  de  Folleville,  en  Picardie*.  Ce  n'est  assurément 
pas  aux  archives  du  Cher  qu'on  aurait  eu  la  pensée  de 
chercher  un  pareil  document.  La  Société  des  Anti- 
quaires (le  Picardie  en  a  accueilli  la  communication 
avec  empressement,  et  a  publié  cet  extrait  de  la  généa- 
logie de  Folleville  dans  son  bulletin  de  18i;5,  page  39'J. 

De  tout  temps  les  usurpations  nobiliaires  se  sont 
multipliées.  Si  de  nos  jours  elle  ne  sont  plus  qu'une 
simple  satisfaction  d'amour  propre,  jadis  elles  soule- 
vaient à  la  fois  le  mécontentement  des  nobles  qui 
voyaient  s'infiltrer  dans  leur  classe  des  gens  sans  qua- 

î.  Arch.  da  Cher,  C,  «88. 
2.  Arch.  du  Cher,  B,  334. 

u 


30*  ÉTAT  m»  PERSONNES 

lilù,  et  les  clameurs  des  roluriers  sur  lfsi]uel*  reUim- 
Liaictil  le  poids  de  la  Inillc,  donl  l«s  noliles  liaient 
exempts,  Aussi  fut-il  Tait  en  cette  matière  Ue  fc^qucnti 
rrglcment!'. 

Un  arr^l  du  conseil  du  7  juin  I7S7,  en  con»iiltrnlioii 
lie  ]'av<>neinenl  du  roi  à  In  couronne,  ordonne  le 
recouvrement  li'un  droit  de  conflrmnlion  portant  (iir 
les  octroii,  rranctalli^,  oriice»,  forgng  et  Tourneaux, 
marcliuiulj,  cab.ir«lirrs,  artâ  H  métiers,  i<leâ  et  i»lol». 
noMcssc,  dimiainc.  nalitralilé,  foires  ri  mnrclitïï,  fussi-s 
el  rfmpnrti.  1^  taxe  sur  la  nublesEO  ëlait  en  principe 
lie  3,UUI1  livres  par  clicf  de  famille,  mais  dan^  la  prali- 
quo,  on  abaissa,  en  praporlicm  de  chacun,  ce  don  de 
joyeux  avènement  '. 

Bienl6l  encore,  il  faudra  supporter  une  nouvelle 
coniribulion,  car  une  ordonnance  du  30  juillet  17f>0 
enjoignit  aux  nobles  de  foire  enregistrer  leurs  armoi- 
ries, sous  peine  de  rn>  plus  |Hiiivoîr  en  poHer.  Il  arriva 
ce  qui  se  passait  toujours  en  pareil  cas  :  c'ett  qu'on 
m  plus  de  nouveaux  nobles  qu'on  n'en  détruisit.  Le 
désir  d'augmenter  les  recettes  engag«iil  à  passer 
légèrement  sur  des  déclarations  équivoques,  el  pour 
|ieu  qu'une  branche  fût  anciennemenl  sortie  de  la 
roture,  tous  les  rameaux  de  la  même  famille  s'en  pré- 
valaient cl  réussissaient  souvent  à  faire  admettre  leurs 
prétentions. 

Un  fit  vainement  obscrverau  contrôleur  générai  que 
l'ordonnance  sérail  d'une  application  parfois  difiîeile, 
la  plus  grande  partie  des  nobles  de  province  ne  portant 


1.  Arch.  du  Cher,  C,  187,  113. 


^ 


sors  l'ancien  bégiue  305 

>oinl  d^armoiries,  si  ce  n'est  sur  leurs  cachelSy  el  beau- 
coup d*enlre  eux  n'en  possédant  môme  pas.  Où  les 
porte  raie  nl-ild?  Ils  n'ont  point  de  carosses  ni  de  ban- 
doulières pour  leurs  gardes.  A  la  vérilé  leurs  armes  se 
Ironvenl  sur  leurs  châteaux  et  quelquefois  sur  leurs 
lilres,  mais  elles  y  sont  depuis  longtemps,  même  sur 
des  châteaux  el  des  églises  dont  les  droits  seigneu- 
riaux ont  changé  de  main..  Faute  d'enregistrement, 
faudra-l-ii  les  faire  eiTacer*  ? 

Un  autre  édit  du  mois  d'avril  1771  porte  confirma* 
lion  des  anoblis  depuis  i7l5,  en  leur  imposant  Tobli- 
galion  de  payer  chacun  une  taxe  de  6,000  livres,  outre 
2  sols  pour  livre.  Au  mois  de  septembre  suivant,  on 
exempta  divers  offices  de  cetle  finance,  à  charge  de 
faire  enregistrer  gratis  les  lettres  de  vélérance  ou 
provisions'. 

Enfin  un  édit  du  11  mars  i776  ordonna  de  faire  en- 
registrer sans  frais  au  greffe  de  la  cour  des  Aydes,  et 
dans  un  délai  de  six  mois,  toutes  les  conflrmalions  de 
noblesse  antérieure  ^ 

Ce  ne  fut  pas  sans  de  nombreuses  réclamations  que 
les  recouvrements  s'effectuèrent,  car  les  nouveaux 
droits  frappaient  des  chefs  de  maison  pourvus  souvent 
de  beaucoup  d'enfanis  et  de  peu  de  revenus.  Les 
enquêtes  faites  à  ce  sujet  fourniront  parfois  aux  généa- 
logistes des  indications  inédites  et  intéressantes. 

De  toutes  les  familles  de  Bourges  qui  ont  acquis  la 
noblesse  par  mairies  et  échevinages,  depqis  Tannée 

1*  Arch.  du  Cher,  C,  288. 

2.  Id. 

3,  /(/. 


300  ÉTAT    DKS   TEBSOSSES 

16411  jiisijir.iu  mois  ilo  scplembrc  171.1.  ri  siijellesen 
consËquence  à  payer  uh  droit  de  corillrmalion,  il  n'en 
resUilplua  qu'un  petit  nombre  à  la  dat«  du  10  janvier 
1730.  Li  {ilupnrt,  déi  cette  épotguc,  étaient  élcinle^  nu 
sorties  de  la  province,  ainsi  qu'il  réstiHe  de  la  liste 
suivante  drcBfi6c  par  la  municipalitû  et  annotée  de  la 
main  m^me  de  M.  Dodait,  inlemlant  du  Derry  '. 

1(>13.  —  Maire  :  l'icrre  Durand,  On  ne  le  commîl  /nn. 
Eclicviiis  :  Hitbcrt  du  Coing,  ïieurd'Acon. 

Hubert  Hodeau,  (ienr  du  Tronçnv. 

/.a  race  èleinle. 
Simon  Depardieu,  sieur  du  Merni-'. 
/.a  race  élf'nle  on   a  quiUp  In 
pron'nee. 
l'icrre  Pilluux,  ficur  de   Liclii.  On 
ne  connaît  pas  celte  famille. 

I04f.  —  Maire  :  Pierre  t)urand.  Comme  dessus. 

Éclievins  :  Itobert  Hodeau.  Comme  dessus. 

Simon  Depardieu.  Comme   dessus. 

Pierre  Pilloux.  Comme  dessus. 

Jean  Chenu,  sieur  de  Mangou.   // 

y  eu  a  deux;  un  fort  pauvre  çui 

demeure  près  d'Aubigny;  l'autre 

es(  major  au  régiment  de  la  ma- 


16{3.  —  Maire  :  KobertHcurtault,  sienrdu  Sulier.  Un  eu 
I.  ,Vrch  *i  Cher.  G,  M?. 


sous   L'aNCILN    RéGIMB  307 

reste  point  d'enfants  mâles.  Les 

filles    ont    épousé    des    gentils- 

hommes, 
Fkhevins  :  Pierre  Pilloux.  Comme  dessus» 
Jean  Chenu.  Comme  dessus, 
Jean  de  I*Espinasse.   Il  ny  en  a, 

plus, 
Jacques   Gougnon,  écuyer,  sieur 

du     Bois    de    Vèvre.     Ancien 

gentil/tomme, 

1646.  —  Maire  :  Robert  llcurlaull.  Comme  dessus. 
Éciievins  :  Jean  Lespinasse.  Comme  dessus, 
Jacques  Gougnon.    Comme  dessus. 
Simon  Poupardin.  Il  y  en  a  un  qui 

meurt  de  faim, 
Henri  Yignaudon,  sieur  de  la  Bel- 
linière.  Inconnu, 

4647.  — Maire  :  Etienne  Mercier.  Ancien  gentilhomme ^ 

mais  il  nen  reste  plus, 
ÉcJievins  :  Simon  Poupardin.  Comme  dessus. 
Henri  Vignaudon.  Comme  dessus. 
Pierre  du  Bel,  sieur  de  Montillct. 

//  en  reste  un  qui  est  fou, 
Pierre  Berault,  sieur  de   Fonbon. 
//  nen  reste  plus, 

1648.  —  Maire  :  Etienne  Mercier.  Comme  dessus. 
Échevins   :  Pierre  du  Bet.  Comme  dessus. 
Pierre  Berault.  Comme  dessus. 


Jeun  DaiDours.  ficur  ôe  Vauverl. 

Il  y  a  un  jitttie  enfant  fous  la 

tutelle  de  sa  mère- 
FrançoU  Monicaull,   sieur  de  la 

(^bausei^e.  Jl  y  en  a  un  qui  pré- 

lend  remonter  plut  haut. 

-Maire  :  Claude  Biet,  »ieiir    de  Maubrancbo, 
Ancien  gentilhomme. 
Kclievins  :  Jean  Damourd.  Comme  deisus. 

François  Mouîcault.  Comme  deisus- 
Pierre  Pelct. 

François  Chollel,  sieur  de  la  MuLle. 
/l  n'en  retle  point. 

lO.  —  Maire  :  Philippe     Lcbègue.    Attcien    gentil- 
homme. 
Ëchevins  :  François  Tbibaull,  sieur duCarroy. 
//  eu  reste  u„e  vieille  fllk  qui  ne 
fera  point  de  lignée. 
Pierre  Decuau,  sieur  du  Kozay.  // 
en  reste  qui  se  prétendent  plus 
anciens. 
François  Lesieur,  sieur  du  Noin- 

leaii.  //  en  reste  un  malaisé. 
Iloberl  Ilodeau.  Comme  dessus. 


S 


1631 .  —  Maire  :  Claude  de  Biet.  Comme  dessus. 

li^clievins  :  LaurenLMoieau,  sieurdela  Grand- 
Faye.  Il  en  reste  deux:  unmaric, 
un  garçon . 


SOLS   L^ANCIEN   RÉGIME  309 

Etienne  Coibin,  sieur  de  la  Renar- 
dière. H  n'en  reste  plus, 

Jean  Scbize  de  la  Molte-Turlin. 
Jl  n  en  reste  plus, 

Ursin  Fougeron,  sieur  de  la  Folie- 
Bâton.  Il  n'en  reste  plus. 

.  —  Échevins  nommés  par  le  roi  : 

Jean  Ruelle  du  Ghaudry,  sieur  des 

Beurtes.  //  en  reste  un  marie, 
Jacques  Gougnon.  Comme  dessus, 
Etienne   Gardinal.    £n    reste    un 

garçon,  officier  dans  le  régiment 

de^Picguigny , 
François   Monlagu,    sieur    de    la 

Brosse.  En  reste  un  garçon  fort 

pauvre, 

1662.  —  Maire  :  Jean  Hemeré,  sieur  de  Tuet.  // 

n'en  reste  plus, 
Échevins  :  Glaude  Leiarge,  sieur  de  Guiily. 

En  reste  deux  chanoines, 
François  de. Montagu.   Comme 

dessus, 
Philippe  Bonnet,  sieur  du  Gen- 

netoy.  En  reste  deux  garçons, 
Nicolas     Gourdon,     sieur    de 

ISainte- Catherine.    On   n'en 

connaît  point, 

et  1652.  —  Maire  :  Claude  Bict.  Comme  dessus, 
Échevins  :  Jean  Ruelle.  Comme  dessus. 


Jacqnei  GcMigitoo,  Cm 


1053.  —  Maire  :  Jean  llemeri.  Comme  deata. 

^.Rhevino  :  Philippe  Donnel.  Cummu  dtÊam. 
Nicolas  GourdoD.   Comme  iatta. 
Silvain  Poupardin,  sieurdee  Grea- 

gièrti.  //  n'ftt  reste  jUtu. 
JoQR  Chenu,  sieur  d«  Chou.  Il  n'eu 
rem  plus. 

I63i.  —  Moire  :  Jean  Hemeré.  Comme  4euut. 

Echevîn*  :  SilvAÏn  Pouparilin.  Camtue  rfciow. 

Jeun  Clieiiu.  Comme  tlertut. 

i'ierre  de  Buurdiiioue.  Iht'en  reuf. 

jili'H,  celle  fawUU  a  fouiiu  dam 

unv  de  ffenlils/iom'aes. 

Loiii»  (le  Ligonnt.  //  n'en  reileplut. 

-  Mnire  :  l.«iiii  Foucaull,  sieur  de  Chambon. 

//  vn  rcxlc,  mais  ils  se  pr'^lemtciU  de 

plui  ancienne  noblesse. 

lîclievin!  :  Vierre  de  Dourdaloue,  sieur  de  la 

Creusée.  Comme  dessus. 

I.uiiis  de  Ligonat,  sieur  de  Laubcs- 

piiie.  Il  n'en  reste  plus. 
Ocnnain  de  Monicault,  sieur  de  la 
Chaussée.  lien  ivsie,  mais  il  a 
reniinci-  aux  privilèges  par  un 
arle  ati  greffe. 
Jean  Prévost.  On  n'eti  connaît 
point. 


> 


sous  L  ANCIEN    lŒGJME  «UI 

i6o6.  —  Maire  :  Louis  Foucault.  Comme  dessus. 

Kchevins  :  Germain  Monicaull.  Comme  dessus. 
Jean  Prévost.  Comme  dessus, 
Nicolas  Turlier,  sieur  de  Luis.  // 

n* en  reste  point. 
Léon  Guinel,  sieiir  de  la  Traye.  // 
ny  en  a  plus. 

1657. —  Maire:  Pierre    Gayaull,    sieur  de  Menelou. 

Ancien  gentilhomme. 
Kchevins  :   Nicolas  Turlier.  Comme  dessus. 
Léon  Guinel.  Comme  dessus. 
Gabriel  Desfriches, sieur d'Aubiilv. 
//  en  reste  un  veuf  qui  a  un 
fils. 
Jacques  Bourges,  sieur  duBouchel 
et  de  la  Haudelle.   Mort  depuis 
peu  sans  enfants. 

i058.  —  Maire  :    Pierre  Gayaull.  Comme  dessus. 
Ëchevins  :  Léon   Guinel.  Comme  dessus. 

Gabriel  Desfriches.  Comme  dessus. 
Jacques  Bourges.  Comme  dessus. 
Pierre  Niquel,    sieur    de    Terre- 
franche.  IS'^en  reste  plus. 

IG59.  —  Maire  :   Henri  Lebègue.  Comme  dessus. 

lichevins  :  Vierve^'iquei.  Le  dernier  mort  de 

cette   famille  était   chanoine  de 
Vatan. 


312  ÉTAT  DtS   PEES05&ES 

Jude  Tliadée  de   Bourgeot,  sieur 

de  Boissoudy.  //  en  reste  un  em^ 

ployé  des  gabelles. 
Guillaume    Pinault,     sieur     des 

Ormeaux. 
François  de  Fougay.  //  n'en  reste 

point, 

iG60.  — Maire:  Henri  Lebègue.  Comme  dessus, 

Échevins:  Jude  Thadée  de  Bourgeol.  Co/w/we 

dessus, 
Guillaume  Pinault.  Comme  dessus, 
François    de    Cougn}*,   sieur    de 

Molineuf. 
Denis  Catherinot,  sieur  de  Cham« 
proy.  Jl  en  reste  un  garçon  et 
mourant, 

lOGI.  —  Maire  :  Henri  Lebègue.  Comme  dessus, 

f]{'\\c\ïn<  :  Fraiirois  de  Cou^ny,  Comme  des- 
sus. 

Denis  Calherinol.  Comme  dessus. 
(iille   Augic,  sieur  de  la  Chouar- 

(iière.  I\'en  resie point, 
Jean  Fouchier,  sieur  de  la  Boisse- 

lée.  \'en  reste  point. 

IO(L\    —    Maiie:   Pierre  Petit,   sieur  de  iMopré.  //  en 

reste,   mais  ils  sont  plus  anciens 
f/enfilslfommes. 
Kehevins:  Gille  Augiê.  Comme  dessus. 


sous   L^ANCIEN    HKGlMii:  313 

Jean  Foucbier.  Comme  dessus. 

Morisse  Bichier,  sieur  de  Cbanle- 
grelet.  N'en  reste  plus  peut-être 
que  le  receveur  du  Blanc. 

Jacques  Lebloy.  N'en  reste  plus 
que  dans  les  environs. 

3.  —  Maire:  Pierre  Pelit.  Comme  dessus. 

Échevins  :  Jacques  Lebloy.  Comme  dessus. 

Jean     Danjou,   sieur  de  Moison. 

N'en  reste  plus, 
Henri  Chamillarl,  sieur  de  Yillale. 
N'en  reste  plus  dans  la  province» 
Nicolas    Catberinot.     N'en    reste 
plus. 

4.  —  Maire:  Henri  Labbe,  sieur  de  Champgrand. 

Ancien  gentilhomme. 
Echevins  :  Henri  Cbamillart.  Comme  dessus. 

Nicolas  Catherinol,  Comme  dessus. 
Paul  Leiarge,  sieur  de  Crezancé. 
//  en  reste  un  marié  avec  des  en- 
fants. 
René  Dorsanne.  //  existe  des  Dor- 
satine  dans  la  province^  mais  on 
ne  sait  s'ils  viennent  de  là. 

Ils  ne  le  prétendent  pas,  ils  se 
disent  plus  anciens. 

o.  —  Maire  :  Henri  Labbe.  Comme  dessus. 

Échevins  :  Henri  Chamiliart.  Comme  dessus. 


311  ttST   I>eS   fERSâXXEs 

Nicula»  Calherioot.  rfWRut;  éfuia. 
Paiit  L«lar^.  Comme  drttia. 
Ftené  Dorî«nD«.  Comme  dfuui. 

9  août  IflAS.  --  G3«[iar(l  Tliomot  de  laTliaaina&»i(-f^, 
à  tB  place  de   lleori  Cbamillard 
•lécédé. 

iCOO.  —  Mairi!  ;  Jacques  Gougnon.  Commtdetiut. 

ÉcbeviD9  :  Gaspard  Thomas  de  la  Tbaoïnss- 
sicre. 
Denis  IleurUult.  Ae  mie  point  de 

miUes. 
Louis  Pinson, tienrdc  la  Coulure. 

N'en  rêsle  plus. 
Pierre  Picot,    sieur  de   Soupiie. 
Eleinl. 

IC67.  —  Privili'ge  de  noblesse  révoqué  aux  échevjns, 
continué  seul  aux  maires. 

iri68  à  1671.  —  Robert  Hodeau,  mBÀre.  Comme  dessus. 

)C72  à  iG7l,  —  Clément  Agard  des  Roziers,  maire.  5e 
prétend  de  plus  ancienne  noblesse. 

1073  à  IC77.  —  Pierre  de  la  Chapelle,  maire.  Éteint. 

1C7RàlC8l.—   Claude    Bêcuau,    sieur    des   Ruauic, 
maire.  Celle  branche  est  éteinte. 


> 


sous  l'ancien  régime  315 

1G82  à  1685.  —  André  Chenu,  sieur  de  Boisday,  maire. 

En  reste  deux  misérables, 

# 

1686  à  4689.  —  Germain  Leiarge,  maire.  Eteint. 

4690  à  1692.  —  ÉlienneGassot,  sieur  de  DefTend.  Plus 

ancien, 

1693.  —  Gabriel  Lcbèguo,  sieur  du  Ghaillou  et  de  la 

Cour,  maire  en   lilre  d'office  jus- 
qu'en 1704. 
Malhias  Lcbègue,  chevalier,  sieur 
de  la  Cour  el  du  Chaillou,  Ois  du 
précédent,  maire  jusqu'en  1717. 

Nous,  maire  el  échevins  certifions  le  présent  état 
véritable.  A  Bourges,  en  rHùtel-de-ville,  ce  28  février 
1730. 

Signé:  Baralon  de  Dames,  maire;  Tuilier,  Dema- 
zières.  Couturier,  Bonnardel. 

De  tous  les  membres  de  cette  ancienne  noblesse 
bourgeoise,  c'est  à  peine  s'il  reste  aujourd'hui  quel- 
ques rejetons. 

Les  sieurs  Mangin,  à  la  date  du  7  avril  1730,  deman- 
dent une  réduction  de  leur  taxe  de  noblesse.  D'après 
les  renseignements  recueillis,  l'un,  le  sieur  Mangin  de 
Poussioùx,  ci-devant  lieutenant  au  régiment  d'Anjou, 
fils  d'Etienne  Mangin  de  Poussioux,  a  pour  tout  bien 
une  maison  au  Blanc,  qui  n'est  de  nul  rapport,  un 
morceau  de  vigne  à  récolter  cinq  ou  six  pièces  de  vin. 


31(1 


ÉTAT  DBS   PEnS'tHHES 


un  pclil  dieini;  ilana  la  paruiâsc  de  Sainl-HiiLone  ilii 
Diane,  deux  mélairies  ilnns  les  paroisses  de  Ncons  et 
(le  Saint- Pierre  du  Tournim,  en  Touraioe,  pouvnnt 
valoir  cbacutte  cent  vingt  ou  cent  quarante  livres  de 
revenu  annuel.  Il  a  six  etiTanla,  dont  lroi>«  garçons  el 
trois  tilles,  L'niné  est  prêtre,  cl  le  ptre  a  dû  faire  d» 
emprunts  pour  le  conduire  à  cette  dignili>.  I.e  cadet 
s'est  fait  religieux.  Le  troisième  s'est  jelé  dans  le 
rOginienl  de  Niculuy-Cudel,  faute  d'avoir  pu  recevoir 
l'éducnlioR  qui  conviendrait  au  rang  de  sa  famille.  Lra 
trois  filles  restent  à  la  mnison  sans  qu'un  puisse  les  ËlaMir, 

L'aulre  est  te  sieur  Mangin  des  Touche.',  ci-devant 
lieutenant  au  rÉgiment  de  Picardie,  Gis  de  François 
Mangin  des  Pelils-Agcs,  Il  a  six  enfants,  dont  un 
garçon  qui  reste  au  Blanc  sans  rien  faire,  sa  famille 
ËInnt  hors  d'étal  de  lui  faire  donner  de  l'éducation. 
Par  indivis  avec  ses  six  sccurs,  il  possède  pour  lt<ul 
liien  deux  métairies.  L'nlnée  de  ses  sœurs  a  vendu  sa 
|inilioii  pour  mille  livres  cl  ne  peut  être  payée  '. 

Qu'on  ne  dise  pas  que  des  situations  aussi  précaires 
sont  des  exceptions  ;  assez  d'autres  exemples  permet- 
tront de  inonlrer  que  la  petite  noblesse  de  province,  si 
gcncralement  enviée,  possédait  au  premier  rang  de 
ses  prérogatives  le  privilège  de  la  misère. 

M.  Desrocliea  du  Coudraj'-llerpin  est  déchargé  de  ht 
capilation,  le  S9  juillet  1730,  pdur  une  autre  cause, 
car  il  est  chevalier  de  Malte,  et  cet  ordre  a  contracté 
un  abonnement  pour  payer  directement  les  impositions 
de  ses  membres  ', 


■n 


sous  l'ancien  régime  317 

la  claie  du  21  septembre  1730,  le  sieur  Berlrand, 
îlhomroe  du  Berrv,  demande  une  réducUon  de  sa 

de  noblesse,  parce  qu*il  a  perdu  pour  25,000  francs 
dans  un  incendie  survenu  le  5  mars  précédent, 
un  de  ses  voisins  ^ 

e  contrôleur  général  communique  à  l'intendant,  le 

septembre  1730,  un  placet  par  lequel  Maximilien- 
^îenne  Cholet,  écuyer,  sieur  de  la  Planche,  remontre 
^*il  ne  peut  payer  la  somme  de  2,000  livres  pour 
^ilOrmation  de  sa  noblesse.  Déjà  son  père  et  son  aïeul 
^tii  payé  la  même  somme.  Quant  à  lui,  il  a  le  malheur 
^'étre  chargé  d'une  gro5se  famille,  notamment  de 
quatorze  filles,  dont  douze  sont  religieuses  professes. 
Deux  d*entre  elles  ont  vu  leurs  maisons  ruinées  par  le 
système  (l^w)  et  sont  actuellement  chez  le  suppliant 
et  à  ses  charges.  Après  le  décès  de  son  père,  il  s'est 
révélé  un  si  grand  nombre  de  créanciers  qu'il  a  été 
obligé  de  renoncer  à  sa  succession.  La  liquidation  du 
»}slème  a  absorbé  le  peu  de  bien  qu'il  a  eu  de  sa  mère, 
en  sorte  qu'il  est  hors  d'état  de  subsister  et  encore 
moins  de  payer  ce  qu'il  doit  '. 

« 

Le  sieur  Corbin  des  Chaumes,  dont  la  famille  avait 
été  anoblie  paréchevinage,  était  porté  pour  2,000  livres 
au  rôle  de  la  taxe  de  la  noblesse.  Il  avait  été  interdit 
par  sentence  rendue  le  10  juin  1297  au  bailliage  de 
Bourges.  M.  Turpin  de  Saudre,  son  curateur,  demande, 
le  2  octobre  1730,  qu'il  lui  soit  accordé  une  forte  modé- 
ration,   attendu    qu'il    est    réduit  à   vivre  avec  une 


i.  Arch.  du  Cher,  C,  187. 
2.  Arch.  do  Cher,  C,  187. 


318  tTAT  DES   rEtSOXXCS 

l^nsion   An  HO  livres  i|iie  Itii  foiil  see  créanciers  '. 

SI.  (le  BoUrey.  sieur  de  MoDtagu.  expose,  )o  97  octo- 
bre I7JU,  iu*il  n*e9t  pas  en  Clal  de  |i»y(r  la  (axe  k 
lAi)uellc  il  a  vM  iinpU:i>  pour  druit  Uc  conrirmalion  '. 

Cne  n-elamalion  tlifTt^rftilc  csl  failc,  le  G  avril  1731, 
par  te  »tcur  Pelil  de  Tracy,  qui  pri>t«ii<)ail  m^  pas 
devoir  dire  compris  au  rdle.  £n  I7l1î,  il  demamlo  encore 
une  rédiicliou  de  %i  livrer,  10  sole,  â  laquelle  il  aurait 
ilé  mal  à  propos  irnpo&^,  ne  possédant  qu'à  liLrc  H'usu- 
frtiil  le  lioii  e(  Ùet  de  Villaiiie,  en  In  paroUsc  de  Lugnj^ 
Cltompagne.  Ce  kicii  apparlvnail  à  sa  Temme  défunle 
^ui  l'avaîl  pn^ct'demiiicnt  iloiiné  à  bail.  Il  produit  n 
ctl  eflel  un  acte  du  £6].iiivier  I7£3,  r<^çu  par  Français 
llagueaii  «I  porlanl  bail  du  lien  de  Viltaine  par  dame 
Françoise  de  Sauiay,  vcave  il'Esme  Anjoranl,  vivant 
écuyer,  seigneur  de  la  CnjÎJi-Ncuilly.  L,'un  de  ses  frêrea 
avait  aeipiis  la  noblesse  en  IGIU  par  l'êchevinnge  de 
Bourges  '. 

l.e  conlnMeur  gtniiMl  coinmuuiijtip  â  l'îolpndnnl,  \>- 
13  juillet  173'2,  un  placet  de  Pierre  Lemort,  élu  en 
l'élection  de  Bourges,  taxé  pour  sa  noblesse  àSOOlivres 
et  qui  représente  que  sa  situation  est  mauvaise.  Il 
demande  une  réduction  sullisante  pour  qu'il  lui  suit 
possible  de  subsister  avec  ses  gages  ', 

Un  n^sez  grand  nombre  de  décisions  du  contrôleur 
général,  en  mntiére  de  confirmation,  ont  été  notifiées 
en  bloc  à  l'iitlenJant  du  Beriy  ',  mais  elles  sont  conçues 

I.  Arcli.  du  Cher.  C.  î87. 
ï.  Id. 

3.  Arch.  du  Cher.  C.  IST,  IBS. 
-  4.  Ari^h.  du  Clier.  C.  MT. 
t.  Aich.  du  Cher,  C.  îs». 


sous  lancien  régime  319 

en  lermes  si  sommaires  qu*il  esl  impossible  d*eri  don- 
ner autre  chose  qu'une  sèche  nomenclature.  On  excu- 
sera l'aridité  des  détails  qui  vont  suivre,  eu  égard  à 
rinlérél  qui  peut  en  ressortir  pour  certaines  familles. 

Rôle  dh  3  maks  1730.  —  La  dame  veuve  du  sieur 
Pierre  MonicauU  et  le  sieur  Claude  Monicault,  s(m 
frère,,  taxés  à  2,000  livres  pour  noblesse  et  déjà  modé- 
rés à  500  livres,  demandent  décharge  complète.  Ils  se- 
ront tenus  de  payer  sous  quinzaine,  sinon  déchus  de  la 
modération  accordée  et  leur  taxe  sera  portée  à  mille 
livres. 

Rôle  DU  30  NOVEMBRE  17:28^  article  228.  —  M.  le 
baron  de  Fonlenay,  taxé  à  30  livres  pour  le  péage  de 
Nérondes,  est  modéré  à  20  livres. 

DÉCISIONS  DU  MOIS  D  AOUT  1736 

HoLss  Du6  janvier  1730,  article  471,  et  iiu  15  no- 
vembre 1735,  article  326.  —  Claude-Dominique  de 
Mouchet,  comte  de  Yilledieu,  taxé  à  350  livres  pour  un 
péage  ainsi  que  pour  les  foires  et  marchés  de  la  terre 
de  Yilledieu,  est  modéré  a  30  livres. 

ROLB  DU  7  MARS  1730,  ARTICLE  478.  —  Joseph  Chenu, 
sieur  de  Thué,  taxé  a  2,000  livres  et  déjà  modéré  à  500 
livres,  le  21  août  1733,  est  modéré  à  300  livres,  à  la 
charge  de  payer  comptant. 

DÉCISIONS  DES  MOIS  DE  JANVIER  ET  FÉVRIER  1737 

RoiE  DU  7  MARS  1730,  ARTICLE  470.  —  Le  sieur  de 

S3 


'J20  Etat  bcs  pebsohhes 

Mangou,  laxi-ii  S.ÛOU  livres  ol  tiioilt'Të  àSOO  ic  â  juil- 
let 1731,  demande  ilÉcliargc.  La  précédente  décision 
sera  exécutée. 

La  coinniiinaulé  ilm  l>oulangers-p& Lissiers  de  la  ville 
de  la  CliAlrc  demande  que  la  cinquième  leltre  de  niai- 
Irise,  dont  le  nommé  Blanchon  est  acquéreur,  soil  en- 
nalt'i;.  Elle  doit  aubsisler. 

ttuLKs  HES  lit(uVEUitr.i;  1726,  ahticlks  5tG   et  5:.3  ; 

VV'M  SOVEMBIIB  t'zH,  ARTICLE  23)  ;  OU  17  JANVIER  i730. 
AUTICLB  *(l."i  ;  ne  6  JtlILUT  1731,  AIIT.CLE  3(I.J.  —  M.  l'i- 
non,  taxé  à  ilO  livres  pour  ile,  ponl,  Imc,  foiresel  jii?- 
liCQ  à  Quidcy,  brI  modtïr'^  à  fiO  livres  ponr  ce  qui  eêl 
sujet  au  ilroil  de  cootinnalion . 

IJËCISIOXS  DES  HUIS  DP.  .'AHTIER  ET  FËVIIIEn  1739 

Rôle  du  12  «ovEufins  173G,  article  SG6.  —  Simon 
Itiehelin,  [.ikl-  ;i  60C1  livres  pour  le  mimlin  Boiitel,  pa- 
roisse de  Chaires,  demande  décharge.  Faute  d'avoir 
justifié  des  baux,  le  r6le  sera  exécuté. 

Même  ROLi?,  AnTiCLE56l.  —  Jean  e(  Pierre  Gizcau, 
taxés  il  90  livres,  pour  le  moulin  de  la  Loge,  sur  la  ri- 
vière de  Clier,  font  une  demanile  analogue  qui  est  re- 
pousséc  pour  le  même  motif. 

AltMUIRIES 

Les  privilèges  de  Bourgrs,  l'armoriai  général  de 
France,   La  Thaumassière  en  son  Hinoire  de  Berry, 


^ 


sous   L  ANCIEN    RKGIME  321 

pour  ne  parler  que  des  publications  les  plus  étendues, 
ont  fait  connaître  nombre  d*armoiries  appartenant  aux 
familles  du  Berry.  Néanmoins,  quiconque  s'occupe 
d'études  héraldiques  est  bien  souvent  arrêté  soit  pour 
déterminer  Tatlribulion  d'un  écu,  soit  pour  désigner 
les  armes  d*une  famille.  C'est  que  la  quantité  d'armoi- 
ries qui  ont  paru  dans  une  province  pendant  une  série 
de  plusieurs  siècles  est  innombrable  et  que  les  recueils 
contemporains  en  ont  passé  beaucoup  sous  silence.  Il 
n'est  donc  pas  hors  de  propos  de  relever  ici  celles  qui 
sont  inédites,  afin  de  combler  quelques  lacunes  dans 
l'histoire  de  nos  familles  provinciales. 

A.  BARATON,  le  15  juin  1671,  fait  son  testament 
qu'il  scelle  d'un  cachet  portant  trois  bandes,  sans  indi- 
cation de  couleurs  ^  Il  n'est  pas  dit  à  qui  appartenait 
le  cachet.  Ces  armes  sont  toutes  difïérentes  des  varian- 
tes que  donne  La  Thaumassière,  Histoire  de  DetTy^ 
111,  LXix,  CLV  ;  VI,  Lxxxiii  ;  Xll,  xiii. 

BERTRAND  DE  GREUILLE,  subdélégué  de  l'inten- 
dant  à  Châteauroux,  a  scellé  de  ses  armes,  le  12  février 
1756,  l'engagement  pris  par  trois  charpentiers  de  se 
rendre  à  Lorient,au  service  de  la  compagnie  des  Indes. 
Le  cachet  porte  trois  aiglcttes  au  vol  abaissé,  2etl, 
surmontées  de  trois  étoiles  à  huit  rais,  2  et  i  '. 

BECHEREAU  (Marie),  femme  de  Nicolas  Lepain,  à 
Bourges,  fait  son  testament  le  24  mai  1715  et  le  scelle 

i.  Arch.  du  Cher,  B,  42i,  marqué  4t5  à  l'inventaire. 
S.  Arch.  du  Cher,  C,  137. 


3-2Î  ÉTAT    DES    PEIISOSSM 

lia  son  cachet  orilJnniri!  poriant  Iroû  cceur?  eiillamiuf», 
2el  1  '. 

BLANCHAHD  iltoberi;,  conseiller  du  mi,  t^lu  en 
l'tlilectiuii  de  Buurge»,  fuil  son  teslamenl  le  20  mars 
10G7  el  le  izeWi-'  à  ses  arme?,  qui  sunt  :  itne  Tasre,  ac- 
compagné en  clieT  d'un  croissant  cl  en  pointe  de  deux 
palmes.  Le  l"  dccemlire  IGS8,  ItobRrt  Blanchanl,  clia- 
nuine  de  Nulre-llumc  de  Salles,  scelle  son  teGlnmcdl 
d'un  cjchel  à  ses  armes,  qui  sonl  les  mêmes  que  ei- 
degsus'. 

IlONGAltDS  (Guy  de],  lîcuyer,  sieur  du  Tiioraull,  el 
Gabiielle  du  ConlreraoïeUson  épouse,  le  ^7  avril  ITiNI. 
scellent  leur  (eslamenl  mutuel  d'un  cachet  aux  ainie» 
du  siiiur  du  Tliorault  et  portant  cinq  Lésants,  poséâ  2, 
1,3'.  La  Tliauma^aière  donne  aux  Bongards  des  ar- 
mes difl'érenles  (XII,  xi-i).  Les  manuscrits  du  chanoine 
Hubert  blasonnent  leurs  armes  :  d'azur,  à  cinq  besants 
d'or  iVi,  33). 


•^ 


BONNET,  le  i"  février  1736,  scelle  une  lettre  qu'il 
écrit  de  Saint-Amand,  d'un  écu  portant  :  d'azur  à  trois 
fusées  d'or  posées  en  Tasce  '. 

BOUIlSAULT(Jean),  marcliand  tapissier  à  Bourges, 
fait  son  testament,  le  ^septembre  16<j9,  et  le  scelle  de 

I.  Arch.  JuCher,B,  1717. 

i.  Ar.:t>.  du  Clier,  B,  1771. 

3.  Arch.  duCher,  B.  iii,  marqué  tlt  à  l'inTentoire. 

i.  Arch.  du  Cher,  C,  137. 


sous  L*ARCIEN    RÉGIME  323 

son  cachet  portant  :  d*azur,  à  la  croix  d*or  V  D'Hozier 
a  donné  d'office  des  armes  difTérenles  à  Etienne  Bour- 
sault. 

BRAGËLONGUE  (La  dame  de]  de  la  Maisonfort,  le 
23  juin  1774,  écrit  de  la  Maisonfort  une  lettre  scellée  en 
cire  noire  avec  un  double  écu.  Le  premier  porte  :  de 
gueules,  au  chevron  d'or,  accompagné  de  trois  tètes  de 
cigognes.  Le  second  :  de  gueules,  à  la  fasce  d'argent 
chargée  d'une  coquille  et  accompagnée  de  trois  mo- 
lettes d'éperon  ou  étoiles  à  6  rais*. 

BUSSON  de  Villeneuve  écrit,  le  13  juillet  1786,  à  un 
notaire  de  Dun-Ie  Roi  en  scellant  sa  lettre  d'un  cachet 
portant  :  de  sable  à  un  lion  d'argent^  ;  armes  con- 
formes aux  indications  de  La  Thaumassièrc  (IH,  CLVi), 
tandis  que  d'Hozierénonce  qu'elles  sont  :  d'argent  à  un 
lion  de  sable. 

CHARANT  (de)  écrit  de  Mesve,  le  18  septembre  1744, 
une  lettre  qu'il  scelle  d'un  écu  portant  :  d'argent,  à  une 
fasce  chargée  d'une  croix  paltée  et  accostée  de  deux 
étoiles*. 

CHEVALIER  (Jean),  avocat  au  bailliage  et  siège  pré- 
sidial  de  Bourges,  fait  son  testament  le  4  avril  1670  et 
le  scelle  d'un  écu  italien   portant  une   fasce,  accom- 


1.  Arch.  du  Cher,  B,  1777. 

2.  Ârch.  du  Cher,  C,  303. 

3.  Arch.  du  Cher,  E,  786. 

4.  Arch.  du  Cher,  C,  13>. 


^ 


3il  ÈTÀi  B»  nnasta 

p«gi)*e  en  chef  il'unc  éUiile  i  0  ni» 
nu«  (l'une  (Aie  d«  chèvre  '. 


ClinUTS  (Cfiarlft  (le),  |>r«re,  cluitoio«d«  li^kt 
rjiDiétli'ale  de  Ncver*  et  <l«  Noirc-Itome  de  Sallct  4 
Htiurn"*,  fuit  (Ofi  <tr»laini;ril  le  ZO  uciohre  1091  et  le 
*ci.*llu  (lu  cucliet  dont  il  a  coulume  do  te  «enrir,  pot' 
Uni  i  d'oziit.  Il  Itt  barre  d'or,  accompa^éc  de  Irob  lo- 
•angoi  (le  mérite,  deux  en  clicfet  le (roisicaifi  enpoiole. 
un  cAlfi  (eneilre  '. 

CIJ8TB  (Henri  de  la),  écuyer,  lieur  Jo  Beaavaù.  UU 
»i)ri  Ixttamenl  h  Kuiirge»,  le  23  fiivrirr  1081.  cl  la  fait 
éorire  par  inn  ami  Devilluige,  chanoine  de  Saiol- 
flllamir.  I.e  [t^>laniciil  enlocellA  d'un  cachet  (inriani  un 
llnn  poiiatit  pl  un  chefcliargt^  de  <riiî«  ticrcec  feuilles'. 
It  n'a*l  pu»  dite  qui  apparlenail  le  cachot,  mai»  sui- 
vant riiio){c,  c'6Lnit  *aa»  doute  celui  du  testateur.  Les 
Brinoiric"  diT  la  Oistp.  itidii|ii6e!p.ir  il'Hoiîcr,  on!  et* 
hnpniËci  d'uflicc. 

DKI.AISTItlC,  iimire  tleclif  et  lieutenant  général  de 
piilicu  fi  CliAlilluii  Kiir-liidrc,  adresse,  le  15  snplembre 
I74t,  au  liin-ciiii  lies  lliiarices  de  Bourges,  une  lettre 
NCiilli^o  de  duux  L'Ciiit  acciil(^!i,  portant  :  le  premier, 
d'aiiiniu  irh(!vroii  d'...  accompagné  de  deux  croissants 
I!»  chef  Itt  d'une  Kcrhe  de  blé  en  pointe  ;  le  second  :  de 
siiIjIoù  une  iniiinccncslrc  ouverte  du  càté  de  la  paume  '. 

1.  Arrli.  iliiCher,  B.  1177. 

I.  Ar.;li.  ilu  Chor,  B.  1717. 

1.  Arch.  <lu  Cher,  il,  4It.  marqué  its  k  l'IaveniiirB. 

t.Arch.  du  Cher,  C,  1DB3. 


sous  LANCILN   RÉGIME  325 

DESTAT  (Nicolas),  écuyer,  sieur  du  Tremblay,  de- 
meurant à  Bourges,  le  16  juillet  1676,  scelle  son  testa- 
ment  du  cachet  a  ses  armes,  qui  sont  :  un  aigle  à  deux 
tètes  cpioyée,  accompagnée  de  trois  cœurs  â  et  1  et  en 
chef  un  lambel  de  trois  pendants  ^  C*est  une  varianlo 
ou  une  brisure  des  armes  indiquées  par  La  Thaumas* 
sière  (f,  426,  470),  et  par  Leiarge,  page  29. 

DUFOUKDE  VILLENEUVE,  intendant  du  Berry.  Les 
1 1, 12  et  16  octobre  1787,  en  son  absence,  M.  Lesourd, 
son  premier  secrétaire,  expédie  pour  le  servicede  Tin- 
tendance  diverses  lettres  cachetées  d*azur  à  un  chevron 
accompagné  de  deux  étoiles  et  d'un  croissant  '.  D*après 
l'armoriai  de  Migne,  Dufour  de  Villeneuve  (Guyenne 
et  Gascogne]  porte  :  d'azur,  au  chevron  d'or,  accom- 
pagné de  trois  étoiles  de  même. 

FEKRÂNT  (Claude),  ci-devant  procureuret  bourgeois 
de  Bourges,  fait  son  testament  le  13  janvier  1681,  et  le 
scelle  du  cachet  de  ses  armes  :  à  une  bonne  foi  bro- 
chant sur  une  palme  ^. 

FLEURY(noâe  de),veuvedu  défuntsieurNibelie,le  14 
décembre  1705,  scelle  son  testament  de  son  cachetpor- 
tant  un  chevron,  accompagné  en  chef  de  deux  fleurs 
(marguerites  ?)  eten  pointe  d'une  autre  fleurqui  semble 
un  bouton  de  rose  ^.  D'IIozier  lui  a  imposé  d'offlce  des 
armes  diiïérenles. 


1.  Arch.  du  Cher,  B,  424,  marqué  415  à  Tinventaire. 
S.  Arch.  do  Cher,  C,  46. 

3.  Arch.  du  Cher,  B«  1777. 

4.  Arch.  du  Cher,  B,  1777. 


391  Cuti 

FOCCACLT  .&»Imm:  .  écaKcr  k  rr«TC«aé  4e  Baw 
fet.i«i4e«iw«rwH,  Ir  9a«M  MSlfcdB*»» 

Aéem 


MdMica  «alair.  U  poMeaitei'. 
taac  i  m  (rèra*  el  MOT 
tearIcsUaaoUinABlane  F««ca«lt,  ^canr.  •ir«r  et 
ChMapCMt,  Mw  (infcn,4M(  lawae*  éUiei>(  IsatesAT- 
ftfMrtci,  wrffial  LiTlwwMMiiri  (tll.an;..  CecacM 
nppellc  iMUWdtries  des  P.  P-  AasMtiu  :  d'ar^rsi.  h 
n«  «tnr  de  gocalc»  euBsamé  d*«r  (b  Oamae  esr  le 
clttf;  «D  chef  de  mUc*. 

GAMACHRS  (Aadr4  de},diei«ljrr.  dMoninDl  w  lica 
de  Coadroo,  {rtroMM  de  ChavaBor,  an  mnmrnl  d'aller 
«u  lenfice  lin  rui  dons  le  compa^îc  du  minfub  de 
llijodr»,  le  l''  juillet  I6TÎ,  à  Bvuiiem,  trclle  um  lesla- 
Btenl  de  hiu  rarlirt  nrJiiuirv,  piitlunt  d'aior  au  chef 
d'of  *.  CmI  nne  «riante  d^*»  erme^  în-lii[utfi  far  d'îlo- 
zîcr,  le  l>.  Anselme  et  E.  rhénon,  dans  les  Mémofresdt 
(a  Sifktii  de»  Antii/uaàts  du  Centre,  L  VII,  page    liC. 

GAL'CHKIt  'Je.in',  conseiller  clavccat  du  roi  au  bail- 
liage de  Vieraon.Le  27  septembre  1712,  Marie-Thérèse 
Cliarlnmagne,  sa  veuve,  scelle  son  testament  de  son  ca- 
i-hel  ordinaire,  porlant  une  Tasce,  accompngnêe  de  Irois 
éU'ilci'.  D'Ilozierallribuc  à  Jean  Gaucber  des  armes  à 
peuprèi  semblables. 

I.  Arch,  du  Cher.  B,  (M.  inarqaf  iti  a  l'invenUire. 
t.  Clia»aiil  cl  Uelliarre.  Dict.  de  sigill.,  p.  ik. 
■i.  Arth.  du  CJier,  B.  (il,  marqué  415  i  l'inventaire. 
',.  Arch.  du  Cher.  B  XK«i. 


"■  .*  .     ;^  ■  . 


.* 


SOUS  l'ancien  régime  3i7 

GAUDINOT  DE  SAINT-MARTIN  demeurant  à  la 
Charilé,  )e  lOaoût  1746,  scelle  une  lellre  avecuncachet 
portant  une  bande,  accompagnée  en  chef  de  deux 
étoiles  et  en  pointe  d*un  cœur  soutenu  d*un  croissant*. 

GEORGES  (Guillaume),  demeurant  à  Bourges,  le  5 
juillet  1677,  scelle  son  testament  de  son  cachet  portant 
un  Lion  passant^.  La  Thaumassière  indique  des  armes 
toutes  différentes  en  1469  (llf,  xxxviii). 

GILLET  (Jacques],  docteur  en  médecine  à  Bourges, 
paroisse  Saint-Oustriilct,  le  12  janvier  1672,  scelle  son 
testament  du  cachet  de  ses  armes,  qui  sont  :  un  soleil, 
accompagné  de  trois  merlettes,  2  et  1  '. 

GUÉRIN  ou  GFLLABD,  de  Blet,  porte  :  d'azur,  à  une 
fleur  de  lis,  accompagnée  de  trois  boites  de  pharmacie 
2  et  1  et  accostée  des  lettres  majuscules  L,  G  *.  Ce  ca- 
chet fermait  une  lettre  des  syndic  et  officiers  munici- 
paux de  Blet,  parmi  lesquels  Guérin  et  Gillard  sont  les 
seuls  dont  le  nom  commence  par  un  G. 

GUYET  ^Lionnet),  bourgeois  de  Bourges,  le  15  mai 
1G70,  scelle  son  testament  du  cachet  à  ses  armes,  qui 
sont  :  un  arbre  renversé  (la  racine  en  Tair)  posé  en 
barre,  fruité,  et  un  chef  chargé  d'une  étoile  et  de  deux 
:œurs  (posés  en  fasce),  Técu  sommé  des  lettres  majus- 
cules L,  G  ". 

1.  Arch.  du  Cher,  C,  135. 

2.  Arch.  du  Cher,  B,  424,  marqué  kti  à  rinventaire. 

3.  Arch.  du  Cher,  B,  424,  marqué  425  à  Tinventaire. 

4.  Arch.  du  Cher,  C,  135. 

5.  Arch.  du  Cher.  B,  42),  marqué  425  à  l'inventaire. 


■  tfciiil  ,  «oafe  Hm*  nt»mm  tatlre 
fa3  icdb  41n  caskd  p««Mt  :  «otW*:  u  I  et  1, 
€aËm,  mm  efcgty  ^«r,  ■unfiy  i  4e  li»b  wiiiM»!  i 
4'w«n«.  «M  4e  to  pMlc  iwsoMé  d*aw  mm  ■« 
itonri,  revAlM  Car.  IwmI  «m  faiga^  4e  Ué  île 
wtt.  yn  art  nwil— M  :  «a  >,  4»  giiill  F,  A  aac  émit 
faaMeUc;  as  3,  parti  :  aa  I  à  aae  Cfaîs  pattéc.  au  S 
faxaràlniKacfltUc**.  h 


LEAXâ  C4e},  w^mw  4m  Résaad*.  porte  :  «TmM 
aa  crr^ÏHanl  moolaat  d'or,  en  aMiae.  accomps^ri^  3e 
Ifoii  êt'/ilet  d'artrenl  3  el  I.Sapports,  denx  liodS;  le 
cimier  îurmunl*'  d'une  •îréct  '. 

LEBLANC.  —  Une  lettre  du  4  mars  17e,  signée 
Le)>lanc  et  adressée  aux  trésoriers  de  France  do  bureau 
de  Bourses,  est  &c«llêe  d'un  cachet  portant  un  chevron, 

acciim[ngné  de  tn-is  pommes  de  pin  renversées*. 

LEItLOY    Anne^,  au  moment  d'entrer  au  monastère 

I.  Arth.  du  Cher.  B,  kik,  marqui  (is  1  l'ioTenuire. 
9   Arch.  du  Cher,  C,  1*7. 

1.  Arch.  du  Cher,  E.  '>1.  terrier  dei  llirandi  ea  I6it. 
i.  Arch.  da  Cher,  C,  77s, 


sous  L  ANCIFN    hÉG:ME  329 

de  la  Congrégation  de  Notre-Dame,  à  Bourges,  fait  son 
testament  le  3  janvier  4656.  Elle  nomme  : 

Son  frère  François  Lebloy, 

Son  frère  Georges  Lebloy, 

Son  frère  Jacques  Lebloy,  docteur  régent  en  la 
faculté  de  médecine  de  Bourges,  qu'elle  institue  son 
héritier.  Elle  scelle  ion  testament  d'un  cachet  portant 
un  lion  passant,  soutenu  d'un  chevron  renversé  ^  Selon 
LaThaumassière(]II,  cxlv)  etd'Hozier,  Jacques  Lebloy 
portait  d'azur,  au  lion  d'or. 

LEGRIFFE  (Jean),  bailli  de  Villefranche-sur  Cher, 
seigneur  de  la  Savardière  en  la  paroisse  de  Saint-Julien- 
sur-Cher  (Hef  relevant  de  Graçay)  en  1643,  scellait  ses 
lettres  d'un  cachet  à  armes  parlantes,  savoir  :  un 
griffon,  accompagné  des  lettres  majuscules  I,  L'(Jean 
Legriffe). 

LEMORT  (Nicolas),  écuyer,  sieur  de  laForest,  con- 
seiller du  roi  et  grenetier  au  grenier  à  sel  de  Bourge::, 
scelle  son  testament,  le  o  septembre  11663,  d'un  cachet 
à  ses  armes,  qui  sont  comme  l'indiquent  La  Thaumas- 
sière  (111,  cxxxv)  et  d'Hozier,  un  navire.  Mais  ce  que 
ni  l'un  ni  l'autre  ne  disent,  c'est  que  autour  est  placée 
la  légende  :  super  ambulo  morti'a  vivos  ^ 

MORISSET  (Claude),  prêtre,  curé  de  Méry-sur-Cher, 
le  6  août  1716  scelle  son  testament  de  son  cachet  ordi- 


1.  Arch.  du  Cher,  B,  1777. 

2.  Arch.  de  la  Savardière,  dans  les  papiers  Vallois. 
».  Arçh.  du  Cher,  B,  1777. 


WO  r,TAT  ItF-S   PEBSOSKeS 

nairo,  porlnnl  une  barrr,  nccompagncc  de  deux  ëluilc», 

I  et  I  '. 

NIHU:i.LK.  notaire  à  Bourges,  le  7  mars  lÛSG,  dresse 
le  [i'«inmerit  de  Jiici|ues  Dcetal,  mnltre  des  eaux  cl 
furAts  à  Bourges  el  le  scelle  de  Eon  propre  cncbpl  por- 
tant, sur  une  lerrac^c  un  ca>ur  dans  lequel  un  arbre  a 
priï  racinfî,  accoïlé  de  deux  oiseaux  iilTrontés  el  accom- 
pagné de  deux  lellF-es  majutcules,  I,  C. 

NOYRON  (Charles),  fils  de  défunt  Charles,  écuyer, 
«icnr  de  l-'oreschauvesel  do  Françoise  DnhcrI,  n  pré- 
sent femme  de  noble  Jean  Clienu,  conseiller  du  roi  et 
receveur  des  lai'les  en  Berry,  fait  son  leslament  à 
Bourges,  le  'ô  di^cernbre  1660,  avant  d'aller  à  (Juimper- 
Corcnlin  s'engager  comme  novice  dans  la  Compagnie 
de  jË»us.  Il  niiinme  son  oncle  Ktîenne  Noyron;  tuit 
aïeule  paternelle  lïcnéc  Bengy  cl  col Iccli veinent  ses 
frère  et  so:ur8  ulûrins.  11  scelle  5on  leslamenl  d'un 
cachet  portant  un  lion  passant  et  un  chef  chargé  de 
trois  oiseaux  échassiers  (cigognes  ou  autres)'.  Iliffé, 
dans  sa  généalogie  de  Bengy,  a  interprélé  diiTéremment 
ces  armoiries'. 

PAlSSIïLIEK  DE  BUXIËHF:  (Martin),  directeur  des 
affaires  du  roi  à  Bourges,  fait  son  leftamcnl  le  4  avril 
.1721  et  le  scelle  de  son  cachet  ordinaire  portant  un 


1.  Arch  du  Cher.  Il,  ssao. 
t.  Arch.  du  Cher,  B,  1777. 

3.  Arch.  du  Cher.  B,  1777. 

4.  Mém.  de  la  Soc.  des  Aat.  du  Centre,  t.  V,  p.  SDd 


^ 


A 


sous  l'ancien  régime  331 

chevron,  accompagné  en  chef  de  deux  rose»,  cl  en 
pointe  d*un  arbre  arraché  de  trois  racines*. 

PERAULT  (noble  Gabriel),  ci-devant  conseiller  du 
roi  au  siège  présidial  de  Bourges,  fait  son  testament 
le  18  juillet  1646  et  y  fait  apposer  le  cachet  à  ses  armos, 
qui  sont^  dans  un  écu  italien,  un  chevron,  accompagné 
de  trois  fleurs  (marguerites?)  ligées  et  feuillécs*. 

PERRINET  DE  VALUÈRE  écrit  de  Sancerrc,  le 
23  mai  4748,  et  scelle  sa  lettre  d*un  cachet  portant  : 
coupé;  au  1,  d'azur  à  une  oie  (ou  autre  oiseau);  au  !2, 
d'argent  à  un  serpent  ou  guivre  posé  en  fasce  '. 

DE  LA  PLANCHE,  prieur  de  Barzelle,  écrivant 
le  4''  mars  1772  au  prieur  de  Tabbaye  de  la  Yernusse, 
scelle  sa  lettre  d'un  écu  :  écartelé;  au  1  et  4,  d*azur 
à  un  lion;  au  2  et  3,  d*azur,  à  un  croissant  en  abîme, 
accompagné  de  trois  étoiles  2  et  1  \ 

PLESSIS  CHASTILLON.  Une  lettre  du  23  août  1753, 
signée  de  ce  nom,  et  adressée  à  M.  Péneau,  receveur 
du  domaine  à  Issoudun,  est  scellée  d*un  cachet  écartelé. 
En  abime,  on  y  voit  un  écu  portant  trois  roses '^. 

POMEREUd'Eaubonne(de),lc3janvier4729,adresse 
à  M.  Bougaret,  à  Paris,  une  lettre  scellée  de  deux  écus 
accolés  et  surmontés  d'une  couronne  de   comte.   Le 


i.  Arch.  do  Cher,  B,  1777. 

2.  Arch.  du  Cher,  B,  i777. 

3.  Arch.  du  Cher,  C.  136. 

4.  Arch.  du  Cher,  G,  3699. 

5.  Arch.  du  Cher,  C,  77C. 


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s 
». 


sous   L*ANCIEN   RÉGIIIE  3:f3 

el  Marie  Gasparde  de  Monesln}%  son  épouse,  font 
ensemble  leurs  teslamenls  qui  sont  scellés  de  leur 
cachet  ordinaire  à  deux  écus  accolés.  Le  premier 
porte  :  pallé  d'argent  et  d'azur  de  six  pièces,  au  che- 
vron de  gueules  brochant  sur  le  lout  (qui  est  de  Rivière). 
Le  second  :  coupé;  au  i,  à  un  lion  et  une  fasce  bro- 
chant (qui  est  La  Faye]  ;  au  2,  à  une  bande  chargée  de 
deux  étoiles  (qui  est  Monestay)  \ 

ROBINET  (Catherine),  veuve  de  François  Ducoin, 
vivant  écuyer,  sieur  de  Chalus,  demeurant  à  Bourges, 
fait  son  testament  le  "à'S  janvier  iG85  et  le  scelle  de  son 
cachet  ordinaire  portant  trois  oiseaux  qui  pourraient 
être  des  perdrix,  les  deux  du  chef  affrontés  et  celui  de 
la  pointe  tourné  à  senestre  '. 

ROSSIGNOL  (Jean  Gautier),  sieur  de  la  Ronde,  con- 
seiller du  roi,  grenetier  au  grenier  à  sel  de  Vierzon,  et 
Catherine  Chazeray,  son  épouse,  font  leur  testament 
mutuel  le  15  décembre  1712  et  le  scellent  du  cachet 
ordinaire  du  sieur  de  la  Ronde,  portant  un  chevron, 
accompagné  de  trois  merieltes  percées  d'une  flèche,  la 
pointe  en  haut  (chaque  merlelle  semble  posée  en  sau- 
toir avec  chaque  flèche)  et  un  chef  chargé  de  deux 
étoiles*.  Ces  armes  difl*èrent  un  peu  de  celles  que 
donne  d'Hozier. 

SLMONNEAU  (François),  sieur  de  Gulluy-Saclas  et  de 
la  Voûte,  paroisse  de  Fouillé,  près  de  Saint-Aignan- 

1.  Arch.  da  Cher,  B,  4t(,  marqué  42^  à  l'inventaire. 

2.  Arch.  da  Cher,  B,  424,  marqué  425  à  l'inventaire. 

3.  Arch.  du  Cher.  B,  &804. 


XH  «TaT  DKS  rKliSONlTES 

nur-Clier.  confirmé  en  îa  Dublcssè  par  Icllres  [latcnln 
tic  Louis  XIV,  données  h  Versailles  au  mois  de  mai 
nOfl  cl  enregislréc»  au  parlcinenl  ]e  20  avril  nH), 
iiiilint  pnr  un  oiri^l  dVnregislreinenl  du  20  marstui- 
vanl,  rpndu  par  d'Hoiîer,  juge  d'armes,  le  droit  de 
porter  -.  h  nn  écu  ilaïur,  à  trois  coqs  d'or,  crètfp,  bec 
u  qui-^,  barbi-g  et  onjjlt^a  de  gueule»,  cl  un  chiTd'argrnl 
"  chargé  d'une  épte  de  gueules  pos<îe  en  Lande,  la 
H  polule  en  haut.  Cet  écu,  limbrc  d'un  rasqne  lie  pro- 
"  fil.  ornÉ  de  lonibreipjins  d'or,  d'uiur,  d'argrnl  cl  de 
R  j;ueulus  '.  » 

SOUMAIID  Dcsr.ir^es  .■'ciil  le  .1  mai  172»  an  ^reflicr 
du  bailUngc  criminel  du  Dourges  en  scellunl  fn  letlre 
d'un  t'cu  portant  deux  ^pées  en  sautoir  el  une  aigle 
Éployce  Lroclianl.  Supports  :  deux  grilTons  '. 

TASSIN  de  Ueffes  écrit  de  la  Charité,  le  23  fôviier 
l"M,  en  affilant  sa  Icltre  d'un  écu  d'argent  à  Irois 
trèfles  de  sinoplc  '. 

TEXIER  (Marie),  veuve  de  Jean  Lestoré,marchandii 
Bournes,  Tait  son  (eâlamcnt  le  H  janvier  1C54  el  le 
scelle  de  son  cachet  portant  un  arbre  arraché,  soutenu 
d'un  croissant,  et  autour  la  légende  :  j'endchë  poub 

PARVENIR   '■ 

TIXIER  DE  VILLAIN  ES  (Madame)  écrit  de  la  Chfttre, 


t.  Papiers  Roaei  de  Clermoni  el  G.  VbIIoIi. 
i.  Arth.  duChi^r,  B,  lit. 

3.  Arch.  du  Cher,  C,  I3S. 

4.  Arch.  du  Cher,  B,  1777. 


^ 


I 


sous  l'ancien  régime  33S 

le  2^^  aoûl  1753,  à  M.  Peneau,  receveur  du  domaine  à 
Issoudun,  disant  que  son  mari  est  absent.  Elle  scelle 
sa  lettre  d*un  cachet  à  deux  écus  accolés.  Le  premier 
porte  :  au  i  et  4  à  un  léopard  ;  au  2  et  3,  losange 
d'argent  et  de  gueules.  Le  second  :  de  gueules  à  trois 
têtes  de  chien  \ 

VILLOT  (Léonard)  prêtre,  chanoine  de  la  Sainte- 
Chapelle  de  Bourges,  fait  son  testament  le  3  avril  1710 
et  le  scelle  de  son  cachet  ordinaire  portant  un  chevron, 
chargé  de  trois  roses  et  accompagné  en  chef  de  deux 
étoiles  et  en  pointe  d'une  gerbe  de  blé  '. 

VIGN0LLE3  (Nicolas  de),  chevalier,  seigneur  de 
Maultour,  demeurant  à  Bourges,  le  G  mars  1671,  scelle 
son  testament  du  cachet  ordinaire  dont  il  a  coutume 
de  se  servir  et  portant  :  écartelé  ;  au  i,  d'azur  à  trois 
besantsS^  i  ;  au  2,  d'azur  à  la  croix  pommelée;  au  3, 
d'azur  à  trois  étriers  ;  au  4,  d'azur  au  lion  passant'. 

Le  12  février  1682,  sa  veuve  emploie  le  même  cachet 
pour  sceller  son  testament.  C'est  une  variante  des 
armes  indiquées  par  La  Thaumassière  (XII,  Lxxxvi). 

DROITS   SEIGNEURIAUX 

Rien  n*est  plus  varié  que  la  nomenclature  des  droits 
féodaux.  Les  redevances  dues  par  le  vassal  s'appliquent 
souvent  aux  objets  les  plus  invraisemblables  et  sans 
vouloir  faire  ici  un  relevé  complet  de  cette  matière,  ce 

1.  Arch.  du  Cher,  C.  770. 

l.  Arch.  du  Cher,  B,  1777. 

8.  Arch.  du  Cher,  B,  424,  marqué  4t5  à  rinventaire. 

14 


4k  kU  iirimi  de  Bem-,  dai» 
i  gMiigiy,  Sûal-MicbH  ile 
An  ■ubiuiM  de  baob, 
4eSwl-aBdwl«lceha- 
hfcaww  Iw— I  (en  et  tteo. 


-  La  ^Mfilé  4r  la  nàenaet  nric  d'aiUean  seJon 


rWcat  ImUbU.  à  tMMM  de  ■>  AmiBe  Francise 
Tct;*.  m  aii^car  pevpnêuire  de  la  velieiie  et 
litiMli  dt  Hbs-Ic-Km,  qn  caB»»t«  dans  le  droit  de 
frwJw  la  <bîè«»  partie  Je  lonies  le*  aoeades  jus> 
qa'i la taaMt 4i eoîxaate  sols  pariait  et  «D-dcsmus; 
b  Ji&MefartiBdelB»tealetépevea;U  tierce  partie 
4t  lealcs  les  amcDdcs,  JD7q(i*â  soixante  sols  partais, 
tUn:  :.r  .;:  -ijr  .:i'-n  .^  ,  -:  ir^-natil  aux  hospitaliers 
de  Jêroïa'em  ;  le  droit  de  prendre  one  chopine  de  vin 
car  chaque  lonneaa  venda  au  détail  ;  le  droit  de  mesu- 
rer seul  dans  la  ville,  blé,  rîn,  sel,  huile,  verjus,  vinai- 
gre et  toutes  autres  choses,  escepté  celles  qui  seront 
mesurées  à  l'aulne  ou  à  la  toise;  le  droit  de  prendre 
une  pleine  mesure  de  ce  qu'on  voudra  vendre  et  mesu- 
rer, outre  quatre  deniers  parisis  ;  le  droit  de  prendre 
quatre  deniers  parisis  pour  prêter  son  pot  à  mesurer 
tonneaux  ;  le  droit  de  Tournir  aui  foires  et  marchés  les 
gassaux  et  boisseaux  à  mesurer  blé,  farine,  pois,  fèves. 


1.  Arcb.  daCher,  C,  7B). 


sous  L*ANC1EN   BÉGIME  337 

noix  et  autres;  s'il  y  a  exécution  à  mort,  perte  de 
membre  ou  autre  peine  corporelle  à  quoi  l'exécuteur 
de  justice  doit  mettre  la  main,  droit  de  prendre  des 
biens  du  condamné  jusqu'à  la  somme  que  le  fait  de 
Texéculion  coûtera  '. 

Au  15  mai  1519,  Pierre  d'Anlezy,  écuyer,  sieur  de 
Boisbnard,  fait  foi  et  hommage  à  raison  de  son  fief,  et 
en  même  temps  à  raison  de  la  royauté  des  jeux  de 
Dun-le-Hoi,  avec  leurs  appartenances  et  dépendances'. 

Foi  et  hommage  au  roi,  à  cause  de  sa  grosse  tour  de 
Dun-le-Roi,  est  fait  le  16  mai  1669,  par  Jean  Fala, 
bourgeois  de  Paris,  pour  le  droit  de  la  Prosie^  faisant 
partie  des  droits  de  coutumes  qui  se  lèvent  les  jours  de 
foires  à  Dun-le-Roi,  et  encore  pour  deux  pieds  de  cha- 
que porc  et  deux  côtes  de  chaque  boeuf  qui  se  lèvent  à 
certains  jours  en  la  ville  ^. 

Pierre  Ruby,  fermier  général  du  comté  de  Sagonne, 
le  7  mars  1673,  adcense  pour  trois anSj  àSimon  Guivier, 
pour  le  prix  de  vingt  livres  par  an,  le  droit  de  péage 
qui  se  lève  dans  l'étendue  de  la  justice  de  Sagonne  sur 
toute  marchandise  de  passage,  plus  le  jeu  de  battoir 
ou  de  quilles  dans  le  bourg  de  Sagonne  \ 

Par  sentence  du  30  avril  1700,  le  bureau  des  finances 
maintient  les  abbé,  prieur  et  religieux  de  Tabbaye 
Notre-Dame  de  la  Prée,  ordre  de  Citeaux,  en  posses- 
sion et  jouissance  du  droit  de  poisage,  ou  autrement 
pougoise,  en  la  ville  d'Issoudun,  malgré  les  oppositions 


1.  Ârch.  da  Cher,  C,  811,  fol.  69. 

2.  Arch.  du  Cher,  G,  813,  fol.  123. 

8.  Arch.  du  Cher,  C,  821,  fol.  86;  868. 
4.  Arch.  du  Cher,  B,  1824. 


friwili  ■ai.lMjofi4e''Ml  liw  ■^limi  gl  «s  ta 


Ut  pèra  jtirilBi  da  colUei  6t  Sâale-lfarie  de 
Bovqce»,  MsisMsn  de  Kïhafg,  Mwwt  c«  «cUc  ipia- 
liU,  Ml  ISttptcalwc  178.  «■  paHawiBB  de  pmcToir 
Ifl  droil  d'amiiafe  ua  Iaw  lei  parlkalien  doot  le  bé- 
Ud  paciyH  depuit  le»  pHaçhe*  da  fcvsrs  d*  Silnt- 
Maor,  jaH]tM>atii  ebeacvicreade  HîrcbetB.  Pomr  ce 
droit  de  (wcage  do  39  mtn  â  U  fin  d'iTril  de  duqoe 

Cinq  *4il»  (i>nr  cliaran  lirqocl  de  inouloiu, 
Uix  dcoicrt  poar  cbaqDe  cbenline  ferrée, 
Ouûtre  deuieri  pour  cliai]iie  cbefaUoe  doo  ferrée, 

Qiiatrfr  ilrnivro  par  IHt  A'aamatUf.  ftièles  à  comes.l 

Pour  la  perception  tle  ce  droil,  chaque  année  on 
faitail  annoncer  un  jour  certain  an  prdne  de  la  messe 
paroiuiale. 

Il  etl  à  remarquer  que  ce  droit  d'avrJllage  s'était 
Bingulièrement  aggravé  en  deux  siècles  de  temp;. 
D'après  un  aveu  et  dénombrement  donné  le  1"  juil- 
let 1329  par  Jean  du  Verdier,  écuycr,  seigneur  de 
Niliernc,  la  redevance  était  alors  : 

Pour  chaque  mouton,  une  obole, 

Chevaline  furréc,  quatre  deniers, 

Cbevaiinc  non  ferrée,  deux  deniers, 


% 


I.  Arch.  du  Cher,  C,  lOBS,  toi.  4t  bi>. 


sous  l'ancien  régime  339 

Chaque  chcrd*aumaille,  trois  deniers. 

Niherne  relevait  en  plein  fief  du  duché  de  Chàteau- 
roux,  et  lorsque  les  pères  jésuites  en  eurent  fait  Tac- 
quisition,  par  décret  adjugé  le  23  juillet  16H2,  le  prince 
de  Condé,  seigneur  de  Châleauroux,  fit  signifier  une 
retenue  féodale  sur  celle  lerre  ;  mais  hientôt,  par  con- 
vention du  23  novembre  de  la  même  année,  on  tomba 
d'accord  que  le  droit  à  payer  par  les  marchands  étala- 
gistes aux  foires  de  Châteauroux,  qui  se  liennent  aux 
jours  des  Brandonniers,  de  saint  Denis,  de  saint  André 
et  de  saint  Thomas,  ainsi  que  le  droit  d'avrillage, 
seraient  réunis  et  incorporés  au  duché  de  Châleauroux, 
les  Pères  jésuites  restant  seigneurs  propriétaires  du 
surplus  de  la  seigneurie  de  Niherne  ^ 

Au  xvii^  siècle,  cette  seigneurie  de  Niherne  jouissait 
du  droit  de  boulage  «  qui  est  que  hôte  qui  vend  vin 
dans  retendue  de  la  justice,  doit  quatre  pintes  de  vin 
sur  chacun  poinçon  de  vin  vendu  au  détail  »  '. 

Louis  Millet^  écuyer^  comme  héritier  de  dame  Made- 
leine Cougny,  en  son  vivant  veuve  de  Louis  Millet, 
écuyer,  sieur  du  Mosnay,  ses  père  et  mère,  fait  foi  et 
hommage,  le  15  janvier  4751^  à  raison  des  droits  mou- 
vants de  la  tour  d'Issoudun  qui  se  lèvent  en  cette  ville 
sur  les  denrées  et  marchandises.  Ces  droits  sont  : 

L  —  Le  droit  de  rouage,  qui  est  de  dix  deniers  sur 
chaque  tonneau  de  vin  sortant  de  la  ville. 

IL  —  Le  droit  appelé  anciennement  la  sache  de  cou- 
tume, qui  consiste  à  prendre  treize  gros  charbons  sur 
chaque  charretée  et  sache  de  charbon. 

1.  Arch.  du  Cher,  D,  19i. 

2.  Arcb.  daCher,  D,  141. 


3t0  f:rAT  oiis  fehsorhks 

m.  —  Une  pièce  à  clioisir  après  la  principale,  pour 
chatgue  charroi  de  poteries  entrant  dans  la  ville, 

IV.  —  Preniire  et  lever  sur  clinque  marchand  fyrain 
Lui  se  place  suus  lus  liullcs,  dix  sols  leâ  jours  de  foif-e 
et  ie  lendemain  et  cinq  sols  les  Jours  de  iiiarelié 
ordinaire. 

V.  —  Lèvera  pareils  jours  sur  chacun  de  ceux  qui 
dressenl  des  Lianes  es  enlour  df.p  halles  et  kous  les 
gouttières  et  joi^^nant  les  piliers  et  bancs  de  ceux  qui 
sont  sous  iceiles,  deux  sols,  six  deniers. 

VI.  —Finalement  un  Irochet  (petit  houquel)  d'oi- 
gnons sur  chaque  charge  ' . 

Georges  Jourdan,  entrepreneur  des  ouvrages  du  roi, 
demeurant  à  Vierzon.  parnclp  du  10  mars  1750,  reçu 
DIandin,  notaire  à  Orléans,  avait  acquis  de  Pierrc- 
ittienne  d'OrlËans,  clieviilier,  seigneur  de  Ctiarnay,  et 
do  Madeleine  Lcnormand,  son  épouse,  le  lieu,  fief  et 
métairie  de  Charuay,  avec  ses  appartenances,  siluà 
paroisse  de  Méry-sur-Cher.  De  celte  petite  seigneurie 
dépendait  le  droit  de  lever  à  la  foire  de  Vierzo»,  le 
mardi  de  la  l'enlecôtc,  des  droits  fixés  par  un  ancien 
tarit  qui  a  été  imprimé  sous  format  in-i",  le  9  mars 
11o9.  On  ne  s'explique  pas  quelle  a  pu  6tre  l'origine 
des  droits  ainsi  perçus,  dans  une  ville  close,  par  un  par- 
ticulier du  voisinage  '. 

Ou  a  souvent  cité  le  curieux  exemple  de  l'hAlcl 
I.allemant,  à  Bourges,  qui  dépendaitde  trois  paroisses. 
Voici,  dans  le  même  genre,  l'Iiiftoire  sommaire  d'un 


^ 


■•  k- 


sous  l'ancien  régime  341 

immeuble  qui  relevail  à  la  fois  de  deux  gros  sei* 
gneurs. 

Le  27  novembre  1449,  Jean  l^onlon,  bourgeois  de 
Graçay,  fait  foi  el  hommage  au  chapitre  de  la  Sainle- 
Cbapelle»  comme  baron  de  Graçay,  à  raison  d'un  ter- 
rain silué  au  port  de  Sainl-Julien-sur-Cher.  Charlotte 
d'Argouges  du  Moulin,  dame  du  Lyot  en  la  paroisse  de 
Langon,  fil  rebâtir  tout  à  neuf  un  moulin  sur  cet  em- 
placement, et  le  16  juin  1530,  Vincent  du  Puy,  sei— 
gneur  de  Vatan,  son  gendre,  en  fit  pour  elle  foi  et 
hommage  au  chapitre.  Bientôt  même  la  dame  du  Lyot 
en  passe  bail  à  rente  à  Vincent  du  Puy,  qui  en  fit  un 
nouvel  hommage  le  io  juin  1514,  comme  tuteur  des 
enfants  que  lui  avait  laissés  Jeanne  du  Moulin,  sa  dé- 
funte épouse.  Jacques  d'Estampes,  seigneur  de  Va- 
lençay  et  du  Lyot,  en  fit  à  son  tour  foi  et  hommage  à 
Graçay,  le  16  octobre  1571.  Jean  d'Estampes  en  fit 
encore  hommage  le  25  août  1596  *. 

Encore  près  d'un  siècle  s'écoula  sans  apporter  de 
trouble  à  cette  paisible  possession,  lorsque,  le  4  sep- 
tembre 1675,  Charlotte  Bruslart  de  Sillery,  dame  du 
Lyot,  veuve  de  François  d'Estampes,  marquis  de  Maul- 
ny,  passa  bail  à  rente,  à  son  meunier  Macé  Girault,  de 
ce  moulin  du  port  de  Villefranche  et  de  Saint-Julien 
assis  sur  la  rivière  du  Cher.  Girault  en  porta  son  hom- 
mage à  Graçay,  le  27  juin  1682.  Les  officiers  du  comté 
de  Bloîs  s'aperçurent  seulement  alors  que  la  roue,  dé- 
passant le  fil  de  l'eau,  se  trouvait  en  Blésois.  Ils  pro- 
duisirent l'extrait  d'un  vieil  aveu  de  1344,  rendu  au 

1.  Arcb.  du  Cher,  Sainte-Chapelle^  Graçay,  liasse  Ui. 


312  ÉWT   DES    PEnsOKBEg 

cliàlcau  (le  [tomomnlin  pur  Irs  anciens  feignnurs  du 
Lyot  qui  pussédaienl  la  moitiâ  du  moulin.  Iles,  bois 
et  |iftcherics  silués  enlrn  le  fil  du  Ciicr  et  Villefranche. 
Soixio  rcodale  du  moulin  fut  opérée  le  18  dccemUre 
IbHU,  par  le  domuinc  de  Romoi-aiilin,  TiiuIg  de  foi  et 
Il  0  m  ma;;;!'. 

Lu  chapitre  essaya  de  défendre  se*  droits,  en  invo- 
quant les  homniagea  successiTs  qu'il  avait  reçus;  il 
no  réussit  qu'à  juslirior  do  sa  bonne  foi  et  fut  eonlraînl, 
le  93  mars  IfiSR,  de  donner  pouvoir  à  Pierre  Gnilus, 
nvocftlii  ItomoranLiu,  de  companitlre  à  l'audience  du 
bailliage  de  celle  ville  pourconsentir  en  son  nom  à  ce 
que  la  roue  du  moulin  cl  dépendances  situées  en  Dlé- 
»ui»,  soient  allribufes  au  domaine  du  roi  '. 

iïn  conséquence,  te  3  mai  ICAfi,  M. de  I.csirce,  grand 
maître  de*  eaui  et  toréls  au  déparlemenl  d'Orlcuns, 
ordonna  que  Mnc6  Girnnll,  acquéreur  du  moulin,  au- 
rait à  rendre  foi  cl  hommage  au  roi  el  au  duc  d'Orléans 
pour  lu  uiiiiUi^  do  ce  mouliu  et  sf!,^  dépendances slluées 
entre  le  Clier  el  Villefranche  ;  l'autre  moitié,  du  côlé 
de  Saint-Julien,  relevant  en  riefde  MM.  de  la  Sainle- 
Cliapelle  de  Bourges,  barons  de  Grnçay  ', 

L'emplacement  de  cette conteslalion  féodale  a  main- 
tenant bien  changé  de  face,  el  se  trouve  placé  à  trois 
cents  mètres  de  la  rivière,  depuis  que  le  Cher,  perdant 
peu  à  peu  ses  innombrables  Iles,  a  concentré  loutcs  ses 
eaux  dans  un  seul  lit.  Si  bien  que  du  moulin,  comme 
dcscomlesdc  Biois  el  des  barons  de  Graçny,  il  ne  reste 
plus  que  le  souvenir. 


> 


sous  l'anciln   RKOiMt:  343 

DHOITS   UONOaiFJQUES   DANS   LC3    ÉGLISES 

Le  patron  ou  fondateur  d*une  église,  et  ses  succes- 
seurs, ont  toujours  joui  de  privilèges  spéciaux.  A  dé- 
faut de  patron,  Tusage  a  prévalu  de  concéder  les 
mêmes  droits  au  possesseur  de  la  justice,  et  souvent, 
par  extension,  au  simple  seigneur  habitant  la  paroisse. 
Cette  pure  tolérance  offrait  Tavanlage  d'assurer  au 
clergé  local,  à  la  célébration  du  culte,  à  l'église  elle- 
même,  le  concours  bienveillant  de  la  plus  riche  famille 
de  la  contrée  ;  mais  il  fallait  la  conquérir  par  l'honora- 
bilité,  les  aumônes,  les  services  rendus.  On  eut  élé  mal 
vu  à  la  revendiquer  avec  arrogance,  ainsi  qu'un  exem- 
ple pourra  le  montrer. 

Louis  de  Patoufleau,  écuyer,  sieur  de  Laverdin  et  de 
la  Roche  d'Anjoin,  chevalier  de  l'ordre  du  roi  et  gentil- 
homme de  sa  chambre,  avait  acheté,  le  14 janvier  lG«'i8, 
de  Jacques  de  Launay,  maréchal-des-logis  de  la  com- 
pagnie de  la  reine,  demeurant  à  Saint-Aignan,  et  de 
Marie  Allaire,  son  épouse,  la  métairie  de  la  Charbon- 
nière et  Sinsonnière,  en  la  paroisse  de  Saint-Julien-sur 
Cher.  Prenant  immédiatement  possession  de  cetle  mo- 
deste gentilhommière,  il  s'arrogea,  de  sa  propre  aulo* 
rilé,  le  droit  d'occuper,  à  l'église  de  Saint-Julien,  une 
place  d'honneur.  A  Toffice,  il  s'emparait  de  tout  le 
chœur,  ayant  en  mains  un  pistolet  et  une  arquebuse  et 
faisait  placer  auprès  de  lui  sa  femme,  son  enfant  et  un 
valet  armé. 

Le  14  mars  1638,  le  prédicateur  avait  dû  interrompre 
son  sermon,  par  la  fierté  de  Madame  de  Patoufleau  qui 
s'était  placée  tout  près  de  l'autel. 


I 


Mt  tu7  m»  ruts*»£s 

Dès  le  lettJeMÎa,  le  car£  fort  ilarmc  de  cet  éqai- 
fage  milHatrc,  éerinîl  an  bûlli  de  Gnçay  : 

■  I]   o\  a  plas  mojra  de  fairt  loenti  «crvice  k  di- 

■  BBocfac.  Le  wear  de  Lafenlio  eît  h  oalrecaidaitt, 

■  que  ce  nutiD,  rlaat  en  du  place  ordinaire  pnor  ea- 

•  tendre  le* cuo'euwii»,  anal  ane  f'^mme  a  mes  piedi 

■  «1  d'aalm  qui  alleadaîeal,  il  eit  cbItc  à  réglbe  le 

•  pislaict  à  la  raaiB.  et  f'cU  Tenu  mettre  os  Uev  où 
«  j*él^  letlenent  (|all  a  Talla  looi  qailler.  > 

Ls  bûlli  fil  BOHitAl  défenie  à  lotile  personne,  de 
qiiel<|iie  <{ualitè  <|d'elle  fui.  de  Irovbler  les  ccrèmoaies, 
de  mellre  ttm  permi^tion  en  l'église  de  Sunt-Jaiien 
ou  atilres,  aocan  banc,  ietle,  ni  wt^,  noUmmenl  ans 
endruiu  un  le  placent  d'habitude  le  prieur,  ses  ckrcs 
et  les  autres  pertonnM  qui  Tassi^tt ni  dans  la  câlèbrn- 
tiou  du  service  tlÎTin.  Celle  ordonnance,  publiée  par 
le  Mrgeol,  ne  fit  qu'excîler  le  dédain  du  sieur  de  La- 
Terdîn. 

Notre  g-rnlilhoniiTie  ne  fe  desisla  pa>  île  aei  extrava- 
gance!, et  le  dimanche  22  mars,  la  messe  était  chantée 
jusqu'au  Oedo,  quand  il  arriva.  Voyant  que  le  clerc  ne 
voulait  ni  bouger,  ni  s'interrompre,  quelque  comman- 
dément  qu'il  lui  fît  de  retirer  son  pupitre,  il  posa  son 
chapeau  sur  le  livre  de  plain-chant,  en  disant:  i  Ole 
ton  engin  de  là.  »  En  mime  temps,  il  poussa  lui-même 
le  lutrin  Juâi|ues  au  bas  du  chœur,  pour  disposera  son 
aise  de  la  place  qu'il  entendait  occuper.  Sa  femme  et 
son  fils  s'inslall^renL  sur  une  grande  selle,  à  main  gau- 
che. La  meise  chantée  jusque-là,  fut  achevée  basse,  et 
depuis  lors,  le  sieur  de  Laverdin  ne  cessait  de  menacer 
dcmortlecuréainsiquefrcre  llobcrt,  qui  venait  d'Olivet 


^ 


socs  l'a!(Cien  bégime  345 

tous  les  dimanches  pour  prêcher.  Bien  plus,  quatre 
jours  après,  il  rossa  le  chantre  avec  tant  de  violence 
que  celui-ci  fui  contraint  de  garder  le  lit. 

11  paraissait  Indispensable  de  mettre  fin  à  tant  de 
désordre,  et  l'orgueilleux  seigneur  fut  cilé,  le  27  mars, 
à  comparaître  à  l'audience  de  Graçay.  Le  chapitre  de  la 
Sainte-Chapelle,  prenant  fait  et  cause  pour  son  prieur- 
curé,  fit  présenter  le  récit  de  ces  troubles  intérieurs  ; 
mais  l'inculpé  se  borna  à  faire  répondre  par  son  pro- 
cureur qu'il  n*avait  placé  aucun  banc  dans  l'église,  ni 
causé  aucun  empêchement  et  que  d'ailleurs  on  n'avait 
aucune  action  contre  lui. 

On  s'étonne  que  la  justice  se  soit  ainsi  montrée  désar- 
mée, car  il  n'en  continua  pas  moins,  lorsqu'il  allait  à 
l'église,  à  s'asseoir  au  plus  haut  du  chœur,  du  côté 
droit,  un  pistolet  à  la  main,  tournant  le  dos  à  l'autel, 
la  face  vers  la  grande  porte,  excepté  pendant  l'éléva- 
tion  du  Saint-Sacrement  ^ 

Cette  anecdote  montre  à  quel  point  certains  person- 
nages se  montraient  jaloux  des  prérogatives  qui  pou- 
vaient les  faire  distinguer  de  la  foule.  Dans  l'espèce,  et 
c'est  le  cas  le  plus  simple,  un  seul  seigneur  habitait  la 
paroisse,  et  le  pauvre  prieur  ne  réussit  même  pas,  mo* 
menlanément  du  moins,  à  empêcher  la  plus  flagrante 
anticipation.  Combien  la  situation  devait  se  compliquer 
lorsqu'il  se  trouvait  deux  ou  plusieurs  châteaux  dans 
une  localité  !  Le  voisinage,  quand  il  n'enlratne  pas  Tin- 
timité,  fomente  souvent  les  rivalités,  et  si  les  susccpli- 

1,  Arch.  du  Cher,  Sainte-Chapelle,  Graçay,  124, 


3t6  ÉTAT   Vi:S   PCRSUMIES 

l'ilitt-s  s'i'vcilleiit,  liieiiti'il  ladiïcorJe  esl  ullum^e.  On 
pourrait  mal  lieu  rcii  sèment  en  ciler  plue  d'un  exemple. 

Au  coinmencemeut  duxvit*  siècle,  Usac  île  Beau- 
quaire,  écuycr,  sieur  tic  l.iénesse  et  Je  Sainl-Argnan 
de»  Noyer»,  jouissait  avant  tou#  antres  des  honneurs  de 
l'église  de  Neuilly-eu-Dun  ;  mais  l'usage  nvait  prévalu 
que  seul  il  posséderail  per^'onnellemenl  ce  privilège  et 
il  ne  pouvait  se  consoler  (]uc  les  mtmes  droils  ne  fus- 
sent pas  accordés  aux  pcr-sonnes  île  e.t  famille,  â  sa 
femme,  à  ClirisLinedc  Iteiiiiijuaire,  snFœur,  etàJÉrôme 
de  Beaiiquuire,  son  frète  Mlard.  AussitAt  après  lui,  ve- 
iiaienl,  dans  l'ordre  de  préséances  locales,  Claude  de 
I,éani>,  Ëcuyer,  gjeurdes  llôratids,  llieronismc  de  la 
Desniére,  épouse  de  celui-ci,  puis  leur  fils,  Claude  de 
Léans. 

I.c  mercredi  des  Cendres  de  l'année  IG03,  M.  de 
Dcauquaire  n'assiflanl  point  A  la  ci^rémonle,  on  donna 
les  cendres  tout  d'abord  à  M.  des  Hërauds  père.  Agé  de 
soixanlo-six  ans,  au  jirand  déplaisir  de  Mademoiselle 
de  Liénessc  et  de  sa  belle-sœur,  (gui  ne  manquèrent 
pas  de  dire  que  le  curé  aurait  à  s'en  repentir.  Dès  le 
même  jour  M.  de  Liénesse  envoya  son  frère  Jérâme  de- 
mander à  M.  des  Ilcrauds  pourquoi  il  avait  pris  les 
cendres  avant  sa  femme  et  sa  sœur.  Celui-ci  répondit 
avec  dignité  et  modération  que,  sans  rien  entreprendre 
contre  ce  qui  apparlenail  au  sieur  de  Liénesse,  il  en- 
tendait conserver  ses  droits. 

—  Dimajiche  prochain,  lui  demanda  JérAme,  pren- 
drei-vons  les  honneurs  de  l'église  ? 

—  Si  j'y  suis,  répondit  le  sieur  de  Léans,  je  saurai  ce 
qui  m'appartient. 


^ 


SOIS   L*A1ICIE.\   lÉGIXE  317 

—  Nous  le  verrons. 

—  Vous  le  verrez. 

La  sécheresse  de  celle  explication  présageait  ao 
orage  ;  mais  la  querelle  6t  du  brait  ;  des  amis  intervin- 
rent et  M.  deSainl-Géran,  gouverneur  da  Bourbonnais, 
obtint  la  promesse  que  ni  Tun  ni  Tautre  des  adTer- 
saîres  ne  réclamerait  les  honneurs  de  Téglise  jusqu'à 
ce  que  leurs  prétentions  respectives  fussent  vidées.  Les 
choses  en  étaient  là,  lorsque  le  jeune  des  Uérauds,  en 
sortant  de  la  messe  un  dimanche,  Gt  rencontre  de  six 
ou  sept  arquebusiers  accompagnant  le  sieur  de  Lié- 
nesse,  qui,  tirant  l'épée  haute,  s'écria  en  présence  des 
paroissiens  réunis  :  Mordieu,  à  quoi  lienl-il  que  je  ne 
vous  rende  déplaisir  1  Si  ce  n'était  la  parole  que  j'ai 
donnée,  je  vous  apprendrais  à  me  fâcher. 

Supporter  publiquement  une  pareille  avanie,  ne  pou- 
vait être  du  goût  d'un  gentilhomme.  Après  avoir  retiré 
la  parole  qu*il  avait  engagée  à  M.  de  Saint-Géran,  le 
sieur  des  Hérauds  envova  deux  de  ses  amis  vers  le  sieur 
de  Liénesse  qui,  non  content  de  refuser  toute  répara- 
tion, se  rendit  à  l'église  le  dimanche  suivant  à  la  tète 
d*une  escorte  de  gentilshommes  armés  et  à  cheval  et 
d'une  quinzaine  d'arquebusiers  à  pied,  en  menaçant  de 
mort  le  curé  et  le  sacristain  si  Ton  ne  commençait  par 
apporter  à  son  banc  l'eau  bénite  et  le  pain  bénit  pour 
lui  et  tous  ceux  de  sa  maison,  même  quand  il  ne  se 
trouverait  personne  dans  ce  banc.  En  apprenant  cette 
boutade,  le  sieur  des  Hérauds  prit  à  son  tour  la  pré- 
caution de  se  faire  accompagner  à  Féglise  par  ses  amis, 
et  il  réclama  les  honneurs  qui  lui  étaient  dus  en  afGr* 


-\ 


3i8  ÉTAT    hrs    PBIISONKCS 

mant  au  curii  cl  au  sacrisUin  iiii'îl  saurait  ItL-ii  les  ga- 
rantir iJe  (oui  désagrt-mciil. 

Sur  ceaentrernUes,  l'un  des  fermiers  de  la  terre  des 
IlérauJs  avail  Hé  ballu  p.ir  un  tiummii  Sauterre,  qui 
fut  mis  à  son  tour  à  la  raison  par  le  jeune  Clauile  de 
Lëans,  au  moyen  d«  quelques  coups  de  b:iton.  I.iê- 
nesse,  saîaissunl  avidement  ce  prétexte,  ri  soua  le  nom 
emprunté  de  Siiulcrre  fil  arrëler  Claude  de  l.éans  à 
Moulins,  le  S  mai  1603,  el  par  le  (lïinuignage  de  quel- 
ques imposteurs,  càsa}-a  vainement  de  lemir  la  bonne 
réputation  de  ce  Jeune  homme,  Cispendant,  à  raison  de 
la  correction  induement  donnée,  celui-ci  fut  condamné 
à  une  auniOue  de  trois  cents  livres,  à  payer  cinquante 
livres  BU  battu,  et  aux  dépens.  Les  deux  concurrenls 
on  appelèrent  cliaciin  de  leur  cMé  par  devant  MM.  de 
la  Tournelle,  où  l'affaire  resta  longlemiis  pendanle.  Le 
jeune  des  Hërauds  fut  mis  en  libcrlé,  après  consigna- 
tion des  amendes  encouruci>,  maïs  à  partir  de  ce  mo- 
ment, son  \}i't\:,  àriiistigalion  deLiénciso,  fut  en  bulle 
à  de  nombreux  procès  de  voisinage  qu'on  s'crforçait  de 
faire  traîner  en  longueur. 

Pour  répondre  à  ces  mauvais  procédés,  on  drc».sa  le 
bilan  des  méfails  commis  par  le  sieur  de  Lié* 
nesse  et  on  réussit  à  le  faire  décréter  de  prise  de  corps. 
Assez  habile  pour  ne  pas  se  laisser  prendre,  et  ajourné 
a  (rois  jours  devant  le  sénéchal  du  Bourbonnais,  celui- 
ci  refusa  de  comparaître  et  n'en  continua  pas  moins 
de  battre  la  campagne  en  se  faisant  accompagner  par 
dix  ou  douze  vagabonds  armés. 

Il  eut  bientiM  l'occasion,  le  7  octobre  1605,  de  mani- 
fester sa  malveillance.  M.  des  Hérauds  avait  vendu  à 


sous  L*ANCIKN   l\tù\UE  349 

des  marchands  le  poisson  d*un  étang,  mais  retenu  au 
Ht  par  une  indisposition,  il  chargea  son  fils  de  le  sup- 
pléer pour  la  livraison.  Claude  prit  une  arquebuse 
chargée  de  dragées,  dans  Tespérance  de  rencontrer 
quelque  canard,  et  engagea  deux  de  ses  cousins  à  rac- 
compagner. L'un  d'eux,  Yillars,  prit  une  arquebuse; 
l'autre,  Colal,  ne  portait  que  son  épée. 

A  peine  avait-on  commencé  la  pèche,  qu*on  aperçut 
près  de  Tétang,  à  la  tète  de  neuf  arquebusiers  et  de 
deux  laquais,  le  sieur  de  Liénesse  qui  accourt  en  criant: 
Par  la  mort  Dieu,  tu  en  mourras.  —  A  moi,  s'écrie 
Claude,  pour  avertir  ses  cousins  qui  battaient  les  ro- 
seaux. Puis>  quittant  la  chaussée,  il  saute  sur  une  huche 
à  poissons;  mais  il  n'eut  pas  le  loisir  de  la  détacher,  car 
Liénesse,  criant  toujours  :  Tocs  à  moi,  mort  Dieu,  lui 
fit  tirer  plusieurs  coups  d'arquebuse  qui  percèrent  ses 
chausses  de  trois  grosses  balles.  A  son  tour  Claude  tire 
sur  l'un  des  assaillants  et  presque  à  bout  portant,  lui 
loge  dans  le  corps  son  coup  de  dragées;  en  même  temps 
le  pied  lui  manque  et  il  roule  sur  sa  huche  flottante,  au 
milieu  de  la  fusillade  dirigée  sur  lui.  On  le  crut  mort, 
Liénesse,  placé  à  vingt  pas  derrière  ses  hommes,  tira 
le  dernier. 

Au  bruit,  les  deux  cousins  accourent.  Viilars  en- 
voie son  coup  d'arquebuse  sans  toucher  personne  ;  Co- 
tai arrive  l'épée  haute  et  va  devenir  le  point  de  mire 
des  bandits.  Courage,  s'écrie  Claude  en  se  relevant,  et 
tous  trois  bientôt  réunis,  se  mettent  en  courant  hors 
de  la  portée  des  arquebuses.  En  résumé,  aucun  d'eux 
ne  reçut  la  moindre  blessure,  tandis  que  l'un  des  ar- 


-^ 


3S0  tTAT  nus  pensoiturs 

quebueiers  avait  mordu  la  pousâtèru.  C'Ëlail  un  nommé 

Dnnon,  lécemment  sorLi  des  prUons  de  Moulins. 

I.iéncBâfl  voulut  faire  passer  cet  événcmcnl  pour  un 
nieurlre  et  provoqua  une  inslriiclion  du  jugedeBanne- 
giin.  CIhuJc  reçut  assignation  à  comparailre  devant  ce 
magistrat  sous  trois  jouis;  mais  déjà  il  avait  lui-même 
avisé  de  l'atlcnlnt  le  prëvAl  tic  Bourges,  qui  envoya 
sans  relard  sur  les  lieux.  Vainement  les  arcbers  de  la 
maréchaussée  se  prtïsenlèrcnt  devant  le  cljàteau  de 
Liéneïse;  on  refusa  de  leur  ouvrir  la  porte.  Procès-ver- 
bal en  fut  dressé,  avec  assignation  à  I.iénc?se  et  à  ses 
complices  de  comparaître  à  Bourges,  sous  troia  jours. 

Depuis  lura,  tous  Il'S  chemins  étaient  plus  que  jamais 
gardés  par  une  douzaiue  de  vagabonds  armés,  afin 
d'empêcher  In  piiclio  de  l'élang.  On  ne  le  pôcbera  pas 
tant  que  je  vivrai,  disait  Liénesse,  qui  fit  mettre  en 
pièces  les  armoiries  de  la  famille  des  liérauds  figurant 
dans  le  tableau  du  grand  autel  de  l'église  paroissiale. 
llliri'lpndait  niiime  construire  un  engin  pour  meilre  le 
feu  au  clijliteau  dus  Hérauds  et  le  faire  sauter. 

Liénesse  fut  àBourges  condamné  à  mort  par  contu- 
mace; mais  il  se  pourvut  en  appel  et  réussit  même  à 
faire  arrêter  Claude  à  Paris.  Toutefois,  par  arrêt 
d'appel,  il  fut  encore  condamné  en  tous  dommages  et 
intérêts  et  aux  dépens  du  défaut  et  contumace  de  Bour- 
ges. Il  fut  en  même  temps  renvoyé  à  Bourges  pour  y 
vider  son  procès,  car  à  son  tour,  Claude  avait  enfin 
trouvé  moyen  de  le  faire  emprisonner.  Liénesse  s'en 
vengea  en  faisant  arrêter  le  jeune  de  Leanssous  l'incul- 
pation de  porter  des  pistolets  et  arquebuses.  C'était  la 
vérité  et  Claude,  qui  ne  s'en  défendit  pas,  futcondamnâ 


sous  l'ancien    RÉGIHE  351 

â  auroùner  six  livres  aux  capucins,  avec   défense  à 
Tavenir  de  porter  des  armes. 

Sous  un  nom  d'emprunt,  Lîénesse  n*hésita  même  pas 
à  faire  accuser  le  sieur  des  Hérauds  el  toute  sa  famille 
de  se  livrer  à  la  fabrication  de  la  fausse  monnaie.  Les 
archers  de  Moulins^  guidés  par  ses  valets,  escaladèrent 
le  château  des  Hérauds  el  en  conduisirent  prisonniers 
tous  les  habitants  à  Moulins,  où  leur  procès  fut  suivi  ; 
mais  de  tous  les  témoins  cités  dans  la  complainte,  au- 
cun ne  put  être  retrouvé  et  les  inculpés  furent  bientôt 
élargis. 

Il  serait  superflu  de  raconter  tous  les  incidents  de 
cette  mésintelligence,  qui  menaçait  de  se  perpétuer, 
lorsque  des  amis  communs  parvinrenlà  faire  entendre 
le  langage  de  la  rcison  à  ces  ennemis  acharnés.  Le  4 
juillet  1609,  un  compromis  fut  signé  à  Paris  entre  les 
intéressés  el  le  23  septembre  suivant,  on  choisit  à  Mou- 
lins des  arbitres  chargés  de  trancher  toutes  les  difficul- 
tés pendantes;  c^étaientMM.  de  Gamache,deBigny,  de 
Champeroux  et  deVomax,  assistés  de  deux  avocats  de 
Moulins. 

Le  3  novembre,  les  amiables  compositeurs  se  trans- 
portèrent à  Neuilly,  visitèrent  Téglise,  la  chapelle  cl  le 
banc  du  sieur  de  Liénesse,  les  bancs  el  sépultures  de  la 
famille  des  Hérauds  ;  se  firent  représenter  les  titres  de 
part  et  d'autre  et  discutèrent  si  longuement  les  droits 
de  chacun 'que  le  lendemain  ils  n*avaient  pas  encore 
réussi  à  se  mettre  d*accord.  On  peut  à  peine  s'en  éton- 
ner, car  sur  les  quatre  membres  du  tribunal,  chaque 
partie  avait  sans  doute  choisi  deux  des  juges. 

Pour  sortir  d'embarras,  on  reconnut  la  nécessité  de 

25 


353  ËTAT  DKS  FEnsoNttEE 

recourir  à  une  inlervcnlîun  plus  imparlialc,  et  d'un 

commun  accord,  MM.  de  Gamaclie  et  de  Bigny  furent 

cliar(;é3  de  se  rendre  auprès  de  M.  de  Beauvaiï-Nangi^ 

pour  lui  soumeLLre  le  litige  et  le  prier  de  s'en  rrndre 

l'arbilre. 

Antoine  de  Briclianteau,  seigneur  de  Beauvais- 
Nangis,  après  nvoir  entendu  au  cliàleau  de  Meillant 
l'exposé  lie  l'alTaire,  le  13  novembre  ICOi),  Tut  d'avis 
que  des  sept  lionneurâ  de  l'église  en  la  paroisse  de 
Neuilly,  le  sieur  de  Liénesse  devait  en  avoir  cinq, 
savoir  :  l'eau  bénite,  l'offerte,  le  pain  bénit,  les  cendres 
et  l'encensoir;  elle  sieur  des  Hérauds,  la  procession 
et  le  poêle;  ces  différents  droits  devant  être  respec- 
tivement apporlûs  à  eux  et  aux  membres  de  leurs 
ramilles.  Cbailes  Thibault,  notaire  royal  à  The* 
neuilles,  remplissant  les  fonctions  de  grenier,  notifia 
ce  jugement  aux  difTérenLes  parties,  qui  signèrent  au 
bas  de  la  signiHcalion  à  litre  d'acquiescement. 

Un  nurail  pu  croire  l'affaire  terminée;  ce  sérail  mal 
connaître  les  fertiles  ressources  qui  peuvent  germer 
dans  l'espril  des  plaideurs,  et  une  nouvelle  décision 
devint  encore  nécessaire. 

I.e  7  juillet  IC30,  Jean  François  de  la  Guiche,  sei- 
gneur de  Saint-Géran  et  la  Palisse,  gouverneur  du 
Bourbonnais,  sur  le  procès  mh  par  devant  lui  entre  les 
sieurs  de  Liénesse  et  des  Bérauds  relativement  aux 
droits  honorillques  dans  l'cglise  paroissiale  de  Neuilly, 
«près  avoir  ouï  les  parlies  et  examiné  les  pièces  qu'ils 
ont  voulu  produire,  a  jugé  que,  des  cinq  honneurs  de 
l'église,  les  trois  suivants  ;  l'encens,  l'eau  bénite  et 
l'ofTerte,  apparliendraienl  au  sieur  de  Liénesse,  et  les 


^ 


sors  L*AKCIE5   RtGiXE  3S3 

droits  qui  sont  la  procession  et  le  pain  bénit,  appar* 
tiendraient  au  sieur  des  Hérauds.  Le  tout  est  soin 
fl*one  formule  exécutoire  adressée  aux  coré,  Tieaire, 
marguîUers  et  fabriciens  de  Nenilly,  même  aox  babi- 
tanlSy  pour  les  inviter  à  faire  observer  de  point  en  point 
ce  jugeaient,  à  peine  d'être  déclarés  infracteors  des 
ordonnances  de  S.  M. 

Etendant  cette  querelle  qui  avait  doré  dix-sept 
années,  il  était  éclos  devant  diverses  juridictions  une 
foule  de  procès  soigneusement  entretenus  et  toujours 
pendants.  Les  laisser  suivre  leur  cours  eut  fourni  de 
nouvelles  occasions  de  ranimer  les  animosités.  Aussi 
le  maréchal  de  Saint-Géran  ne  manqua  pas  de  rendre 
un  nouveau  jugement,  à  la  date  du  12  août,  pour 
déclarer  éteintes  toutes  les  instances  civiles  et  crimi- 
nelles intentées  par  les  parties  soit  directement,  soit 
par  personnes  interposées. 

Les  intéressés  acquiescèrent  à  cette  nouvelle  déci- 
sion, qui  ne  laissa  pas  cependant  d*étre  menacée  de 
quelques  atteintes.  Mais  toutes  les  mauvaises  volontés 
paraissent  avoir  définitivement  fléchi  devant  l'autorité 
de  M.  de  Sainl-Géran,  qui  écrivait  le  14  septembre  1620 
à  Mlle  de  Liénesse,  pour  se  plaindre  de  ce  que,  de  son 
c6té,  on  avait  contrevenu  à  toutes  les  paroles  données. 
Je  m'en  tiens,  disait-il,  au  jugement  que  j'ai  rendu,  et 
je  saurai  bien  le  faire  exécuter  ^ 

Ces  dissensions  avaient  atteint  le  plus  haut  degré 
d*animosité,  et  malgré  certaines  tendances  à  pousser 
les  choses  au  tragique,  il  en  résulta  surtout  des  égrali- 

» 

1.  Arch.  da  Cher,  E,  795. 


> 


351  ËTAT  DBS  PtRSORSES 

f;nur«ft  d'iimuur-jtroprc  «1  (les  Trais  de  procès  iaulilei. 
Il  aurait  pu  en  ilkoukr  des  conséqueDces  ioaDimenl 
plut  fçraves,  ainsi  qu'un  nouvel  exemple  va  le  monlnr. 

La  famille  Siinonneau  pussédail  aux  environs  de 
Itarnliouillel  le  (îcf  de  Galluy  el,  par  alliance  avec 
(Catherine  de  Poilloue,  avait  acquis  celui  de  Saclas, 
prë»  (l'Etampe»'.  Sans  entrer  k  ce  sujet  dans  de  longs 
détails  généalogiques,  il  eulfirade  dire  ici  que  François 
Simonneau,  sieur  de  (îaltny-gaclas,  d'abord  premier 
capiloiiie  au  régiment  de  Béarn,  puis  au  régiment  de 
Bourbonnais-inranterie,  vint  épouser  en  1699,  auprès 
deSatnt-Aignan  en-l)erry,Marie-AnneIeJart,  el  devint 
de  ce  clieT  seigneur  de  la  Vofile,  en  la  paroisse  de 
Pouillé.  L'usage  priivalut  de  l'appeler  M.  de  Saclas, 
pour  le  distinguer  de  Eon  frère  l.ouis-Jèrùme,  capitaine 
de  grenadiers  au  régiment  de  Béarn.  Ce  dernier  vint 
â  son  tour  ËpouBcr  dans  la  ni^me  paroisse,  le  13  févrii^r 
1710,  Franriitse  Le  Jart,damede  la  Brosse,  cousine  de 
sa  betle-sœur. 

La  réunion  des  deux  frères  dans  la  même  contrée; 
leur  alliance  dans  la  même  famille,  avaient  fait  conce* 
voir  d'Iieureuses  espérances  qui  ne  furent  pas  de  longue 
durée.  M.  de  Saclas,  réformé  du  service,  mourut  à 
Courjon,  paroisse  de  Villentrois,  en  1715.  Sa  veuve, 
fixée  au  cli&teau  de  la  Voûte,  n'avait  autour  d'elle  que 
SCS  trois  jeunes  enfants,  deux  fdles  et  un  fiU. 

Conioft  seigneur  dominant  el  patron  de  la  paroisse, 
le  seigneur  de  la  Voùle  jouissait  des  droits  honorifiques 
dans  l'église  de  Pouillé.  L'absentéisme,   puis  le  jeune 

1.  La  Chesnaï  des  Boii,  V.  Poilloue. 


sous  l'ancien  régime  355 

Age  deâ  héritiers  de  laYoûle-Saclas,  avaient  suspendu 
longtemps  Pusage  réel  de  ces  prérogatives.  Au  manoir 
de  la  Brosse,  constamment  habité,  on  s'habitua  faci- 
lement à  jouir  de  toutes  les  préséances  publiques,  mais 
lorsque  l'apparition  momentanée  du  seigneur  de  la 
Voûte  venait  replacer  chacun  à  son  rang,  il  en  résultait 
des  froissements  qui  dégénérèrent  en  jalousie  violente, 
sous  l'influence  des  commérages  féminins. 

Au  surplus  les  prétentions  de  la  maison  de  la  Brosse 
dataient  de  loin,  et  tendaient  à  raviver  une  vieille  que- 
relle qu'on  aurait  pu  croire  éteinte.  En  effet,  par  un 
partage  du  12  septembre  1592,  Pierre  et  René  Le  Jart 
avaient  liquidé  la  succession  de  leurs  père  et  mère  et  le 
fief  de  la  Brosse  était  échu  à  Pierre,  l'alné  de  la  famille. 
Trois  ans  plus  lard,  le  25  avril  1595,  René  Le  Jart  fit 
l'acquisilion  de  la  terre  de  la  Yoûle,  d*où  relevait  le  fief 
de  la  Brosse.  Ëtait-il  convenable  que  l'alné  devint  ainsi 
le  vassal  de  son  frère  cadet  ? 

Sur  ce  thème,  on  discuta  sans  doute  longtemps  en 
famille,  car  par  transaction  du  22  avril  1623,  René 
Le  Jart,  écuyer,  sieur  de  la  Voûte,  fils  de  René,  con- 
sentit que  Pierre  Le  Jart,  sieur  de  la  Brosse,  son  oncle, 
en  considération  de  son  grand  âge,  puisse  jouir 
pendant  sa  vie  de  la  préséance  et  des  honneurs  eri 
Péglise  de  Pouiilé,  sous  la  réserve  qu'après  lui  ces 
droits  feraient  retour  au  sieur  de  la  Voûte  et  à  ses 
successeurs. 

Malgré  celte  stipulation  formelle^  Charles  Le  Jart, 
sieur  de  la  Brosse,  fils  de  Pierre,  tenta  de  rester  en 
possession  des  privilèges  dont  avait  joui  son  père; 
mais  par  une  sentence  arbitrale,  acceptée   le   1"   mai 


^ 


ne  fenr  ta  i 

IMS  p*r  IM  f«1ic*,  prit  u  jagMom  4a  S<  iùa  IMK 

rni4ii  esUjwtkedeSaiirt-AignMi.UâMriicla  V«Uc 
fyt  atattilrau  ea  joniiattce  du  dpaili  bominOqin*  M 
rt^^iw  de  PmiîIIp.  Mflf  (|b11  fut  »ccof4c  ma  «wsr  4e  1« 
ItroHe  <le  preadn  téaaM  •■  cfatrur. 

Ua  Mède  ftluft  lard,  lu  GaUay  de  U  Broue  renaffcal  ■' 
•  la  ch*rfe.  Le  cart  de  PooSIé,  Andcr,  épowi  Inni 
iotér^U  arn  puiùm,  ri  lear  Mcord  eut  (Taalaat  flw 
de  Kicori  qu'il  d'^UJI  pai  dilQeiJe  de  loUcr  contre  une 
veuve,  lu  deui  Cllei  de  H.  de  SacUiet  le  jeane  Lcmîf, 
eocore  enfiuit,  detUoé  an  Kn-ice  mUiUire.  Ct  ae  f»i 
guère  qu'au  raoïoenl  da  k>o  mariage  (12  ittU  1733) 
que  fie  dernier  revendiqua  !«■  droitt  de  sa  maifon,  bien 
qu'il  fftt  retenu  au  KTrice  du  roi  uoe  partie  de  l'anMe. 
Sa  femme,  (;iUabetfa  GilLard,  r»lait  »tile  na  ch&lean 
de  la  Voûte,  en  pri^nce  dei  uigoears  de  la  Brosse, 
doni  ranimo»ité  «'enracina  de  plas  en  plus. 

Ou  commença  par  plaider  avec  ardeur  sur  le»  droits 
d«  yri-téance  ;  l'une  île»  premîi-re*  pièces  du  procéf, 
datd-e  (le  1737,  est  une  plaidoirie  un  faveur  de  Louis 
bimonneau  de  la  VuAle,  contre  les  prétentions  de 
lértunit  bitnonneau  de  Galluy.  A  l'instigation  de 
quelques  amis,  le  duc  de  Saint-A((;naa  Tu  consentir 
les  inléreisC's  6  un  compromis  portant  reconnaissance 
de  la  prééminence  des  seigneurs  de  la  Voûte. 

Cel  accord,  soumis  au  parlement  en  1744,  pour  être 
Iioniologuû,  paraissait  de  nature  à  éteindre  la  mésio- 
telligcncc.  mais  il  ne  semble  avoir  eu  pour  effet  que  de 
la  raviver  cliez  le  Jeune  fils  de  la  Drosse.  L'esprit  de 
Celui-ci  s'est  exalté  outre  mesure  dans  ces  rivalités 
d'amour-propre,  et  il   va  devenir  un  instrument  de 


"> 


i  l'ancien  HtGIHi; 


ntla 


lerelle 


eiïroyable 


tner.  en  (crmuianl 
catnslroplic. 

Louis  lie  Simonneau  élait  venu  en  congé  à  «on 
cliAleau  de  la  Volïle.  La  Iradilion,  encore  vivante  dans 
le  pays,  raconle  qu'au  sortir  de  la  messe,  où  les 
honneurs  lui  avaient  été  rendus,  il  fut  menacé  violem- 
ment par  son  jeune  cousin.  Le  24  février  1748,  dans  la 
matinée,  accompagné  de  sa  fille.  Marie-Suzanne,  il 
faisait  uue  courte  promenade,  lorsque  lout-à-coup,  au 
coin  de*  murs  du  parc,  il  fut  frappé  d'une  balle  à  la 
lète.  M.  de  Galluy,  emlinsqué  dans  le  petit  chemin 
couvert  qui  conduit  à  la  Brosse,  avait  tenu  parole.  Et 
depuis  lors,  quand  on  voulait  parler,  dans  la  contrée, 
d'un  chasseur  lisbile,  on  disait  encore,  il  y  a  cinquante 
ans  :  »  Il  lire  comme  M.  de  Galluy  ii. 

Leconpablepril  la  fuite;  il  s'exila,  dit-on.  En  tous  cas 
il  n'est  plus  reslé  trace  de  son  existence.  Ses  sœurs 
eurent  des  sorts  divers,  et  l'une  d'elles  épousa  le  frère 
du  curé  Audry,  qui  avaitsi  vivement  servi  les  rancunes 
de  la  maison  de  la  Brosse. 

Quant  à  madame  de  Saclas,  le  séjour  do  la  Voûte  lui 
devint  insupportable,  et  elle  vint  s'établir,  avec  «es 
enfants,  a  Saint-Aignan,  où  elle  ne  cessa  de  résider 
juscpi'en  1187,  époque  de  sa  mort'. 

I.  Pipicrt  Rouei  de  Clermont  et  Vallujg. 


f     i 


"j 


'^ 


r. 


NOTICE 

SUB 

UN    CACHET    D'OCULISTE    ROMAIN 

TROUVÉ  A  BOURGES  EN  SEFTEMBBE  1891 

Par  Charles  de  LAUGARDIÊRE 


Des  fouilles  profondes  ayanl  élé  opérées  à  Bourges, 
dans  la  première  quinzaine  de  septembre  1891,  sur  les 
deux  berges  du  Canal  de  Berry,  pour  rétablissement 
des  culées  du  pont  métallique  de  la  rue  de  TAbattoir, 
les  ouvriers  du  chantier  municipal  ont  rencontré  péle- 
méle,  dans  les  excavations  d'une  ancienne  sablière,  les 
mille  débris  caractéristiques  d'une  décharge  publique 
de  l'époque  romaine  :  tuiles  à  rebords  brisées,  innom- 
brables tessons  de  vaisselle  de  luxe  et  de  poterie  gros- 
sière, ossements  d'animaux  et  défenses  de  sangliers  en 
quantité  considérable,  quelques  vieilles  ferrailles,  un 
anneau  de  bronze. 

Un  seul  objet  de  réelle  importance  s'est  trouvé  dans 
ces  rebuis  de  la  vie  journalière  antique;  c'est  une  toute 
petite  tablette  de  pierre,  écornée  à  l'un  des  angles  et 
portant  des  lettres  gravées  à  rebours  sur  les  quatre 
tranches.  Recueillie  par  M.  Egret,  directeur  des  tra- 
vaux de  la  ville,  elle  a  été  remise  par  lui  à  notre  con- 


3G0  SdTiCE 

rrcpc,  M.  lie  Margiierye,  qui  a  bien  voulu  la  soumettre 
âmon  examen,  me  la  coiilicr  el  me  laisstr  très  gra- 
cieusement la  primeur  île  In  publication. 

A  piemière  vue,  je  n'hésitai  pas  à  y  reconnaître  une 
(le  ces  curieuses  pierres  aigillaires  (jue  les  arcliéologues 
sont  d'accord  pour  désigner  sous  le  nom  de  cachet;' 
d'oculistes  '.  Bien  que  It-gèremeril  empalées  de  minus- 
cules grain»  de  sable ,  identiques  è  ceux  qui  ailliéraient 
aux  fragments  de  poterie  sortis  des  mêmes  rouilles,  les 
lettres  des  inscriptions,  très  nettes,  se  lisaient  aisément 
une  à  une.  Il  était  facile  d'en  composer  des  mots  ou  des 
portions  de  muta  ;  mais  la  lecture  scienlifîquc,  le  dé- 
cbiCTremcnt  el  l 'éclaircissement  des  légendes  deman- 
daient une  élude  atlenlive.  Je  l'ai  fiiite,  et  j'ai  l'hon- 
neur de  la  soumellre  à  la  Société  des  Antiquaires  du 
Centi'R,  avec  la  satisfaction  de  lui  présenler  quelque 
chose  de  nouveau  pnur  elle  el  qui  ne  peut  manquer  de 
ilxer  son  intérH. 

i.  Lid%aoin\ùil\oaâe  ctcbels  d'Asclépiides,  proposée  comme 
plus  rationnelle  par  U.  Delf.iririe  (Ctcbet  dAsclépitdo  ou  de 
médecin-pharmacien  de  l'époque  gallo-romtine.  —  Soeiélé  Ar- 
r.héologique  de  Bordeaux,  t.  VEi,  4'  fj^c.;  Bordeaux. Feret.  1880. 
\a-i'\  pp.  1T7-Ig0\  n'a  paa  éli  Adoptée.  Quoi  qn'eo  ail  pa  dirË  le 
eavant  bordelais,  nul  moiif  earflaant  ne  justifiiit  la  modifIcatioB 
de  11  défignatioD  reçue.  —  A  plus  forte  raiton  devaii-on  écarter 
le  terme  :  caclift  d'empirique,  employé  par  U.l  PoQce'et  dana 
une  note  Tantaisisie  sur  l'une  des  pierres  défonveriK  à  Sens 
(Bulletin  de  la  Société  des  Siiencea  historiques  el  ntiurellesde 
l'Ynnae.tl'  vol.;  Auierre  et  Paris,  1873,  iO'i' [procèa-vtrbaiix, 
p.  nxivi).  El  cependant  ceito  innoveiion  pea  heureoK  a'éuit  in- 
sinuée Ja*qiie  dans  la  Hevue  des  Saciêlês  savantes.  16*  série.  1. 1, 
p.  t16).  U.  Julliol  s'est  bien  gardé  de  l'admettre  dans  l'élude  cé- 
rieuse  qu'il  a  conoacrée  au  tnéme  sujet.  (Cacliela  d'oûalisiea  ro- 
maias  trouvés  à  Sens  I  Yonne),  i"  et  V  arliclea.  —  Bnllelin  d« 
/»  Suciétâ  Archéologique  de  Sens.  l.  XIII,  1885.  in-8',  pp.  T9  el 
saiv.,  pp.  t»l  et  l8t-6.  Tirageàparl:  pp.  t-8,  is,  17-10). 


■> 


SUR   UN   CACOLT  DOCULISTt;   ROMAIN  361 

Le  cachet  d*ocuUste  romain  de  Bourges  [Lapis  Bilu- 
neensû^  comme  on  se  serait  exprimé  autrefois),  surgit 
fort  à  propos  pour  combler  une  lacune  de  nos  collec- 
tions d'antiquités  locales.  C'est  le  premier  que  Ton  ait 
eo  occasion  de  rencontrer  dans  notre  ville  ;  je  dirais 
presque  dans  la  région  Biturige,  car  il  nous  faut  exci- 
per  de  Tidendté,  vraiéemblable  mais  non  toujours  ab- 
solument certaine,  entre  les  limites  des  anciennes  divi- 
sions administratives  romaines  et  celles  des  grandes 
circonscriptions  religieuses  d'autrefois,  pour  revendi- 
quer comme  nôtres  les  deux  cachets  de  Néris  (Allier) 
et  celui  de  Yillefranche  près  Gièvres  (Loir-et-Cher),  ces 
localités  ayant  fait  partie  jusqu'en  1789  du  vaste  dio- 
cèse de  Bourges,  sur  les  confîns  duquel  elles  étaient 
Tune  et  l'autre  situées  \ 

Avant  d'en  aborder  la  description  et  l'explication,  la 
nouveauté  même  d'un  sujet  peu  familier  sans  doute  à 
quelques-uns  d'entre  nous,  et  la  nécessité  de  justifier  à 
tous  les  yeux  mes  déductions  et  conclusions,  m'enga- 
gent à  condenser  en  quelques  pages  les  données  géné- 

1.  J'aurai  occasion  de  revenir  plas  loin  sar  le  premier  cachet 
de  Néris.  Le  second,  signalé  dès  1861  par  Tudot,  a  été  magistra- 
lement étadié  par  MM.  de  Villefosse  et  Thédenat.  dans  un  ouvrage 
excellent,  couronné  par  l'Académie  des  Inscriptions,  auquel  je 
ferai  de  fréquents  renvois  {Cachets  d'oculistes  romains,  t.  I  ; 
Tours  et  Paris,  1881.  in-8t;  p.  163.  —  Bulletin  monumental,  S* 
série,  t.  10«,  1881;  p.  t08.)  Gelai  de  Viltefranche,  édité  dans  le 
principe  par  le  D'  Bourgouin,  (Elude  sur  la  Sologne,  —  Mémoi- 
res de  la  Société  des  sciences  et  lettres  de  Loir^t-Cher,  t.  VU, 
p.  177;  Cf.  Bulletin  de  la  Société  Archéologique  du  Vendômois, 
t.  XI,  planche  jointe  aux  pages  lOf-3,  n»  '),  a  été  de  nouveau  pu- 
blié d*après  lui  par  M.  de  Kersers,  dans  son  Bocueil  des  inscrip- 
tions gallo-romaines  de  la  7e  division  archéologique^  [Congrhs 
Archéologique  de  France,  Séances  générales  tenues  à  Château- 
roux  en  1878.  Paris  et  Tours,  1874,  in-8»  ;  p.  143.; 


raies  de  la  question,  à  bien  préciser  les  poinis  acluel- 
lement  élablis  par  ceux  des  maîtres  de  la  science  archéo- 
logique qui  ont  étudié  avec  le  plus  de  succès  les  ca< 
ctiets  du  genre  de  celui  qui  nous  occupe. 

I,a  première  découverte  datée  de  l'un  de  ces  petits 
monuments  remonte  à  1606;  elle  eut  lien  dans  les 
ruines  de  Mandeure  près  Montbéliard  '.  C'est  à  l'anti- 
quaire hollandais  Smet  que  l'on  doit  d'avoir  publié  le 
premier,  au  svii'  siècle,  des  cachets  d'oculiates  '.  11  en 
donna  deux,  mais  »  sans  en  connaître  l'usage  et  l'uti- 
Itlé  »  '.  En  i753,  lorsqu'il  imprimait  le  tome  1  de  son 
Bfcucil d Anliquiléi ,  Cajlus  en  réunissait  onze  '.  Ce 
nombre  était  porté  àdix-neuf  lorsque,  vingt-deux  ans 
plus  tard,  l'êrudit  allemand  Christophe  Saxe  livra  au 
public  sa  lettre  à  Henri  Van  Wyn:  De  velei'h  medipt 
ocularii  gemma  spliragide  pt-ope  Traiectum  ad  Moaam 
nuper  eruta.  Ulrecht,  1774,  in*  ^   Tôchon  d'Anneci. 


1.  Aatiqaitatts  Neomtgeaaes.  Nimigue.  16TB,  In-te;  p.  9t.  ~ 
Le  reDMignemeat  esi  emprunté  à  uo  oavr&ge  d'Eroeit  Decjar- 
dina.  qui  cooiient  un  très  inslractif  chapitre,  de  près  de  soiisnie 
pages,  sur  les  cachets  d'oculistes  :  Notice  sur  les  moaumeata 
épigraphiquca  île  Bavai.  Douai,  Crépin,  et  Parii,  Damoulin,  1871. 
in-B";  p,  69,  n.  l.  Suivant  la  Nouvelle  Biographie  Didot,  tei  Aa- 
liqaitates  élaient  la  réimpression  avec  additions,  par  ieflltde  l'u- 
teur.  prénooimé  Jean  comme  lai,  d'un  ouvrage  posthume  de 
Smat  père:  Thésaurus  aatiquarius  Smetianus.  Amslerdam,  t658, 
îp-li. 

3.  TÔCHOx  b'AKNEti,  Dissertalion  sur  l'inaeriplioo  grecque 
d'IACONOC  AVKION  tl  sur  quelques  pierres  antiques  qui  ser- 
vaient lie  cicbcis  aux  méileeiiis  oculislea.  Ptrh,  Ilicband,  1816, 


i.  Desjaddins,  Notice,  p.  69.  n.  ' 
i.  De'iaidius.  Notice,  p.  66,  n.  : 


1 


SUR   UN   CACnLT  d'oCUUSTE   iOMA»  363 

dans  un  ouvrage  qui  fait  date  et  longtemps  est  demeuré 
classique  en  celle  malière,  publia  en  1816,  les 
trente  cackels  alors  connus  ^  En  1811,  dans  un  mé- 
moire présenté  celle  année  à  la  Société  des  Antiquaires 
de  France,  mais  édité  seulement  deux  ans  plus  tard, 
Duchalais  en  recensait  quinze  restés  ignorés  de  cet  au- 
teur ou  signalés  depuis  1816;  il  en  décrivait  lui-même 
six  nouveaux, ce  qui  portait  le  total  à  cinquante  et-un*. 
Dès  lors,  l'élan  était  donné  aux  recherches,  la  faveur 
des  amis  de  Fanliquilé  leur  était  à  juste  titre  acquise, 
etrimpulsion  ne  devait  plus  s'arrêter.  En  1858  et  1859 
le  D'  Grolefend ,  directeur  du  gv-ronase  de  Hanovre, 
avait  puLilié,  dans  le  PAi/o/o^ui  deGœtlingen,  la  col- 
lection de  tous  les  cachets  que  l'oo  connaissait  à  ces 
dates;  elle  en  comprenait  soixante-dix-neuf.  Léon  Re- 
nier, qui  le  rappelait  dans  un  rapport  lu  à  la  séance  so- 
lennelle des  Réunions  de  la  Sorbonne,  le  2i  avril  1865, 
déclarait  en  connaître  alors  personnellement  plus  de 

1 .  Je  viens  de  donner  rintiuilé  de  cette  publication  ;  elle  se 
compose  de  74  pages  et  S  planches,  afec  graTore  d'an  l>eao  ca- 
chet tar  le  titre. 

1.  Obserraiioas  sur  les  CMcb^isdes  médeeias  oculistes  aaeieas 
à  propos  de  eioq  pierres  sigilUires  inédites.  Paris,  Dovergcr, 
1S46,  in -S*,  (Extrait  des  Mémoires  de  Is  Société  des  Antiquaires 
de  France,  t.  XVIII.  p.  159-139.)  —  Darant  le  temps  qui  s'éiait 
écoula  entre  la  lecture  et  l'impression  de  ce  mémoire,  on  rpé- 
daliste  renommé,  le  D'  Siebel,  prélu  lant  à  set  travaux  d'en- 
semble, avait  publié  un  opuscule  où  il  s'était  exercé  »ur  quatre 
des  mêmes  pierres  que  Duchalais  :  Cinq  cacitttd  inédits  de  mc^ 
dicias oculistes  romains;  Paris,  1845.  in -8e  de  12  pages.  (Extrait 
delà  Oaxette  médicale  de  Paris,  o««  38  et  39  de  18(5).  Je  n'en- 
trerai pas  ici  dans  Texamen  minutieux  des  différences  et 
des  ressemblances  qui  existent  entre  les  travaux  des  deux  savants; 
il  me  suffira  de  dire  que  le  cachet  d'Eotrains,  édité  dans  sa  pri- 
nreur  par  Siebel,  augmentait  d'une  unité  le  total  ci^essus  indi- 
qué. 


ttm  *.  Ton  liBtae  tf  hm.  ■■  «aale  4e  l'éninent 
i|Mfi|i  rtt.  ir  iK  J.  SJdJrl,  ^  pHpIas  que  lai  n'a 
^  acàmerd  acIInaBJaw  h  aooeenphie  tata- 

,  ctiacun 
ts.  qalU  eoreol  à  un 
■  ftftiTiiifTilc*.  déclarait  que 
t  qse  dcja  pabli», 
'.  Bien- 
Ut  ce  MaAfc  Mtarda  pat  a  4tf«  tcsAlcawnl  dépvM. 
fi*iililcJ  «lait  4o«M  ■■•  smie  à  toa  jMvmier  tra- 
«a3  H  Vattait  ttimprimé  aiec  adJitioiu,  portant  à  c<-nt 
bail  te*  ii— wriiH  ctiwiirï  et  CDr^tïIré**.  Peg  aprrs, 
■a  antre  favaat  allf laaod  coatîaaojl  et  «agnentail  à 
tmm  tM«r  IVavntcTilwo  '.  Dwu  an  rapport  préMitlé, 
le  f  décembre  1872.  â  U  écclioa  Aht^bétAo^t  dn  r^ 
lailé  dotr«T«Bt  fcktiiriqaa.  Betûer  de  »<m  e&tè  mit 
dîl.iprope»  du  «coNid  cachet  de  Naît*  (CAle-d'Or  J: 
•  e'cM  leccntlrentièiiK  d«ot  j'aie  pa  jaaqn'ici  recacillir 
!«  în<crî[ilîc>nï  ■  '.  M.  le  M"  Je  lloctiamWau  iiidi- 
quail,  an  commencement  de  1880,  le  cachet  de   Fon- 

I.  Iterue  dm  S^^ietêM  saramlts,  i'iérie.  L  I,  p.  U7. 

I.  H.  SCBEiiu*!,  Troi»  Boarrlles  pitrrta  aigilltirti  d'oru- 
IJaUa  roaitiai.  {Rtrai  ArcbèoloQÎqut.  DOOTella  série,  1.  XVI, 
pMi*.  Didier.  IMT,  in-«»;    p.  7S.) 

J.  Noattta  rtearil.  p.  1.  —  A  la  page  Itï.  l'anienr  iadlqne  eo 
Dote  qoe  la  pierre  cicqaiéme  de  hMOfon,  Duotéroiée  par  lai 
9t,  eu  ea  réalité  la  Ht*.  Il  l'aTait  acquise,  Bio^i  qn'ane  luire 
de  BiÉme  proTeniQce,  w  »i.  penJant  qae  ton  oaTrvge  était  Kra> 
preaie. 

k.  Dic^teinpfl dtr  roetniscbtn  jlujroaerl».  Uaniumr,  IB67, 
io-B*  de  TlO  pages.  —  Di&iiaDn»,  Notice,  p.  69  et  p.  6t,  n.  t. 
Cf.  Bivut  dfs  Sociétés  atraolea.  Y  série.l.  IF.  p.  MU, 

5.  Klii;(.  Stempel  roeiaiscbfr  âagtotertzt.  Bodd.  IS7(,  iii-4°. 

6.  fleme  d'-a  Sociétéa  atranlfa,  ibiJ. 


SUR   UN   CACHET  b  OCTUSTÏ   biMAaS 

taine-en-Solo^ne  Loir-et-Cher  tsommt  èiiBlle  crsl 
cinquante-qualrième  dêcUrè  \  Moûis  d'wke  9mmt€ 
après,  Florian  ValleoUo,  rendaBl  compie  de  la  fMbiii- 
cation  du  cachet  da  méJecîo  ocalkle  fVnu*.  par 
M.  i'abbéThédenat,  écrirail:  «cette  acaTelle  pîerre 
«  sigillaire,  récemment  dêcoaTerte  à  Reims,  porte  le 
«  nombre  de  ces  précieox  cachets  à  cent  soîxaale  '. 
Depuis,  les  iuTestigatioDS,  poosêcs  dans  des  Iîttcs  oa- 
bliés  ou  négligés  et  jusque  dans  les  soarces  aMans- 
crites,  devenant  de  plus  en  plus  adÎTes,  et  les  Iroo* 
vailles  se  multipliant  d*une  manière  presque  inquié- 
tante ',  de  nouveaux  cachets  affluèrent  en  quelque 
sorte.  Celui  de  Bourges  est  le  deux  cent-lnoiâième  con- 
nu ^.  Si  Ton  ne  peut  plus  dire  que  ce  soit  un  trésor  ra- 
rissime, c'est  toujours  une  rareté  de  prix. 

La  grande  majorité  des  cachets  d*oculistes  provenant 
de  France,  d'Angleterre  et  des  pays  qui  formaient  jadis 
les  deux  Germantes  romaines,  on  avait  édiGé  sur  ces 
origines  des  systèmes  aujourd'hui  abandonnés.  On  ne 
prétendrait  plus  désormais,  comme  aux  temps  de 
Tôchon  d'Anneci  et  de  Siche!,  que  les  pierres  sigillaires 
faisaient  partie  du  bagage  professionnel  des  seuls  méde- 
cins attachés  aux  légions  cantonnées  au  nord  de  l'Em- 
pire romain,  en  Gaule,  en  Grande-Bretagne,  dans  le 
Belgium  ou  en  Germanie.  11  en  a  été  trouvé  à  Larobèse, 

1.  Herue  Arcbéologique,  nooTelle  série,  XXXIX*  vol.,  pp.  17S* 
182.  (Livraison  de  Mars  IStO.) 

s.  Bulhi'D  Bpîgnpbiqut^  delêGêuIe,  f*  ann^e.  n*  1,  (Janvier- 
Pévrier  IS81};  p.  45. 

m 

3.  BuJJetia  Epigrêpbique^  4*  ancée,  n*  5;  p.  155,  irt.  bibiio- 
^aphiqae  de  M.  Robert  Mowat). 

4.  Renseigocment  obligeamment  fourni  par  M.  Kalbé  Tbédenat. 


pap^^M 


lutelon 


I,  •  g^l  Fiini-J'AMer.  m 

iaAfMîl.*  t  f  iwr  «'y  ■J|iiih'i.  b  ^nfiKAi 
4tfét  yi  IwOTta  >f  trtH  OT«c  l«i  dMvla  mml\ 

U  ttUlm  immO»  4c  loM  •  ta  nb  4e  p 
tlènam»  rttélil— r  ifs'afcc  Inii  ■ 
M  M»  snaJ  MHBbn  dlattrasMab  tUrargkaas  en 
hr»ttM,  phMvpAcbleneattppficaUciaasaabAadct 
r^os,  «;1  un  caeltet  caracUrûliqae,  elle  a  Toarnî  pla- 
*i«Hn  ((«(iU  t>AU*nneb,  de  la  forme  tl*ane  réglette  car- 
ifjt,  mir  leiwfneU  avaientélé  imprimées  â  I  elal  mon,  à 
l'«i(lft  (J'iiriirei  cachets  non  retroutés,  diïenes  légendes 


> 


1.  tf  BuTHUtiD.  Rteberch't  tar  lt»càebMM  d'oealfsita  dama 
I-  NuraanrAfri'iar,  Iflerae  Afriaiur.  t.  XIX. Itn,  p.  4M]. 

t.  Comminlctlton  de  M,  de  Villefoue  1  la  SodéU  des  AdU- 
1i|«lr«a  (In  CiaDM,  diDi  la  (éinee  da  l"  dtombre  ISH.  {Balle- 
f/n  deJa  Mœl^ii,  in*:  p-  *«<'} 

;*.  ftir.NRr..  No'ivfu  fitnii-U,  p.  t  et  lair  ;  -  M.  le  D<  Maiime 
(l«  CiMiuiiii  ■>>(  dercrhef  occupé  de  celle  inUretuate  décoa- 
*«rl«  diDii  un  mémoire  \ntijt  aux  AoatJes  de  /■  Soeitlé  d'agri- 
'■iiHur*.  n'.l'orfii.  art»  i-t  commr.tee  da  Piiy.  (V.  dani  la  Rf.rur 
<hê  SiirlMi:H  nêrtiilei,  L*  «érir,  I.  I.  pp.  M-6t,  la  comple-rendo 
de  Caul  l.irroli.) 


sut  m  CACHET  d'OCTUSTC  BOlUlSI  367 

et  DoUmmeot  celle-ci  :  [IYL]IA5I  NARDINYM  AD 
UPPIT,  Collyre  au  nord  de  Juliamts  (?)  eanire  ropkial" 
mie  * .  Cette  constatation  décisif  e  a  permis  de  reconnaî- 
tre à  qael  emploi  étaient  destinés  d*ordinaire  les 
cachets  dont,  à  deax  reprises  différentes,  les  arcbéo* 
logaes  avaient  releté  des  empreintes  sor  des  récipients 
en  terre  coite,  ayant  d6  con  tenir  des  colljrres  liquides'  ; 
leur  principale  et  habitoelle  destination  était  de  tim- 
brer, an  moment  de  la  confection  et  avant  qu'ils  ne  se 
fussent  solidifiés,  les  con3rres  secs  mentionnés  par  les 
auteurs.  On  sait  d'ailleurs,  tant  par  les  écrits  des  méde- 
cins de  Fantiquilé  que  par  les  légendes  mêmes  de  nom- 
breux cachets,  que  ces  derniers  collyres  s'employaient 
après  avoir  été  préalablement  délayés  dans  de  Teau,  ex 
aquâ,  dans  du  blanc  d'œnf,  ex  090,  dans  du  vin  doux, 
e  musiOf  voire  même  dans  du  lait  de  femme,  e  lacté 
muliebri^. 

Je  viens  de  donner  une  des  légendes  des  bâtonnets 
de  Reims.  A  Texception  de  deux  en  grec,  dont  l'une  se 
lit  sur  un  cachet  d'Arles,  toutes  celles  qui  ont  été  rele- 
vées sur  des  originaux  sont  en  latin.  Les  plus  complètes 
contiennent  d'abord  les  prénom,  nom  de  famille  ou 
genii'ltce  et  surnom  ou  (ro;m>m^ii  du  médecin,  au  génitif, 
le  nom  du  collyre  par  lui  composé,  celui  de  la  maladie 


\.  SiCBEL.  Nouruu  recueil,  pp.  7t-3,  76-84. 

t.  Le  Tase  de  Saiot-Rémy  (Boacbet-da  Rhône)  et  celui  de  Lon- 
dres. [Bulletin  de  h  Société  de»  Antiquaires  de  France,  1879, 
p.  90-1.) 

8.  EX  OVO,  intégralement  on  en  abrégé,  est  one  mention  très 
fréquente  sur  les  pierres  pabliées;  par  conséquent  l'emploi  do 
blanc  d'œuf,  consiJéré  comme  lénitif,  était  le  plus  recommandé 
dans  la  pratique. 

26 


^ 


S6B  SOTICB 

tfoat  ce  remède  «i  le  E|rfciGqtie,  précédé  de  la  prcj»»- 
potiUon  AD,  et  enfin,  comme  je  Tiens  de  le  dire,  doc 
brève  tndicalion  lur  la  manière  de  t'ta  serrir'. 

Toui  les  cachet)  d'oculitles  sont  en  pierre',  le  [>la« 
loitYeiit  en  itéalite,  verle,  verdilre  ou  lîraol  p*rtois 
■ur  le  bruo  ;  (ro  ea  menlioflnequelqaes-ans  en  serpen- 
tine el  en  icbiile  nrdoisier.  Leur  forme  coiutante  est  le 
pirallélipîpéde,  dont  les  dimenuons  varient  de  &6  mii- 
limélreft  de  long  el  de  large  à  32  sur  0,  avec  une  èpais- 
•eur  qui  de  13  miliimètresdcacendàS'  ;  on  cite  comme 
absolument  exceptionnels  deox  cachets  triangulaires', 
un  dÏKO'Idc  '  el  un  dernier,  hexagonal  irrégulier  *. 

1 .  Ceci  réiiinie  en  qaelqeei  mot*  l'emeittoemeiii  qni  re«(on  det 
ouvngu  citda  dias  ce  irxail.  et  docit  Je  ne  crois  \>t>  otctsâûn 
de  repreiidrv  Ici  la  biblioi^raphie.  V.  ■nui  Rat  Cicxtr.  Coar» 
ifSpi'jrtpIiie  tiliot,  ileuxiia7«  édiliuii;  Paris,  Thorin,  ISS»,  ia- 
I*  ;  p.  sie. 

i.  Il  est  bl«n  queilloQ,  din«  la  Rtruû  dr»  Soeiélf»  atrtDlta. 
t*  série.  I.  IX,  p.  ts,  d»  l'empremie  d'un  cachet  d'oculîiu  tn 
(.ro<i/«,  trnuïfl  pr^ii  de  SJilni-Ctii'roiÉ  (Beine-et-OiseJ,  coflimuni- 
cttlon  de  II.  Lenoir  S  la  Section  d'Ari;héo1o|Ete.  eo  ra  séance  da 
Il  novembre  1838,  rfDvo]éc  à  M.  Léon  Renirr.  Ui>is  le  savaoi 
é)il graphiste  n  ajsjit  jamais  fait  ton  rapport,  on  peul  croire  qu'il 
y  avait  erreur  dan>  l'niiribution  du  correspondanl  du  Comité. 

I.  Tels  lonl  du  moins  le  mixiinum  et  le  minimum  que  j'ai  cru 
pou  voir  établir  en  faisant  le  relevé  de  toutes  lei  tnenurej  données 
par  les  anteuri  qu'il  m'a  été  loisible  de  consulter. 

t.  Celui  qui  porte  le  n°96deSlchel,  Lapis  Vesoatinas  quialu» 
iNoutpaureeucil.  p.  115,1  el  celui  à'àclws  Foliaiis,  (HB>o^  db 
Vii.LiKKsti  ai  Tutoixti,  CachiU  ifoculislen  romains,  t.  I.  p.  tl. 
—  Bulletin  Monumental,  fi,  série,  I.  9*.  1B8I;  p.  Si). 

t.  SiciiiL,  A'oure«u  recueil,  p.  117,  §.  i.  —  C'e»t  par  inadver- 
lan(^e  que  dans  le  volume  du  Congri-s  ArcliôoloQiqw  de  Cbâ- 
le»aroux,  p.  ISt  et  lâl.  le  cachet  d'Entrains  et  celui  d'Alluy  sont 
déi>ignéi>  comme  des  disqiii^,  l'essence  même  du  disque  étant  la 
rotondité  circulaire;  en  réalité,  ces  deux  pierres  figurées  dans 
l'ouvrage  de  MU.  de  Viltefosse  el  Thédenat,  p.  174  el  p.  9U,  sont 
du  Diodéte  usuel. 

t.  Da'JAsorss,  A'olicr;  p.  Si  et  pi.  VI,  Og.  1. 


SUR  UN   CACHET   D*OCULlSTE  ROMAIN  369 

Les  inscriptions  y  sont  gravées  de  droite  à  gauche, 
c*est-à  dire  à  rebours,  sur  les  tranches  ;  presque  tou- 
jours en  deux  lignes  superposées,  très  rarement  en  trois 
lignes  ou  en  une  seule.  Les  mots  qui  les  composent 
sont  fréquemment  écourtés  par  des  abréviations  inévi- 
tables, vu  le  peu  d*espace  dont  disposait  le  graveur, 
mais  non  pas  comme  l'a  cru  jadis  un  savant  normand, 
M.  Baudry,  pour  déguiser  les  noms  des  remèdes  qui 
n'avaient  rien  de  secret  ^ 

Ces  indispensables  préliminaires  terminés,  j'arrive 
enfin  à  la  description  et  à  l'explication  du  cachet  de 
Bourges,  l'un  des  plus  petits  qui  aient  été  découverts'. 

C'est  une  sléatite  d'un  gris  verdâtre,  taillée  en  forme 
de  parallélipipède  rectangle,  d'une  longueur  de  23  mil- 
limètres,sur  une  largeur  de  17  millimètres  et  une  épais- 
seur de  4  seulement.  Les  arêtes  n'en  sont  pas  vives, 
mais  très  légèrement  adoucies,  de  manière  à  faciliter 
son  extraction  de  la  substance  molle  sur  laquelle  on 
l'applique  pour  y  imprimer  les  légendes  qu'elle  porte 
gravées  à  rebours.  Un  éclat,  anciennement  enlevé  à  Tun 
des  angles,  a  fait  disparaître  plusieurs  lettres  sur  deux 
des  côtés. 

i.  Notice  sur  un  cachet  sigillaire,  dit  cachet  d^oculiate,  trouvé 
à  Saint'Aubiû'Sur'Gaillon.  {Bulletin  Monumental^  A«  série, 
t.  t«,  1866;  p.  36.) 

3.  SiCHEL,  Nouveau  recueil,  p.  17,  cite  comme  Tune  des  plus 
petites  pierres  connaes  le  cachet  de  Titus  Julius  Atlalus^  qui  a 
t3  mil.  1/2  de  longueur  sur  20  de  largeur,  etest  épais  d'environ  6  mil. 
Sauf  la  dernière,  les  inscriptions  ont  deux  lignes. 


^ 


Ot  tâtKT^'kyta  ctvn*i  t»m  itmi  tniU  borîzoï»- 
U«i.  pr<fc»î*Ut«**î  lr«**  far  ie  znT««r  f.>«r  aasonr 
la  rézn'anU  -it  ton  XnrtU.  L»  kUra  «ont  D«tm.  je 
l'ai  <i^j«  dîi ,  «4  •l'«o«  b->oae  tonmt  ;  !e  A  ont  loo*  la 
Ukrf:  UvHrtnale.  Sar  l'enpmote,  nûrax  qoe  dans  ' 
n'être  d^wio,  eetU  Lorre  m  TÎfible  dans  l'A  de  la 
dtatitmif.  lizne,  qa«  la  c^ore  a  fait  disparaître  en 
panîe.  A  11  Irouiénie  li^e,  le  bas  *eal  de  11  existe,  . 
(n»fi  I'^p3r«  mté  libre  à  la  içancht  dn  T,  doot  la  par- 
lie  i^auclie  lie  la  barre  îDptrieare  a  élé  efOeurée  anîsi 
jiar  la  caMure,  ne  donnerait  place  à  aucune  aotre  lel- 


SUR   IS   CACHET  D'oCI'LISTE   ROMAIN  371 

tre.  Il  nV  a  pas  un  poinl  dans  les  inscriptions.  L'un 
des  plais  est  absolument  lisse  ;  sur  Tautre,  parmi  plu- 
sieurs érosions,  je  crois  apercevoir  vers  les  bords, 
sans  certitude  absolue,  deux  lettres  tracées  à  la  pointe  : 
un  I  correspondant  à  l'ouverture  de  l'A  de  la  troisième 
tranche,  et  un  Y  qui,  en  se  prolongeant,  atteindrait  les 
lettres  0  3  de  la  quatrième.  Cela  n'a  pas  paru  assez 
irrécusablement  saisissable  pour  être  dessiné. 

La  première  et  la  troisième  lignes  donnent  en  abrégé 
le  nom  des  deux  médecins  dont  les  remèdes  sont  indi- 
qués à  la  seconde  et  à  la  quatrième.  On  doit  supposer 
qu'après  avoir  frappé  de  Tune  des  grandes  tranches  du 
cachet  le  bâtonnet  de  collyre,  celui  qui  l'avait  préparé 
le  frappait  de  la  petite  tranche  subséquente,  soit  à  la 
suite,  soit  au  dessous  de  la  première  empreinte. 

KATIDIAN,  qu'il  faut  lire  KATIDIANI,  en  suppléant 
ri  final,  est  le  cognomen,  au  cas  génitif,  Kalidianus,  que 
j'ai  tout  lieu  de  croire  nouveau  dans  le  catalogue  des 
oculistes  romains.  Le  prénom  et  le  gentilice  manquent. 
Le  fait  n'est  point  particulier  à  notre  cachet;  on  pour- 
rait en  citer  plusieurs  autres  exemples  ^  Le  cachet  de 
Compiègne  a  fait  connaître  l'oculiste  Senlius  itaiidia* 
mis  (auquel  manque  seulement  le  prénom),  mais  la  lec- 
ture  de  ce  cachet  n'est  point  douteuse',  pas  plus  que  la 

1.  Sar  quatre  des  pierres  publiées  par  Tôchon  d'Anneci*  cer- 
taines tranches  ne  portent  qae  le  tamom,  tandis  que  d*aatrcf 
tranches  offrent  en  ontre  le  prénom  et  le  gentilice  (n**  3.  6,  7,  S). 
Mais  on  connaît  on  certain  nombre  de  cachets  où  Toculiste  n*est 
désiré  que  par  son  seul  surnom  ;  je  n*eni reprendrai  pas  de  les 
cataloguer  ici,  me  bornant  à  citer  ceux  de  PauJinus,  de  ReginuB, 
de  RomanuSt  que  Ton  trouvera  dans  les  ouvrages  de  Duchalair, 
de  Sichel,  etc.  J*ai  rappelé  déjà  celui  de  Ferox, 

t.  SicHiLiAToiireaa reçue//,  pp.  94-97  ;  texte  réimprimé  parM.  de 


> 


372  SûTice 

lecture  de  uolu)  Jo  Buurgesi  ce  q'cbI  donc  poinl  du 
mâmu  purtonoage  qu'il  s'agil,  mais  bioa  de  deux  ioili- 
vidunlilés  portnnl  chacune  un  surnoni  qui  ne  diffère  du 
l'autre  que  par  l'initialo. 

La  leltro  K  qui  &6  voit  sur  uolrc  cacliel  n'a  piis  lî«u 
denurjtrendre.  On  la  reocon  tre  plusieurs  rois  sur  d'aalres 
pierre»  sigillaircs  devant  l'A.  '  ;  elle  a  été  relevi^e  sur  uD 
certain  nombre  d'inscriptions,  devant  celte  même  lellre, 
tant  A  Home  mfime'  que  dans  la  Gaule  '  ;  et  itans  ce 


Uoucy,  d«n«  m  Kotic»  sur  iftux  ciebels  ifoeulislea  Iroarés  danM 
h*  «aviron»  de  Compagne.  iBuUelin  de  ta  Société  liialorigue 
J#  CompiigM.  l.  1. 187!,  In-Bo  ;  p.3l7  et  euiv.).  Cooiolier  *m«i. 
AiD»  \b  Bulletin  Arehéologlquii  da  Comité  des  Irarsux  /i/sfo- 
ri'iana.  taar'i  I8SS :  Paris,  Lerooi,  jn-g°  ;  p.  SIS,  une  lellre  de 
1,.  nt<n<«r,  vriUemhUblemeni  adressée  au  m^me  H.  de  Roacv, 
qoi  dlrigMlt  le*  louillei  d'où  est  soril  ce  petit  monu  mcoi.  tera 

1.  C1KATRICES  M  lu  râduil  &  CfK  sur  Is  pierre  d'Iéns  [TdcHox 
d'Ahhki,  Diautrtttloa.  p.  AG.  n"  IS)  et  Eur  la  cinquième  pierre 
dB  Davfti  (D»Uiimii*,  Notice,  p.  ai),  rËduil  i  C1KAT.  donl  le* 
tro[»  deriiii>r(?»  laitrei  forment  monoBramme,  sur  la  première 
l>aui-  iU>  ll.vHi  i,f'./.A.|>.  7i::  KALIGINEU  ai.rls  première  j.ierre 
de  Nuit!  iSiciiiL,  Noiireau  n-eueil,  p.  19);  KALEGINES  sur  le 
cachet  à'Apolaualu^  trouvé  k  Amien»,  publié  p»  UU.  de  Ville- 
roue  et  Thédenti,  [liullHia  Monumental,  s*  série,  t.  U*  ,  tHM  ; 
p.  666]. 

i.  Je  n'alléguerai  iju'une  épiiaphe  d'un  chrétien  du  temps  de 
Commode,  où  se  voit  k  laiepilAme  ligne  KASTRENSE,  (DiRoni. 
Inari-iptioana  ehrinUtnic  iirliis  Itot^ic,  t.  I.  n'K;  cilé  par  U.  E. 
Le  Riant,  dam  ses  Instructions  sur  L'Epigraphie  chrétienne  en 
Otalei.  p.  3). 

3.  An  hasard  je  rappelle  :  COMVGI  KARIS51UAE,  surlasièlc 
de  Jiilia  Maximilla.  épouse  de  Julius  Basileus.  cxirallc  des  fon- 
dations ries  antiques  maraillps  de  Poiliem  (Mémoire  sur  iVo- 
ceiûta  gallo-romaine  de  l'oitiprs,  par  M.  Lidai?!.  —  Bulletin 
laonumeotal.  !•  série,  l.  9".  1873  ;  p.  331  elpl,  jointe);  K\RVS, 
iur  le  cippo  de  Pommiers  près  Voreppe  (Isère),  retrouvé  et  cor- 
rectement édité  par  M.  G.  Vallier  {Aléioc  collection.  6'  série. 
1.  6',  1S78  :  p.  68SJ  :  KAPRIANI,  nom  gravé  &  la  pointe  tous  ie 


Sri   V%  CACHET   d'OCCLISTE   iOXAI5  373 

pays  où,  selon  le  témoignage  de  Cé»ar,  l'alphabet  grec 
a  été  le  premier  usité,  l'emploi  du  K  poorC,  loin  d'être 
un  indice  de  basie  époque,  pourrait  être  plutôt  consi- 
déré parfois  comme  un  signe  d'archaïsme. 

La  seconde  ligne  renferme  en  abrégé  le  nom  d'un 
collyre,  ClRfiOX,  qui  bien  connu  par  les  textes  médi- 
caux de  l'antiquité,  n'a  été  releré  jusqu'à  présent  que 
sur  un  seul  cachet,  le  premier  de  Néris,  où  il  se  lit  en 
ioates  lettres*. 

L'inscription^  telle  qu'elle  subsiste,  occupe  12  milli- 
métrés et  se  continue  par  un  A,  première  lettre  du  mot 
AD,  qui  précède  sur  tous  les  cachets  où  on  le  rencon- 
tre, le  nom  de  l'affection  que  doit  combattre  le  remède. 
Un  espace  de  cinq  millimètres  reste  vide.  Sachant  par 
les  textes  que  le  Ctrron  était  employé  premièrement 
pour  la  guérîson  des  tcabritiei,  peut-être  serait-il  licite 
de  supposer  que,  dans  la  portion  de  la  pierre  enlevée 
par  la  cassure,  le  graveur  avait,  après  AD  qui  aurait 
même  pu  former,  pour  remplir  moins  de  place,  un 
monogramme  dont  on  a  des  exemples',  tracé  les  deux 

pied  d*ane  des  tantes  d*argent  troofées  à  Montcornet  (Aisne), 
ainsi  qa'il  réiolte  d'one  coromanication  de  M.  Tabbé  Thédenat  à 
la  Société  des  Antiquaires  de  France,  (Bulletin  de  cette  compa- 
fcnie,  1SS6,  p.  t99);  VIKAN  AGIED.  rar  la  plaqae  de  bronze  de 
Sens,  ao  11  tuée  do  Louvre.  (Bulletin  Archéologique  du  Comité 
desiraraux  historiques,  Paris,  Leroox,  1888,  in  8<>  ;  p.  31 3j. 

1.  Voir  à  la  suite  de  cette  notice  la  lettre  de  M.  Tabbé  Théde- 
nat. —  Ce  cachet,  aojoarJ'hai  conservé  an  Masée  de  la  Société 
Archéologiqae  de  Tou raine,  a  été  publié  pour  la  première  fois  par 
Dafour,  à  la  sn'te  d*nn  autre,  découvert  à  Amiens,  dans  un  opus- 
cule où  Ton  ne  songerait  pas  à  l'a' 1er  chercher.  (Notice  sur  un 
cacliet  d'oculiste  romain;  Amiens.  1847.  iu-8»;  pp.  Î4-27.  — 
Extrait  du  tome  Vllldes  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires 
de  Picardie.) 

t.  Sur  toutes  les  tranches  du  cachet  des  Martres-i'Artiières 


374  KOTicË 

IcUres  iiiiLiales  SC,  comme  on  les  possède  sur  )e  cachet 

biignlinde  L.  Saccius  Menander'.  ^ 

L'inscriplion  formée  par  nos  deux  premières  lignes 
réunies  pourrait  donc  se  resLJluer  ainsi  : 

KATIDIAN  (I) 

CIRH[on)  A[D  èC{aànlies)  ]  1 

<■  Collyre  Cirron  (c'est-à-dire  Collyre /irun  oa  toutl) 
'•  de  Catidianui  contre  lei  granulations  des  paupi^ret'.  •• 

Quant  à  la  seconde  inscription  produite  par  la  réu- 
nion des  deux  dernières  lignes  du  cachet,  elle  ne  laisse 
rien  à  rhjpolhèse  el  n'olTre  aucune  ambiguïté. 

A  la  Iroislëme  ligne  de  notre  lecture,  la  première 
lettre  de  la  dénomination  du  médecin,  la  ^eule  qui  fasse 
défaut,  était  incontestablement  un  V.  Cela  résulte  d'une 
façon  certaine  de  la  découverte  du  cacliet  de  Verlault 
(Cûte-d'Or),  l'antique  l'erdï/nm,  qui  a  révélé  l'existence 
de  l'oculiste  Quinliis  Albins  V'italio.  Cette  pierre  remar- 
quable par  ses  grandes  dimensions  el  l'ampleur  de  ses 
légendes,  tout  au  contraire  de  la  nbUe,  a  cela  de  com- 
mun avec  celle-ci  qu'elle  était  destinée  à  estampiller 
des  collyres  formulés  par  un  homme  de  l'art  qui  paraît 
avoir  été  habile  et,  sans  doute,  jouissait  d'une  certaine 

notamment.  —  HIkoh  de  Villkfoui  tr  THÏDDut,  Ctcbets  ^ocu- 
listes rom»ina,  I.  t,  p.  6,  et  Bulletin  Vonaraeatiil,  S<  série,  1. 1'. 
18S1.  p.  76. 

1.  A'oles  sarguel'fuea  cachets  il'oeuHstfs  romains  (1*  pailie)- 
par  HM.  de  Villefosse  et  Thidenat,  dans  Bulletin  moauiocDlal. 
ftér'if,  i.  le,.  isïî.p.  esî. 

t.  V.  i/iiU  p.  887  el  suiï.  —  Cf.  SicuiL.  Cinq  ctchets  inédits. 
p.  10  ;  passage  reproduit  par  l'auteur  dans  son  JVouveau  recueil, 
p.  1*. 


SUR  UN  CACHET  D*0CUL1STE   ROMAIN  375 

répulalion.  Elle  a  élé  Irouvée  dans  les  ruines  d^une 
chambre,  avec  quelques  monnaies,  dont  une  en  argent 
de  Constantin,  et  divers  objets  ou  ustensiles  qui  déno- 
teraient assez  la  demeure  d'un  praticien.  Les  collyres 
indiqués  sur  ses  quatre  tranches  sont  le  Melinum  acre 
ad  pulverem  et  caliginem  tollendas,  le  Mixlum  ad  omnt'a 
prœter  Hppitudinem,  le  Chelidonium  opobalsamatttm  ad 
caliginem  et  VIsochrysurn  ad  incipïentes  sufftisiones  et 
claritates  ». 

Le  mot  abrégé  NECTAR  de  notre  quatrième  ligne, 
qu*il  faut  compléter  par  la  finale  lYM,  et  qui  figure 
pour  la  première  fois  sur  un  cachet,  indiquerait  un 
cinquième  collyre  de  la  composition  de  Vitalio.  Toute- 
fois le  Nectarium  que  l'on  débitait  aux  Bituriges  d'Ava- 
ricum  avait,  comme  l'écrit  Galien,  des  propriétés  fort 
multipliées,  «  fere  ad  omnem  ophtalmian  facit  '  »  ;  ce 
bienfaisant  collyre,  au  nom  sonore  et  emphatique  ', 
jouait  en  quelque  sorte  dans   la  médecine  oculistique 

1.  Dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France ^ 
1884,  II.  de  Villefosse  a  publié  (p.  159,  Séan«^  du  30  avril)  une 
belle  reproduction  de  ce  superbe  cachet,  accompagnée  d'une 
notice  à  laquelle  j*ai  emprunté  les  renseignements  ci-dessus.  Le 
même  savant  lui  a  consacré  un  court  rapport  lu,  le  It  janvier 
1885»  à  la  Section  d'Archéologie  du  Ck>mité  des  travaux  historiques 
{Bulletin  Archéologique,  Paris,  Imprimerie  Nationale,  1885,  in-8<>; 
p.  10).  —  Cf.  Bulletin  Epigrapbique,  4*  année,  p.  94. 

î.  V.  la  lettre  de  M.  l'abbé  Thédenat.  p.  380  ci-après,  lig.  3. 

3.  Outre  l'isochryson  du  cachet  de  Vertault,  déjà  nommé  sur 
plusieurs  pierres,  on  peut  citer  comme  tant  soit  peu  charlata- 
n€»ques,  Texpression  appartient  au  D'  Sichel,  YAmimetum 
(rinimitabl<^)  du  cachet  des  Martres-d*Artières,  le  Divinum  du 
cachet  rémois  de  D.  Gallius  Sestus,  etc.  Notre  Nectarium  rentre 
dans  la  même  catégorie.  (HéaoR  db  Villcfossb  bt  Tbédbrat,  Ca- 
cbets  d'oculistes  romains,  t.  1,  p.  9,  78,  98).  -  Cf.  Sichel, 
Nouveau  recueil,  p.  41  et  111. 


378  NOTICE  SUR  us  C.XCUZT  D*OCl'U»TB  kOMAIX 
de  UuurgcM,  dans  leit  queligues  moU  (|ue  nous  venons 
il'éluclier,  nouB  râvèle  un  nom  de  collj're  qui  n'anil 
|iu»  encore  ÉIË  observé  «ur  lea  pierres  sigillaîres  con- 
tmoi  {IVeclariiim),  et  Irèt  prubobleincnt  le  nom  d'an 
nouveau  médecin  (Caliiiiajitu);  il  nous  rappelle  le  nom 
d'un  collyre  uniquement  relevé  jusqu'à  ce  jour  sur  le 
premier  caclicl  de  N6ris,  aux  fronlières  du  pays  Bitu- 
rïge,  el  répète  le  nom  d'un  médecin  pour  la  première 
rujsiignnlé  Cl)  IH84.  C'en  e^t  assez  pour  lui  assurer 
un  rang  honorable  dans  la  téric  de  se&  homogènes  ;  il 
ne  lera  pas  une  de»  moindres  curiosilés  de  notre  beau 
Musée  [le  l'IlAIel  Cujn»,  auquel  le  destine  M.  Egrcl. 

Puul-filre  n'o»l-il  pas  hors  de  propos  d'exprimer  en 
flniHkanl  revpoir  que,  l'iitlenlion  élant  éveillée,  nous 
ne  tarderons  pas  à  voir  sortir  du  sein  de  la  terre  ou  du 
fond  de  quelque  colleclion,  une  seconde  pirrrr  de 
Bourges,  Aa/fii  /ii'luricenm  leciimlut,  à  laquclli;  la  So- 
ciale det  Antiquaires  du  Cenlro  s'cmpres^erall  de  don- 
ner la  publicité  de  ses  Mémoires. 

7   Oclobi-e  1891. 


> 


LETTRE  DE  M.  L'ABBÉ  THÉDENAT 


Monsieur  el  honoré  confrère, 

M.  de  Villefosse  est  sur  le  point  de  partir  pour  un 
voyage  d'une  assez  longue  durée  ;  il  est  très  occupé, 
comme  on  Test  toujours  au  moment  d'un  départ.  Je 
me  fais  un  plaisir  de  vous  transmettre  les  renseigne- 
ments que  vous  pouvez  désirer,  en  restant  tout  à  votre 
disposition  si,  après  avoir  lu  ma  lettre,  vous  avez  be- 
soin d'un  supplément  d*informations. 

Le  collyre  Nectarium  ne  se  rencontre  sur  aucun 
cachet  ;  le  vôtre  est  donc  le  premier  qui  fasse  mention 
de  ce  collyre  déjà  connu  par  les  auteurs. 

Voici,  tout  au  long,  le  passage  de  Galien  auquel  nous 
f?.isons  allusion  :  «  Nectarium  Marci.  Facit  ad  incipien- 

1 .  Tandis  que  je  préparais  ma  Notice,  je  pris  la  liberté  de  sol- 
liciter des  autears  du  plas  récent  et  meilleur  ouvragée  sur  les  ca- 
chets d*oculistei>,  MM.  de  Villefosse  et  Thédenat,  des  éclaircisse- 
meats  et  des  renseignements  complémentaires,  touchant  certains 
points  qui  me  préoccupaient.  Le  premier  des  deux  savants  colla- 
borateurs partait  pour  Rome;  M.  Tabbé  Thédenat  mit  à  répon- 
dre à  mon  appel  une  bienveillance  empressée  et  une  libéralité 
dont  je  ne  saurais  me  montrer  asses  reconnaissant. 

Par  plusieurs  lettres  consécutives,  mon  généreux  correspon- 
dant m'autorisa  spontanément  et  m*engagea  même  à  fondre  dans 
mon  travail  ses  importantes  communications.  Tai  dû  résister 
à  ces  instances  :  il  ne  convient  pas  au  disciple  novice  de  se  parer 
d*un  savoir  qui  n'est  pas  sien.  La  Société  des  Antiquaires  du 
Centre  y  gagnera*  pour  ses  Mémoires,  des  pages  d'érudition  si- 
gnées d'un  nom  qui  lui  fera  grand  honneur. 

Ch.  de  L. 


3W  lOTICC 

m  Icn  opbUlaiam,  Tacit  cl  sd  îllaUoiwnt  flosus  tenufe, 
«  Mdtbemmàt,  tumore*,  pellieuUnim  «nmcoliu  d 
«  bni  wl  omoeni  npbtalmîatD  Udl  et  ad  palpcbr» 

■  craMU.  Oporirt  suUtin  (tmomnititu  romenlam  ulbî- 
•I  Iwre,  dcrndc  ipsuni  infuiMJcne  la  prindpîo  qniden 

■  nuxionb  ctjm  aqooM  ovi  tM|uore,  ubi  vero  processe- 
u  Ht  Iiit^c  curatio,  paulBlim  banc  Irmpericm  exienilcrv 
u  et  augere  oporlet.  Csteruni  ad  palpebras  aspcru 
"  cullyriucuin  aquaulIiDur.  Apudaliosiplira^i*  ap[>el- 
«  Intuf.  - 

Siiil  In  rurmtite  liille  qne  iiaut  la  donnon»'. 

Duni  un  nuire  cndroil,  Golienduone  ta  rormuled'un 
uuiro  ciillyre  ilu  in6ino  nom. 

<i  MciIiciimrnUim  accumodatum  nrctarinio  iosciip- 
luni. 


..  Cudiniac. 

draciim. 

XII 

u  SiluaiiiiiH  anris  Cypi-iac 

lolae,                     i. 

XII 

u  Crocl, 

.. 

xn 

«  0|,ii. 

i> 

IV 

X  Acrig  uali  el  loli, 

■' 

XTI 

1.  Aerit  iiili  et  loti,  drachm*. 
Cailmiae. 

ACKCiiC. 

Crocl. 

TV  -  cui»re  brùlé, 
IV  -  oiyde  de  linc. 
IV  —  gomme  d'acac 
IV  -  Mfran. 

Upii, 
Giimmi, 

Il  —  opium. 
VI  —  gomme. 

Aqu*  pxeipe  »c  utfre  ni  indicatumcaUnifi  auvfljsfj,-  jivp 
1,  IV,  chap.  VIII.  p.  7ltl-75i  du  lome  XII   de  l'Édition   Knn 
Cae.hH.i  d'oculistes  romtins.  [,7S.   Cf.  Bulletin  Mooum., 

•'  se- 

ilN 

381 

Jrachm. 

IV 

» 

IV 

» 

IV 

» 

IV 

» 

IV 

» 

IV 

grana 

XXV 

drachm. 

,  XII 

SUR  UN   CACUET  d'OCULISTE   ROMAIN 

«  Myrrhae, 

c<  Lapidis  haemalilae, 

«  Hosarum  siccarum, 

a  Spicae  nardi, 

«  Mysios  assi, 

c(  Casiae  fîslulae, 

«  Piperis  aibi, 

((  Gummi, 

(Galien,  ïispi  ffuvôiffcw«,  etc.  1.  IV,  c.  VIII,  p.  773  du 
tomeXIT,  éd.  K.) 

On  peul  ciler  aussi,  comme  simple  rapprochemenl  de 
nom,  car  il  ne  s'ai^il  pas  d'un  collyre,  Tanlidolus  nec- 
tarea  ad  hepalicos  el  iclericos.  (Galien,  Ibid.,  1.  VllI, 
ch.  VII,  p.  203  du  tome  XIII.) 

Dioscoride  mentionne  aussi  un  vin  qu'il  appelle  d*un 
nom  semblable  : 

«  De  vino  neclarile  :  Neclarites  paratur  ex  helenio, 
«  quod  alii  medicam,  alii  symphytum,  alii  phlomon 
((  idacum,   alii   Oreslion,   nectarion  alii  nominant  ». 

(DiOSCUfllDES,  ni/5t  uXi};  éaTjOtxï?;,   1.    V,  ch.  LXVI,  p.  731  du 

tome  I,  édil.  Kuhn.) 

Dans  ce  texte  le  mot  Nectarion  est  le  nom  d'une  plante  ; 
Cf.  Pline,  Hist,  ml,,  1.  XIV,  xix,6(éd.  Littré):  «  In- 
n  venitur  et  neclarites  (vinum)  ex  herba  quam  alii 
«  helenion,  alii  medicam,  alii  symphyton,  alii  idacam 
«  et  Orestion,  alii  n^c/aream  vocanl.  »  Pline  a  traduit 
ici  Dioscoride. 

Actuarius  s'exprime  ainsi  au  sujet  du  collyre  Aec- 
tarium  : 

a  Nectarium   valet  ad   inchoantes  lippitudines,   et 


•  ■flwlwMiM  exlabontîMiei,  d  ma  Msaea  fofe 

■  mImi  oonia  fimre,  ddode  Bniaaii  iaitie  iafsB- 

•  dcre  ■qMO  mri  Gqnore  ;  «l,  progredienle  canlîoM. 
»  IcmponinnibiB  lalcodcfe  et   lo^re.    Veram    *à 

■  upen«  palpebm  uliniDr  eoIlTrio  r%  vfOM-  Apod 
«  allM  appellalur  «?^«]^  : 


4 


"^ 


•  Aerti  aili  etcloli,  cadoûc,  «eadac, 

Mogulamn  draebnu  P 
«  Croc],  dpU,  atria»TDr  •  I 

■  nnnmf,  ■  V 

(AcTt'ABIt».  Medieui,  Ub.  V],  c.  V.  colonne  3(]8 
(lau>  lUerlicx  arth  prinn'pet,  éJÎI.  d*Eti«an«). 

(jUAntka  collyre  CifTon  (n^j.  tl  se  renconlre  «ur 
un  cachf  t  d'oculislc,  Irouvcà  NérU  i  Allier)  el  puhlié 
dnns  le  recueil  de  Grolefend,  n"  83.  En  voici  le  lexte  ; 
rnallieureusemenl  le  nom  de  la  maladie  n'est  pas 
Iniliquë  : 

1.  PROCVLI-   EVO 
DES-  AD-  VOLCE 

2.  PROCVLI 

STACTVM 

3.  PROCVLIDIALE 
PIDOSADASPK 

4.  PROCVLI 
Cl  R  It  0  N 


SUR  UN   CACflET  d'OCOLISTE   ROMAIN  383 

Ce  collyre  est  aussi  connu  par  des  texles  d'auteurs  : 

«  Collyrium  fulvum  {fulvwn  est  la  traduction  du  mot 

0  xt/}|Bov  qui  se  trouve  dans  le  texte  grec]  panchrestum 

a  inscriptum,  accomodatum  ad  scabros  et  circumrosos 

«  angulos,  ac  intensos  prurilies  etpalpebras  sicosas* 

a  Cadmiae  drachm.  LXXX 

a  Cbalcitidis  ustae  »             XL 

«  Piperisaibi  »             XL 

if  Gummi  »             XL 
«  Âqua  pluviali  excipito. 

«  In  alio  exemplarf  aequalis  omnium  apponderatio 
habetur. 


«  Aliud  :  Cadmiae 

drachm. 

LXXX 

n  Cbalcitidis  ustae 

« 

XL 

«  Piperis  albi 

» 

XL 

«  Croci 

» 

XII 

«  Myrrhae 

» 

XII 

«  Gummi, 

» 

XL 

«  Aquae  pluvialis  quod  satis  est.  » 

• 

(Galien,  ntpi.  trwAêJtfoÇj  1.  IV,  c.  VU,  p.  783  du  t.  XIL) 

ce  Aliud  (collyrium)  gilvum*,   quo  utor,  cerycium 
diclum  : 

n  Cadmiae,  drachm.  XX 

«  Aeris  combusti,  »       XVI 

1.  Gilvnn]=fulvum;  le  teitegrec  donne:  kXko  /2/»^oy,  etc. 

27 


I  es  uonr  s'acAmt  mkus 


•  Opii. 

•  Croci, 


VUI 
.      XXVf 


•  Gtunfnl  UiUdem. 


(Auxtsiisi  TuLUAiO,  /^  arte  mediea,  l.  Il,  c  i, 
col.  170  D,  daiu  Mrdiex  ariâ  prmetpa,  é^t,  Etitaae)- 

AiUiu  nentioaoc  «oui  de*  nédkaiBcats  falta,  tnb 
tt  ne  Mot  pu  dM  colljrre*. 
Cttmae  b«sact>up  d'autres,  le  collyre  Câron  Ute 

ilonc  »4>n  nom  iJe  m  couleur. 
Uiunt  Bux  lellre»  qui  raaDqueol  après 

CrRR(on)Ald....)  J 

il  Mll>HtD  difficile  de  lee  reslilner,  etpeal-fttre  serait-' 
ttUmérairede  restayer;le  plus  souvent,  en  e  (Tel,  le 

Ine  collyre  était  employé  contre  un  grand  nombre 
de  mnla<lics,  et  souvent  auisi  Ie&  inJicalions  dunnées 
sur  ce  point  par  les  cachets  ne  concordent  pas  avec 
celles  des  auteurs... 

Veuillez  agréer,  etc. 

H.  Tdëdehat. 

20  septembre  1891. 


l/ 


BULLETIN  NUMISMATIQUE 

(No  17) 
Par  HM.  DE  KERSERS,  D.  MATER,  PONROY 


MONNAIES    GAULOISES 

PAR 

D.    MATER 


La  pauvrelé  de  la  récolle  numismatique  dans  nos 
contrées  cette  année,  me  parait  une  occasion  favorable 
pour  remplacer  Tétude  des  découvertes  nouvelles,  qui 
font  presque  entièrement  défaut,  par  celle  des  mon- 
naies gauloises  sorties  de  notre  vieux  sol  biturige, 
et  venues  à  ma  connaissance  personnelle  dans  le  cours 
des  années  précédentes.  L'examen  de  ces  monnaies 
apportera  son  contingent  de  renseignements  utiles  à 
rhistoire  numismatique  de  cette  époque  reculée. 

I 

A-  —  Tète  laurée  d'Apollon  à  droite.  —  ^.  Bige 
allant  à  droite  avec  la  Victoire  ou  l'aurige  tenant  un 


■  ^  imkâlB,lalaBdreet 


^ 


.  rLiïj..-i.| 


<âdB<  WUi^  n.  I.  ■•  I. 


m.  — TIt>k 


!  J-I|iliij*iae.  — «.  Cknrf 
doricf*  <t  aB-deaws  h  Tldoire  oa 

r>_^  iKb»  K»!  •••   «rnnii  i  hM'"'   «' 

h  nK  <•  ■*>  ea  KBfhni  par  aa  âeac  semUibk  ; 
MT  h  Ula  *  cAcnl  cflt  BB  foâacfa  ca  fufae  d«  croà- 
«■l;àranpKaaa  adto  4aaackba«ec  ippcadtcf 
thlff   II  ili^nr. 
B.  »ii,a*I.! 


Pl-I,  »-S. 

OUe  pièce  e£t  ïdeatjqM  à  au  moaiuie  tronvée  à 
Soia^s  ,loir-«l-ClMr3  ta  18%  et  dêciite  dans  U  /terne 
watrâM/ifue,  xaDêc  I83C,  pi.  U,  o*  4. 

C.  —  Tète  laorée  d'Apollon  à  droite.  —  ^.  Cheval 
galopant  à  droite  ;  derrière  et  aa.dessas  la  Tictuire  ou 
laorige  tenant  une  branche  d'arbrv  oa  an  épi. 

Onart  de  stalère  d*or  pile  :  I  çr.  80. 

Jfawe  de  Bovçet- 

PI.  I,  n-  3. 


9II1IISMATIQUE  387 

D.  —  Têlc  laurée  d'Apollon  à  droile.  —  i|l.  Bîge 
allanlà  droite,  laorige  tient  un  fouet;  au-dessous  de 
Tattelage  un  symbole  indéterminé,  peut-être  une  main, 
et  le  monogramme  arverne  ap  ;  à  Texergue  ♦lAinnoY. 

Trouvée  à  Méry-sur-Cher. 

SUtèred*or:8gr.  06. 

PI.  I.  n*4. 

Ce  magnifique  spécimen  du  monnayage  arverne 
iremonte  certainement  au  commencement  de  la  période 
numismatique  gauloise  qui  prit  pour  type  les  monnaies 
de  Philippe  de  Macédoine. 

M.  de  Kersers  a  décrit  dans  le  Bulletin  numismatique 
des  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  nom- 
breuses monnaies,  statères  ou  quarts  de  statère,au  type 
macédonien  découvertes  dans  le  Berry,  notamment  à 
Bourges,  Issoudun,  Nérondes,  Yierzon,  etc.  :c*est  la 
preuve  certaine  de  la  faveur  générale  dont  cette  mon- 
naie jouissait  en  Gaule  et  Findication  probable  qu'elle 
était  également  fabriquée  par  les  Bituriges.  On  peut 
donc  voir  dans  la  majeure  partie  des  pièces  exhumées 
du  sol  de  notre  province  le  produit  d*un  monnayage 
local. 


II 


Tète  à  droite,  dont  la  coiffure  est  formée  de  grosses 
mèches  disposées  en  couronne  autour  du  visage.  — 
Sj.  Cheval  marchant  à  droite  ;  au-dessus  un  échassier, 
vraisemblablement  une  grue  ;  au-dessous  une  couronne 
de  feuillage. 


-      r 


•  a«:iV< 


I 


mmt  â^ofanM  ••  Waa  Maitn  nmàUi  dsulc 


^ 


HinsMit^  d'an  aîf}«  aoi  ailes  êplov^c*  ;  aa-dessoui 
■  mis  uiodcU  poocUM^  en  tnan^e  et  la  lé^nde 
A  — BTCAT  —  O  e*>opée  en  trois  partks  par  l»  pieds 
dn  cberal. 

Sutcre  d'or. 

PI.  I,  a'  C. 

C"tf.  CrrvKil  à  BeaurO'*. 

(//<Tu«l83C.  EoruDi&iement:  de  la  Sologne  blêsoUe. 
pi,  ir,  n'2.  —  Rerue  1838,  p  141.—  Bccdei,  VArt 
'jauhit.  pi.  LXXIX-t.) 

htt  monnaies  du  chef  ABVCATO  sont  rares  ;  elles 
■ont  altriboées  aux  Bîtariges  et  îl  nous  a  para  inléres- 


i 


!cnxisiiATiouB  389 

sanl  de  publier  celle  pièce,  Irouvée  à  Ardenais,  à 
cause  de  sa  provenance  locale.  La  disposilion  de  la 
légende  présenle d'ailleurs  sur  celexemplaire  une  légère 
différence  avec  les  monnaies  déjà  connues. 

IV 

Le  Musée  a  fait  Tacquisilion  de  Irois  des  monnaies 
gauloises  que  renfermait  la  singulière  et  primitive 
tirelire  brisée  sur  le  territoire  de  la  commune  du 
Tendu  (Indre)  par  un  casseur  de  pierres  du  chemin  de 
grande  communication  n^  80.  Le  trésor  qu'avait  réuni 
un  de  nos  ancêtres  se  composait  de  248  deniers  d*ar- 
gent  et  d'un  petit  bronze  presque  fruste.  Les  monnaies 
d'argent  qui  appartenaient  toutes  à  un  même  type  bien 
connu,  attribué  aux  Bituriges,  présentaient  7  varié- 
tés^  Voici  la  description  de  celles  qui  sont  entrées 
dans  le  médaillierdu  Musée: 

Tête  à  gauche,  la  chevelure  divisée  en  trois  grosses 
mèches,  dont  une  formant  diadème  sur  le  front, 
torques  à  pendeloques  au  cou.  —  ^.  Cheval  marchant 
à  gauche;  au-dessus  un  glaive  la  pointe  en  arrière  et 
au-dessous  un  annelet  ponctué. 

Ar.  :  2  gr. 

PI.  II,  nM. 

Musée  de  Bourges, 

Même  tète.  — j|l.  Cheval  semblable  ;  au-dessus  une 
branche  garnie  de  baies;  au-dessous  annelet  ponctué. 

1.  Bulletin  du  Musée  municipal  de  Châteauroux,  n*^  4.  —  Nu- 
mismatique par  If.  GreuBot. 


330  BULIKTIS 

Ar.  :2gr. 
PI.  H,  nM. 
Musée  de  Bourges. 

Mëmelèlc.  —  ^.Cheval  semblable;   au-dessus  u 
sanglier;  au-dessous  une  croix  bauleléo. 
Ar.  :  2  gr. 
PI.  II,  II*  6. 
Musée  de  Bourges. 

Ces  monnaies,  comme  toutes  celles  d'argent  décou- 
verles  au  Tendu,  Tont  parlio  d'une  des  séries  de  la 
numismaliquo  gauloise,  la  plus  riche  que  l'on  con- 
naisse, ne  présenlanl  pas  moins  de  dix-huit  variétés 
dont  huit  anépigraplies  et  dix  avec  légende.  En  voici 
la  nomenclature  détaillée  qui  ne  signalera  que  les 
dignes  ou  les  légendes  du  revers  placé  au-dessus 
et  au-dessous  du  cheval,  toutes  ces  pièces  otTrant 
au  droit  la.  liMe  à  gauche  dont  on  vient  de  lire  la 
description,  sans  autre  modification  que  des  difTé- 
rences  insignifiantes,  simples  erreurs  de  gravure, 
et  au  revers  toujours  le  cheval  marchant  à  gauche, 
le  rapprochement  de  ces  monnaies  et  des  diverses 
variétés  de  type  Tera  apparaître,  d'une  façon  évidente, 
l'étroite  parenté  qui  tes  unit  et  la  communauté  de 
leur  origine. 

1*  MONNAIES  ANÉPIGRAFDES 


1.  —  Au-de«us  du  cheval  un  glaive,  la  pointe  en 
arrière  ;  au-dessous  un  annelel  ponctué. 


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*\  /'"  l'A  BÎW 

1  iïT^Ç^I 


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■\ 


M 


NUMISMATIQUE  391 

La  trouvaille  du  Tendu  renfermait  60  pièces  à  ce 
type. 
PÏ.II,nM. 

2.  —  Même  type  avec  un  annelet  non  ponctué. 

Dans  la  trouvaille  du  Tendu  il  y  avait  10  pièces  à  ca 
type. 

3.  —  Même  type  avec  un  annelet  ponctué    sous 
lequel  est  un  fleuron. 

PI.  II,  no  2. 

(HucHER.  L'art  gaulois.) 

4.  —  Même    type  avec    un  pentalpha    sous    le 
cheval. 

{Revue^  1836.  —  Enrouissements  de  la  Sologne  blé- 
soise.  PI.  VIII,  n«  3.) 
PI.  II,  n-  3. 

5.  —  Au-dessus  du  cheval,  une  branche  garnie  de 
baies;  au-dessous  un  annelet  ponctué. 

Il  y  avait  au  Tendu  60  deniers  à  ce  type. 
PI.  II,  nM. 
{Revue,  ibid.,  n®  10.) 

6.  —  Même  type  avec  trois  annelets  en  triangle  sous 
le  cheval. 

Trouvaille  au  Tendu  :  8  deniers  semblables. 
{Revue,  1846.  —  PI.  XIV,  n*  3.) 
PI.  II,  n*  5. 


7.  —  AudoBSDf  du  choral  sd  sanglier;  an-deaui»  ' 
noe  croix  bnuleU^G.  -^ 

Troavaille  du  Teadti  ;  08  dcniert  aiMiognei.  f 

[ffeeue,  1836,  >f>i4.  —  PI.  VIII,  7-1  -    *>j| 

PI.  ll.ft'e.  S 

8,  —  Même  lype,  annclel  ponctué  sous  le  cheval. 
Trouvaille  du  Tenda  :  tti  pièces  semblable». 

2°  HOVVAttS  AVEC  LtùEHOt 

0.  —  Au-dessus  du  cheval  A  ;  au  dessous  dd  annelet 
ponctua. 
La  lettre  A  serait-elle  la  lettre  initiale  à' Avaricum? 
(flevtte,ibid.,  n".) 
PI.U.  n'7. 

10,  —  Au-duAsus  du  cboval  le  luonogramme  AVKC  ; 

au-dessous  VU.  '  ~^ 

(Revue,  ibid.,  n*9.} 
PI.  Il,  n°8. 

On  a  cru  retrouver  dans  le  monogramme  le  radical 
à' Avaricum  et  dans  les  lettres  VR  une  partie  du  mol 

BUuriges. 

11.  —  Au-dessus  du  cheval  un  torques  avec  pende- 
loques; au-dessous  la  légende  rétrograde  AVRC 
que  l'on  peut  considérer  comme  une  abréviation 
A' Avaricum. 

PI.  n,  n"  9. 

HucuEB,  CArt  gaulois. 


NUMISMATIQUE  393 

12.  —  Au-dessus  du  cheval  un  anoelel  pondue; 
lîi-dessous  la  légende  AYRG. 
^PJ.  II,  n«  10. 

HuCHEB,  ibid, 

*  43.  —  Même  lype  avec  la  légende  plus  dégénérée  et 
rétrograde  IlV-Jl  (liés)  C  pour  AVRC. 

{Revue y  1838,  p.  307.) 

PI.  Il,  n»  11. 

14.  —  Au-dessus  du  cheval  C\  ;  au-dessous  IVH. 
PI.  H,  nM2. 

HuCHER,  ibid, 

15.  —  Au-dessus  du  cheval  CA  ;  au-dessous  VR. 
PI.  II,  n«  13. 

HucHER,  ibid, 

16. —  Au-dessus  une  branche  garnie  de  baies;  au- 
dessous  CAM. 
Trouvaille  du  Tendu  :  t  pièce. 
PI.  11,  n«  14.) 
{Revue,  1836.  —  PI.  VIII,  n*  11.) 

17.  —  Au-dessus  un  glaive;  au-dessous  CAM BOTRE. 
{Revue,  1838,  p.   142.  —  MiOfVfiET,  incertaines  des 

Gaules,  supp.,  t.  I,  p.  133.  —  De  Lagot,  Méd.des 
Gaules,) 

18.  —  Au-dessus  du  cheval  OYI;  au-dessous  RT. 
PI.  II,  n«  15. 

(Revue,  ibid,,  n*  12.) 

En  résumé  la  trouvaille  de  Tendu  renfermait  7  de  ces 
variétés  :  les  variétés  cotées  sous  les  n®^  1,  2,  5,  6, 7, 8 
et   16.  —  Pourquoi  toutes  ces  variétés  d*un  même 


p 


s  4t  h|ie  lUribmbles  à 
ï  partimlien?  La 

sMcriU  HNB  les  noméroa 
■  tosle  TTaùeniblance,  à 
,  caySab  de*  Bitoriges.  Oa  avait 
I  i  h  légCBde  CAM  et 
CA  aax  rialiltilii  AgôÛMlce.  pwiplwlr  voûioe  des 
HdMMCt  haUta^MT  In  bwds  dcr\UaBtM|ue  dans 
b  Tcadte.  i  OMC  da  devief  CASIBOTRE  qa«  l'oo 
iwiafyrttail  par  CiMBOLECTRI.  Oa  a  enuule  pensé 
■Bx  CmaiimrmiFi.  peaplade  iitîUlIcc  aux  environs 
d«  rfciMbiw.  tmr  la  froatière  do  Anrvrnes  et  des  Bitu- 
tï^H,  at  daal  en  ■wwaaÎM  sigaalenient  une  allisnce 
anekaffitarifes,  CmmUafûrnrn  Btiiuign,  événement 
qai  aarail  rcbapp<  à  IttUtotre.  Od  a  è^emenl  mis  en 
annt  Ctwnlelle.  UCanlilia  de  la  Table  de  Penlîoger. 
Asenréfsent  le  radical  UM  pourrait  se  rapporter  aux 
Canil>i->^i:i:fi>-^-,  mai-  :  -'-i-.-  ■-.':  ;.-  attendre  celte 
adaplaUoDaamotCAUBOTREdonlC\M,CA serait  bien 
le  radical,  et  je  serais  dbpo:^  à  voir  dans  ce  mot  le  nom 
d*na  chef  Biturige  plulùt  qu'un  nom  de  localité.  La 
légende  OTl —  KY  dans  laquelle  on  avait  voulu  lire 
BlTTaiGES  CVBI  écrit  en  grec,  doit  vraisemblablement 
concerner  on  autre  chef  Bilurige. 

L'altribulJOD  de  ces  monnaies  aux  Biluriges,  basée 
sur  des  découvertes  antérieures,  ootammenl  sur  celle 
de  Cheverny,  en  J8i7  ',  se  trouve  confirmée  par  celle 


I.  Itevae.  1836.  Let  eafooitsements  de  la  Solojïne  blésoiM. 
—  Le*  Ijpef  coiéi  mui  le*  0°*  4,  5. 6,  7,  9,  IB,  16  et  18  TaitaieDi 
pinie  de  t  Ironvaille  de  Cheverny. 


,,f^s. 


I?.  13 


niij/    wiw 


NUMISMATIOUB  395 

da  Tendu  et  par  les  observations  personnelles  de 
M.Creusol  qui  déclare  avoir  souvent  recueilli  dans  l'In- 
dre des  monnaies  à  ce  type. 

Il  est  impossible,  avant  de  terminer  cette  note,  de 
ne  pas  signaler  en  passant  la  présence,  sur  des  mon* 
naies  gauloises  attribuées  aux  Bituriges,  de  Tétolle  à 
cinq  pointes  que  l'on  retrouvera  dans  la  numismatique 
déoloise.  Nous  n'en  tirerons  d^aiileurs  aucune  conclu* 
sion  positive. 

MÉROVUIGIBNNBS 

Voici  la  description  d*un  triens  mérovingien  de  Toul| 
provenant  des  environs  de  Lignières  : 

+  TYLLO  CIVITA.  —  Ruste  diadème  à  droite,  dont 
rœil  ed  figuré  par  un  0  losange. 

^. — h-VCTOAIDVZMOpourDVCTOALDVSMOne- 
tarins.  Croix  latine  sur  un  globe,  surmontée  d'un  globe  et 
accostée  des  lettres  T  —  Vdans  une  couronne  de  feuil- 
lage. 

Or.  Tiers  de  sol  :  i  gr.  30. 

PI.  I,  n*  7. 

Cette  monnaie  est  connue,  elle  a  déjà  été  décrite  avec 

diverses  variantes  :  TVLLO  CIVITA  elDRVCTOALDVS 

MO*,  —  TVLLO  CIVITA  et  DRVCTOALDO  M0\ — 

TVLLO  CIVETATI  et  . .  .TOALDO  MONE',  —  TVLL 

CIVITATI  FICIT  et  DRVCLDO  MO*. 

D.  MATER. 

I.  Gatalogoe  de  la  coUection  Pooton  d'Amécoort,  o*  Sli. 
t.  Caul.,  Gariel,  n«  507. 
s.  Citai.,  Jarry,  o«  SI. 
4.  Catal.,  Gariel,  o«  508. 


^ 


JET0N9   ET  HÈHEAL-X 

M.  Ponroy  a  pu  étudier  à  Usoudiin  un  jeton  île 
cuivre  appartenant  â  M.  Dardeau. 

Ëcu  burelé  chargé  d'un  lion  ;  l'ëcu  est  surmonté  ei 
accosta  dt!  trois  roses  à  cinq  pétales.  —  ^.  deux 
râteaux  poséi  verlicalemeut  sur  un  fond  poînlillé. 
(PI.  I,  fig.  8.) 

On  sait  que  lo  râteau  se  trouve  souvent  sur  les  jctona 
se  rapportant  aux  ofCices  de  l'écurie  du  roi.  Ceux  que 
nous  avons  ici  sont  analogues  au  râteau  rcprési-nlé 
diiris  l'tiistoire  du  jeton  de  MM.  Roujer  et  Huclicr 
(1>I.  V,  lig.  38)  ;  ils  n'uni  qu'une  seule  dent  de  cha<)ue 
côte  du  manche,  et  celte  simplicité  concorde,  ce  nous 
semble,  avec  la  forme  pointue  de  l'ëcu  pour  affirmer 
l'archaïsme  du  jeton  et  le  placer  aux  premières  années 
du  XtV  siècle.  I]  est  fort  diriicile,  vu  l'absence  d'indica- 
tion des  C'maux,  de  luidonncriineallribulion  certnine; 
les  armoiries  pourraient  appartenir  a  la  famille  de 
Lusignan  de  Chypre  qui  porte  :  burelé  d'argent  et 
d'aïur,  au  lion  de  gueules,  brochant  sur  le  tout.  Mais 
ce  ne  saurait  être  là  qu'un  rapprochement  fort  hypo- 
thétique. 
M.  Ponroy  a  recueilli  les  méreaux  suivants: 
Un  méreau  du  chapitre  métropolitain  de  Bourges  : 
ECCLESIA  PATRI.\RCALIS.  Saint  Etienne  portant 
l'église  cathédrale.  —  R  -f-  SANCTI  STEFANl. 
BITVRIS.  Dans  le  champ  XLV.  Ce  chiffre  45  n'avait 
pas  encore  été  trouvé. 


NUMISMATIQUE  397 

L*aulre  roérel  est  de  Saini-Ursin  :  Croix  palriarcale  à 
deux  branches,  accostée  des  lettres  S.  U.  Bordure  en- 
grêlée.  —  ^.  croix  latine  à  branches  très  longues,  occu- 
pant tout  le  champ  ;  autour  de  Tintersection  des  bras 
est  disposée  une  couronne  d'épines  ;  au-dessous,  et  à 
l'extrémité  des  bras^  s'élèvent  deux  saillies  verticales. 
Dans  les  cantons  supérieurs,  larmes  ou  clous  ;  au- 
dessous  du  pied  deux  sortes  de  tenons  verticaux  ;  bor- 
dure engrèlée.  (PI.  I,  fig.  9.) 

Ce  revers,  dont  la  frappe  est  malheureusement  très 
médiocre,  parait  représenter  les  instruments  de  la  pas- 
sion ;  il  est,  croyons-nous^  inédit  et  diffère  absolument 
de  ceux  jusqu'à  présent  connus  pour  les  méreaux  de 
Saint-Ursin,  qui  ordinairement  ne  portent  que  des 
chiffres. 


.■  ■   • 

•y  m 


LISTE  DES  MEMBRES 


Dl 


LA  SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES 


DU    CENTRE 


Président  : 
Vice-président  : 
Secrétaire  : 
Secrétaire -adjoint  : 
Trésorier  : 
Bibliothécaire  : 

Membres  du  Comité 
de  rédcœtion  : 


BUREAU 

M.  DB  KlftSIftS. 

M.  CH.  DB  LAUGÀKDiftKB. 
M.  DBS  MtLOlZBS. 

M.  Bbbby. 

M.  le  C^  Ratmo^îd  db  u  GuBrr. 

M.  DB  GOY. 

MM.  P.  Dubois  db  la  SablokiKbb. 
le  M»  DB  u  GuftBB. 

0.  ROGBB,  iftS. 

ITOUBBAU  DB  MaISONNBUVE. 

N 


La  réunion  des  membres  du  Bureau  et  du  Comité  de 
rédaction  forme  le  Conseil  d'Administration  de  la  Société. 


i8 


400 


LISTE    DES   MEHB1tF.!i 


MEMBRKS    FONDATEURS 
ET    TITULAIRES 

((,«  iiimlre  en  rtt  limilc  n  ciii'/Kanle  par  l'arl.  3  <Us  ttuluts.) 


MM. 


Dale  d 


\ 


.  Kersrrs  [A.  liL'HOTDK),  membre  non 
rË^ideDldu  ComilË  des  Travaux 
historiques  el  scieulifiques,  rue 
(lu  Dojen,  a,  4  Bourges,  memlira 
fondateur.  23  jan\ 

.  MlLOizKB  (OKs),  4ii  rue  Jacques* 
Cœur,  18,  à  Itourges.  membre 
fotiialeur.  Id. 

.  RAPiNDvPLAtx,ancb&teauduPtsii, 
par  Levet  (Cher),  membre  fon- 
dateur. Id. 

.  Salle  (Charles),  rue  MoyeuDe,  1 1 , 

h  Bourges,  membre  fondateur.  Id, 

.  TouBiAUDEMAisoNNEUVBjr. Moyenne, 

i'j,  à  Bourges,  membre  fondateur.       Id. 

.  NicoLAl  (Marquis  dr),  au  château 
de  Blet  (Cher),  ou  rue  SalutDo- 
niinique,  'J'6,  à  Paris,  membre 
fondateur.  5  juin  I 

.  Ulgardiëbe  (Vicomte  Charles  de), 
ancien  conseiller  â  la  Cour  d'ap- 
pel, rue  Hdlel-LallemaDt,  13,  & 
Bourges,  membre  fondateur.  10  janv 

.  GiiËHE  (Comte  Alphonse  dk  la),  rue 
de  la  Grosse-Armée,  I,  A  Bour- 
ges, membre  fondateur.  10  févri 


f»E  LA  SOCIÉTÉ  »es  ASTIQCAIRES  DC  CCBTBB   401 

Lalgabmébi  (If At  My,  ancien  ma- 
gistrat,  me  Saint-Loois»  2,  à 
Bourges.  2  join  184». 

GiBABD  DB  VnxfSAifosi  ^Pbo],,  me 
Moyenne,  40,  à  Bourges.  t  fèrrter  1871. 

Vallois  ^Georges;,  C^,  cbàlean  de 
Valette,  par  VlUefrandie - snr- 
Cher  (Loir-et-Cher),  memUre  fon- 
dateur. 7  juin  1876. 

Abicot  dc  Bagis  (Albert),  château 

de  Bagis,  par  Aubignj-sur-Nère 

(Cher).  Uférrier  1877. 

CBÈ3iOJt  ^Émile),  professeur  agrégé 

à  la  Faculté  de  droit,  quai  Chà- 

teaubriant,  9,  à  Bennes  (flle-et- 

Vilaine).  50  juin  1877. 

VoGL'B  (Marquis  Melchiornc),  C.  &, 

membre  libre  de  l'Institut  (Aca- 
démie des  inscriptions  et  belles- 
lettres),  ancien  ambassadeur,  au 

château  du  Pezeau,  par  Boulle- 

ret  (Cher;,  et  rue  Fabert,  t,  à 

Paris.  2  janvier  1878, 

Bbimont  (le  vicomte  Thierry  de), 

rue  du  Colombier,  22,  à  Orléans 

(Loiret).  6  mars  1878. 

GoY  (Pierre  m),  rue  de  Paradis, 

20,  à  Bourges,  mem6re/i()n(ia^eur.  17  mars  1880. 

PoNBOY  (Henri),  avocat,  rue  Cour- 

sarlon,  21,  à  Bourges.  5  mai  1880. 

Bengy  db  Puyvallêb  (Anatole  db),  rue 
Cour-Sarlon,  2,  â  Bourges,  ou 
rue  d*Ague3seau,  12,  à  Paris.      3  juin  1880. 


4(i: 

nEs                                ^^^H 

19. 

riuBois  DE   u  SiblonUrg  (Pierrc),                      ^^^| 

avocat,   ru6  des   Arènes,  6t,  à                        ^^^| 

Itourges.                                       12  janvier  ISSI^^H 

20. 

LfiOKAKD-DESKUUHKEAUK,  atlCleU   Hia-                                   ^^M 

gisiral,  rue  de  Croîsj,  3,  &  Bour-                         ^^^| 

^H 

21. 

GiËRB  (Comte  Raymond  de  la),  rue                        ^^H 

Porle-Jaune,   33,   à   Bnurges,                                ^^H 

2i. 

Meunier,  A\  au  cli&leau  de  Varie,                         ^^| 

par  Bourges.                                   G  juillet  168t. 

23. 

Verneuil  (Huarl  de],  ancien  magis- 

lral,ruedeUnières,4,à  Bourges,  ijanvier  I88Î.  ^^ 

ai. 

Pehsonnat  (l'abbè),  licencié  ès-lel-                         ^H 

très,  direcleurde  l'institution  de                         ^^^| 

Cliezal-Benoil  (Clicr).                     7  juin  I8S*.      ^^| 

■i:>. 

ItoiiER  (Oclavej,  vt,  ancien  magis-                         ^^M 

trat,  rueMoyenne,  24,  à  Bourges.          Id.               ^^M 

2li, 

Jl'ga>d,  docteur,  médecin,  à  Issou-                              ^^ 

1 


duD  (Indre).  3  janvier  1B83. 

.  Macoaht  (Paul),  capitaine  d'artille- 
rie,àVincenoestSeine).  7  mars  1883. 

.  Mater  (Daniel),  avocnt,  président 
de  la  commission  du  Musée,  rue 
Fernault,  20,  à  Bourges.  Id. 

.  Guère  (Uarquis  de  la),  rue  Cour- 

SarloD,  7,  à  Bourges.  2  mai  1883. 

.  Toulgoet-TrSakna  (Comte  de),  C  4, 
au  ch&teau  de  Ilozay,  par  Thé- 
nioux  (Cher),  ou  Champs  Ëly- 
sées,  21,  à  Paris.  22  février  ISSi. 

.  Gaucherv  (Paul),  architecte,  à  Vier- 

2on  (Cher).  Id. 


DE  LA  socirre  des  axtiocaibes  du  cihtre     403 

32.  BfitT  ;  Victor;,  ao  ehlteaa  de  Fea- 

Urde,  par  Saiot-Martiii  d'Aaxi- 

goy  (Cher),  membre  fondateur,      tt  février  1884. 

33.  Bazesubti  (Armand),  avocat,  an- 

cien  magistrat,  me  Saint-Michel, 
2,  à  Boarget.  Id. 

3».  DctAUi  (Alfred),  profetieur  au  ly- 
cée, 3  i,  me  d'Orléans^  à  Bourges.  5  mars  1 884. 

35 .  CflAnKxiT-QcrniT  (Marquis  Félix  de) 

#,  ancien  capitaine  d*élat-ma- 
jor,  an  chÀteaa  de  Maubranches, 
par  Bourges  (Cher).  4  novembre  1885. 

36.  Saisit- VsRAiiT (Julien  di), 4^ ,  inspec- 

teur des  forêts,  à  Uzès  (Gard).      8  décembre  1885. 

37 .  GaossouvsB  (Albert  di),  it»  Ingénieur 

en  chef  des  Mines,  boulevard  du 

Progrés,  à  Bourges.  5  mai  1886. 

38.  CntJiO!!  (Abel),   me  du    Guichet, 

I,  à  Bourges,  membre  fondateur.  30  mars  1887. 

39.  CHAiijnAGNi   (Edmond),  ancien 

magistrat,  place  La  Fayette,  à 
Chàteauroux  (Indre),  ou  château 
de  Lépiniére,  par  St-Eloy-de-Gy 
(Cher).  l*raoùl  1887. 

40.  Tailiii  (Emile),  architecte,  inspec- 

teur diocésain,  avenue  Bdurbon- 

noux,  5,  à  Bourges.  Id. 

41 .  RocHi  (l'abbé  Auguste),  professeur 

derhétorique  au  petit  séminaire 
Saint-Célestin,  me  de  Dun-sur- 
Auron,  84,  à  Bourges.  4  janvier  1888. 

42.  Méloizbs  (Henri  dis),  rue  Jacques- 

Cœur,  18,  à  Bourges.  7  mars  1888. 


^VlOI 

LISTE    Des    H  CM  BUES 

iH 

1" 

CaciCLoi  (Comte  Paul  ue),  Lieute- 
Danl  uu  SU'  règimeol   d'infan- 

9 

tfric,  i  Cowc  'Mèvre). 

n                    ^H 

1" 

Tu  À  B*  CD  DIS  IloilUËRES  [FraDcoît), 
au  chàleau  de  l'Iele-sur-ArooD, 

'H 

par  Lignièrea  (Cher). 

■27  lévrier  ISHft.  ^| 

1  ''' 

llKSoï  DR  PtïïJLUÉE  (Anioinc  ut). 

^H 

H  u. 

rue  Couriiarloa,  a,  à  Bourges. 

4  décembre  I8BI^^| 

Jacquikkt  (Léon),  impasse  Saint- 

j^H 

Louis,  ou  au  château  de  l'Oiie- 

^H 

^^1 

nulle,  par   Aubigny  -  sur  •  Nère 

^H 

^^1 

(Cher). 

lii  juillet  IHW.     ^H 

H    t-. 

Glatigui  (Baron  le  1'u.LETrEi  m], 

^H 

rue  tiu  Four,  8,  i  nourges. 

id.           ■T 

1    '' 

BoisMtMHi»  rchristinn  de),  doclour 

en  médedne,  rue  Jacques -Cœur, 

^^B 

7,  à  Bourges. 

o  novembre  Inuu. 

lînoisouviiE  (Heuii  de),   rue  llùlel- 

V       :;0. 

Lallemant,  U,  â  Bourges. 

S  décembre    I8!)l. 

BuunMC)io.i  [l'abbé),  curé  de  Saint- 

JuBi,    par    Savigoy-en-Seplaine 

(Cher).  2  mars  imiï. 

ASSOCIÉS    LIBRES 
[Le  nombre  n'en  est  pas  limilé  par  les  slululs] 

m\. 

AcuET   (Louis),    ancien   notaire   aux    Aii-d'Angillon 

(i;her). 
AiiENBEiKi  [le  prince  Auguste  b'),  ^,  dépulé  du  Cher. 

BU  chiVleau  de  Menelou  Salon  (Cher),  ou  rue  de  la 

Vjlle  LévÉque,  à  Paris. 
Assat  (le  comte  Léonce  d'),  au  chàleau  des  Hodons, 

par  la  C^hapelle-d'Angillon  (Cher). 


^ 


DE   LA   SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES   DU   CENTRE       405 

4.  A8TIBR  DB  LA  YiGEiii  (d*),  #,  aocieD  Capitaine  d'artil- 

lerie, au  château  de  RaDçaj,  par  Yilledieu  (lodre). 

5.  AuuiGNÉ  (Gaston  d*)»  à  Giron,  par  Le  Blanc  (Indre),  ou 

place  Saint-François-Xavier,  5^  à  Paris. 

6.  AuBKtTOT  Di  G00LAN6I89  conseiller  général  du  Gher, 

au  château  de  Goulanges,  par  Lurj  (Gher),  ou  rue 
du  Mont-Thabor,  7,  à  Paris. 

7.  AucLAiR,  conducteur  principal  des  Ponts  et  Ghaussées, 

à  Saint- Arnaud  (Gher). 

8.  Balsar  (Auguste),  #,  ancien  député,  à  Ghàteaurouz 

(Indre),  on  rue  de  la  Baume,  8,  Paris. 

9 .  Baraudon,  au  château  de  Quantillj,  par  Saint-Martin- 

d'Auzigny  (Gher). 
10    Bayi  (le  baron  Joseph  de),  de  la  Société  nationale 
des  Antiquaires  de  France,  avenue  de  la  Grande- 
Armée,  58,  à  Paris. 

1 1 .  Bbaufils  (rabbé),  curé-doyen  de  La  Guerche  (Gher). 

12.  Bbacyais  (A.  db),  auditeur  à  la  Gour  des  Gomptes,  rue 

de  Lille,  37,  à  Paris. 

13.  BoiSGUBRBT  db  LA  YalliRrr  (Hcnri  db),  à  Blois  (Loir-et- 

Gher). 

14.  BoissiBU  (db),  au  château  du  Grand-Resse,  par  Ghàteau* 

meillant  (Gher). 

10.  Bo:«NAi]LT  (Gabriel  db),  boulevard  de  la  Liberté,  20,  à 

Bourges,  ou  au  château  de  Montpensier,  par  Saint- 
Martin-d'Auxigny  (Gher). 

16.  Bo^iNBLAT,  rue  Fernault»  1,  à  Bourges. 

17.  BoNNEGBNs  (db),  au  chàteaa  de  Moison,  par  Ivoy-lc-Pré 

(Gher). 

18.  BoraiBTAL  (le  comte  db),  0  ^,  ancien  colonel  de  cava- 

lerie,  conseiller  général  du  Gher,  au  château  de 
Thaumiers,  par  Dunsur-Auron  (Gher). 

19.  BoNNEVAL  (le  vicomte  F.  de)  ancien  député,  à  Issoudun 

(Indre). 


16  LISTE  DES  MtMDBES 

.  BoïisiiiR  Tabbd),  curÊde  Sainle-Montaiae,  par  Aubi- 

gny-sur-Nère  [Cher  . 
,  ItofiHEDONT  (le  comte  Gèrald  ve).  aveoue  SÉraucourt  \ 

Î2,  à  llourgee. 
.  Boi'ouuE.  h  la  Bourgeoisie,  par  Sancerguea  (Cber), 
,  BouHBo?i-Liti:(i6iiis  (le  comte  de),  au  chilleau  de  Ligaiè-  1 

res(CherJ. 
.  BouaDALOVB,  receveur -principal  des  portes,  à  Château-  1 

roux  (Indre). 
.  Bousquet  (l'abbè),   lice n ci é-ës- lettres,   proFesseur  aa  1 

petit    séminaire   Saiut-CéleslJD,   rue  de   Dun-eur-  | 

Auron,  Ht,  h  Bourges. 
.  BiACH  (Raoul  uï),  au  cliAleau  de  la   Beuvrière,   parJ 

VierzoD  (Cher), 
.  BiiissET  [CètestiD),  aux  Aix-d'ADgilloo  (Cher;, 
.  BuRDEL  (le  docteur  CdouarJ),  ^,  membre  associe  i 

tional  de  l'Acadéiiiie   de   médecine,  président  dal 

l'Association  médicale  du  Cher,  à  Vierzon  (Cher). 
.   [tiRiiEL,  avocat,  rue  Samsoo,  <'2,  A  Bourges. 
.  Canard  i>e  Plvhohï  (l'abbé),  chanoine  de  le  métropole, 

rue  SamsoD,  18,  A  Bourges  (Cher). 
.  CHiPkLAB»,  ^,  ancien  capitaine  d'artillerie,   &  Saint- 

Ainand  (Cher). 
CbLnon  nK  LtcBÈ  (Heory).  rue  du  Puits-Noir,   ou  au 

château  du  Solier,  par  Saint-Florent  (Cher). 
CiiKRTita  (Ferdinand),  #,  A  CliAteaurous  (Indre]. 
.  ClEment  (l'abbë),  chanoine  honoraire,  curé-doyen  de 

Charcnlon{Cher). 
.  Clëxbnt  (I  abbé  Maurice),  archiviste-paléographe,  cité 

Vaneau,  10.  Paris. 
.  Clërahrailt  (de),  conservateur  des  Hypothèques,   A 

Beau  vais  (Oise). 
.  CoLLARD,  i!j^,  ancien  capitaine  d'infanterie,  au  chAleau 

de  l'esseliéres  par  Veaugu6s{Cher). 


■> 


DE  LA   SOCIÉTÉ  DES  ANTIQCAIBES  DU  CE9TBE       407 

38.  CoBBiif    (Edme),  ancien    magistral,  ao  cbàleao  de 

Chambon,  par  SaTigny-en-Seplaine  (Cher). 

39.  CoBBiN  (Paul),  ^,  ancien  magistrat,  au  ch&teaa  de 

Villair,  par  Dunsnr-Aoron  (Cher), 

40.  CoEBUiDB  Mangol-x  (Pierre),  au  ehàteau  duCrenzet,  par 

Charenton  (Cher). 

41 .  Costa  de  Bbaubegabd  (le  comte,  au  chàtean  de  Beau- 

regard,  par  tXouTaine  (Haute-SaToiej,  on  ao  château 
de  ChÀrost  (Cher). 

42.  Dabdbau  (Jules),  président  de  la  commission  du  Musée, 

à  Issoudun  (Indre). 

43.  Dbscbamps,  docteur  médecin,  à  Uenrichemont  (Cher). 
4i.  Dbsjobkbt    (Léopold;,  au   château  de  Corbilly,  par 

4rthon  (Indre). 

45.  DoAZAii  (Anatole),   au  château  de  Fins,  par  Saint- 

Christophe-en-Bazelles  (Indre). 

46.  Dbakb  dbl  CASTU.LO,  BU  chàtcau  de  Saint-Cjran,  par 

ChàUUon  (Indre). 

47.  Dubois  db  la  SablomiBbe  (Joseph),  rue  Porte-Saint-Jean, 

4,  à  Bourges. 

48.  DuFOUB,  au  château  de  Lauroy,  par  Aubigny-sur-Nère, 

(Cher). 

49.  DuHAiL  (Eugène),  aTocat,  docteur  en  droit,  à  Chàteau- 

roux  (Indre). 

50.  DuPBt-GouDAL,  notaire,  à  Saint-Amand  (Cher). 

51 .  DuBOiSBL  (l'abbé),  curé  de  1^  Celle-Bruère  (Cher). 

52  Egbxt,  architecte,  directeur  des  travaux  communaux, 
rue  de  Crosses,  63  bis,  à  Bourges. 

53.  EsrÉBAiiDiBU  (Emile),  capitaine  d*infanterie,  corres- 
pondant du  minislère  de  rinstruction  publique,  à 
Toulon  (Var). 

5^.  FouGfcsES  (Raymond  de)  conseiller  général  de  Tlodre, 
au  château  de  Fougères,  par  Chàteauroux  (Indre), 
ou  faubourg  Bannier,  35,  à  Orléans  (Loiret). 


BVHHPiV 

^^F                    408                                    LISTE    DZ^   UF.UnRER 

^H 

Ftwamiti  (ll«iiri),   ancien   sénateur,  au  cliAteau   <le 

JorricD,  par  Sainl-Floreot  <Clier\ 

^H 

GilOSACti  (Alphonse),  imprimeur,  à  Issoudim  (Indrej. 

^H 

Gancsiuos  (Henri),    avocat,    rue    .Moyenne,    3S,    û 

nourge». 

^v 

CorptiT,  ff,   conseiller  gëni^ral  du  Cher,  &  Vierzon 

(Chw). 

^H 

GOBoîiT(Kréd*ric),  tieutenanl  d'artillerie,  rue  de  Font-  «ir 

morigtiy,  il,  Itourges.                                               ^M 

^^Ê 

(iRANDjiAfi,  Receveur  de  i'EnregiElreŒentetdesDomùe^H 

nés,  à  Aubigny-sur-NËre  (i^her).                                ^H 

^^B 

Cbassir  (le  vicomte  nt),  au  ch&teau  de  Lanton,  pM^H 

DuD-sur-Auron  (CLcrj.                                                   ^B 

^H 

lluAVBT  DK  L*  RimÈKK,  copitninc  d'artilleric.  ft  CasIrM.^"" 

^H 

(iRKnouiLLtT  (l'rothade),  au  ch&teau  de  Parç^oy.  pur 

ChAteauroui  (Indre). 

^H 

GaiLuw   (faut),  avenue    du    Déols,   à  Chàleaurouï   ^ 

(Indre).                                                                             ^ 

^^P 

GvinAULT.  (l'abbË  Placide),  aumAnier  des  Sœurs  de  tB'^| 

Charité,  à  Saint-Ladre.  Houiees.                               ^| 

-> 


.  GuiLLABD,  architecte,   rue  Descente- de- Ville,   à  Ch&- 

leauroux  (Indre). 
.  Halv  O'Hanlv,  ^,  ancien  Directeur  des  Conlributions 

directes,  au  ch&leau  de  la  Vallée,  par  Jars  (Cher). 
.  IlEMBtiï  DE   Lairnay,   au  ch&teau   de   Lazenay,   par 

Lury  (Cher). 
.  lloRTU  (l'abbé  Pierre),  directeur  au  petit  séminaire 

Saint  Cèlesliu ,    rue    de     Uun-surAuron,    86,    & 

Bourges. 
Jarre  (G.),  rue  de  Rennes,  82,  à  Paris. 
.   La  Cellk,  (le  comte  Hildebert  de),  ^,  au  ch&Ieau  du 

Dreuil-Vvin,  par  Orsennes  (Indre). 
.  I.AUNDE.  avoué  près  la  Cour  d'Appel,  rue  Sainl-Sul- 

pice,  18,  Bourges. 


DE   LA    SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES  DU   CENTRE       409 

73.  Leblanc  db  Lbbpinassb  (René),  i(,  archiviste-paléogra- 

phe, conseiller  général  de  la  Nièvre,  au  château  de 
Luanges,  par  Guérignj  (Nièvre). 

74.  Le  Bourgbois,  au  château  de  Launaj,  par  Thénloux 

(Cher). 

75.  Leddet  (Louis),  inspecteur  des  Forêts,  rue  de  Varenne, 

28,  à  Parif . 

76.  Lbddbt  (Pierre),  inspecteur-adjoint  des  Forêts,  à  La 

Chanté  (Nièvre). 

77.  Ligrand  (Ernest),  maître  de  conférences  à  la  Faculté 

des  Lettres,  cours  de  la  Liberté,  3,  à  Lyon. 

78.  Lelo!ig  (Fabbé),  curé-doyen  du  Buzançais  (Indre). 

79.  Lemoinb,  ancien  conseiller  général  du  Cher,  à  Corquoy, 

par  Chàteauneur(Cher). 

80.  Le  Normand  du  Coudray,  à  Nérondes  (Cher). 

81.  L'Étang,  ancien  notaire,  rue  Vaubécourt,  8,  à  Lyon. 

82.  Létang  (Camille),  architecte  de  la  ville  de  Chàteau- 

roux,  rue  de  la  République,   6,  à  Chàteauroux 
(Indre). 

83.  LiÈGB  (Émiland  du),  rue  d'Alsace,  17,  à  Bourges. 

8L  Liège  (René  du),  rue  de  Strasbourg,  2^  ôis,  à  Bourges. 

85.  LiGNAC  (le  comte  de),  au  château  de  Touchenoire,  par 

Levroux  (Cher). 

86.  LiGNAC  (Ferdinand  de),  au  chÀleau  de  Chapelutte,  par 

Saint-Éloi'de-Gy  (Cher). 

87.  Lyonnb  (le  comte  de),  $,  ancien  capitaine  d'artillerie, 

au  château  de  Coulon,  par  Graçay  (Cher),  et  rue  de 
Varenne,  88,  Paris. 

88.  Maillet,  ch&teau  des  Murs,  par  Vierzon  (Cher). 

89.  Mallard  (Gustave),  ancien  magistrat,  à  Saint-Amand 

(Cher). 

90.  Mallebay  (René),    rue  des  Marins,   à   Cbdteauroux 

(Indre). 


.  Mam'cron.  conservateur  des  liypotliëques,  à  Llpcmay  1 

(Marne). 
.  MtiA5S4NCi  \Heury  oï),  au  chAleau  de  Vieille- Ko resl,  I 

par  te  i:hàlcic[  (Cher). 
.  M«RC*Ni)ieit,  au  cb&leau  de  Itillerat,  par  Melnin-sur-] 

Yèvre  [Cher]. 
.  Uarchain  (Léonce),  au  cli&teau  de  la  Lienne,  par  Cb&- 

leauroux  (ladre). 
.  MAtiGUERVE(lt.  dk],  nie  ttourbooDoux,  lU,  A  Dourgea.' 
.  MiitK  (Paul),  ancien   capitaine  d'arlillerie,  rue  da  | 

Strasbourg,  G,  à  Bourges. 
.  Uasql'elikh  (Valéry),  ait  ch&leau  des  Planches,  pari] 

Ch&teauroux  (Indre). 
.  !tUtssABBfi(lecomtenK),  au  chAleau  de  Puy-Barbeau,  ^ 

par  Sainte-Sèvère  (Indre). 
.  HiGN»»,  au  cbAteau  du  Chaumoy,  par  Stint-Florent-  1 

(Cher.) 
.  UiMiASsoN  (l'ahbË).  curé-doyen  d'Argcnlon  (Indre). 
.  MoKFKHKÀKD  (uk).  ^,  BDcien  directeur  des  ccntribu-  ] 

lions   directes,  au   château  du   Mèe,   par  Neuvj- 

Pailloux  (Indre)  et  rue  de  Clichy,  <  1,  &  Paris. 
.  MoNTALivKT  (Georges  Masson  db),   au    ch&teau  de 

Villedieu  (ladre). 
.  UoNTESQtiitu  (le  baron  de),  au  cb&teau   de   Uricy 

(Cher). 
.  MoiBAU  [l'abbé},  curé  de  Vendœuvres  (ladre). 
.  HoBrAit  (Ftenè),  &  Sancergues  (Cher). 
MouLiNGAU  (Albert;,  ancien  magistrat,  avenue  de  la 

Préfecture,  &  Ch&teauroux  (ladre). 
.  Nauoin,  au  ch&leau   de   Maubertia,  par  Nouan-le- 

F'uzelter  (Loir-et-Cher). 
.  .NeuFLizK  [le  baron  u%),  au  château  de  Brioay,  par 

Foecy  (Cher). 
.  Orsannk  (Reaé  d'),  à  Ulois  (Loir-et-Cher). 


^ 


DE  LA   SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES  DU  CENTRE       4ii 

110.  Pascaud  (Femand),  rue  Moyenoe,  H,  à  Bourges. 

111.  Paultri,  au  château  de  Chàteauvert,  par  Jouet-sur- 

l'Aubois  (Cher). 

112.  PittOT  M  Prboil  (Julien),  avenue  de  Déolf,  à  Châ- 

teauroux  (Indre). 

113.  PBTR0ULx(Ie  comte  dd),  au  château  de  Mazières,  par 

Saulzais-Ie-Potier  (Cher), 
f  114.  PiEEie,  homme  de  lettres,  au  Blanc  (Indre). 
113.  PiGEAT  (l'abbé  Louis),  curé  de  Saint  Baudel,  par  Chà- 
teauneuf  (Cher). 

116.  PiGBLiT  (Pau]),  imprimeur,  à  Gien  (Loiret). 

1 17.  PiLLiwuTT  (Louis),  à  Mehun-sur-Yèvre  (Cher). 

118.  PuiBAU  des  Fobêts,  docteur  en  médecine,   au  châ- 

teau  des  Peluées,  par  Charost  (Cher). 

119.  Pirot,  au  château  de  Boisvert,  par  Savigny-en-Sep- 

taine  (Cher). 

120.  Porte,  archiviste-paléographe,  bibliothécaire  de  la 

Yille  de  Bourges. 

121 .  PouPAT  (Charles),  photographe,  place  Jacques-Cœur, 

â  Bourges. 

122.  Rabibr  (Camille),  ancien    notaire,   rue  des   Ponts, 

16,  â  Loches  (Indre-et-Loire). 

123.  Raact  (Gaston),  â  Graçay  (Cher). 

12i.  Rapin  (Philippe),  rue  Paradis,  23,  â  Bourges. 

125.  Raynal  (de),  C^j  ancien  procureur  général  â  la 

Cour  de    cassation,   au  château  du  Vernay,  par 
Saint-Ëloi-deGy  (Cher). 

126.  Rbgnault  (Théagène),  au  château  des  Epourneauz, 

par  Saint-Amand  (Cher;. 

127.  Rnmr  (l*abbé),  professeur  au  collège  de  Lourdoueix- 

Saint-Michei  (Indre). 

128.  Revenaz,  ancien  conseiller  général  du  Cher,  au  châ- 

teau des  Réaux,  par  la  Guerche  (Cher). 


I 


4l2  USie   DES  HEMBIIES 

lît)  ItrcBiBD-DesAU  (l'Iric),  aux  Hiaimes,  &  IssouJud, 
(Indre). 

130.  RoCfK  (l'abbé  Xavier),  curé  de  Foécy  [Cher). 

131.  StiAtotH  t)'abbé},  chanoine  honoraire,  supérieur  du 

petit  sémiDaire  Samt-CélestiD,  à  Bourges. 

132.  Stl^T-<:ilHIBTOPaE      [HKVHTUtLT      DE),    BU      Cb&lcau    (1<^ 

Saint -Christophe  (Indre). 

133.  Saint-Uartik  (dk),  #,  député  de  l'Indre,  au  chAteau 

de  Puy  d'Aïuon,  par  Cluis  (ladre)  et  rue  de  l'Ar- 
cade, i'A,  &  Paris. 

131.  S*nT-SiLVEUB  [le  vicomte  i»b).  au  château  d'Aulry, 
pir  Vierion  (Cher). 

133.  Sjkii<T-SAirEi.'fl(rieor)fes  DK),au  chAkau  de Uadrolfe;, 
par  Vierzoo  (Cher). 

136.  StHRiAU  (Henri),  rue  de  Berry,  43,  &  Paris. 

137.  SallC (l'abbè),  curé-doj-en  de  Va(an|lndre). 

134  Sai-LE  de  Cbou  (François),  rue  Moyenne,  13  bis,  à 
Bourges,  et  au  château  de  Chou,  par  Savigny-en- 
Sep  laine  (Cher). 

130.  Skrvois  du  Watelet,  au  cbâleau  d'Aubigny,  par 
Jouet  (Cher),  et  rue  de  la  NËva,  tO,  à  Paris. 

140.  Sëzk  (  le  vicomte  Maurice  de),  au  cbàleau  des  Tou- 
relles, par  Cour-Cheverny  ([.oir-el-Cher). 

I  tl .  TAL'ssEnAT,au  chfLteau  de  Cbevilly,parVierzon(Cher). 

iiî.  Vasson  [Jean  Girard  de),  au  château  de  Laleuf,  par 
La  Châtre  (Indre). 

U3  Vergbnnbs  (le  comte  Charles  de),  au  ch&teau  de 
BoJïbrioux,  par  Saint-Marlin-d'Ausign}'  (Cher). 

14k  Yerdon  (de),  avocat,  ancien  m3gtslrat,rue  du  Puits-de 
Jouvence,  9,  &  Bourges. 

143.  VER^E  (Charles  du),  au  chAleau  du  Veutilin,  par  le 
tiuélin  (Cher). 

146.  VoRvs  (Jules  de),  au  chftieau  de  la  Chaume,  par 
Sainl-Gaullier  (Indre). 


> 


CORRESPONDANTS  413 

MEMBRES    CORRESPONDANTS 

1 .  Bariau,  membre  de  la  Société  d'émulation  de  Moulins 

(Allier). 

2.  Barthélémy  (Anatole  db)  ^,  membre  de  Tlostitut, 

membre  du  Comité  des  Travaux  historiques  et 
scientifiques,  rue  d'Anjou- St-Honoré,  9,  à  Paris. 

3.  Bertrand  (Alexandre)  f^,  membre  de  Tlnstilut,  mem- 

bre du  Comité  des  Travaux  historiques  et  scientifi- 
ques, directeur  du  Musée  des  Antiquités  nationale?, 
à  Saint-Germain-enLaye  (Seine  et-Oise). 

4.  Chabouillet,  0.  ^^  conservateur  sous-directeur  hono- 

raire du  département  des  médailles  et  antiques  de 
la  Bibliothèque  Nationale,  vice-président  du  Comité 
des  Travaux  historiques  et  scientifiques,  rue  Col- 
bert,  12,  à  Paris. 
3.  Chastellux  (Comte  de),  au  château  de  Chastellux 
(Yonne). 

6.  Delisle  (Léopold)  C.  ^,  membre  de  Tlnstitut,  admi- 

nistrateur général  de  la  Bibliothèque  nationale, 
président  du  Comité  des  Travaux  historiques  et 
scientifiques  (section  d'histoire),  rue  des  Petits- 
Champs,  8,  à  Paris. 

7.  R.  P.  Delatrb,  de  la  Société  des  Missionnaires  d'Afri- 

que, à  Alger. 

8.  Lasteyrie  (Comte  Robert  de)  ^,  membre  de  l'Institut, 

professeur  à  l'école  des  Chartes,  secrétaire  du 
Comité  des  Travaux  historiques  et  scientifiques, 
rue  du  Pré-aux-Clercs,  iO  bis,  Paris. 

9.  Le  Blant  Edmond),  0.  ^,  membre  de  Tlustitut,  pré- 

sident du  Comité  des  Travaux  historiques  et  scien- 
tifiques (section  d'archéologie),  directeur  honoraire 
de  l'école  française  d'archéologie  de  Rome,  rue 
Leroux  7,  à  Paris. 


t  LISTE  DES  MEMBRES   CORBESI'ONDARTS 

.  I^isBL,  docteur-médecin,  h  Cherbourg- 

.  M*Rsv  [Comte  dk]  directeur  de  la  Somété  Trançaisc 

d'archéologie,  à  Compiègne  [Oise). 
.  UoBKAu  (Frédéric),  rue  de  la  Victoire,  98,  &  Paris  ou  a 

Fère-en-TardeDois(Aisne}. 
.  MuwAT  (Roberl)  0.  A,  de  la  SociËlé  ustioDole  des 

Antiquaires  de  Frauce,  rue  des  (-euillantioes,  10,  ù 

Paris. 
.  RoBiLLiSD  Ds  Reaurepaiiie  (Cbarles  de),  ^f,  archiviste 

de  la  SeiDe-IorërieuFe,  &  Rouen. 
.  RoBiLLtno  DK  Deaurepaire  (Eugène  de),  $:,  ancien  con- 
seiller à  la  Cour  d'appel  de  Caen,  secrÉtaire  général 

de  la  Société  française  d'nrcbéoiogie,  à  Caen  (Cnl- 

Tados). 
.  RiiiLE  Ibaron  Alphonse  de),  au  château  de  Ruble,  par 

Boaumont-de-Lomarque  (Tarn-elGaronne). 
.  SicotiUe  (de  u),  sénateur  de  l'Orne,  à  Alençon  lOrne). 
.  TiitDENAT  (l'abbé  Ilenrv),  de  la  Société  nationale  des 

Antiquaires  de  France,  quai  des  Céleslins,  2,  A  l'nns. 


^ 


USTE  DES  SOCIÉTÉS  C0BBESP05DA5TES  415 


Aisne I .  Société  académique  de  Laon. 

—  2.  Société  archéologique,  histori- 

que et  scientifique  de  Sois- 
sons. 

Allier 3.  Société  d'émulation  du  dépar- 
tement de  l'Allier,  —  à  Mou- 
lins. 

Alpes  (Hautes-) i.  Société  d*études  des  Hautes - 

Alpes,  —  à  Gap. 

Aveyron 5.  Société  des  lettres,  sciences  et 

arts  de  l'Aveyron,»  à  Rodez. 

Calvados «...  0.  Académie  nationale  des  scien- 
ces, arts  et  belles-lettres  de 
Caen. 

—  7.  Société  des  Antiquaires  de  Nor- 

mandie, —  à  Caen. 

—  8.  Société  française  d*archéologie 

pour  la  conservation  et  la 
description  des  monuments, 
—  à  Caen  (direction  à  Com- 
piègne). 

Charente. 9.  Société  archéologique  et  histo- 
rique de  la  Charente,  —  à 
Angouléme. 

Charente-Inférieure..  10.  Société  d'archéologie  de  Saintes 

(réunie  à  la  Commission  des 
arts  et  monuments  historiques 
de  11  Char  ente -Inférieure), 

—  11.  Société  des  Archives  historiques 

i9 


^^f    4IS 

USTE  DBS  EOCJÉTÉS 

de  la  SaJQlooge  el  <le  l'Auuis, 

-  &  Saintes. 

^H 

12, 

Sociélé  historique  ,   lilléraire , 

aHislique  et  scieDlilique  du 

Cher  (  ancieuDe    Commitsûn 

hUtorique),  —  à  Bourges. 

^H              . . . . 

13. 

Société  scienljfique,  historique 
el  archt-ologiquc  de  la  Cor- 
r6ie,  — 4  Brive. 

^H              

li. 

Société  bourguignonne  de  géo- 

graphie et  d'hiîloire.  à  Dijon. 

^H 

13. 

Sociélé  dcï  sciences  historiques 
et  naturelles  de  Semtir. 

^^m        tireuse 

le. 

Société  des  sciences  naturellesel 
archéologiques  de  la  Creuse, 
-  à  Guèrel. 

^H          Dordogne 

'"■ 

Sociélé  historique  et  archéolo- 
gique du  PèrigorJ,  —  à  Pé-        , 
rigueux. 

^P         rwnbs 

i«. 

Sociélé  d'émulalion  du  Doub».        ' 

-  A.  Besançon. 

Eure-el  Loir 19.  Société  archéologique  d'Sure- 

et-Loir,  —  &  Chartres. 

—  20.  Société  Dunoise,  -  &  Ch&leau- 

dun. 

Gard 21 .  Académie  de  Mmes  (ancienne 

Acadéuiie  du  Gard). 

GaroDne(l(aute<) S2,  Sociélé  archéologique  du  Midi 

de  la  Frauce,  —  &  Toulouse. 

Gironde 23.  Société  d'anthropologie  de  Bor- 
deaux. 

—  24.  Sociélé  archéologique  de  Bor- 

deaux. 

llle-el'Vilaine 2a.  Société  archéologique  d'Ilte-et' 

Vilaine,  —  à  Rennes, 


) 


COABESfONDANTCS  417 

lodre-et- Loire 26.  Société  archéologique  de  Tou- 

raine,  —  à  Tours. 

Loir-et-Cher 27.  Société  des  sciences  et  lettres 

de  Loir-et-Cher,  —  à  Blois. 

—  28.  Société  archéologique,  scienti- 

fique et  littéraire  du  Vendô- 
mois,  —  à  Vendôme. 

Loire 29.  La  Diana,  société  historique  et 

archéologique   du  Forez,   à 
Montbrison. 

Loire  (Haute) 30.  Société  agricole  et  scientifique 

de  la  Haute-Loire>  -  au  Puy. 

Ix>ire-Inférieure 31.  Société  archéologique  de  Nan- 
tes et  du  département  de  la 
Loire-Inférieure. 

Loiret 32.  Société  d*agriculture,  sciences, 

belles-lettres  et  arts  d'Orléans. 

—  33.  Société  archéologique  et  histo- 

rique de  rOrléanais,  —  à  Or- 
léans. 
Maine-et-Loire 3i.  Société  académique  de  Maine- 
et-Loire,  —  à  Angers. 

Manche 35.  Société  d'archéologie,  de  litté- 
rature, sciences  et  arts  d'A- 
vranches. 

—  36.  Société  nationale  académique 

de  Cherbourg. 

Marne 37 .  Société  des  sciences  et  arts  de 

Vitry-le-Français. 

Meurthe-et-Moselle.  .  38.  Société  d'archéologie  lorraine, 

—  à  Nancy. 
Meuse 39 .  Société  des  lettres,  sciences  et 

arts  de  Barle-Duc. 


AIR  LISTE  DES  SOCiftTËS 

Morbihan ...  40.  Société  polfmslhique  du  Mor>9 

biliaD,  —  à  Vannes. 
Nii>vro *l.  SociètÉ  Mvernnise (iea ïcienccf, I 

lettres  et  arts,  —  à  Nevers. 
Nord a.  Société'  d'émulalion   de  Cam^ 

brai. 
Oise 43.  Société  hUloriqiie  de  Cotnpiè-d 

gne.  ! 

—  4i.  ComitéarchèologiquedeSenlis.  I 
['yrénées  (liassej-). ..  4o,  Société  des  sciences,  lettres  ot  | 

arts  de  Pau. 
[tUùne 4li.  Société  lltlâraire,  liiuorique  el 

archéologique  de  Lyon. 

Sa àae-el- Loire -t".  Société  Èduenne,  —  A  Autun. 

Sartbe W.  Sociétt^  historique  et  arcbëolo-  I 

^■ique  du  Maine,  —  au  Mans,  f 
Savoie >'■.  Académie  des  sciences,  belles-  1 

lellres  et  arts  de  Savoie,  —  i  | 

Chambèry. 
Seine 'm.  Société  d'anthropologie,  —  r 

de  ri'Icole  de  médecine,  15,  k 

Paris. 

—  Hl .  Société  française  de  nomisma- 

lique   et  d'archéologie,    46, 
rue  de  Verneuil,  —  à  Paris. 

—  '.M.  Sociélc  nationale    des    Anti  - 

quaires  de  France,  au  palais 
du  Louvre,  —  à  Paris. 

Seine  el-Marne :i3.  Société  d'archéologie,  sciences, 

lettres  et  arts  de   Seine-et- 
Marne,  —  à  Melun. 

—  al.  Sociélc  historique  et  archéolo- 

gique du  GMinais,  —  à  Fon- 
tainebleau. 


^ 


CORRESPONDANTES  4i9 

Seine  et- Oise 55 .  Société  archéologique  de  Ram- 
bouillet. 

Seine- Inférieure 50.  Académie  des  sciences,  belles- 
lettres  et  arts  de  Rouen. 

—  57.    Commission  des  antiquités  de 

la  Seine  -  Inférieure ,  —  à 
Rouen. 

Somme ,  .....  58.  Société   d'émulation  d*Abbe  • 

ville. 

—  59.  Société  des  Antiquaires  de  Pi- 

cardie, —  à  Amiens. 

rarnet-Garonne 00.  Société  archéologique  de  Tarn- 

et-Garonne,  —  à  Montauban. 

Vienne G  i .  Société    des    Antiquaires     de 

rOuest,  —  à  Poitiers. 

Vienne  (Haute-) 62.  Société  archéologique  et  histo- 
rique du  Limousin,  —  à  Li- 
moges. 

Yonne 63.  Société  dés  sciences  historiques 

et  naturelles  de  TYonne,  — 
à  Auxerre. 

—  64.  Société  archéologique  de  Sens. 

Algérie 05.  Académie  d*Hippone,  à  Bône. 

Angleterre 66.  Institut  archéologique  de 

Grande-Bretagne  et  d'Irlande, 
à  Londres. 

États-Unis 67.  Smithsonian  Institution,  à  Wa- 
shington. 

Suéde 68 .  Académie  royale   des   belles 

lettres,  d'histoire  et  des  anti- 
quités de  Stockholm. 


^                   iaO               PtBUCATIO.fS  SEÇt'E?   PAU   LA  SOCIÉTÉ            ^^M 

^^H                  Publications  pâriodiquea  reçues   p&r   la  Société 

^^H                      1 ,  Dibliothique  cU  l'Eci-U  iks  CharM.                            ^^H 

^^H                      3.  Journal  dis  &axantt. 

^^B                    i.  aullelin  du  Cwnità  des  travnvs  hUli/riqucs  cl  scitnUfi- 

^^^^ 

^^^f                      4,  Mperloire  des  travaux  hUtoriques.                              ^^H 

^B                    C.  Bulletin  d-hùlùire  «t  d-arcMolagit  religieuse  du  diocèse 

^^Ê                de  Dijon. 

^^L^                       ;.  DuUelin  d'histoire   ecclÉsi-uUque  et   d'anhéologie    rcli- 

^^^h                 i/ic'iiïe  des  diocËBes  de  Valence,  Cap,  (Ireoobte  et  Viviers. 

^^^                    H.  Anakcta  Bollaadian',. 

^ — 

"^ 


BIBUOTHÈQUES   RECEVANT   LES   PUBl.lCATIONS      421 


BlBLÏOniÈQUES  RECRVANT  LES  PUBLICATIONS  DE  LA  SOCIÉTÉ 


{ .  Archives  du  Cher. 

2.  Cabinet  des  Médailles  à  la  Bibliothèque  Daliouale. 

3.  CommissioQ  des  monuments  historiques,  rue  de  Va- 
lois, 6,  à  Paris. 

4.  Musée  du  Trocadéro,  à  Paris. 
0.  Cour  d'appel  de  Bourges. 

0.  Kcole  normale  d'instituteurs,  à  Bourges. 

7.  Grand  Séminaire  de  Bourges. 

8.  Lycée  de  Bourges. 

9.  Petit  Séminaire  de  Bourges. 

10.  Petit  Séminaire  de  Saint-Gaultier  (Indre). 

il.  Association  des  anciens  élèves  des  Frères  des  Écoles 

chrétiennes,  à  Bourges. 
i2.  Ville  de  Bourges. 

13.  Ville  de  Chàteauroux. 

14.  Ville  de  Saint- Amand. 

15.  Ville  de  Sancerre. 

16.  Ville  d'Issoudun. 


1 


.  * 


TABLE 


'décret  reconnaissant  la  Société  des  Antiqaaires  da  Cen- 
tre comme  établissement  d'atilité  publique 

Statuts  approuvés  parle  même  décret U 

tiapport  sur  la  situation  fîDdncière  et  morale  de  la  So- 
ciété, année  1891;  par  M.  Bubot  db  Kersbrs,  prési- 
dent    IX 

Kapport  sur  les  travaux  de  la  Société  en  1891,  par  M.  A. 

DBS  MftLOUBs,  secrétaire xiu 

Tamalus  en  Sologne,  par  M.  le  Comte  Raymoiid  db  la 

GviM 1 

Tumnlns  à  Bouzais,  près   Saint  Amand-Mootrond,  par 

M.  J.  DB  SAniT-VEirART 17 

Vase  en  bronze  trouvé  à  Sancoins,  par  M.  R.  db  Mar- 

GFBBTB 25 

Note  sur  la  découverte  de  subslructions  romaines  à  Lu- 

nery  (Cher),  par  M.  A.  des  IIéloizes 88 

Stèles   romaines  découvertes   à  Saint-Aoustrille,  près 

Bourges,  en  1890,  par  M&l.de  Kersers  et  Marguerye.  39 

Sépultures  méro  vin  pennes. 

L  Tombes  du  cimetière  des  Capucins,  par  &IM.  de 
Kersem,  de  Marguerye,  R  de  la  Gdèrb 51 

n.  Sépultures  trouvées  en  Avril  1891,  à  l'ancien  ci- 
metière de  Saint-Marj^n,  par  M.  R.  de  Mar- 
gubrye (>4 


43  (  TABLIi 

III.  Découvertes  de  tombes  soliquei  place  Saint- 
ienn-des-ChanipE.  Caciueltement  LoaU  Lacombe). 

rnr  M.  R.DEM«»i;ci:mi: 

L'ancien  Jii]t6  de    la  Ciihédraie  de  Bourgef,  de  M.  Oc- 

TiïK     U'JCK» 

Le  chlieau  de  Ju^iy,  noie  par  U.  de  Kemeii 

GénéBlogie  de  la  famille  de  Boiilinard,  par  U.  Ciiiistu!i 

Dï   DoiSUVilH 

Etii  de*  pereoanet  tous  l'am^D  régimei  par  U'  6.  Val- 

NulkcsuruiirAcUH  d'ocuUalc  ruiDaiii.Iruuv^  2iBuitT(;i's 
rnspptciiiltr'-lKït,  pnr  M.  r.iitai.n  «a  LAtiUkuitai. 

Biillelia  nu  mit  ma  tique  [a>  il),  par  UM-  Buiiot  tu  Kaa- 
MU,  D.  Maui  et  Pottaov 

LUli'  des  im-mbcei  de  la  Société  des  AailquUret  da  Cen* 

Liste  des  tocîÉtéacorreipondantea 


BoDPgC'.  —   Inip.  TAHDV-PIGELET,  ratJoytut, 


,n 


lit  Ul>l(  lAui^l*  6**  Diltinn. 


BtïMIngna  Sa  tSaaé»  tapliuitT»,  * 


hDM«)  (ta  a  BmMt  (hiiii 


I  Rniuktl'ie  lia  B«iTa*>.  <* 


1  Ittpiiun  aana»!  (DU  IfU) 


-  rinalvTTtlnt  ria   l-nvntt    A. 


i'1fU),C 
:é  HLin> 


f  •nIU«t  l>  0»K^  I  (H4-4  tu{,  A  M 


UKiaoUniiM. 

•uHft  1  Man.  M  ltiiiin*a.        ,_ . . ,....  ._ 

Il  A.  i>c  14  autna.  —  IlèDAtluKie  de  Mnl-lMIi^,  auoi»  ila  JliLM.uii- 

f"i-\  O.  ViLiijEi.^  DuAm  A«  brouT*.  P.  iK  aiiy.~        fl 


Muni  4*  M«linn<dd.  b» 


l;"»l«i  SL  J^l^lll)ï.  —  fi-ii  lie  ee  oolaur»  .■ 

W)i.u«(  :  napjmrt  «nnoel  llO^'-tl**!.  --  - 
,  ne  QKimiil.viK.—  Kiaal  lur  If*  UiifiItllM, 
>IHi'-Vii*9i.  —   Kfitt  aa  tàr,  a[  t*ft  ' 

_.JI  HtuaiiU.  —  g6pa1IUiM  iiiVh|IU*.  .. 

ffUn.  —  VaiM  «atlinat  Mnoneto  par  UTt>riitu«E 
I  niallJiDl  [V  aM»),  R.  CntKON.-  KcUm  da  »Ai 
M*c  0.n*llD  Dt  Viltt«Al|ios.  —  "■■ —  *■ ■ 


<t),  ut  Kinitiin,  Rkiih 


num'ali^m  S 

|M>1  Dï  K.nWM.'Bïnn*,  J.W^I- 

0.  V*LUOi»  M 

A.DiaHi 

IWUtB. -I«Mard.l!«, 

l>llM.M8a>K 

—  eialion  BtollUiiqu*,  ot 

i>  Kt 

..  —  tUfnuWMMma.  A. 

Thittr*  d'Alldon,  bk  KrHn><>  i-i  ni 

t)nl>au«a,  t>t  i 

SOMI-Vlt» 

kai.—  Main  ■a^CL«t»ll- 

Ida  Olma, 

P-  Oauchiui   —   PoUlo  LiBibourn. 

lelItM.bnnlu 

-NiiminotlIqnciSaDiia 

^•.U.MAT■a.-BulUljn 

\ltBt,Jl.<X: 

uiHtT.  DEOoTalPiiKanr. 

Htt:  Bappsrt  aBDueUiMt-llll'I.A.  px>  Uiuiuits.  —  MuuIm  da  i^raralqi 
_.  .  14  K.  nKM  Uulnt.  -~t*'  tnjulcmiul  au  Cattkiaita  du  KdiM  lanldalrn 
UiUInr^un,  vu  kt,'i>T-ViK*ni'.  -  BipnllDrn  utlqnK..  P.  nu  DaY.— bl.M.  ^ 
— -   "   "- -...-"- 1  "iiirjtBa,  P.  iw  Ont. 


H.  PuxRai.—  Wtim  dIenuvariM 
—  Tamhii  m*»ilft«i«nii«.  A 

a.HotWR,  —  L'aorirm  r^gimi',  0.  ^ 
Hatiii  niuni<n)siiij>i*  (n>  lï),  »i.  I 


-,    .  Aqmdno  aullqiitf.  H.  t» 

MitUi'K».  -  HsppaHditDiaroniiMriaCiih*. 
Cnpraii^isrrnilsal,  0.  H.  unVnMv'iL. 


:  Hwpan  tDotisl  (l!ll>ilM).  A,  du  MlbOiUS.  —  DiiMnin,  Dt  Kuiem.  — 
iinia  ilu  SuhdMX,  nnoH  al  ^UHiov.  —  Hachai  an  braou,  ne  Kih*im.  ~ 
;niilui>.  A.  uti  Mtuiiuo.  —  Huinn  ramatniui,  D(  Ktb«».  —  8*lDl-ChaUn, 
"<  III.  —  Ltt  Aubala,    ba  KUiiiM.    —  CuniM»  da  l'Ilrtlal  da  dm  d»  Bacrv. 

.xrr.'Xi-.  -  iDiwdtkdïlaCalhMM».  R.  D(  Nmikuvi.  _  M».m.».  ,.^' 
lu  Bi„irim,  11,  MAmn.  —  DiilIftÎB  Diiiiil>iniiUiTD*|D> 
OL.ji!it  Un  dafiii»!  B|«  dt  b»n«  al  il"  ■— — —  i--» 


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